Maréchal Murat

Maréchal Murat

Joachim Murat

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Joachim Murat
Joachim Murat
Surnom le roi Franconi
Naissance 25 mars 1767
Labastide-Fortunière, France
Décès 13 octobre 1815 48 ans)
Pizzo, Italie
Origine Français
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Royaume de France
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Flag of the Kingdom of Naples (1808).gif Royaume de Naples
Flag of the Kingdom of Naples (1811).gif Royaume de Naples
Arme cavalerie
Grade Maréchal d'Empire
Service 1787 - 1815
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléonniennes
Commandement Réserve de cavalerie de la Grande Armée
Grande Armée
Faits d’armes 1re campagne d'Italie
Campagne d'Égypte
1800 : Bataille de Marengo
1805 : Bataille d'Austerlitz
1806 : Bataille d'Iéna
1807 : Bataille d'Eylau
1812 : Bataille de la Moskowa
1813 : bataille de Leipzig
1815 : bataille de Tolentino
Distinctions Prince impérial
Grand Amiral de France
Grand Aigle de la Légion d'honneur
Autres fonctions grand-duc de Berg et de Clèves
roi de Naples

Joachim Murat, né le 25 mars 1767 à Labastide-Fortunière (de nos jours Labastide-Murat, près de Cahors, dans le département du Lot) et mort le 13 octobre 1815 à Pizzo (Calabre) est un maréchal d'Empire, prince français et roi de Naples de 1808 à 1815.

Il est aussi le beau-frère de Napoléon Ier, par son mariage avec Caroline Bonaparte.

Sommaire

Sous l'Ancien Régime

Il est le dernier des onze enfants d'un aubergiste, Pierre Murat Jordy, et de sa femme Jeanne Loubière. D'abord destiné à l'état ecclésiastique, on le retrouve ainsi parmi les séminaristes de Cahors, puis chez les lazaristes de Toulouse. Il s'y prépare au noviciat sacerdotal et porte le petit collet. Ses camarades de la Bastide l'appellent l'abbé Murat. Le jeune Joachim aime les plaisirs, il fait des dettes et, craignant le courroux paternel, il s'enrôle le 23 février 1787 dans les chasseurs des Ardennes (futur Champagne), puis dans la 12e unité de cavalerie qui recrute des hommes audacieux.

Instruit, il se distingue rapidement. Il est cependant renvoyé pour insubordination en 1789 et retourne dans sa région natale, chez son père.

Carrière sous la Révolution

Murat profite de son retour dans le Quercy pour assister et participer aux réunions des clubs locaux. Il est ainsi élu pour représenter le département du Lot à la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790 à Paris.

Il réintègre l'armée en janvier 1791 et est nommé dans la garde constitutionnelle du Roi un an plus tard, tout comme Bessières. Fervent partisan des idées nouvelles, et notamment de Marat (dont il prend quelque temps le nom), il démissionne au bout de quelques jours, estimant que la Garde n'est qu'un repaire de royalistes. Le rapport qu'il transmet à son département est utilisé comme preuve pour justifier le licenciement de la garde.

Il retourne donc dans son 12e régiment de chasseurs et, ambitieux et talentueux, il devient chef d'escadron du 21e chasseurs à l'été 1793. Comme Bonaparte, il est inquiété après la chute de Robespierre mais, comme Bonaparte, il se distingue lors de la répression de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire. Le nouveau général de l'armée d'Italie en fait son aide de camp[1].

Au combat de Roveredo (4 septembre 1796), il est chargé par Bonaparte de poursuivre l'ennemi qui, en fuyant, cherche à se rallier. À la tête d'un escadron de chasseurs du 10e régiment dont chaque cavalier emmène un fantassin en croupe, il passe l'Adige à gué. Cette attaque inattendue sème la confusion dans les rangs ennemis. À la bataille de Bassano, livrée le 22 du même mois, il commande un corps de cavalerie dont les charges brillantes contre les carrés de l'infanterie austro-sarde contribuent puissamment au succès de la journée.

Il met en valeur ses talents de cavalier à Dego et Mondovi et est fait général. Il est blessé devant le siège de Mantoue.

Le 13 mars 1797, il exécute avec sa cavalerie le passage du Tagliamento, fait d'armes qui déconcerte tous les plans de l'archiduc Charles et qui force l'Autriche à signer les préliminaires d'un traité de paix.

Le général Murat à la bataille d'Aboukir. Tableau d'Antoine-Jean Gros (1806)

En Égypte, il déploie la plus grande valeur à la prise d'Alexandrie et à la bataille des Pyramides. Il est chargé de lutter contre les pillards dans la nouvelle organisation que donne Bonaparte à sa conquête[2].

Quand Bonaparte fait le siège de Saint-Jean-d'Acre, l'infériorité de l'artillerie française décide le général en chef à tenter l'assaut. Murat se présente pour charger le premier, ce que Bonaparte lui refuse d'abord, mais Murat est si pressant qu'il finit par accepter[3].

Il joue un rôle crucial à la seconde bataille d'Aboukir où il capture le chef d'armée adverse après avoir essuyé un coup de feu dans la gorge, qui aurait dû lui être fatal s'il n'avait pas crié en écartant suffisamment les mâchoires[4]. Ce qui lui vaut d'être nommé général de division

Cette bataille est la dernière livrée par Bonaparte en Égypte, qui rappelé en France par les évènements graves qui s'y passent, ne ramène d'Égypte que sept personnes au nombre desquelles se trouve Murat.

Le Consulat

Il participe activement au coup d'État du 18 Brumaire. C'est lui qui entre à la tête de 60 grenadiers dans la salle des Cinq-Cents et prononce la dissolution du Conseil.

Commandant de la garde consulaire après cette journée, le 18 janvier 1800, il épouse la sœur de Napoléon, Caroline Bonaparte. Il déménage aux Tuileries et fait donc incontestablement partie du proche entourage du nouveau maître de la France.

Murat commande la cavalerie de l'armée de réserve que commande Napoléon Bonaparte. À la Bataille de Marengo, le 14 juin 1800 il a, selon Louis-Alexandre Berthier, « ses habits criblés de balles ».

Après la campagne, il reçoit un sabre d'honneur et commande un camp stationné à Beauvais, destiné à défendre la Batavie et la Belgique en cas de débarquement anglais. Puis il commande le corps d'observation du Midi. Il participe à ce titre à la poursuite des combats en Italie à l'hiver 1800-1801.

Murat signe ainsi l'armistice entre la France et le royaume de Naples et ordonne à ses troupes de ne pas violenter le peuple napolitain, ordre dont les Napolitains se souviendront. Le 27 juillet 1801, il est nommé général en chef des troupes stationnées en République cisalpine.

Il rentre en France en août 1803 et est nommé à la place de Junot, en disgrâce, commandant de la première division militaire de Paris, et gouverneur de Paris, il dirige 60 000 hommes. Responsable de la sécurité du gouvernement, il est en relation constante avec Bonaparte. Chargé, par sa fonction, de nommer la commission militaire qui doit juger le duc d'Enghien (condamné par avance), il s'y oppose courageusement.

L'Empire

Joachim Murat en grande tenue de maréchal d'Empire.
Par François Gérard (1804)

La conspiration Cadoudal-Pichegru et l'exécution du duc d'Enghien précipitent la transformation du régime consulaire en un régime monarchique. Le 18 mai 1804, un sénatus-consulte confie le « gouvernement de la République à un Empereur » en la personne de Napoléon Ier. Murat est couvert d'honneurs : il est fait Maréchal d'Empire le lendemain. Le 1er février 1805, il est élevé à la Dignité de Grand Amiral de l'Empire et le 2, grand aigle (grand croix) de la Légion d'honneur. Le 4 février, il est reçu au Sénat conservateur pour prêter serment en tant que sénateur, conséquence de son élévation à la dignité impériale de Grand amiral de l'Empire. En mars, il s'installe au palais de l'Élysée. Membre de la famille impériale, il porte le titre de Prince.

Murat commande une nouvelle fois la cavalerie et l'avant-garde de la Grande Armée à l'automne 1805.

Il porte les premiers coups à l'Autriche et obtient les premiers succès. Après s'être emparé des débouchés de la Forêt-Noire, il enfonce et disperse une forte division autrichienne, lui prend son artillerie, ses drapeaux et fait 4 000 prisonniers. Quelques jours plus tard, il force le général Werneck à capituler. Rien ne résiste à sa redoutable cavalerie[5]

Lorsque les Russes entrent en guerre, Murat attaque aussitôt une de leurs divisions, à qui il enlève cinq pièces de canon et 500 hommes. Poursuivant l'ennemi, il l'attaque de nouveau sur les hauteurs d'Amstetten et lui fait éprouver une nouvelle perte de 1 800 hommes.

Entrant dans Vienne à la tête de sa cavalerie, il manque de surprendre l'empereur d'Autriche dans l'abbaye de Melk. Il poursuit l'ennemi hors de Vienne, sabre l'arrière-garde à Hollabrunn, mais trop généreux, lui accorde un armistice que Napoléon blâme vivement.

Les Autrichiens ont piégé les ponts sur le Danube alors que ceux-ci sont indispensables à la progression française. Murat, accompagné du maréchal Lannes, réussit à les persuader qu'un armistice a été signé. Les Autrichiens se retirent, laissant les Français maîtres des ponts.

Pour réparer sa faute, il prend aux Russes, à Guntersdorf, 1 800 hommes et 12 pièces de canon.

Il se couvre de gloire à la bataille d'Austerlitz où il commande l'aile gauche de l'armée française. Le traité de Presbourg, signé le 27 décembre 1805, réorganise l'Allemagne et Joachim Murat devient grand-duc de Berg et de Clèves. Il part s'installer à Düsseldorf, capitale de son État.

Cependant, la guerre entre la Prusse et la France éclate à l'automne 1806. La campagne de Prusse arrache Murat à ses tâches de gouvernement. Il retrouve son commandement à la tête de la cavalerie. Toujours à l'avant-garde, il traverse la Saale, détruit deux régiments qui lui disputent le passage, se bat comme un lion à la bataille d'Iéna et parvient à capturer l'essentiel de l'armée ennemie, force encore l'importante place d'Erfurth à capituler, harcèle avec une ardeur infatigable les débris de l'armée prussienne, et fait toute une brigade prisonnière dans le faubourg de Prentzlaw.

La capitulation de l'ennemi lui livre 64 pièces d'artillerie, 45 drapeaux, 6 régiments de cavalerie, 1 600 hommes d'infanterie et le prince de Hohenlohe qui les commande. Attaqué dans Lubeck, Blücher se rend à Murat avec les troupes et le matériel qu'il avait cru sauver par un indigne subterfuge.

Pendant ce temps, une des divisions de Murat, commandée par le général Lasalle a fait capituler la garnison qui défend Stettin, une des plus fortes places de la Prusse [6].

Cette campagne s'achève sur ses mots : « Sire, le combat cesse faute de combattants ». La guerre se poursuit cependant contre les Russes qui accourent au secours des Prussiens aux abois. Murat les attaque, les chasse de Varsovie où il fait une entrée triomphale le 28 novembre 1806.

A la bataille d'Eylau, en 1807, c'est encore Murat qui force l'ennemi à la retraite, après avoir enfoncé son infanterie : une grande partie de l'artillerie russe tombe au pouvoir du grand duc de Berg. Il lance la plus grande charge de cavalerie de l'histoire en menant de 10 à 12 000 cavaliers sur le centre russe pour empêcher celui-ci de couper l'armée française en deux.

Il ne séjourne que peu de temps à Düsseldorf après la Paix de Tilsit qui agrandit substantiellement son duché, laissant la gestion à son ministre des Finances :Jean Agar, comte Mosbourg.

Au début de l'année 1808, il est nommé lieutenant-général de l'Empereur et reçoit le commandement des 50 000 hommes qui composent l'Armée d'Espagne. Murat doit occuper Madrid et attendre les ordres de Napoléon. Il se rend vite compte que la présence des Français est mal vécue par la population espagnole.

Celle-ci se révolte en mars et le roi Charles IV abdique en faveur de son fils Ferdinand. À Bayonne, Napoléon force le père à revenir sur son abdication. Indignée, la population de Madrid se soulève le 2 mai (Dos de mayo).

L'insurrection est violemment réprimée par Murat le lendemain. C'est le début de la Guerre d'indépendance espagnole. Charles IV abdique en faveur de Napoléon qui, au grand désespoir de Murat, confie le trône à son frère Joseph le roi de Naples. Murat doit choisir entre la couronne du Portugal et celle de Naples.

Joachim Ier, roi de Naples

L'arrivée à Naples

Le 1er août 1808, Joachim Murat devient roi de Naples. Il doit abandonner le grand-duché de Berg, toutes ses propriétés françaises ainsi que leur luxueux mobilier et sa solde de maréchal, dont il conserve toutefois le bâton, et n'accueille pas la nouvelle avec le plus grand enthousiasme. Il se ravise vite devant l'accueil chaleureux que lui réservent les Napolitains. Ils aiment ce cavalier déjà légendaire, son goût du panache et du flamboyant. Ils se souviennent aussi probablement avec reconnaissance de sa proclamation de 1801.

À son arrivée, Murat trouve un cadre institutionnel assez proche de ceux des royaumes d'Italie et d'Espagne. La constitution prévue par Joseph a permis la création d'un Conseil d'État et d'un Parlement composé de cinq chambres : clergé, noblesse, propriétaires, savants, commerçants. Mais ni Joseph, ni Murat ne le convoqueront. Au sein du gouvernement, Murat privilégie les Italiens aux Français, ce qui accroît sa popularité.

Les réformes

Pièce du royaume de Naples à l'effigie de Murat.

Immédiatement, il s'attache à poursuivre les réformes entamées par son beau-frère Joseph, à commencer par l'achèvement de l'abolition de la féodalité. Le code Napoléon est très légèrement adapté mais les idées essentielles sont adoptées. La marine et l'armée sont réorganisées. Il règle également le problème du brigandage calabrais. Cependant, à cause du déficit budgétaire, qui malgré une amélioration, ne sera pas résorbé sous le règne de Murat, la plupart de ses réformes n'ont qu'une portée limitée.

La reconquête du royaume

Lorsque les troupes françaises envahissent le royaume de Naples pour chasser Ferdinand IV et sa femme Marie-Caroline, la sœur de Marie-Antoinette, ces derniers se sont réfugiés en Sicile, protégés par une flotte britannique, dont un détachement s'était emparé de l'île de Capri. L'île, ancien repaire de l'empereur Tibère, est une véritable forteresse défendue par le général britannique Hudson Lowe, le futur gouverneur de Sainte-Hélène et ses 2 000 hommes. La prise de Capri a, pour Murat, deux objectifs. Tout d'abord, il s'agit de libérer une partie de son territoire et d'assurer ainsi la sécurité du commerce maritime entre le nord du royaume et le sud. L'autre objectif est symbolique : montrer à ses sujets qu'il est leur unique souverain et que les Bourbons de Naples ont véritablement « cessé de régner ».

Article détaillé : Prise de Capri.

Dès le 4 octobre 1808, c'est-à-dire moins d'un mois après l'arrivée du nouveau roi, 2 000 hommes commandés par le général Jean-Maximilien Lamarque débarquent sur l'île qui capitule le 17. Pour fêter cette victoire censée confirmer l'unité des Napolitains, Murat amnistie les exilés politiques.

Lorsque la guerre reprend avec l'Autriche en 1809, une escadre britannique croise devant Naples mais elle n'ose pas attaquer la ville dont les défenses ont été améliorées par le nouveau roi. Murat n'a pas participé à la campagne en Autriche et sort une nouvelle fois grandi de cette victoire et l'admiration du peuple napolitain est sincère.

La dernière étape est la prise de la Sicile. La partie insulaire du royaume des Deux-Siciles abrite la dynastie déchue des Bourbons de Naples. Ceux-ci ne reconnaissent pas Joachim Ier comme roi de Naples mais ils ont vite compris que le déloger ne serait pas une mince affaire. Le roi Murat sait également que reprendre la Sicile sera autrement plus difficile que reprendre Capri, d'autant que Napoléon soutient mollement son beau-frère dans son entreprise. Le 17 septembre 1810, Murat ordonne à ses troupes de traverser le détroit de Messine. Un premier corps de 2000 hommes y parvient sans difficulté. Mais le général Grenier refuse de faire continuer le transbordement au motif qu'il n'a pas reçu d'ordre de Napoléon. Les Britanniques se ressaisissent et chasse les premières troupes débarquées. L'expédition est un échec et Murat se plaint fortement de la conduite de Grenier.

Des relations difficiles avec Napoléon

S'ils sont beaux-frères, les deux hommes ne s'apprécient guère[7]. Napoléon méprise Murat : mépris de l'officier issu des plus prestigieuses écoles pour le soldat sorti du rang ? mépris du stratège pour le sabreur ? ou Napoléon envie-t-il la bravoure de son maréchal qui transcende les troupes ? Probablement un peu de tout cela. Il aurait préféré donner la main de sa soeur Caroline au général Moreau mais, voulant rendre sa sœur heureuse, il avait privilégié l'amour à la raison. Depuis l'accession de Murat au trône de Naples, les humiliations de la part de Napoléon se succèdent. Le décret qui lui donne la couronne de Naples précise bien que cela est fait en faveur de la reine Caroline. Le ton des dépêches de Napoléon est de plus en plus sec et vexant, la mauvaise foi y est de plus en plus fréquente. Tout ce que fait le roi est critiqué et rabaissé par l'empereur. Des menaces de destitution apparaissent dans la correspondance. Napoléon lui rappelle sans cesse que s'il est roi, c'est parce qu'il l'a décidé. Napoléon a-t-il oublié que, s'il est empereur, c'est en partie grâce à Murat, qui a été décisif au 13 vendémiaire, à Aboukir, au 18 brumaire ou à Eylau ? Napoléon sait que des intrigues de Talleyrand et Fouché ont prévu de le remplacer par Murat au cas où il lui arriverait malheur. Au même moment, le roi de Naples s'oppose au mariage de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche, petite-nièce de Marie-Antoinette mais surtout petite-fille de Marie-Caroline. Murat désire de plus en plus agir comme un roi indépendant et non pas comme un préfet. De plus, Naples souffre énormément du Blocus continental. Il se rapproche alors des Carbonari qui le courtisent pour unifier l'Italie. Mais Caroline a toujours su tempérer les ardeurs de l'un comme de l'autre.

Les derniers combats pour Napoléon

Le maréchal Murat ordonne l'assaut final. Bataille de la Moskowa (détail), Louis-François Lejeune, 1822

Pour forcer la Russie à appliquer les dispositions du décret de Berlin, Napoléon prépare une nouvelle campagne. Toute l'Europe est en guerre, la France et ses alliés d'une part, le Royaume-Uni et la Russie d'autre part. Napoléon fait évidemment appel à Murat pour conduire la cavalerie et l'avant-garde de l'armée. Celui-ci se rend avec empressement auprès de l'empereur pour lui prouver son attachement : l'accueil de Napoléon est glacial. À la tête de la cavalerie, il tente de fixer les Russes pour la bataille mais le général russe Barclay de Tolly se dérobe continuellement, pratiquant la tactique de la terre brûlée. Une nouvelle fois, les charges de Murat sont décisives à la bataille de la Moskowa le 7 septembre 1812. Avec la retraite, harcelée par le froid et les cavaliers cosaques, la cavalerie fond. Le 5 décembre, Napoléon quitte l'armée et en confie le commandement à Murat. Il doit la conduire à Vilnius où elle pourra se reformer. À Vilnius, le lieutenant-général de l'empereur se rend compte qu'il ne peut tenir la position. Il fait évacuer l'armée vers la Pologne. Arrivé à Poznań le 16 janvier 1813, il quitte à son tour l'armée et nomme Eugène de Beauharnais commandant en chef.

Il regagne en toute hâte Naples où il entre en relation avec les Autrichiens qui ont quitté l'alliance française. Ce rapprochement a sans doute été facilité par les liaisons de Caroline avec Metternich et l'ambassadeur autrichien à Naples. Un rapprochement est également effectué avec le Royaume-Uni. Une convention militaire est prête à être signée. Mais Murat tergiverse.

Dans le même temps, la situation internationale a évolué. Napoléon a remporté une victoire importante à la bataille de Bautzen. Il est au courant des contacts du roi avec ses ennemis mais il a besoin de ses talents de cavalier, talents qui lui ont manqué pendant la première partie de la campagne. Murat arrive en août 1813 à Dresde et y écrase l'aile gauche autrichienne les 26 et 27 août. Il fait des prodiges avec sa cavalerie durant l'automne. Après la défaite de Leipzig, le 19 octobre 1813, Murat quitte une dernière fois l'armée sans qu'il soit possible de dire quel est véritablement son état d'esprit.

Un premier Risorgimento

Le roi Murat.
Par Heinrich Schmidt (1814)

Lorsqu'il atteint Milan, le roi de Naples est assailli par les Carbonari. Il faut unifier l'Italie ou elle se retrouvera sous le joug de l'Autriche. Le 8 novembre, il affirme à l'ambassadeur autrichien qu'il choisit le camp des Alliés. En échange, il demande son maintien à Naples. Parallèlement, il affirme son attachement à Napoléon. Pourtant, le 8 janvier 1814, un traité d'alliance entre l'Autriche et Naples est signé. C'est ce qu'on appelle la « trahison de Murat ». [8]

Il entame une marche triomphale avec son armée à travers l'Italie. Partout, il est acclamé. Après une échauffourée avec les troupes du vice-roi d'Italie Eugène de Beauharnais, il semble pris de remords et pense à changer de camp. Napoléon se laisse convaincre et promet le partage de l'Italie avec le comme frontière, Murat recevant le sud. Mais l'abdication de Napoléon à Fontainebleau change la donne et il est doublé par les Autrichiens et les Britanniques et doit finalement rentrer à Naples en mai 1814.

Murat est confirmé roi de Naples par le Congrès de Vienne. Des contacts se nouent cependant avec Napoléon exilé à l'île d'Elbe. Averti du prochain départ de Napoléon pour la France, Murat se revoit roi d'Italie. Lorsqu'il apprend le débarquement de l'empereur en France, il déclare la guerre à l'Autriche alors que Napoléon n'est pas encore arrivé aux Tuileries. De fait, il place Napoléon dans une situation délicate. Le 30 mars 1815, il lance une proclamation à Rimini appelant les Italiens à l'insurrection. Les scènes de joie de l'année précédente se répètent dans toute la péninsule. Il est sévèrement battu par les Autrichiens à Tolentino le 2 mai et voit son rêve s'envoler. Le 19, il fuit Naples et atteint Cannes le 25.

La fin

Statue de Murat au Louvre

Le roi déchu erre en Provence, espérant que Napoléon l'appellera à l'armée. Napoléon refuse (il le regrettera à Sainte-Hélène)[9]. À l'annonce de la défaite de Waterloo, il s'enfuit en Corse. Vite entouré par près de mille partisans, Murat se prend à rêver d'une reconquête de Naples.

Une expédition est montée à la hâte. Parti d'Ajaccio, le 28 septembre 1815, elle arrive le 8 octobre devant le petit port calabrais du Pizzo. Croyant soulever l'enthousiasme de la population, Murat et ses partisans débarquent. La foule est hostile. La Calabre a durement été touchée par la répression du brigandage sous le règne de Joachim.

Il est capturé et enfermé dans le petit château du port. Il écrit plusieurs lettres, en particulier à sa famille. Le 13 octobre, le roi Ferdinand prend un décret par lequel « il ne sera accordé au condamné qu'une demi-heure pour recevoir les secours de la religion ».

Ainsi, le procès était joué d'avance. Il se montre courageux lors de son exécution.[10]

Descendance

Le tombeau de Joachim Murat se trouve au Pizzo en Calabre et celui de son épouse Caroline Bonaparte à Florence, Murat eut 4 enfants :

  • Achille (°1801 +1847 ), prince français, duc de Clèves, puis prince royal de Naples, "2e prince Murat", épousa en 1826 Catherine Dudley (petite nièce de Washington) sans postérité
  • Laetizia (°1802 +1859), épousa en 1823 Guido-Taddeo, marquis Pepoli
  • Lucien (°1803 +1878), prince français, prince de Naples, prince de Ponte-Corvo, puis 3e prince Murat, épousa en 1831 Caroline Fraser (5 enfants naitront de cette union). De lui descend l'actuel prince Murat, Joachim, "8e prince Murat", né en 1944.
  • Louise (°1805 +1889), épousa Giulo, comte Rasponi

Le cavalier

Doté d'un puissant charisme, il est un excellent meneur d'hommes et un brillant cavalier. Ses hommes reconnaissent en lui le chef qui les guidera à la victoire. Les Cosaques, cavaliers de l'armée russe, lui vouaient une véritable admiration. Soldat d'avant-garde, il sait fixer l'ennemi et le poursuivre après sa défaite. Il fait ainsi 15 000 prisonniers en cinq jours après la prise d'Ulm en 1805, et anéantit l'orgueilleuse armée prussienne après la double victoire d'Iéna et Auerstaedt. Sabreur, il mène ses escadrons à l'assaut des troupes ennemies aux cours des charges les plus folles, remportant des succès aussi incroyables que décisifs. Ainsi, il écrase l'armée turque à Aboukir, il évite la défaite à Eylau en prenant la tête de 80 escadrons qu'il fait charger sur les troupes russes, et ordonne la charge décisive à la bataille de la Moskowa.

Il est cependant souvent emporté par son enthousiasme, ce qui lui vaut une réputation de fonceur et d'étourdi. À la bataille d'Heilsberg, en 1807, il se jette seul avec 9 000 cavaliers et quelques fantassins contre 80 000 Russes bien retranchés. Cela en fait également un mauvais général en chef qui épuise sa cavalerie à la poursuite des Russes qui se dérobent, au début de la campagne de Russie.

Murat est également réputé pour ses tenues toutes plus extravagantes les unes que les autres qui lui valurent le surnom de « roi Franconi », du nom d'un écuyer de cirque connu dans toute l'Europe du début du XIXe siècle. Cette manie traduit sa vanité, sa volonté de se distinguer des autres généraux français. Il est de fait aisément reconnaissable sur les tableaux évoquant le Premier Empire (et était réellement immédiatement identifié dans les foules et sur les champs de bataille de l'époque), notamment par le port systématique d'énormes panaches blancs sur ses chapeaux.

Le général Griois a laissé dans ses mémoires un portrait de Murat qui résume le personnage.[11]

Notes et références

  1. « Après l'armistice de Cherasque, le général Murat, premier aide-de-camp du général en chef de l'armée d'Italie, fut expédié pour Paris, avec vingt et un drapeaux et la copie de l'armistice. Napoléon avait pris cet officier au 13 vendémiaire ; il était alors chef d'escadron au 21e chasseurs. Il a été depuis marié à la sœur de l'Empereur, maréchal d'Empire, grand duc de Berg, roi de Naples, etc. Il a eu une grande part à toutes les opérations militaires du temps; il a toujours déployé un grand courage et surtout une singulière hardiesse dans les mouvements de cavalerie. » (Las Cases.)
  2. Un jour il fut enveloppé par un grand nombre de Mamelucks ; on le crut tué ; mais quelques cavaliers français parvinrent à le dégager ; il n'avait reçu aucune blessure; mais son sabre brisé et teint de sang attestait la lutte qu'il venait de soutenir.
  3. Saint-Jean-d'Acre eût été emporté si l'héroïsme avait pu suffire. À cet assaut meurtrier où Murat se distinguait, comme un but aux coups de l'ennemi, par le panache qui flottait au-dessus de sa tête, il reçut dans le collet de son habit une balle qui traversa sa cravate et lui effleura le cou ; son panache abattu par une autre balle resta au pouvoir des assiégeants, et le pacha l'ayant réclamé, le montrait toujours comme un glorieux trophée.
  4. Mustapha-Pacha, à la tête de 18 000 Turcs, avait abordé dans la rade d'Aboukir. Bonaparte ayant ordonné l'attaque du camp des Turcs, ceux-ci se défendaient avec courage et quelque chance de succès, lorsque Murat, commandant de l'avant-garde, détacha un de ses escadrons, en lui ordonnant de charger l'ennemi et de traverser toutes les positions, pendant que le général Lannes se portait à l'attaque d'une redoute jusqu'aux fossés de laquelle l'escadron de Murat devait pénétrer. Ces deux attaques combinées jetèrent le trouble et la confusion dans le camp ennemi. « L'intrépide cavalerie du général Murat, écrivait Bonaparte au Directoire, a résolu d'avoir le principal honneur de cette journée ; elle charge l'ennemi sur sa gauche, se porte sur les derrières de la droite, la surprend à un mauvais passage et en fait une horrible boucherie. Le gain de cette bataille est dû principalement à Murat. Je vous demande pour lui le grade de général de division ; sa brigade de cavalerie a fait l'impossible. »
  5. commandée par un chef aussi intrépide : 1 500 chariots, 50 pièces de canon, 1 600 prisonniers avaient été les trophées de sa marche victorieuse jusqu'à Nuremberg.
  6. « Puisque vous prenez des places fortes avec votre cavalerie, écrivait Napoléon à son beau-frère, je pourrai congédier le Génie et faire fondre mes grosses pièces. »
  7. « Il n'y avait pas deux officiers dans le monde pareils à Murat pour la cavalerie, et à Drouot pour l'artillerie: Murat avait un caractère très-singulier. Il y a environ vingt-quatre ans qu'il était capitaine; je le pris pour mon aide-de-camp; je l'ai fait tout ce qu'il a été depuis. Il m'aimait ; je peux même dire qu'il m'adorait. Il était, en ma présence, comme frappé de respect et prêt à tomber à mes pieds. J'ai eu tort de l'éloigner de ma personne; car, sans moi, il n'était rien, et à mes côtés, il était mon bras droit. Si j'ordonnais à Murat d'attaquer et de culbuter 4 ou 5,000 hommes dans une direction donnée, c'était l'affaire d'un moment. Je ne puis concevoir comment un homme si brave pouvait être si faible en certaines circonstances ; il n'était brave que devant l'ennemi, et là, c'était peut-être l'homme le plus vaillant du monde, son courage impétueux le portait au milieu du danger; couvert de plumes qui s'élevaient sur sa tête comme un clocher et tout d'or, c'était un miracle qu'il échappât tant il était facile à reconnaître à son costume. Toujours en butte au feu de tous lés ennemis, les Cosaques eux-mêmes l'admiraient à cause de son étonnante bravoure. Chaque jour, il était engagé dans un combat particulier avec quelques-uns d'entre eux, et ne revenait jamais sans avoir teint son sabre de leur sang. En campagne, c'était un véritable paladin; mais si on le prenait dans le cabinet, c'était un poltron sans jugement ni décision. Murat et Ney étaient les deux hommes les plus braves que j'aie jamais connus. Le caractère de Murat était cependant plus noble, car il était généreux et franc. Chose étrange ! Murat, malgré l'amitié qu'il me portait, m'a fait plus de mal que qui que ce soit au monde. Quand je quittai l'île d'Elbe, je lui envoyai un courrier pour l'informer de mon départ; il prétendit qu'il devait attaquer les Autrichiens, le courrier se jeta à ses genoux pour l'en empêcher ; il me croyait maître de la France, de la Belgique et de la Hollande, et il devait, disait-il, faire sa paix avec moi et ne pas adopter de demi-mesures ; il chargea les Autrichiens comme un fou, avec sa canaille, et ruina mes affaires ; car, dans le même temps, je faisais avec l'Autriche une négociation d'après laquelle je stipulais qu'elle resterait neutre. Ce traité était sur le point d'être conclu, et alors j'aurais régné paisiblement. Mais aussitôt que Murat attaqua les Autrichiens, l'empereur François crut qu'il n'agissait que d'après mes instructions ; et, en effet, il sera difficile de faire croire le contraire à la postérité. Metternich dit : « Oh! l'Empereur est toujours le même; c'est un homme de fer. Le séjour qu'il a fait à l'île d'Elbe ne l'a pas changé, rien n'est capable de le guérir : tout ou rien, voilà sa devise ! » — L'Autriche se joignit à la coalition, et ma perte fut consommée. Murat ignorait que ma conduite fût réglée d'après les circonstances. Il était comme un homme qui regarde le changement de décorations à l'Opéra, sans jamais penser à la machine qui les met en mouvement : il n'a pas cru me faire un grand tort en se séparant de moi la première fois ; car il ne se serait pas joint aux alliés. Il calcula que je serais obligé de céder l'Italie et quelques autres pays; mais il n'a jamais envisagé ma ruine entière. » O'MEARA.)
  8. « On ne le plaindra pas : c'était un traître. Il ne m'a jamais dit qu'il fût déterminé à défendre son trône; et jamais je ne lui ai manifesté l'intention de réunir les royaumes d'Italie et de Naples, ni de lui ôter la couronne et de le faire connétable de l'Empire : certainement, je me suis servi de lui comme d'un instrument pour exécuter de grands projets sur l'Italie, et mon intention était de déposséder Murat du trône de Naples; mais le temps n'était pas venu, et, d'ailleurs, je lui aurais donné une indemnité convenable. Sa lettre à Macirone est d'un ridicule achevé, et son entreprise est celle d'un fou. Quel, motif avait-il de se plaindre de l'empereur d'Autriche qui s'était conduit généreusement, qui lui avait offert un asile partout où il voudrait dans ses États, et qui ne lui imposait d'autre condition que celle de ne pas les quitter sans sa permission : ce qui était très-essentiel. Dans l'état où en étaient les choses, que pouvait-il exiger de plus? moi-même, je n'aurais jamais demandé davantage à l'Angleterre. C'était un acte de générosité de la part de l'empereur d'Autriche ; il lui rendait le bien pour le mal, car Murat avait fait tous ses efforts pour lui enlever l'Italie.» (O'MÉARA.)
  9. « Murat avait perdu deux fois Napoléon, et cependant c'est à Toulon que Murat accourut chercher un asile. Je l'eusse amené à Waterloo, disait Napoléon, mais l'armée française était si patriotique, si morale, qu'il est douteux qu'elle eût voulu supporter celui qu'elle disait avoir perdu la France. Je ne me crus pas assez puissant pour l'y maintenir, et pourtant, il nous eût valu peut-être la victoire ; car que nous fallût-il dans certains moments de la journée? enfoncer trois ou quatre carrés anglais : or, Murat était admirable pour une pareille besogne; il. était précisément l'homme de la chose. Jamais, à la tête d'une cavalerie, on ne vit quelqu'un de plus déterminé, de plus brave, d'aussi brillant. En fusillant Murat, les Calabrais ont été plus humains, plus généreux que ceux qui m'ont envoyé ici.» (Las Cases).
  10. Quand le moment fatal arriva Murat marcha d'un pas ferme vers l'endroit de l'exécution - aussi calme et impassible que si c'était une revue ordinaire. Il n'accepta pas une chaise ni d'avoir ses yeux bandés : « J'ai bravé la mort trop souvent pour la craindre ». Il se tint droit, avec orgueil et sans intimidation, avec contenance vers les soldats ; et quand il fut prêt il embrassa un camée sur lequel la tête de sa femme était gravé, et dit ces mots : « Soldats ! Faites votre devoir ! Droit au cœur mais épargnez le visage. Feu ! »
  11. « Murat commandait l'avant-garde de l'armée dont nous faisions partie et il était chaque jour avec nous. Son costume tout à fait théâtral aurait jeté du ridicule sur tout autre mais il semblait fait à sa taille et accompagnait parfaitement une valeur toute brillante qui n'appartenait qu'à lui. Ses chevaux avaient un harnachement bizarre mais magnifique et la grâce avec laquelle il les maniait relevait encore leur beauté. Sa bravoure était tellement reconnue dans l'armée et on était si accoutumé à le voir au milieu du feu le plus épais que les aides de camp ou officiers d'ordonnance qui avaient des ordres à lui transmettre ou des informations à lui donner, se dirigeaient toujours sur le point où l'on se battait et du côté où l'attaque paraissait la plus vive ; ils étaient sûrs de l'y trouver. C'était le beau idéal du courage. »

Source partielle

« Joachim Murat », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

Bibliographie

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  • Léonard Gallois, Histoire de Joachim Murat, Paris. Schubart, 1828.
  • Jean Tulard, Murat, Fayard, 1999, ISBN 2213603723
  • Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1999
  • Frédéric Hulot, Murat. La chevauchée fantastique. Présenté par Son Altesse le Prince Murat. (Paris, Ed. Pygmalion, Gérard Watelet)1998 ISBN: 2-85704-536-0
  • Mémoires du général Griois 1792-1822, Éditions du Grenadier, 2003
  • Marcel Dupont, Murat, Cavalier, Maréchal de France, Prince et Roi, Éditions Copernic, 1980, ISBN 2-85984-050-8.
  • Jean Prieur, Murat et Caroline, Paris (Éditions Fernand Lanore) 1985, ISBN 2-85157-011-0.
  • Alexandre Dumas, "Crimes célèbres", Éditions Phébus, Tome 2, (2002)
  • Charles Schmidt, Das Großherzogtum Berg 1806-1813 (Le Grand-Duché de Berg)- Eine Studie zur französischen Vorherrschaft in Deutschland unter Napoleon I.- Aus dem Französischen übersetzt von Lothar Kellermann und mit Beiträgen von Burkhard Dietz, Jörg Engelbrecht und Heinz-K. Junk, hrsg. von Burchardt Dietz und Jörg Engelbrecht (Bergische Forschungen, Band XXVII). Neustadt/Aisch 1999. ISBN 3-87707-535-5.
  • Gerold Schmidt, Zum 50jährigen Bestehen des Landes Nordrhein-Westfalens: Der historische Beitrag des Rheinlandes zur Entstehung Nordrhein-Westfalens, in: Rheinische Heimatpflege, Köln 33.Jahrgang 1996, p. 268-273.

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