- Légion Étrangère
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Légion étrangère
La Légion étrangère est un corps d'élite de l'armée de terre française.
Création
Ses débuts remontent au 15 août 1830, lors de la conquête d'Alger par le général en chef de Bourmont, sur les conseils et en Mémoire du colonel Alfred d'Aubignosc.
La Légion étrangère est créée par décret le 9 mars 1831 par le roi Louis-Philippe, roi des Français, à l'instigation du maréchal Soult, ministre de la Guerre. Elle rassemble, à cette date, les différents corps étrangers de l'armée française, dont les gardes suisses, issus de la paix perpétuelle signée après la bataille de Marignan, le régiment Hohenlohe. Cette troupe nouvelle est destinée à combattre hors du Royaume (en Algérie). La légion étrangère ne peut combattre qu'outre mer sauf si la métropole est envahie.
Les premiers cantonnements de la Légion sont implantés à Langres, Bar-le-Duc, Agen et Auxerre. Les anciens des gardes suisses et du régiment Hohenlohe sont placés dans le 1er bataillon. Les 2e et 3e reçoivent les Suisses et les Allemands, le 4e est réservé aux Espagnols et Portugais, le 5e aux Sardes et Italiens, le 6e aux Belges et Hollandais et le 7e aux Polonais.
Au commencement, la Légion constitue un moyen très efficace pour retirer les éléments les plus « indésirables » de la société française du XIXe siècle. Dans ses rangs, se trouvent des meurtriers, des évadés, des mendiants, des criminels de droit commun mais surtout des immigrés non désirés, opposants au Régime.
Le légionnaire est très mal formé, peu ou pas payé, et reçoit le plus sommaire en matière d'équipement, de vêtements et de nourriture. La motivation des hommes est alors au plus bas, car les raisons de rejoindre la Légion sont le plus souvent le désespoir et l'instinct de survie plutôt que le patriotisme. Certains légionnaires tentent très probablement d'échapper à de graves problèmes. Les conditions de vie et de travail sont terribles et les premières campagnes provoquent de lourdes pertes. En conséquence, les désertions posent un problème important à la Légion. Forger une force de combat efficace à partir d'un groupe de soldats peu motivés, représente une entreprise des plus difficiles. Dans ce but, la Légion développe d'emblée une discipline incroyablement stricte, dépassant de loin celle imposée à l'armée française régulière.
Traditions de la Légion étrangère
Article détaillé : Traditions à la Légion étrangère.Les traditions au sein de la Légion étrangère sont nombreuses et issues directement de son histoire : du « vert et rouge », au pas lent de ses unités, en passant par les pionniers et Le Boudin (chant de marche de la Légion).
Mais contrairement à une idée reçue, ces traditions ne sont pas inamovibles et vivent avec l'institution. Elles sont officiellement regroupées au sein d'un « Recueil des traditions de la Légion étrangère » édité par le comité des traditions de la Légion étrangère.
Chants et musiques de la Légion étrangère
La Musique de la Légion étrangère compte une soixantaine d'exécutants. Sa réputation dépasse largement les frontières et elle se produit en moyenne quatre à cinq fois par an dans des tournées à l'étranger.
En dehors des cérémonies militaires classiques, elle donne des concerts en salle de plus en plus demandés. En formation de défilé, elle se distingue des autres musiques de l'armée française par ses fifres, son chapeau chinois, par un port du tambour particulier (cercle inférieur au niveau du genou) et par une cadence puissante et majestueuse, de 88 pas à la minute (contre 120 pas à la minute pour les autres unités).[1] Les recettes des disques et concerts de la Légion étrangère sont reversés à l'association Terre-fraternité qui apporte aides et soutient aux soldats blessés aux combats et à leur familles.[2]
Liste des chants
- Anne Marie 3éme REI
- Adieu, adieu
- Aux légionnaires
- Anne Marie 2éme REI
- Adieu vieille Europe
- Chant du quatrième escadron
- Chez nous au 3éme
- C'est le 4
- Connaisez-vous ces hommes
- Contre les viets
- Cravate verte et Képi blanc
- Dans la brume, la rocaille
- Défilé du 3éme REI
- Edelweiss
- Echo
- En Afrique
- En Algérie
- Es steht eine Muhle
- Eugénie
- Kepis Blancs
- Honneur, Fidèlité
- Ich hatt einen Kameraden
- Il est un moulin
- J'avais un camarade
- Kameraden
- La colonne
- La Légion marche
- La lune est claire
- Le boudin
- Le Caid
- Les cailloux
- Le fanion de la Légion
- Le Soleil brille
- Le front haut et l'âme fière
- Légionnaire de l'Afrique
- Massari Marie
- Monica
- Nous sommes tous des volontaires
- Nous sommes de la Légion
- La petite piste
- Pour faire un vrai légionnaire
- Premier chant du 1er REC
- Quand on a une fille dans l'cuir
- Rien n'empeche 2éme REG
- Sapeur, mineurs et batisseurs (ex 6°REG)
- Soldats de la Légion étrangère
- Sous le Soleil brulant d'Afrique
- Souvenirs qui passe
- Suzanna
- The windmill
- Venu volontaire
- Véronica
Culture de la Légion étrangère
Article détaillé : Culture de la Légion étrangère.La Légion étrangère a, depuis de nombreuses décennies, inspiré des œuvres de tous types : livres, films, chansons, etc. Elles présentent souvent l'Institution sous son aspect romantique, mais parfois aussi sous un angle plus à même d'entretenir le mythe du « légionnaire-mystérieux ».
Campagnes
Algérie
Créée pour combattre « hors du territoire continental du royaume », la Légion étrangère est stationnée en Algérie, où elle participe à la conquête et à la mise en valeur du territoire.
Le 4e bataillon est le premier à recevoir le baptême du feu, le 11 novembre 1832, au combat de Sidi-Chabal, près d’Oran contre les troupes d’Abd el-Kader.
En 1834, les Espagnols du 4e bataillon sont démobilisés et autorisés à rentrer dans leur pays, en proie à la guerre civile. Le 7e bataillon est ramené à Oran et prend alors le numéro 4.
Guerres carlistes
La guerre civile déchire l’Espagne. Afin d'aider Isabelle II, Adolphe Thiers, alors ministre de l'Intérieur, réussit à convaincre le gouvernement d'envoyer la Légion étrangère en Espagne, sous les ordres du colonel Bernelle, qui devient maréchal de camp au titre espagnol.
Deux jours plus tard, le 8 juin 1835, Louis-Philippe donne son accord et la Légion étrangère est cédée le 28 du même mois. Par ordonnance royale, la Légion ne fait plus partie de l'armée française.
La légion prend part à diverses opérations vers Puente la Reyna, Larraga et Oteyza. Les 16 et 17 janv. 1836, elle affronte les carlistes, à Arlaban près de Vittoria en Navarre. Aux applaudissements de l’armée royale, le général Cordova, général en chef donne la Légion en exemple à ses soldats.
La solde impayée, les vivres faisant souvent défaut, l’habillement non renouvelé, la dette espagnole pour la solde du personnel, le matériel et l’armement s’élève à 612.727,42 francs. Le 8 décembre 1838, la Reine décrète la dissolution de la Légion étrangère. Alors, les 63 officiers, les 159 sous-officiers et militaires du rang survivants traverseront les Pyrénées et arriveront à Pau le 10 janvier 1839, terminant ainsi l’épopée de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’ancienne Légion étrangère ».
Algérie pour la nouvelle Légion
Le 16 décembre 1836[3], après le passage de la Légion étrangère dans les rangs de l'armée espagnole, Louis-Philippe décida de la création d'une nouvelle Légion afin de renforcer les troupes françaises en Algérie.Trois bataillons sont alors créés pour combler le vide laissé par les départs en Espagne. En 1840, deux autres, les 4e et 5e, sont formés à Pau et à Perpignan avec les survivants de l'aventure espagnole, anciens légionnaires comme carlistes. Ces bataillons viennent rapidement compléter le dispositif et renforcer les troupes françaises de l'Armée d'Afrique.
La Crimée (1854-1856)
Le 27 juin 1854, le Jean Bart embarque deux bataillons du régiment. Le 3e bataillon et le dépôt du régiment partent quant à eux s'installer en Corse, à Bastia, afin d'y former le dépôt de guerre destiné à alimenter les deux régiments étrangers partis en Crimée.
Les deux régiments de Légion participent, au sein de la « Brigade étrangère », aux batailles de l’Alma, le 20 septembre 1854 et au siège de Sébastopol durant l'hiver 1854-1855. Le manque d'équipement est particulièrement éprouvant et le choléra frappe le corps expéditionnaire. Néanmoins, les ventres de cuir (surnom donné aux légionnaires par les Russes en raison de leur cartouchière sur le ventre), se comportent admirablement.
Le 21 juin 1855, les compagnies d'élite du 3e bataillon et tous les effectifs disponibles laissés en Corse arrivent en Crimée.
Le 8 septembre, c'est l'assaut final et, le 10, le 2e Régiment étranger, drapeau et musique en tête, défile dans les rues de Sébastopol.
Campagne d'Italie
Comme l'armée d'Afrique, la Légion participe à la campagne d'Italie. Elle s'illustre notamment au cours de la bataille de Magenta le 4 juin 1859.
Le 24 juin, les légionnaires se heurtent aux Autrichiens au cours de la bataille de Solférino.
Expédition du Mexique
Initialement, la Légion ne devait pas participer à la campagne, mais une pétition de ses officiers adressée au ministre de la Guerre a pour effet d'envoyer le Régiment étranger au Mexique mais ces officiers seront punis.
Le régiment arrive le 25 mars 1863 et se voit alors confier la tâche ingrate d'escorter des convois entre Veracruz et Puebla. Mais la 3e compagnie s'illustre le 30 avril 1863 au cours du combat de Camerone qui reste dans l'histoire comme l'illustration du sacrifice au nom de la parole donnée.
Le régiment se déplace ensuite vers les Terres chaudes et est réorganisé en 4 bataillons en 1864. Parallèlement, le dépôt du régiment quitte temporairement Sidi bel Abbès pour Aix-en-Provence afin de faciliter le recrutement et l'envoi de renforts au Mexique.
De décembre 1864 à février 1865, les unités du régiment participent au siège de Oaxaca.
Le 3 juillet 1866, les 3e et 5e compagnies du 4e bataillon livrent un combat comparable à celui de Camerone. Sous les ordres du capitaine Frenet, les 125 légionnaires encerclés dans l'hacienda de l'Incarnacion résistent victorieusement durant 48 heures à plus de 600 Mexicains.
Total des pertes dans l’expédition du Mexique : 22 officiers, 32 sous-officiers et 414 légionnaires.
L'accord passé avec l'empereur Maximilien indiquait que la Légion étrangère devait passer au service du Mexique ; comme l'aventure française au Mexique tourne au désastre, la Légion rentre en France.
Guerre franco-allemande de 1870
Le 19 juillet 1870, la Guerre franco-allemande éclate entre la France et la Prusse. Cette guerre se déroule sur le sol de France, où la Légion n'a pas, normalement, à intervenir. Par ailleurs, on ne peut pas demander aux légionnaires allemands de se battre contre leur pays. Mais la situation est si critique que le gouvernement fait appel aux troupes d’Afrique.
Deux bataillons sont formés pour partir en métropole. Les légionnaires allemands, le drapeau du régiment et la musique restent, eux, à Sidi-bel-Abbès. Pendant ce temps, un 5e bataillon est créé sur le sol national pour incorporer les étrangers qui veulent servir leur patrie d'adoption. Celui-ci se distingue particulièrement pour sa vaillance lors de la bataille d'Orléans le 10 octobre.
Les bataillons arrivés d’Algérie se fondent avec les rescapés des combats d’Orléans mais ils connaissent la défaite avec l’Armée de l’Est. Ce qui reste de l'unité participe à la répression de la Commune de Paris en avril et mai 1871. Le 11 juin, le régiment étranger de marche formé pour la circonstance cesse d'exister. Ses éléments reprennent le chemin de l’Algérie.
Tonkin
Le 18 novembre 1883, les 600 premiers légionnaires débarquent au Tonkin. Ils participent aux colonnes de l’amiral Courbet qui lutte contre les Pavillons noirs.
Le 16 décembre, les légionnaires accomplissent leur premier fait d'armes en terre asiatique en prenant la citadelle de Son-Tay. Renforcés par le 2e bataillon à partir de février 1884, les légionnaires s'emparent de la forteresse de Bac Ninh.
Du 26 janvier au 3 mars 1885, la citadelle de Tuyen Quang, défendue par une majorité de légionnaires est assiégée.
Le 1er janvier 1885, les 3e et 4e bataillons du 1er régiment étranger arrivent au Tonkin et sont intégrés au 2e Étranger. Le 3e bataillon tient une place particulière lors de la prise de Lang Son le 4 février. Le 4e bataillon du 2e Étranger, débarqué à Formose en janvier 1885 combat les Chinois sur place jusqu'à l'armistice franco-chinois du 21 juin 1885. Il rejoint ensuite son corps au Tonkin.
Après la conquête, vient la phase de pacification qui, comme en Algérie est une lutte permanente contre les bandes armées.
Afrique
Dahomey (1892-1894)
En 1892, le roi Behanzin menace le comptoir de Porto Novo et la France décide d'intervenir. Un bataillon étranger de marche est constitué à partir de deux compagnies du 1er Étranger et de deux autres du 2e Étranger. Il est placé administrativement sous le commandement de ce dernier. Le commandant Faurax en prend la tête.
De Cotonou, les légionnaires doivent s'emparer d’Abomey, la capitale du mutin. Deux mois et demi sont nécessaires pour atteindre la cité au prix de combats répétés contre les soldats, et surtout les amazones du roi. Celui-ci capitule et est capturé par les légionnaires en janvier 1894.
Soudan (actuel Mali) (1892-1893)
Une compagnie de marche est formée par le 2e Étranger et transportée à Kayes afin de soumettre les sultans Ahmadou et Samory Touré. Une fois sa mission accomplie avec succès, la compagnie est dissoute à son retour à Saïda le 24 juin 1893.
Guinée (1894)
Un bataillon de marche constitué de deux compagnies des deux régiments étrangers est créé au début de l'année 1894 pour pacifier le Niger. La victoire des légionnaires à la forteresse d'Ouilla et les patrouilles de police dans la région accélèrent la soumission des tribus. Mais 51 légionnaires doivent y être hospitalisés en raison de maladies tropicales et de dysenterie.
Madagascar (1895-1905)
En 1895, un bataillon de marche, formé par les 1er et 2e Étrangers est envoyé à Madagascar afin de participer au corps expéditionnaire qui a pour mission de réduire l'insurrection.
Le bataillon étranger forme alors le fer de lance de la colonne lancée sur Tananarive. Mais si la faible intensité des combats ne permet pas aux légionnaires de montrer leur bravoure, ils laissent 226 des leurs, morts sur la grande île, dont à peine un dixième pour faits de guerre. Les autres, comme une grande partie du corps expéditionnaire, meurent des conditions climatiques et des maladies tropicales.
Le bataillon rentre en Algérie en décembre 1895. Mais dès 1896, le général Galliéni, appelé à réduire une deuxième insurrection malgache, demande à partir avec 600 légionnaires afin de pouvoir "mourir convenablement" le cas échéant. Un nouveau bataillon de marche est donc formé pour cette expédition. Des renforts suivent car les opérations de pacification durent jusqu'en 1905. Là encore, l'ennemi le plus redoutable est la fièvre.
Première Guerre mondiale
Dès août 1914, des milliers d'étrangers, présents en métropole ou dans les colonies, rejoignent les rangs de la Légion, afin de prouver leur attachement et leur reconnaissance à la France. Au total ce sont 42 883 volontaires, représentant pas moins de 52 nationalités, qui forment les 5 régiments de marche, où servent en majorité des Russes, des Italiens, des Suisses, des Belges et des Britanniques. Suite aux nombreuses pertes subies par ces unités et au retour de la plupart de ces premiers engagés dans leurs pays d'origine, le commandement décide, le 11 novembre 1915, la création du RMLE: Régiment de marche de la Légion étrangère ; sur le front français, celui-ci est engagé en Artois, dans la Somme et à Verdun. Avec le RICM, le RMLE sera le régiment le plus décoré de France.
La Légion fournit en outre un bataillon qui, amalgamé avec deux autres bataillons de zouaves et de tirailleurs algériens, constitue le RMA, Régiment de Marche d'Algérie, qui combat à Gallipoli (1915) et rejoindra l'Armée d'Orient sur le front de Salonique (1916-1918).
Au total, plus de 6 000 légionnaires trouvent la mort sur les champs de bataille de France ou des Balkans ; à titre d'exemple, le RMLE perd à lui seul 115 officiers tués, dont 2 colonels, 12 commandants et 21 capitaines.
Maroc
Syrie
Pacification contre les Druzes.
Seconde Guerre mondiale
La déclaration de guerre du 3 septembre 1939 provoque un changement sensible au sein des effectifs légionnaires : ainsi les Espagnols, en grande majorité rescapés républicains de la guerre civile, représentent jusqu'à 28% du total ; les opposants politiques européens, réfugiés ou expulsés de leur pays d'origine : Italiens, Allemands et Autrichiens, montent jusqu'à près de 17%. Cette vague de nouveaux engagés permet de porter le nombre de légionnaires à 48 924 inscrits sur les rôles au 9 mai 1940 ; ce chiffre ne sera jamais dépassé, pas même lors de la guerre d'Indochine.
Cet afflux de volontaires permet de créer plusieurs nouvelles unités:
- la 13° DBLE (demi-brigade de la Légion étrangère), participe à l'expédition de Norvège et débarque à Narvik, avant d'être l'une des toutes premières unités constituées à rejoindre les FFL en Grande Bretagne pour participer aux campagnes de Dakar, du Gabon, d'Erythrée, de Syrie, de Bir Hakeim, d'El Alamein ;
- le 6ème REI qui participe à la campagne de Syrie, au titre du gouvernement de l'Etat français.
- les 11e et 12e REI, qui participent à la Campagne de France en mai-juin 1940 ;
- le GRD 97 (Groupement de reconnaissance divisionnaire n°97) qui est engagé en mai-juin 40 ;
- par ailleurs, au camp pyrénéen de Barcarès, sont mis sur pied trois autres régiments, les 21e, 22e et 23e RMVE, ou Régiments de marche de volontaires étrangers, unités éphémères dont les personnels rejoindront le RMLE..
1943: Campagne de Tunisie.
1944-1945: Le RMLE, le 1er REC et la 13e DBLE participent aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne.
Après 1945, de nombreux anciens soldats de la Wehrmacht rejoignent la Légion, augmentant de façon très importante sa combattivité et son efficacité.
- Bataille de Narvik
- Bataille de Bir Hakeim
- Bataille d'El Alamein
- Tunisie
- août 1944 : Débarquement de Provence
Guerre d’Indochine
Au total, de 1946 à 1954, ce ne sont pas moins de 72 833 légionnaires qui servent en Indochine. Avec plus de 10 000 morts, la Légion enregistre le taux le plus élevé en pertes humaines: près de 12 % pour les Képis Blancs contre moins de 7 % pour l'ensemble du Corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient.
Total des pertes : 10 283 morts dont 309 officiers, 1 082 sous-officiers et 9 092 légionnaires.
La légion participera à la fameuse bataille de Điện Biên Phủ.
Guerre d'Algérie
Pour s'être rallié au putsch des Généraux d'avril 1961, le 1er REP est dissous le 30 avril 1961 à Zeralda. Son commandant par intérim, Hélie Denoix de Saint Marc, est condamné à 10 ans de détention criminelle. Il sera gracié.
La perte de l'Algérie est un traumatisme pour la légion car elle la contraint à quitter Sidi-Bel-Abbès, l'un de ses centres de commandement, fondé en 1842. En partant, elle brûle le pavillon chinois qui, pris en 1884 à Tuyen Quang, ne devait pas quitter Sidi-Bel-Abbès, emporte la main de bois du capitaine Danjou, les reliques du musée du Souvenir et exhume les cercueils du général Rollet (Père de la Légion), du prince Aage de Danemark et, symboliquement, du légionnaire Heinz Zimmermann, dernier tué d'Algérie, qui seront transférés à Puyloubier, près de Marseille
Depuis 1962
- réduction de l'effectif de 40 000 à 8 000 hommes, déplacement du siège du commandement à Aubagne.
- 1969-1971: interventions au Tchad
- 1978 : Sauvetage de Kolwezi au Zaïre.
- Liban : Durant la première guerre du Liban (début des années 1980), le 2e régiment étranger de parachutistes est chargé d'extraire Yasser Arafat, pris dans une souricière à Beyrouth. Cette opération est lancée après que Paris eut arraché un accord avec Israël afin de préserver la pérennité politique de l'OLP.
- 1991 : Guerre du Golfe au sein de la division Daguet et évacuation de ressortissants français et étrangers au Rwanda, au Gabon et au Zaïre.
- 1992 : Cambodge et Somalie
- 1993 : Sarajevo Ex-Yougoslavie
- 1995 : Rwanda
- 1996 : Centrafrique
- 1997 : Congo-Brazzaville
- depuis 2001 : participation à la Force internationale d'assistance et de sécurité ainsi qu'à l'opération Liberté immuable (Enduring Freedom) en Afghanistan
- 2002-2003 : opération Licorne en Côte d’Ivoire
- 2008 : EUFOR Tchad/RCA à la frontière est du Tchad.
Composition
- Commandement de la Légion étrangère (COMLE), installé à Aubagne
- 1er régiment étranger (1er RE), stationné à Aubagne (800 hommes)
- 2e régiment étranger d’infanterie (2e REI), stationné à Nîmes (1 300 hommes)
- 3e régiment étranger d’infanterie (3e REI), stationné à Kourou (Guyane) (250 légionnaires et 380 tournants). Le 3e REI est le deuxième régiment le plus décoré de toute l'armée française après le RICM. Il est l'héritier du Régiment de marche de la Légion étrangère
- 4e régiment étranger (4e RE), régiment de formation, stationné à Castelnaudary (570 hommes plus des stagiaires)
- 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP), stationné à Calvi (Corse) (1 234 hommes)
- 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), stationné à Orange (950 hommes)
- 1er régiment étranger de génie (1er REG), stationné à Laudun (Gard) (1 000 hommes)
- 2e régiment étranger de génie (2e REG), stationné à Saint-Christol (Vaucluse) (870 hommes)
- 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), stationné à Djibouti (740 hommes, dont 580 légionnaires)
- Détachement de Légion étrangère de Mayotte (DLEM), stationné à Dzaoudzi (240 hommes, dont 80 légionnaires et 160 tournants)
- Groupement du recrutement de la Légion étrangère (GRLE), stationné à Nogent-sur-Marne
Recrutement
La Légion étrangère, contrairement à d'autres corps de l’armée française au recrutement exclusivement masculin (sous-mariniers et gardes mobiles)[4], ne bénéficie d'aucune disposition statutaire interdisant le recrutement des femmes. Néanmoins, et compte tenu du fort taux de sélection à l'engagement (les recrues sont sélectionnées après trois semaines de tests et environ 1 candidat sur 6 a été engagé en 2006), celle-ci ne recrute, comme légionnaire, que des hommes. En revanche, un nombre variable d'officiers et de sous-officiers féminins servent sous le béret vert, en tant que « cadres du régime général affectés à la Légion ». Si ces femmes portent le béret de l'Institution, elle n'en portent pas les attributs de tradition (Képi blanc, épaulettes rouges et vertes et ceinture bleue).
Le statut de ces militaires servant à titre étranger est régi par le décret du 12 septembre 2008[5]. Ce dernier vient abroger le précédent décret (n°77-789 du 1er juillet 1977).
Ci-joint un tableau des effectifs de la Légion établi en 1963 et établissant l'origine nationale de plus de 600 000 légionnaires ayant servi de 1831 à 1961. À un moment donné, les principales nationalités d'origine de la légion étrangère sont en étroite corrélation avec les évènements en cours à ce moment, la légion permettant d'échapper à pas mal de tracas pour les vaincus d'une guerre. C'est pourquoi on voit sur ce tableau une très forte majorité d'Allemands, principalement d'anciens soldats de la Wehrmacht et des Waffen-SS. De plus, les Français doivent s'engager sous une fausse nationalité, francophone, ce qui concourt à augmenter les chiffres pour la Belgique ou la Suisse :
Un site officiel de recrutement[6] a été mis en place et précise les conditions de recrutement au sein de la Légion étrangère. En ce qui concerne les limites d'âge, elles vont de 17 ans 1/2 (avec autorisation parentale) à 40 ans. Un candidat français peut postuler à la Légion étrangère en se déclarant d'une nationalité étrangère lors de son engagement[7].
Faits d'armes
- Bataille de Camerone le 30 avril 1863 au Mexique.
Il s'agit pour la Légion d'une victoire, puisque la mission de la compagnie a été remplie ! Elle est commémorée par les légionnaires avec autant de ferveur que par les Mexicains, qui reconnaissent sans réserve le courage des légionnaires (ceux-ci ne se rendirent que lorsqu'il ne resta que trois combattants !).
- Tuyen Quang en 1885 au Tonkin.
Sous les ordres du commandant Dominé, deux compagnies de Légion, soit 390 hommes dont 8 officiers, commandés par le capitaine Cattelain, une compagnie de tirailleurs tonkinois avec 162 hommes commandés par deux officiers, une section de 31 artilleurs de marine avec deux canons de 80 mm, deux de « 4 » de montagne, deux mitrailleuses hoschkiss, le sergent Bobillot et 7 sapeurs du génie, un médecin, un pasteur protestant, 3 infirmiers, 3 boulangers, monsieur Gauthier de Rougemont, un civil préposé aux vivres et les marins de la canonnière « La Mitrailleuse », soit 598 hommes résistent aux assauts ennemis.
- Bataille de Narvik en 1940 en Norvège.
L’opération terrestre commence le 13 mai par un bombardement naval effectué par le cuirassé Résolution, deux croiseurs et cinq destroyers, contre les défenses allemandes. Les moyens de débarquement sont modestes avec 4 ALC, 1 LCM, et 2 MLC qui sont mis à l’eau à la dernière minute et des « trains » d’embarcations fournis par les bâtiments (une embarcation à moteur en remorquant 2 ou 3 autres).
Trois chars français de 13 tonnes sont embarqués dans les MLC et LCM. L’ensemble se dirige sur la plage de Bjerkvik. Les chars, débarqués les premiers au milieu de positions allemandes fort pugnaces, ouvrent la voie au 1er bataillon de la Légion qui se déploie en éventail depuis l’Ouest jusqu’au Nord-est. Dès le lendemain 14 mai, la jonction est réalisée avec les Polonais venus de l’Ouest, les chasseurs venus du Nord-Ouest et les Norvégiens qui tiennent le Nord.
Deux heures après la plage de Bjerkvik, celle de Meby voit débarquer des engins similaires avec les deux derniers chars et le 2e bataillon de la Légion. Après avoir été chassés de la plage, les Allemands doivent reculer vers l’Est, jusqu’à Storebalak. Un peloton de cinquante motocyclistes prend la route longeant la rive est de l’Herjangsfjord, soutenu depuis la mer par le destroyer Havelock, où se trouve le général Béthouart. Il atteint Oijord sans encombre.
Il reste à franchir le RombaksfJord. Il faut d’abord nettoyer la rive nord de ce fjord, et surtout, réceptionner sur l’aérodrome de Bardufoss des chasseurs de la RAF. Le 27 mai, les engins de débarquement et les puffers transportent chars et troupes, sous la protection des bateaux et des forces installées sur la rive nord, jusqu’à la rive sud du Rombaksfjord. L’opération réussit, malgré une vive résistance et une contre-attaque en règle. De leur côté, Polonais et chasseurs ont fort à faire à Ankenes et le long du Beisfjord.
Le 28 mai, les Allemands font retraite vers l’est. Les troupes, Norvégiens en tête, entrent enfin à Narvik. Depuis deux jours, Lord Cork a reçu de Londres l’ordre d’évacuation totale, en raison de la situation alarmante du front français. L’amiral a montré le message à Béthouart et, d’un commun accord, les alliés ont convenu de mener à bien l’opération finale avant d’obtempérer. L’évacuation est terminée le 6 juin, deux jours après celle de Dunkerque.
- Bataille de Điện Biên Phủ du 13 mars au 7 mai 1954.
- Libération d'enfants pris en otage dans un bus scolaire à Loyada en République de Djibouti. 1976 LOYADA (Prise d’otage de), : TFAI - 1976.
Le 3 février à 7h15, un car militaire effectuant le ramassage scolaire des enfants de la base aérienne 188 est pris en otage par 4 terroristes du FLCS, armés, dans le quartier d’Ambouli dans un faubourg de Djibouti. Le car est dirigé vers la frontière somalienne distante de 18 km. À son bord, 31 enfants, le chauffeur et une assistante sociale se trouvent bloqués à environ dix mètres avant le poste frontière somalien, en territoire français.
Le 4 février dans l'après-midi, les quatre terroristes ont été renforcés par des éléments venus de Somalie. Des éléments réguliers sont installés de part et d’autre du poste frontière, notamment dans un boqueteau à l’est du poste. Une équipe de tireurs d’élite de la gendarmerie prend position ainsi que ceux de la 13e DBLE. Une arme automatique, installée au poste du groupement nomade autonome du TFA, couvre le dispositif.
La 2e compagnie du 2e REP, présente sur le territoire, est mise en attente, non déployée, dans la palmeraie à l’est du poste GNA et autour de ce dernier. L’escadron de la 13e DBLE doté d’AML est amenée à pied d’œuvre. À 500 m au nord du poste GNA, un escadron de gendarmerie mobile est mis en attente. Le dispositif est commandé par le commandant supérieur des forces françaises du TFAI.
À 15h45, les tireurs d’élite ouvrent le feu en vue d’abattre les terroristes. Simultanément, l’assaut est donné par la 2e compagnie du 2e REP et par l’escadron de la 13e DBLE, qui se déploient en ligne face aux lisières du village de Loyada. Ces deux unités ont pour mission de protéger la récupération des enfants et de neutraliser les « réguliers » somaliens postés de part et d’autre du poste frontière, s’ils se manifestent.
Dès l’ouverture du feu, la compagnie du 2e REP est prise à partie par un feu nourri d’armes automatiques individuelles et collectives, notamment 2 MG 42, provenant des éléments installés de part et d’autre du poste-frontière. Ces éléments sont rapidement neutralisés par les armes automatiques des AML, permettant aux légionnaires d’atteindre la lisière nord d’un boqueteau et de pénétrer dans le car.
L’opération est terminée à 16h05. Dans le car, un enfant a été tué, 5 sont blessés ainsi que le chauffeur et l’assistante sociale. 24 enfants libérés sont indemnes mais un des enfants a été emmené en Somalie. Le lieutenant Doucet, chef de section du 2e REP est blessé. 7 armes sont récupérées et 7 terroristes sont tués dans le car et à proximité immédiate de celui-ci. Les pertes somaliennes n’ont pas été évaluées.
- Sauvetage de Kolwezi en 1978 au Zaïre.
Les parachutistes de la Légion étrangère, à plusieurs milliers de kilomètres de leurs bases, interviennent à Kolwezi, au Zaïre, pour délivrer des Européens retenus en otage par des rebelles.
- Pendant la guerre du Golfe en 1991 la Légion étrangère participe aux opérations terrestres au cours de l'opération Daguet.
Voir aussi
Articles connexes
- Unités de la Légion étrangère
- Culture de la Légion étrangère
- Liste des unités de Légion étrangère
- Liste de personnalités ayant servi à la Légion étrangère
Bibliographie
- Erwan Bergot, La Légion au combat. De la Grande Guerre à nos jours , LGF, 1995, (ISBN 978-2253137269)
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- Paul Bonnecarrère, Par le sang versé : La Légion étrangère en Indochine, Académique Perrin, 2007, (ISBN 978-2262026097)
- P. Cart-Tanneur et T. Szecsko, Le Deuxième Étranger, B.I.P., 1986 - (ISBN 2905393025)
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- Colonel Jean Charles-Domine, Ces soldats de l'impossible - 50 ans avec la Légion étrangère, Albin Michel, 1997.
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- Pierre Montagnon, Histoire de la legion de 1831 a nos jours , Pygmalion, 1999, (ISBN 978-2857045649)
- Pierre Montagnon, Légionnaires d'hier et d'aujourd'hui, Pygmalion, 2006, (ISBN 978-2857049951)
- Étienne de Montety, Des hommes irréguliers, Perrin, 2006, (ISBN 978-2262024239)
- Douglas Porch, La Légion étrangère 1831-1962, Fayard, 1994, (ISBN 978-2213031118)
- Bernard Quris, L'aventure légionnaire, France-Empire, 1972
- Pierre Sergent, Je ne regrette rien, Fayard, 1975
- Pierre Sergent, Les Maréchaux de la Légion, Fayard, 1977 (ISBN 978-2213004792)
- Pierre Sergent, Camerone, Fayard, 1980, (ISBN 978-2213008905)
- (pl) Zbigniew Truszczyński, Afrykańskie wędrówki z Legią Cudzoziemską. Bellona, Warszawa 2002, (ISBN 83-11-09386-5)
Liens externes
- Site officiel
- Fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère (site officiel)
- Legion Etrangere Parachutiste - 2eme REP - 1er REP - Historique des regiments .(site non-officiel)
- « Légion étrangère : marche et crève », Libération, 9 janvier 2009.
- « La Légion étrangère est un vrai scandale ! », Le Figaro, 18 février 2009
- « La Légion étrangère n'est pas une zone de non-droit, nous dit son commandant », Libération, 20 février 2009.
Notes et références
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