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Locquénolé (Lokenole en breton)
L'Arbre de la Liberté et le clocher de l'église Saint-GuénoléAdministration Pays France Région Bretagne Département Finistère Arrondissement Morlaix Canton Taulé Code commune 29132 Code postal 29670 Maire
Mandat en coursGuy Pouliquen
2001-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération du Pays de Morlaix Démographie Population 760 hab. (2008[1]) Densité 894 hab./km² Gentilé Locquénolésien, Locquénolésienne Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 81 m Superficie 0,85 km2 Locquénolé (Lokenole en breton) est la plus petite commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Sommaire
Géographie
Locquénolé est situé sur la rive gauche de la Rivière de Morlaix, à environ 7 km de Morlaix, face à l'embouchure du Dourdu et est toute proche de la Manche. La superficie de la commune n'est que de 0,85 km2. Le finage communal, de taille réduite, est pentu (versant ouest de la Rivière de Morlaix), avec un fort dénivelé, allant de 81 mètres d'altitude au niveau de la mer (le bourg est vers 15 mètres d'altitude) ; la commune bénéficie d'un climat d'abri, véritable microclimat, par rapport aux vents d'ouest.
Un paradis terrestre ?
Henri Clouard a décrit Locquénolé en 1919 comme un véritable paradis terrestre :
« Locquénolé est le paradis terrestre : toutes les essences d'arbres, des chemins fleuris, un bijou de clocher, et cela posé comme une corbeille au bord d'une riante haie. Les barques semblent prêtes à entrer dans les terres, celles-ci prêtes à glisser heureusement dans leurs propres reflets. Mais non, ce n'est pas tant de grâce que je me rappelle. Imaginez le cimetière tout contre les sables, insouciant sous les arbres, offert aux claires voiles gonflées. Un glas sonne : des jeunes filles portent en terre leur amie. Étrange village ! Nulle part la vie et la mort ne sont à ce point mêlées ; nulle part, deux univers ne se trouvent, sous les apparences d'un si doux mariage, plus tragiquement confrontés[2]. »
Histoire
Étymologie et origines
Son nom vient du breton "lok" (lieu consacré) et de Guénolé (saint breton fondateur de l'abbaye de Landévennec).
Des restes d'ancien camp retranché romain sont encore visibles à 1000 mètres à l'ouest du bourg, au lieu-dit Douvezou Sant Mélar, lieu supposé de la décapitation de saint Mélar).
Au haut Moyen Âge, les moines de Landévennec établissent un monastère au lieu dit Lancolvett (nom qui provient du vieux breton "lann" et de l'altération du nom de la rivière du Queffleut):
« Selon la tradition, saint Guénolé en quittant le Tréguier pour passer dans le Léon aurait abordé sur la rive gauche de la rivière de Morlaix à l'endroit qui, de son nom, s'est appelé "Loc-Guénolé". Un monastère y aurait été construit (il est indiqué au XIe siècle dans le Cartulaire de Landévennec) et donné à saint Guénolé lui-même pour le remercier d'un miracle accompli en ce lieu. Locquénolé dut être d'abord un prieuré de l'abbaye de Lanmeur, fondée au cours du VIe siècle par saint Samson, évêque de Dol et, pour cette raison, dépendit jusqu'à la Révolution de ce diocèse, bien qu'enclavée totalement dans celui de Léon[3]. »
La paroisse est dénommée Locus Guennolay dans le pouillé de la "Province de Tours"[4].
Locquénolé aurait été pillé à plusieurs reprises par les Normands, en particulier l'église dont il n'a dû rester après leurs passages que les murs et les piliers[5].
Du XVIe au XVIIIe
En 1676, le célèbre prédicateur Julien Maunoir vint prêcher à Locquénolé.
À partir de 1764, il fut interdit de procéder à des inhumations dans l'église. René-Marie Gourcun, seigneur de Keromnès, gouverneur de Carhaix et ex-colonel de cavalerie, décédé le 23 août 1762 et Pierre le Gac de Lansalut, seigneur de Coatilès, ancien sénéchal et gouverneur de Guingamp, décédé le 1er mai 1763 furent les derniers à l'être. Lors du redallage de l'église en juin 1910, de nombreux squelettes furent découverts[6] (75 environ).
Jusqu'en 1803, lors du pardon, fixé le jour de l'Ascension était organisé une troménie : « il était d'usage de porter processionnellement autour de la paroisse les reliques du saint patron. À cette procession se réunissaient celles de Taulé, d'Henvic et de Carantec. (...) Ces processions se faisaient jusqu'à l'année dernière avec la plus grande pompe et avec un très grand concours du peuple qui y assistait avec la plus grande piété »[7]. Des cérémonies analogues avaient lieu le dimanche suivant à henvic et le dimanche de la Trinité à Taulé.
La Révolution française
Les deux députés représentant la paroisse de Locquénolé lors de la rédaction du cahier de doléances de la sénéchaussée de Lesneven le 1er avril 1789 étaient François Le Roux et Hervé Geffroy[8]. Dans ce cahier de doléances, « Locquénolé, qui a une grève très resserrée sur laquelle il ne croît pas de goëmon, demande à pouvoir s'étendre pour la coupe du goëmon dans les districts voisins »[9]. C'est le seul vœu particulier émis par la paroisse.
Le recteur [curé] de Locquénolé, Couffon[10], refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé et, devenu prêtre réfractaire, se cacha, avec l'accord de la châtelaine Marie-Anne Le Gac de Lansalut, dans le château de Kerriou, puis émigra à Jersey jusqu'en 1803, date à laquelle grâce au Concordat, il retrouva sa charge de curé de Locquénolé.
Locquénolé a conservé son Arbre de la Liberté, le seul encore en vie dans le Finistère, planté le 30 nivôse an II (20 janvier 1794) :
« Vive la Montagne. An nom de la loi ce trente nivôse, l'an II de la République française, à deux heures de l'après-midi, le conseil général de la commune de Locquénolé, présidé par le citoyen Claude Geffroy, Maire, assisté des citoyens officiers municipaux du conseil général, présent le citoyen Christophe Jourdren, agent national provisoire, nous sommes rendus, suivis des bons citoyens de la commune, au milieu de la place principale du bourg, où une fosse étant faite aux fins d'y planter l'Arbre de la Liberté, les sonneurs ayant été mandés et un grand concours de citoyens s'y étant rendus, l'arbre a été planté aux acclamations du peuple, pénétré de joie de voir planter un monument qui attestera à la postérité l'attachement que ladite commune a toujours eu pour la liberté, l'amour des lois et le soutien de la République. Les citoyens et citoyennes ont dansé autour de l'Arbre de la Liberté jusqu'à la nuit. À Locquénolé, le même jour, mois et an que devant et signé[11]. »
Le XIXe siècle
La vie agricole traditionnelle
Le curé de Locquénolé, Couffon, écrit vers 1805 : « Mes paroissiens ne sont pas riches. Il n'y a que deux propriétaires[12] sur la paroisse. Les autres sont tous fermiers ou pêcheurs ».
Selon des statistiques agricoles publiées en 1849 et concernant selon les productions des années comprises entre 1836 et 1846, la répartition de l'occupation des terres est alors la suivante : pour une superficie totale de 85 ha seulement, la commune possédait 56 ha de terres arables, 16 ha de landes et bruyères, 8 ha de bois, taillis et plantations, 4 ha de prairies naturelles, pas de marais ni d'étangs ; la commune ne possédait alors aucun moulin en activité. Les paysans de Locquénolé cultivaient à l'époque 11 ha d'avoine, 11 ha de froment, 8 ha d'orge, 1 ha de seigle, 4 ha de sarrasin, 15 ha d'ajoncs d'Europe, 1 ha de lin,aucun ha de chanvre, 2 ha de navets, betteraves, carottes et choux (dont 1 ha de navets), 8 ha de trèfle, 3 ha de pommes de terre, 4 ha restant en jachère, et élevaient 18 chevaux (2 mâles, 14 juments, 2 poulains), 152 bovins (dont 81 vaches), 43 porcs, aucun ovin ni caprin, 30 poules et 10 coqs, 30 canards, aucune oie, et possédaient 20 ruches à miel. En 1836, la population agricole est de 374 personnes, soit 82,4 % de la population communale totale qui était alors de 454 habitants[13].
Le don de Marie Anne Le Gac de Lansalut
Le 22 septembre 1841, par un codicille à son testament, Marie-Anne Le Gac de Lansalut, qui habitait le château de Kerriou, lègue six cent francs aux familles pauvres de Locquénolé, trois cent francs pour l'entretien intérieur de l'église paroissiale et « six cent francs de rente pour l'entretien de deux religieuses, à charge de donner l'instruction aux petites filles et de prodiguer leurs soins aux malades »[14].
Description de Locquénolé vers le milieu du XIXe siècle
Le romancier populaire Pierre Zaccone décrit ainsi Locquénolé vers 1867 :
« À une lieue de la ville de Morlaix (...) s'élève un modeste petit bourg que l'on appelle Locquénolé. une quarantaine de cabanes construites en amphithéâtre, sur le versant d'un coteau boisé dont les pieds baignent dans la mer, composent tout le village ; mais si l'aspect des maisons est généralement triste, si les habitants portent sur leurs traits hâlés l'empreinte des rudes fatigues du métier de gabarier qu'ils exercent, vu de la rade ou des coteaux voisins, le groupe d'habitations de cette commune revêt tout à coup des couleurs inattendues, et il se dégage du pittoresque tableau qu'il présente un charme qui séduit et attire[15]. »
L'importance du maërl au milieu du XIXe siècle
Un texte de 1852 décrit la récolte du maërl par les pêcheurs de Locquénolé :
« Le maërl que les pêcheurs de Locquénolé vont pêcher au large à une lieue du château du Taureau : on le drague en toute saison depuis un temps immémorial ; on voit souvent jusqu'à 150 charrettes chargées de maërl acheté à l'embouchure de la rivière à raison de 5 à 6 francs la batelée prise sur le rivage, 8 à 9 francs sur le quai de Morlaix. Une batelée équivaut à sept charretées ordinaires[16]. »
L'épidémie de choléra de 1849-1850 fait 9 morts à Locquénolé[17].
En 1874 est décidée la construction d'« un édifice à destination de mairie et d'école des garçons »[18].
Le XXe siècle
Événements divers
En 1901, une jeune fille de la commune, Marceline Jourdren, 15 ans, reçut le prix Tourville pour avoir sauvé une fillette engluée dans la vase sur la plage de Locquénolé[19]. En 1905, Jeanne Ravalec, de Locquénolé, obtint un "prix de vertu" décerné par l'Académie française car, orpheline à 16 ans, elle éleva ses cinq frères et sœurs, et paya même les dettes de son père[20].
Les Sœurs de la Congrégation du Saint-Esprit, installées à Locquénolé depuis 1842 grâce à un legs de Mademoiselle de Lansalut[21] en furent chassées en 1905[22]. En 1906, au plus fort de la querelle des inventaires, les paroissiens de Locquénolé empêchent l'inventaire prévu dans leur paroisse[23].
Le "pardon du Bas de la Rivière" était alors fréquenté si l'on en croit le journal Ouest-Éclair : « Jamais plus beau temps ne favorisa une fête : aussi la foule s'achemina-t-elle en voiture, à bicyclette et à pied vers le Bas de la Rivière. Les restaurants annonçaient des menus exquis. Les jeux de toute sorte promettaient du plaisir à la jeunesse. Bref, on s'écrase partout : aussi, bien des amateurs de grand air empruntent-ils canots et embarcations pour faire de réconfortantes excursions à travers la rade. Le Dourduff en bénéficie et même les îles pittoresques qui avoisinent le château du Taureau. Malgré ces touristes occasionnels, la procession est accompagnée d'une belle affluence, comme d'habitude »[24].
Le 20 décembre 1911 fut volé dans l'église paroissiale le Saint-Ciboire avec les hosties qu'il contenait, qui furent jetées à l'eau par le voleur, un pauvre hère sans domicile fixe, qui avait aussi commis d'autres vols. Le voleur fut condamné à 5 ans de prison par le tribunal de Morlaix[25].
Le service du téléphone ouvre à Locquénolé le 1er juillet 1910[26].
Locquénolé fut indirectement desservi par le rail, pendant les années d'existence de la voie ferrée des Chemins de fer armoricains allant de Morlaix à Plestin-les-Grèves, passant sur la rive droite de la "Rivière de Morlaix" desservant par exemple Le Dourduff-en-Mer en Plouezoc'h ; la gare "Bas de la Rivière-Locquénolé" était certes sur la rive droite, mais grâce au "passeur du Dourduff" qui assurait le service d'un bac permettant la traversée de la ria, Locquénolé était relié indirectement à cette voie ferrée qui, déclarée d'utilité publique en 1910, n'ouvrit qu'après la première guerre mondiale et ne servit que 4 ans entre 1921 et 1925.
Le 27 août 1922 est inaugurée la "route de la Corniche" : « Les bords de la rivière de Morlaix sont réputés à l'égal de ceux de l'Odet ou de la Rance. Désormais, la magnifique promenade, qui s'arrêtait aux abords du bourg de Locquénolé, se prolongera jusqu'aux falaises granitiques et aux futaies verdoyantes de Carantec. Pendant 13 km défileront, sous les yeux du promeneur, châteaux, bois, parcs et coquettes villas, tandis que la route nouvelle suivra tous les méandres capricieux de la Rivière de Morlaix, de son large estuaire et de sa rade, vaste et bien abritée. (...). La construction de la route fut votée en 1912. La première partie fut achevée, jusqu'au hameau de Saint-Julien, en 1915 par des prisonniers de guerre allemands. Leur affectation à d'autres travaux arrêta la construction jusqu'en 1920, date à laquelle elle fut reprise »[27].
Les activités maritimes
Au début du XXe siècle, un garde maritime était en poste à Locquénolé. Les difficultés de navigation dans la Rivière de Morlaix provoquait parfois des échouages : par exemple le vapeur Ouistreham, avec un chargement de 900 tonnes de rails, s'échoua face à Locquénolé en septembre 1910, mais s'en tira finalement sans dommages[28] ou le sloop Jean-Joseph, qui coula le 10 mai 1905 en face du corps de garde de Locquénolé[29].
En 1907, le second maître Jean Coat[30], de Locquénolé, fit partie des victimes de l'explosion du cuirassé Iéna le 12 mars 1907, qui explosa dans le port de guerre de Toulon et qui fit 118 morts. Cette explosion est liée au « scandale des poudres », qui opposa violemment Léopold Maissin et Albert Louppe, deux directeurs de poudreries situées dans le Finistère.
Locquénolé disposait d'une flottille de pêche. En 1923, 68 bateaux de pêche étaient recensés pour l'ensemble Carantec-Locquénolé[31], souvent associée à celle du Dourduff-en-Mer, port situé en face sur l'autre rive de la « Rivière de Morlaix » et pêchant maquereaux, lieus, congres, crustacés, coquillages (huîtres, palourdes, coquilles Saint-Jacques, ormeaux,..), araignées de mer, homards, langoustes, etc. Les femmes aussi pêchaient comme en témoigne par exemple cet article du journal Ouest-Éclair en 1930 : « Les pêcheuses de Locquénolé et Saint-Julien ont fait une belle cueillette de praires, palourdes et coques, vite enlevées au marché de Morlaix où les marchandes apportent leurs envois quotidiens en vieilles, grondins, tacauds, vendus souvent à la descente du train, place Cornic »[32]. Le même journal avait aussi, par exemple, écrit en 1928 : « Les femmes de Saint-Julien et Locquénolé ont pris des coques et des palourdes en grande quantité »[33]. Cette pêche à pied, quotidienne, faite à marée basse, ou en bateau, était alors importante et concernait aussi berniques, crevettes, etc. Un fait divers survenu en 1910 évoque « trois pêcheuses de crevettes » dont une enlisée dans la vase[34].
En 1899 et à nouveau en 1921 - 1922, des invasions de pieuvres provoquèrent une ruine temporaire des pêcheurs de la région, y compris de ceux de Locquénolé[35].
Une « Société des régates de Locquénolé » fut créée en 1928[36]. Locquénolé était alors un lieu de villégiature prisé par les notables : par exemple dès 1888, le vicomte R. de Perrien[37], en 1896 le baron Roger de Sivry[38], en 1889 Auguste de Penguern y venaient en villégiature[39] ou en 1912 la marquise de Latour-Maubourg[40]. Une vie mondaine s'y était développée comme en témoigne par exemple cet écho paru dans la presse de l'époque : « Le mariage du baron Bernard de la Chapelle avec Mademoiselle Louise de Penguern a été célébré en l'église de Locquénolé. Les témoins étaient pour le marié, le vicomte Charles de la Chapelle d'Uscelles et le marquis de Saint-Belin-Malin, ses oncles ; pour la mariée M. Paul de Penguern, son frère et M. Auguste de Penguern, son oncle. La quête a été faite par Melles Nicole de Pardieux, Anne de Rubercy, Simone de Lannurien et Antoinette de Rubercy, qu'accompagnaient MM. Paul de Penguern, Abel de Rubercy, François de la Chapelle et Jacques de Lannurien »[41]. Locquénolé disposait aussi d'un hôtel : le Lion-d'Or.
Les guerres du XXe siècle
En 1915, des prisonniers de guerre allemands vinrent faire des travaux de voirie à Locquénolé[42] dans le cadre de la construction de la « route de la Corniche » menant à Carantec. Le journal Ouest-Éclair écrit : « Un détachement d'environ 80 prisonniers de guerre allemands, provenant de Roscoff et Locquénolé, où ils travaillaient à la nouvelle route du Bas de la Rivière à Carantec, a été embarqué à la gare [de Morlaix] et dirigé vers Le Mans »[43].
Le monument aux morts de Locquénolé porte les noms de 57 personnes mortes pour la France, dont 41 pendant la Première Guerre mondiale (parmi ces victimes, Yves Quéguiner, né le 28 juin 1897 à Locquénolé, décédé des suites de ses brûlures lors de l'explosion de Halifax (Canada, Nouvelle-Écosse) le 6 décembre 1917) et 16 pendant la Seconde Guerre mondiale[44].
Marie Le Goaziou, née à Morlaix le 4 mai 1884 et décédée à Locquénolé le 15 décembre 1974, fut une militante active du Sillon, infirmière bénévole à l'hôpital de Morlaix pendant la Première Guerre mondiale ; elle s'occupa des patronages catholiques de Morlaix pendant l'entre-deux-guerres et fut résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, puis milita ensuite au Mouvement Républicain Populaire (MRP)[45].
Démographie
Évolution démographique de Locquénolé[46] : 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 244 256 254 311 373 374 417 454 495 507 496 595 600 610 618 743 766 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 714 742 845 769 738 767 745 697 709 566 718 615 631 648 726 716 698 760 Nombre retenu à partir de 1968 : Population sans doubles comptes Commentaire : En un peu plus de deux siècles, la population de Locquénolé a été multipliée par 2,9, mais l'évolution a été inégale selon les périodes. L'augmentation de la population a été presque continue tout au long du XIXe siècle, atteignant un premier maximum en 1891 avec 766 habitants et, après un fléchissement momentané, son maximum absolu en 1906 avec 845 habitants. Pendant le XXe siècle, la population a fléchi jusqu'en 1954 (perdant 279 habitants entre 1906 et 1954, soit - 23,6 % en 48 ans) avant, par delà de faibles dents de scie, de se stabiliser ces dernières décennies aux alentours de 700 habitants. La proximité de Morlaix, ville peu dynamique il est vrai, n'a entraîné qu'un faible mouvement de périurbanisation sauf depuis 2006.
Le solde naturel, négatif depuis 1968 (11 décès pour 8 naissances en 2001 par exemple), s'est amélioré ces dernières années, devenant même positif depuis 2006 (29 naissances pour 15 décès pour les trois années 2006-2007-2008). La commune connaît à nouveau depuis la décennie 1960 une immigration nette même si sa population reste relativement âgée (23,1 % de 0 à 19 ans pour 18,5 % de 65 ans et plus en 2007)[47].
Le nombre des logements s'est accru, passant de 288 en 1968 à 427 en 2007 (+ 139 logements, soit + 48 % en 39 ans) et surtout au profit des résidences principales, passées de 234 à 331 pendant la même période (+ 97 logements, soit + 41 %), le nombre des résidences secondaires restant relativement modeste en dépit de la situation littorale (69 résidences secondaires en 2007, soit 16 % du total des logements)[48].
Le hameau de Kerguélen avait 70 habitants vers 1900[49].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité avant 1878 - après 1878 Étienne Barazer de Lannurien (1843 - 1896)[50] Avocat à Morlaix. Conseiller général du canton de Taulé avant 1885- après 1885 Bellec avant 1891- après 1891 Le Goff avant 1904 - après 1904 comte Hilaire du Pontavice Décédé en octobre 1919[51] avant 1930-après 1930 Le Gonidec de Tressan 1977 - 1986 Henri de Lafforest 2001 - 2014 Guy Pouliquen Monuments
- L'Église Saint-Guénolé (XIe siècle), reconstruite au XVIIe siècle, est consacrée à saint Guénolé. Il s'agit d'un édifice en forme de croix comprenant une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept roman et un chœur. Le clocher, qui date de 1681, à une galerie et deux chambres de cloches, amorties par une flèche très courte. L'extérieur n'offre par ailleurs rien de remarquable, les fenêtres étant quelconques.
L'intérieur montre des piliers massifs, de style roman[52] du XIe siècle, mais sans doute en partie plus anciens, remontant à l'époque carolingienne, surmontés « de chapiteaux à sculptures bizarres qui ont la prétention de représenter des bonshommes dont les jambes et les bras sont figurés par des lignes sinueuses qui nous reportent aux ornements primitifs du XIe siècle. Le maître-autel présente un petit retable avec tabernacle à petites colonnes et galeries à balustres, puis un grand retable avec niches latérales accôtées de colonnes torses abritant saint Guénolé et saint François d'Assise ; la partie supérieure loge un Ecce Homo surmonté d'un Père éternel ; le tableau central représente la Sainte-Famille »[53]. Albert Le Grand décrit « des ébauches barbares et qui, cependant, ne manquent pas de charme, embryons de volutes et d'enroulements, et sur quatre des chapiteaux des essais de figure humaine empruntés au faire de quelque peuplade du Nord »[54].
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Église Saint-Guénolé : le maître-autel
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Église Saint-Guénolé : Crucifixion
Le trésor de l'église possède deux reliquaires, l'un contenant des reliques de saint Guénolé, en particulier un fragment de son chef[55], l'autre un petit os d'un bras du saint patron enchâssé dans un bras. Ils dateraient du XVe siècle[56].
La chapelle nord dépendait autrefois de la seigneurie de Kerriou et la chapelle sud présente un enfeu des seigneurs de Coatilès.
- Les calvaires de l'enclos paroissial, entouré originellement du cimetière, datent du XVIe siècle et présentent sur une face le Christ crucifié et Madeleine agenouillée à ses pieds et sur l'autre face saint Guénolé tenant un livre ouvert et une crosse ; les croisillons portent des statues de la Vierge Marie et de saint Jean ainsi que les armoiries des familles de Carman et de Kerriou.
- La fontaine et le lavoir de Saint-Guénolé. Une charte du cartulaire de Landévennec rapporte que saint Guénolé fit jaillir une source à cet endroit, en consacra l'eau au Seigneur, et qu'un petit monastère s'éleva près de cette fontaine sacrée qui coule toujours sous une voûte au bas du cimetière[57].
- L'ancien château ou manoir de Saint-Guénolé (XIXe siècle), construit par Hilaire du Pontavice, ancien maire, appartient désormais à la famille Stocks.
- Le manoir de Coatilès (XVIIe siècle).
- Le manoir de Kerliviou (XIXe siècle-XXe siècle), construit par le capitaine Ropers et son épouse, Marie-Louise de Kerliviou, décédée en 1882.
- Le manoir de Keromnès (XVIe siècle-XVIIe siècle siècle), restauré au XXe siècle et propriété un temps de la famille de Lafforest.
- Le manoir du Clémeur (XIXe siècle), propriété de la famille Barazer de Lannurien.
- L'ancien manoir de Kerriou (XVIIIe siècle).
- L'Arbre de la Liberté (1794), près de l'église.
- Le manoir de Lesenor, dit aussi "maison Kerautem" est une construction récente (1965), inspirée des conceptions de Le Corbusier et construite par l'architecte Le Flanchec (1915-1986), classée monument historique par arrêté du 21 novembre 1995[58]
Culture
Littérature
- Pierre Zaccone, romancier populaire du XIXe siècle, a écrit en 1868 le roman Jean Longues-Jambes, paru d'abord en feuilleton dans la revue "la Sylphide", dont l'action se déroule en partie à Locquénolé[59].
- Serge Marie a publié en feuilleton dans le journal Ouest-Éclair en 1930 le roman La Perle de Saïgon qui évoque à maintes reprises Locquénolé[60]. Il avait déjà publié dans les mêmes conditions en 1928 Un Cœur d'épouse qui évoquait aussi Locquénolé[61]
- Ashley Auster, essayiste célèbre et photographe originaire de Locquénolé, ayant notamment publié Les roses des champs, roman faisant plusieurs fois référence à sa ville natale où elle passait ses journées à se "forger une culture littéraire dans un cadre prospère et envoutant"[62].
Musique
- Gérard Jaffrès parle de Locquénolé dans sa chanson En piste, en virée
Peinture
- Charles Forget : Locquénolé (peinture présentée au salon d'hiver de Paris en 1947)
Danse
- Le "quadrille de Locquénolé" est une danse qui n'avait plus été dansée depuis la première guerre mondiale et exhumée récemment[63].
Notes et Références
- Populations légales 2008 de la commune Locquénolé sur le site de l'INSEE
- Le Gaulois n°45359 du 4 octobre 1919, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k538124f/f4.image.r=Locquenole.langFR Henri Clouard, "Journal
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729760q/f199.tableDesMatieres Pondaven et Abgrall, "Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon : Locquénolé", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Kerangal, Quimper, 1924, consultable
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729760q/f199.image.r=Locquenole.langFR Chanoines Pondaven et Abgrall, "Notices sur les paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon : Locquénolé", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1924, consultable
- Albert Le Grand, " Les vies des saints de la Bretagne Armorique : ensemble un ample catalogue chronologique et historique des evesques d'icelle... et le catalogue de la pluspart des abbés, blazons de leurs armes et autres curieuses recherches", J. Salaün, Quimper, réédition 1901, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760/f115.image.r=Locquenole.langFR
- Ouest-Éclair n°4177 du 1er juillet 1910, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k642577b/f5.image.r=Locquenole.langFR Journal
- 22 avril 1803) Lettre écrite par le recteur de Locquénolé, Couffon, à Mgr André, le 2 floréal an XI (
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k480097g/f495.image.r=Locquenole.langFR J. Madival et E. Laurent, "Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises" , imprimé par ordre du Corps législatif. 1re série, 1787-1799, consultable
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- Lanvollon (Côtes-du-Nord) le 27 juin 1758, ordonné prêtre le 30 juin 1782, décédé à Locquénolé le 9 juin 1822 Vincent-Auguste Couffon, né à
- Panneau d'information situé devant l'Arbre de la Liberté de Locquénolé
- Les deux "propriétaires" étaient à l'époque Mademoiselle de Lansalut et M. de Keréver
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- 22 septembre 1841 six cents francs de rente pour l'entretien de deux religieuses, à charge de donner l'instruction aux petites filles et de prodiguer leurs soins aux malades. La congrégation bénéficia d'un autre legs en 1875 Mademoiselle de Lansalut légua le
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- Le reste du chef de saint Guénolé se trouve à Quimperlé
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- http://www.letelegramme.com/local/finistere-nord/morlaix/taule/locquenole/danse-bretonne-la-commune-retrouve-son-quadrille-17-11-2010-1118454.php
Voir aussi
Catégories :- Commune du Finistère
- Paroisse ou trève de l'évêché de Dol
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