- Histoire de la Nouvelle-Calédonie
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Les premières sources écrites concernant l'histoire de la Nouvelle-Calédonie remontent à sa découverte en 1774 par James Cook, mais l'archipel était alors déjà habité par une population mélanésienne : les Kanaks.
Sommaire
Peuplement
Articles détaillés : Lapita et Peuplement de l'Océanie.Il y a 5 000 ans environ (v. 3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, appelés Austronésiens par les archéologues, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers 2 000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouveaux mouvements de populations commencent bientôt des Philippines vers Sulawesi et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1 500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines à la Nouvelle-Guinée et, au-delà, aux îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.
Les plus anciennes traces de peuplement de la Nouvelle-Calédonie retrouvées à ce jour remonteraient à la fin du second millénaire avant J. C., soit il y a environ 3 200 à 3 300 ans. Il s'agirait de populations de langues austronésiennes dont l'autre caractéristique était de maîtriser l'art de la céramique. En 1917, le géologue Maurice Piroutet tomba sur des fragments de poteries dans une localité de la côte ouest du Nord de la Grande Terre (sur la plage de Foué près de Koné) appelée Lapita. Ce nom fut par la suite retenu par les archéologues pour désigner l'ensemble de ces poteries et le complexe culturel qui y est associé non seulement pour la Nouvelle-Calédonie mais également l'ensemble du Pacifique. En effet durant tous le XXe siècle divers chantiers de fouilles devaient mettre à jour d'autres exemplaires de ces poteries. Pour la Nouvelle-Calédonie, la première grande campagne de fouilles fut celle menée en 1952 par E. W. Gifford et D. Shutler. Depuis cette date et jusqu'à nos jours les archéologues se sont succédé sur le terrain faisant d'autant progresser la connaissance du passé pré européen de la Nouvelle-Calédonie. Citons, Golson en 1962, Smart en 1969, Frimigacci (ORSTOM) dans les années 1970 et 1980, et plus récemment Galipaud (IRD) ou encore Christophe Sand (Université de la Nouvelle-Calédonie).
Il semble aujourd'hui qu'un certain consensus se dégage parmi les spécialistes quant à une typologie de ces poteries néo-calédoniennes. On distingue généralement deux périodes pour cinq grands types morphologiques de céramiques.
Tradition de Koné
On appelle « Tradition de Koné » la période de 1 300 à 200 av. J.-C., parfois également appelée simplement Lapita en référence à ces poteries représentatives de cette période et qui furent retrouvés dans une grande partie du Pacifique insulaire et sur des sites essentiellement littoraux, dénotant peut-être une utilisation commerciale voire rituelle[1].
Cette dernière hypothèse semble confirmée par le fait qu'elles sont de facture soignée, avec des "formes complexes, fabriquées avec soin, et richement décorées de motifs stylisés si caractéristiques qu’ils évoluent peu dans l’espace et dans le temps."[2]. Ce type de poterie disparaît assez brutalement au cours du premier siècle. Se développe également en parallèle un autre type de poterie, dite de Podtanéan (aussi du nom du site où ce style a été identifié pour la première fois) ou « au battoir » qui semble au contraire avoir eu une utilité plus pratique comme en témoigne le fait qu'elles "sont de forme simple et décorées d’impressions que l’on a plus souvent attribuées à la technique de fabrication qu’a l’intention artistique"[2], mais aussi parce qu'elles ont eu une diffusion plus large sur la Grande Terre, ne se limitant pas aux sites littoraux. De plus, contrairement aux Lapita, les Podtanéan ne disparaissent pas véritablement mais vont évoluer avec notamment l'apparition de décors incisés en forme de chevron.
Il s'agit des poteries dont la datation au carbone 14 fait remonter les plus anciennes traces aux alentours de 1 200 ou 1 300 avant J. C. . Celles-ci sont de deux types :
- Les poteries de type Lapita. Celles-ci se caractérisent "par des formes complexes, fabriquées avec soin, et richement décorées de motifs stylisés si caractéristiques qu’ils évoluent peu dans l’espace et dans le temps."[2]. Ce type de poterie a été retrouvé sur huit sites distincts tous littoraux, 4 sur la côte ouest de la Grande Terre (Koumac, Koné, Bourail-Nessadiou, Nouméa), 1 à l'île des Pins (Vatcha) et 2 aux îles Loyauté (Luecilla à Lifou et Patho à Maré).
- Les poteries de type Podtanéan. Ces poteries dénommées également "poteries au battoir", "sont de forme simple et décorées d’impressions que l’on a plus souvent attribuées à la technique de fabrication qu’a l’intention artistique."[2]. Celles-ci ont eu une diffusion plus large puisque l'on en retrouve y compris sur la côte est et l'intérieur des vallées de la Grande Terre[3].
Pour l'archéologue néo-zélandais, R.C. Green, la coexistence à une même période de deux types de poteries serait le résultat de deux vagues migratoires distinctes[4], ce que semble néanmoins lui contester Frimigacci ou Galipaud pour lesquels ces deux styles seraient le fait de la même population mais utilisées à des fins différentes[1]. Toujours est-il que la poterie de type Lapita disparaît assez soudainement au premier siècle, quant à celle de type Podtanéan, si elle ne disparaît pas totalement, elle évolue avec l'apparition de décors incisés en forme de chevron. C'est également à peu près à cette même période qu'apparaissent de nouveaux types de céramiques dont certaines continuèrent d'être façonnées jusqu'au début du XXe siècle.
Traditions de Naia I, Naia II et d'Oundjo
La période suivante, allant de 200 av. J.-C. ou du début du premier siècle jusqu'à l'arrivée des premiers Européens à la fin du XVIIIe s. et au XIXe s., est dite de Naia Oundjo. Les archéologues distinguent alors plusieurs traditions distinctes : dans le sud de la Grande Terre celles dites de Naia I (poteries à anses retrouvées essentiellement sur des sites littoraux) et Naia II (poteries de petite taille et à pustules à la diffusion plus large car certaines ont été retrouvées à l'intérieur des terres), et dans le nord celle de Oundjo (d'apparition plus tardive, certainement juste avant l'arrivée des Européens, ces poteries sont distinguées également en deux styles: un de petite taille et de forme sphérique et l'autre plus volumineux et ovoïde).
Durant cette période, la culture kanak[5], issue vraisemblablement du développement d'une différenciation régionale de plus en plus poussée au sein des populations austronésiennes de tradition Lapita et de nouveaux apports de populations venant des îles Salomon ou du Vanuatu et issues de la première vague de peuplement de l'Océanie (dite du Sahul). Plusieurs récits issus de la tradition orale kanak font également état de migrations polynésiennes (surtout de Tonga, des Samoa, de Wallis et Futuna) vers les îles Loyauté et l'île des Pins, vraisemblablement entre le XVIe s. et le tout début du XIXe s.. Ceci explique certaines particularités socio-linguistes des Loyaltiens et Kunié par rapport aux Mélanésiens de la Grande Terre (une langue polynésienne, l'ouvéa occidental ou faga-uvea à Ouvéa, est d'ailleurs toujours parlée)[6]. Les Kanaks maîtrisent l'art de la pierre polie, et basent leur civilisation sur la culture de la terre (principalement ignames et taros). Lors de rituels guerriers, des tribus pratiquent aussi le cannibalisme.
- Les poteries de type Naia I sont des poteries à anses retrouvées essentiellement dans le sud de la côte ouest entre Bourail et l'île Ouen dans des zones exclusivement littorales.
- Les poteries de type Naia II sont des poteries de petite taille et à pustules localisées elles aussi essentiellement dans le sud, sur le littoral mais également à l'intérieur des terres.
- Les poteries de type Oundjo seraient apparues sans doute peu avant l'arrivée des premiers navigateurs européens et sont présentes exclusivement dans le Nord de la Grande Terre. Les archéologues en distinguent deux styles, les unes étant de petites tailles et de forme sphérique, les autres plus volumineuses et de forme ovoïde.
Découverte par les Européens
Le 4 septembre 1774, l'aspirant Colnett, membre de l'équipage du HMS Resolution commandé par le navigateur britannique James Cook, lors de la seconde expédition de ce dernier, est le premier à apercevoir la Grande Terre. Cook la baptise « New Caledonia », pour donner à sa découverte le nom d'une région de Grande-Bretagne,(Caledonia est l'ancien nom latin de la province correspondant à l'Écosse), tout comme il l'avait fait auparavant pour l'archipel des "New Hebrides" (Nouvelles-Hébrides, actuellement Vanuatu) et "New South Walles" (Nouvelle-Galles du Sud) en Australie. Le 5 septembre ont lieu les premiers contacts entre des Européens (Cook et son équipage) et les Kanaks à Balade, sur la côte nord-est de la Grande Terre. James Cook longe ensuite la côte Est et découvre le 23 septembre l'Île des Pins.
Par la suite, la plupart des explorateurs à s'intéresser à l'archipel sont Français. Ainsi, il est probable qu'en 1788, l'expédition française conduite par La Pérouse reconnaît la côte Ouest à bord de l'Astrolabe et de La Boussole, juste avant de sombrer dans un naufrage sur le récif de Vanikoro aux Îles Salomon. En 1793, le contre-amiral français Antoine Bruny d'Entrecasteaux, parti en 1791 à la demande de Louis XVI pour retrouver La Pérouse, passe au large de la Nouvelle-Calédonie, reconnaît la Côte Ouest de la Grande Terre et se serait arrêté notamment aux Îles Loyauté. Néanmoins, on attribue la découverte de ces dernières à l'explorateur français Jules Dumont d'Urville en 1827 qui fût le premier à les situer précisément sur une carte.
Par la suite, dès 1793, des baleiniers commencent à s'intéresser à la Nouvelle-Calédonie auprès des côtes de laquelle les baleines à bosse remontent durant l'hiver austral. Plus tard, au début du XIXe siècle, la pêche à l'holothurie, particulièrement appréciée en Asie, commence à se développer. Mais c'est surtout à travers le commerce du bois de santal, dès 1841 et surtout à partir de 1846 et jusqu'en 1853, que des contacts réels vont se nouer entre Européens et Kanaks : les premiers obtiennent alors des seconds le bois recherché en échange d'outils, d'armes en acier, d'étoffes ou encore d'objets de verre, et plus faiblement par la chasse à la baleine. Au début des années 1850, le commerçant et aventurier britannique James Paddon va s'installer sur l'île Nou dans la rade de l'actuelle Nouméa et fera venir plusieurs membres de sa famille et des connaissances pour s'installer sur l'île (ce que l'on appellera les « colons Paddon », à l'origine de la présence sur le Territoire de plusieurs familles d'origine britanniques).
Colonisation
Premiers Européens installés
À partir de 1841, des missionnaires commencent à venir s'installer. Des protestants anglicans de la London Missionary Society (LMS) élisent alors domicile à l'île des Pins et aux Îles Loyauté dès 1841, puis à Touaourou au sud de la Grande Terre en 1842. Si l'implantation aux Loyauté se fait de manière durable (ces îles restant l'un des bastions du protestantisme encore aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie), les deux autres installations à l'île des Pins et à Touaourou sont chassées dès 1842. En 1864 une expédition militaire aux îles Loyauté est organisée pour mettre fin à l'influence anglaise protestante. Du côté catholique, des frères maristes, menés par Monseigneur Douarre qui est nommé vicaire apostolique de Nouvelle-Calédonie, s'installent tout d'abord à Balade en 1843, mais là encore les missionnaires sont chassés en 1847 avant de pouvoir revenir, et de façon durable, à partir de 1851. Les frères maristes s'installent aussi, avec succès mais non sans heurts, à l'île des Pins. Les missionnaires amènent avec eux de nouvelles maladies, provoquant des épidémies qui affectent fortement la population autochtone. Dans les premiers temps, les autochtones sont réticents car ils attribuent les éventuelles disettes, épidémies ou guerres claniques qui se déclenchent aux missionnaires.
Les deux organisations missionnaires, pour assurer leur assise sur l'archipel, en appellent alors aux deux puissances européennes susceptibles de les aider: les protestants au Royaume-Uni et les maristes à la France de Napoléon III. Toutefois, l'appel des missions à la colonisation n'est pas le seul facteur pouvant expliquer la prise de possession. Depuis quelques années, la France et le Royaume-Uni se livrent déjà à une course à la colonisation, dite « guerre des drapeaux ». De plus, la France cherche un endroit au climat plus clément que la Guyane pour installer une colonie pénitentiaire, la Nouvelle-Calédonie semblant alors tout indiquer. D'un autre côté, les colons britanniques d'Australie poussaient leur métropole de tutelle à assurer une maîtrise entièrement anglophone du Pacifique insulaire.
La prise de possession par la France
Les deux pays n'attendent donc que l'élément déclencheur qui pourra justifier une prise de possession, et c'est la France qui obtient la première occasion: en 1850, le massacre à Yenghebane dans le nord de la Grande Terre de plusieurs officiers et hommes d'équipage de la corvette française L'Alcmène, envoyée en mission de reconnaissance pour étudier la possibilité de l'installation d'un bagne, fournit un prétexte à Napoléon III. Celui-ci donne alors instruction à plusieurs navires de guerre français de prendre possession de la Nouvelle-Calédonie (à condition que le Royaume-Uni ne l'ait pas déjà fait).
La Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française à Balade le 24 septembre 1853 par le contre-amiral Febvrier Despointes ; le 29 septembre, il négocie l'annexion de l'île des Pins avec le grand chef Vendégou. La Nouvelle-Calédonie devient le troisième élément des Établissements français du Pacifique qui comprennent le royaume de Tahiti (dynastie des Pomaré), protectorat français depuis 1842, et les îles Marquises, colonie depuis 1842 ; la Nouvelle-Calédonie se trouve sous la responsabilité du Commissaire impérial, responsable du protectorat sur Tahiti.
Le 25 juin 1854, les militaires français fondent au sud-ouest de la Grande Terre Port-de-France pour servir de chef-lieu à la colonie, simple garnison qui deviendra rapidement une petite ville et prendra le nom de Nouméa le 2 juin 1866.
Colons pénaux ou libres ?
En 1860, la Nouvelle-Calédonie devient une colonie à part entière (séparée de Tahiti) et son premier gouverneur, le contre-amiral Guillain, est chargé d'organiser la mise en place du bagne et donc de trouver des terres (non seulement pour garder les bagnards purgeant leur peine, mais aussi pour les terres confiées aux libérés qui ont l'obligation toutefois de doubler leur peine dans la colonie tout en étant « libre », le but final étant de les pousser à s'installer définitivement). Il va le faire en créant un statut de l'indigénat, créant des réserves pour les Mélanésiens dont les terres sont organisées en « tribus » ou « chefferies » déjà existantes et en créant des « grandes chefferies » ou « districts ». Le premier convoi pénitentiaire arrive en 1864 (transportés ou délinquants et criminels de droit commun, et relégués ou auteurs de délits ou petits crimes récidivistes).
Les « transportés » arrivent entre 1864 et 1897. Après la Commune de Paris, la Nouvelle-Calédonie, sert de lieu de déportation pour de très nombreux anciens communards condamnés par les conseils de guerre mis en place par le gouvernement Thiers. Ces condamnés politiques sont appelés les « déportés » ou les « communards ». Parmi eux: Henri Rochefort qui réussira à s'échapper et Louise Michel. À ceux-là s'ajoutent les Kabyles ayant participé à la révolte du cheik El Mokrani en Algérie en 1871 également. L'administration pénitentiaire, ou « Tentiaire », devient rapidement assez riche et assez puissante, possédant notamment une grande partie du foncier (outre les pénitenciers île Nou et Ducos à Nouméa, de Prony dans le sud ou de l'île des Pins, cette administration possède aussi des villages entiers alloués aux anciens forçats doublant leur peine: Dumbéa, La Foa, Bourail, Pouembout, essentiellement). Mais en parallèle se développe également une colonisation libre d'abord totalement désorganisée, ces « pionniers » venus de France (et notamment d'Alsace ou de Lorraine) à quoi s'ajoutent des déçus de la « ruée vers l'or » australienne et quelques autres familles poussées à partir de leurs foyers pour fuir l'absence de terre, la misère ou les conditions sociales, économiques ou politiques pour tenter leur chance dans les colonies. Ceux-ci sont surtout éleveurs dans de grandes propriétés sur la côte ouest de la Grande Terre dans les environs directs de Nouméa ou encore à Païta, Boulouparis, Moindou et Koné, entre autres. La découverte de la garnierite, minerai de nickel, par Jules Garnier en 1866 et le début de l'exploitation de ce matériau attire également des commerçants et provoque une certaine fièvre financière pendant quelques années (assez vite freinée par plusieurs faillites, dont la plus retentissante est celle de la banque Marchand en 1878). La première colonisation véritablement structurée est celle de Réunionnais que l'administration coloniale fait venir en Nouvelle-Calédonie pour y développer l'exploitation de la canne à sucre (sans réel succès).
En 1874, suite à l'évasion de six communards déportés dont Henri Rochefort, le gouverneur Gautier de la Richerie est remplacé par Léopold de Pritzbuer. Dans le décret du 12 décembre 1874 signé par Mac Mahon les pouvoirs du gouverneur sont étendus de même que ceux du directeur de l'administration pénitentiaire.
Le 22 juillet 1884 Adolphe Le Boucher directeur de l'Intérieur en Nouvelle-Calédonie est nommé gouverneur ; il en est le premier gouverneur civil.
De 1884 à 1894 se succèdent cinq gouverneurs en titre et trois gouverneurs intérimaires :
- Adolphe Le Boucher du 22 juillet 1884 au 13 mai 1886
- Intérim lieutenant-colonel Ortus en mai-juin 1886
- Louis Nouet du 5 juin 1886 au 30 juillet 1888
- Intérims Morachini, puis Colonel Pons en 1888,
- Noël Pardon du 12 janvier 1889 au 14 avril 1891
- Émile Laffon du 14 avril 1891 au 16 décembre 1892
- Albert Picquié du 16 décembre 1892 au 21 février 1894
- Intérim Léon Gauharou en 1894.
En 1895, le nouveau gouverneur, Paul Feillet, met fin à la colonisation pénale (il parle de « fermer le robinet d'eau sale »[7]) et, par d'importantes campagnes en métropole, il fait venir la première vague de colonisation libre organisée d'importance : les « colons Feillet » venus avec l'espoir de cultiver le café. Là encore c'est un semi-échec, les difficiles conditions de vie (les familles, une fois arrivées, étant généralement totalement livrées à elles-mêmes) et l'éloignement de toute civilisation (l'approvisionnement se faisant occasionnellement par un bateau, le « tour de côte », longeant le littoral calédonien). Les colons européens reçoivent des terres pour produire du café tandis que l'immigration asiatique est encouragée pour l'exploitation minière qui débute en 1910. Une dernière vague de colonisation aura lieu dans les années 1920, celles des colons dits « nordistes » car venant du Nord de la France, cette fois sur la base de la culture du coton. C'est un échec total.
Politique foncière et indigène
Fait notable : la Nouvelle-Calédonie est, avec l'Algérie, la seule colonie de peuplement française. Des Métropolitains mais aussi des ressortissants d'autres pays d'Europe (des Allemands fuyant l'autorité prussienne, des Italiens ou Irlandais dans le cadre des diaspora connues alors par ces deux peuples, des Britanniques ayant transité par l'Australie) y sont venus nombreux, par vagues successives collectives (les colons Paddon à Païta dans les années 1850, Cheval dans les années 1860, bourbonnaise des années 1870, Feillet de la fin du XIXe siècle, la colonisation nordiste des années 1920) ou individuelles, au point d'égaler pratiquement le nombre des autochtones (on appelle « Caldoches » les descendants d'Européens nés sur le territoire, alors que les immigrants sont dénommés « Zoreilles »).
Cette immigration importante implique la nécessité pour l'Administration coloniale de trouver aux arrivants des terres. Après la prise de possession de l'archipel, l'État se proclame, par deux déclarations de 1855 et 1862, propriétaire de toutes les terres. L'arrêté du 22 janvier 1868 laisse une partie de ces terres aux Kanaks : la propriété « incommutable, insaisissable et inaliénable » de ces domaines est reconnue aux tribus (les Kanaks ne peuvent ni les vendre, ni en acheter, mais sont aussi théoriquement protégées contre toutes violations de terres) mais la délimitation est faite de telle manière que certaines terres initialement concédées sont finalement retirées aux Mélanésiens au profit des colons, tandis que du bétail de ces derniers s'introduit régulièrement sur les terres coutumières et abîme les champs d'ignames et de taros. Plus tard, le code de l'indigénat, mis en place par les décrets de 1874 et 1881, est appliqué totalement en Nouvelle-Calédonie en 1887. Il fait des Mélanésiens des « sujets de la France », ne jouissant d'aucun droit civil mais uniquement de leur droit personnel conféré par la religion et la coutume. Ils payent alors un impôt de capitation, sont soumis aux réquisitions de main d'œuvre au profit des autorités ou des colons, le gouverneur nomme les chefs de tribu et les grands-chefs et délimitent leurs pouvoirs, la pratique de la sorcellerie ainsi que le port d'arme ou le fait de circuler nus sont interdits. Au final, le code de l'indigénat aboutit ni plus ni moins à une politique de cantonnement menée à partir de 1897 par le gouvernement français, visant à rassembler tous les Kanaks dans les réserves en leur allouant une superficie moyenne de trois hectares par habitant et remettant donc totalement en cause le découpage de 1868[8]. Et ce domaine est régulièrement rogné par les autorités afin d'y installer des colons : ces « réserves » passent ainsi de 320 000 à 124 000 hectares de 1898 à 1902, à l'instigation du gouverneur Paul Feillet[9]. Seules les Îles Loyauté sont des réserves kanakes intégrales.
Frappée par les maladies, l'alcoolisme, la sous-nutrition, les guerres (le cantonnement dans des espaces limités exacerbent certaines tensions claniques pré-existantes) ou les répressions d'insurrections (notamment de celle du grand-chef Ataï de 1878 ou celle du Nord de 1917), la population autochtone, estimée entre 40 000 et 80 000 personnes en 1774 (et aux environs de 50 000 en 1853)[10], n'en compte plus que 29 206 en 1901[11] et 27 100 à son seuil le plus bas en 1921[12].
Histoire tourmentée
Face à l'organisation de cette colonie de peuplement, les Kanaks réagissent souvent violemment : si les soulèvements sont ponctuels, très faibles et aisément réprimés entre 1853 et 1878, la grande insurrection de 1878 du grand-chef Ataï provoque la mort de nombreux colons à Païta, La Foa et Boulouparis et l'administration coloniale ne réussit à y mettre un terme que grâce à l'aide de tribus kanakes rivales de celle d'Ataï qui est ainsi capturé et décapité par d'autres Mélanésiens (et dont la tête est conservée à Paris dans un bocal). D'autres révoltes d'importance ont eu lieu en 1913 mais surtout en 1917 dans le nord sous la direction du chef Noël Doui, lui aussi décapité par des Kanaks.
En 1931, un groupe de Kanaks est exposé dans une cage, à l'occasion de l'exposition coloniale de Paris[13].
Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Calédonie se rallie à la France libre en 1940[14] et devient une base pour les Américains engagés dans la campagne du Pacifique. Le 12 mars 1942, plusieurs dizaines de milliers d'hommes[15] arrivent en Nouvelle-Calédonie : c'est un bouleversement pour un si petit territoire. Des aérodromes sont aménagés (Tontouta, plaine des Gaïacs, etc.), des centres hospitaliers sont installés à l’Anse-Vata, à la Conception, à la Dumbéa, au nord de Bourail, sur la côte est et dans l’extrême nord. Cette présence amène en Nouvelle-Calédonie certains symboles du mode de vie à l'américaine : le dancing, le Coca-Cola, le chewing-gum, les « snacks », etc. Certains quartiers de Nouméa portent encore les noms des zones militaires américaines : Motor Pool, Receiving, etc.
Histoire contemporaine : le statut particulier de la Nouvelle-Calédonie
Maintien dans le giron de la République
La Seconde Guerre mondiale marque le début du processus de décolonisation. Le code de l'Indigénat est finalement aboli successivement par l'ordonnance du 7 mars 1944 (suppression du statut pénal de l'indigénat), la loi Lamine Guèye du 7 avril 1946 (nationalité française pleine et entière à tous les Français, indigènes compris) et le statut du 20 septembre 1947 (égalité politique et accès égal aux institutions). Les Kanaks obtiennent alors la liberté de circulation, de propriété, et leurs droits civils. Les Kanaks accèdent donc théoriquement au droit de vote en 1946, mais celui-ci ne sera que progressivement appliqué et reconnu du fait d'un débat local sur la possibilité de créer un double collège électoral : seulement 267 membres de l'élite mélanésienne (chefs coutumiers, anciens combattants ou religieux tels que curés, diacres ou pasteurs) obtiennent effectivement le droit de voter en 1946, puis la loi du 23 mai 1951 élargissant le collège électoral indigènes dans les territoires d'outre-mer permet à 60 % des Mélanésiens en âge de voter d'y accéder et enfin le suffrage universel est pleinement mis en place par le décret du 22 juillet 1957[16].
La Nouvelle-Calédonie est alors un territoire d'Outre Mer que les lois cadres dites Defferre de 1957 amènent vers plus d'autonomie. Mais alors qu'un mouvement de décolonisation s'amorce dans les autres colonies françaises au début des années 1960[17], le processus connaît pour la Nouvelle-Calédonie et les autres territoires français du Pacifique un brutal coup d'arrêt revenant sur l'essentiel des lois cadres : en 1963 le Conseil de Gouvernement est placé sous l'autorité du Gouverneur et en 1968, la loi Billotte retire à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie l'essentiel de ses pouvoirs, entre autres sur le nickel[18].
De plus, le retour à une forte croissance de la population kanake à partir de 1945 (et tout particulièrement à compter des années 1960) pousse les autorités métropolitaines à encourager l'émigration vers l'île, notamment en provenance des îles de Wallis-et-Futuna. Cette immigration est facilitée par le boum du nickel qui offre aux arrivants une perspective économique souriante. Entre 1969 et 1976, la population de l'île s'accroît de plus de 20 % avec près de 20 000 nouveaux immigrants. Si les Kanaks sont toujours plus nombreux que les Européens (environ 55 000 Mélanésiens contre 50 000 « blancs » en 1976), ils ne sont toutefois pas majoritaires, en raison de la présence d'autres communautés allogènes (26 000) : Asiatiques, Polynésiens, dont tout particulièrement des Wallisiens.
Naissance de la revendication indépendantiste
Suite aux évènements et aux phénomènes idéologiques et sociaux liés à mai 1968, à la « centralisation gaulliste », l'absence de redistribution de terres en faveur des clans coutumiers (celle-ci ne commence à être organisée qu'à partir de 1978) ou encore à la succession des indépendances dans la région Pacifique (Samoa occidentales en 1962, Nauru en 1968, Fidji et Tonga en 1970, Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1975, les îles Salomon et Tuvalu en 1978, Kiribati en 1979, Vanuatu en 1980), plusieurs groupements radicaux de Kanaks commencent à revendiquer l'indépendance, notamment les Foulards Rouges et le Groupe 1878, qui se structurent politiquement en fondant tout d'abord un Comité de coordination pour l'indépendance rallié bientôt par l'Union multiraciale de Nouvelle-Calédonie, mouvement formé par des dissidents kanaks de l'Union calédonienne et ralliés à l'idée d'indépendance. Les deux groupes, Foulards Rouges et Groupe 1878, s'unissent au congrès de Temala en décembre 1975 au sein du Parti de libération kanak Palika.
Dans le même temps, les travaux de certains anthropologues professionnels ou amateurs européens (Maurice Leenhardt, Maurice Lenormand, Alban Bensa notamment) tendent à démontrer l'existence d'une culture kanake relativement homogène présentant des points communs entre les traditions développées par les différents clans de la Grande Terre ou des Îles Loyauté. Ils poussent certains intellectuels et hommes politiques kanaks, dont surtout Jean-Marie Tjibaou, à développer le thème de l'« identité kanake » et à fonder la revendication de l'indépendance sur une base culturelle et de la renaissance d'une fierté d'être mélanésien. C'est notamment l'enjeu de l'organisation en 1975 par Tjibaou du festival des arts mélanésiens Mélanésia 2000. Et c'est sous l'impulsion de Jean-Marie Tjibaou et d'autres membres de la jeune garde de l'Union calédonienne[19] (notamment Pierre Declercq, Éloi Machoro, François Burck) que ce parti opte officiellement pour l'indépendance à son tour au congrès de Bourail en 1977 et forme avec le Palika et d'autres mouvements souverainistes le Front indépendantiste (FI) en 1979. D'un autre côté, les opposants à l'indépendance se fédèrent au sein du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) fondé par Jacques Lafleur en 1977 (sous le nom initial de Rassemblement pour la Calédonie, le nom de RPCR n'étant pris qu'en 1978 que lors de son ralliement au RPR de Jacques Chirac).
Les Évènements des années 1980
Article détaillé : Prise d'otage d'Ouvéa.Avec l'élection de François Mitterrand en 1981, le FI (qui accède à la présidence du Conseil de gouvernement local en 1982 grâce à un renversement d'alliance du petit parti autonomiste et centriste FNSC) se rapproche du Parti socialiste métropolitain et les attentes indépendantistes se font plus pressantes, comme en témoignent les négociations de Nainville-les-Roches en 1983 lors desquelles le FI demande l'organisation d'un référendum d'autodétermination auquel ne participeraient que les Kanaks.
En 1984, mécontent du nouveau statut préparé par le secrétaire d'État à l'Outre-mer socialiste Georges Lemoine et de l'évolution de certains dossiers sensibles (notamment sur le plan foncier), le Front de libération national kanak socialiste (FLNKS), qui remplace le Front indépendantiste, décide de boycotter les élections territoriales, dresse des barrages sur les routes, met en place un « Gouvernement provisoire de Kanaky » présidé par Jean-Marie Tjibaou avec pour but de préparer l'« Indépendance kanake socialiste » (IKS) et chasse des éleveurs Caldoches de leurs exploitations (tout particulièrement sur la côte est, à Thio notamment). C'est le point de départ de quatre années de conflits politiques et ethniques appelées les « Évènements » (1984-1988). La mort du secrétaire général de l'Union calédonienne, et chef de l'aile radicale de ce parti, Éloi Machoro, le 12 janvier 1985, envenime la situation, les affrontements entre opposants et partisans de l'indépendance dégénérant bientôt en une véritable guerre civile, le gouvernement central décidant d'instaurer l'état d'urgence et le couvre-feu de janvier à juin 1985.
Des radicaux des deux camps forment alors des milices qui s'affrontent violemment, et les gouvernements successifs échouent à rétablir le calme, des familles de « broussards » sont attaquées et de violentes émeutes éclatent à Nouméa contre les possessions de certains leaders indépendantistes comme l'ancien député Maurice Lenormand en réaction à la mort d'un jeune Calédonien d'origine européenne de 17 ans, Yves Tual. La violence culmine en 1988 avec la prise d'otages d'Ouvéa : des indépendantistes radicaux prennent d'assaut la gendarmerie d'Ouvéa et y assassinent 4 gendarmes. Ces mêmes indépendantistes prennent également en otages les 27 autres gendarmes de l'île. Le 5 mai 1988, à quelques heures du second tour de l'élection présidentielle entre François Mitterrand et son premier ministre, Jacques Chirac, l'assaut par le GIGN, l'EPIGN, le 11e Choc et le commando Hubert de la grotte de Gossanah où les gendarmes étaient retenus en otage, baptisé « opération Victor », se solde par la mort de 19 indépendantistes et de deux militaires.
Accords de Matignon et de Nouméa
Articles détaillés : Accords de Matignon (1988) et Accord de Nouméa.Cet épisode pousse les deux camps et leurs leaders à négocier sous la médiation du Premier ministre Michel Rocard, aboutissant à la signature des Accords de Matignon le 26 juin 1988 prévoyant la mise en place d'un statut transitoire de 10 ans devant se solder sur un référendum d'autodétermination pour que les Calédoniens se prononcent pour ou contre l'indépendance.
Le 4 mai 1989, sur l'île d'Ouvéa, le président du FLNKS (indépendantiste), Jean-Marie Tjibaou, et son secrétaire-général, Yeiwéné Yeiwéné, étaient assassinés. Leur meurtrier, Djubelly Wéa, un ancien pasteur et ancien militant du PALIKA, reprochait aux deux hommes d'avoir signé en juin 1988 les accords de Matignon avec l'État et leurs adversaires anti-indépendantistes du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République).
À l'approche de ce référendum, alors qu'il ne faisait aucun doute, au vu des résultats des provinciales successives, que le « non » à l'indépendance l'emporterait et pour préserver une paix locale encore fragile, Jacques Lafleur ainsi que le RPCR et les indépendantistes ont décidé de négocier de nouveaux accords avec l'État. L'Accord de Nouméa du 5 mai 1998 prévoit alors la mise en place d'une autonomie forte (avec des transferts progressifs de compétence, seuls les pouvoirs régaliens que sont la sécurité, la justice, le droit général, la monnaie, la politique étrangère), la construction d'un destin commun, la mise en place d'une citoyenneté calédonienne (ouverte aux Français domiciliés en Nouvelle-Calédonie depuis novembre 1998 et à leurs descendants). Cette disposition crée la notion de citoyen héréditaire, jus sanguinis en droit de la nationalité, pour les référendums d'auto-détermination entre 2014 et 2018, les élections provinciales, la défense de la culture kanake. La citoyenneté héréditaire existe dans de nombreux pays européens: Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Italie, Espagne, Islande, Finlande, etc...
Notes
- J.C. Galipaud, "Un ou plusieurs peuples potiers en Nouvelle-Calédonie ? : analyse physico-chimique des poteries préhistoriques de Nouvelle-Calédonie" in "Journal de la Société des Océanistes", 1992
- Galipaud Jean-Christophe, "Les conditions naturelles du peuplement de la Nouvelle-Calédonie" in "Milieux, sociétés et archéologues ", Paris, Karthala, 1995, p. 65-77. (Hommes et Sociétés).
- http://www.archeologie.asso.nc/docus/poterie%20au%20battoir.pdf Pour en savoir plus sur ces poteries podtanéan, lire cet article
- Green & Mitchell 1983, "New Caledonian Culture History : A Review of the Archaeological Sequence", New Zealand, Journal of Archaeology 1983.
- hawaiien « kanaka » qui signifie « homme », repris ensuite par les Européens pour désigner les populations autochtones du Pacifique, et plus particulièrement de la Mélanésie, sous la forme « canaque ». Celui-ci prit rapidement un terme à connotation péjorative en Nouvelle-Calédonie avant d'être revendiquée sous la graphie « Kanak » par les populations mélanésiennes de l'archipel L'origine du terme Kanak est généralement attribué au mot
- Corpus Drehu, Lacito, CNRS
- Voir page 392 in L'archipel des forçats: histoire du bagne de Nouvelle-Calédonie, 1863-1931, Louis-José Barbançon & Michelle Perrot, Presses Univ. Septentrion, 2003
- A. Vigne, Les terres coutumières et le régime foncier en Nouvelle-Calédonie, Mémoire de D.E.A. de sociologie du droit présenté à l'Unive2rsité Paris II Panthéon-Assas, sous la direction du professeur R. Verdier, 2000
- C. Debien-Vanmaï, « La Nouvelle-Calédonie à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle : un territoire dominé et dépendant », Synthèse sur le site du Vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie [PDF]
- 1983 et l'hypothèse haute de 80 000 par Jean-Louis Rallu en 1989, tandis que celle de 50 000 au moment de la prise de possession est avancée par Bernard Brou. Ces estimations sont néanmoins jugées en partie sous-estimées par certains archéologues (Gustave Glaumont dès la fin du XIXe siècle, Chistophe Sand aujourd'hui) et anthropologues, notamment en raison de l'importance du réseau de tarodière ayant existé à la fin du XVIIIe siècle, et parlent d'un premier déclin démographique entre 1774 et 1853 dû au choc épidémiologique né des premiers contacts avec santaliers, baleiniers et missionnaires. D'autres, comme Jean Guiart ou le géographe Jean-Pierre Doumenge estiment au contraire que la densité de population devait être très faible avant l'arrivée des Européens, du fait, selon Norma McArthur, d'une multitude de facteurs épidémiologiques (malaria) ou humains (cannibalisme, infanticide, guerres), et que le nombre de cultures s'expliquerait par une forte mobilité des Mélanésiens (J. Guiart). Cf. C. SAND, J. BOLE, A. OUETCHO, « Les sociétés pré-européennes de Nouvelle-Calédonie et leur transformation historique : l'apport de l'archéologie », in A. BENSA, Mission du Patrimoine ethnologique, I. LEBLIC, En pays kanak : ethnologie, linguistique, archéologie, histoire de la Nouvelle-Calédonie, éd. MSH, 2000, p. 183-187 L'hypothèse basse de 40 000 est avancé par Dorothy Shineberg en
- « L’évolution de la population kanake », site du Tourisme de la Nouvelle-Calédonie
- « LES POPULATIONS », Aster du Caillou
- Didier Daeninckx en fait un récit dans son livre intitulé Cannibale, voir en ligne
- Forces françaises libres. Peu après les Nouvelle-Hébrides (Vanuatu) et les EFO (Tahiti), la Nouvelle-Calédonie est la troisième colonie de l'ensemble de l'Empire français à rejoindre la France libre. Nombre de Calédoniens de toutes origines s'engageront de même qu'ils le firent durant la Première guerre mondiale comme volontaires auprès des
- Ils constituèrent la Poppy Force
- M. Chatti, Pouvoir(s) et politique(s) en Océanie: Actes du XIXe colloque CORAIL, éd. L'Harmattan, 2007, p. 135-136
- AOF et AEF qui étaient également concernées par les lois Defferre, obtiennent leur indépendance C'est à cette date que les territoires des ex
- théorie des dominos une contagion vers Tahiti. Ce retour en arrière concernant exclusivement les territoires français du Pacifique est également lié au transfert du Centre d'expérimentation Nucléaire du désert algérien vers la Polynésie-française à partir de 1962, bien que la décision fut probablement prise dès 1958 et le retour de De Gaulle aux affaires. Le Pacifique devenait désormais un enjeu stratégique majeur pour les autorités françaises. Toute évolution en Nouvelle-Calédonie faisait craindre selon la fameuse
- années 1950 et qui basait alors son discours sur une défense de l'autonomie au sein de la République française et à une entente entre Caldoches et Kanaks derrière le slogan « Deux couleurs, un seul peuple » Parti dominant la scène politique néo-calédonienne depuis les
Références
- Le site du Musée de la civilisation
- La Nouvelle Calédonie par Antonio Raluy (Ed. Karthala, Paris) 1990
Liens externes
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