Boussac (Creuse)

Boussac (Creuse)
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46° 20′ 59″ N 2° 12′ 56″ E / 46.3497222222, 2.21555555556

Boussac
La place de l'hôtel de ville
La place de l'hôtel de ville
Armoiries
Administration
Pays France
Région Limousin
Département Creuse
Arrondissement Guéret
Canton Boussac
(chef-lieu)
Code commune 23031
Code postal 23600
Maire
Mandat en cours
Franck Foulon
2008-2014
Intercommunalité C.C. du Pays de Boussac
Démographie
Population 1 412 hab. (2007 Insee)
Densité 954 hab./km²
Gentilé Boussaquins
Géographie
Coordonnées 46° 20′ 59″ Nord
       2° 12′ 56″ Est
/ 46.3497222222, 2.21555555556
Altitudes mini. 335 m — maxi. 395 m
Superficie 1,48 km2

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Boussac (Boçac en occitan) est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin.
Les habitants en sont les Boussaquins.

Maison à tourelle

Sommaire

Géographie

Boussac est située sur la rive droite de la Petite Creuse (affluent de la rive droite de la Creuse).
Boussac est située à 19 km de Châtelus-Malvaleix, à 21 km de Sainte-Sévère-sur-Indre, à 23 km d'Huriel, à 26 km de Chambon-sur-Voueize, à 28 km de Culan, à 30 km de Bonnat et de Chénérailles, à 34 km de Montluçon, à 35 km de La Châtre et à 39 km de Guéret.
Depuis la fermeture de sa gare, Boussac est desservie par la gare de Lavaufranche située à 6 km sur la ligne Montluçon - Saint-Sulpice-Laurière.

Climat

Les hivers sont plutôt frais et humide parfois neigeux , l'été est Chaud avec parfois des périodes orageuses mais les orages sont rarement trés violent a Boussac du fait de sa position abrité par les hauteurs de Toulx sainte croix , l'automne comme dans le reste du Limousin Boussac peut certaines années observer un été indien. Il tombe en moyenne 850 mm de précipitations par ans.

Histoire

Toponymie

Boussac tire son nom du latin Bociacus/Bociacum ("le domaine de Bocius"). On trouve Cappella de Bociaco (1095), Bocac Ecclesiarum (1104), Botzac las Eglesias - écrit en occitan - (1150) ; en 1150 l'apparition des noms Castrum de Botzac et de Cappella de Botzac le Chastel attestent l'existence d'une seigneurie. En réalité, celle-ci était établie depuis le milieu du XIe siècle suivant l'archiviste Eugène Hubert (1931)[1].

La postérité de la famille de Brosse

Cette seigneurie[2] appartenait à la famille de Déols (parfois qualifiée de "princière", ce qui est abusif, sauf si l'on considère qu'en bas latin princeps peut tout aussi bien signifier "prince" que "seigneur"). Les descendants d'Ebbes Ier de Déols (mort vers 935) étaient en effet, à cette époque, les plus puissants féodaux du Berry. Au XIIe siècle, une alliance entre deux frères de la famille de Brosse et deux filles d'Ebbes III de Déols, mort sans postérité masculine vers 1256, fait passer la seigneurie de Boussac dans le giron de la famille de Brosse, dont le plus célèbre représentant sera Jean de Brosse, maréchal de France (1375-1433), compagnon de Jeanne d'Arc.

Le château de Boussac, dominant la vallée de la Petite Creuse.

La seigneurie de Boussac reste dans sa lignée directe jusqu'à Jean IV de Brosse, comte de Penthièvre et duc d'Étampes mort en 1565. Celui-ci fut le très complaisant époux d'Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier. Ses domaines, incluant le comté de Penthièvre, passent ensuite à sa sœur, Charlotte de Bretagne, épouse de Sébastien de Luxembourg, puis à leurs descendants, alliés successivement à la maison de Guise Lorraine, et à César de Bourbon, fils légitimé d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées.

Jusqu'à la Révolution, Boussac est administrée par quatre consuls, nommés chaque année « par les quatre sortants de charge ». Autant dire que quatre familles et leurs alliés se partagent la responsabilité des affaire municipales d'une génération à l'autre. Ils doivent notamment veiller à la bonne marche de l'hôpital fondé par Louis Ier de Brosse,[3] , situé près du cimetière de la cité.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, selon l'historien du Berry, Thaumas de la Thaumassière, Boussac se présente comme « une petite ville d'environ cent maisons, ceinte de murailles flanquées de tours à dix toises (environ 20 mètres) les unes des autres. Il y a un fort château qui joint la ville, bâti sur un rocher presque inaccessible, d'hauteur de plus de quarante piques (...) les murailles en sont très épaisses et munies de tours, l'une desquelles est des plus hautes et des plus belles qui se voient ». Le pays d'alentour, où abondent les étangs, les bois, les taillis d'églantiers et de châtaigniers, est réputé pauvre, ne produisant que du blé et du seigle. On engraisse pourtant du bétail avec des raves et des châtaignes.

Les foires de Boussac, instituées par Jean IV de Brosse, sont réputées dans tout le Berry et assurent une relative prospérité à ce petit bourg, dont la population dépasse à peine 600 habitants à la veille de la Révolution. Ces foires ont lieu le lundi des Rameaux, le jeudi avant la Pentecôte, « le jeudi avant la décollation de saint Jean-Baptiste » (en juin), et « le jeudi avant la décollation de sainte Valérie » (en décembre).

Echangée par César de Bourbon à un membre de la famille de Loménie, puis vendue à un gentilhomme auvergnat, Jean De Rilhac, la seigneurie de Boussac demeurera dans la postérité de ce dernier jusqu'à la veille de la Révolution. Jean-Charles, vicomte de Carbonnières, fils de Françoise-Armande de Rilhac, est alors le propriétaire de la seigneurie et du château.

Le 28 novembre 1793, le comité de surveillance de Guéret dénonce la mansuétude du comité de Boussac à l'égard de la famille de Carbonnières et ordonne l'arrestation de tous ses membres. René-Henri de Carbonnières, prêtre réfractaire, ancien aumônier du comte de Provence, était pourtant déjà détenu à Boussac. Il devait être bientôt envoyé sur un ponton à Rochefort et mourra des suites de sa captivité. Charles-Henri, le chef de cette famille, ancien mousquetaire et capitaine de cavalerie, est alors appréhendé, en qualité de suspect et de père d'émigrés, ainsi que son épouse, Marie-Anne du Carteron, sa sœur, Madeleine-Paule, dite "Mademoiselle de Saint-Brice" et ses deux enfants, Armand (20 ans) et Claire-Pauline (19 ans). Ces deux derniers sont libérés, le 20 mars 1794 sur l'intervention de Vernerey, député du Doubs, représentant en mission de passage à Boussac. Mais une perquisition effectuée peu après au château de Beaulieu (à Vijon dans l'Indre), appartenant à l'épouse de Charles-Henri, provoque le transfert de ce dernier, accusé d'être un dangereux conspirateur fédéraliste, à Guéret. Le comité de salut public de cette ville note qu'il « n'est pas douteux que tous les individus qui composent la famille Carbonnières aient partagé les complots et les opinions de son chef». Si Charles-Henri est finalement élargi, sa sœur, la marquise de Rânes, et ses deux frères, le vicomte de Carbonnières, maréchal de camp, propriétaire du château, et le chanoine de Carbonnières sont peu après arrêtés à Paris. Ces deux derniers, incarcérés à la prison du Luxembourg, sont condamnés et exécutés, avec 58 autres personnes, le 9 juillet 1794. Leurs dépouilles reposent au cimetière de Picpus.

En 1790, les limites des communes avaient été généralement calquées sur celle des anciennes paroisses. C'est ainsi que la superficie de Boussac n'excédait pas 150 hectares (hier comme aujourd'hui), alors que Boussac-Bourg (qui comporte deux églises, et qui était sans doute la paroisse désignée en 1150 sous le nom de Botzac las Eglesias), en comptait près de 4 000.

Le temps de la sous-préfecture

La loi du 28 pluviôse an VIII (7 juin 1800) créa l’arrondissement de Boussac, composé des cantons de Boussac, Chambon, Châtelus, et Jarnages. Boussac, jusque là chef-lieu de district, devient le siège de la nouvelle sous-préfecture, qui est supprimée, avec d’autres en France, en 1926. Parmi les sous-préfets de Boussac figure Joseph Joullietton, auteur de l'Histoire de la Marche et du pays de Combraille[4]. Nommé en 1825, il resta en fonction jusqu’à sa mort en 1829.

Dans les années 1840, les avis sont partagés sur le charme de la ville de Boussac. En juillet 1841, Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, qui effectue une tournée dans la région, se montre plus que sévère : « Boussac est un horrible trou, la plus hideuse sous préfecture de France. Le château n'a même pas le mérite d'avoir la tournure féodale, il ressemble à ces vilains manoirs de la Bretagne, bâtis par des maçons qui n'auraient pas pu gagner leur vie autre part ». Dans son roman Jeanne (1836), George Sand avait pris par avance le contrepied de celui qui fut son éphémère amant (« J'ai eu Mérimée, c'est bien peu ») Elle écrit en effet :« La ville de Boussac peut être considérée comme une des plus chétives et des plus laides sous-préfectures du Centre. Ce n'est pas l'avis du narrateur de cette histoire. Jeté sur des collines abruptes, le long de la Petite Creuse, au confluent d'un ruisseau rapide, Boussac offre un assemblage de maisons, de rochers, de torrents, de rues mal agencées et de chemins escarpés qui lui donnent une physionomie très pittoresque ». Plus loin, elle décrira le château comme « irrégulier, gracieux et coquet dans sa simplicité ».

Pendant la Deuxième République, la commune de Guéret est à gauche (la Montagne), suite au séjour de Pierre Leroux de 1843 à 1848[5].

Le château

Cour intérieure du château de Boussac

Construit au XVe siècle, le château de Boussac a été remanié aux XVIe et XVIIe siècles. (46°20′53″N 2°12′40″E / 46.34806, 2.21111)

Cédant aux objurgations de la société populaire de Lépaud, relayée par l'administration du département, la municipalité de Boussac, sans enthousiasme, avait décidé le démantèlement du château en avril 1794. L'adjudicataire, pour une somme de 8 400 livres (payables en assignats ?), y procéda à partir du mois de juillet : il combla les fossés, rasa le donjon, ainsi que les toitures "orgueilleuses" des tours, abattit le portail, etc. Le corps principal de bâtiment restait pourtant à peu près intact. Sa porte d'entrée comporte encore aujourd'hui, au-dessus du linteau, les armes de la famille de Brosse (trois "brosses") sculptées dans la pierre.

Vendu le 3 octobre 1837 à la municipalité de Boussac par Pauline de Carbonnières, fille de Charles Henri, devenue comtesse de Ribereix, racheté par le département, le château abrita, à partir de 1838, le siège de la sous-préfecture de Boussac, puis, après 1926, une caserne de gendarmerie. Il a été acquis en 1965 par M. et Mme Blondeau qui l'ont superbement restauré et meublé. Il se compose d'un bâtiment rectangulaire flanqué d'une grosse tour ronde. Côté rivière il présente un façade sévère flanquée de deux tours rectangulaires. Au deuxième étage on peut voir la chambre que George Sand occupa à plusieurs reprises, notamment pendant une épidémie qui l'obligea à s'éloigner de Nohant.

Contrairement à des légendes bien établies, le prince turc Djem ("Zizim") n'a jamais séjourné à Boussac ; à plus forte raison, il n'est pour rien dans la confection des tapisseries dites de "La Dame à la licorne".

Les célèbres tapisseries

La salle des gardes du château abrita, à partir du XVIIIe siècle, les six tapisseries de "La Dame à la licorne". Exécutées dans les Flandres entre 1484 et 1500, ces tapisseries s'inspiraient d'une légende allemande du XVe siècle. Commandées par Jean Le Viste, président de la Cour des Aides de Lyon, elles parvinrent à Boussac à la suite d'héritages successifs, des Le Viste aux La Roche-Aymon, puis aux Rilhac, barons de Boussac, et enfin aux Carbonnières, propriétaires de Boussac à la veille de la Révolution. Elles demeurèrent dans le château à la suite de la vente de celui-ci. La municipalité de Boussac les céda pour la somme de 25 000 francs-or en 1882 au conservateur de l'actuel Musée national du Moyen Âge, Edmond du Sommerard, mandaté par l'État. Ces tapisseries figurent aujourd'hui parmi les pièces majeures du Musée du Moyen Âge (ancien hôtel de Cluny).

Le produit de la vente des tapisseries permit de paver la place de l'actuel Champ de foire, qui en avait sans doute bien besoin, d'autant qu'elle attirait des foules importantes les jours de marché et de foire aux bestiaux ; le solde, dit-on, servit à ériger en 1903 la statue de Pierre Leroux et à aménager le square qui porte aujourd'hui son nom.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1848 18XX Pierre Leroux    
mars 2001 2008 Jean-Claude Devilard PS  
mars 2008   Franck Foulon    

Démographie

Évolution démographique de Boussac
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 -
Population 1514 1557 1933 1852 1652 1602 1436 1412[6] -
Notes, sources, ... De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; à partir de 2006 : population municipale légale.
Source : INSEE [7].

Sport

  • Boussac accueille l'arrivée de la 1ère étape du Tour du Limousin 2010, le mardi 17 août.

Économie

Personnalités liées à la commune

La statue de Pierre Leroux

Compléments

Articles connexes

Liens externes

Sources

Notes

  1. Eugène Hubert, Cartulaire des seigneurs de Châteauroux (919-1789), Châteauroux, Badel, 1931
  2. D'après Eugène Hubert, ibid. ; Gaspard Thaumas de la Thaumassière, Histoire du Berry, Bourges, 1689 (Laffite reprints, 1976).
  3. Mort en 1356 à la bataille de Poitiers
  4. 2 vol., Guéret, 1814-1815
  5. Bernard Moreau, Marianne bâillonnée : les républicains de l’Indre et le coup d’État du 2 décembre 1851, Chaillac : Points d’Æncrage, 2002. 109 p., ISBN 2-911853-05-9, p. 11
  6. Insee, Population légale 2007.
  7. Boussac sur le site de l'Insee

Bibliographie sommaire


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