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Culan
Centre villeAdministration Pays France Région Centre Département Cher Arrondissement Saint-Amand-Montrond Canton Châteaumeillant Code commune 18083 Code postal 18270 Maire
Mandat en coursJean-Claude Gross
2011 - 2014Intercommunalité Communauté de communes Boischaut-Marche Démographie Population 805 hab. (2007) Densité 40 hab./km² Gentilé Culanais
CulanaisesGéographie Coordonnées Altitudes mini. 220 m — maxi. 332 m Superficie 20,23 km2 Culan est une commune française située dans le département du Cher et la région Centre.
Sommaire
Géographie
Situation
La commune de Culan est située à l'extrême pointe sud du département du Cher.
C'est un pays vallonné, de bocage, encore que les "bouchures" (haies) et les "têteaux" (chênes étêtés aux branches taillées près du tronc, leur donnant une allure de poteau) sont souvent sacrifiés pour agrandir les champs et faciliter la culture.
Hydrographie
La commune est baignée par la rivière l'Arnon. En amont, a été construit un barrage au lieu-dit "les Chetz", sur la commune de Sidiailles, dont la retenue de 90 hectares alimente en eau potable 20 000 habitants répartis sur une quarantaine de communes.
Hameaux de la commune
Prahas, à 1,5 km à l'est du chef-lieu, ancien siège de la paroisse jusqu'au début du XVIIe siècle. Aujourd'hui chapelle Saint-Vincent, à proximité de laquelle se trouve toujours le cimetière de la commune. Ce lieu de culte donnait lieu à un pèlerinage[1]. Prahas était anciennement le siège d'une seigneurie, qui appartenait, à la veille de la Révolution, à Jean Baptiste Desjobert, notaire royal, bailli de la justice de Culan, anobli par une charge de secrétaire du roi. L'un de ses fils, Jean Baptiste Desjobert de Prahas (1752-1836), qui fut maire de Culan, en prit le nom. La petite-fille de celui-ci, Ombeline (1834-1898), hérita du domaine de Prahas et le transmit à la famille Duchier de Jupille ; il est encore entre les mains de ses descendants.
Communes limitrophes
Transports et voies de communications
Réseau routier
Le village est traversé par la D 943, qui relie Montluçon à Chateauroux.
Desserte ferroviaire
Bus
La commune est desservie par la ligne F du réseau L'Aile Bleue.
Aéroport
Sentier de randonnées
Histoire
Moyen Âge
La paroisse était située à l’origine à Prahas, jusqu’à la construction du château à Culan. Le château a créé un pôle d’attraction, et le village s’est petit à petit presque entièrement déplacé, jusqu’à ce que le village d’origine ne soit qu’un simple hameau[2].
Le pont dynamité
Afin de retarder les troupes allemandes du sud-ouest qui remontaient vers la Normandie ou qui se repliaient vers l’Allemagne, les réseaux de la Résistance ont fait sauter des ponts routiers. Celui de Culan, qui permet à la D943 d'enjamber la rivière Arnon devant la forteresse, a été dynamité une nuit de juin 1944. Une arche s’est écroulée, empêchant tout passage. En amont de l’Arnon, à 500 mètres à vol d’oiseau, le pont « romain » a également été dynamité. En revanche le viaduc, situé à 200 mètres en aval, n'a pas été saboté, la ligne de train ne présentant pas d'intérêt stratégique.
Les troupes allemandes, qui arrivaient de Montluçon, ont donc été obligées de traverser à gué la rivière, réquisitionnant des chevaux pour tirer leurs matériels. Elles ont séjourné à Culan moins de 24 heures, sans commettre d’autres exactions que de menus vols de nourriture. Une deuxième arche du pont devait s’écrouler par la suite. Il a été reconstruit à l’identique dès la fin de la guerre.
Des ponts ferroviaires ont également été dynamités (c’était le plan « fer »). Ainsi celui de Busseau près d'Ahun dans la (Creuse) qui a été dynamité à deux reprises, rendant la ligne inutilisable par l'armée allemande.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1989 1990 Marie-Reine Derouet ? 1990 1990 Philippe Dannaud ? Président de la délégation spéciale 1990 juin 1995 Michel Auvity ? juin 1995 12 mars 2011[3] Guy Courzadet DVD Secrétaire de mairie mai 2011 Jean-Claude Gross De 1791 à 1989Période Identité Étiquette Qualité 1791 1795 Jean-Baptiste Desjobert ? ? 1795 1796 Philippe Maugenest ? Officier public 1796 1798 Charles Perroux Charles Perroux Agent municipal 1798 1799 Jean-Baptiste Desjobert ? Agent municipal 1799 1816 Jean Desjobert (de Neuville) ? ? 1816 1830 Jean-Baptiste Desjobert (de Prahas) ? ? 1830 1832 Nicolas Moulin ? ? 1832 1848 Guillaume Auguste Pigelet ? ? 1848 1857 Antoine Edmond Desjobert ? ? 1857 1860 Pierre Delaribardiere ? ? 1860 1870 Henri Pigelet ? ? 1870 1878 Antoine Edmond Desjobert ? ? 1878 1888 Jean Fujard ? ? 1888 1892 Charles Amelin ? ? 1892 1897 Jean Fujard ? ? 1897 1900 Numa Maubert ? ? 1900 1911 Frédéric Amelin ? ? 1911 1925 Frédéric Amelin ? ? 1925 ? Henri Denizot ? ? 1928 1938 Octave Giraud ? ? 1938 1941 Louis Brunet ? ? 1941 1944 René Barathon ? ? 1944 1945 Louis Brunet ? ? 1945 1947 Louis Petitjean ? ? 1947 1950 Albert Duranton ? ? 1950 1965 René Charles ? ? 1965 1971 Marcel Laventure ? ? 1971 1977 Alphonse Tillier ? ? 1977 1983 Michel Auvity ? ? 1983 1985 Georges Canonne ? ? 1985 1989 Alphonse Tillier ? ? Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[4])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 1 261 1 310 1 164 1 055 932 822 805[5] Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
- Bourg rural, Culan organisait deux grandes foires annuelles : celle de « la louée », à la fin du printemps, où les petites gens de la campagne venaient louer pour une année leurs services aux propriétaires (aujourd'hui on dirait : saisonniers). Et la principale, celle du « 10 de mai », lors de laquelle s'échangeaient sur le champ de foire les troupeaux de moutons, les porcs, les volailles et en général la production agricole du canton, ainsi que les produits issus de l'artisanat et du commerce local. Cette foire est restée très active jusqu'au milieu des années 1970. Une autre foire, sorte de seconde chance pour les « invendus », se déroulait dans les mêmes conditions le 25 mai. Ces rendez-vous ont progressivement perdu de leur importance. Aujourd'hui, seule subsiste la foire du « 10 de mai » qui se déroule en fait le dimanche le plus proche de cette date. Les bovins et les ovins se vendent désormais au "Cadran" de Châteaumeillant (il s'agit d'une sorte de vente aux enchères électronique : les animaux sont présentés sur un ring, les enchérisseurs appuient sur un bouton dissimulé sous leur pupitre, les prix s'affichent au cadran. Tous les lundis matin pour les bovins et un vendredi sur deux pour les ovins).
- Dans les années 80, il y avait encore à Culan deux chemiseries qui employaient plusieurs dizaines de mécaniciennes en confection. Ces fabriques travaillaient "à façon" (sur commande). Elles sont aujourd'hui fermées, victimes comme toute la branche textile de la concurrence mondiale et de la course aux bas prix.
- Région d'élevage du mouton (un proverbe dit « 99 moutons et un Berrichon ça fait 100 bêtes ») et du bœuf charolais. Cultures également (blé, maïs, colza) amenées à la coopérative agricole. Depuis les années 90, retour de l'élevage des chevaux et des ânes (le grand noir du Berry) : effet de mode ou phénomène durable?
- Depuis le début des années 2000, attirés par des prix immobiliers très accessibles et par la proximité de l'autoroute Clermont-Ferrand - Bourges (embranchement à Saint-Amand Montrond-Orval, ou Vallon en Sully ou Montluçon), des Européens (Hollandais, Britanniques) achètent dans les environs des maisons et fermettes pour en faire des résidences secondaires ou principales (pour la retraite). Car si cette région est très agréable avec de jolis paysages bocagers, les possibilités d'emploi y sont limitées, ce qui explique le lent et régulier déclin démographique de cette commune et de ses environs.
Enseignement
Culan dispose d'une école maternelle, d'une école primaire et d'une cantine. Pour le collège, les enfants sont scolarisés à Châteaumeillant; pour le lycée avec internat à Saint-Amand-Montrond ou à Montluçon à 33 kilomètres. Les villes universitaires les plus proches sont Tours et Clermont-Ferrand.
Sport
Lieux et monuments
- Le château de Culan est la principale attraction touristique qui draine chaque année des milliers de visiteurs. La forteresse (construite à partir du 12°siècle) se dresse fièrement sur le rocher qui surplombe la rivière. Ses remarquables hourds d'époque constituent un grand intérêt tant qu'au point de vue historique qu'architectural.
- À proximité du château de Culan, dans des ruelles pentues, quelques belles maisons du Moyen Âge.
- Le pont routier : au début du XIXe siècle l'État modernise la route "nationale" de Tours à Clermont-Ferrand. Dans la traversée de Culan, le pont enjambant l'Arnon va être achevé en 1843, les expropriations des terrains ayant débuté en 1818. Avant cet ouvrage d'art, la route passait dans le faubourg en longeant les remparts au sud et en passant sur le pont "romain".
- Le pont "romain" : il enjambe l'Arnon sur l'ancienne route La Châtre-Montluçon. Origine médiévale, reconstruit au XVIIe siècle et restauré au XIXe. Inscrit et classé aux Monuments Historiques le 16 juin 1986.
- Le viaduc en pierre surplombe le château de Culan. Il offre une belle vue sur la vallée de l'Arnon, le village et la forteresse. Ce viaduc comporte deux tronçons, l'un de cinq arches, le second de onze, certains piliers s'enfoncent à 50 mètres dans le sol. Il a été construit en 1883, la ligne ouverte l’année suivante desservait Châteauroux et Montluçon. Elle fut fermée en 1987, ne recevant les dernières années de son exploitation que des trains de marchandise. Elle est aujourd'hui une propriété privée (voir site sur internet). Les rails ont été enlevés, les maisons de garde-barrière vendues, ainsi que la gare de Culan. L’emprise des voies est au fil du temps grignotée par les jardins, la campagne et les ronces.
- L'église est dédiée à Saint Vincent. C’était autrefois la chapelle du château, réservée aux seigneurs. Elle est citée dans une bulle papale de 1115. Y subsistent des chapiteaux du XIIe siècle. En 1624, construction du clocher pour le prince de Condé, seigneur de Culan. En 1630, elle devient église paroissiale. Les chapelles latérales sont des rajouts tardifs. D'importantes rénovations ont été menées à la fin du XIXe siècle. À l’intérieur, un harmonium sans intérêt dont les sonorités font offense aux tympans délicats
- Il existait depuis le XIIe siècle un prieuré dépendant de l'abbaye de Déols au lieu-dit « Prahas ». Il a servi d'église paroissiale jusqu'en 1630. À cette date, le prince de Condé obtint de l'évêque que la chapelle du château devienne église paroissiale de Culan. Le prieuré de Prahas fut maintenu jusqu'à la révolution, en 1714 ses cloches furent descendues et transportées dans l'église de Culan. Le prieuré a été démoli au début du XXe siècle et remplacé par une petite chapelle, à l'entrée du cimetière communal.
- La gare (aujourd'hui maison privée), construite en 1884.
- La mairie, place Saint-Ursin, construite en 1863.
- La poste : construite route de Saint-Amand en 1894, est devenue une maison particulière. Le bureau actuel a été réalisé à la fin des années 1960 sur la place du champ de foire.
- Un étang d'une dizaine d'hectares (baignade interdite, pêche autorisée), un camping municipal, un office de tourisme sur le foirail, un point accueil pour camping-car, tous commerces et professions médicales. À une dizaine de kilomètres, la retenue d'eau de Sidiailles dans un site pittoresque et protégé permet baignade et sports nautiques (pas de bateau à moteur). À 12 kilomètres, Châteaumeillant, le chef lieu de canton, et son vin VDQS (rouge et gris), à 6 kilomètres, Vesdun, l'un des trois centres « officiels » de la France avec Bruère-Allichamps et Saulzais-le-Potier.
Activités festives
- Fête du pont » le 1er dimanche de septembre, suivie le lendemain par le « grand prix cycliste des deux ponts ». Autres fêtes de la région : les « Grattons » à Châteaumeillant et plus tard dans la saison « les Orval » (les foires d'Orval) qui animent Saint-Amand-Montrond.
Divers clubs et associations : football, cyclisme, club du 3e âge, bibliothèque, société philatélique …
Personnalités liées à la commune
- Louis de Culan (ou Culant, selon orthographe de l'époque), baron de Châteauneuf sur Cher, seigneur de Culan et d'Ainay le Vieil, amiral de France, compagnon de Jeanne d'Arc et du roi Charles VII. Nommé amiral de France en 1421, dépossédé de ce titre en 1437 après avoir été accusé de concussion (perception de sommes indues par un fonctionnaire). Louis de Culant était chargé du commandement en second de l'armée du roi lors du siège d'Orléans et participa à plusieurs batailles contre les Anglais. Il fut l'un des quatre « otages de la Sainte Ampoule » lors du sacre à Reims. Quatre seigneurs devaient en effet escorter la Sainte Ampoule entre l'abbaye de Saint-Rémi où elle était gardée depuis le IVe siècle jusqu'à la cathédrale de Reims, lieu du sacre du roi de France. Les seigneurs devaient défendre jusqu'à la mort le saint-Chrême contenu dans une fiole de cristal (ampoule) qui avait déjà servi pour le sacre de Clovis par Saint-Rémi. Être "otage de la Sainte Ampoule" était donc un honneur considérable qui permettait le jour du sacre d'entrer à cheval dans la cathédrale pour remettre cette "ampoule" en forme de colombe à l'archevêque. Aux côtés de Louis de Culant, étaient "otages" pour le sacre du Charles VII le 17 juillet 1429 : le maréchal Jean de Brosse, seigneur de Boussac et de Sainte-Sévère : Gilles de Laval, baron de Rais (le sulfureux Gilles de Rais) ; et Jean Malet seigneur de Graville
- Maurice Estève (1904 - 2001), artiste-peintre autodidacte. Homme discret, il partageait son temps entre Paris et Culan. La Poste lui a consacré de son vivant - ce qui est exceptionnel - un timbre en 1986 qui reproduit une de ses toiles intitulée Skibet. Le musée Maurice Estève, situé dans l'Hôtel des Echevins à Bourges (édifice des XV et XVIIe siècles, classé monument historique) abrite une donation de l'artiste représentative de son œuvre. On y découvre des dessins, des aquarelles, des papiers collés et une série de grandes toiles colorées. Fils d'une modiste travaillant pour la haute couture et d'un ouvrier syndicaliste. Il a "jusqu'à l'âge de 14 ans, […] été élevé à Culan par mes grands parents qui étaient des paysans illettrés mais auxquels ne faisaient défaut ni la sensibilité, ni l'intelligence. Je faisais la lecture à ma grand-mère qui avait conscience de l'existence d'un univers auquel elle n'avait pas accès". Petits boulots, séjour en Espagne, petits boulots encore, premières expositions qui n'auront aucun succès… cette « période » de vaches maigres va durer une vingtaine d'années pendant lesquelles il s'imprègne des influences artistiques de la première moitié du siècle. Il lui faudra attendre l'après guerre pour commencer à vivre de sa peinture. Cela correspond avec son entrée dans l'abstraction. Les collectionneurs du nord de l'Europe vont s'intéresser à son œuvre, séduits par ses couleurs chaudes. Il est l'un des grands peintres du XXe siècle.
Anecdotes
Culan se trouve sur la tracé de la Méridienne verte, un projet imaginé pour fêter l'an 2000 par l'architecte Paul Chemetov : des arbres ont été plantés sur le tracé du méridien de Paris (axe Dunkerque - Prats de Mollo dans les Pyrénées-Orientales).
Bibliographie
Notes et références
- Émile Chénon, « Histoire du prieuré de Prahas près Culan », Mémoires des Antiquaires du Centre, 1921, 81-109.
- Archives départementales de l’Indre, Berry médiéval : à la découverte de l’Indre au Moyen Âge, catalogue d’exposition, Châteauroux, Archives départementales de l’Indre, 2009, p. 54
- [1] Décès du maire en cours de mandat
- Culan sur le site de l'Insee
- Résultats du recensement de la population - 2007
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel du château de Culan
- Culan sur le site de l'Institut géographique national
- Les Châteaux de la route Jacques-Cœur
- Lien avec la galerie Claude Bernard qui expose des œuvres de Maurice Estève
Catégories :- Commune du Cher
- Ancien chef-lieu de canton du Cher
- Route Jacques Cœur
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