Section Française de l'Internationale Ouvrière

Section Française de l'Internationale Ouvrière

Section française de l'Internationale ouvrière

Section française de l'Internationale ouvrière
Symbole de la SFIO 
Anciens dirigeants Jean Jaurès, Paul Lafargue, Léon Blum
Fondation 1905
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Idéologie Socialisme, marxisme, social-démocratie
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Couleurs rouge
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voir aussi

Constitution française
Politique de la France
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Élections en France

La Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) était un parti politique socialiste français, créé en 1854.

En 1872, la SFIO devient le Parti socialiste, lors du congrès d'Issy-les-Moulineaux où elle s'associe avec l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche.

Sommaire

Les partis socialistes avant la SFIO

Réorganisation et unité initiale (1876-1890)

Après les événements de la Commune de Paris, une terrible répression s'abat sur les mouvements socialistes. Il y a entre 20 000 et 30 000 morts et plus de 38 500 fugitifs ou exilés et autant d'arrestations. Parmi les personnes arrêtées, il y a 78% d'ouvriers dont 84% qui seront déportés dans les plus lointaines colonies de l'empire français. Dès 1872, les classes ouvrières se réorganisent en chambre syndicale. En 1876, un ouvrier bijoutier, Barberet, organise le premier congrès ouvrier. De Londres, les exilés s'organisent, notamment les amis de Blanqui qui accusent ouvertement le gouvernement de favoriser la classe bourgeoise. D'un autre côté Jules Guesde, un journaliste condamné pour avoir défendu la Commune, développe une position de différenciation par rapport aux autres partis.

La division en 5 tendances (1882-1901)

Une structure socialiste unitaire est créée en 1878 : la Fédération du Parti des travailleurs socialistes de France (FPTSF). Mais les congrès de 1880 et 1881 voient s'affirmer la désunion des socialistes. À partir de 1882, ils créent plusieurs partis représentant cinq grandes tendances du socialisme :

  • Les Possibilistes : Lors de la séparation au congrès Saint-Étienne en 1882, Jules Guesde propose le vote du programme « minimal » (partiellement rédigé par Marx). La vision de Paul Brousse est différente : il s’agit de fractionner le but final en plusieurs étapes pour le rendre possible. Le municipalisme est la base du mouvement possibiliste, c'est ce qui correspond à la vision communiste de Marx. Jusqu'en 1890, la Fédération des travailleurs socialistes étend son influence vers les pays de la Loire, mais elle subit une scission avec les Allemanistes. Cette érosion est due à l'évolution politique : les possibilistes sont désormais devenus républicains. La FTSF regroupe les artisans et les professions libérales.
  • Les Allemanistes : Au sein de la FTSF, une aile ouvrière s'élève, emmenée par Jean Allemane qui crée une scission en 1890, à la suite du congrès de Châtellerault, formant le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Il prône les réformes immédiates et le réformisme municipal. Ils sont proches de certains aspects de l'anarchisme et veulent une décentralisation du pays. Leurs moyens d'action sont plus concentrés sur l'action syndicale que politique. Ils sont pour la gestion des industries par les travailleurs.
  • Les socialistes indépendants : Au départ c'est un regroupement de plusieurs personnalités radicales et républicaines. Ce sont des hommes comme Jean Jaurès ou Millerand, qui deviennent très rapidement députés. Ils dominent par leur qualité oratoire et leur nombre les divers groupes ouvriers ou socialistes qui constituent le parlement. Ce groupe hétérogène au départ, devient très vite homogène. Ils se regroupent autour des idées de solidarité républicaine et ne s'occupent pas de la rupture entre les socialistes et la république bourgeoise. Ce courant parait très attaché à l'unité d'esprit du socialisme. C'est sur cet esprit d'unité que ce groupe va se lier à plusieurs militants socialistes comme Léon Blum. Ce groupe d'indépendant va s'agrandir jusqu'à créer en 1898 la confédération des Socialistes indépendants, puis en 1902 c'est la fusion avec la FTSF de Brousse pour créer le Parti socialiste français.
  • Les guesdistes : le Parti ouvrier français, créé en 1880 en tant que Parti ouvrier, par Jules Guesde et Paul Lafargue. C'est une organisation qui se bat non seulement pour des réformes mais aussi pour la conquête du pouvoir politique par les prolétaires. C'est une organisation marxiste, qui est en lien avec Karl Marx et Friedrich Engels. C’est numériquement le parti socialiste le plus important en France.

La marche vers l'unité : les deux partis socialistes (1901-1905)

En 1901, deux mouvements socialistes s'opposent :

Ces courants s'opposent régulièrement, par exemple lorsque Millerand accepte d'entrer au gouvernement bourgeois, Guesde et Vaillant dénoncent cette prise de position en déclarant que cela discrédite le socialisme. Malgré ces rivalités, Vaillant prône l'unification. Aux élections de 1893, une cinquantaine de députés sont élus. Parmi les raisons de leur élection, on trouve la diminution par le pouvoir du droit de presse, et surtout le mécontentement des ouvriers, qui se manifeste par de nombreuses grèves.

Deux rassemblements se développent :

  • Parti socialiste français : il regroupe les Socialistes Indépendants, ce qui reste de la FTSF de Brousse et la plus grande partie des Fédérations indépendantes. Ce parti est dirigé en 1902 par Jaurès.
  • Parti socialiste de France : il nait en 1901 sous le nom d’Unité socialiste révolutionnaire, réunissant le parti socialiste révolutionnaire (PSR), le Parti ouvrier français (POF) et quelques fédérations autonomes. Les guesdistes fournissent les 5/6 des effectifs.

La SFIO

Création

L'unification du socialisme français a lieu en 1905, au congrès du Globe à Paris, qui fait suite du congrès socialiste international d'Amsterdam de 1904. Le parti socialiste, section de l'Internationale ouvrière, plus connu sous le sigle SFIO, parti du mouvement ouvrier, est né.

Ce rassemblement est à la fois une victoire des révolutionnaires et une victoire des jauressiens. En effet, ils représentent le tiers de la direction, même si Jaurès lui-même n'y siège pas, car les élus ne peuvent en être membre. A l'inverse des autres partis socialistes européens, la SFIO est un parti peu centralisé, laissant une grande autonomie à ses élus et aux échelons locaux. Sa direction ne dispose que de maigres moyens humains et financiers d'autant que, contrairement à ses homologues britannique et allemand, elle ne peut s'appuyer sur les organisations syndicales, lesquelles défendant leur indépendance (la Charte d'Amiens est adoptée par la CGT en 1906). Dans ces conditions, le secrétaire général Louis Dubreuilh n'exerce qu'une fonction administrative et c'est le chef du groupe parlementaire et directeur du quotidien L'Humanité, Jean Jaurès, qui apparait comme le véritable leader politique du parti.

La SFIO (Section Française Internationale Ouvrière) prend position contre la politique coloniale et le nationalisme belliciste. Cependant il y a encore des divergences sur les questions d'actualités. La rupture entre Vaillant et Guesde intervient dès 1906, quand la majorité accepte la résolution du congrès d'Amiens sur l'indépendance syndicale. Mais c'est sur la question de la guerre que la rupture intervient nettement. Jaurès, suivant la doctrine de l'Internationale, en appelle à la grève générale, voire à l'insurrection, afin de prévenir ou d'arrêter le conflit. Jules Guesde pense lui que la guerre peut détruire le capitalisme, et redoute que la grève ne devienne effective et affaiblisse les pays les plus industrialisés, ceux où l'organisation ouvrière serait plus forte. C'est une des raisons pour lesquels les idées de Jules Guesde sont de moins en moins approuvées par les adhérents SFIO qui se rangent du coté de Jaurès.

La Première Guerre mondiale

Article détaillé : L'Union sacrée et les socialistes.

Le 28 juillet 1914, la SFIO publie un manifeste disant "A bas la guerre, vive la république sociale, vive le socialisme international". Ce manifeste montre que les socialistes à ce moment étaient fermement contre la guerre. Trois jours plus tard, Jaurès est assassiné par un nationaliste. Dès le 2 août, il y a un basculement total avec le discours de Vaillant qui déclare "en présence de l'agression, les socialistes accompliront tous leur devoir pour la patrie". Le 4 août, les socialistes votent les crédits de guerre, et le 26 août lors de la création du gouvernement les blanquistes et les guesdistes sont représentés dans le gouvernement de l'union sacrée.

Ainsi, en 1914 la grande majorité de la SFIO accepte de cautionner la guerre, contrairement à tous ses engagements antérieurs. Peu de socialistes maintiennent l’opposition à la guerre : le Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI) de Fernand Loriot ou, de façon moins radicale, la minorité dirigée par Jean Longuet, qui crée le journal Le Populaire.

Les années 1920

Les années 1919 et 1920 marquent un développement important du mouvement ouvrier, la CGT multiplie par 2 ses effectifs en 1919. La SFIO aborde les élections législatives de 1919 assez sereinement, elle présente un nouveau programme rédigé par Léon Blum qui renvoie la perspective révolutionnaire en disant « elle viendra à son heure historique ». Dès mars 1919, des grèves démarrent dans les mines, le textile et dans les banques. Ces grèves provoquent de fortes pressions sur la SFIO, où deux franges s'affrontent : les « zimmerwaldiens » et la SFIO réformiste. Cependant, la SFIO refuse de déclarer la grève générale. En février 1920, au congrès de Strasbourg, les adhérents acceptent à 92% le retrait de la SFIO de la Deuxième Internationale, discréditée par son attitude favorable à la guerre.

Le Congrès de Tours

En décembre 1920, au Congrès de Tours, la question de l'adhésion à l’Internationale communiste divise la SFIO :

  • À gauche, les partisans de l'adhésion sont d’une part les membres du Comité de la troisième Internationale (« zimmerwaldiens »), dont Fernand Loriot, Boris Souvarine et Charles Rappoport ; d’autre part des anciens des courants socialistes de droite ou du centre (Marcel Cachin et Ludovic-Oscar Frossard) sont ralliés à cette position.
  • Au centre, il reste l'ancienne tendance de gauche qui se réunit avec Jean Longuet et Paul Faure, pour l'adhésion mais sous certaines réserves. Ils contestent l'article 17 qui mentionne que le parti doit respecter les directives centrales de la IIIe Internationale (c'est à dire qu'ils ne sont plus libres de leur politique) et l'article 21 qui met en place la révolution par une insurrection (révolution « blanquiste » des bolcheviks).
  • Enfin la droite des « guesdistes » et la droite des « reconstructeurs » (partisans de Léon Blum), qui s'opposent catégoriquement à l'adhésion.

Malgré ces oppositions, l'adhésion à la IIIe Internationale ouvrière est obtenue par 3028 voix contre 1022, et 327 absentions. La SFIO se divise en deux, les majoritaires créent un nouveau parti : la SFIC (Section française de l’Internationale communiste) que l'on appellera plus tard le Parti communiste, puis PCF.

Les difficultés de l'après Congrès de Tours

La SFIC regroupe en 1921 la majorité des adhérents de l’ex-SFIO unifiée, et conserve aussi le principal organe de presse socialiste : L'Humanité. Mais des luttes internes entraînent des départs, puis la stalinisation du parti s’accompagne de vagues d’exclusions, et de la formation de mouvements communistes dissidents[1]. Ceci entraîne une chute très importante du nombre des adhérents (109 000 en 1921 ; 28 000 en 1933).

De son coté, la nouvelle SFIO n'est pas un parti important du point de vue de ses adhérents (55 000 en 1923), mais ils ont un réel poids électoral avec 101 députés aux élections de 1924. La SFIO adhère à la nouvelle Internationale ouvrière socialiste.

Une scission syndicale, entre CGT et CGTU, suit la scission politique.

Le Cartel des Gauches

Article détaillé : Cartel des gauches.

En 1924, une union se forme entre radicaux, SFIO et républicains-socialistes. Ils passent un accord électoral, le Cartel des Gauches. Ils veulent le retour de la défense de la laïcité, une défense des lois sociales, une politique financière plus juste avec des aides où l'on privilégie le prolétariat, et aussi une politique d'alliance avec la Société des Nations (SDN).

En mai 1924, le Cartel des gauches remporte la victoire aux élections avec 328 sièges sur 582. Le premier gouvernement est celui de Édouard Herriot. Il n'y a aucun ministre socialiste. La SFIO voulait diriger le gouvernement car elle estime que les radicaux sont encore trop ancrés au sein de la classe bourgeoise. Herriot met en place une politique de gauche pour satisfaire son électorat. Il crée un conseil national économique et social. Aristide Briand va se charger de la politique étrangère. Il essuie malgré tout un échec important sur sa politique laïque, à cause de l'opposition de l'église ; Herriot voulait à nouveau supprimer l'ambassade du Vatican, et le concordat de l'Alsace. Dès 1925, une division apparaît entre les radicaux et les socialistes, qui porte sur le remboursement de la dette nationale. C'est une crise d'endettement qui est due à la reconstruction après la guerre, mais aussi aux bons du trésor. De plus la monnaie est instable. Socialistes et radicaux sont en opposition sur la conception financière du remboursement de la dette. Les radicaux veulent appliquer la méthode libérale (laisser le commerce libre), tandis que les socialistes sont pour l'instauration d'un impôt sur le capital. Une autre solution donnée par la SFIO serait de transformer les bons du trésor en un emprunt plus long. Le gouvernement n'arrive pas à trouver de solution, au moment où le directeur général de la banque déclare qu'il n'y a plus de réserve d'or. Herriot est accusé d'avoir fait exploser la dette nationale, il est donc démis de ses fonctions. Six autres gouvernements du cartel des gauches vont se succéder en 15 mois. Cette instabilité de la gauche est causée par l’hostilité du milieu des affaires, qui renverse périodiquement le gouvernement.

Le bilan de la reconstruction

En 1933, la SFIO est devenue plus importante que le Parti communiste. Mais la SFIO est divisée entre plusieurs courants. Outre les conflits entre Léon Blum et les néo-socialistes (qui sont exclus en novembre 1933), d’autres courants co-existent :

  • Une importante tendance issue de la tradition du « guesdisme », la Bataille socialiste, située à la gauche du parti.
  • Un courant d'extrême gauche "L’Action socialiste" qui défend un front unique, une opposition à la défense nationale et une politique anti-impérialiste. Ils seront exclus en 1933, mais ils continueront d’exister en tant que "Comité d'action socialiste révolutionnaire".
  • Autre tendance, "la révolution constructive" est apparue dès 1930. On trouve des intellectuels comme Robert Marjolin ou Georges Albertini, ils sont avec les néo-socialistes. Ils partagent un bon nombre de préoccupations comme l'impatience devant la " tergiversation" de Blum, l'attention aux classes moyennes, la nécessité de l'intervention de l'Etat pour aider le secteur privé.
  • Un petit courant créé par des communistes anti-staliniens : Le Combat Marxiste. Ils se prononcent pour une « régénération marxiste-révolutionnaire » de la SFIO.

En 1935, la tendance « Gauche révolutionnaire » se crée, dirigée par Marceau Pivert. Elle regroupe les éléments d’extrême gauche non-trotskistes qui sont au sein de la SFIO. La tendance est exclue en 1938, et fonde le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP).

Du Front populaire à la Libération

Le Front Populaire

Article détaillé : Front populaire (France).

Le paysage des années 1930 est marqué par la montée du fascisme. Les intellectuels se réunissent en comités pour combattre le fascisme, comme le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, ou le Mouvement Amsterdam-Pleyel dans lequel on retrouve les écrivains Romain Rolland et Henri Barbusse qui sont proche des communistes. Ce qui précipite le déclenchement en France d’une lutte intense contre le fascisme, c'est l'évènement du 6 février 1934 où plusieurs ligues d'extrême droite essaient de rentrer dans le palais bourbon. La gauche voit en cette journée une tentative de renversement de la république. C'est pour cela que dans un premier temps, la gauche organise une contre manifestation le 8 février 1934. C'est à partir de ce moment-là que les divers courants de gauche vont s’unir.

Après le rapprochement dans la rue, il y a une alliance entre les partis : dès juillet 1934 la SFIO et le parti communiste mettent de coté leurs querelles pour gagner les élections de 1936. Le 27 juillet 1934, les socialistes et les communistes font un pacte d'unité et d'action. Mais cependant, les radicaux n’acceptent de s'allier avec les communistes qu'en mai 1935, la France signant un accord avec l'URSS. Le 14 juillet 1935, les radicaux signent le ralliement populaire, celui-ci est célébré comme un événement national.

En janvier 1936, les différents partis se mettent d'accord sur le fameux programme "pain, paix, liberté". Ce programme de Front Populaire permet de gagner les élections de 1936. Cette victoire électorale est accueillie durant les mois de mai et juin par de grandes grèves spontanées, avec plus de 2 millions de grévistes. C'est une grève de pression politique, avec des occupations d'usines.

Sous la pression des grèves, le Front Populaire procède à plusieurs réformes en faveur des travailleurs comme la semaine des 40 heures, l’instauration de deux semaines de congés payés, et une augmentation des salaires de 7 à 15%. Cependant malgré ces réformes populaires, la situation économique reste mauvaise, la production baisse. Dès septembre, la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, Blum est obligé de dévaluer le Franc et en même temps, il décide de faire une pause dans les réformes. En faisant cette pause, il perd la confiance des socialistes et des ouvriers.

La deuxième cause de son renversement est que le Front Populaire refuse d’intervenir pour aider militairement la République espagnole, qui est confrontée au coup d’Etat franquiste. Blum décide de ne pas s'engager dans cette guerre malgré lui. La troisième cause est les pressions antisémites de la part des journaux de l'extrême droite, car Léon Blum est juif. Daladier va aussi critiquer le gouvernement alors qu'il en fait lui-même partie. Le parti radical refuse les pleins pouvoirs à Léon Blum en juin 1937. C'est la fin du Front Populaire.

De la Résistance à la Libération

La Seconde Guerre mondiale allait diviser en deux la SFIO : ceux qui sont favorables au gouvernement de Vichy (Paul Faure, Charles Spinasse), généralement par un « pacifisme » extrême, et les autres, majoritaires, qui rejoignent les rangs de la Résistance (Pierre Brossolette, Amédée Dunois, Félix Gouin, Jean-Baptiste Lebas, Daniel Mayer, Guy Mollet, André Philip, Jean Pierre-Bloch, Christian Pineau, Pierre Viénot...).

Une partie des « paulfauristes » (partisans de Paul Faure) choisit la retraite et le silence, Paul Faure se tient à la retraite. Mais il y a une autre partie, une minorité qui participe à la presse "collaborationniste" et s'engage dans des organisations d'extrême droite dont le rassemblement populaire de Marcel Déat. Cependant, il y a peu de militants qui adhèrent à ce mouvement. Pendant tout le début de la période de l’occupation, les militants moyens ne font rien. Le réseau est affaiblit depuis août 1940, les conseils généraux sont suspendus et les conseils municipaux sont nommés par Vichy.

À partir d’août 1940, les premières tentatives de construire un parti clandestin prêt à l'action contre l'occupant sont l'œuvre de deux blumistes, Daniel Mayer et Henri Ribière. Une organisation est créée par Mayer en mars 1941 : le Comité d'action socialiste (CAS), qui compte 2 000 adhérents. Le CAS se renforce au cours de l'année 1942, et devient la SFIO reconstituée en mars-juin 1943. Le Populaire reparaît clandestinement à partir de 1942.

Certains, comme André Philip, rejoignent la France libre à Londres.

Le parti socialiste appelle les socialistes à rejoindre les mouvements de résistance existants, au nom de l'union nationale "tous les français peuvent et devraient se rassembler sur un travail commun". Les militants SFIO sont majoritaires à Libération-Nord, et créent le Réseau Brutus. Lorsque le Conseil national de la Résistance (CNR) est créé en 1943, la SFIO y est représentée en tant que telle.

La SFIO se reconstitue à la Libération. La dérive de certains collaborateurs a été pour certains jusqu'au fascisme. Ceux qui sont exclus de la SFIO sans être allés jusque là créent un Parti socialiste démocratique (autour de Paul Faure), qui a peu d'audience. Parmi ces 151 députés de la SFIO exclus, 96 furent frappés d'indignité nationale et donc, de dégradation nationale.

En 1945 la SFIO compte 336 000 adhérents, ce qui est inférieur au PCF qui compte dans ses rangs 791 373 adhérents.

Vers la transformation de la SFIO

La SFIO dans l'après guerre 1945-1947

La SFIO partage le gain des élections législatives de 1945 avec le PCF et le MRP, chacun recueillant environ 25% des suffrages. Dans cette situation particulière, aucun des 3 partis n’a la majorité à l'assemblée. Ils doivent donc composer un gouvernement commun, pour avoir une forte majorité au parlement. Cette période gouvernementale 1945-1947 est appelée "le tripartisme".

Le 20 janvier 1946, Charles de Gaulle démissionne de son poste de président du conseil. C'est à partir du 23 janvier 1946 que le tripartisme prend véritablement son ampleur. Dès le début de ce gouvernement, il y a déjà des tensions, qui portent sur la nouvelle constitution. Au sein du tripartisme deux tendances s'opposent :

  • PC et SFIO sont d'accord pour une seule assemblée forte et toute puissante.
  • le MRP veut une deuxième chambre et un président avec plus de pouvoir.

La majorité de gauche impose son projet mais il sera refusé par l'assemblée : il y aura deux chambres avec un vrai pouvoir. Le nouveau projet étant adopté, de nouvelles élections législative ont lieu : le PCF arrive en tête (28,2%), la SFIO perd du terrain avec 16,55% des suffrages. Un événement va surgir qui va mettre fin à la politique tripartite : c'est le discours de Bayeux du 16 juin 1946 où le MRP interprète le discours comme une mise en garde de de Gaulle sur les partis de gauche. Le MRP fidèle à de Gaulle, décide de se séparer du tripartisme. Ceci annonce la fin du tripartisme.

En 1947, c’est le socialiste Vincent Auriol qui est élu comme premier président de la Quatrième République.

La SFIO de Guy Mollet

Guy Mollet devient secrétaire général de la SFIO en 1946, et ce jusqu’en 1969. Entrés dans l’opposition en 1950, les socialistes reviennent au pouvoir en 1956 avec le gouvernement Guy Mollet. L’affaire du canal de Suez, la politique algérienne de Guy Mollet (poursuite de la guerre), le soutien à Charles de Gaulle en 1958, firent apparaître de nouvelles divisions et scissions : le Parti socialiste autonome (PSA) en 1958, puis le Parti socialiste unifié (PSU) en 1960.

En 1962, la SFIO a perdu 80 % de ses adhérents par rapport à la Libération, et la moitié de son électorat. La SFIO n'arrive plus à recruter dans les métiers techniques. Sa politique sur l'Algérie est largement désavouée par le reste de la Gauche, et par de larges couches de la jeunesse. À tous points de vue, la SFIO de Guy Mollet n'est plus qu'un squelette de la SFIO d'antan.

En 1964, il y a deux tendances, ceux qui veulent battre De Gaulle par le cadre institutionnel, et ceux qui veulent transformer la gauche non communiste en force d'appoint de « nouveaux managers ». C'est à nouveau un projet de rassemblement dans la SFIO d'un courant novateur où Mollet ne peut prendre le risque de désavouer frontalement Gaston Defferre. Le congrès de 1964 accorde l'investiture de ce projet. Pourtant les syndicats refusent de participer au soutien « horizon 80 », et le PSU fait de même. Le projet de Defferre n'aboutit pas et il retire sa candidature.
François Mitterrand, homme politique de centre-gauche qui n’appartient pas à la SFIO, a une conception différente. Il voit la nouvelle politique française en un affrontement bipolaire : une union de toute la gauche contre la droite gaulliste. C'est pour cela qu'il se présente pour les élections de 1965 comme candidat unique de la Gauche. La campagne est un franc succès : face à de Gaulle il obtient au premier tour 32,2 % des voix, et au second tour 45 %. Mitterrand fonde dans la foulée la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) qui regroupe la SFIO, le parti radical, la Convention des institutions républicaines et divers clubs.

En 1969, tous les alliés envisagés se dérobent et se présentent séparément. La SFIO se présente seule aux élections et ne recueille que 5 % des voix (candidature Defferre). Ces élections sont les dernières auxquelles se présente un parti sous l'appellation SFIO.

En 1969, sous l’impulsion d’Alain Savary, la SFIO fusionne avec l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche pour créer le Parti socialiste, lors du congrès d'Issy-les-Moulineaux en 1969.

Secrétaires généraux

Autres personnalités marquantes

Liste des congrès

  • 1905 : Congrès du Globe Premier Congrès national (aussi appelé Congrès de l'Unité ou Premier Congrès de Paris)
  • 1905 : Congrès de Chalon-sur-Saône Deuxième Congrès national
  • 1906 : Congrès de Limoges 3e Congrès national
  • 1907 : Congrès de Nancy 4e Congrès national
  • 1908 : Congrès de Toulouse 5e Congrès national
  • 1909 : Congrès de Saint-Etienne 6e Congrès national
  • 1910 : Congrès de Nîmes 7e Congrès national
  • 1910 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 7e Congrès national
  • 1911 : Congrès de Saint-Quentin 8e Congrès national
  • 1911 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 8e Congrès national
  • 1912 : Congrès de Lyon 9e Congrès national
  • 1912 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 9e Congrès national
  • 1913 : Congrès de Brest 10e Congrès national
  • 1914 : Congrès de Amiens 11e Congrès national
  • 1914 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 11e Congrès national
  • 1915 : Congrès de Paris 12e Congrès national
  • 1916 : Congrès de Paris 13e Congrès national
  • 1917 : Congrès de Bordeaux 14e Congrès national
  • 1918 : Congrès de Paris 15e Congrès national
  • 1918 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 15e Congrès national
  • 1919 : Congrès de Paris 16e Congrès national
  • 1920 : Congrès de Strasbourg 17e Congrès national
  • 1920 : Congrès de Tours 18e Congrès national (aussi appelé Congrès de la rupture)
  • 1921 : Congrès de Paris 19e Congrès national
  • 1923 : Congrès de Lille 20e Congrès national
  • 1924 : Congrès de Marseille 21e Congrès national
  • 1925 : Congrès de Grenoble 22e Congrès national
  • 1926 : Congrès de Clermont-Ferrand 23e Congrès national
  • 1927 : Congrès de Lyon 24e Congrès national
  • 1928 : Congrès de Toulouse 25e Congrès national
  • 1929 : Congrès de Nancy 26e Congrès national
  • 1930 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 26e Congrès national
  • 1930 : Congrès de Bordeaux 27e Congrès national
  • 1931 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 28e Congrès national
  • 1932 : Congrès de Paris 29e Congrès national
  • 1932 : Congrès national extraordinaire à Avignon Seconde Session du 29e Congrès national
  • 1933 : Congrès de Paris 30e Congrès national
  • 1934 : Congrès de Toulouse 31e Congrès national
  • 1935 : Congrès de Mulhouse 32e Congrès national
  • 1935 : Congrès national extraordinaire à Limoges Deuxième Session du 32e Congrès national
  • 1936 : Congrès national extraordinaire à Boulogne-Billancourt Troisième Session du 32e Congrès national
  • 1936 : Congrès de Paris 33e Congrès national (aussi appelé Congrès Huyghens en raison de la salle où il s'est tenu.)
  • 1937 : Congrès de Marseille 34e Congrès national
  • 1938 : Congrès de Royan 35e Congrès national
  • 1938 : Congrès national extraordinaire à Montrouge Seconde Session du 35e Congrès national
  • 1939 : Congrès de Nantes 36e Congrès national (aussi appelé Congrès du Champ de Mars en raison de la salle où il s'est tenu)
  • 1944 : Congrès national extraordinaire des cadres des fédérations socialistes reconstituées dans la Résistance, à Paris
  • 1944 : Congrès de Paris 37e Congrès national
  • 1946 : Congrès de Paris 38e Congrès national
  • 1947 : Congrès de Lyon 39e Congrès national
  • 1948 : Congrès de Paris 40e Congrès national
  • 1949 : Congrès de Paris 41e Congrès national
  • 1949 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 41e Congrès national
  • 1950 : Congrès de Paris 42e Congrès national
  • 1951 : Congrès de Paris 43e Congrès national
  • 1951 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 43e Congrès national
  • 1952 : Congrès de Montrouge 44e Congrès national
  • 1953 : Congrès de Asnières 45e Congrès national
  • 1953 : Congrès national extraordinaire à Puteaux Seconde Session du 45e Congrès national
  • 1954 : Congrès de Asnières 46e Congrès national
  • 1954 : Congrès national extraordinaire à Suresnes Deuxième Session du 46e Congrès national
  • 1955 : Congrès national extraordinaire à Puteaux Troisième Session du 46e Congrès national
  • 1955 : Congrès de Asnières 47e Congrès national
  • 1956 : Congrès de Lille 48e Congrès national
  • 1957 : Congrès de Toulouse 49e Congrès national
  • 1958 : Congrès de Issy-les-Moulineaux 50e Congrès national
  • 1959 : Congrès de Puteaux 51e Congrès national
  • 1960 : Congrès de Issy-les-Moulineaux 52e Congrès national
  • 1960 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 52e Congrès national
  • 1961 : Congrès de Issy-les-Moulineaux 53e Congrès national
  • 1962 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 53e Congrès national
  • 1963 : Congrès de Issy-les-Moulineaux 54e Congrès national
  • 1964 : Congrès national extraordinaire à Paris Seconde Session du 54e Congrès national
  • 1965 : Congrès de Clichy 55e Congrès national
  • 1965 : Congrès national extraordinaire à Paris Deuxième Session du 55e Congrès national
  • 1966 : Congrès national extraordinaire à Paris Troisième Session du 55e Congrès national
  • 1967 : Congrès de Suresnes 56e et dernier Congrès national
  • 1968 : Congrès national extraordinaire à Paris Deuxième Session du 56e Congrès national
  • 1968 : Congrès national extraordinaire à Puteaux Troisième Session du 56e Congrès national

Bibliographie

  • Alain Bergounioux et Roger Martelli, 1905 la création de la SFIO : unité et diversité des socialistes, fondation gabriel péri, 2006
  • Christiane Hurtig, De la SFIO au nouveau parti socialiste, Armand Colin, 1970
  • Jacques Kergoat, Histoire du parti socialiste, La Découverte, 1997
  • Serge Wolikow, Le Front populaire en France, Complexe, 1997

Références

  1. Parmi ces organisations communistes anti-staliniennes : le Cercle communiste démocratique, la Ligue communiste, L'Union communiste.

Voir aussi

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