- 3, 7-Dihydro-1, 3, 7-triméthyl-1H-purine-2, 6-dione
-
Caféine
Pour l’article homonyme, voir Caféine (album).Caféine
Structures 2D et 3D de la caféine Général Nom IUPAC 1,3,7-triméthyl-1H-purine-2,6(3H,7H)-dione Synonymes 1,3,7-triméthylxanthine
théine
guaranine
matéine
méthylthéobromine
méthylthéophyllineNo CAS No EINECS Code ATC N06
N02DrugBank PubChem ChEBI FEMA SMILES InChI Apparence sans odeur, en poudre critalline ou cristaux blancs[1] Propriétés chimiques Formule brute C8H10N4O2 [Isomères] Masse molaire 194,1906 g∙mol-1
C 49,48 %, H 5,19 %, N 28,85 %, O 16,48 %,pKa −0.13 à 1.22[2] Moment dipolaire 3.64 D Propriétés physiques T° fusion 227 à 228 °C (anhydre)
234 à 236,5 °C (monohydratée) [3]T° ébullition 178 °C (subl.)[1] Solubilité 21,7 g∙l-1 (eau,25 °C)
180 g∙l-1 (eau,80 °C)
670 g∙l-1 (eau,100 °C)Masse volumique 1,23 g∙cm-3 à 18 °C[3] T° d’auto-inflammation 550 °C [4] Thermochimie Cp 173 J∙mol-1∙K-1 à 24,9 °C [5] Précautions Directive 67/548/EEC[3]
XnPhrases R : 22, Phrases S : 2, Transport[4] 66 1544 NFPA 704[7] SGH[8] H302,
AttentionClassification du CIRC Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[6] Ingestion fatal en cas d'absorption en trop grande quantité Écotoxicologie DL50 192 mg/kg rat oral[9]
127 mg∙kg-1 souris oral
62 mg∙kg-1 souris i.v.
242 mg∙kg-1 souris s.c.
168 mg∙kg-1 souris i.p.[10]LogP -0.07 [1] Caractère psychotrope Catégorie stimulant Mode de consommation ingestion Autres dénominations café, thé, guaraná Composés apparentés Autres composés Paraxanthine, Théobromine, Théophylline, Xanthine Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. La caféine est un alcaloïde de la famille des méthylxanthines, présent dans de nombreux aliments, qui agit comme stimulant psychotrope et comme léger diurétique. La caféine a été découverte en 1819 par le chimiste allemand Friedrich Ferdinand Runge. Il la nomma « kaffein » en tant que composé chimique du café, qui en français devint caféine.
La caféine se retrouve en quantités variables dans les graines, les feuilles et les fruits de différentes plantes où elle agit comme pesticide naturel, paralysant ou tuant les insectes qui s'en nourrissent. Elle est le plus couramment consommée dans des infusions extraites de la graine du caféier et des feuilles du théier, de même que dans plusieurs aliments et boissons contenant des produits dérivés de la noix de Kola. Parmi les autres sources, on trouve les feuilles de yerba maté et les graines de guaraná. La caféine est ainsi un des composés contenus dans les complexes chimiques insolubles que sont la guaranine, la matéine et la théine, découverts respectivement dans la graine de guaraná, la feuille de yerba maté et de théier.
Chez l'homme, la caféine agit comme stimulant du système nerveux central et du système cardio-vasculaire, diminuant la somnolence et augmentant l'attention temporairement. Des boissons contenant de la caféine telles que le café, le thé, certains sodas et certaines boissons énergisantes sont très populaires. De fait, la caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde, mais elle est légale à la différence d'autres substances psychoactives. En Amérique du Nord, 90 % des adultes consomment de la caféine quotidiennement. La Food and Drug Administration liste la caféine parmi les « substances alimentaires à buts multiples généralement reconnues comme sans danger ».
Provenance
On trouve de la caféine dans différentes espèces de plantes où elle jouerait le rôle de pesticide naturel, en particulier dans les plantules dont le feuillage est en cours de développement et qui n'ont pas encore mis en place de mécanisme de protection[11] ; la caféine entraîne la paralysie voire la mort de certains insectes qui se nourrissent de la plante[12]. De hautes teneurs en caféine sont mesurées dans le sol autour des plantules de caféier ; la caféine agirait donc également comme inhibiteur de la germination et de la croissance des jeunes plants de caféier voisins, augmentant ainsi les chances de survie de la plantule par élimination de la concurrence[13].
Les produits naturels contenant de la caféine les plus utilisés sont le café, le thé et dans une moindre mesure le cacao[14]. Le maté et le guaraná sont d'autres sources de caféine, moins couramment utilisées[15], qu'on utilise parfois dans des préparations à base de thé ou des boissons énergisantes. Deux des synonymes de la caféine, la matéine et la guaranine sont d'ailleurs dérivés du nom de ces plantes[16],[17]. Les complexes chimiques insolubles que sont la théine, la matéine et la guaranine contiennent en plus de la caféine d'autres alcaloïdes tels que la théophylline et la théobromine, des stimulants cardiaques, et souvent d'autres composés comme des polyphénols qui peuvent former des complexes insolubles avec la caféine[18]. Certains inconditionnels du maté prétendent que la matéine est un stéréoisomère de la caféine et qu'il s'agirait ainsi de deux substances différentes[15]. Ceci est cependant erroné car la caféine est une molécule achirale et de ce fait ne peut avoir ni énantiomères ni stéréoisomères. Les disparités constatées expérimentalement entre les différentes sources naturelles de caféine pourraient être dues au fait que la caféine extraite de ces plantes contient également des proportions très variables d'autres xanthines alcaloïdes, dont la théophylline et la théobromine, des stimulants cardiaques, et d'autres substances telles que des polyphénols qui forment des complexes insolubles avec la caféine[18].
À l'échelle mondiale, la première source de caféine est le « grain » de café (en fait la graine du caféier) à partir duquel le café est infusé. La teneur en caféine du café varie fortement et dépend du type de grain de café et de la méthode de préparation[19] ; même les graines issues d'un pied donné peuvent présenter des différences de concentration. La quantité contenue dans une portion de café varie d'environ 40 milligrammes pour un expresso (30 millilitres) de la variété arabica, à environ 100 mg pour une tasse (120 ml) de café filtré. Le café très torréfié présente généralement moins de caféine que celui qui l'est moins car la torréfaction diminue la teneur en caféine de la graine[20],[21]. Le café arabica contient normalement moins de caféine que le robusta[19]. Le café contient aussi des traces de théophylline mais pas de théobromine.
Le thé est une autre source de caféine, mais son effet sur l'homme est plus doux et plus progressif que celle provenant du café. Cette différence s'explique essentiellement par le fait que le thé contient une grande quantité de tanins qui ralentissent l'assimilation de la caféine. De plus bien que le thé contienne plus de caféine que le café à poids égal, une portion habituelle en contient beaucoup moins car le thé est normalement bien plus faiblement infusé. À côté de l'intensité de l'infusion, le type de thé, les conditions de croissance, les procédés de transformation et d'autres variables influent également sur la teneur en caféine. Il n'y pas de relation entre la couleur d'un thé et sa teneur en caféine[22]. Ainsi des thés tels que le pâle thé vert japonais gyokuro, contiennent bien plus de caféine que d'autres thés plus foncés tels que le lapsang souchong qui en contient très peu. Le thé contient une faible quantité de théobromine et une teneur en théophylline légèrement supérieure au café.
La caféine est aussi un ingrédient commun à certains sodas tels que le Coca-Cola, où ses propriétés stimulantes remplacent les extraits de feuilles de coca et de noix de kola utilisées originellement pour sa préparation. Ces sodas contiennent généralement entre 10 et 50 mg de caféine par portion. En comparaison, une boisson énergisante comme le Red Bull dépasse les 80 mg de caféine par portion. La caféine contenue dans ces boissons provient des ingrédients utilisés ou est ajoutée comme additif ; elle est alors obtenue par décaféination d'un produit naturel ou par synthèse chimique. Le guaraná, un ingrédient typique des boissons énergisantes, contient une grande quantité de caféine et de faibles teneurs en théobromine et théophylline[23].
Le chocolat, dérivé du cacao, contient une faible quantité de caféine. Le léger effet stimulant du chocolat est semble-t-il dû autant à la combinaison de théobromine et de théophylline qu'à la caféine[24]. Cependant le chocolat contient trop peu de ces composés pour entraîner un effet comparable au café à portion égale. Une barre de chocolat au lait de 28 g contient ainsi à peu près autant de caféine qu'une tasse de café décaféiné.
Ces dernières années, plusieurs fabricants ont commencé à ajouter de la caféine dans des produits de bain tels que le shampooing ou le savon, prétendant que la caféine peut être absorbée via la peau[25]. Cependant l'efficacité de tels produits n'a pas été démontrée et il est peu vraisemblable qu'ils aient un effet stimulant sur le système nerveux central, car la caféine est difficilement absorbée à travers la peau[26].
Des fabricants commercialisent des comprimés de caféine, affirmant qu'utiliser de la caféine de qualité pharmaceutique améliore la vigilance. Ceci a été démenti par une étude qui montre que la caféine, qu'elle soit en comprimé ou non, diminue la fatigue et augmente l'attention aussi efficacement[27]. Ces comprimés sont généralement utilisés par des étudiants préparant leurs examens ou par des personnes travaillant ou conduisant pendant de longues heures[28].
Teneur en caféine de différents produits végétaux Produit végétal % de caféine du poids sec Graine d'arabica (Coffea arabica) 1,1[29] Graine de robusta (Coffea canephora) 2,2[29] Fève de cacao (Theobroma cacao) 0,1 à 0,4[30] Graine de Guaraná (Paullinia cupana) 2 à 4,5[31] Noix de kola (Cola acuminata) 1 à 3,5[32] Feuille de thé (Camellia sinensis) 2,5 à 5[33] Feuille de maté (Ilex paraguariensis) 0,3 à 1,7[34] Teneur en caféine de différents aliments et boissons[35],[36] Produit Portion Caféine par portion (mg) Caféine par litre (mg) Chocolat noir 1 barre (43 g ; 1,5 oz) 31 - Chocolat au lait 1 barre (43 g ; 1,5 oz) 10 - Chocolat chaud 207 ml (7 U.S. fl oz) 52 250[29] Café moulu 207 ml (7 U.S. fl oz) 80–135 386–652 Café filtre 207 ml (7 U.S. fl oz) 115–175 555–845 Café décaféiné 207 ml (7 U.S. fl oz) 5 24 Café expresso 44–60 ml (1,5-2 U.S. fl oz) 100 1691–2254 Thé vert ou Thé noir[37] 177 ml (6 U.S. fl oz) 30-53 169 Coca-Cola Classic 355 ml (12 U.S. fl oz) 34 96 Red Bull 250 ml (8,2 U.S. fl oz) 80 320 Histoire
Les hommes consomment de la caféine depuis l'Âge de la pierre[38]. Les premiers peuples ont découvert que mâcher les graines, l'écorce ou les racines de certaines plantes avaient pour effets de diminuer la fatigue, stimuler la vigilance et améliorer l'humeur. C'est seulement bien plus tard qu'il fut découvert qu'on pouvait augmenter l'effet de la caféine en faisant tremper ces plantes dans l'eau chaude. Beaucoup de cultures ont des légendes qui attribuent la découverte de telles plantes à des gens vivant il y a des milliers d'années.
D'après une légende chinoise populaire , l'empereur de Chine Shennong, qui a régné il y a environ 3000 av. J.-C., a accidentellement découvert que quand des feuilles étaient plongées dans de l'eau bouillante, une boisson caféinée, parfumée et reconstituante en résultait[39],[40],[41]. La première référence au café dans la littérature apparaîtrait dans les écrits du médecin perse al-Razi, datés du IXe siècle. À cette époque, les grains de café n'étaient disponibles que dans leur région d'origine, l'Éthiopie. Une légende populaire attribue sa découverte à un gardien de chèvre nommé Kaldi, qui observa que ses chèvres devenaient euphoriques et restaient éveillées la nuit après avoir brouté des caféiers. Essayant à son tour les baies que les chèvres avaient consommées, il ressentit la même vitalité. En 1587, Malaye Jaziri retrace dans un ouvrage l'histoire et les controverses sur le café, intitulé « Undat al safwa fi hill al-qahwa ». Jaziri y relate qu'un cheikh, Jamal-al-Din al-Dhabhani, mufti d'Aden, fut le premier à adopter l'usage du café en 1454, et qu'au 15ème siècle, les Soufis du Yémen utilisaient couramment du café pour rester éveillés pendant les prières.
Vers la fin du XVIe siècle, l'utilisation du café était rapportée par un européen habitant l'Égypte et c'est à cette époque que son usage se généralisa au Moyen-Orient. L'apparition du café comme boisson en Europe, où il fut d'abord connu en tant que « vin arabe » date du XVIIe siècle. Durant cette période des cafés ont été créés, les premiers étant ouverts à Constantinople et Venise. En Grande-Bretagne, les premiers cafés ont été ouverts à Londres en 1652, sur la St Michael's Alley. En France la première « maison de café » est ouverte en 1671 à Marseille, port doté de liaisons régulières avec l'Orient, puis le phénomène s'étend rapidement à Paris où on compte en 1723, selon le Dictionnaire du Commerce, 380 cafés « ouverts à la causerie ». Les cafés sont rapidement devenus populaires dans l'ensemble de l'Europe de l'Ouest et jouèrent un rôle important dans les relations sociales du XVIIe et du XVIIIe siècle[42][43].
L'usage de la noix de kola tout comme le grain de café et la feuille de thé, semble avoir des origines anciennes. Elle est mastiquée dans de nombreuses cultures d'Afrique de l'Ouest, individuellement ou lors de rassemblements sociaux, pour redonner de la vitalité et pour soulager la faim. En 1911, la kola a été l'objet d'une des premières menaces de santé publique documentée. Le gouvernement des États-Unis avait alors saisit 40 barils et 20 fûts de sirop de Coca-Cola à Chattanooga, dans le Tennessee, sur le motif que la caféine de cette boisson était « dangereuse pour la santé »[44]. Le 13 mars 1911, le gouvernement intenta un procès à Coca-Cola (« The United States v. Forty Barrels and Twenty Kegs of Coca-Cola ») afin d'obliger la compagnie à enlever la caféine de ses formules, usant d'arguments tels que l'excès de Coca-Cola dans une école de filles avait entraîné des « caprices nocturnes, violations de règles et même immoralités ». Bien que le juge rendit un verdict en faveur de Coca-Cola, deux lois furent introduites à la chambre des représentants en 1912 pour amender la Pure Food and Drug Act, en ajoutant la caféine à la liste des substances « nuisibles » et « addictives » qui doivent être mentionnées sur l'étiquette d'un produit.
Les premières preuves de l'utilisation de cacao sont des résidus trouvés dans un pot maya daté de 600 av. J.-C. Dans le Nouveau Monde, le chocolat était consommé dans une boisson amère et épicée appelée xocoatl, souvent assaisonnée avec de la vanille, du piment et du roucou. Le xocoatl était reconnu pour combattre la fatigue, une croyance qui est probablement due à sa teneur en théobromine et caféine. Le chocolat était une denrée de luxe importante dans l'ensemble de la Mésoamérique précolombienne et les fèves de cacao étaient souvent utilisées comme devise. Le xocoatl a été introduit en Europe par les Espagnols et devient une boisson populaire vers 1700.
Les feuilles et les tiges du yaupon (Ilex vomitoria) étaient utilisées par les amérindiens pour infuser un thé appelé asi ou boisson noire, dont il a été démontré par des archéologues qu'il en était déjà fait usage au cours de l'Antiquité. Le principe actif de cette boisson est la caféine, et malgré le nom latin de la plante, elle n'a pas d'action émétique. Elle fut souvent utilisée par les colons comme substitut au thé ou au café sous l'appellation cassina ou cacina en espagnol, yaupon en anglais ou apalachine en français[45].
Découverte et synthèse
En 1819, le chimiste allemand Friedrich Ferdinand Runge a isolé pour la première fois de la caféine relativement pure. Il la nomma « kaffein » en tant que composé chimique du café, qui en français devint caféine[46]. Il effectua ce travail à la demande de Johann Wolfgang von Goethe[47]. Elle est décrite en 1821 par Pierre Joseph Pelletier et Pierre Jean Robiquet. En 1827, Oudry a isolé la théine du thé dont Gerardus Mulder et Jobat ont montré, en 1838, qu'il s'agit de la même substance que la caféine[47]. La structure de la caféine a été élucidée vers la fin du XIXe siècle par Hermann Emil Fischer qui a été également le premier à en réussir la synthèse totale[48]. Fischer sera d'ailleurs récompensé par le Prix Nobel de chimie de 1902 en partie pour ce travail. Le caractère aromatique de la caféine est dû au fait que les atomes d'azote y sont essentiellement plans (dans l'orbitale d'hybridation sp2). La caféine n'est généralement pas synthétisée car elle est déjà disponible en grande quantité en tant que sous-produit de la décaféination[49]. On peut cependant la synthétiser à partir de la diméthylurée et de l'acide malonique[50].
Propriétés physico-chimiques
La caféine — C8H10N4O2, ou 1,3,7-triméthylxanthine ou encore 1,3,7-trimethyl-1H-purine-2,6-dione — est une molécule de la famille des méthylxanthines, qui comprend également la théophylline et la théobromine. Sous sa forme pure, elle consiste en une poudre blanche d'un goût extrêmement amer. La caféine est modérément soluble dans l'eau et les solvants organiques. À haute température, la solubilité de la caféine dans l'eau augmente. La caféine, stable dans les milieux relativement acide et basique, est une base faible et peut réagir avec des acides pour donner des sels. Cependant dans une solution aqueuse normale, elle n'est pas ionisée. Dissoute, elle peut être présente sous forme de dimères ainsi que de polymères. La caféine est une substance absorbant dans l'UV avec un maximum à la longueur d'onde de 274 nm.
Consommation
La consommation mondiale de caféine a été estimée à 120 000 tonnes par an[51], ce qui en fait la substance psychoactive la plus répandue et la plus consommée au monde[52]. Ce chiffre équivaut à une boisson caféinée par jour pour chaque habitant de la planète. En Amérique du Nord, 90% des adultes consomment de la caféine quotidiennement[53]. Les pays où l'on consomme le plus de caféine par habitant sont indiqués dans l'histogramme ci-contre. Les valeurs des deux principales sources de caféine, le café et le thé y sont indiquées. Notons qu'une troisième source de caféine, particulièrement importante et en constante augmentation, n'est pas représentée dans ce graphique, il s'agit des boissons gazeuses. L'apport de caféine du cacao ne dépasse pas 15 mg/jour/habitant pour le Danemark, premier consommateur, et est négligé ici. L'Argentine et le Paraguay sont les deux principaux consommateurs de maté, soit un apport en caféine de 100 et 50 mg/jour/hab (respectivement), non représenté ici. L'évolution de la consommation des trois principales sources de caféine aux États-Unis est présentée dans le graphique ci-dessous.
Pharmacologie
La caféine, qui est un stimulant du système nerveux central et du métabolisme[54], est utilisée dans un but à la fois récréatif et médical pour réduire la fatigue physique et restaurer la vigilance quand une faiblesse ou une somnolence inhabituelle se produit. La caféine stimule le système nerveux central au niveau du cerveau, il en résulte une vigilance accrue, un flot de pensées plus claires et rapides, une augmentation de la concentration et une coordination générale du corps améliorée[27]. Une fois dans le corps, elle a une chimie complexe et agit au travers des différents mécanismes décrits ci-dessous.
Pharmacocinétique
La caféine est très rapidement et intégralement absorbée par le tube digestif, et parvient au cerveau dès la 5e minute suivant l’ingestion. Dans un étude[55], chez 75 % des volontaires, une dose de 175 mg de caféine est absorbée par l'estomac après un quart d’heure. Le pic plasmatique est atteint au bout d’une heure.
La caféine diffuse rapidement dans le milieu extra-vasculaire. Elle n’est que faiblement liée aux protéines circulantes du plasma (environ 15 %). Elle passe la barrière hémato-encéphalique grâce à sa ressemblance à l’adénosine. Sa concentration dans le liquide céphalo-rachidien est égale à celle du plasma.
Son passage dans le lait maternel est également important, sa concentration y est égale à 50 % de la concentration plasmatique de la mère. Chez l’adulte, la caféine est presque complètement métabolisée au niveau hépatique par oxydation, déméthylation et acétylation.
La caféine ne peut être détectée dans l’organisme plus de 24 h après la dernière prise de caféine, que ce soit par analyse globulaire du sang ou par examen chimique de l’urine.
Métabolisme et demi-vie
La caféine du café ou d'autres boissons est absorbée au niveau de l'estomac et de l'intestin grêle, puis redistribuée via la circulation sanguine dans tous les tissus du corps[56]. Elle est éliminée selon une cinétique du premier ordre[57]. La caféine peut aussi être absorbée rectalement, c'est le cas des suppositoires à base de tartrate d'ergotamine et de caféine pour le soulagement des migraines[58] ou de chlorobutanol et de caféine pour le traitement de l'hyperémèse (nausées et vomissements incoercibles de la grossesse)[59].
La demi-vie de la caféine - la durée nécessaire au corps pour éliminer la moitié de la quantité initiale de caféine - varie fortement suivant les individus en fonction de facteurs tels que l'âge, le fait d'être enceinte ou non, la présence d'autres médicaments concurrents ou le niveau d'activité dans le foie des enzymes nécessaires au métabolisme de la caféine. Chez des adultes en bonne santé, la demi-vie de la caféine est approximativement de 3-4 heures. Chez les femmes prenant des contraceptifs oraux, cette durée augmente à 5-10 heures[60] et chez celles enceintes la demi-vie est d'environ 9-11 heures[61]. La caféine peut s'accumuler chez les individus atteints d'une hépatopathie sévère, la demi-vie pouvant aller jusqu'à 96 heures[27]. Chez les nourrissons et les jeunes enfants, la demi-vie peut être plus longue que chez les adultes ; chez les nouveau-nés, elle peut aller jusqu'à 30 heures. D'autres facteurs tels que le fait de fumer peut diminuer la demi-vie de la caféine[62].
La caféine est métabolisée dans le foie par le système enzymatique cytochrome p450 (spécialement, l'isoenzyme 1A2) en trois isomères de la diméthylxanthine[63], chacun de ces métabolites a ses propres effets sur le corps :
- La paraxanthine (84 %) : augmente la lipolyse, entraînant des concentrations élevées de glycérol et d'acides gras dans le plasma sanguin.
- La théobromine (12 %) : dilate les vaisseaux sanguins et augmente le volume d'urine (diurèse). La théobromine est aussi le principal alcaloïde du cacao et donc du chocolat.
- La théophylline (4 %) : relaxe les muscles lisses des bronches et est utilisée pour traiter l'asthme. La dose thérapeutique de la théophylline représente cependant plusieurs fois les concentrations atteintes lors du métabolisme de la caféine.
Chacun de ces métabolites est à son tour métabolisé puis excrété dans les urines.
Mode d'action
Comme l'alcool et la nicotine, la caféine traverse facilement la barrière hémato-encéphalique qui sépare la circulation sanguine du cerveau du reste du corps. Une fois dans le cerveau, elle agit principalement comme antagoniste des récepteurs à adénosine[64], c'est-à-dire en les bloquant. En effet la molécule de caféine, qui a une structure similaire à l'adénosine, peut se fixer aux récepteurs à adénosine se trouvant à la surface des cellules sans les activer. La caféine agit donc comme un inhibiteur compétitif.
L'adénosine est présente dans l'ensemble du corps, elle y joue en effet un rôle dans le métabolisme énergétique de l'ATP, mais elle a des fonctions spéciales au niveau du cerveau. Les concentrations d'adénosine dans le cerveau sont augmentées par différents types de stress métaboliques (dont l'anoxie et l'ischémie) et permettent de protéger le cerveau en supprimant l'activité neuronale et en augmentant la circulation sanguine[65]. Ainsi la caféine, en neutralisant l'adénosine, a globalement un effet désinhibiteur sur l'activité cérébrale. Cependant, le mécanisme précis par lequel ces effets se traduisent en une augmentation de la vigilance et de l'éveil est méconnu.
L'antagonisme de l'adénosine par la caféine provoque l'augmentation de l'activité nerveuse avec la libération d'adrénaline et augmentation des niveaux de dopamine. L'adrénaline est une hormone qui cause plusieurs effets tels que l'augmentation du rythme cardiaque (chronotrope positif), de la contractilité du cœur (inotrope positif), de la pression artérielle, de l'apport de sang aux muscles, la diminution de l'apport de sang aux autres organes (excepté le cerveau) et la libération de glucose par le foie, par néoglucogenèse par exemple. Quant à la dopamine, c'est un neurotransmetteur. La modulation de sa concentration a des répercutions importantes : par exemple les effets des amphétamines sont dues à l'augmentation de l'activité de la dopamine.
Certains des effets secondaires de la caféine sont probablement causés par des mécanismes non liés à l'adénosine. La caféine est connue pour être un inhibiteur compétitif de l'enzyme AMPc-Phosphodiestérase (AMPc-PDE) qui convertit l'AMP cyclique (AMPc) des cellules en sa forme non cyclique inactive, entraînant ainsi une accumulation d'AMPc dans les cellules. L'AMP cyclique participe à l'activation de la protéine kinase A (PKA) qui débute la phosphorylation d'enzymes spécifiques utilisées dans la synthèse du glucose. En bloquant son élimination, la caféine intensifie et prolonge les effets de l'adrénaline et de médicaments adrénaline-like tels que l'amphétamine, la méthamphétamine ou le méthylphénidate. Une augmentation des concentrations d'AMPc dans les cellules de l'épithélium stomacal entraîne une augmentation de l'activation de la protéine kinase A (PKA) qui à son tour augmente l'activation de l'ATPase H+/K+, ce qui provoque finalement une augmentation de la sécrétion d'acide gastrique des cellules.
Les métabolites de la caféine contribuent aussi aux effets de la caféine. La paraxanthine est responsable de l'augmentation de la lipolyse qui libère du glycérol et des acides gras dans le sang pour être utilisés comme source d'énergie par les muscles. La théobromine est un vasodilatateur qui augmente le flux d'oxygène et de nutriments dans le cerveau et les muscles. La théophylline relâche les muscles lisses et affecte principalement le rythme et le bon fonctionnement cardiaque[66].
Principaux effets de la caféine
De façon générale, la caféine est un stimulant et un psychostimulant.
- Stimulation physique : sur le système cardiovasculaire, la caféine entraîne une accélération du rythme cardiaque et une vasoconstriction. Elle présente également des effets au niveau du système respiratoire et gastro-intestinal. De plus, elle agit au niveau des muscles squelettiques, du flux sanguin rénal, de la glycogénolyse et de la lipolyse.
Il y a amélioration des performances physiques et augmentation de la diurèse.
- Psychostimulation et symptômes de sevrage : la caféine peut provoquer une certaine amélioration de l'humeur, du niveau d'éveil et des performances intellectuelles. En contrepartie, l'arrêt de la consommation habituelle ou un simple oubli de prise cause souvent des symptômes de sevrage : fatigue, maux de tête, voire état dépressif. Du fait de ces symptômes de sevrage, il semble que les effets réels de psychostimulation de la caféine aient été parfois surévalués par la recherche. Ceci viendrait du fait que dans certaines études, l'état psychique dégradé lors de l'arrêt de la consommation de caféine (sevrage et manque) a été considéré comme l'état d'une personne ne consommant pas habituellement de café. L'amélioration par la disparition des effets de sevrage consécutive à un apport a alors pu être interprétée comme étant un effet bénéfique de la caféine[67].
Cas d'une prise modérée
La quantité minimale à partir de laquelle la caféine produit des effets varie selon les individus en fonction leur corpulence et de leur degré de tolérance à la caféine. Les premiers effets se font sentir moins d'une heure après l'ingestion et les effets d'une faible dose disparaissent au bout de trois ou quatre heures[27]. La consommation de caféine n'élimine pas le besoin de dormir, elle ne fait que diminuer temporairement la sensation d'être fatigué.
La caféine a un effet ergogène puissant, augmentant la capacité de travail mental et physique. Une étude réalisée en 1979 a montré que des sujets qui avaient consommé de la caféine parcouraient à vélo, pendant une durée de deux heures, une distance supérieure de 7 % par rapport aux sujets témoins[69]. Certaines études ont produit des résultats bien plus spectaculaires ; une étude sur des coureurs entraînés a montré que pour une dose de 9 mg de caféine par kg de poids corporel, une augmentation de 44 % de l'endurance en course à pied, de même qu'une augmentation de 51 % de l'endurance à vélo[70]. D'autres études ont rapporté des effets similaires. Une étude a ainsi montré que chez des cyclistes s'exerçant sur des circuits nécessitant un travail intense, une concentration de 5,5 mg de caféine par kg de poids corporel augmente la durée de l'effort de 29 %[71].
La caféine relâche le sphincter anal interne et de ce fait doit être évitée par les personnes souffrant d'incontinence fécale[72]. Elle possède également une action diurétique[73].
La caféine peut augmenter l'efficacité de certains médicaments. La caféine améliore ainsi l'efficacité des médicaments soulageant les maux de têtes de 40 % et aide l'organisme à absorber ces substances plus rapidement, diminuant plus vite la douleur[74]. De ce fait de nombreux médicaments contre les maux de têtes vendus sans ordonnance contiennent de la caféine. Elle est également utilisée avec l'ergotamine dans le traitement des migraines et des algies vasculaires de la face, de même que pour surmonter les somnolences dues aux antihistaminiques.
Alors que relativement sans danger pour l'homme, la caféine est considérablement plus toxique pour d'autres animaux tels que les chiens, les chevaux et les perroquets du fait de leur capacité bien plus limitée à métaboliser ce composé. Chez les araignées notamment, la caféine a un effet beaucoup plus significatif que d'autres composés actifs[75].
Accoutumance, addiction et sevrage
Comme la caféine est principalement un antagoniste des récepteurs du neurotransmetteur adénosine dans le système nerveux central, l'organisme des personnes qui consomment régulièrement de la caféine s'adapte à la présence continuelle de cette substance en augmentant substantiellement le nombre de récepteurs de l'adénosine du système nerveux central. Cette augmentation du nombre de récepteurs à adénosine rend l'organisme bien plus sensible à l'adénosine, avec deux conséquences principales[76]. Tout d'abord, pour une même dose, les effets stimulants de la caféine sont significativement réduits, c'est le phénomène d'accoutumance. Ensuite, comme ces réponses adaptatives à la caféine rendent les individus bien plus sensibles à l'adénosine, une réduction de la prise de caféine va augmenter les effets physiologiques de l'adénosine, entraînant des symptômes de sevrages importuns[76].
D'autres recherches contestent l'idée que la régulation des récepteurs à adénosine est responsable de l'accoutumance aux effets stimulants de la caféine, notant entre autres que cette tolérance est insurmontable pour des doses plus élevées de caféine (cela devrait être surmontable si l'accoutumance était due à une augmentation des récepteurs) et que l'augmentation du nombre de récepteurs à adénosine est modeste et n'explique pas la forte accoutumance à la caféine qui se produit[77].
L'accoutumance à la caféine se développe très rapidement, spécialement parmi les consommateurs de cafés serrés et de boissons énergisantes. L'accoutumance complète aux effets de la caféine apparaît après la consommation de 400 mg de caféine trois fois par jour pendant sept jours. L'accoutumance complète aux effets subjectifs de la caféine se produit après la consommation de 300 mg de caféine trois fois par jour pendant 18 jours et probablement plus tôt[78]. Dans une autre expérience, L'accoutumance complète à la caféine a été observée chez des sujets consommant des doses de 750-1 200 mg par jour, tandis qu'une accoutumance incomplète a été observée chez ceux qui consomment des doses de caféine dans la moyenne[79].
La consommation continue de caféine finit par faire apparaître une addiction liée à l'excès de récepteurs à l'adénosine et au manque de récepteurs à la dopamine. Elle a atteint plusieurs écrivains célèbres comme Honoré de Balzac[80].
Comme l'adénosine sert en partie à réguler la pression sanguine en provoquant la vasodilatation, les effets accrus de l'adénosine dus au sevrage à la caféine entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins de la tête, y occasionnant un excès de sang et pouvant générer des céphalées et des nausées. La diminution de la pression artérielle peut générer d'autres symptômes comme la bradycardie. Une activité catécholaminergique réduite peut causer des sensations de fatigue et de somnolence. Une diminution de la concentration en sérotonine quand la consommation de caféine s'arrête peut engendrer anxiété, irritabilité, incapacité à se concentrer et diminution de la motivation pour commencer ou terminer des tâches quotidiennes ; dans les cas extrêmes, elle peut entraîner une légère dépression[81]. Le manque de récepteurs à la dopamine peut générer une sorte d'état dépressif et une nette diminution des performances cérébrales ; c'est pourquoi on recommande toujours un sevrage progressif étalé sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cependant, contrairement à d'autres stimulants du système nerveux central, la caféine n'agit pas directement sur le noyau accumbens, responsable de l'addiction psychologique.
Les symptômes de sevrage - pouvant inclure céphalée, irritabilité, incapacité à se concentrer, somnolence, insomnie et douleurs à l'estomac, au haut du corps et aux articulations[82] - peuvent apparaître entre 12 et 24 heures après l'arrêt de la prise de caféine, le pic étant atteint vers 48 heures. Ils durent généralement de un à cinq jours, le temps nécessaire pour que les récepteurs à adénosine du cerveau reviennent à des niveaux « normaux ». Des analgésiques tels que l'aspirine peuvent soulager ces symptômes, tout comme une faible dose de caféine[83]. Le plus efficace étant la combinaison d'un analgésique et d'une petite quantité de caféine.
Surconsommation
La consommation de caféine en grande quantité pendant une durée prolongée peut conduire à une intoxication connue sous le nom de caféisme[84],[85]. Le caféisme combine généralement une dépendance à la caféine avec un grand nombre d'états physiques et mentaux désagréables dont l'anxiété, l'irritabilité, les tremblements, la fasciculation (hyperréflexie), l'insomnie, les céphalées, l'alcalose respiratoire et les palpitations cardiaques[86],[87]. De plus, la caféine augmentant la production d'acide gastrique, une forte consommation prolongée peut conduire à des ulcères gastro-duodénaux, des œsophagites érosives et des reflux gastro-œsophagiens[88].
Il y a quatre troubles psychiatriques induits par la caféine reconnus par le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 4e édition : intoxication à la caféine, trouble de l'anxiété induit par la caféine, trouble du sommeil induit par la caféine et troubles liés à la caféine non spécifiés.
Intoxication
La caféine est classée dans la catégorie des substances moyennement toxiques. La Food and Drug Administration la liste parmi les « substances alimentaires à buts multiples généralement reconnues comme sans danger »[89].
L'intoxication aigüe à la caféine intervient habituellement pour des doses supérieures à 300 milligrammes, qui varient en fonction du poids corporel et du niveau de tolérance à la caféine. Elle peut entraîner un état de surstimulation du système nerveux central appelé intoxication à la caféine[90]. Les symptômes d'une intoxication à la caféine sont différents de ceux observés pour les overdoses d'autres stimulants. Ils peuvent inclure anxiété, excitation, insomnie, flushing cutané (rougeur de la face), diurèse, troubles gastro-intestinaux, contraction involontaire, flot de pensées et de paroles incohérentes, irritabilité, arythmie cardiaque, tachycardie et agitation psychomotrice[87]. Dans le cas d'overdoses plus importantes, manie, dépression, erreurs de jugement, désorientation, désinhibition, délire, hallucination, psychose et rhabdomyolyse (destruction de cellules musculaires) peuvent se produire[91],[92]. Il est recommandé de ne pas dépasser une consommation quotidienne de caféine (toutes sources) de 600 mg/jour, ce qui équivaut à environ 6 tasses de café ou deux à trois litres de thé par jour. Pour les femmes enceintes, il est recommandé de limiter la consommation quotidienne à un maximum de 300 mg[93].
Dans le cas d'overdoses extrêmes, la mort peut survenir. La dose létale 50 (LD50) chez le rat est de 192 mg par kg[9]. La LD50 de la caféine chez l'humain, qui dépend du poids et de la sensibilité individuelle, est estimée à environ 150 à 200 mg par kg de poids corporel, soit pour un adulte normal approximativement 80 à 100 tasses de café, prises en un temps limité qui va dépendre de la demie-vie. Atteindre une telle dose létale avec un café ordinaire est extrêmement difficile, cependant des cas de mort par overdose de caféine en comprimé ont été rapportés, ainsi que des symptômes graves d'overdoses nécessitant une hospitalisation se produisant dès deux grammes de caféine. Une exception à cela pourrait être la prise d'un médicament tel que la fluvoxamine qui bloque les enzymes du foie intervenant dans le métabolisme de la caféine. Il s'ensuit une augmentation drastique d'un facteur cinq des concentrations sanguines de caféine et de ses effets. Dans ce cas, il n'est pas contre-indiqué, mais fortement conseillé de réduire de façon importante la consommation de boissons caféinées, puisque boire une tasse de café aura les mêmes effets qu'en boire cinq en condition normale[94],[95],[96],[97]. La mort intervient généralement suite à une fibrillation ventriculaire provoquée par les effets de la caféine sur le système cardiovasculaire.
Une intoxication sévère à la caféine ne nécessite généralement qu'un traitement de soutien, mais si le patient a des concentrations sériques de caféine très élevées, alors une dialyse péritonéale, une hémodialyse ou une hémofiltration peut être nécessaire.
Troubles de l'anxiété et du sommeil
Les deux troubles rarement diagnostiqués, induits par une consommation de caféine excessive pendant une durée prolongée et qui sont reconnus par l'Association américaine de psychiatrie (APA), sont le trouble de l'anxiété induit par la caféine et le trouble du sommeil induit par la caféine.
Le trouble du sommeil induit par la caféine se produit chez une personne qui ingère régulièrement de grandes quantités de caféine, suffisamment importantes pour induire de sévères perturbations de son sommeil et justifier des soins cliniques[90].
Chez certains individus, une grande quantité de caféine peut induire une anxiété sévère nécessitant des soins cliniques. Ce trouble de l'anxiété induit par la caféine peut prendre des formes variées telles que de l'anxiété généralisée, des crises de panique, des troubles obsessionnels compulsifs ou même des phobies[90]. Comme ces états peuvent être similaires à des troubles mentaux organiques tels que le trouble bipolaire ou même la schizophrénie, un grand nombre de professionnels de la médecine pensent que des personnes intoxiquées à la caféine sont couramment mal diagnostiquées et traitées avec des médicaments, alors qu'il suffit pour les psychoses induites par la caféine d'arrêter de consommer de la caféine[98]. Une étude du British Journal of Addiction a conclu que le caféisme, bien que rarement diagnostiqué, pourrait toucher une personne sur dix dans la population[85].
Cœur et maladies cardiovasculaires
La caféine se fixe sur des récepteurs à la surface des cellules musculaires du cœur, ce qui entraîne une augmentation de la concentration en AMPc à l'intérieur de ces cellules (par blocage de l'enzyme qui dégrade l'AMPc), mimant ainsi les effets de l'adrénaline (qui se fixe à des récepteurs sur la cellule qui activent la production d'AMPc). L'AMPc agit comme messager secondaire et active un grand nombre de protéines kinases A (PKA). Cela a pour effet général d'augmenter la glycolyse et la quantité d'ATP disponible pour la contraction et le relâchement musculaire. D'après une étude épidémiologique, la caféine sous forme de café, diminue significativement le risque de maladies cardiovasculaires chez les personnes âgées de 65 ou plus. Cependant, cet effet protecteur n'a été trouvé que chez les personnes qui ne souffraient pas de sévère hypertension. De plus, aucun effet protecteur significatif n'a été trouvé chez les personnes âgées de moins de 65 ans ou celles âgées de 65 ans ou plus pour ce qui est de la mortalité par maladies vasculaires cérébrales[99].
Mémoire et apprentissage
Un grand nombre d'études ont montré que la caféine pourrait avoir des effets nootropiques, provoquant certains changements dans la mémorisation et l'apprentissage. Cependant, les résultats des tests se sont révélés contradictoires et peu concluants.
Des chercheurs ont découvert que la consommation à long terme de faibles doses de caféine ralentit l'apprentissage dépendant de l'hippocampe (une partie du cerveau associé au processus de mémorisation) et diminue la mémoire à long terme chez la souris. La consommation de caféine durant 4 semaines diminuait significativement la neurogenèse hippocampale comparée aux témoins au cours de l'expérience. La conclusion était que la consommation à long terme de caféine pourrait inhiber l'apprentissage dépendant de hippocampe et la mémoire partielle par l'inhibition de la neurogenèse hippocampale[100].
Dans une autre étude, de la caféine était ajoutée in vitro à des neurones de rats. Les épines dendritiques (une partie des neurones formant des connections entre les neurones) de l'hippocampe ont grandi de 33 % et de nouvelles épines se sont formées. Toutefois, après un heure ou deux, ces cellules ont retrouvé leur forme originale[101].
Une autre étude encore a montré que des sujets ayant reçu 100 mg de caféine avaient une activité accrue dans le lobe frontal, une région du cerveau où se situe une partie du réseau impliqué dans la mémorisation, et le cortex cingulaire antérieur (en), une partie du cerveau qui contrôle l'attention. Les sujets sous caféine ont également mieux effectué les exercices de mémorisation[102].
Cependant, une étude différente a montré que la caféine pourrait diminuer la mémoire à court terme et augmenter l'occurence du phénomène dit du « mot sur le bout de la langue (en) ». L'étude a amené les chercheurs à suggérer que la caféine pourrait aider la mémoire à court terme quand l'information à se rappeler est liée au train de pensées, mais également à formuler l'hypothèse que la caféine gênerait la mémoire à court terme quand le train de pensées est sans lien de parenté[103]. En résumé, la consommation de caféine augmenterait les performance mentales d'une pensée focalisée, tandis qu'elle pourrait diminuer les capacités de réflexion d'un vaste champ de pensées.
Chez les femmes enceintes
Malgré un usage largement répandu et l'idée communément admise selon laquelle la caféine est une substance sans danger, une étude de 2008 suggère que les femmes enceintes qui consomment 200 mg ou plus de caféine par jour - l'équivalent de deux tasses de café ou plus - ont un risque de fausses couches environ deux fois plus élevé que les femmes qui n'en consomment pas. Cependant, une autre étude n'a pas révélé de lien entre la consommation de caféine et le risque de fausse couche[104],[105]. Au Royaume-Uni, la Food Standards Agency (FSA) a recommandé aux femmes enceintes de limiter leur consommation de caféine à moins de 200 mg de par jour[106],[107]. La FSA fait remarquer que le protocole expériemental utilisé dans ces études ne permet pas de déterminer si les différences observées sont dues à la caféine elle-même ou à des différences de mode de vie associés à une forte consommation de caféine, mais a estimé que le conseil était prudent. Concernant un possible effet de la consommation de caféine durant la grossesse sur le poids du nouveau-né, les études sont contradictoires. Certaines estiment que la consommation de caféine pourrait être corrélée à un poids de naissance plus faible[108], tandis que d'autres ne retrouvent pas ce résultat[109].
Chez les enfants prématurés
Une étude réalisée sur 2 000 prématurés amène à penser que la caféine aurait un rôle positif sur leurs fonctions respiratoires[110].
Le citrate de caféine a des effets bénéfiques dans le traitement des troubles de la respiration des enfants prématurés tels que l'apnée du prématuré et la dysplasie broncho-pulmonaire[68]. Le seul risque à court terme d'un traitement au citrate de caféine est la diminution temporaire de la prise de poids au cours de la thérapie[111]. Des études sur le long terme (18 à 21 mois) ont montré des avantages durables pour le traitement à la caféine des enfants prématurés[112],[113].
Chez les enfants
Plusieurs études scientifiques ont réfuté la croyance selon laquelle la consommation de caféine entraîne un retard de croissance chez les enfants[114]. Les enfants peuvent ressentir les mêmes effets induits par la caféine que les adultes. La plupart des boissons énergisantes (contenant de grandes quantités de caféine) ont été interdites dans de nombreuses écoles de par le monde[115].
Maladie de Parkinson
Plusieurs études réalisées à grande échelle ont montré que la prise de caféine est associée à une réduction du risque de développer la maladie de Parkinson chez l'homme, tandis que les études chez la femme ne sont pas concluantes[116],[117],[118],[119]. Le mécanisme par lequel la caféine est inversement corrélée à cette maladie demeure un mystère. Chez les modèles animaux, les chercheurs ont montré que la caféine peut prévenir la perte de cellules nerveuses dopaminergiques que l'on observe dans la maladie de Parkinson, mais ils ne savent toujours pas expliquer ce phénomène[120].
Décaféination
Article principal : Décaféination.Un café dit « décaféiné » ne l’est en fait pas totalement ; pour la plupart des marques, cinq à dix tasses de café « décaféiné » procurent une dose de caféine équivalente à celle de deux tasses de café caféiné, selon une étude nord-américaine qui a testé les cafés de neuf marques par chromatographie en phase gazeuse : hormis une marque, toutes contenaient de 8,6 mg à 13,9 mg de caféine. Selon le Dr Mark S. Gold, professeur de psychiatrie à l'université de Floride, cette quantité est suffisante pour provoquer une dépendance physique au café chez certains consommateurs[121],[122].
L'extraction de caféine est un procédé industriel courant qui peut être réalisé selon trois voies :
- extraction par un solvant organique ;
- extraction par fluide supercritique (du dioxyde de carbone) ;
- extraction à l'eau.
La première méthode, qui a été utilisée pendant des années, tend à être remplacée par la deuxième pour des raisons sanitaires (traces résiduelles de solvants), d'impact sur l'environnement, de coût et de saveur. La dernière est la moins efficace et peut dénaturer le goût.
Extraction par des solvants organiques
C'est le procédé classique qui repose sur la solubilité différentielle (coefficient de partage) de la caféine. La caféine du café est dissoute dans le solvant organique, généralement un solvant chloré (chloroforme, trichloréthylène ou dichlorométhane) ou le benzène, qui est ensuite éliminé par distillation. Des solvants organiques tels que l'acétate d'éthyle présentent bien moins de risques pour la santé et l'environnement que les solvants aromatiques et chlorés utilisés par le passé. Une autre méthode consiste à utiliser les huiles triglycéridiques obtenues lors de la mouture du café.
Extraction au dioxyde de carbone supercritique
Le dioxyde de carbone fluide supercritique est un excellent solvant apolaire pour la caféine et de plus, il est plus sain que les solvants organiques synthétiques. Le processus d'extraction est simple : le CO2 est forcé à passer au travers des grains de café à des températures supérieures à 31,1 °C et des pressions supérieures à 73 atm. Sous ces conditions le CO2, qui est dans un état supercritique, a les propriétés d'un gaz, ce qui lui permet de pénétrer profondément dans les grains de café, mais a également celles d'un liquide qui dissout 97-99 % de la caféine. Le CO2 chargé de caféine passe ensuite au travers d'un jet d'eau sous haute pression pour en retirer la caféine. La caféine peut enfin être isolée par adsorption sur charbon activé, par distillation, recristallisation ou osmose inverse[123].
Extraction à l'eau
Les grains de café sont mis à tremper dans l'eau. Cette eau, qui ne contient pas seulement de la caféine mais également beaucoup d'autres composés qui participent au goût du café, est ensuite passée à travers du charbon activé, qui retient la caféine. L'eau peut ensuite être remise avec les grains puis évaporée, ce qui laisse un café décaféiné doté d'un bon arôme[123].
Les fabriquants récupèrent la caféine et la revendent pour son utilisation dans des sodas ou des comprimés de caféine vendus sans ordonnance.
Religion
Certains adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours[124] (Mormons), de l'Église adventiste du septième jour, de l'Église de Dieu restaurée et de la Science chrétienne[125] ne consomment pas de caféine, arguant que leur Dieu est opposé à un usage non médical de substances psychoactives. Les hindous vaishavistes s'abstiennent généralement de consommer de la caféine alléguant qu'elle trouble l'esprit et hyperstimule les sens. Pour être initié par un guru, on doit ne pas avoir consommé de caféine (de même pour l'alcool, la nicotine et d'autres drogues) pendant au moins une année.
Notes et références
- ↑ a , b et c CAFEINE, fiche de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée le 9 mai 2009
- ↑ pKa de la caféine protonée d'après (en) Harry G. Brittain et Richard J. Prankerd, Profiles of Drug Substances, Excipients and Related Methodology, vol. 33 : Critical Compilation of Pka Values for Pharmaceutical Substances, Academic Press, 2007, 726 p. (ISBN 012260833X), p. 106
- ↑ a , b et c (en) « Caffeine » sur ESIS, consulté le 22 juin 2009
- ↑ a et b Entrée de « Caffeine » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la BGIA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais) (JavaScript nécessaire)
- ↑ (en) « Caffeine » sur NIST/WebBook
- ↑ IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme » sur http://monographs.iarc.fr, 16 janvier 2009, CIRC. Consulté le 22 août 2009
- ↑ UCB Université du Colorado
- ↑ Numéro index dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
- ↑ a et b (en) Josef M. Peters, « Factors Affecting Caffeine Toxicity: A Review of the Literature », dans The Journal of Clinical Pharmacology and the Journal of New Drugs, vol. 7, no 3, 1967, p. 131–141 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) « Caffeine » sur ChemIDplus, consulté le 22 juin 2009
- ↑ (en) P. M. Frischknecht, J. Urmer-Dufek et T. W. Baumann, « Purine formation in buds and developing leaflets of Coffea arabica: expression of an optimal defence strategy? », dans Phytochemistry, vol. 25, no 3, 1986, p. 613–616 [résumé]
- ↑ (en) J. A. Nathanson, « Caffeine and related methylxanthines: possible naturally occurring pesticides », dans Science, vol. 226, no 4671, 1984, p. 184–187 [résumé]
- ↑ (en) T. W. Baumann et H. Gabriel, « Metabolism and excretion of caffeine during germination of Coffea arabica L. », dans Plant and Cell Physiology, vol. 25, no 8, 1984, p. 1431–1436 [résumé]
- ↑ (en) R. Matissek, « Evaluation of xanthine derivatives in chocolate: nutritional and chemical aspects », dans European Food Research and Technology, vol. 205, no 3, 1997, p. 175–184 (ISSN 1431-4630) [résumé]
- ↑ a et b (en) Erowid, « Does Yerba Maté Contain Caffeine or Mateine? or, "Does Mateine Exist?" »
- ↑ (en) PubChem: mateina, NCBI
- ↑ (en) PubChem: guaranine, NCBI
- ↑ a et b (en) M. E. Harbowy, H. N. Graham, Caffeine, CRC Press, 1998, 374 p. (ISBN 9780849326479), chap. 3 (« Tea: the Plant and its Manufacture; Chemistry and Consumption of the Beverage »), p. 45-47
- ↑ a et b (en) Caffeine, International Coffee Organization
- ↑ (en) Daniel, « Coffee and Caffeine FAQ: Does dark roast coffee have less caffeine than light roast? », coffeefaq.com
- ↑ (en) All About Coffee: Caffeine Level, Jeremiah’s Pick Coffee Co
- ↑ (en) Caffeine in tea vs. steeping time
- ↑ (en) C. F. Haskell et al., « A double-blind, placebo-controlled, multi-dose evaluation of the acute behavioural effects of guaraná in humans », dans J Psychopharmacol, vol. 21, no 1, 2007, p. 65–70 [résumé]
- ↑ (en) H. J. Smit et al., « Methylxanthines are the psycho-pharmacologically active constituents of chocolate », dans Psychopharmacology, vol. 176, no 3-4, 2004, p. 412–419 [résumé]
- ↑ (en) Caffeine Accessories, ThinkGeek
- ↑ (en) Does caffeinated soap really work?, Erowid
- ↑ a , b , c et d (en) Sanford Bolton et Gary Null, « Caffeine: Psychological Effects, Use and Abuse », dans Orthomolecular Psychiatry, vol. 10, no 3, 1981, p. 202–211 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) I. Pullicino, « Altasterol Caffeine Pro + And Mental Alertness », Articles base & Alta Care Laboratoires
- ↑ a , b et c Vous connaissez… La caféine, CAMH
- ↑ Le cacao contient-il de la caféine ?, Food-Info.net
- ↑ (en) D. K. Bempong et al., « The Xanthine Content of Guaraná and Its Preparations », dans Pharmaceutical Biology, vol. 31, no 3, 1993, p. 175-181 (ISSN 1744-5116) [résumé]
- ↑ Noix de kola, Brunet
- ↑ Théine et Caféine, Admirable Tea
- ↑ Yerba maté, PasseportSanté.net
- ↑ (en) Caffeine Content of Food and Drugs, Nutrition Action Health Newsletter, Center for Science in the Public Interest
- ↑ (en) Caffeine Content of Beverages, Foods, & Medications, Erowid
- ↑ Thés noirs et verts contiennent de la caféine, dans des proportions quasiment équivalentes Le thé contient-il de la caféine ?, Food-Info.net
- ↑ (en) Antonio Escohotado et Ken Symington, A Brief History of Drugs: From the Stone Age to the Stoned Age, Park Street Press, 1999, 168 p. (ISBN 0-89281-826-3) [présentation en ligne]
- ↑ (en) Kit Boey Chow et Ione Kramer, All the tea in China, China Books, 1990, 187 p. (ISBN 0835121941), p. 1
- ↑ (en) John C. Evans, Tea in China: The History of China's National Drink, Greenwood Press, 1992, 169 p. (ISBN 0313280495)
- ↑ (en) Yu Lu, The Classic of Tea: Origins & Rituals, Ecco Press, 1997, 177 p. (ISBN 0880014164) [présentation en ligne]
- ↑ Hélène Desmet-Grégoire, « L'introduction du café en France au XVIIe siècle » sur http://www.revues-plurielles.org, printemps 1994, Association des Revues plurielles. Consulté le 29 septembre 2009
- ↑ (en) Coffee, Encyclopædia Britannica, 1911
- ↑ (en) L. T. Benjamin et al., « Coca-Cola, caffeine, and mental deficiency: Harry Hollingworth and the Chattanooga trial of 1911 », dans Journal of the history of the behavioral sciences, vol. 27, no 1, 1991, p. 42–55 [résumé]
- ↑ (en) Charles M. Hudson, Black drink : A native american tea, University of Georgia Press, Athens, Georgia, 1979, 175 p. (ISBN 0820326968), p. 6
- ↑ (en) caffeine, Dictionary.com
- ↑ a et b (en) Bennett Alan Weinberg et Bonnie K. Bealer, The world of caffeine: the science and culture of the world's most popular drug, Routledge, 2001, 394 p. (ISBN 0415927226), p. xviii-xix
- ↑ (en) Hj. Théel, « The Nobel Prize in Chemistry 1902 », The Nobel Foundation 1902
- ↑ (en) Simon Tilling, « Crystalline Caffeine », Bristol University
- ↑ (en) Ted Wilson et Norman J. Temple, Beverages in Nutrition and Health, Humana Press, 2004, 427 p. (ISBN 1588291731), chap. 12 (« Caffeine and Health »), p. 172
- ↑ (en) Geoffrey Burchfield, « What's your poison: caffeine », 1997, Australian Broadcasting Corporation
- ↑ (en) University of Florida, « Decaffeinated Coffee Is Not Caffeine-free, Experts Say », ScienceDaily
- ↑ (en) Richard Lovett, « Coffee: The demon drink? », dans New Scientist, no 2518, 2005 [résumé]
- ↑ (en) A. Nehlig et al., « Caffeine and the central nervous system: Mechanisms of action, biochemical, metabolic, and psychostimulant effects », dans Brain Res Rev, vol. 17, no 2, 1992, p. 139–170 [résumé]
- ↑ (en) A. M. Arnaud, « The pharmacology of caffeine », dans Prog Drug Res, vol. 31, 1987, p. 273
- ↑ (en) A. Liguori et al., « Absorption and subjective effects of caffeine from coffee, cola and capsules », dans Pharmacol Biochem Behav, vol. 58, no 3, 1997, p. 721–726 [résumé]
- ↑ (en) R. Newton et al., « Plasma and salivary pharmacokinetics of caffeine in man », dans European Journal of Clinical Pharmacology, Springer, vol. 21, no 1, 1981, p. 45-52 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) J. R. Graham, « Rectal use of ergotamine tartrate and caffeine for the relief of migraine », dans N. Engl. J. Med., vol. 250, no 22, 1954, p. 936–938 [résumé]
- ↑ (en) H. B. Brødbaek et P. Damkier, « The treatment of hyperemesis gravidarum with chlorobutanol-caffeine rectal suppositories in Denmark: practice and evidence », dans Ugeskr. Laeg., vol. 169, no 22, 2007, p. 2122–2123 [résumé]
- ↑ (en) F. P. Meyer et al., « Time course of inhibition of caffeine elimination in response to the oral depot contraceptive agent Deposiston. Hormonal contraceptives and caffeine elimination », dans Zentralbl Gynakol, vol. 113, no 6, 1991, p. 297–302 [résumé]
- ↑ (en) W. Ortweiler et al., « Determination of caffeine and metamizole elimination in pregnancy and after delivery as an in vivo method for characterization of various cytochrome p-450 dependent biotransformation reactions », dans Biomed Biochim Acta., vol. 44, no 7–8, 1985, p. 1189-1199 [résumé]
- ↑ (en) Springhouse, Physician's Drug Handbook, Lippincott Williams & Wilkins, 2007, 1325 p. (ISBN 1-58255-396-3) [présentation en ligne]
- ↑ (en) Caffeine, The Pharmacogenetics and Pharmacogenomics Knowledge Base
- ↑ (en) G. Fisone et al., « Caffeine as a psychomotor stimulant: mechanism of action », dans Cellular and Molecular Life Sciences, vol. 61, no 7–8, 2004, p. 857–872 (ISSN 1420-9071) [résumé]
- ↑ (en) S. Latini et F. Pedata, « Adenosine in the central nervous system: release mechanisms and extracellular concentrations », dans J Neurochem, vol. 79, no 3, 2001, p. 463–484 [résumé, [pdf] texte intégral]
- ↑ (en) P. B. Dews, Caffeine: Perspectives from Recent Research, Springer-Valerag, 1984, 260 p. (ISBN 978-0387135328)
- ↑ (en) J. E. James et M. A. Keane, « Caffeine, sleep and wakefulness: implications of new understanding about withdrawal reversal », dans Human Psychopharmacology-Clinical and Experimental, vol. 22, no 8, 2007, p. 549-558 [résumé, [pdf] texte intégral]
- ↑ a , b et c (en) Caffeine (Systemic), MedlinePlus
- ↑ (en) J. L. Ivy et al., « Influence of caffeine and carbohydrate feedings on endurance performance », dans Med Sci Sports, vol. 11, no 1, 1979, p. 6–11 [résumé]
- ↑ (en) T. E. Graham et L. L. Spriet, « Performance and metabolic responses to a high caffeine dose during prolonged exercise », dans J Appl Physiol, vol. 71, no 6, 1991, p. 2292–2298 [résumé]
- ↑ (en) I. Trice et E. M. Haymes, « Effects of caffeine ingestion on exercise-induced changes during high-intensity, intermittent exercise », dans Int J Sport Nutr, vol. 5, no 1, 1995, p. 37–44 [résumé]
- ↑ (en) Fecal incontinence, National Institutes of Health
- ↑ (en) R. J. Maughan et J. Griffin, « Caffeine ingestion and fluid balance: a review. », dans J. Human Nutrition Dietetics, vol. 16, no 6, décembre 2003, p. 411–420 [résumé, [pdf] texte intégral]
- ↑ (en) Headache Triggers: Caffeine, 2004, WebMD
- ↑ (en) R. Noever et al., « Using spider-web patterns to determine toxicity », dans NASA Tech Briefs, vol. 19, no 4, 1995, p. 82 [résumé]
- ↑ a et b (en) R. M. Green et G. L. Stiles, « Chronic caffeine ingestion sensitizes the A1 adenosine receptor-adenylate cyclase system in rat cerebral cortex », dans J Clin Invest, vol. 77, no 1, 1986, p. 222–227 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) S. G. Holtzman et al., « Role of adenosine receptors in caffeine tolerance », dans J. Pharmacol. Exp. Ther., vol. 256, no 1, 1991, p. 62–68 [résumé]
- ↑ (en) Roland R. Griffiths, Geoffrey K. Mumford, « Caffeine - A Drug of Abuse? », 2000
- ↑ (en) Information About Caffeine Dependence, Johns Hopkins Bayview Medical center
- ↑ Jean-Pierre de Mondenard, Dictionnaire du dopage, Masson, 2004, 1237 p. (ISBN 229400714X), p. 189
- ↑ (en) Health risks of Stimulants, Healthandgoodness.com. Consulté le 22 juin 2009
- ↑ (en) L. M. Juliano et R. R. Griffiths, « A critical review of caffeine withdrawal: empirical validation of symptoms and signs, incidence, severity, and associated features », dans Psychopharmacology, vol. 176, no 1, 2004, p. 1–29 [résumé]
- ↑ (en) J. Sawynok, « Pharmacological rationale for the clinical use of caffeine », dans Drugs, vol. 49, no 1, 1995, p. 37–50 [résumé]
- ↑ (en) D. C. Mackay et J. W. Rollins, « Caffeine and caffeinism », dans Journal of the Royal Naval Medical Service, vol. 75, no 2, 1989, p. 65–67 [résumé]
- ↑ a et b (en) J. E. James et K. P. Stirling, « Caffeine: A Survey of Some of the Known and Suspected Deleterious Effects of Habitual Use », dans British Journal of Addiction, vol. 78, no 3, 1983, p. 251–258 [résumé]
- ↑ (en) C. L. Leson et al., « Caffeine overdose in an adolescent male », dans J. Toxicol. Clin. Toxicol., vol. 26, no 5-6, 1988, p. 407–415 [résumé]
- ↑ a et b (en) J. Frey Rebecca, « Caffeine-related disorders », Encyclopedia of Mental Disorders
- ↑ (en) Gastroesophageal Reflux Disease (GERD), Cedars-Sinai
- ↑ (en) Sec. 182.1180 Caffeine., U.S. Code of Federal Regulations, U.S. Office of the Federal Register
- ↑ a , b et c (en) American Psychiatric Association, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, American Psychiatric Association, 2000, 4e éd., 943 p. (ISBN 0890420254) [présentation en ligne]
- ↑ (en) Caffeine overdose, MedlinePlus
- ↑ (en) Y. Kamijo et al., « Severe rhabdomyolysis following massive ingestion of oolong tea: caffeine intoxication with coexisting hyponatremia », dans Veterinary and Human Toxicology, vol. 41, no 6, 1999, p. 381–383 [résumé]
- ↑ Le thé contient-il de la caféine ?, Food-Info.net
- ↑ (en) S. Kerrigan et T. Lindsey, « Fatal caffeine overdose: two case reports », dans Forensic Sci Int, vol. 153, no 1, 2005, p. 67–69 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) P. Holmgren et al., « Caffeine fatalities — four case reports », dans Forensic Sci Int, vol. 139, no 1, 2004, p. 71–73 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) I. Walsh et al., « Near-fatal caffeine intoxication treated with peritoneal dialysis », dans Pediatr Emerg Care, vol. 3, no 4, 1987, p. 244–249 [résumé]
- ↑ (en) R. M. Mrvos et al., « Massive caffeine ingestion resulting in death », dans Vet Hum Toxicol, vol. 31, no 6, 1989, p. 571–572 [résumé]
- ↑ (en) M. W. Shannon, al. et Winchester, Clinical Management of Poisoning and Drug Overdose, Saunders, 1998, 3e éd., 1257 p. (ISBN 0-7216-6409-1) [présentation en ligne]
- ↑ (en) J. A. Greenberg et al., « Caffeinated beverage intake and the risk of heart disease mortality in the elderly: a prospective analysis », dans American Journal of Clinical Nutrition, vol. 85, no 2, 2007, p. 392–398 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) M. E. Han et al., « Inhibitory effects of caffeine on hippocampal neurogenesis and function », dans Biochem. Biophys. Res. Commun., vol. 356, no 4, 2007, p. 976–980 [résumé]
- ↑ (en) Caffeine clue to better memory, BBC News
- ↑ (en) Tudor Raiciu, « Caffeine Boosts Short-Time Memory », Softpedia
- ↑ (en) V. E. Lesk et S. P. Womble, « Caffeine, priming, and tip of the tongue: evidence for plasticity in the phonological system », dans Behavioral Neuroscience., vol. 118, no 2, 2004, p. 453–461 [résumé]
- ↑ (en) Rita Rubin, « New studies, different outcomes on caffeine, pregnancy », USA TODAY
- ↑ (en) Kaiser Permanente Study Shows Newer, Stronger Evidence that Heavy Caffeine During Pregnancy Increases Miscarriage Risk, Kaiser Permanente
- ↑ (en) Food Standards Agency publishes new caffeine advice for pregnant women, Food Standards Agency
- ↑ (en) Danielle Dellorto, « Study: Caffeine may boost miscarriage risk », CNN
- ↑ (en) CARE Study Group, « Maternal caffeine intake during pregnancy and risk of fetal growth restriction: a large prospective observational study », dans BJM, vol. 337, 2008, p. 1334-1338 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) B. H. Bech et al., « Effect of reducing caffeine intake on birth weight and length of gestation: randomised controlled trial », dans BJM, vol. 334, 2007, p. 409-412 [[pdf] texte intégral]
- ↑ (en) Roxanne Khamsi, « Caffeine boosts breathing in premature infants », New Scientist
- ↑ (en) B. Schmidt et al., « Caffeine therapy for apnea of prematurity », dans N Engl J Med, vol. 354, no 20, 2006, p. 2112–2121 [texte intégral]
- ↑ (en) B. Schmidt et al., « Long-Term Effects of Caffeine Therapy for Apnea of Prematurity », dans N Engl J Med, vol. 357, no 19, 2007, p. 1893–1902 [texte intégral]
- ↑ (en) B. Schmidt, « Methylxanthine Therapy for Apnea of Prematurity: Evaluation of Treatment Benefits and Risks at Age 5 Years in the International Caffeine for Apnea of Prematurity (CAP) Trial », dans Neonatology, vol. 88, no 3, 2005, p. 208–213 [résumé]
- ↑ (en) Fact or fiction: Common diet myths dispelled, MSNBC
- ↑ (en) Steven Dowshen, « Caffeine and Your Child », KidsHealth
- ↑ (en) Kate Wong, « Caffeine May Protect Against Parkinson's », Scientific American
- ↑ (en) G. Webster Ross et al., « Association of Coffee and Caffeine Intake With the Risk of Parkinson Disease », dans Journal of American Medical Association, vol. 283, no 20, 2000, p. 2674-2679 [texte intégral]
- ↑ (en) Does Drinking Coffee Prevent Parkinson's Disease?
- ↑ (en) Effects of Coffee and Tea on Parkinson's Disease, About.com
- ↑ (en) Tania Zeigler, « New Findings About Parkinson's Disease: Coffee and Hormones Don't Mix », National Institute of Neurological Disorders and Stroke
- ↑ Le café décaféiné contient encore de la caféine, Lavoisier
- ↑ (en) Denise Trunk, « UF experts: Decaffeinated coffee is not caffeine-free », University of Florida
- ↑ a et b (en) Fred Senese, « How is coffee decaffeinated? », General Chemistry Online
- ↑ (en) "Priesthood Bulletin", février 1972, p. 4.
- ↑ (en) Avoid or moderate using alcohol, others, Voices of Faith, The E.W. Scripps Co.
Voir aussi
Ouvrages
- (en) Bennett Alan Weinberg et Bonnie K. Bealer, The world of caffeine: the science and culture of the world's most popular drug, Routledge, 2001, 394 p. (ISBN 0415927226) [présentation en ligne]
- (en) Ted Wilson et Norman J. Temple, Beverages in Nutrition and Health, Humana Press, 2004, 427 p. (ISBN 1588291731) [présentation en ligne]
- (en) P.B. Dews, Caffeine: Perspectives from Recent Research, Springer-Valerag, 1984, 260 p. (ISBN 978-0387135328) [présentation en ligne]
Liens externes
Informations générales
- (en) Charles W. Bryant, « How Stuff Works: "How Caffeine Works" », HowStuffWorks. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Caffeine, Erowid. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Highly Caffeinated: The Caffeine Information Archive. Consulté le 24 juin 2009
- (en) T. R. Reid, « Caffeine: It's the world most popular psychoactive drug », 2005, National Geographic Society. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Caffeine Zone: Social and Medical info on caffeine and its effects., CaffeineZone.com. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Dalya Rosner, « Why do plants make caffeine? », The Naked Scientists. Mis en ligne le mars 2005, consulté le 22 juin 2009
- (en) Edward M. Brecher, « The Consumers Union Report on Licit and Illicit Drugs, Caffeine-Part 1 », 1972. Consulté le 22 juin 2009 ; (en) Part 2. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Allison Aubrey, « Coffee: A Little Really Does Go a Long Way », NPR. Mis en ligne le 28 septembre 2006, consulté le 22 juin 2009
- (en) John Triggs, « Does coffee really give you a buzz? », Daily Express. Mis en ligne le 17 avril 2007, consulté le 22 juin 2009
- (en) Caffeine, ChemSub Online. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Mayo Clinic Staff, « How much caffeine is in your daily habit? (Caffeine content in common foods and drinks) », Mayo Foundation for Medical Education and Research. Mis en ligne le octobre 2007, consulté le 22 juin 2009
- (en) Extensive Caffeine Database (allows you to calculate your daily caffeine consumption), Energyfiend.com. Consulté le 24 juin 2009
Actualités
- (en) Alcohol and Drugs History Society: Caffeine news page. Consulté le 22 juin 2009
- (en) Joseph Brean, « National Post: Caffeine linked to psychiatric disorders », National Post. Mis en ligne le 2 décembre 2006, consulté le 22 juin 2009
- (en) Caffeine Withdrawal Recognized as a Disorder, Johns Hopkins Medicine. Mis en ligne le 29 septembre 2004, consulté le 22 juin 2009
Santé
- (en) Ben Best, « Is Caffeine a Health Hazard? ». Consulté le 22 juin 2009
- (en) R Gregory Lande, « Caffeine-Related Psychiatric Disorders », eMedicine. Mis en ligne le 31 mai 2009, consulté le 22 juin 2009
- (en) Protects brain from Alzheimer's?, BBC. Mis en ligne le 2 avril 2008, consulté le 22 juin 2009
Techniques
- (en) Determination of caffeine in decaffeinated coffee by NIR spectroscopy, Camo. Consulté le 22 juin 2009
- Portail de la chimie
- Portail de la médecine
- Portail de la pharmacie
Catégories : Produit chimique nocif | Café | Thé | Principe actif | Xanthine | Alcaloïde | Produit dopant | Saveur amère | Stimulant | Psychotrope
Wikimedia Foundation. 2010.