- Sous-cutané
-
Peau
La peau est un organe composé de plusieurs couches de tissus. Elle joue, entre autres, le rôle d'enveloppe protectrice du corps.
Chez l'Homme, elle est l'un des organes les plus importants du corps en regard de sa surface et de sa masse : chez l'adulte, environ 2 m² pour 5 kg[1].
La dermatologie est la spécialité médicale qui traite des affections de la peau.
Un traitement médical basé sur une substance active qui doit être administrée en lui faisant traverser la peau est dit « percutané ».
Sommaire
Caractéristiques
Histologie
Des points de vue histologique et anatomique, la peau comprend trois parties principales :
- La partie superficielle, la plus mince, nommée : épiderme. Elle est rattachée à une partie inférieure (4 sur le diagramme).
- La partie interne la plus épaisse : le derme (5 sur le diagramme).
- Une couche plus profonde, l'hypoderme, qui n'est classiquement pas assimilée à une couche de peau (6 sur le diagramme).
L'ensemble « peau » et ses phanères (ongles, poils) se nomme le tégument.
9 - Poil
10- cornée
11- couche pigmentée
12- kératinocytes
13- Mélanocytes
14- muscle érecteur du poil
15- glande sébacée
16- folicule pileux
17- bulbe
18- nerf
19- système lymphatique et vasculaire
20- glande sudoripare eccrine
21- Corpuscule de Pacini1- pore de transpiration
2- jonction dermo-épidermique (papille dermique)
3- terminaison nerveuse (toucher)
4- épiderme (anatomie)
5- derme
6- hypoderme
7- veine
8- artèreFlore cutanée
La peau supporte naturellement son propre micro-écosystème constitué d’organismes spécialisés ou opportunistes (acariens, micro-nématodes, micro-champignons et très nombreuses bactéries : la flore cutanée commensale et transitoire). Les populations et espèces composant la flore cutanée varient selon les individus et les zones géographiques.
L’écosystème qui couvre la peau varie selon les parties du corps. Il est différent sur le cuir chevelu, le visage, le dos, les aisselles, etc. Les muqueuses épithéliales internes accueillent des communautés d’organismes encore très différentes (microbiote), jouant un rôle important dans la digestion, dans l’intestin en particulier.
Diverses évaluations ont trouvé des populations bactériennes allant pour un pouce carré (6,5 cm carrés) de peau humaine jusqu’à 50 millions de bactéries (mais ce chiffre varie fortement par rapport à une moyenne 20 feet2 (1,9 m2) de la peau humaine. Les zones où la peau est plus grasse, comme sur le visage, accueillent plus de 500 millions de bactéries par pouce carré (6,5 cm2). Ce nombre est élevé, mais l’ensemble de ces bactéries tiendrait dans le volume d'un pois[2]. On estime que ces micro-organismes jouent un contrôle dans les équilibres qui sont ceux d'une peau saine.
Physiologie
Maintien de la température corporelle
La sécrétion de sueur intervient dans la régulation de la température corporelle. Elle augmente avec la température, et provoque un rafraîchissement grâce à son évaporation en surface par effet de refroidissement éolien. Elle diminue lorsque la température s'affaiblit.
Les mammifères ont une peau recouverte de poils. Ceux-ci interviennent dans la régulation thermique par leur rôle isolant contre le froid ou le chaud, ce en créant une couche d'air isolante entre la peau et les poils. Le fonctionnement est identique à celui des plumes.
Protection
La peau, caractérisée par une grande capacité de régénération et de cicatrisation constitue - en continuité avec les muqueuses - une barrière physique souple qui protège les tissus et les organes de la plupart des agressions extérieures. La peau est résistante à la plupart des infections tant que son intégrité physique et fonctionnelle est assurée.
La peau permet de maintenir le milieu corporel intérieur isolé et limite les pertes d'eau, tout en contenant les fluides corporels (sang, lymphe..) bien qu'étant semi-perméable face aux liquides extérieurs.
Par ailleurs, elle joue un rôle de protection contre les rayons solaires, en particulier les UV, notamment grâce à la présence de mélanocytes.
Perception
La peau joue un rôle dans la nociception. Les terminaisons nerveuses contenues dans la peau, et notamment au bout des doigts, permettent à l'homme d'explorer son environnement par le toucher. La peau permet ainsi une sensibilité à la pression, à la température, et à la douleur. Elle possède quatre types de récepteurs, qui réagissent en fonction de stimuli différents, et qui retournent des informations interprétables par le cerveau. Ces informations parcourent la colonne vertébrale, jusqu’au thalamus via deux types de canaux : l’un pour les informations concernant la douleur et la température, l’autre pour le toucher à proprement parlé (texture, dureté, etc…).
Récepteur Perception Forme Durée de perception Grandeur du champ récepteur Fréquences perçues Merkel Pression lente: légère tape, petits détails Disque Tant que stimulus est présent petit (1 mm) 0.3 à 3 Hz Meissner Pression rapide: tremblement, frottement Boudin Ne dure pas petit 3 à 40 Hz Ruffini Étirement Cylindre Tant que stimulus est présent grand (8 mm) 15 à 400 Hz Pacini Vibration rapide Oignon Ne dure pas grand 10 à 500 Hz Immunité
Certaines cellules épidermiques jouent un rôle important dans la protection immunitaire du corps humain. On y trouve des cellules dendritiques, autrement appelées cellules de Langerhans.
Réservoir sanguin et lymphatique
Le derme contient un réseau de vaisseaux sanguins représentant environ 10% du sang chez l'adulte. Durant l'exercice physique, les vaisseaux sanguins de la peau se contractent pour favoriser l'apport sanguin aux muscles.
Synthèse de la vitamine D
Lorsqu'elle est exposée aux rayons ultraviolets, la peau participe à la synthèse de la vitamine D (à partir de dérivés du cholestérol) nécessaire à la croissance et à l'équilibre calcique et phosphorique du corps humain.
Affections de la peau
Article détaillé : Dermatose.En médecine humaine, la branche traitant des affections de la peau est la dermatologie.
Les causes des affections cutanées peuvent être multifactorielles. L'intégrité de la peau peut être mise en jeu par des agents externes, comme une colonisation par des micro-organismes pathogènes, des insectes ou parasites, des altérations provoquées par des piqûres, brûlures, ou un traumatisme ou encore par une affection systémique.
Troubles trophiques locaux
Localement, la peau salie, érodée ou blessée peut être source de développement d'organismes pathogènes.
Certains de ces micro-organismes, composant la flore cutanée, peuvent par ailleurs devenir pathogènes s’ils se développent en excès en raison d'un déséquilibre du milieu cutané. Le déséquilibre peut être induit par un excès de souillures ou à contrario, une trop forte détersion. Une rupture ou perturbation de cet équilibre peut conduire à la prolifération d’un ou plusieurs organismes et à une infection (externe ou interne de l’organisme). L'érosion excessive par exfoliateurs ou produits nettoyants attaquant les sébums et organismes protecteurs, comme par exemple un biocide, un antibiotique ou autre produit cosmétique, tue les organismes protecteurs de la peau ou de la muqueuse. Il peut en résulter une brutale prolifération de champignons, conduisant à une mycose.
Les cellules mortes qui s’accumulent sur l’épiderme, mélangées avec des sécrétions sébacées et à la sueur ainsi qu’à la poussière, la terre ou à diverses substances (dont maquillages, crèmes..) peuvent former une couche de surface supportant le développement de nombreux micro-organismes, spécialisés ou opportunistes, en particulier par une flore bactérienne susceptible de produire une odeur caractéristique.
Par ailleurs, les agents externes, qu'ils soient chimiques ou organiques, peuvent contribuer à des réactions allergiques.
Des perturbations (hormonales ou autres) impliquant une suractivité des glandes sébacées (produisant le sébum, lubrifiant naturel de la peau saine) conduisent à une peau plus grasse et épaisse. La peau grasse est moins sujette à l’apparition de rides ou d'autres symptômes de vieillissement, l'huile du sébum contribuant à la maintenir humide et mieux protégées sous l’épiderme. La peau grasse est davantage susceptible de produire des boutons d’acné, au niveau des pores visibles (sauf autour des yeux et du cou sur la tête), ou des pores obstrués (phénomène dit de « points noirs »). Par ailleurs, une tentative sévère de dégraissage peut favoriser une aggravation de la sécrétion de sébum, ce pourquoi les détergents doux sans alcool et au pH adapté sont recommandés aux peaux grasses.
Tumorales
- Cancer de la peau, mélanome ;
- Tumeurs bénignes de la peau, comme un angiome.
Autres affections
Celles-ci peuvent être de causes locales, le reflet d'une affection systémique ou les deux.
- Rash cutané ;
- Ictère, Purpura ;
- Phlyctène, escarre ;
- Kératose ;
- Infections à champignon, parasitaire (gale par exemple), microbienne (impétigo par exemple) ;
- Vitiligo ;
- Albinisme ;
- Eczema ;
- Psoriasis.
Greffe et culture de peau
La Greffe de peau est une opération chirurgicale assez facile et courante (en autogreffe). Des cellules de peau peuvent être cultivée in vitro, soit pour faire des greffes, soit pour tester le caractère toxique de certains produits chimiques, ou d'irradiations sur la peau humaine.
Cuir
On appelle cuir la peau épaisse de certains animaux (bovins). Le cuir est aussi la peau tannée de certains animaux (bœuf, chèvre, chevreau, agneau...).
Notes
- ↑ si M est la masse corporelle en kg et L la taille du sujet en m, on peut estimer la surface S par
S = (71,84×M0,425×(100×L)0,725)/104 [1] ;
certaines sources mentionnent une masse de 2 à 4 kg [2] [3], l'épaisseur varie de 1 à 3 mm - ↑ Theodor Rosebury. Life on Man: Secker & Warburg, 1969 ISBN 0-670-42793-4
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la médecine
Catégorie : Système tégumentaire
Wikimedia Foundation. 2010.