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Écouen
Le château d'Écouen
DétailAdministration Pays France Région Île-de-France Département Val-d'Oise Arrondissement Sarcelles Canton Écouen (Chef-lieu) Code commune 95205 Code postal 95440 Maire
Mandat en coursBernard Angels PS
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Roissy Porte de France Site web ecouen.fr Démographie Population 7 383 hab. (2007) Densité 973 hab./km² Gentilé Écouennais(es) Géographie Coordonnées Altitudes mini. 61 m — maxi. 167 m Superficie 7,59 km2 Écouen est une ville du Val-d'Oise en Île-de-France d'environ 7 400 habitants, située à environ 19 kilomètres au nord de Paris et à 15 kilomètres de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. La ville compte un très riche patrimoine qui en fait un lieu touristique majeur, avec notamment le château d'Écouen qui abrite le musée national de la Renaissance. Depuis 2009 elle est membre de la communauté de communes Roissy Porte de France.
Ses habitants sont appelés les Écouennais(es).
Sommaire
Géographie
Localisation
La ville est implantée à l'Est du département du Val-d'Oise, au Nord de l'agglomération parisienne. Écouen se situe sur le flanc septentrional d'une butte-témoin couronnée par la forêt d'Écouen et dominant la plaine de France, à dix-neuf kilomètres au nord de Paris, et à une dizaine de kilomètres de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Les terrasses du château, au sommet de la butte, constituent un des meilleurs points de vue sur la plaine de France.
Limitrophe de Sarcelles et Villiers-le-Bel, la ville d'Écouen (qui est resté un « gros village ») témoigne de ce à quoi ressemblaient ces deux communes avant la construction des grands ensembles.
La plus grande partie de la ville est comprise dans le plan d'exposition au bruit de l'aéroport de Roissy, rendant non constructible les champs et terrains qui entourent la ville.
Transports en commun
Écouen est desservie par la gare d'Écouen - Ézanville, sur le réseau Transilien Paris-Nord, branches Paris-Nord — Persan-Beaumont/Luzarches. La gare est desservie à raison d'un train omnibus au quart d'heure en heures creuses et à la même fréquence en heures de pointe, les trains étant en revanche directs de Paris à Sarcelles - Saint-Brice. La desserte se réduit à un train omnibus à la demi-heure en soirée (après 20h30). Il faut de 16 à 22 min de trajet à partir de la gare du Nord.
Elle est également desservie par la ligne de bus RATP 269, reliant la gare de Garges - Sarcelles à l'hôtel de ville d'Attainville.
Héraldique et logotype
Les armes d'Écouen se blasonnent ainsi :
D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2, au franc-canton d'azur chargé d'une aigle romaine d'or
Le blason d'Écouen est en fait issu des armoiries de la Maison de Montmorency, qui furent les bâtisseurs du château à la Renaissance. Il est d'ailleurs très semblable au blason des villes de Montmorency, Eaubonne, Saint-Brice-sous-Forêt, qui furent toutes sous la domination de cette maison. Les alérions symbolisent les batailles remportées par les Montmorency au côté des Rois de France.Jusqu'en 2010, la commune d'Écouen a toujours utilisé le blason en tant que logo, en signe de reconnaissance de son riche patrimoine et de son histoire liée à la Maison de Montmorency. Cependant, depuis le 2 septembre 2010, la Ville d'Écouen utilise un nouveau logo, plus moderne (typographie grasse et en bâton), mais qui utilise toujours le blason. La courbe verte symbolise à la fois les espaces naturels d'Écouen (parcs, forêt, champs), et la butte sur laquelle est posée la ville. Le mélange de modernité et de tradition symbolise l'aspect tant urbain que rural de la commune[1]. Il a été créé par les services municipaux.
Histoire
Origines
Le nom de la commune provient de l'anthroponyme gaulois Scotus et du gaulois magos, marché.
La colline d'Écouen est une butte témoin dominant la plaine de France. Placée entre le synclinal de Saint-Denis et l'anticlinal du Pays de Bray, elle prolonge au sud-est la vallée de Montmorency dont elle est séparée par la vallée du Petit Rosne.
En 632 : « Le bon roi Dagobert a fait présent de la terre et seigneurie d'Écouen à la basilique de Saint-Denis. Ce village offert se nomme alors : Iticiniscoam. Il réunissait les communes actuelles d'Écouen et Ézanville. Iticin se traduit en latin par « ville », ce qui a donné Ézanville. Iticiniscoam s'est contracté en Iscoam ce qui a donné, au fil du temps, Écouen. »[2]. L'acte de don du roi à l'abbaye est conservé à Saint-Denis. Après cette archives, on ne trouve plus de trace écrite d'Écouen pendant une longue période.
Il semble que par la suite une partie du territoire d'Écouen ait appartenu aux templiers puisqu'on retrouve les traces d'un échange en 1269 entre l'ordre et la Maison de Montmorency : alors que Mathieu III de Montmorency cède aux templiers 62 arpents de terre aux alentours de Bondy et ceux-ci cèdent en contrepartie 20 arpents situés à Écouen.
XVIe et XVIIe siècle : les Montmorency
Écouen est le berceau de la célèbre famille des Bouchard de Montmorency, qui devait y posséder un donjon. Dès le XIIe siècle, il est fait mention d'un castel appartenant aux Montmorency à Écouen, mais il ne nous est pas parvenu de description de cet édifice aujourd'hui disparu.
Les barons de Montmorency possèdent la quasi-totalité de la Plaine de France au XVIe siècle, dont Écouen fait partie. C'est alors l'une des plus puissantes familles seigneuriales du Royaume, dont les différents membres sont très proches des rois de France successifs. Anne de Montmorency (qui est un homme, même s'il a hérité du prénom de sa mère), connétable de France, métamorphosa au début du XVIe siècle le castel en résidence monumentale marquée par l'architecture et l'art de la Renaissance. À partir de ce moment, l'histoire du village est intimement liée à la destinée des Montmorency et de leur immense château bâti au sommet de la butte. Pour l'édifier, Anne de Montmorency, devenu l'homme le plus puissant du Royaume après le roi lui-même, fait appel aux plus grands artistes (peintres, architectes, sculpteurs...). Le château d'Écouen devient un des joyaux de l'architecture de la Renaissance. Il fut visité en 1527 par François Ier, puis en 1547, par Henri II, qui, en 1559, y ordonna le cruel édit d'Écouen condamnant à mort les luthériens. Écouen devient même le lieu de villégiature préféré d'Henri II. À la mort de ce dernier, le Royaume sombre des les guerres de religions, au cours desquels Anne de Montmorency est tué. Ses possessions reviennent à ses descendants, mais la famille s'éteint un peu plus tard.
L'église Saint-Acceul date également du XVIe siècle, elle est élevée, ainsi que plusieurs autres bâtiments (les écuries du château, la grange dîmière...) juste en contrebas du château, ce qui est aujourd'hui le centre-ville d'Écouen. Ses vitraux ont été préservés de toutes les guerres, et sont pour cette raison très connus. C'est la seule église de France à porter ce nom.
En 1632, la branche aînée des Montmorency s'éteint. Le domaine d'Écouen est confié à la duchesse Charlotte d'Angoulême. Sa descendance cédera à son tour le château à la famille de Condé, qui conserva presque intact le monumental legs.
XVIIIe siècle : les Condé
Les Condé firent détruire une aile du château, remplacée par une construction basse. Leur intention aurait été de dégager la vue sur la Plaine de France depuis le château. Cette imposante aile a été en partie retrouvée lors de fouilles en contrebas, dans la ville d'Écouen. Les pièces sont exposées dans le château.
De façon générale les Condé entretiennent peu le château, et auront donc peu d'influence sur le développement de la ville.
L'église Saint-Acceul d'Écouen est agrandie en 1737.
À la Révolution française, le château est confisqué. L'édifice lui-même subit peu de dégâts, mais la plus grande partie du mobilier est emporté. En 1793 la première expérience de télégraphie optique est réalisée en partie à Écouen.
XIXe siècle : La colonie de peintres
En 1805, Napoléon Ier créa la première maison d'éducation pour les filles de légionnaires (de la Légion d'honneur) au sein du château d'Ecouen, qui y demeura jusqu'en 1962. Il visita Écouen en 1809. Le château accueille ainsi les filles de personnalités s'étant vues décorées.
Une ordonnance royale de 1814 à la Restauration, supprime temporairement la maison d'Écouen, qui est réunie à celle de Saint-Denis, et le château est rendu au prince de Condé qui ne s'en occupe guère.
En 1844, Pierre-Joseph Charrin s'installe à Écouen dans une maison bâtie en 1784 pour Adeline, de la Comédie italienne, et y demeure jusqu'à sa mort survenue le 25 avril 1863. C'était un chansonnier, auteur de pièces de théâtre et goguettier très connu. Né à Lyon le 2 février 1784, il fut président d'honneur de la célèbre goguette parisienne du Caveau. Il est aujourd'hui complètement oublié du grand public[3].
En 1852, Napoléon III fonde à nouveau au château d'Écouen, une maison d'éducation pour les filles d'officiers décorés, jusqu'au grade de capitaine. La Fontaine Hortense est bâtie à ce moment dans le parc du Château. Dix ans plus tard, le château des Montmorency est classé Monument historique.
À la fin du XIXe siècle, Écouen a également accueilli une colonie de peintres et d'artistes venus de toute l'Europe. Leurs toiles se vendaient, à l'époque, très chers sur les marchés d'art américains. Cela aura une influence notable sur la ville. Les peintres font construire de grandes demeures avec de larges baies vitrées pour leur atelier. La plupart sont encore en l'état, et de nombreuses rues de la ville portent le nom de ces peintres.
À la suite de la défaite de 1871, la construction d'une série de forts est entamée, ceinturant la capitale pour améliorer sa défense. C'est à ce moment que le fort d'Écouen est bâti. Il ne faut en aucun cas le confondre avec le château. Le fort est une construction polygonale de défense, dans la forêt, conçu pour pouvoir abriter plus de 300 hommes et 22 pièces d'artilleries en cas de guerre. Une partie du fort d'Écouen a disparu, mais il en subsiste encore de nombreuses traces. Le fort fait partie du classement aux Monuments historiques (qui concerne le domaine du château, englobant donc le fort). Il ne peut pas être visité.
Le télégraphe de Chappe
À la fin du XVIIIe siècle, Claude Chappe invente le premier système de télécommunication au monde. Il s'agit d'un télégraphe mécanique, optique aérien.
Pendant la Terreur révolutionnaire, le 12 juillet 1793, Écouen fit partie de la première expérience officielle de transmission optique réussie d'un message sur une distance de 25 km. Le message fut délivré entre Ménilmontant (à Paris) et Saint-Martin-du-Tertre en passant par Écouen. La commune avait été choisie pour le poste relais en raison de sa butte. Alors que Claude Chappe et Pierre Daunou envoient le message à Menilmontant, Abraham Chappe, son frère, et Joseph Lakanal l'attendent à Saint-Martin-du-Tertre. En onze minutes le message est envoyé : « Daunoi est arrivé ici. Il annonce que la Convention nationale vient d'autoriser son Comité de Sûreté Générale à apposer les scellés sur les papiers des représentants du peuple ». La réponse fut : « Les habitants de cette belle contrée sont dignes de la liberté par leur amour pour elle et leur respect pour la Convention nationale et ses lois ». La réponse fut transmise en neuf minutes.
L'expérience étant une réussite, quelques semaines plus tard, le Comité de salut public, influencé par Lakanal, ordonne la construction de la première ligne télégraphique de l'histoire. Elle relie Paris et Lille, alors zone de combats. C'est Claude Chappe qui réalise la construction, sur 230 km, de 23 stations relais du Louvre à l'église Sainte-Catherine de Lille, via Écouen. Ce sont les menaces d'invasion aux frontières qui ont entraîné dans l'urgence l'installation rapide du télégraphe. Il permettait à l'époque de transmettre de courts messages en une demi-heure de Paris à Lille, seulement en plein jour.
D'autres lignes furent développées au XIXe siècle. Puis l'électricité et les chemins de fer rendirent obsolète ce système télégraphique optique.
Une exposition dédiée au télégraphe de Chappe est proposée à l'office de tourisme d'Écouen. Le relais, à l'origine situé sur la butte, dans la forêt, a disparu. Néanmoins, les travaux récents ont pu retrouver son emplacement[4].
Du XXe siècle à nos jours
Les deux guerres mondiales font des dégâts dans la ville, mais les principaux monuments restent intacts. Les vitraux de l'église ont été protégés par les habitants. En 1940 la reddition de Paris est signée à Écouen.
En 1962, la maison d'éducation quitte le château qui est alors cédé au ministère des Affaires culturelles. André Malraux décide d'y installer le musée national de la Renaissance, pour exposer les collections françaises de cette époque. Après d'importants travaux, le musée ouvre ses portes en 1977, ouvrant la voie au tourisme. Il est à l'heure actuelle le seul musée de France entièrement consacré à cette période pourtant riche en somptueuses œuvres d'art. Le musée d'Écouen présente donc une collection remarquable, visité par des chercheurs, historiens et passionnés du monde entier.
De son histoire, la commune a hérité d'un château digne de ceux du Val de Loire, d'une église du XVIe siècle aux vitraux remarquables, d'une grange dîmière, sans compter une école de peinture du XIXe siècle, qui constituent un patrimoine d'une très grande richesse. Durant les années 2000, l'essentiel du patrimoine d'Écouen a été restauré sous l'impulsion du maire, Bernard Angels, pour faire de la ville un haut lieu touristique.
Plus largement, la ville s'est transformée pendant le mandat de Bernard Angels (maire de la commune depuis 1977). Écouen a progressivement évolué d'un village agricole à une véritable ville. De nombreux bâtiments à l'abandon ont été rénovés et de nouveaux quartiers ont été créés (depuis les années 1980 : plusieurs rénovations de l'église, création du quartier du Mail, rénovation du manoir des Tourelles, rénovation de la grange à dîmes puis des écuries, ouverture d'une bibliothèque, ouverture d'un centre socio-culturel, création d'une nouvelle école...). Les nouveaux quartiers ont cependant tenu compte d'une grande exigence architecturale pour se fondre dans le paysage et ne pas défigurer les abords des monuments d'Écouen. Ainsi, rares sont les immeubles de plus de 5 étages, et les nombreux parcs (parc Charles-de-Gaulle, parc Lemaire...) font de cette ville un lieu agréable à vivre, qui présente un contraste très net avec les villes limitrophes de Sarcelles ou Villiers-le-Bel.
Démographie
Administration
Écouen était le siège d'une juridiction d’instance supprimée par la réforme de la carte judiciaire française de 2008[7]. La commune fait partie de la juridiction de grande instance ainsi que de commerce de Pontoise[8],[9]. Elle est désormais rattachée au tribunal d'instance de Gonesse. Le bâtiment du tribunal, en centre-ville, appartient désormais à la commune qui le reconvertira. Par ailleurs, la ville d'Écouen dispose sur son territoire d'une brigade de Gendarmerie.
Écouen est le chef-lieu du canton qui porte son nom. Le canton d'Écouen comprend également les communes d'Ézanville, Saint-Brice, le Plessis-Gassot, le Mesnil-Aubry et Piscop.
Depuis décembre 2009, la ville d'Écouen fait partie de la communauté de communes Roissy-Porte-de-France (CCRPF) qui compte des villes comme Fosses, Le Thillay, Survilliers, Louvres et bien évidemment Roissy-en-France.
Les services municipaux comptent plusieurs structures dont l'hôtel de ville, les Ateliers des services techniques, la bibliothèque municipale André-Malraux et le centre culturel Simone-Signoret. L'hôtel de ville abrite une collection de tableau de peintres d'Écouen (dans la salle du Conseil municipal) et que l'on peut visiter.
Au niveau des impôts locaux, votés par la commune, le taux de la taxe d'habitation est à Écouen de 11,17 %, alors qu'il est en moyenne pour les communes de même population de 14,39 %[10]. Le taux de la taxe foncière sur le bâti est quant à lui de 13,73 % contre 20,59 % en moyenne. Les taux de la fiscalité locale sont donc particulièrement faibles à Écouen.
Liste des maires
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1977 2014 Bernard Angels PS Principal de collège, sénateur du Val-d'Oise 1965 1977 Michel Micheri 1958 1965 Edmond Lavigne 1948 1958 Raoul Riet 1947 1948 Charles Rousset Une des écoles de la ville porte le nom de Raoul Riet.
Bernard Angels, maire d'Écouen depuis 1977, est donc dans son sixième mandat. Il fut également député puis vice-président du Sénat. Il est en 2010 toujours sénateur du Val-d'Oise. Il est par ailleurs vice-président de la communauté de communes Roissy-Porte-de-France.
Tendances politiques
Politiquement, Écouen semble se présenter comme un bastion de la gauche. Le maire Bernard Angels (Parti socialiste) a en effet été élu six fois sans interruption depuis 1977. Lors des dernières élections régionales (2010), la liste d'union de la gauche conduite par Jean-Paul Huchon a remporté 62,35 % des voix, contre 37,65 % pour Valérie Pécresse, UMP. Au précédent scrutin régional, en 2004, la liste de Jean-Paul Huchon était déjà arrivée première au deuxième tour avec 52,58 % des suffrages. Les dernières élections cantonales de 2004 ont vu la victoire de Philippe Démaret (Parti socialiste) au deuxième tour avec 51,48 % des voix. La victoire électorale de la gauche n'est toutefois pas systématique, ainsi sur des scrutins nationaux, comme les présidentielles et législatives 2007, ce sont les candidats de l'UMP qui sont arrivés en tête. Au premier tour de l'élection présidentielle 2002, c'est Lionel Jospin qui est arrivé devant Jacques Chirac, alors que l'inverse s'est produit au niveau national[11].
Plusieurs personnalités nationales ou locales du Parti socialiste sont originaires ou ont fait leur carrière politique à Écouen :
- Bernard Angels, maire d'Écouen, sénateur du Val-d'Oise, ancien député, ancien vice-président du Sénat ;
- Charlotte Brun, première adjointe du maire d'Écouen, conseillère régionale d'Île-de-France, secrétaire nationale du Parti socialiste, ancienne présidente du Mouvement des Jeunes Socialistes ;
- Philippe Démaret, ancien adjoint au maire d'Écouen, conseiller général du canton d'Écouen, vice-président du conseil général.
Patrimoine
Monuments historiques
Quatre monuments de la ville sont classés ou inscrits aux Monuments historiques : le château - musée national de la Renaissance, propriété de l'État ; le fort d'Écouen (classé), propriété de l'État ; l'église Saint-Acceul (classée), propriété de la commune ; la grange à dîmes (inscrite), propriété de la commune.
Le château d'Écouen
Article détaillé : Château d'Écouen.La ville possède un château du XVIe siècle, classé monument historique par liste de 1862[12], et accueillant les collections du musée national de la Renaissance.
Ce château fut édifié sur ordre d'Anne de Montmorency de 1538 à 1555 sur les plans de l'architecte Jean Bullant. Il constitue l'un des symboles de l'architecture Renaissance. Anne de Montmorency aurait décidé de sa construction au retour des guerres d'Italie aux côtés de François Ier, et se serait inspiré des palais italiens.
À la mort du connétable Henri II de Montmorency (petit-fils d'Anne de Montmorency), exécuté en 1632 pour conspiration, le château fut confisqué et remis à sa sœur, Charlotte d'Angoulême. Il passa ensuite à la famille de Condé qui le conserva jusqu'à la Révolution. L'abbé Grégoire intervint pour que l'édifice ne soit pas dépecé et, en 1805, Napoléon y créa la première maison d'éducation pour les filles de membres de l'Ordre national de la Légion d'honneur. Il fut restitué aux Condé sous la Restauration, puis remis à l'ordre de la Légion d'honneur sous la Monarchie de Juillet. En 1850, le « prince président » y réinstalla la maison d'éducation fondée en 1805, qui y resta jusqu'en 1962. André Malraux décida en 1969 d'y installer le musée national de la Renaissance, qui fut inauguré en 1977. Aujourd'hui il appartient donc à l'État, mais une partie du domaine (la forêt d'Écouen qui entoure le château) est encore la propriété de la Légion d'honneur.
Le château d'Écouen présente la particularité de n'avoir subi pratiquement aucune modification architecturale d'ensemble au fil des siècles, en sorte qu'il constitue un témoignage exemplaire du style Renaissance.
Selon le bilan économique et social du comité d'expansion économique du Val-d'Oise, grâce au château, Écouen est devenu le premier site touristique du Val-d'Oise en 2008 (voir Tourisme dans le Val-d'Oise) en accueillant plus de 83 000 visiteurs. Ce chiffre reste toutefois à relativiser, cette fréquentation en hausse étant pour une large part la conséquence de la gratuité expérimentée par le ministère de la Culture durant le premier semestre de cette année. Ce comptage ne concerne que le château, et n'inclut donc pas les visiteurs de l'église ou des autres monuments.
Le centre-ville ancien d'Écouen est situé juste en contrebas du château.
L'église Saint-Acceul
Article détaillé : Église Saint-Acceul d'Écouen.Il s'agit de la seule église de France à porter ce nom. Elle a été classée Monument historique en 1840[13] et fut donc parmi les premiers monuments classés en France. L'édifice, de fondation très ancienne, a été rebâti à partir de 1536. Le chœur et le bas-côté, achevés en 1545, portent partout la marque du Connétable Anne de Montmorency, qui finança les travaux et les dix verrières. Le chantier fut sans doute réalisé sur les plans de l'architecte Jean Bullant, qui exprima d'ailleurs dans son testament le souhait d'être inhumé dans cette église, « au pied du crucifix ». Jean Bullant est également le principal architecte du château d'Écouen qui surplombe l'église. La nef a été édifiée en 1709 et la façade en 1852. On peut visiter l'église Saint-Acceul en s'adressant à l'office de tourisme, en face.
La grange aux dîmes
La grange dîmière, dans la cour intérieure de l'hôtel de ville, a été restaurée au début des années 2000 par la commune. Il s'agit d'un bâtiment imposant, dont peu nous sont parvenus en aussi bon état en Île-de-France. La grange servait autrefois à entreposer la dîme. Aujourd'hui la bâtisse abrite une importante salle de spectacle, où sont régulièrement organisés des concerts, réceptions et représentations théâtrales. La grange dîmière d'Écouen a été inscrite Monuments historiques par arrêté du 4 décembre 1985[14].
Le fort d'Écouen
Le fort d'Écouen est un édifice défensif construit à la fin du XIXe siècle. Il est situé dans la forêt, au sommet de la butte. Sa construction fut décidée à la suite de la défaite de 1871, pour renforcer la défense de Paris. Une première série de forteresses avaient été construites au début du XIXe siècle, essentiellement au sud et à l'ouest de la capitale. À partir de 1875, une nouvelle série est aménagée, dont ceux des hauteurs de Cormeilles, Montmorency et Écouen. Le bastion d'Écouen est érigé de 1875 à 1878. Il a été classé Monument historique par arrêté du 18 janvier 2007[15]. La visite est possible uniquement lors des Journées européennes du patrimoine, le dernier week-end de l'été.
Autres éléments du patrimoine
À l'exception du château, situé dans la forêt au-dessus de l'agglomération, l'essentiel du patrimoine d'Écouen est situé dans le centre-ville, autour de l'hôtel de ville.
Le manoir des Tourelles, en face de l'église, abrite désormais l'office de tourisme d'Écouen. C'est également un bâtiment architecturalement intéressant. Sa restauration par la commune en 2008-2009 a été recompensée par un Ruban du Patrimoine. Le manoir se visite : Outre l'office de tourisme, une exposition permanente dédiée à Louis Théophile Hingre, sculpteur et affichiste d'Écouen, et une galerie d'exposition y sont installées. S'y ajoutent un « atelier vitrail » ainsi qu'un salon de thé avec sa terrasse. Dans le jardin du manoir, un chemin piéton permet de monter directement au château sans faire le long détour par le parc.
Les anciennes écuries du château, situées dans la cour de l'hôtel de ville à côté de la grange aux dîmes, ont été rénovées par la commune en 2009-2010. Elles ont été reconverties en salles de spectacles et accueillent concert, pièce de théâtre et conférences.
Enfin, on peut également citer comme curiosités l'école et collège Sainte-Thérèse (établissement privé), la bibliothèque André Malraux et le vieux lavoir, à gauche du portail ouest du jardin public.
Vie culturelle
La colonie d'artistes d'Écouen
Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, une colonie d'artistes français et étrangers s'installa à Écouen, attiré par le paysage unique de la ville. Dès 1830, un grand nombre d'artistes, notamment des peintres, quittent Paris et les zones urbaines, pour s'installer dans la proche campagne. C'est ainsi qu'un groupe d'artistes choisit Écouen, alors village de mille habitants, pour installer leur atelier. Parmi ces peintres on peut citer Pierre-Édouard Frère, Guillaume Seignac, Pancrace Bessa, Auguste Schenck, Paul Lorillon, Louis Théophile Hingre (également sculpteur et affichiste) ou encore Paul Soyer. Ces noms, pour la plupart inconnus aujourd'hui, étaient célèbres à leur époque, soutenus par les critiques d'art les plus renommés tels que l'anglais John Ruskin. Leur style particulier et leur grande notoriété donna naissance à l'École d'Écouen.
Au fil du XIXe siècle, le groupe évolue de 10 à 20 artistes en permanence installés à Écouen. Au total, de 1856 à la fin du siècle, la commune a ainsi accueilli une centaine de peintres. Certains se livrèrent à l'enseignement des techniques artistiques et accueillirent des élèves étrangers tels que Henry Bacon ou George Boughton. La colonie commença à disparaître à la fin du XIXe siècle après la mort de Pierre-Édouard Frère en 1886.
Il subsiste de nombreux témoignages de la présence de ces peintres, notamment des maisons dotées de grandes verrières, propres aux ateliers de peintres. Beaucoup de rues d'Écouen portent le nom de ces artistes. Depuis les années 1990, la municipalité d'Écouen a entrepris un important travail de recherche sur cette colonie et d'acquisition de tableaux de cette époque. Ils sont exposés en permanence au premier étage de la mairie. L'exposition, composée d'une trentaine de toiles, est accessible librement aux heures d'ouverture de la mairie. Enfin une exposition permanente dédiée à Louis Théophile Hingre (peintre, sculpteur et affichiste) est en accès libre à l'Office de Tourisme d'Écouen[16]
Le Festival du Connétable
Depuis 2008 la ville d'Écouen organise une grande manifestation printanière, issue de l'ancienne « fête de la ville » : le Festival du Connétable, autour du personnage d'Anne de Montmorency (Connétable du Roi) qui fit édifier à la Renaissance le château qui surplombe la commune. La deuxième édition de mai 2010 a rassemblé plus de 4 500 visiteurs et l'édition 2011 un peu plus de 7000, ce qui en fait l'un des principaux temps forts de la saison culturelle du Val-d'Oise[réf. souhaitée].
Cette manifestation associe la commune, l'office de tourisme d'Écouen, le musée national de la Renaissance et un grand nombre d'association locale. Sa thématique est la Renaissance, et plusieurs arts sont présents : musique, danse, théâtre, calligraphie, peinture...
Personnalités liées à la commune
XXe siècle
- Christophe Dauphin, poète et critique littéraire, vit à Écouen
- Bernard Angels, homme politique
- Lucie Decosse, championne de judo a été formée à Écouen
- Barbara Matias, championne de badminton a été formée à Écouen
XIXe siècle
- Pancrace Bessa, peintre
- Louis Théophile Hingre, affichiste, sculpteur
- Guillaume Seignac, peintre
- Pierre-Laurent Wantzel, mathématicien, a fait ses études au collège d'Écouen
XVIe siècle
- Théophile de Viau, poète
- Jean Bullant, architecte
- Anne de Montmorency, seigneur des Montmorency, connétable de France
- Jean Goujon, sculpteur
- Bernard Palissy, artiste
Cinéma
La Commune d'Écouen a su préserver au fil des siècles un certain cachet, et son centre-ville est très authentique. Le classement du château aux monuments historiques a imposé une architecture travaillée des immeubles de la ville. Aussi elle a constitué un cadre unique pour un grand nombre de tournages de films, notamment des films historiques, parmi lesquels on peut citer :
- 1962 : Le Masque de fer d'Henri Decoin
- 1983 : Tchao pantin de Claude Berri
- 1989 : La Révolution française de Robert Enrico et Richard T. Heffron
- 1995 : Les Anges gardiens de Jean-Marie Poiré
- 2008 : Rose et Noir de Gérard Jugnot
Notes et références
- Écouen info, magazine municipal n°38 de septembre 2010
- l'abbé Lebeuf. Fechoz & Letouzey, Paris 1883 Extrait de : Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, par
- La Muse gauloise. Journal de la chanson par tous et pour tous, 15 juin 1863, numéro 8, pages 58-59. Voir la nécrologie de Pierre-Joseph Charrin parue dans
- http://www.otecouen.fr/Le-telegraphe-de-Chappe,69
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- Décret du 15 février 2008 publié au Journal Officiel du 17 février 2008, entrée en vigueur au 1er janvier 2010
- Site du conseil général - Administration du Val-d'Oise
- Ministère de la Justice - Conseil départemental de l'Accès au Droit du Val-d'Oise
- Écouen info, magazine d'information municipal, n°37 de mai 2010
- http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/elections/resultats
- Château d'Écouen, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Église Saint-Acceul, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Grange dîmière, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Fort d'Écouen, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- http://www.otecouen.fr/Des-peintres-au-19e-siecle,64
Voir aussi
Articles connexes
- Forêt d'Écouen
- Château d'Écouen
- Église Saint-Acceul d'Écouen
- Anne de Montmorency
- Saint Andéol
- Saint-Andéol-de-Berg
Liens externes
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