- Tramway de Lille
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Tramway de Lille - Roubaix - Tourcoing Situation Lille Métropole, France Type Tramway Entrée en service 1909 Longueur du réseau 22 km Lignes 2 Stations 36 Rames Breda Fréquentation 8 millions/an (2006) Écartement des rails 1 000 mm Propriétaire Lille Métropole Exploitant Transpole Lignes du réseau Réseaux connexes Métro de Lille Métropole
Tramway de Lille - Roubaix - Tourcoing
Autobus de Lille Métropole
Lianesmodifier Le tramway de Lille - Roubaix - Tourcoing, surnommé le Mongy, du nom d'Alfred Mongy, concepteur du réseau, dessert aujourd'hui l'agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing. Le réseau comporte deux lignes d'une longueur totale de 22 km.
Sommaire
Historique
Il y a eu deux écartements de voie sur le réseau lillois, l'écartement normal (1 435 mm) qu'utilisaient les tramways à chevaux, et écartement métrique (1 m) pour les tramways électriques et les lignes régionales à vapeur du CEN.
Lors de la conversion de réseaux de tramways à chevaux en tramways électriques, l'écartement normal a été conservé comme pour les réseaux de Lyon, Marseille, Paris, Bordeaux ou Rouen. À Lyon par exemple, le réseau urbain était à l'écartement normal et le réseau suburbain à l'écartement métrique.
Aujourd'hui avec le renouveau du tramway, c'est l'écartement normal qui a été privilégié. La voie métrique est présente en France à Saint-Étienne, et dans certains pays européens, comme : la Suisse, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, et l'Autriche.
Les tramways à voie normale
La compagnie des tramways du Nord (TDN)
Cette compagnie est constituée en 1874 et exploite un réseau de tramway à chevaux dans la ville comprenant les lignes suivantes :
- A : Gare - rue nationale - place d'Isly
- B : Gare - rue Gambetta - place d'Isly
- C : Gare - Porte d'Arras
- D : Gare - Porte des Postes
- E : Gare - Porte de Douai
La traction s'effectue au moyen de 200 chevaux et une trentaine de voitures ;
Le rail à ornière[1] pour le tramway fut conçu par les ingénieurs Léon Francq et Marsillon[2].
La Compagnie des Tramways Électriques de Lille et sa Banlieue (TELB)
La compagnie TELB est la nouvelle raison sociale de la compagnie TDN depuis le 20 mai 1901. Elle va développer un réseau de tramways électriques à voie normale. Ce réseau disparaitra en 1966. Les tramways étaient appelés les « cars » lillois.
Le réseau comprenait 25 lignes désignées par des Lettres de A à X. En 1950 , il ne restait plus que les B, C, D, E, F, H, I, J, L, O, V et X
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Tramway circulant dans une ville détruite, pendant la Première Guerre mondiale
La Compagnie Générale Industrielle de Transports (CGIT)
À la fin de l'année 1955, la CGIT remplace la compagnie TELB dont la concession est échue. La CGIT n'assure que l'exploitation du réseau. Un syndicat mixte, comprenant les communes desservies et la ville de Lille s'occupe de la gestion. Les tramways sont alors remplacés par des bus. Le 29 janvier 1966 disparait la dernière ligne de tramway, la B.
Les tramways à voie métrique
La Compagnie des Tramways et Voies Ferrées du Nord
Cette compagnie, créée par Alfred Mongy en 1900, démarre la construction du Grand Boulevard de Lille-Roubaix-Tourcoing pour accueillir un tramway électrique. La compagnie ambitionne de créer un réseau de 13 lignes, long de 380 km allant jusqu'à Douai et Béthune. Elle obtiendra les concessions de la plupart de ses lignes en 1904.
La compagnie des tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT)
La compagnie TRT est créé en 1894 par la Compagnie française des voies ferrées économiques de Léon Francq. Elle crée un réseau de tramways de dix lignes autour de Roubaix et Tourcoing. Elle est absorbée par l'ELRT en 1922.
En 1905, le réseau possède les lignes suivantes :
- A, Roubaix - Wattrelos
- B, Roubaix - Lannoy
- D, Place de Roubaix - Mouvaux
- E, Roubaix - Tourcoing par les Boulevards
- F, Gare des Francs- Place de Tourcoing - Croix rouge
- G, Gare de Roubaix - Hospice Barbieux
- H, Gare de Roubaix - Gare du Pile
- I, Place de Tourcoing - Cimetière
- K, Gare de Roubaix - Crétinier
L'Électrique Lille Roubaix Tourcoing
L'ELRT est créé en 1905, cette compagnie construit son réseau principal sur les boulevards sous la direction des ingénieurs lillois Alfred Mongy et Léon Francq, mais étend aussi son réseau secondaire dans d'autres directions ;
- de Lille à Roubaix, (ligne 1), et Tourcoing, (ligne 1 bis)(22,2 km)
- de Lille à Leers, (ligne 2) (15,4 km)
- de Leers à Roncq, (ligne 3) (12,4 km)
- de Roubaix à Hem, (ligne 4) (5,2 km)
- de Lille à Marquette, (ligne 5)
- de Roubaix à Leers, (ligne 6) (4,4 km)
- de Lille à Marcq, (ligne 7) (5,6 km)
Le tramway sur le Grand Boulevard a été inauguré les 4 et 5 décembre 1909[3]. En 1922 a lieu l'absortion de la compagnie des tramways de Roubaix et Tourcoing (TRT).
La compagnie ELRT se trouve alors à la tête d'un important réseau constitué de:
- un réseau urbain provenant de l'absortion des lignes TRT et étendu sur les communes de Roubaix et Tourcoing.
- un réseau départemental constitué de ses propres lignes.
Elle va tenter de développer cet ensemble et de moderniser le matériel de l'ancienne compagnie des tramways de Roubaix et Tourcoing (TRT).
- En 1937, 16 motrices type 200 sont livrées par Brissonneau et Lotz, constituant à l'époque les véhicules de tramway les plus modernes
de France
- En 1950, 28 nouvelles motrices type 500 sont construites par Brissonneau et Lotz. Elles équipent les lignes des boulevards.
L'ELRT doit toutefois abandonner les réseaux urbains de Roubaix et Tourcoing et ne conservera uniquement trois lignes.
- Lille - Roubaix
- Lille - Tourcoing
- Lille - Marcq-en-Barœul
La concession de l'ELRT termine en 1968 et sera remplacé par une nouvelle consession SNELRT (société nouvelle ELRT).
En 1972 l'antenne de Marcq-en-Barœul sera fermée et il ne reste plus que les deux lignes[4].
- R, Lille - Roubaix
- T, Lille - Tourcoing
Connexion Belge
Sous l'occupation allemande, en 1915 une courte ligne de Toufflers (réseau ELRT) à "la Festingue" en Belgique, a été construite par ces derniers, pour établir une jonction avec le réseau vicinal Belge de Tournai.
Cette réalisation avait pour but le transport des blessés de guerre. La section transfrontalière a été fermée on 1918, mais rouverte en 1926 et électrifiée en 1933. Il n'y a pas eu de services directes et les correspondances ont été réalisées à Toufflers. La ligne Belge a été supprimée le 26 avril 1952, pour les voyageurs et le 25 mars 1954 pour le trafic marchandise[5].
Chemins de fer économiques du Nord
La compagnie des CEN exploitait des lignes à voie métrique en traction à vapeur dans la région.
- Armentières - Halluin
- Lille - Saint-Amand-les-Eaux
Années 1980
Les compagnies SNELRT et CGIT (bus de Lille et metro) ont fusionné à la fin de l'année 1981 en une nouvelle entité : Cotrali (Compagnie des Transports de la Communauté Urbaine de Lille), connue sous le sigle commercial de TCC.
Le réseau a subi diverses modifications. Le terminus en boucle autour du « Théâtre » à Lille a été remplacé en 1983 par une section souterraine aboutissant à la gare de Lille-Flandres, en passant par la gare de Lille-Europe. Les deux stations donnent accès au métro. Les boucles terminales à Tourcoing et à Roubaix ont été remplacées par un terminus à deux voies.
Sur la section commune pour Tourcoing et Roubaix, les arrêts Saint-Maur et Clemenceau - Hippodrome ont été mis sous terre pour éviter des croisements avec des carrefours.
Pour moderniser le matériel roulant et remplacer les motrices de la série 500, des tramways allemands du type Duwag ont été achetés d'occasion. Cotrali a acheté puis rénové des trams de Hanovre, Aix-la-Chapelle. Ce matériel porte une livrée rouge.
La situation à la fin des années 1990
Lors de l'extension de la ligne 2 du métro de Fort-de-Mons à Tourcoing-Centre s'est posée la question de l'avenir du Mongy. En effet certains l'ont accusé de faire double emploi avec le métro, l'ancien tramway ayant une image désuète face au nouveau métro automatique. Il a finalement été décidé de le conserver et de le rénover avec un nouveau matériel moderne à plancher bas.
La situation actuelle
Le réseau
Le réseau comporte deux lignes avec un tronc commun au départ de Lille : elles relient Lille à Roubaix d'une part et à Tourcoing d'autre part.
Il est exploité par la société Transpole. Le tramway transporte huit millions de passagers par an soit 6 % des passagers utilisant les transports en commun dans l'agglomération lilloise[6].
Le réseau d'une longueur de 22 km comporte 36 stations[7]. Dans le centre-ville de Lille, la ligne en tronc commun comporte une partie souterraine.
Le matériel roulant
Le parc est composé de 24 rames de quatre voitures à plancher bas du constructeur italien Breda Costruzioni Ferroviarie qui ont été livrés en 1994 dans le cadre des travaux de rénovation du réseau[8].
- Longueur : 29,6 m
- Largeur : 2,4 m
- Hauteur : 3,425 m
- Masse à vide : 40 t
- Capacité : 200 personnes (50 assises et 150 debout)
- Vitesse maxi : 80 km/h
- Captage : pantographe unijambiste Faiveley
- Écartement : voie métrique
Projets d'avenir
Il est question depuis plusieurs années de mettre en place un réseau de tram-train selon l'exemple de Karlsruhe, ce qui aurait l'avantage d'offrir une offre de transport sans correspondance depuis la première couronne jusqu'au cœur de ville. D'autre part cela permettrait de délester le pôle d'échanges de la gare Lille Flandres aujourd'hui en voie de saturation. Le schéma directeur de Lille Métropole, approuvé le 6 décembre 2002, envisageait 6 axes à l'horizon 2008[9], cependant seule une étude préliminaire a été effectuée à ce jour.
Le 17 avril 2009 a été votée en conseil communautaire LMCU la délibération cadre mobilité[10] (voir p. 7) qui confirme le principe du tram-train, cette fois sur seulement deux lignes (Comines - Seclin et Don Sainghin - Baisieux), pour une mise en service échelonnée entre 2016 et 2018.
Ceci dit le Mongy ne sera pas concerné par ce nouveau projet, car d'une part il ne figure pas dans les axes concernés et d'autre part son écartement est incompatible avec celui d'un tram-train (écartement standard pour pouvoir circuler sur le réseau RFF). Des projets de diamétralisation (prolongement au-delà de Lille Flandres) du Mongy sont parfois évoqués mais seulement à très long terme.
Notes et références
- CLARK - Daniel Kinnear, Tramways, construction et exploitation, page 122
- CLARK - Daniel Kinnear, Tramways, construction et exploitation, page 346
- Inauguration des nouvelles lignes de tramways du Grand Boulevard Lille-Roubaix-Tourcoing le 5 décembre 1909
- histoire du Mongy
- Rail Atlas vicinal, Rail Memories, Stefan Justens, Dick van der Spek
- site officiel de l'exploitant Transpole Fréquentation
- site officiel de l'exploitant Transpole Equipements
- Trams de France 2007 Revue Connaissances du Rail octobre-novembre 2007
- http://www.lille-metropole-2015.org/schemdir/pages/chapitr4/4-3.htm
- http://www.lillemetropole.fr/gallery_files/site/91/157603.PDF
Bibliographie
- A. Sampité, Les chemins de fer à faible trafic en France : lignes secondaires des grands réseaux, chemins de fer d'intérêt local et tramways à vapeur - établissement et exploitation, Baudry et cie, 1888 (réimpr. 2010 par BiblioLife), 467 p. (ISBN 978-1-145-90434-7) [lire en ligne], « Tramways de Lille à Roubaix et Tourcoing », p. 369-374
- Claude Gay (préf. Alain Decaux), Au fil des trams, association AMITRAM (Lille), 1984 (1re éd. 1971), 383 p.
- René Courant, Le Temps des tramways, Menton, édition du Cabri, 1982, 192 p. (ISBN 978-2-903310-22-6) (LCCN 82241404)
- Gérard Blondeau, Le Mongy, Tramway du Nord : Lille-Roubaix-Tourcoing, La Regordane, 1995, 124 p. (ISBN 978-2-906984-20-2)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Transpole, l'exploitant
- Histoire du tramway de Lille
- Le Mongy : Bibliographie sur le site personnel Le Mongy. Consulté le 5 juin 2010
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