- Tournai
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Pour les articles homophones, voir Tournay (homonymie).
Tournai Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Communauté Communauté française Province Province de Hainaut Arrondissement Tournai Coordonnées Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers213,75 km² (2005)
70,51 %
5,28 %
21,62 %
2,59 %Données sociologiques Population
– Hommes
– Femmes
Densité68 193 (1er janvier 2008)
48,75 %
51,25 %
319 hab./km²Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +(1er janvier 2008)
19,79 %
62,74 %
17,48 %Étrangers 8,04 % (1er janvier 2008) Économie Taux de chômage 15,61 % (janvier 2009) Revenu annuel moyen 12 950 €/hab. (2005) Politique Bourgmestre Christian Massy (PS) Majorité PS-cdH Sièges
PS
MR
cdH
Ecolo39
18
10
7
4Sections de commune Section Code postal Tournai
Ere
Saint-Maur
Orcq
Esplechin
Froyennes
Froidmont
Willemeau
Ramegnies-Chin
Templeuve
Chercq
Blandain
Hertain
Lamain
Marquain
Gaurain-Ramecroix
Havinnes
Beclers
Thimougies
Barry
Maulde
Vaulx
Vezon
Kain
Melles
Quartes
Rumillies
Mont-Saint-Aubert
Mourcourt
Warchin7500
7500
7500
7501
7502
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7506
7520
7520
7521
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7540
7540
7540
7542
7543
7548Autres informations Gentilé Tournaisien(ne) Zone téléphonique 069 Code INS 57081 Site officiel www.tournai.be modifier Tournai (en néerlandais : Doornik) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne, chef-lieu d’arrondissement en province de Hainaut et siège de l'évêché de Tournai.
Tournai est une des plus vieilles villes de Belgique avec Arlon et Tongres. Elle a joué un rôle historique, économique, religieux et culturel important au sein du Comté de Flandre durant le Moyen Âge[1].
Le beffroi (le plus ancien de Belgique) et la cathédrale Notre-Dame de Tournai sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. La cathédrale, imposante construction d’art roman et d’architecture gothique, est célèbre pour ses cinq tours ainsi que pour son trésor. Tournai est surnommée la ville au cinq clochers.
Le Tournaisis est le nom que l’on donne à la région de Tournai.
Sommaire
Étymologie
La ville est documentée sous les noms de Turris Nerviorum Ier siècle, Turnacum 300, Turnaco 365, ce qui signifie : lieu (suffixe celtique āko > -ACU) des collines (gaulois turno- « hauteur » [?], cf. breton torn-aot « hauteur du rivage », « falaise »)[2],[3],[4]. La racine *turn- « hauteur » serait préceltique pour Jean Loicq[5], celtique pour Xavier Delamarre[6].
Homonymie avec Tournai-sur-Dive et les nombreux Tournay, Tourniac, Tornac, etc. Le même élément turno- est identifiable dans Turno-magus > Tournon, *Turno-durum > Tonnerre.
Géographie
Tournai se situe dans la Basse-Belgique, à la limite sud de la plaine flamande, dans le bassin de l'Escaut. Elle fait partie de la province de Hainaut, de la Région wallonne et de la Communauté française de Belgique. Tournai a son propre arrondissement qui réunit les communes de Tournai, Antoing, Brunehaut, Celles, Estaimpuis, Leuze-en-Hainaut, Mont-de-l'Enclus, Pecq, Péruwelz et Rumes. Tournai est une ville qui comprend de nombreux parcs, églises et remparts.
Cette ville francophone fut pendant longtemps un des centres urbains les plus importants du Comté de Flandre, du Royaume de France et des Pays-Bas (autrichiens, espagnols, …), mais un déclin économique et une stagnation démographique à la révolution industrielle a fait d'elle une ville de petite taille de la dorsale européenne.
Sa superficie de 213,75 km² en fait la commune la plus étendue de Belgique, et elle est la plus importante en population du Hainaut occidental. Elle est située à 85 kilomètres à l'ouest de Bruxelles et à 25 kilomètres à l'est de Lille. Elle est constituée de 30 communes avant la fusion.
Milieu physique
Tournai et l'Escaut
La « cité aux cinq clochers » est traversée par l'Escaut et fait partie du sous-bassin Haut-Escaut. Elle fait partie du chapelet de villes scaldiennes, toutes distantes entre elles d'une trentaine de kilomètres : Cambrai, Valenciennes, Tournai, Audenarde, Gand, Termonde et Anvers. L'Escaut naît sur les plateaux de la Picardie. Après avoir divagué dans la plaine alluviale, le fleuve se resserre aux environs d'Antoing, en perçant le dôme du Mélantois, jusqu'à Tournai pour ensuite pénétrer la plaine flamande et continuer une route autrefois pleine de méandres. Tournai est donc entre deux régions duales : des plateaux au sud et des plaines au nord, régions de pierre calcaire propice à l'exploitation de carrières en amont et la plaine flamande propice au commerce en aval.
Grâce à cette ouverture de la vallée de l'Escaut, Tournai a eu dès sa fondation une vocation de ville de passage et de contact. La rive gauche est plus redressée que la rive droite, avec un point culminant à 77 mètres (le Pic-Au-Vent). Par contre, la rive droite est occupée par une plaine alluviale d'un petit rieu, le rieu d'Amour. La position surélevée de la rive gauche y a favorisé l'établissement de la ville, en plus de la rencontre entre la voie romaine Arras-Asse et l'Escaut, ainsi qu'une voie romaine secondaire, la voie Bavay-Cassel-Boulogne-sur-Mer.
L'Escaut a eu un rôle économique important tout au long de l'histoire de la ville. Le tonnage autorisé de l'Escaut à Tournai est aujourd'hui de 1 350 tonnes.
Le fleuve est assez pollué, même si la qualité de l'eau s'améliore depuis la construction de stations d'épuration. Les industries lourdes françaises à la frontière ont pendant de nombreuses années déversé beaucoup de polluants. Le fleuve est également pollué par la consommation des habitants et l'épandage des agriculteurs. Au début du XXe siècle, l'Escaut était réputé pour contenir énormément de poissons, particulièrement des saumons à la belle saison. Les populations de poissons sont assez faibles maintenant.
Nappes phréatiques
La ville est située au-dessus d'un réseau abondant de nappes phréatiques du calcaire carbonifère.
Cette grande nappe phréatique du calcaire carbonifère dépasse les frontières régionales et nationales et est surexploitée. Elle ne connaît pas de frontière administrative. Ce sont d’abord les Français qui ont puisé excessivement, puis les Belges (côté francophone et néerlandophone) sans tenir compte l'un de l'autre. Le niveau piézométrique diminue d’un mètre par an depuis les années 1960 (bien que ce niveau ait tendance à stagner ces derniers temps). La nappe a ainsi perdu près de 70 mètres en 50 ans. Les trois régions (wallonne, flamande et Nord-Pas-de-Calais) ont aujourd'hui instauré une concertation pour mettre fin à cette surexploitation qui entraîne des puits karstiques, plus connus sous le nom de « puits naturels », dans la région de Tournai.
Géologie
Tournai est situé sur un anticlinal, l'Anticlinal faillé du Mélantois-Tournaisis. Cette structure géologique est orientée est-ouest et ses failles longitudinales sont pour la plupart décrochantes dextres. Elle s'ennoie à l'est et passe à une dépression synclinale au nord : le Synclinal de Roubaix.
L'Anticlinal faillé du Mélantois-Tournaisis est entaillé par la vallée de l'Escaut, ce qui fait qu'entre Tournai et Antoing, la roche calcaire affleure plus ou moins la surface du sol. Cette roche du socle paléozoïque est appelée « Calcaire de Tournai » et fait partie d'un étage du Carbonifère inférieur, appelé Tournaisien. C'est un calcaire argilo-siliceux formant une ensemble assez monotone de couches dont l'épaisseur totale dépasse les 300 mètres et est large d'environ 25 mètres.
La roche calcaire servit dès l'Antiquité de matériaux de construction à la fois brute et taillée mais également transformée en Chaux et en ciment. Elle est toujours exploitée à notre époque, même si de nombreuses carrières ont fermé.
L'ensemble de la région de Tournai est recouvert par des limons éoliens du Pleistocène (lœss). Les fonds des vallées sont colmatés partiellement par des alluvions anciennes (Pleistocène) et récentes (Holocène).
Milieu naturel
Malgré un caractère assez vert, le milieu naturel de Tournai est pauvre et s’appauvrit encore de nos jours. La biodiversité y régresse car l’urbanisation y est forte et la pollution importante. Tournai se trouve entre deux parcs naturels, le parc naturel des Plaines de l'Escaut au sud et le parc naturel du Pays des Collines[7] au nord-est. La région de Tournai a donc vocation à être une zone de liaison entre ces deux parcs naturels. Malheureusement, ce n’est pas la réalité.
Il y a quelques types de milieux naturels dans la commune de Tournai : les parcs, les friches, les haies, les zones humides comme les marais du rieu d’amour, les anciennes carrières comme celle de « l’Orient », les rieus et fonds de vallée, et les espaces boisés.
La campagne tournaisienne est soumise à une forte urbanisation depuis plus de 20 ans, qui va en s’aggravant car beaucoup de Français et de Bruxellois ont été attirés par des prix immobiliers faibles par rapport à leurs régions d’origine. Un certain nombre de Français sont également venus dans la région pour éviter l’impôt de solidarité sur la fortune, leur déménagement facilité par l’ouverture des frontières des pays européens. Le village d’Orcq, ainsi que la commune voisine d’Estaimpuis, sont réputés pour abriter quelques grandes familles françaises.
L’environnement de Tournai est assez pollué et mis à rude épreuve, notamment par le rythme de vie des habitants (circulation automobile, …). L’industrie cimentière a une influence assez forte également, par la dégradation de terrains en carrière pour y extraire de la pierre et la constitution de terrils par les remblais. Cette industrie cimentière a une incidence sur la qualité de l’air, par la combustion du calcaire, ainsi que par l'utilisation des fours pour l’incinération des déchets. Cette incinération est toujours très mal ressentie par les populations locales, particulièrement les villageois de Gaurain-Ramecroix. La région des carrières de Tournai-Antoing est appelée « le Pays Blanc » parce que les rejets de poussière de l’industrie cimentière rendent les toits blancs et les endroits à proximité des carrières et des cimenteries ressemblent à des paysages lunaires.
Climat
Tournai jouit d'un climat tempéré océanique. Les principaux traits de ce climat sont les faibles amplitudes thermiques saisonnières et des précipitations modérées tout au long de l'année.
Histoire
Article détaillé : Histoire de Tournai.La ville, fondée il y a plus de 2 000 ans, a changé bien souvent de culture dominante : gallo-romaine, franque (cité royale sous le règne de Childéric Ier et de Clovis Ier, et donc ainsi la première capitale du royaume franc). Tournai est déjà une cité importante au temps des Romains. Au IIIe siècle, Saint Piat évangélise la ville qui passe au Ve siècle sous la domination des Francs Saliens. Aux alentours de 850, elle est intégrée dans le comté de Flandre, qui deviendra pays vassal du roi de France. À partir de 1187, suite aux luttes des Tournaisiens, la ville acquiert une certaine indépendance vis-à-vis du reste du comté en dépendant directement de la couronne de France (tandis que son pays, le Tournaisis, reste flamand jusqu’à son annexion par Philippe le Bel). Elle reste française jusqu’en 1521 (exceptée une brève occupation anglaise sous Henri VIII en 1513). En 1521, le siège de la ville fait passer cette dernière aux mains de Charles Quint et Tournai rejoint ainsi les Pays-Bas espagnols. Louis XIV la conquiert en 1668, mais doit la céder à l’Autriche en 1713. À partir de cette date, la cité connaîtra le même sort que l'ensemble des Pays-Bas autrichiens. En 1745 a lieu la bataille de Fontenoy (village situé à plus ou moins 10 km de Tournai) avec la victoire française et irlandaise contre les troupes anglaises et autrichiennes. La ville est conquise par la France sous la Révolution et l’Empire, puis est rattachée au royaume des Pays-Bas (1815). En 1830, elle est intégrée dans la Belgique indépendante. Au début de la seconde guerre mondiale, les bombardements de la ville par l'aviation allemande détruisent une grande partie du centre historique.
Armoiries
Blason de Tournai avec la couronne murale.Blasonnement : De gueules à la tour d’argent ouverte, crénelée d’une pièce et de deux demies, à la herse levée du même, percée de deux meurtrières, maçonnées de sable, au chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or rangées, l’écu timbré d’une couronne murale d’or à cinq créneaux[8].- AR 30 avril 1931Un diplôme néerlandais du 31 mars 1824, confirmé par un arrêté royal de 1838, accordait à Tournai les armoiries suivantes :Blasonnement : De gueules à un fort d’argent, donjonné de 3 tours de même, au chef cousu d’azur chargé de 3 fleurs de lis d’or ; l’écu timbré d’une couronne d’or.- AR 10 mars 1834Parc de l’hôtel de ville - Pierre décorée du blason de la ville.Patrimoine
Architecture religieuse
Les paroissiens se rendant aux offices, dans les édifices ci-dessous, relèvent du Diocèse de Tournai dont Mgr Guy Harpigny est l'évêque.
- La Cathédrale Notre-Dame de Tournai
- L'église Saint-Quentin
- L'église Sainte-Marie-Madeleine, de style gothique, est désaffectée depuis plusieurs décennies. Gauthier de Marvis, alors évêque de Tournai, souhaita la construction de cette église. Le chœur et le transept de l'édifice remontent au XIIIe siècle alors que les tours de la façade datent du XIVe siècle. La vie de sainte Marie-Madeleine est retracée par les panneaux de bois sculptés du retable du maître-autel. Il s'y trouve un orgue Delmotte datant de 1897 et comportant 17 jeux sur 2 claviers et pédalier.
- L'église Sainte-Marguerite, désaffectée depuis les années 1960 et vendue en 2004; le plus récent projet concernant ces deux dernières églises est leur éventuelle transformation en logements à caractère social. Elle fut construite en 1760 sous l'égide du supérieur des religieux de Saint-Médard, l'abbé Jean-Baptiste Vanderheyden, afin de remplacer une église plus ancienne mais détruite par un incendie en 1733. Cette particularité fait que l'église Sainte-Marguerite est composée de deux styles d'architecture distincts : le gothique pour la tour du XIVe siècle et le néoclassique pour le corps principal et la façade du XVIIIe siècle. En 1965, elle fut rattachée à la paroisse Saint-Jacques; puis, connut une restauration en 1998. Elle possède aujourd'hui encore un grand orgue Merklin de 19 jeux répartis sur 2 claviers et pédalier. Cet orgue est à vendre.
- L'église Saint-Jacques de Tournai
- L'église Saint-Piat a été édifiée au XIIe siècle à l'emplacement d'une basilique mérovingienne du VIe siècle. Elle doit son nom à Saint Piat, premier missionnaire chrétien à Tournai, qui fonda la première église de la ville, dont l'évêque sera Saint Éleuthère.
- L'église des Rédemptoristes
- L'église Saint-Brice, à côté de laquelle on découvrit le 27 mars 1653, le tombeau de Childéric Ier, père de Clovis.
- L'église Saint-Jean
- L'église Saint-Nicolas
- Le séminaire de Tournai
Architecture civile
- Le beffroi
- La Halle aux Draps
- L'Hôtel de ville qui est le palais abbatial de l'ancienne abbaye Saint-Martin.
Ensembles architecturaux
- La Grand-Place
- Les quais
Architecture militaire
- Le Pont des Trous
- La Tour Henri VIII
- Les fortifications
- Le Fort Rouge
- La citadelle (caserne Ruquoy)
Musées
- Le Musée d'Archéologie
- Le Musée Royal d'Armes et d'Histoire militaire
- Le Musée des Beaux-Arts
- Le Musée d'Histoire Naturelle
- Le Musée d'Histoire et des Arts décoratifs
- Le Musée de la Tapisserie et des arts du tissu
- La Maison Tournaisienne ou Musée de Folklore
Éléments urbains
- Pavé P de Tournai
Il s'agit d'un ancien pavé de pierre sur lequel est gravé la lettre P. Il est situé au milieu de la placette du Bas Quartier, dans le centre historique de la ville. Lors de la transformation de cette placette en zone piétonne dans les années 1980, la décision est prise de garder cet élément particulier.
- Statues et monuments
- La statue de Barthélémy Dumortier
- Groupe des aveugles de Guillaume Charlier
- Monument à Jean Noté
- La statue de Louis Gallait
- La statue de Martine, créée, en hommage à la Martine de Marcel Marlier, par Carlos Surquin et située à la rue Perdue près du Fort Rouge.
- La Naïade
- La fontaine du Pichou Saint Piat
- La Princesse d'Espinoy
- Saint Luc peignant la Vierge
Tournai, ville flamande d'expression romane
Tournai est une ville belge de langue française. La langue locale est le picard, comme dans le reste des autres communes du Hainaut et du nord de la France.
La ville de Tournai, qui a par le passé toujours profité d'une assez large autonomie, fait partie de la Flandre romane, tout comme Lille, Douai, Tourcoing ou Mouscron. Ces villes, bilingues ou non, font partie de l'aire culturelle flamande et possèdent donc des caractéristiques flamandes que l'on retrouve dans leur héritage artistique (architecture, peinture, sculpture...)[9].
Ainsi, la ville de Tournai fut l'un des grands centres culturels et économiques flamands :
- Le chœur gothique de la cathédrale « Notre-Dame flamande » de Tournai fut un élément précurseur de l'art scaldien, qui est typiquement flamand.
- Tournai fut la capitale religieuse de la Flandre durant plus de mille ans (de 496 à 1559).
- La tapisserie et la draperie tournaisiennes appartiennent à la grande école flamande et Tournai faisait même partie de la Hanse flamande de Londres qui regroupait les villes drapières de Flandre.
- L'église Saint-Brice de Tournai est le premier exemplaire du style hallekerk qui est si typique des villes et campagnes flamandes.
- Certains grands noms des primitifs flamands sont tournaisiens : Robert Campin (considéré comme le premier maître de cette école), Roger de la Pasture, Jacques Daret.
- La tradition du lundi perdu ou parjuré (en néerlandais verloren maandag ou verzworen maandag) est une tradition flamande très vivace à Tournai.
Même si elle se situe dans l'aire culturelle flamande, Tournai possède également des trésors de l'art mosan, style typique de l'espace culturel wallon. En effet, les deux plus importantes châsses de la cathédrale Notre-Dame de Tournai, les châsses de Notre-Dame flamande et de Saint-Eleuthère (XIIIe siècle), sont deux œuvres de Nicolas de Verdun (artiste liégeois né en 1181) dont l'évêché de Tournai avait passé commande. Ces reliquaires témoignent de l'opulence des villes de Tournai et de Liège au Moyen Âge : en particulier la châsse de Notre-Dame flamande qui est considérée comme l'une des sept merveilles de Belgique.
Rayonnement artistique
Déjà connue pour son orfèvrerie à l'époque mérovingienne, la ville devint à la fin du Moyen Âge un centre artistique de grande importance. Avec la châsse de Saint Éleuthère, les orfèvres tournaisiens se distinguent de nouveau dans l'art des métaux ; au XVe siècle, les dinandiers de Tournai concurrencent ceux du pays mosan. Dès le XIIe siècle, l'emploi de la pierre locale dans l'architecture a donné naissance à une école florissante de sculpture : au XVe siècle, fonds baptismaux et monuments funéraires sont taillés de façon magistrale dans cette pierre au grain très fin et à la couleur gris bleuté, voire dans une pierre blanche importée. Au XVe siècle, Robert Campin (mort à Tournai en 1444), contemporain de Hubert van Eyck, et que certains identifient comme le Maître de Flémalle, est l'auteur anonyme d'un groupe de peintures découvertes dans cette localité vers 1900. Les œuvres de cet artiste charment par leur coloris, par la précision avec laquelle sont dépeints les intérieurs et les objets, et par leur sérénité. Dans les sujets les plus graves apparaît une expression plus dramatique, qui fait rapprocher Robert Campin à son élève Rogier de la (ou le) Pasture. Connu également sous le nom de Van der Weyden, ce dernier, né à Tournai (1399–1464), devint peintre de la ville de Bruxelles en 1436. Né à Tournai en 1855, le poète belge Georges Rodenbach s'installera à Paris dès 1887.
Musique
La Messe de Tournai est la plus ancienne messe polyphonique qui nous soit parvenue jusqu'aujourd'hui. Elle rassemble dans un recueil anonyme des pièces datant de 1330 à 1340 environ.
Distinctions
La ville décerne le Prix artistique de la Ville de Tournai, et, ensemble avec la Commission provinciale des Fondations de Bourses d’Études du Hainaut, décerne le Prix Lucien Dasselborne, d'après le Concours du même nom.
Gastronomie
- Le lapin du lundi parjuré (ou « Lundi perdu »)
- La salade tournaisienne
- Les Succès du Jour
- Les biscuits « Delacre »
- Les biscuits " Desobry"
- Les ballons tournaisiens
- Les apéritifs « Le tournaisien » et « la tournaisienne », "Le pont des trous"
Les produits de l'entité de Tournai :
- La bière « La Tournay » de la Brasserie de Cazeau (seule brasserie de l'entité de Tournai)
- La bière « Saint-Martin », blonde ou brune, trouve ses racines en 1096 ac. Son verre représente un des nombreux vitraux de la cathédrale de Tournai. (de la brasserie de Brunehaut)
Folklore
- Le lundi parjuré, dit « Lundi perdu »
- Le carnaval de Tournai (22 jours avant Pâques)
- Les Quatre Cortèges, avec ses géants (le deuxième dimanche de juin)
- La Grande procession de Tournai
- Le jeu de Fer
- Les jeux de Boules
- La Balle pelote
- La Royale Compagnie du Cabaret Wallon Tournaisien
- La Saint Nicolas
Archives
Les archives de la ville sont conservées aux Archives de l'État à Tournai.
Les Archives de l'État à Tournai hébèrgent de nombreux documents produits en Hainaut occidental au cours des siècles. Plus récemment, elles ont notamment acquis les archives de l'imprimerie Casterman ou encore les archives d'Henri Vernes, auteur de Bob Morane.
Économie
Jumelages
Personnalités
- Clovis Ier (vers 466-511), roi des Francs (Ve siècle)
- Lethalde et Englebert, croisés flamands (XIe siècle)
- Le Bienheureux Guerric d'Igny (vers 1070-1157), né à Tournai, auteur cistercien, abbé d'Igny.
- Philippe Mouskes, évêque et chroniqueur (XIIIe siècle)
- Robert Campin (vers 1378-1444), mort à Tournai, dit le Maître de Flémalle, peintre.
- Rogier de la Pasture (vers 1399/1400-1464), né à Tournai, peintre, primitif flamand.
- Christine de Lalaing, épouse du Gouverneur de Tournai, Princesse d'Épinoy (XVIe siècle)
- Gillion-Othon Ier de Trazegnies (1598-1669), marquis de Trazegnies, gouverneur de Philippeville, d'Artois et de Tournai.
- Guillaume de Melun, prince d'Espinoy (XVIIe siècle)
- Théobald Michau (1676-1765), né à Tournai, peintre.
- Ferdinand-Ignace Malotau de Villerode, né en 1682 à Tournai.
- Charles-Joseph de Pollinchove (1695-1756) president du Parlement de Flandres
- Pierre Joseph Fauquez (mort en 1741), originaire de Tournai, fondateur de la faïencerie de Tournai, de Saint-Amand-les-Eaux.
- Robert Dubois (1709–1769), céramiste, co-fondateur de la Manufacture de Vincennes (porcelaine) ; travailla avec son frère à Valenciennes, Saint-Amand et Tournai où il dirigea la Manufacture en 1750 ; décédé dans cette ville.
- Albert Delin (1712-1771), mort à Tournai, facteur de clavecins.
- Piat Sauvage (1744-1818), né à Tournai, peintre.
- Louis-François-Joseph de la Barre, historien et écrivain (XVIIIe siècle)
- Donat Casterman, imprimeur (XVIIIe siècle)
- Bruno Renard (1781-1861), né à Tournai, architecte.
- Albert Goblet d'Alviella (1790-1873), né à Tournai, militaire et homme politique.
- Louis Gallait (1810-1887), né à Tournai, peintre.
- Jules Bara (1835-1900), né à Tournai, personnalité politique.
- Georges Rodenbach (1855-1898), né à Tournai, écrivain.
- Jean-Baptiste Noté (1858-1922), né à Tournai, baryton.
- Gabrielle Révelard (1882-1976) Infirmière inspire le nom "Dorcas"
- Henry Lacoste (1885–1968), né à Tournai, architecte.
- Gabrielle Petit (1893-1916), née à Tournai, infirmière, espionne de la Première Guerre mondiale.
- George Grard (1901-1984), né à Tournai, sculpteur.
- Joseph Lacasse (1894-1975), né à Tournai, peintre
- Luc Varenne (1914-2002), né à Tournai, célèbre commentateur sportif.
- Pierre Caille (1911-1996), né à Tournai, sculpteur.
- Marcel Marlier (1930-2011), mort à Tournai, illustrateur et créateur de la série Martine.
- Henri Vernes, né en 1918, enfance à Tournai, auteur des romans Bob Morane.
- Émile Desmedt, né en 1956 à Tournai, sculpteur et céramiste.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des rues de Tournai
- RFC Tournai
Lien externe
Notes et références
- DHANENS (Élisabeth) et DIJKSTRA (Jellie), Rogier de le Pasture van der Weyden, La Renaissance du Livre, Collection Références, Tournai, 23 septembre 1999.
- A. Vincent, Les noms de lieux de la Belgique, Bruxelles, 1927
- Jules Herbillon, Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70), 1986
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003, p. 303–304.
- « Avant le latin, la Gaule Belgique », dans Daniel Blampain et al. (dir.), Le Français en Belgique, Duculot, Bruxelles, 1997, p. 11.
- Op. cité.
- Site du pays des collines
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, 2002, p. 749
- « Tournai, enclave de France dans les terres de Flandre, siège d'un évêché flamand et boulevard avancé de la France vers les Pays-Bas, ville flamande par ses tendances artistiques et française par sa langue ! » Mémoires de la société historique et littéraire de Tournai, vol. 21, Tournai, 1888, p. 270.
Catégories :- Tournai
- Ville de la province de Hainaut
- Commune de la province de Hainaut
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