Société des Nations (1919-1946)

Société des Nations (1919-1946)

Société des Nations

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La Société des Nations (SDN ou SdN[1]) était une organisation internationale introduite par le traité de Versailles en 1919, lui-même élaboré au cours de la Conférence de paix de Paris (1919), dans le but de conserver la paix en Europe après la Première Guerre mondiale. Les objectifs de la SdN comportaient le désarmement, la prévention des guerres au travers du principe de sécurité collective, la résolution des conflits par la négociation et l’amélioration globale de la qualité de vie.

Basée à Genève, dans le Palais Wilson puis le Palais des Nations[2], elle est remplacée en 1945 par l’Organisation des Nations unies. Elle ne joue pas pleinement son rôle avant la Seconde Guerre mondiale.

Le principal promoteur de la SdN est le président des États-Unis Woodrow Wilson, ancien professeur de sciences politiques à Princeton. Selon son analyse, la diplomatie secrète est la cause principale de la Première Guerre mondiale et la Société des Nations doit y faire échec. Le 14e point de Wilson constitue donc la base de cette association des nations. Toutefois, le Sénat américain, en s’opposant à la ratification du traité de Versailles, vote contre l’adhésion à la Société des Nations et les États-Unis n’en font jamais partie. Dans l’entre-deux-guerres, l’URSS et l’Allemagne nazie ainsi que le Japon (en 1933) et l'Italie (1937) sortent de la SdN. Paul Hymans devint le premier Président de la Société des Nations en 1920.

La philosophie diplomatique qui a présidé à la création de la Société représentait un changement fondamental de la pensée des siècles précédents. La Société n’a jamais eu de force armée "en propre" et, de ce fait, dépendait des grandes puissances pour l’application de ses résolutions, que ce soit les sanctions économiques ou la mise à disposition de troupes en cas de besoin. Cependant, les pays concernés furent très peu souvent disposés à le faire. Benito Mussolini déclara : « la Société de nations est très efficace quand les moineaux crient, mais plus du tout quand les aigles attaquent ».

Après de nombreux succès notables et quelques échecs particuliers dans les années 1920, la Société des Nations fut totalement incapable de prévenir les agressions de l’Axe dans les années 1930.

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale démontra que la ligue avait échoué dans son objectif primordial d’éviter toute nouvelle guerre mondiale. L’Organisation des Nations unies l’a remplacée après la fin de la guerre et en a hérité un certain nombre d’agences et d’organismes.

Sommaire

Circonstances de la naissance de la SdN

Article connexe : Première Guerre mondiale.

Fin de la guerre

En 1917, les Allemands, sachant l’arrivée des troupes américaines proche, décident de concentrer leurs efforts à l’ouest, pour gagner la guerre avant que les renforts alliés ne débarquent. En mars 1918, le général allemand Erich Ludendorff attaque la Picardie et ouvre une brèche entre les armées française et britannique. Les alliés créent pour la 1re fois un commandement unique confié le 26 mars au maréchal Ferdinand Foch. En mai, les Allemands parviennent jusqu’à la Marne et menacent Paris, mais Ludendorff ne peut pas profiter de ce succès, faute de réserves. Les troupes des États-Unis ont donc le temps de débarquer et aident Foch à repousser les Allemands. Les Italiens obtiennent en 1918 la capitulation de l’Autriche, alors que les troupes alliées réunies à Salonique forcent la Bulgarie puis l’Empire ottoman à demander l’armistice. L’Allemagne capitule le 11 novembre 1918.

Les pertes humaines de la guerre sont impressionnantes, 9 millions d’hommes perdent la vie durant le conflit. La malnutrition et les épidémies causent également la perte d’un nombre important de vies civiles et militaires. Les dégâts matériels sont également énormes : l’Allemagne et la France sont les deux pays les plus touchés avec une baisse de la production industrielle par rapport à 1913 de respectivement 39 % et 38 %.

Traité de Versailles

Le traité de Versailles met fin à la Première Guerre mondiale. Il est signé le 28 juin 1919 au château de Versailles entre l’Allemagne et les Alliés. Bien que cette conférence réunisse 27 États (vaincus exclus), les travaux sont dominés par une sorte de directoire de 4 membres : Georges Clemenceau pour la France, David Lloyd George pour le Royaume-Uni, Vittorio Emanuele Orlando pour l’Italie et Woodrow Wilson pour les États-Unis.

Les sanctions prises sont extrêmement dures pour l'Allemagne de 1917 :

  • démilitarisation des environs du Rhin
  • indépendance de l’Autriche, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne
  • perte des colonies au profit des vainqueurs
  • responsabilité totale des dégâts de la guerre et devoir de remboursement
  • occupation de certains territoires allemands par les alliés
  • restitution de l’Alsace-Lorraine à la France et détachement de la Sarre qui est soumise pour 15 ans au contrôle du conseil de la SdN.

Au moment de définir les nouvelles frontières de l’Europe, les États-Unis et le Royaume-Uni refusent d’accéder à la demande des Français de créer une barrière militaire sur le Rhin pour éviter une hégémonie française sur le continent. De plus, ces deux pays sont convaincus que l’Europe ne peut se reconstruire efficacement sans une Allemagne forte. C’est pourquoi ils tentent de modérer les énormes exigences de la France. Pour éviter la création de cette barrière, les États-Unis et le Royaume-Uni proposent de signer avec la France un traité de défense commune en cas d’agression allemande, ce qui signifie que la France recevrait immédiatement l’aide militaire de ces pays. Clemenceau accepte cette proposition, mais le Congrès américain refuse de ratifier le traité de Versailles, ce qui rend leur contrat de défense mutuelle caduc.

L’Allemagne étant extrêmement insatisfaite des décisions prises dans le traité, les Français jugent bon de se protéger d’une autre manière. Ils vont alors constituer une petite entente avec la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Roumanie pour remplacer le soutien inexistant des États-Unis et du Royaume-Uni.

Naissance de la SDN

Origines

Carte commémorative représentant le président des États-Unis Woodrow Wilson et les "Origines de la Société de Nations"

Aux XVIIIe siècle et XIXe siècle, des sociétés pour la paix se créent à New York, Londres et Genève. En 1892, on crée à Berne le Bureau international de la paix qui reçoit le prix Nobel de la paix en 1910.

Les prédécesseurs de la Société de Nations furent, à bien des égards, les Conférences internationales de paix de La Haye de 1899 et 1907 qui aboutissent à la création de la Cour d'arbitrage international de La Haye. La "Confédération des États de la Haye", comme l’a appelée le pacifiste néo-Kantien Walther Schücking, formait une alliance universelle dont le but était le désarmement et le règlement pacifique des conflits par l’arbitrage. Le concept d’une communauté paisible des nations avait été précédemment décrit dans l’ouvrage d’Emmanuel Kant (en) : Perpetual Peace: A Philosophical Sketch (1795). Suite à l’échec de ces Conférences (une troisième avait été planifiée pour 1915), l’idée de la Société de Nations fut initiée par le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères britannique Edward Grey et reprise avec enthousiasme par le président des États-Unis démocrate Woodrow Wilson et son conseiller, le colonel Edward M. House qui y voyaient un moyen de prévenir un nouveau bain de sang comparable à celui de la Première guerre mondiale.

La création de la SdN fut au centre des "Quatorze points de Wilson", en particulier le dernier : « Une association globale de nations doit être formée par des engagements spécifiques garantissant une indépendance politique et une intégrité territoriale mutuelle identique à tous les pays grands ou petits ».

Les participants à la Conférence de paix de Paris acceptèrent la proposition de créer une Société des Nations (Anglais : League of Nations, Allemand : Völkerbund) le 25 janvier 1919.

Le projet est achevé le 14 février 1919. Le 28 avril 1919, on choisit Genève comme siège de l’organisation. Ce choix est justifié par le rayonnement international acquis par la cité au cours des siècles et son appartenance à la Suisse (pays neutre).

La Convention définissant la Société de Nations fut ébauchée par une commission spéciale, la création de la SdN étant prévue dans la partie 1 du Traité de Versailles signé le 28 juin 1919. Initialement, la Charte fut signée par 44 États, dont 31 avaient pris part à la guerre du coté de la Triple-Entente ou la rejoignirent durant le conflit. Malgré les efforts de Wilson pour créer et promouvoir la SdN - pour lesquels il reçut le Prix Nobel de la Paix en 1919 -, les États-Unis ne ratifièrent jamais la Charte, ni ne la rejoignirent plus tard suite à l’opposition du Sénat des États-Unis, et particulièrement de celle de républicains influents comme Henry Cabot Lodge du Massachusetts et William E. Borah de l’Idaho, en conjonction avec le refus d’un compromis par Wilson.

La SdN tint sa première réunion à Londres le 10 janvier 1920. Son premier geste fut de ratifier le traité de Versailles, terminant ainsi officiellement la Première guerre mondiale. Les instances dirigeantes de la SdN se sont déplacées à Genève le 1er novembre 1920. La première Assemblée générale y fut tenue le 15 novembre 1920 avec les représentants de 41 nations. Son premier président est le Français Léon Bourgeois, il reçut le Prix Nobel de la Paix en 1920.

David Kennedy, professeur à la Faculté de droit d'Harvard, a étudié la SdN au travers de textes savants la concernant, des traités qui la créèrent, et des votes lors des sessions plénières. Kennedy suggère que la SDN fut un moment unique où les affaires internationales étaient "institutionnalisées", par opposition aux méthodes légales et politiques d’avant la Première guerre mondiale (Kennedy, 1987).

Rôle des États-Unis

Dans un programme en 14 points, le président américain Woodrow Wilson propose la création d’une Société des Nations qui doit garantir la paix mondiale. Le projet est relativement mal accueilli en France à cause de la modération des États-Unis envers les nations vaincues lors de l’élaboration du traité de Versailles. Cependant, le président du Conseil Georges Clemenceau accepte d’adhérer à la SdN car il comprend que de cette manière, il obtient le consentement des États-Unis sur ses exigences envers l’Allemagne. Wilson essuie un grave échec lorsque le Congrès américain refuse d’adhérer à la SdN par tradition isolationniste vis-à-vis de l’Europe.

Quatorze points de Wilson

Article détaillé : Quatorze points de Wilson.
  • fin de la diplomatie secrète
  • liberté de navigation sur les mers
  • suppression des barrières économiques et égalité commerciale pour toutes les nations
  • réduction des armements
  • arrangement sur les questions coloniales en tenant compte des intérêts des populations concernées
  • évacuation de la Russie et possibilité pour les Russes de choisir librement leur gouvernement
  • évacuation et restauration de la Belgique
  • libération du territoire français et retour de l’Alsace-Lorraine à la France
  • rectification des frontières italiennes selon le principe des nationalités
  • autonomie des peuples d’Autriche-Hongrie
  • évacuation de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro ; libre accès à la mer pour la Serbie
  • autonomie des peuples non-turcs de l’Empire ottoman ; liberté de passage dans les détroits vers la mer Noire
  • création d’une Pologne indépendante avec accès à la mer
  • création d’une association des nations pour garantir l’indépendance et les frontières des États

Organisation de la SdN

La SdN regroupe à l’origine 45 pays, dont 26 non-européens. Par la suite, le nombre de pays membres passe temporellement à 60 (28 septembre 1934 à 26 mars 1935). La SdN a 3 buts fondamentaux :

  • faire respecter le droit international, avec la CPIJ (Cour permanente internationale de justice)
  • abolir la diplomatie secrète
  • résoudre les conflits par arbitrage

Le pacte de la SdN règle les rapports entre les États membres. Les 26 articles qui le composent définissent les fonctions des 4 organes principaux :

  • l’Assemblée réunit les représentants des États membres pour débattre des questions relatives à la paix dans le monde, ainsi que l’admission de nouveaux membres (l’Allemagne n’est admise qu’en 1926). Elle contrôle également le budget de l’organisation.
  • le Conseil est composé de 5 membres permanents, à savoir le Royaume-Uni, la France, l’Italie, le Japon, la Chine, ainsi que de 9 membres non-permanents. Le conseil a les mêmes droits que l’assemblée. Il s’occupe aussi de différentes tâches dans lesquelles l’assemblée n’a qu’un pouvoir limité (mandats, minorités, etc.).
  • le Secrétariat est l’auxiliaire de l’assemblée. Il est dirigé par un secrétaire général qui contrôle plusieurs sections ainsi que le personnel (670 personnes venant de 51 pays en 1930).
  • la Cour permanente internationale de justice de la Haye, créée en 1922, doit juger des affaires qui lui sont soumises et généralement issues de la guerre.

Toute action de la SdN devait être autorisée par un vote unanime du Conseil et un vote majoritaire de l’Assemblée.

Secrétariat et Assemblée

Le personnel du secrétariat était responsable de préparer l’ordre du jour pour le Conseil et l’Assemblée et d’éditer les comptes-rendus des réunions et rapports sur les sujets courants, agissant en fait comme des fonctionnaires de la Société.

Secrétaires généraux de la Société de nations (1920 – 1946)

Chaque État membre était représenté et disposait d’un vote à l’Assemblée (bien que tous les États n’avaient pas forcément de représentant permanent à Genève). L’Assemblée tenait ses sessions une fois par an en septembre.

Présidents de l’assemblée générale de la Société (1920–1946)

Le Conseil

Le Conseil de la SdN avait autorité pour traiter de toute question affectant la paix du monde. Sa composition fut d’abord de quatre membres permanents (le Royaume-Uni, la France, l’Italie et le Japon) et quatre membres non permanents, élus par l’Assemblée générale pour une période de trois ans. Les quatre premiers membres non permanents étaient la Belgique, le Brésil, la Grèce et l’Espagne. Les États-Unis, étaient censés être le cinquième membre permanent, mais le sénat des États-Unis, dominé par les Républicains après les élections de 1918, vota contre la ratification du traité de Versailles, empêchant de ce fait la participation des États-Unis à la SDN. C’était une incitation au retour à la politique isolationniste.

La composition initiale du Conseil fut ensuite modifiée à de nombreuses reprises. Le nombre de membres non permanents fut d’abord porté à six (le 22 septembre 1922), puis à neuf (le 8 septembre 1926). La République de Weimar rejoignit également la Société et devint le cinquième membre permanent du Conseil, portant le nombre total de membres à quinze. Plus tard, quand l’Allemagne et le Japon quittèrent la SdN, le nombre de membres non permanents fut finalement augmenté de neuf à onze. En moyenne, le Conseil se réunissait cinq fois par an, sans compter les sessions extraordinaires. 107 sessions publiques furent tenues entre 1920 et 1939.

Autres organes

La SdN supervisait la Cour permanente internationale de justice et diverses autres agences et commissions créées pour traiter des problèmes internationaux prégnants. On y trouvait la Commission de contrôle des armes à feu, l’Organisation de la santé, l’Organisation internationale du travail, la Commission des Mandats, le bureau central permanent de l’opium, la Commission pour les réfugiés, et la Commission pour l’esclavage. Alors que la ligue elle-même est souvent stigmatisée pour ses échecs, plusieurs de ses agences et commissions ont eu des succès notables dans l’exercice de leurs mandats respectifs.

Commission de désarmement 

La Commission obtint l’accord initial de la France, l’Italie (l'économiste V. Pareto en est le représentant), le Japon et la Grande-Bretagne afin de limiter la taille de leurs marines de guerre respectives. Néanmoins, le Royaume-Uni refusa de signer le traité de désarmement de 1923, et le pacte Briand-Kellogg, facilité par la commission en 1928, échoua dans son objectif de bannir la guerre. Enfin, la Commission n’a pas réussi à stopper le réarmement de l’Allemagne (qui obtient, en décembre 1932, le principe d'égalité des droits en matière d'armement, et rétablit en 1935 le service militaire obligatoire), de l’Italie et du Japon durant les années 1930. Le Japon quitte la SDN en 1933, deux ans après avoir envahi la Mandchourie.

Comité sanitaire (Organisation de la santé)

Cet organe visait à éradiquer la lèpre, la malaria et la fièvre jaune, les deux derniers en débutant une campagne internationale d’extermination des moustiques. L’Organisation de la santé réussit également à éviter qu’une épidémie de typhus se développât en Europe grâce à une intervention précoce en Union soviétique.

Commission des Mandats 

La Commission supervisait les territoires Mandats de la SdN. Elle organisa aussi des référendums dans les territoires contestés afin que leurs résidents puissent décider du pays qu’ils voulaient rejoindre ; le plus célèbre fut celui de la Sarre en 1935.

Organisation internationale de travail 

Cet organe fut dirigé par le français Albert Thomas. Il réussit à faire interdire l’ajout de plomb dans la peinture, et convainquit un certain nombre de pays d’adopter une loi des 8 heures de travail quotidien et de quarante-huit heures hebdomadaires. Il travailla également à l’abolition du travail des enfants, à améliorer le droit des femmes au travail, et à rendre les armateurs responsables pour les accidents impliquant des marins.

Le Bureau permanent central de l’opium 

Le Bureau fut créé pour diriger le système de contrôle statistique proposé par la seconde Convention internationale de l'opium qui arbitrait la production, la fabrication, le commerce international et de détail de l’opium et de ses sous-produits. Le Bureau établit également un système de certificats d’importation et d’autorisations d’exportation pour légaliser le commerce international des narcotiques.

Commission des réfugiés

Dirigée par Fridtjof Nansen, La Commission surveilla le rapatriement et, si nécessaire le relogement, de 400 000 réfugiés et ex-prisonniers de guerre, dont la plupart avaient échoué en Russie à la fin de la Première Guerre Mondiale. Elle établit des camps en Turquie en 1922 pour traiter un afflux de réfugiés dans le pays et ainsi participer à la prévention des maladies et de la famine. Elle établit également le passeport Nansen comme moyen d’identification des personnes apatrides.

Commission de l’esclavage 

La Commission chercha à éradiquer l’esclavage et la traite des esclaves dans le monde, combattit la prostitution forcée et le trafic de stupéfiants particulièrement celui de l’opium. Elle réussit à faire émanciper 200 000 esclaves en Sierra Leone et organisa des raids contre les trafiquants d’esclaves afin de stopper la pratique du travail forcé en Afrique. Elle réussit également à ramener le taux de mortalité des ouvriers construisant le chemin de fer du Tanganyika de 55 % à 4 %. Dans d’autres régions du monde, la Commission recueillit des témoignages sur le trafic d’esclaves, la prostitution et le trafic de drogue dans une tentative de surveillance de ces questions.

Commission internationale de coopération intellectuelle (CICI) 

L’instance de la CICI, fondée en 1921, a pour fonction de promouvoir les conditions favorables à la paix internationale. Il s’agit de développer l’esprit critique des individus grâce à l’éducation afin que cela puisse leur permettre d’agir de manière saine et responsable. La CICI, qui rassemble en son sein plusieurs intellectuels du monde entier, a comme premier président le philosophe Henri Bergson. Cette instance de concertation disparaît lors de la Seconde Guerre mondiale et réapparaît en 1946 sous une forme nouvelle, celle de l’UNESCO.

Plusieurs de ces institutions furent transférées aux Nations unies après la Seconde Guerre mondiale. En plus de l’Organisation Internationale du Travail, la Cour internationale de justice permanente devint la Cour internationale de justice (CIJ), et l’Organisation de la santé fut réorganisée en Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les pays membres

Carte montrant la place de la Société des Nations dans le monde (1920-1945)

La Société de nations avait 42 membres fondateurs ; 16 d’entre eux quittèrent ou se retirèrent de l’organisation. Le royaume de Yougoslavie fut le seul, parmi les membres fondateurs, à quitter la Société et à y revenir, restant ensuite membre jusqu’à la fin. L’année de la fondation, six autres États la rejoignirent ; seuls deux d’entre eux y participèrent jusqu’au bout. Par la suite, 15 autres pays devinrent membres, dont seulement deux le furent jusqu’à la fin. L’Égypte fut le dernier pays membre en 1937. L’Union soviétique fut exclue de la Société le 14 décembre 1939, cinq ans après son adhésion le 18 septembre 1934. L’Irak fut le seul membre à être également un Mandat de la Société des Nations. L’Irak devint membre en 1932.

Symboles

La SdN n’eut jamais ni drapeau officiel, ni logo. Des propositions furent présentées dans les débuts de la SDN afin d’adopter un symbole officiel, mais les États membres ne tombèrent jamais d’accord.

Néanmoins, les organismes de la SdN utilisèrent, le cas échéant, divers drapeaux et logos pour leurs besoins propres. Un concours international fut organisé en 1929 afin de trouver un concept, qui là encore n’a pas conduit à un symbole. Une des raisons de cet échec a peut-être été la crainte par des États membres que la puissance de cette organisation supranationale eût pu surpasser la leur. Finalement, en 1939, un emblème semi-officiel vit le jour : deux étoiles à cinq pointes au centre d’un pentagone bleu. Le pentagone et les étoiles devaient représenter symboliquement les cinq continents et les cinq races[3] de l’humanité. Le drapeau comprenait, respectivement en haut et en bas, les noms anglais (League of Nations) et français (Société de nations). Ce drapeau fut, notamment, déployé sur le bâtiment de la Foire internationale de New York 1939-1940.

Langues officielles

Les langues officielles étaient le français, l’anglais et l’espagnol (en 1920). Au début de années 1920, il fut proposé d’adopter l’Esperanto comme langue de travail. Dix délégués acceptèrent la proposition contre un seul, le délégué français Gabriel Hanotaux. Hanotaux n’appréciait pas le fait que le français perde sa position de langue de la diplomatie et voyait dans l’espéranto une menace. Deux ans après, la Société recommandait que ses États membres incluent l’espéranto dans leurs programmes d’éducation.

Les « Mandats » de la SdN (territoire sous mandat)

Les territoires sous mandat de la SdN, ou « Mandats », furent créés sous le couvert de l’Article 22 des engagements de la Société des Nations. Ces territoires étaient d’anciennes colonies de l’Empire allemand et de l’Empire ottoman.

Il y avait trois classe de Mandats[4].

Mandat « A »

C’étaient des territoires « ayant atteint un stade de développement suffisant pour qu’ils puissent être identifiés, à titre provisoire, comme nations indépendantes et pouvant recevoir des conseils et aides par un « Mandataire », jusqu’au moment où ils pourraient se diriger seuls. Les souhaits de ces communautés doivent être une considération principale dans la sélection du mandataire. » Ces territoires faisaient principalement partie de l’ex-Empire Ottoman.

Mandat « B »

C’étaient des territoires qui « étaient à un stade où le mandataire devait être responsable de l’administration du territoire dans les conditions qui garantissent :

  • La liberté de conscience et la liberté religieuse
  • Le maintien de l’ordre social et de l’ordre moral
  • La prohibition des abus tels que le commerce des esclaves, le trafic d’armes et le trafic d’alcool
  • La prévention de l’établissement de fortifications ou bases militaires et navales et de la formation militaire des indigènes pour autre chose que des objectifs politiques et la défense de territoire
  • Des opportunités égales d’échanges et de commerce avec les autres membres de la SdN. »

Mandat « C »

C’étaient des territoires « qui, en raison de la faible densité de leur population, ou leur petite taille, ou leur éloignement des centres de la civilisation, ou de leur contiguïté géographique du territoire d’un Mandataire, et autres circonstances, peuvent être mieux administrées selon les lois du mandataire. »

Les territoires étaient régis par des délégations de pouvoir, à l’image de ce qui se passait pour le Royaume-Uni en Palestine (British Mandate of Palestine) et en Afrique du Sud (Union de l’Afrique du sud), jusqu’à ce que ces territoires soient capables de s’auto-administrer.

Il y avait quatorze mandats gérés par six mandataires : Royaume-Uni, France, Belgique, Nouvelle-Zélande, Australie et Japon. En pratique, les territoires sous mandat étaient traités comme des colonies et des critiques les dénoncèrent comme des prises de guerre. À l’exception de l’Iraq, qui rejoignit la SdN le 3 octobre 1932, ces territoires ne purent gagner leur indépendance avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, processus qui ne se termina qu’en 1990. À la suite de la dissolution de la SDN, la plupart des Mandats restants passèrent sous le contrôle des Nations unies sous l’appellation de United Nations Trust Territories.

En plus des Mandats, la SDN administra elle-même la Sarre pendant 15 ans, avant qu’elle soit rétrocédée au Troisième Reich suite à un plébiscite, et la Ville libre de Dantzig (Gdańsk, Pologne) du 15 novembre 1920 au 1er septembre 1939.

Ses succès

La SdN fut généralement accusée d’avoir failli à sa mission. Cependant, elle eut des succès significatifs dans un certain nombre de territoires.

Les îles Åland

Les Åland représentent un ensemble d’à peu près 6 500 îles situées à mi-distance de la Suède et de la Finlande. Les habitants sont exclusivement de langue suédoise bien que la Finlande en obtint la souveraineté au début des années 1900. À compter de 1917, la plupart des résidants souhaitèrent que les îles deviennent une région suédoise. La Finlande, cependant, s’y opposa. Le gouvernement suédois souleva la question devant la SdN en 1921. Après une réflexion approfondie, la Société jugea, le 25 juin 1921, que les îles devaient être finlandaises tout en disposant d’un gouvernement autonome, évitant une guerre potentielle entre les deux pays.

Albanie

La frontière entre l’Albanie et le Royaume de Yougoslavie était restée sujet de controverse après la Conférence de paix de Paris en 1919, les forces yougoslaves occupant une partie du territoire albanais. Après des affrontements avec les tribus albanaises, les forces yougoslaves pénétrèrent plus avant les territoires. La Société envoya une commission composée de représentants des divers pouvoirs régionaux. La commission statua en faveur de l’Albanie et les forces yougoslaves se retirèrent en 1921, non sans avoir protesté. La guerre fut à nouveau évitée.

Autriche et Hongrie

Suite à la Première Guerre mondiale, l’Autriche et la Hongrie durent faire face à une banqueroute résultant des très importantes réparations de guerre qu’elles durent payer. La Société mit en place des prêts pour les deux nations et envoya des commissaires pour en surveiller la dépense. Ces actions mirent l’Autriche et la Hongrie sur la voie du rétablissement économique.

Haute Silésie

Le traité de Versailles avait demandé qu’un référendum fût organisé en Haute Silésie afin de déterminer de si le territoire devrait être rattaché à la République de Weimar (Allemagne) ou à la Deuxième République de Pologne. Une répression brutale et la discrimination contre les Polonais amenèrent à des émeutes et par la suite aux deux premiers soulèvements en Silésie (1919 et 1920). Lors du référendum, approximativement 59 6 % des voix (autour de 500 000 personnes) furent favorables au rattachement à l’Allemagne. Ce résultat conduisit au troisième soulèvement en 1921. La SDN fut invitée à régler la question. En 1922, une enquête de six semaines constata que le territoire devrait être découpé en deux. La décision fut acceptée par les deux camps et par la majorité des habitants.

Memel

La ville portuaire de Memel (maintenant Klaipėda) et la région avoisinante (voir (en)Klaipėda Region) furent placées sous le contrôle de la SdN à la fin de la première guerre mondiale et fut gouvernée par un général français pendant trois ans. Bien que la population fût majoritairement allemande, le gouvernement lituanien revendiqua le territoire et ses troupes l’envahirent en 1923. La SdN choisit de céder le territoire entourant Memel à la Lituanie, mais déclara que le port devrait rester zone internationale, ce qu’accepta la Lituanie. Cette décision pourrait être vue comme un échec (la SdN ayant réagit passivement à l’utilisation de la force), mais le règlement de la question sans grande effusion de sang significative fut un résultat favorable de la SdN.

Différend gréco-bulgare

Article détaillé : Incident de Pétritch.

Après un incident de frontière entre sentinelles greques et bulgares en 1925, les troupes grecques envahirent leur voisine. La Bulgarie ordonna à ses troupes de n’offrir qu’une résistance symbolique, faisant confiance à la Société pour régler le conflit. La ligue a en effet condamné l’invasion grecque, et réclamé à la fois le retrait des troupes grecques et une compensation à la Bulgarie. La Grèce s’y est conformée, mais s’est plainte de la disparité de traitement avec l’Italie (voir plus loin : L’incident de Corfou).

Sarre

La Sarre était une province formée de parties de territoire de la Prusse et du Palatinat rhénan. Elle fut créée et placée sous le contrôle de la SdN après le Traité de Versailles. Un référendum devait être organisé après quinze ans pour déterminer si la région devrait appartenir à l’Allemagne ou à la France. À ce référendum, organisé en 1935, 90,3 % des votes furent favorables au retour de la Sarre à l’Allemagne.

Mossoul

La Société a résolu en 1926 un conflit entre l’Iraq et la Turquie à propos du contrôle de l’ancienne province ottomane de Mossoul. Selon le Royaume-Uni, qui avait reçu de la SdN un Mandat « A » sur l’Iraq en 1920 et de ce fait représentait l’Iraq pour ses affaires étrangères, Mossoul avait appartenu à l’Iraq. D’un autre côté, la république turque nouvellement créée revendiquait la province comme son centre historique.

Un comité de trois personnes fut envoyé par la SdN dans la région en 1924 afin d’étudier ce cas et recommanda, en 1925, que la région fût rattachée à l’Iraq, sous la condition de le Royaume-Uni conservât son mandat sur l’Iraq pour une période de 25 années afin d’assurer les droits autonomes de la population Kurde.

Le Conseil de la SdN adopta la proposition et décida le 16 décembre 1925 d’attribuer Mossoul à l’Iraq. Bien que la Turquie eût accepté l’arbitrage de la Société dans le Traité de Lausanne de 1923, elle rejeta sa décision. Toutefois, les Britanniques, l’Iraq et la Turquie signèrent un traité le 5 juin 1926 qui, dans ses grandes lignes, reprenait la décision du Conseil de la SdN, attribuant également Mossoul à l’Iraq.

Libéria

Suite à des rumeurs de travail forcé au Libéria, pays africain indépendant, la Société lança une enquête à ce sujet, en particulier concernant les allégations de travail forcé dans les plantations gigantesques de caoutchouc de Firestone dans le pays. En 1930, un rapport de la Société impliqua de nombreux fonctionnaires du gouvernement dans la vente de main-d’œuvre, conduisant à la démission du président Charles D.B. King, de son vice-président et nombreux autres fonctionnaires du gouvernement. La SdN poursuivit en menaçant d’établir une tutelle sur le Libéria à moins que des réformes soient réalisées, ce qui devint l’objectif principal du président Edwin Barclay.

Autres succès

La SdN combattit également le trafic international d’opium et l’esclavage sexuel et aida à soulager la situation difficile des réfugiés, spécialement en Turquie en 1926. Une de ses innovations dans le domaine fut la création, en 1922, du passeport Nansen, qui fut la première carte d’identité internationalement reconnue pour les réfugiés apatrides. Beaucoup des succès de la Société ont été réalisés par ses diverses agences et commissions.

Persuasion mentale.
La lapin. "Mon équipement offensif étant pratiquement nul, il me reste à le séduire par le pouvoir de mes yeux."

Dessin du magazine Punch du 28 juillet 1920, dans une satire de la faiblesse perçue de la SdN.

Défauts de la SdN

Sur le long terme, la SdN fut un échec. Le déclenchement de la Seconde guerre mondiale fut la cause immédiate de sa disparition, mais beaucoup d’autres raisons, plus fondamentales, préexistaient.

La Société, comme aujourd’hui les Nations unies, ne disposait pas de force armée en propre et dépendait des Grandes puissances pour faire appliquer ses résolutions, ce qu’elles n’ont jamais été très disposées à faire. Les sanctions économiques, qui étaient la mesure la plus grave que la SdN pouvait décider - juste avant l’option militaire-, étaient difficiles à imposer et eurent peu d’impact sur les pays visés car ceux-ci pouvaient continuer à commercer avec des pays n’appartenant pas à la SdN. Le problème est illustré dans le passage suivant :

« Concernant les sanctions militaires prévues au titre du paragraphe 2 de l’Article 16, il n’y a pas d’obligation légale à les appliquer… s’il existe un devoir politique et moral incombant aux États, ici encore, il n’y a pas d’obligations les concernant.[5] »

Les deux membres les plus importants de la Société, la Grande-Bretagne et la France, étaient réticents à user de sanctions et encore plus réticents au recours à l’action armée au nom de la Société. Si tôt après la fin de la Première Guerre mondiale, les populations et les gouvernements des deux pays étaient pacifistes. Les conservateurs britanniques étaient particulièrement tièdes vis-à-vis du rôle de la SdN et préféraient, quand ils étaient au gouvernement, négocier des traités sans la participation de l’organisation. Finalement, la Grande-Bretagne et la France abandonnèrent toutes deux le concept de sécurité collective[6] en faveur de celui d’apaisement face au développement du militarisme montant en Allemagne sous Adolf Hitler.

La représentativité de la Société a toujours été un problème. Bien qu’il eut été prévu d’inclure toutes les nations, beaucoup ne s’y joignirent jamais, ou leur participation fut de courte durée. En janvier 1920, pendant les débuts de la SdN, l’Allemagne ne fut pas immédiatement admise à en faire partie, à cause d’un fort ressentiment envers ce pays après la première guerre mondiale. Une faiblesse clé vint de la non-participation des États-Unis ce qui supprimait une bonne partie de son pouvoir potentiel. Bien que le président américain Woodrow Wilson eut été une force maîtresse lors de la création de la Société, le Sénat des États-Unis vota le 19 novembre 1919 son refus de se joindre la Société.

La Société fut encore plus affaiblie quand certaines des principales puissances la quittèrent dans les années 1930. Le Japon qui débuta comme membre permanent du Conseil, se retira en 1933 après que la SdN eut exprimé son opposition à la conquête de la Mandchourie par le Japon. L’Italie, également membre permanent du Conseil, s’est retirée en 1937. La Société avait accepté l’Allemagne en 1926, la considérant pays "ami de la paix", mais Adolf Hitler l’en fit sortir quand il arriva au pouvoir en 1933.

Une autre des grandes nations, l’Union soviétique bolchevique, ne fut membre qu’entre 1934, quand elle rejoignit la SdN par antagonisme avec l’Allemagne (démissionnaire l’année précédente), au 14 décembre 1939, quand elle fut exclue pour son agression envers la Finlande. Lors de l’exclusion de l’Union soviétique, la SdN viola ses propres règles. En effet, seuls 7 des 15 membres votèrent pour l’exclusion (Grande-Bretagne, France, Belgique, Bolivie, Égypte, Union sud-africaine et République dominicaine), ce qui ne représentait par la majorité des votes requise par la Charte. Trois de ces membres avaient été nommés au Conseil la veille du vote (Union sud-africaine, Bolivie et Égypte)[7]. De fait, la Société cessa de fonctionner réellement après cela. Elle fut formellement dissoute en 1946[8].

La neutralité de la Société eut tendance à passer pour de l’indécision. La SdN exigeait un vote unanime des neuf membres (plus tard quinze) du Conseil pour acter une résolution, ainsi il était difficile, sinon impossible, d’obtenir une conclusion et une action efficace. Elle était également lente à parvenir à des décisions. Quelques une de ces décisions exigeaient également le consentement unanime de l’Assemblée, c’est-à-dire, de tous les membres de la SdN.

Une autre faiblesse importante fut qu’elle prétendait à représenter toutes les nations, mais que la plupart des membres protégeaient leurs propres intérêts nationaux, et ne s’engagèrent pas vraiment pour la SdN et ses buts. La réticence de l’ensemble des membres à employer l’option militaire l’a clairement démontré. Si la ligue avait fait preuve de plus de résolution au moment de sa création, les pays, les gouvernements et les dictateurs auraient pu être plus circonspects au moment de risquer sa colère pendant les années qui suivirent. Ces manques furent, en partie, causes du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Par ailleurs, la recommandation de la SdN de désarmement de la Grande-Bretagne et de la France (et d’autres membres) concomitante à la préconisation d’établir une sécurité collective montrait qu’inconsciemment la ligue se privait des seuls réels moyens qui auraient pu établir son autorité. En effet, si la Société avait dû forcer un pays à respecter le droit international ça aurait été principalement la Royal Navy et l’Armée de terre française qui auraient du combattre. En outre, la Grande-Bretagne et la France n’étaient pas assez puissantes pour imposer le droit international dans l’ensemble du monde, même si elles l’avaient voulu. Pour ses membres, les engagements envers la SdN, présentaient le risque que les États soient entraînés dans des désaccords internationaux qui n’auraient pas directement concerné leurs intérêts nationaux respectifs.

Le 23 juin 1936, à la suite de l’échec total des efforts de la SdN pour empêcher l’Italie de déclencher une guerre de conquête en Abyssinie, le Premier ministre du Royaume-Uni Stanley Baldwin déclara à la Chambre des communes (Royaume-Uni) que la sécurité collective "fut un échec total en raison de l’hésitation de presque toutes les nations européennes de procéder à ce que je pourrais appeler des sanctions militaires… [La] raison réelle, ou principale, fut que nous avons découvert au cours des semaines passées qu’il n’y avait aucun pays, excepté l’agresseur, qui était prêt pour la guerre… Si l’action collective doit être une réalité et pas uniquement un concept, elle signifie non seulement que chaque pays doit être prêt pour la guerre, mais également doit être prêt à la faire la guerre immédiatement. C’est une chose terrible, mais c’est une part essentielle de la sécurité collective". C’était une évaluation précise et une leçon qui a été clairement suivie lors de la formation de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) qui succéda à la SdN dans un de ses rôles, du fait qu’elle garantit la sécurité de l’Europe de l’ouest.

Ses échecs

Les faiblesses de la ligue sont illustrées par ses échecs.

Cieszyn

Cieszyn [ Allemand : Teschen, Tchèque Těšín ] est une région située entre la Pologne et l’actuelle République tchèque, importante pour ces mines de charbon. Les troupes tchécoslovaques firent mouvement vers Cieszyn en 1919 pour prendre le contrôle de la région au moment où la Pologne devait faire face à l’attaque des bolcheviques. La SdN intervint, décidant que la Pologne devait conserver le contrôle de la plupart des villes mais que la Tchécoslovaquie pouvait garder une des banlieues qui disposait des mines les plus importantes ainsi que de la seule ligne ferrée reliant les territoires tchèques et la Slovaquie. La ville fut divisée en une partie polonaise et une partie tchèque (Český Těšín). La Pologne refusa cette décision et, bien qu’il n’y eut pas d’autres violence, la controverse diplomatique dura encore 20 ans.

Vilna (1920)

Après la Première Guerre mondiale, la Pologne et la Lituanie retrouvèrent toutes deux l’indépendance qu’elles avaient perdue lors de la partition de la Pologne en 1795. Bien que les deux pays aient partagé des siècles d’histoire commune pendant l’Union de Pologne-Lituanie et la République des Deux Nations, le nationalisme lituanien montant empêcha la re-création de l’ancienne fédération. La ville de Vilna (en lituanien : Vilnius, en polonais : Wilno) devint la capitale de la Lituanie, en dépit d’une population principalement d’origine polonaise.

Durant la guerre russo-polonaise de 1920, une armée polonaise prit le commandement de la ville. En dépit de la revendication polonaise sur la ville, cette dernière décida de demander le retrait des troupes. Les Polonais restèrent. La ville et ses alentours furent ensuite déclarés comme faisant partie de la République de Lituanie centrale[9]. Suite à des élections largement boycottées, le 20 février 1922, le parlement local, dominé par les Polonais, signa l’Acte d'unification d’avec la Pologne. La ville fut rattachée à la Pologne comme capitale de la Voïvodie de Vilno[10].

En théorie, les troupes britanniques et françaises auraient pu être appelées pour faire appliquer la résolution de la SdN. Néanamoins, la France ne voulut pas entrer en conflit avec la Pologne qui était un allié potentiel dans une future guerre contre l’Allemagne et l’Union soviétique, tandis que la Grande-Bretagne ne voulut pas agir seule.

De plus, les Britanniques comme les Français souhaitaient conserver la Pologne comme une « zone tampon » entre l’Europe et la menace possible de la Russie communiste. Finalement la SdN, accepta le rattachement de Vilna à la Pologne le 15 mars 1923. Les Polonais gardèrent ainsi la ville jusqu’à l’invasion soviétique en 1939.

La Lituanie refusa d’accepter l’autorité de la Pologne sur Vilna, la considérant comme une capitale artificielle. Ce ne fut qu’au moment de l’ultimatum de 1938, quand la Lituanie rompit ses relations diplomatiques avec la Pologne, qu’elle accepta de facto les frontières avec son voisin.

Invasion de la Ruhr (1923)

Selon le traité de Versailles, l’Allemagne devait payer des réparations de guerre. Elle pouvait le faire en argent ou en marchandises à une valeur fixée. Cependant, en 1922 l’Allemagne fut incapable d’effectuer ce paiement. L’année suivante, la France et la Belgique décidèrent de réagir et envahirent le centre industriel de l’Allemagne, la Ruhr, malgré le fait que cela représentait une violation directe des règles de la Société. La France étant un membre majeur de la SdN, et la Grande-Bretagne réticente à s’opposer à un proche allié, rien ne fut fait. Ceci constitua un précédent significatif : la ligue agit rarement contre des puissances majeures, et viola par moment ses propres règles.

Corfou (1923)

Une question frontalière majeure qui subsistait après la fin de la première guerre mondiale concernait la Grèce et l’Albanie. La Conférence des Ambassadeurs, un organe de facto de la Société devait régler la question.

Le Conseil désigna le général italien Enrico Tellini pour superviser la question. Le 27 août 1923, lors d’une inspection du côté grec de la frontière, Tellini et son personnel ont été assassinés. Le dirigeant italien Benito Mussolini en fut exaspéré et exigea des réparations pécuniaires des Grecs ainsi que l’exécution des meurtriers. Les Grecs ne purent réellement identifier les meurtriers.

Le 31 août, les forces italiennes occupèrent l’île de Corfou, une région grecque, et quinze personnes furent tuées. Initialement, la Société condamna l’invasion, mais recommanda également le payement par la Grèce d’une compensation pécuniaire qui serait détenue par la SdN jusqu’à l’arrestation des assassins de Tellini.

Mussolini, bien qu’il accepta d’abord cette décision, décida de la faire changer. En travaillant avec le Conseil des ambassadeurs, il parvint à ses fins. La Grèce fut forcée à des excuses et à payer la compensation directement et immédiatement à l’Italie. Mussolini put ainsi quitter Corfou triomphalement. En pliant sous la pression d’un grand pays, la ligue donna une nouvelle fois un exemple dangereux et préjudiciable. Ce fut l’un de ses échecs majeurs.

L’incident de Mukden (1931–1933)

L’incident de Mukden fut un autre échec de la SdN et agit comme catalyseur pour le retrait du Japon de l’organisation. Lors de l’incident de Mukden, également connu sous le nom d’"Incident Mandchou", le Japon impérial prit le contrôle du Chemin de fer de Mandchourie du sud[11] dans la région chinoise de Mandchourie. Il prétendit, le 18 septembre 1931, que les soldats chinois avaient saboté le chemin de fer, qui était une voie commerciale importante entre les deux pays.

En fait, on pense que le sabotage avait été conçu par des officiers du Japonais de l’armée de Kwantung sans que le gouvernement japonais en soit informé, afin de déclencher une invasion complète de la Mandchourie. En représailles, l’armée japonaise, et contrairement aux ordres du gouvernement civil du Japon, occupa la région entière, et la renomma en Manchukuo. Ce nouveau pays ne fut reconnu internationalement que par l’Italie et l’Allemagne, le reste du monde continuant à considérer la Mandchourie comme une région chinoise.

En 1932, l’armée de l’air et la marine japonaises bombardèrent la ville chinoise de Shanghai déclenchant une guerre courte (Premier incident de Shanghai[12]).

Le gouvernement chinois demanda l’aide de la SdN mais le long voyage par bateau des officiels de la Société qui voulaient enquêter eux-mêmes occasionna des délais.

Quand ils arrivèrent, les officiels furent confrontés aux allégations chinoises d’une invasion japonaise illégales tandis que les japonais prétendaient avoir agi pour maintenir la paix dans la zone. Malgré la haute position du Japon au sein de la Société, le Rapport Lytton[13] déclara que le Japon avait tort et demanda que la Mandchourie retourne à la Chine.

Cependant, avant le vote du rapport à l’Assemblée, le Japon annonça son intention de poursuivre l’invasion de la Chine. Lorsque le rapport fut approuvé à l’Assemblée selon l’article 42-1 en 1933 (seul le Japon vota contre), le Japon se retira de la Société.

Selon la Convention ((en) Covenant) de la SdN, la Société aurait dû décider de sanctions économiques contre le Japon, ou rassembler une armée et lui déclarer la guerre. Néanmoins, rien ne se passa.

Les sanctions économiques avaient été rendues presque inutiles quand le Congrès des États-Unis refusa de faire partie de la Société.

Toutes les sanctions économiques que la Société déciderait contre ses membres seraient largement injustifiées, car l’État concerné pourrait se retourner simplement vers l’Amérique et commercer avec. Une armée ne fut jamais mise sur pied, du fait des intérêts propres de beaucoup des États membres.

Cela occasionna le refus de la Grande-Bretagne et de la France de monter une armée commune au profit de la Société, occupés qu’ils étaient déjà à leurs propres affaires (comme de garder leur contrôle sur leurs vastes empires coloniaux), particulièrement après la tourmente de la Première Guerre mondiale. Le Japon devait garder le contrôle de la Mandchourie, jusqu’à ce que l’armée rouge soviétique s’assure du secteur et le rende à la Chine à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945.

Guerre du Chaco (1932)

Article détaillé : Guerre du Chaco.

La SdN ne put empêcher la guerre de Chaco, en 1932, entre la Bolivie et le Paraguay dans la région aride du Chaco boréal (Amérique du Sud).

Bien que la région ait été peu abondamment peuplée, elle donnait le contrôle du Río Paraguay qui aurait donné un accès à l’Océan Atlantique à l’un de ces deux pays enclavés au milieu des terres. S’y ajoutèrent également les spéculations, fausses comme on l’a montré plus tard, que le Chaco pourrait être riche en pétrole. Les escarmouches à la frontière tout au long des années 1920 ont abouti à une guerre totale en 1932 quand l’armée bolivienne, suivant les ordres du président Daniel Salamanque Urey, attaqua une garnison paraguayenne à Vanguardia. Le Paraguay fit appel à la SdN, mais celle-ci renonça à agir quand la Conférence Pan-Américaine offrit de négocier à sa place.

Cette guerre fut un désastre pour les deux camps, causant 100 000 victimes et conduisant les deux pays au bord du désastre économique. Avant qu’un cessez-le-feu n’ait été négocié le 12 juin 1935, le Paraguay avait pris le contrôle de la majeure partie de la région. Ceci a été avalisé lors d’une trêve en 1938 pendant laquelle les trois quarts du Chaco boréal lui furent attribués.

L’invasion italienne en Abyssinie (1935–1936)

Ce fut peut-être le plus célèbre échec de la Société. En octobre 1935, Benito Mussolini envoya le général Pietro Badoglio avec 400 000 hommes de troupe envahir l’Abyssinie, l'Éthiopie actuelle. La moderne armée italienne a facilement défait les éthiopiens mal armés, et pris Addis Abeba en mai 1936, forçant l’empereur Haile Selassie à fuir. Les Italiens utilisèrent des armes chimiques (gaz moutarde) et des lance-flammes.

La ligue condamna l’agression italienne et imposa des sanctions économiques en novembre 1935, mais elles furent en grande partie inefficaces.

Comme le Premier ministre britannique, Stanley Baldwin, l’a fait observé plus tard, il en fut ainsi car personne ne disposait de forces militaires capables de résister à une attaque italienne. Le 9 octobre 1935, les États-Unis, qui n’étaient pas membres, refusèrent de coopérer à toute action de la SdN. Ils avaient mis l’embargo sur les exportations d’armes et de matériel de guerre aux belligérants conformément à leur nouvelle Loi de neutralité le 5 octobre. Le 29 février 1936, ils tentèrent de limiter les exportations de pétrole et d’autres matériaux au niveau normal du temps de paix. Les sanctions de la SdN furent décrétées le 4 juillet 1936, mais elles restèrent lettre morte.

En décembre 1935, le pacte Hoare-Laval (en) fut une tentative du secrétaire d'État aux Affaires étrangères britannique Hoare et du Premier ministre français Laval de mettre fin au conflit en Abyssinie en proposant un plan divisant l’Abyssinie en deux parties - un secteur italien et un secteur abyssinien.

Mussolini fut préparé à accepter le pacte bien que les informations furent partielles. Les opinions publiques britanniques et françaises protestèrent de façon véhémente l’accusant de brader l’Abyssinie. Hoare et Laval furent forcés de renoncer à leur position et les gouvernements britannique et français s’en dissocièrent.

Comme cela avait été le cas pour le Japon, les grandes nations répondirent avec peu de vigueur, considérant que le destin de ce pays pauvre et éloigné, habité par des non-européens, n’était pas d’un intérêt majeur pour eux.

Guerre civile espagnole (1936–1939)

Article détaillé : Guerre civile espagnole.

Le 17 juillet 1936, un conflit armé s’engagea entre les Republicains (l’aile gauche du gouvernement) et les Nationalistes (l’aile droite rebelle, incluant la plupart des officiers de l’armée espagnole). Alvarez del Vayo, le ministre espagnol des affaires étrangères, appela, en septembre 1936, la Société à défendre l’intégrité du pays et son indépendance politique par la force armée. La Société ne put néanmoins agir par elle-même dans cette guerre civile, ni même empêcher les interventions extérieures dans le conflit. Adolf Hitler et Benito Mussolini continuèrent leur aide aux insurrectionistes du général Franco et l’Union soviétique aux loyalistes. La Société tenta d’interdire l’intervention des brigades internationales.

Réarmement de l’Axe

La SdN fut impuissante (et la plupart du temps silencieuse) face aux évènements majeurs qui conduisirent à la Seconde guerre mondiale, comme la remilitarisation de la Rhénanie par Hitler, l’occupation du pays de Sudètes et l’Anschluss de l’Autriche qui avait été interdites par le Traité de Versailles.

Comme le Japon, l’Allemagne en 1933 - prenant pour prétexte l’échec de la "Conférence mondiale de désarmement" à accepter la parité des armements entre la France et l’Allemagne -, et l’Italie en 1937 préférèrent quitter la Société plutôt que de se soumettre à ses jugements[14]. Le commissaire de la Société à Danzig fut incapable de gérer les revendications allemandes sur la ville, un facteur qui contribua fortement au déclenchement de la Seconde guerre mondiale. Le dernier acte significatif de la SdN fut d’en expulser l’Union soviétique en décembre 1939 après son invasion de la Finlande.

Testament et héritage

Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, il était clair que la ligue avait échoué dans son objectif d’éviter toute nouvelle guerre mondiale. Pendant la guerre, ni l’Assemblée, ni le Conseil de la SdN ne furent capables de se réunir (ou ne le désirèrent pas) et le secrétariat à Genève fut réduit à un personnel squelettique, beaucoup de bureaux étant transférés en Amérique du Nord.

Suite à cet échec, il fut décidé à la Conférence de Yalta de créer une nouvelle organisation devant suppléer le rôle de la SdN. Ce fut l’Organisation des Nations unies. Beaucoup des organes de la Société, par exemple l’Organisation internationale du travail, continuèrent à fonctionner pour finalement être rattachées à l’ONU. Lors d’une réunion de l’Assemblée en 1946, la SdN s’est dissoute et ses services, mandats, et propriétés furent transférés à l’ONU.

La structure de l’ONU devait la rendre plus efficace que la SdN.

Les principaux Alliés de la Seconde guerre mondiale (le Royaume-Uni, l’Union soviétique, la France, les États-Unis et la Chine) devinrent les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (un reflet du Conseil de la SdN), donnant aux nouvelles "Grandes puissances" une influence internationale significative. Les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU lient tous les membres de l’Organisation. Néanmoins, l’unanimité des décisions n’est pas requise, contrairement au Conseil de la SdN.

Les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU disposent d’un bouclier (le "droit de veto") leur permettant de protéger leurs intérêts vitaux, et qui a empêché l’ONU d’agir efficacement dans bien des cas.

De même, l’ONU n’a pas de forces armées en propre. Mais l’ONU a été mieux entendue dans ses demandes aux États membres à participer à des interventions armées, telles que la guerre de Corée et le maintien de la paix dans l’ex-République de Yougoslavie. Néanmoins, dans certains cas, l’ONU a été forcée de compter sur les sanctions économiques.

L’ONU a également beaucoup mieux réussi que la SdN à attirer les nations du monde, la rendant plus représentative (pratiquement tous les pays du monde y étant inscrit).

Anecdotes

  • La première femme représentante officielle fut le Dr. Sara Josephine Baker, un médecin américain. Elle représentait les États-Unis pour la santé publique.
  • Le leader communiste suédois (en)Fredrik Ström avait pour coutume d’appeler la Société de Nations l’Internationale impérialiste.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • The Essential Facts About the League of Nations, publié à Genève, en dix éditions entre 1933 et 1940
  • Bassett, John Spencer. The League of Nations: A Chapter in World Politics 1930
  • Egerton, George W. ; Great Britain and the Creation of the League of Nations: Strategy, Politics, and International Organization, 1914–1919 University of North Carolina Press, 1978
  • Gill, George (1996) The League of Nations from 1929 to 1946: From 1929 to 1946 . Avery Publishing Group. ISBN 0-89529-637-3
  • Kelly, Nigel and Lacey, Greg (2001) "Modern World History" Heinemann Educational Publishers, Oxford
  • Kennedy, David "The Move to Institutions" 8 Cardozo Law Review, 841 (1987). Reprinted in Klabbers, J. (ed.) International Organization Ashgate Publishing Limited (2006). online[pdf]
  • Kennedy, Paul. The Parliament of Man: The Past, Present, and Future of the United Nations (2006)
  • Kuehl, Warren F. and Lynne K. Dunn; Keeping the Covenant: American Internationalists and the League of Nations, 1920–1939 1997
  • League of Nations chronology[pdf], consulté le 21 janvier 2006.
  • Malin, James C. The United States after the World War 1930. p 5–82. online
  • Marbeau, M. (2001). "La Société des Nations". Presses Universitaires de France. ISBN 2-13-051635-1
  • Northedge, F. S. . The League of Nations: Its Life and Times, 1920–1946 Holmes & Meier. 1986
  • Pfeil, A (1976). "Der Völkerbund".
  • Walters, F. P., A History of the League of Nations 2 vol Oxford University Press. 1952
  • Walsh, Ben (1997). Modern World History. John Murray (Publishers) Ltd. ISBN 0-7195-7231-2.
  • Zimmern, Alfred ; The League of Nations and the Rule of Law, 1918–1935 1936

Liens externes

En français :

En anglais :

Notes

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « League of Nations ».
  1. les deux sigles sont utilisés : SDN sur le site de l’ONU, SDN sur l’atilf, SdN et SDN sur droitshumains.org, SdN sur les archives de l’Office des Nations unies à Genève
  2. Palais des Nations Visite virtuelle du palais des Nations
  3. NDT : ce terme traduit les conceptions de l’époque
  4. Citations extraites de The Essential Facts About the League of Nations (Les faits essentiels concernant la Société de Nations), un manuel édité à Genève en 1939
  5. Extrait du manuel Les fait essentiels à connaître sur la Société de Nations, Genève, 1939
  6. Voir (en)Collective security
  7. (ru)Igor Pychalov. Velikaja obolgannaja vojna
  8. (ru)Лига наций
  9. Voir (en)Republic of Central Lithuania
  10. Voir (en)Wilno Voivodship
  11. Voir (en)South Manchuria Railway
  12. Voir (en)January 28 Incident
  13. Voir (en)Lytton Report
  14. Le double langage dans l’hitlérisme, par Guy Durandin
  15. (en)Article X of the Covenant of the League of Nations
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