Rearmement sous le Troisieme Reich

Rearmement sous le Troisieme Reich

Réarmement sous le Troisième Reich

En décembre 1932, l'Allemagne avait obtenu de la SDN, le principe d'égalité des droits en matière d'armement. Dès sa nomination au poste de chancelier, Hitler, réclame l'application immédiate de ce principe, mais devant l'opposition de la France, il décide de se retirer de la SDN, et d'entamer une reconstitution progressive et clandestine d'un potentiel militaire, ceci en violation des dispositions du Traité de Versailles :

Sommaire

Participation étrangère

Dans un contexte où l'Allemagne se montrait de plus en plus menaçante, Henry Ford, qui avait ouvertement déclaré son antisémitisme dans les années 1920, participa activement à la construction de la Wehrmacht. « En 1938, Ford Company ouvrira, dans la banlieue de Berlin une usine d'assemblage de véhicules de transports de troupes. Avec Opel, société d'origine allemande, mais propriété de General Motors, l'autre grand constructeur automobile américain, Ford produira près de 90 % des half-tracks de 3 tonnes et 70 % des camions lourd et moyen tonnage utilisés par la Wehrmacht. » (Pierre Abramovici)

Mise en place de la politique de réarmement

Dès la prise de pouvoir par les nazis, La loi des pleins pouvoirs du 23 mars 1933 confère à Adolf Hitler un pouvoir dictatorial. Les deux lois sur le Gleichschaltung (erstes Gleichschaltungsgesetz du 31 mars 1933, zweites Gleichschaltungsgesetz du 7 avril 1933) transposèrent ces pouvoirs sur les Länder allemands. Une loi supprima les partis politiques (14 juillet 1933). Une autre loi encore portait sur la confiscation des biens (juillet 1933).

Article détaillé : Gleichschaltung.

À partir de juillet 1933, Hitler fit voter des lois qui orientèrent toute l'économie du Troisième Reich vers le réarmement, ainsi que vers l'élimination des Juifs de la société :

  • La loi sur la cartellisation obligatoire (15 juillet 1933) ;
  • La loi du Führerprinzip (20 janvier 1934) ;
  • La loi sur l'organisation nationale du travail (30 janvier 1934) ;
  • La loi pour la préparation organique de l'économie allemande (27 février 1934) ; elle rassembla les branches définies par la loi de juillet 1933 en sept grands groupes économiques divisés en sous-groupes : industrie, commerce, banque, sécurité, énergie, transports, et assurances ; elle regroupa toutes les entreprises d'une même région dans une chambre économique. Les chambres et les groupes économiques furent placés sous la surveillance de "Führer". Elle organisa le commerce dans le cadre d'offices de répartition.
  • La loi interdisant la création de sociétés anonymes d'un capital inférieur à 500 000 marks (5 juillet 1934).

Ces lois aboutirent à des regroupements d'entreprises en cartels contrôlés par de grands patrons nazis : IG Farbenindustrie pour la chimie, Vereinigte Stahlwerke pour l'acier, Siemens pour l'équipement électrique, etc.

L'ouverture d'une usine de la Dehomag en janvier 1934 dans un quartier de Berlin (Lichterfelde), apporta les grandes possibilités de l'industrie mécanographique naissante pour l'organisation économique et sociale de ces entreprises. La Dehomag devait verser des royalties pour l'utilisation des cartes perforées Hollerith.

Il semble que les méthodes employées par l'industrie allemande n'aient pas été bien perçues par les autres puissances, et en particulier par la France.

Le général Guderian fut à l'origine de la création de la force blindée allemande. En France, le général de Gaulle, dans Vers l'armée de métier, prônait l'utilisation combinée des blindés et de l'aviation. Il ne vit pas les moyens que s'était donnés le pouvoir nazi pour organiser la production des armements destinés à leur objectif.

À partir de 1936, l'effort d'armement allemand s'intensifia avec la nomination de Hermann Göring comme responsable du Plan de Quatre Ans (Vierjahresplan).

Echec des pourparlers diplomatiques : l'accord de Stresa

Au lieu d'exiger le respect du Traité de Versailles, au besoin par la force, les Alliés, déjà travaillés par les mouvements pacifistes, préfèrent intensifier leur action diplomatique afin d'isoler l'Allemagne :

Mais cette alliance franco-russe déplaît aux Britanniques, qui préfèrent engager une stratégie pour limiter l'influence française en Europe — le viel antagonisme — et plutôt renforcer leurs relations économiques avec l'Allemagne, qu'ils considéraient comme un partenaire économique traditionnel et le meilleur barrage naturel contre une possible poussée des forces et de l'influence soviétiques.

Finalement, les Britanniques, mènent un double-jeu dangereux sur le problème du réarmement allemand, mettant en exergue les conflits d'intérêts avec la France, et vont servir le jeu d'Hitler :

  • en mars 1934, ils dénoncent dans un livre blanc ce réarmement allemand ;
  • mais le 18 juin 1935, ils signent avec Hitler un accord naval bilatéral, reconnaissant à l'Allemagne un droit à un réarmement naval limité.

De ce fait la politique d'encerclement diplomatique est un échec complet, car :

  • Le 13 janvier 1935 : La France reconnaît la récupération de la Sarre par l'Allemagne, en acceptant le résultat du référendum en Sarre, lors duquel 90,8% des Sarrois se déclarent favorables au rattachement à l'Allemagne. Récupérée le 1er mars, la Sarre était sous tutelle de la SDN depuis 1919.
  • Mussolini, s'appuyant sur sa nouvelle position diplomatique, renforcée par l'accord de Stresa, déclenche une guerre de colonisation contre l'Éthiopie, pendant l'été 1935. Les troupes italiennes envahissent l'Éthiopie le 3 octobre.
  • Dès la ratification du pacte franco-soviétique par le parlement français, Hitler, déclare caduc le Traité de Locarno qui fixait les frontières occidentales.
  • De plus, ce pacte franco-soviétique sera utilisé comme prétexte par Hitler pour tenter son premier coup de poker militaire, le 7 mars 1936, lorsque trois bataillons allemands pénètrent dans la zone démilitarisée de Rhénanie.

Le 11 juin 1935, Hitler annonce la renaissance officielle de l'armée de l'air, la Luftwaffe.

Voir le texte complet des résolutions de la Conférence de Stresa

La réoccupation de la Rhénanie

La date de réoccupation surprise — le 7 mars 1936 — de la Rhénanie démilitarisée est très judicieusement choisie par Hitler car :

  • L'occupation est faite un week-end ;
  • des élections générales en France sont prévues dans six semaines ;
  • le gouvernement français intérimaire Sarraut-Flandin n'est pas à même d'engager une riposte militaire.

De ce fait, la réaction française n'est pas à la hauteur du défi, car au final seuls quelques mouvements de troupes aux frontières peuvent être décidés dans l'urgence, alors que l'état-major ne veut pas s'engager plus loin sans obtenir de véritables moyens d'action, et préconise la mobilisation générale et l'obtention de l'appui politique et militaire des Britanniques.

Comme espéré par Hitler, le gouvernement intérimaire Sarraut-Flandin recule devant les sentiments pacifistes de la population et refuse de se lancer dans une mobilisation générale et dans la guerre, à six semaines des élections, alors même que le Premier ministre britannique Baldwin n'est « pas convaincu du caractère hostile » de la manœuvre de l'armée allemande. Au final, les seules réactions se résumeront à des protestations et à de savants débats à la SDN.

Ayant réussi de main de maître son coup de force, l'armée allemande fait affluer de nouvelles troupes en Rhénanie et entame la construction de fortifications, la ligne Siegfried, destinées à entraver une possible future intervention de l'armée française vers l'Europe centrale, région pour laquelle Hitler a des projets.

Lorsque le chef du département à l'état-major général allemand Rabe von Pappenheim demanda au général Renondeau attaché militaire français en Allemagne son avis sur la réoccupation de la Rhénanie, celui-ci répondit Moi, cher ami je vous déclarerais la guerre. C'était une des rares personnalités à être de cet avis.

Les attachés militaires américains Truman et le commandant Crockert exprimèrent leur approbation totale de cette marche sur la Rhénanie et félicitèrent Pappenheim. Quand Hitler apprit la réussite de l'opération Rhénanie il s'écria Nous sommes vraiment des aventuriers tant la réaction passive de la France lui parut incroyable. Si d'ailleurs la France était intervenue à ce moment en 1936 Hitler avait dit qu'il se tirait une balle dans la tête.

La guerre en Espagne

L'année 1936, c'est aussi le début de la guerre en Espagne, l'assassinat du leader monarchiste Calvo Sotelo, le 13 juillet, déclenche le soulèvement dans les garnisons du Maroc espagnol, à la tête duquel se place le général Franco. C'est une guerre européenne entre les forces socialo-communistes et les nationaux-fascistes.

Dès l'été, le gouvernement français du Front Populaire de Léon Blum prend rapidement position et annonce que la France n'interviendra pas dans ce conflit. Cependant des brigades internationales socialo-communistes se forment et 50 000 volontaires internationaux s'engagent aux côté de l'armée républicaine du Frente Popular contre les forces armées du général Franco.

De leur côté Hitler et Mussolini, organisent une aide massive militaire en faveur du général Franco et signent en octobre 1936 un pacte d'amitié, créant un axe fasciste en Europe. L'aide porte sur du matériel de guerre italien et allemand et des renforts en troupes (80 000 Italiens et 10 000 Allemands de la légion Condor). L'armée allemande va pouvoir rôder son matériel de guerre, avec en particulier les avions-bombardiers Stukas qui anéantiront la ville espagnole de Guernica, et mettre au point des nouvelles stratégies de combats, combinant l'aviation et les blindés.

Ainsi, la guerre d'Espagne aboutit à la création au sud de la France et dans son dos, d'un allié objectif de l'allemagne hitlérienne, et la France, acquiert l'image d'un pays, peu enthousiaste à l'idée de partir en guerre. Une armée prête et aguerrie, son principal ennemi démobilisé, pour Hitler les conditions sont réunies pour sa grande œuvre : l'Anschluss.

Voir aussi

Bibliographie


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