- Luc Ferry
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Luc Ferry Luc Ferry, en 2008.Mandats Ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche 6 mai 2002 – 30 mars 2004 Président Jacques Chirac Gouvernement Jean-Pierre Raffarin I
Jean-Pierre Raffarin IIPrédécesseur Jack Lang Successeur François Fillon Biographie Date de naissance 3 janvier 1951 Lieu de naissance La Garenne-Colombes, France Nationalité Française Diplômé de université Paris-IV, université de Heidelberg, Université de Reims Profession Philosophe modifier Luc Ferry, né le 3 janvier 1951 à Colombes (Hauts-de-Seine), est un philosophe français et ancien ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche des premier et deuxième gouvernements Jean-Pierre Raffarin.
Sommaire
Sa pensée
La philosophie
Lors de la conférence du 9 avril 2005 à la Sorbonne ayant pour thème « Qu'est ce que la philosophie ? », il définit celle-ci comme une sotériologie, c'est-à-dire une « doctrine du salut ». Il entend par doctrine du salut l'ensemble des réponses proposées aux grandes questions existentielles : quel est le sens de la vie puisque nous sommes mortels ? Comment, selon l'expression de Luc Ferry sur une chaîne de télévision, « sauver sa peau », non en évitant la mort puisqu'elle est inéluctable, mais en vivant, pour le temps qui nous est donné, de manière satisfaisante ? Et dans ce cas, quelle est cette manière satisfaisante et comment la trouver ? La philosophie est en cela concurrente, voire adversaire des grandes religions, puisqu'elle nous invite à trouver par nous-mêmes la réponse à cette question existentielle au lieu d'accepter l'enseignement d'autorité des religions. Selon Luc Ferry, une philosophie commence à être pleine et entière lorsqu’elle s’éloigne de Dieu. Plus une philosophie est athée, plus elle correspond à la définition de la philosophie. Mais dans ce cas amputée volontairement d'une direction de pensée. La philosophie n’est donc pas seulement une réflexion critique, car la démarche scientifique par exemple requiert aussi ce type de réflexion, la philosophie n'est pas non plus seulement une rhétorique séduisante, mais bien une recherche de la sagesse.
Ce discours est développé et argumenté dans Apprendre à vivre.
Questions de société
Il critique certaines tendances de l'écologisme dans son ouvrage Le Nouvel Ordre écologique.
Dans L'homme-Dieu ou le sens de la vie, il décrit l'évolution des pensées, générée par la sécularisation de la société. Selon lui, les valeurs morales se substituent de plus en plus à la religion, et l'homme est de plus en plus guidé par l'éthique, fondée en grande partie sur les droits de l'homme. Or, celle-ci ne couvre pas autant de questions que la religion. Elle se résume davantage à définir des règles de vie en société, laissant ainsi un vide au sujet des questions existentielles, telles que le deuil, ou la question du sens de la vie. Les générations sécularisées trouvent souvent une réponse à ce vide dans les spiritualités d'Orient. Luc Ferry note ici la contradiction que recèle ce choix, car le bouddhisme donne à la vie une dimension dans laquelle la notion de sens disparaît. Ainsi, il explique le besoin d'adopter une spiritualité laïque qui propose de donner un sens à sa vie, tout en laissant le champ libre à la réflexion au lieu des arguments d'autorité caractérisant les religions.
L'échec scolaire
Luc Ferry déplore que le système éducatif français fabrique de l'échec sans parvenir à y porter remède[1]. Suivant l'exemple finlandais, Luc Ferry pense qu’il faut intervenir dès l'identification des difficultés scolaires. Sa proposition consiste à dédoubler la classe de cours préparatoire avec deux enseignants par classe en cas de besoin.
Formation et carrière professionnelle
Selon documents de référence[2]
- Études secondaires au lycée Saint-Exupéry de Mantes, puis à la maison par le CNTE[3]
- Études supérieures à l'université Paris-IV et à l'université de Heidelberg
- Professeur agrégé de philosophie (1975-1982) (affecté à l'école normale d'Arras de 1977 à 1979 ; en détachement au CNRS comme attaché de recherche de 1980 à 1982, chargé de cours à l'université de Reims, puis à l'École normale supérieure, aux universités de Paris X et de Paris I)
- Docteur d'État en science politique (Université de Reims 1980[4])
- Professeur des universités (concours d'agrégation de science politique 1982) :
- Institut d'études politiques de Lyon, professeur de science politique (1982-1988)
- Université de Caen Basse-Normandie, professeur de philosophie (1989-1996)
- Université Paris VII-Denis-Diderot, professeur de philosophie (depuis 1996)
- Ancien président du Conseil national des programmes au ministère de l'Éducation nationale
- Ancien éditorialiste à l'Événement du Jeudi, l'Express, le Point puis au bimensuel économique Challenges
- Membre du comité prospectif de Vivendi Universal
- Ancien membre du Conseil économique et social en tant que membre du groupe des personnalités qualifiées et membre de la section des relations extérieures
- Chargé en juin 2006 par le président de l'UMP d'une « mission de réflexion » sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité, mission qu'il décide d'interrompre quelques mois plus tard[5]
- Depuis juillet 2007, membre du Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions, mis en place par le président de la République Nicolas Sarkozy
- Il est président délégué du Conseil d'analyse de la société créé en juillet 2004.
- Nommé membre du Comité consultatif national d'éthique en 2009 par Nicolas Sarkozy.
Carrière ministérielle
- Du 7 mai 2002 au 30 mars 2004, ministre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche (gouvernement Raffarin) ; il succède à Jack Lang et sera remplacé par François Fillon.
À son arrivée au gouvernement, Luc Ferry annonce des mesures modestes centrées autour de la lutte contre l’illettrisme. Entre autres mesures : le dédoublement de certaines classes de CP, la rédaction de nouveaux programmes en primaire centrés autour de la maîtrise de la langue, au collège la nouveauté est la mise en place des IDD (itinéraires de découverte) et l’introduction de l’enseignement en alternance dès la classe de 4e, au lycée, l’apparition du travail personnel encadré (TPE) et la rénovation du CAP.
Il annonce également un projet de décentralisation de 100 000 personnels non enseignants de l’Éducation nationale aux collectivités territoriales (conseillers d’orientation, psychologues, assistantes sociales, médecins et personnels « techniciens et ouvriers de service »). L’annonce est mal accueillie car elle provoque de nombreuses craintes quant à l’accroissement des inégalités au sein du service public. En mai 2003, face au mouvement d'opposition à cette réforme, Luc Ferry renonce aux délocalisations des médecins scolaires, psychologues et assistantes sociales (seuls le transfert des techniciens et ouvriers de service est maintenu).
En février 2004, Luc Ferry, suivant les propositions de la commission Stasi, propose un texte sur la laïcité à l’école et l’interdiction de signes religieux ostensibles à l’école, adopté a l'Assemblée nationale avec une large majorité.
Vie privée
Il est le fils du préparateur automobile Pierre Ferry.
Il épouse le 22 avril 1989 en premières noces Dominique Meunier, dont il a une fille, Gabrielle. Après son divorce (vers 1997), il se remarie le 7 mai 1999 avec Marie-Caroline Becq de Fouquières, dont il a deux autres filles, Louise et Clara.
Le samedi 17 septembre 2011, l'école du village de Ricarville en Seine-Maritime a été baptisée du nom de Luc Ferry.
Polémiques
Invité du Grand Journal sur Canal + le 30 mai 2011, Luc Ferry accuse, sans le nommer, un ancien ministre d'avoir eu des relations pédophiles à Marrakech, affirmant détenir ses témoignages « des autorités de l'État au plus haut niveau »[6]. Il a été entendu par la Brigade de protection des mineurs le 3 juin 2011[7].
En juin 2011, le Canard enchaîné[8] et d'autres médias[9],[10] affirment que Luc Ferry, professeur à l'Université Paris-Diderot, n'y assure aucun enseignement depuis quatorze ans et qu'il n'y est quasiment jamais présent : outre les périodes de fonctions ministérielles, où il était détaché et payé comme ministre, il a longtemps été dispensé, à sa demande[11], d'enseignement et mis à disposition afin d'accomplir diverses fonctions officielles. En 2010, avec l'autonomie financière, son université lui demande d'accomplir son service d'enseignement statutaire pour lequel elle le paye, ce qu'il ne fait pas ; l'université lui réclame donc le remboursement de ses rémunérations. Pour sa part, Luc Ferry, qui y voit les conséquences de ses propos tenus au Grand Journal, déclare qu'il est en détachement de l'enseignement supérieur et qu'en l'absence de convention entre Matignon et l'université Paris-VII, cette dernière prend en charge son traitement de président du Conseil d'analyse de la société, comité rattaché aux services du Premier ministre[12]. Il décide alors de prendre sa retraite d'enseignant à la fin de l'année scolaire 2011[13].
Ouvrages
- 1984 - 1985, Philosophie politique, en 3 volumes dont le troisième en collaboration avec Alain Renaut.
- 1985, La Pensée 68. Essai sur l'antihumanisme contemporain, en collaboration avec Alain Renaut.
- 1985, Système et critique, en collaboration.
- 1988, Heidegger et les modernes, en collaboration.
- 1990, Homo aestheticus. L'invention du goût à l'âge démocratique.
- 1991, Pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens ?, en collaboration.
- 1992, Le Nouvel Ordre écologique, sous-titré « L'arbre, l'animal et l'homme », prix Médicis essai et prix Jean-Jacques-Rousseau.
- 1996, L'Homme-Dieu ou le sens de la vie[14], Prix littéraire des Droits de l'homme.
- 1998, La Sagesse des modernes en collaboration avec André Comte-Sponville, prix Ernest-Thorel de l'Académie des sciences morales et politiques.
- 1998, Le Sens du beau.
- 1999, Philosopher à dix-huit ans, en collaboration.
- 2000, Qu'est-ce que l'homme ?, en collaboration avec Jean-Didier Vincent.
- 2002, Qu'est-ce qu'une vie réussie ?
- 2003, Lettres à tous ceux qui aiment l'école avec Xavier Darcos et Claudie Haigneré.
- 2004, Le Religieux après la religion, avec Marcel Gauchet.
- 2005, Comment peut-on être ministre ? Essai sur la gouvernabilité des démocraties.
- 2006, Apprendre à vivre : Traité de philosophie à l'usage des jeunes générations, prix Aujourd'hui.
- 2006, Vaincre les peurs. La philosophie comme amour de la sagesse, éditions Odile Jacob.
- 2006, Kant. Une lecture des trois Critiques, éditions Grasset.
- 2007, Familles, je vous aime : Politique et vie privée à l'âge de la mondialisation, XO Editions.
- 2008, Apprendre à vivre: Tome 2. La sagesse des mythes, éditions Plon
- 2009, La tentation du christianisme avec Lucien Jerphagnon, Éditions Grasset
- 2009, Quel devenir pour le christianisme avec Philippe Barbarin, Éditions Salvator
- 2009, Face à la crise. Matériaux pour une politique de civilisation, Éditions Odile Jacobs
- 2009, Le Christianisme. Un cours particulier de Luc Ferry, éditions Frémeaux & Associés.
- 2009, Combattre l’illettrisme, éditions Odile Jacob
- 2010, Faut-il légaliser l'euthanasie avec Axel Kahn, éditions Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-2576-7).
- 2010, La révolution de l'amour. Pour une spiritualité laïque, éditions Plon, (ISBN 978-2-259-21053-9).
- 2011, L'anticonformiste : Une autobiographie intellectuelle, entretiens avec Alexandra Laignel-Lavastine, éditions Denoël, (ISBN 978-2-207-26161-3).
Notes et références
- Luc Ferry : Refuser que l'échec s'installe à l'école World Conf
- Cf. le site du Conseil d'analyse économique et [PDF] le site des « Grandes conférences liégeoises asbl » [PDF]
- « Luc Ferry, c’était le champion de l’école buissonnière »
- [1]
- 05/09/2006 Luc Ferry accuse un ancien ministre de pédophilie, sans le nommer
- « Luc Ferry accuse un ancien ministre de pédophilie, sans le nommer », Libération, 31 mai 2011.
- « Luc Ferry accuse un ancien ministre de pédophilie, sans le nommer », Le Nouvel Observateur, 2 juin 2011.
- Le Canard Enchaîné, N° 4728, 8 juin 2011, p. 3 « Un emploi fictif pour le moraliste Jules Ferry »,
- « Avec la loi sur l'autonomie, Luc Ferry ne peut plus sécher ses cours », Le Monde, 7 juin 2011.
- « Luc Ferry sèche ses cours de philo à la fac », Libération, 8 juin 2011.
- [2]"Le Nouvel Observateur", 14 juin 2011
- « Luc Ferry tente de clore la polémique sur ses salaires », Le Figaro, 12 juin 2011.
- [3], France Soir, 10 juin 2011.
- Luc Ferry à propos de son livre L'Homme-Dieu dans l'émission de France 3, Ah ! Quels Titres du 09.05.1996
Voir aussi
Bibliographie
- 1999, Les Piètres Penseurs, Dominique Lecourt, Flammarion, Paris.
- 2001, The Mediocracy. French Philosophy since 1968, Dominique Lecourt, Trans. Gregory Elliott, new ed. Verso, London, 2002.
- 2003, Luc Ferry ou le Rétablissement de l'ordre, Élisabeth Hardouin-Fugier, David Olivier, Estiva Reus, éd. tahin party
- 2004, La Philosophie française en questions. Entretiens avec Comte-Sponville, Conche, Ferry, Lipovetsky, Onfray et Rosset, Sébastien Charles, Le Livre de poche.
Catégories :- Ancien ministre de la Cinquième République
- Ministre français de l'Éducation nationale
- Philosophe français du XXe siècle
- Philosophe français du XXIe siècle
- Philosophe politique
- Philosophe agnostique
- Naissance en 1951
- Ministre français de la Recherche
- Enseignant de l'université Paris I (Panthéon-Sorbonne)
- Enseignant à l'Institut d'études politiques de Lyon
- Enseignant à l'université de Caen
- Enseignant de l'université Paris VII
- Lauréat du prix Médicis essai
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