- Jacques Barrot
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Jacques Barrot, né le 3 février 1937 à Yssingeaux (Haute-Loire), est un homme politique français.
Ancien secrétaire général du Centre des démocrates sociaux (CDS), composante de l'UDF, il a longtemps été une des principales figures de la démocratie chrétienne en France.
Il a occupé plusieurs fonctions ministérielles, dont celles de ministre du Commerce, de la Santé, du Travail. Jacques Barrot est aussi vice-président de la Commission européenne de 2004 à 2009, initialement chargé des Transports, puis de la Justice et des Affaires intérieures.
Depuis le 12 mars 2010, il est membre du Conseil constitutionnel.
Sommaire
Biographie
Fils du résistant démocrate-chrétien Noël Barrot[2], député MRP de Haute-Loire, Jacques Barrot effectue ses études secondaires à Yssingeaux, avant de les poursuive à Paris par une licence de droit et un certificat de sociologie. Diplômé par la suite de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), il est aussi titulaire du Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA), mais ne plaidera jamais[3].
Carrière politique
Peu après la mort de son père à l'Assemblée nationale, alors qu'il n'est encore que conseiller municipal d'Yssingeaux, il est élu député de la Haute-Loire en mars 1967 : porté par le souvenir de Noël Barrot (CD), il défait le candidat de la fidélité au général de Gaulle, le RI Jean Proriol, et conservera ce siège jusqu'en 2004. Démocrate chrétien comme son père, il refuse cependant de soutenir la candidature Poher en 1969 et rejoint le Centre Démocratie et Progrès (CDP) de Jacques Duhamel qui, dira-t-il, « a éclairé toute ma vie politique »[4].
Partisan du président Pompidou comme le ministre des Finances Valéry Giscard d'Estaing, il se rapproche de ce dernier qui le nomme secrétaire d'État au Logement lorsqu'il accède à la présidence de la République, en 1974[5]. A ce poste durant près de quatre ans, il lance le premier programme de rénovation de grands ensembles en France (« Habitat et vie sociale »[6]). Raymond Barre l'appelle alors au ministère du Commerce puis au ministère de la Santé et de la Sécurité sociale. À ce titre, il soutient le développement d'une information indépendante au service des médecins, en accordant une subvention à la revue Prescrire[7].
Après l'échec de 1981, il se consacre essentiellement à ses fonctions locales et devient maire de sa commune natale en 1989, mairie que son père avait eu de grandes difficultés à conquérir. Président du conseil général de Haute-Loire après le décès de son ami le docteur Simon (1976), il se montre un ardent défenseur du désenclavement, et notamment de l'aménagement de la RN 88 ; il inaugure ainsi en 1994 le viaduc du Lignon qui rapproche la Haute-Loire de Rhône-Alpes. Par la suite, il lance le projet de restauration de l'Hôpital général du Puy-en-Velay, où s'installe l'hôtel du département en 2001.
À l'Assemblée nationale, il s'impose comme une des figures principales du centre-droit, même s'il ne parvient pas à obtenir la présidence du Centre des démocrates sociaux (CDS) face à Pierre Méhaignerie. Soutien de Raymond Barre lors de l'élection présidentielle de 1988, il préside par la suite le groupe parlementaire de l'Union du centre, élément de l'ouverture voulue par Michel Rocard, entre 1988 et 1993. C'est au titre de ses fonctions de secrétaire général du CDS qu'il sera condamné, aux côtés de Pierre Méhaignerie et de Bernard Bosson, pour « recel d'abus de confiance », en raison du financement irrégulier du CDS (s'agissant de faits antérieurs à la loi de 1990 sur le financement des partis politiques, sa peine sera aussitôt annulée du fait de l'amnistie du 3 août 1995)[8].
Soutien de Jacques Chirac, il est ministre du Travail et des Affaires sociales entre 1995 et 1997 (et doit défendre le très contesté plan Juppé pour les retraites) puis président du nouveau groupe UMP à l'Assemblée nationale, de 2002 à 2004.
Jacques Barrot est l'un des membres fondateurs, avec Jean-Pierre Raffarin, Michel Barnier et Dominique Perben, du club Dialogue & Initiative, créé en 1999. Il a aussi été vice-président du Cercle de l'industrie, de sa création en 1993 à 2004.
Carrière européenne
En 2004, il est nommé vice-président de la Commission européenne, présidée par José Manuel Barroso, et abandonne son siège de député à son jeune suppléant, Laurent Wauquiez. Chargé des transports à Bruxelles (DG TREN), il signe avec les États-Unis un accord d'ouverture des relations aériennes transatlantiques, et doit trouver des financements pour le projet Galileo.
En avril 2008, il remplace Franco Frattini au poste de commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité, mais ne poursuit pas ses fonctions au sein de la Commission Barroso II, qui prend ses fonctions en février 2010.
Conseil constitutionnel
Il est nommé, le 23 février 2010, au Conseil constitutionnel par le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer[9], succédant à Pierre Joxe.
Depuis 2009, Jacques Barrot est également président de l'Association culturelle de La Chaise-Dieu, organisatrice du festival de musique du même nom.
Distinction
Il est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur le 14 juillet 2011.
Synthèse des mandats
Mandats locaux
- 15 mars 1965 - 13 mars 1971 : conseiller municipal d'Yssingeaux (Haute-Loire)
- 14 mars 1971 - 13 mars 1977 : adjoint au maire d'Yssingeaux
- 14 mars 1983 - 19 mars 1989 : adjoint au maire d'Yssingeaux
- 20 mars 1989 - 18 mars 2001 : maire d'Yssingeaux
- 18 septembre 1966 - 7 mars 1976 : conseiller général de la Haute-Loire
- 8 mars 1976 - 18 mars 2001 : président du conseil général de Haute-Loire
- mars 2001 - mars 2004 : conseiller général de la Haute-Loire
Mandats parlementaires
- 3 avril 1967 - 30 mai 1968 : député de la Haute-Loire
- 1er juillet 1968 - 1er avril 1973 : député de la Haute-Loire
- 2 avril 1973 - 8 juillet : député de la Haute-Loire
- 3 avril 1978 - 5 mai 1978 : député de la Haute-Loire
- 2 juillet 1981- 1er avril 1986 : député de la Haute-Loire
- 2 avril 1986 - 14 mai 1988 : député de la Haute-Loire
- 6 juin 1988 - 1 avril : député de la Haute-Loire
- 2 avril 1993 - 18 juin 1995 : député de la Haute-Loire
- 1er juin 1997 - 18 juin 2002 : député de la Haute-Loire
- 16 juin 2002 - 4 juillet 2004 : député de la Haute-Loire
Fonctions gouvernementales
Début Fin Fonction Gouvernement 27 mai
197425 août
1976Secrétaire d'État auprès du ministre de
l'Équipement, chargé du LogementJacques Chirac I 27 août
197629 mars
1977Secrétaire d'État auprès du ministre de
l'Équipement, chargé du LogementRaymond Barre I 1er avril
197731 mars
1978Secrétaire d'État auprès du ministre
de l'Équipement et de l'Aménagement du territoire,
chargé du LogementRaymond Barre II 5 avril
19784 juillet
1979Ministre du Commerce et de l'Artisanat Raymond Barre III 4 juillet
197913 mai
1981Ministre de la Santé et de la Sécurité sociale Raymond Barre III 18 mai
19957 novembre
1995Ministre du Travail, du Dialogue social
et de la ParticipationAlain Juppé I 7 novembre
19952 juin
1997Ministre du Travail et des Affaires sociales Alain Juppé II Notes et références
- [1]. Suppléant de Noël Barrot décédé en 1966.
- http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=440
- http://www.lexpress.fr/informations/jacques-barrot-ministre-de-la-serenite-sociale_611314.html
- http://journalextimerecherchespoir.over-blog.com/article-36833948.html
- http://www.lexpress.fr/informations/jacques-barrot-ministre-de-la-serenite-sociale_611314.html#
- http://www.polville.lyon.fr/static/polville/contenu/concertation/historique.pdf
- http://www.sudouest.fr/2011/10/09/prescrire-le-contre-pouvoir-des-medecins-face-aux-labos-521480-4696.php
- « Jacques Barrot estime avoir été diffamé », LeMonde.fr (avec AFP et Reuters), 19 novembre 2004.
- « Sarkozy nomme Charasse au Conseil constitutionnel », Le Figaro, 23 février 2010.
Liens externes
- (fr) Sa fiche sur le site du Conseil constitutionnel
- (fr) Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale
Catégories :- Membre du Conseil constitutionnel français
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