- Ministre d'État (France)
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En France, le titre de ministre d'État a été utilisé sous différents régimes jusqu'à nos jours, mais il a correspondu à des situations très différentes.
Sommaire
Ancien Régime
Le titre de ministre d'État est apparu sous Louis XIII. Ils siégeaient au Conseil d'en-haut, futur Conseil d'État. À partir de 1661, début du « pouvoir personnel » de Louis XIV, le roi appelait qui il voulait à son Conseil d'En-haut. Les invitations royales n'étaient valables que pour une séance et devaient donc être renouvelées tant que la personne désignée gardait la confiance du souverain. Cependant, le fait d'avoir été invitée une fois au Conseil donnait droit à cette personne d'être appelée ministre d'État sa vie durant, et même de toucher une pension viagère d'environ 20 000 livres. Les ministres d'État présents au Conseil restaient peu nombreux, entre trois et cinq au cours du règne de Louis XIV. Ils participaient aussi au Conseil des Dépêches.
Restauration
Supprimé au moment de la Révolution française, le titre de ministre d'État a été ressuscité à l'époque de la Restauration. Il était alors attribué, sans que cela soit systématique, aux ministres sortis de charge, après leur démission. Le titre était essentiellement honorifique et le fait, pour le roi, de ne pas le donner à un ancien ministre, était considéré comme un affront. En 1815, Louis XVIII a créé un Conseil privé, distinct du Conseil des ministres, et auquel devaient assister les ministres d'État, ce qui n'était pas sans rappeler l'Ancien Régime. Toutefois, ce Conseil privé n'a presque jamais été réuni. Ce type de ministre d'État ressemble beaucoup aux ministres d'État de l'actuelle Belgique (voir plus haut).
Second Empire
La situation était nettement différente sous le Second Empire. Napoléon III avait en effet institué un ministère d'État et le ministre d'État était le titulaire de ce ministère. Le ministère d'État était chargé de la politique de prestige de l'Empire, en particulier de l'organisation de fêtes et cérémonies. Il intervenait dans le domaine des beaux-arts, des théâtres et des musées. Le ministre d'État était donc un ministre à part entière. Achille Fould a été ministre d'État de 1852 à 1860.
La République
Les différents régimes républicains ont repris le titre de ministre d'État pour l'attribuer à des membres du Gouvernement qu'il convenait d'honorer.
Sous la Troisième République et la Quatrième République, le titre de ministre d'État était attribué à des personnalités non politiques comme des écrivains[réf. nécessaire], afin de leur permettre de participer au gouvernement sans avoir la charge d'un ministère. Ces ministres étaient considérés comme des cautions politiques.
Voir aussi Liste des ministres français sans portefeuille.
Sous la Cinquième République, le titre de ministre d'État est utilisé pour marquer de manière significative la prééminence de celui qui le porte au sein du gouvernement, placé protocolairement aussitôt après le Premier ministre et avant les autres ministres. La seule prérogative d'un ministre d'État est de pouvoir organiser des réunions interministérielles, normalement apanage du Premier ministre. Le titre de ministre d'État peut être attribué à une personnalité politique exceptionnelle (voire apolitique comme André Malraux), à un leader de parti politique ou pour signifier que l'action de son ministère est considérée comme une priorité gouvernementale. Il peut y avoir plusieurs ministres d'État au sein d'un même gouvernement. Les ministres d'État sont souvent comparés à des vice-premiers ministres. Trois femmes ont été nommées ministres d'État, toutes sous la Cinquième République (Nicole Questiaux, Simone Veil et Michèle Alliot-Marie).
Liste des ministres d'État de la République
(Liste non exhaustive)
Catégories :- Ministre français d'État
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