Germaine Poinso-Chapuis

Germaine Poinso-Chapuis
Germaine Poinso-Chapuis
Poinso-Chapuis.jpg
Germaine Poinso-Chapuis lors d'un discours, début 1948.

Mandats
Députée de la première circonscription des Bouches-du-Rhône
19451956
réélue en 1946 et 1951.
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
Législature Ire et IIe Assemblées constituantes
Ire et IIe législature
Ministre de la Santé publique et de la Population de la France
24 novembre 194726 juillet 1948
Président Vincent Auriol
Gouvernement Schuman I
Prédécesseur Robert Prigent
Successeur Pierre Schneiter
Biographie
Nom de naissance Germaine Marie Joséphine Chapuis
Date de naissance 6 mars 1901
Lieu de naissance Drapeau de la France Marseille (Bouches-du-Rhône)
Date de décès 20 février 1981
Nationalité Française
Parti politique MRP
Conjoint Henri Poinso
Profession Avocate
Religion Catholique
Ministres français de la Santé

Germaine Poinso-Chapuis née Germaine Marie Joséphine Chapuis, est une femme politique française, née le 6 mars 1901 à Marseille et décédée le 20 février 1981 dans la même ville. Elle exerce les fonctions de députée et de ministre de la Santé en œuvrant surtout dans le domaine juridico-social. C'est la première femme ministre de plein exercice dans l'histoire de la République, de 1947 à 1948.

Sommaire

Biographie

Enfance et études

Germaine Poiso-Chapuis naît à Marseille le 6 mars 1901. Elle est d'origine ardéchoise.

Elle obtient un doctorat de droit romain. Elle est avocate au barreau de Marseille en 1921. Elle adhère, par féminisme[1], au Parti démocrate populaire[2] et devient membre du comité directeur[3]. Elle est secrétaire d'une association défendant les enfants poursuivis en justice.

Engagement dans la Résistance

Elle participe à la Résistance au sein du Mouvement de libération nationale (MLN)[3]. Elle est une proche de Gaston Defferre. Elle s’occupe de son cabinet d’avocat alors qu’il prend le maquis et gère une caisse de résistance du Parti socialiste. Elle est membre du comité départemental de Libération. Grâce à ce dernier, elle devient vice-présidente et déléguée de quatre commissions de la délégation municipale provisoire[1].

Cet engagement lui vaut la considération des Marseillais. Elle est ainsi conseillère municipale à Marseille, sans interruption, de 1945 à 1959.

Députée et ministre

Germaine Poinso-Chapuis est élue députée MRP de la première circonscription des Bouches-du-Rhône en 1945 (elle se présente le 21 octobre 1945) jusqu’à fin 1955, lors des première et seconde Assemblée nationale constituante, et à l'Assemblée nationale lors des Ire et IIe législature. Elle est alors membre de la Commission des affaires économiques.

Ministre de la Santé publique et de la Population

Elle est ministre de la Santé publique et de la Population dans le premier gouvernement de Robert Schuman du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948. C’est la première fois qu’une femme est ministre de plein exercice (elle est une des rares femmes ministres de la IVe République, à l'instar de Andrée Viénot et Jacqueline Thome-Patenôtre). Elle a alors comme difficultés politiques les questions de la reconstruction du pays dans le domaine social, des épidémies et du ravitaillement : son expérience dans ce dernier domaine alors qu'elle était à Marseille rentre en compte dans sa nomination au ministère. Elle ambitionne alors la création d'un grand ministère de la Santé mais se heurte aux caisses vides de l'État, au trop grand nombre de délégations rattachées à d'autres ministères et le manque de soutien politique.

En qualité de ministre, elle fait voter des lois sur la santé publique et la protection de l'enfance (elle dépose dix projets de lois). Elle s'attaque aux ravages de l'alcoolisme, à la défense des constructions d'hôpitaux, des handicapés, de l'adolescence et de l'enfance. Le « décret Poinso-Chapuis » du 22 mai 1948 porte son nom : il subventionne des associations pour l'éducation des familles n'ayant pas les moyens d'assurer financièrement cette obligation et en particulier les association tenant écoles confessionnelles pour mineurs du Nord-Pas-de-Calais dont les mines mais aussi les écoles ont été nationalisées à la Libération. Les socialistes membres du gouvernement critiquent ce décret, au nom de la laïcité, ce qui vaut à Germaine Poinso-Chapuis d'être remplacée par Pierre Schneiter le 26 juillet 1948.

Poursuite de la députation

Elle reprend son activité parlementaire et s'illustre tant que par le nombre de textes qu'elle dépose (28) que par ses deux élections au poste de vice-présidente de l'Assemblée nationale (les 11 janvier 1949 et le 10 janvier 1950). Elle est réélue deux fois et est membre des Commission des affaires économiques et à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (elle est, de 1953 à 1955, secrétaire de la première). Les soixante-quatorze propositions de lois et de rapports parlementaires qu'elle exécute durant son mandat concernent alors surtout le domaine de la santé, du social, et des droits qui vont avec. Elle vote la confiance au second gouvernement Faure mais est une de seules députée de son groupe à s'abstenir lors du vote suivant.

Germaine Poinso-Chapuis n'est pas réélue aux élections législatives de 1956. Elle fait les frais de la baisse de popularité du MRP et de la montée de la SFIO et des poujadistes. Elle continue alors d'œuvrer dans le domaine juridico-social et garde jusqu'en 1959 son poste de conseillère municipale de Marseille. Elle est membre de l'Organisation des femmes des profession libérales et commerciales, de l'Organisation des femmes juristes et du Haut Comité d'information sur l'alcoolisme ; en 1973, elle devient présidente du Centre technique nationale de l'enfance inadaptée[3].

Vie privée

Elle épouse Henri Poinso, aussi avocat, en 1937. Ils ont ensemble deux enfants.

Hommages

  • L’Association « Les Femmes et la Ville » (sous la direction d'Yvonne Knibiehler), a publié Germaine Poinso-Chapuis. Femme d'État[4].

Décorations

Notes

  1. a et b Femmes info n°82, printemps 1998.
  2. http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/poinso-chapuis-germaine-06031901.asp
  3. a, b et c MagazineLe Monde 2 des 18-19 avril 2004, page 86.
  4. (fr) Yvonne Knibiehler, Germaine Poinso-Chapuis. Femme d'État, Aix-en-Provence, Edisud, 1998.
  5. http://www.senat.fr/evenement/archives/D35/gouv2.html

Articles connexes

Liens externes

  • Biographie sur le site de l'Assemblée nationale.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Germaine Poinso-Chapuis de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Germaine poinso-chapuis — Parlementaire français Naissance 6 mars 1901 …   Wikipédia en Français

  • Femmes à l'Assemblée nationale française — Le palais Bourbon, siège de l Assemblée nationale, de nuit. L histoire des femmes et de l Assemblée nationale en France se rapporte à l émancipation des femmes dans la vie politique législative française et, depuis 1945, leur participation aux… …   Wikipédia en Français

  • Liste de femmes ministres françaises — Cette liste de femmes ministres françaises recense, par présidences, toutes les femmes qui ont été membre d un gouvernement, depuis les années 1930. Elle constituent au début des exceptions au sein de la vie politique française. Le président… …   Wikipédia en Français

  • Liste des premières femmes par métier en France — Cette synthèse de l avancée des femmes aux fonctions importantes et métiers en France recense les premières femmes étant parvenues à exercer des fonctions politiques, juridiques, sociales, artistiques, culturelles ou sportives, depuis la fin du… …   Wikipédia en Français

  • Feminism in France — has its origins in the French Revolution. A few famous figures emerged during the 1871 Paris Commune, including Louise Michel, Russian born Elisabeth Dmitrieff, Nathalie Lemel, and Renée Vivien. French Revolution In November 1789, at the very… …   Wikipedia

  • Féminisme et place des femmes en politique en France — Le féminisme en France est l ensemble des idées politiques, philosophiques et sociales cherchant à promouvoir ce qu il considère être les droits des femmes et leurs intérêts dans la société civile française. La façon dont les femmes se sont… …   Wikipédia en Français

  • René Arthaud — Pour les articles homonymes, voir Arthaud. René Arthaud Parlementaire français Date de naissance 20 septembre 1915 Mandat Député 1945 1951 …   Wikipédia en Français

  • Confédération Nationale des Syndicats Dentaires — Création 1935 Type Confédération syndicale Siège 54, rue Ampère 75017 Paris Effectifs 15000 adhérent …   Wikipédia en Français

  • Robert Schuman — Infobox Prime Minister name=Robert Schuman order=Prime Minister of France term start1 =24 November 1947 term end1 =26 July 1948 predecessor1 =Paul Ramadier successor1 =André Marie term start2 =5 September 1948 term end2 =11 September 1948… …   Wikipedia

  • Minister of Health (France) — Minister of Health and Solidarity is currently a cabinet position in the Government of France. The health portfolio oversees the healthcare public services and the health insurance part of the French Social Security. As French ministerial… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”