Heinrich Harrer

Heinrich Harrer
Heinrich Harrer
Heinrich Harrer en octobre 1997 à la foire du livre de Francfort signant son livre Retour au Tibet.
Heinrich Harrer en octobre 1997 à la foire du livre de Francfort signant son livre Retour au Tibet.

Naissance 6 juillet 1912
Obergossen, près d'Hüttenberg, Carinthie
Décès 7 janvier 2006 (à 93 ans)
Friesach, Autriche
Nationalité autrichien
Formation Université de Graz
Distinctions Médaille d'or de la société Humboldt en 1985, médaille d'or de l'Eiger, médaille du club des explorateurs aux États-Unis en 1991, citoyen d'honneur de la ville de Hüttenberg en 1983, médaille autrichienne des sciences et des arts en 1995, prix Lumière de la vérité, 2002

Heinrich Harrer (6 juillet 1912 - 7 janvier 2006) est un alpiniste, explorateur et écrivain autrichien.

L'ascension, en 1938, à l'âge de 26 ans, de la face nord de l'Eiger en Suisse avec Anderl Heckmair, Fritz Kasparek et Ludwig Vörg (en), où fut planté un fanion à croix gammée, fit de lui une des figures de proue de l'alpinisme national-socialiste après l'Anschluss et lui valut, ainsi qu'à ses compagnons de cordée, d'être reçus par Adolf Hitler à Breslau et photographiés à ses côtés[1],[2],[3].

Membre de l'expédition allemande au Nanga Parbat dans l'Himalaya en 1939, il fut interné en Inde par les Britanniques au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il s'échappa en 1944 et gagna le Tibet interdit[4],[5], arrivant à Lhassa en 1946, avec son compagnon Peter Aufschnaiter. Il devait y séjourner jusqu'en 1951, travaillant à partir de 1948 pour le gouvernement tibétain et pour divers membres de la noblesse locale[6],[7]. Il devint l'ami du jeune dalaï-lama et de sa famille. À son retour en Europe, il fit le récit de son odyssée dans Sept ans d'aventures au Tibet, livre qui fut un succès planétaire et popularisa le Tibet dans les années 1950.

Dans les années 1960 et 1970, Harrer renoua avec l'alpinisme et se lança dans l'exploration de diverses contrées, consignant ses aventures dans autant de livres et de documentaires.

Il se définit dès 1953 comme « ami de l'indépendance tibétaine »[8]. Par ailleurs, il œuvra, dans les années 1980 et 1990, en faveur des exilés tibétains, retrouvant le dalaï-lama à plusieurs reprises. En 1983, il publia un livre, Retour au Tibet, relatant le séjour qu'il fit en tant que touriste dans la région autonome du Tibet en 1982[9].

En 1997, à l'occasion de la sortie en octobre du film Sept ans au Tibet tiré de son livre, la révélation par le journaliste autrichien Gerald Lehner de son adhésion à la SA en 1933 puis à la SS en 1938, entraîna une polémique qui assombrit ses dernières années. Harrer indiqua qu'il avait été membre de la SS pendant une période limitée et qu'il n'avait porté l'uniforme SS que le jour de son mariage mais nia avoir été membre de la SA. Il justifia son comportement par son ambition sportive et condamna les crimes de l'époque nazie.

Abraham Cooper, doyen associé du centre Simon Wiesenthal à Los Angeles, un organisme qui s'occupe des études et des questions relatives à l'Holocauste, déclara que rien n'indiquait que Harrer avait trempé dans des atrocités comme membre de la SS[10]. Selon un article de l'agence Associated Press en date du 14 juillet 1997, Simon Wiesenthal, le chasseur de criminels de guerre nazis, aurait déclaré lors d'une interview que Harrer n'avait pas fait de politique et était innocent de toute mauvaise action[11],[12],[13][14].

Un musée est consacré à Heinrich Harrer et à son œuvre près de son village natal.

Sommaire

Biographie

Années de jeunesse (1912-1937)

Obergossen, le village de Heinrich Harrer (2007).

Heinrich Harrer est né en 1912 dans une famille modeste, d'un père employé des postes et d'une mère ménagère, à Obergossen, près des villages d'Hüttenberg et de Knappenberg, dans la province autrichienne de Carinthie.

Il fit ses études au lycée puis à l'université Karl-Franzens de Graz, où il étudia la géographie, la glaciologie et l'éducation physique[15] et fut membre de l'association étudiante A.T.V. Graz (de). C'est alors que naquit son intérêt pour l'Himalaya. Ses études de géographie lui firent découvrir les récits des explorateurs britanniques concernant le « toit du monde ». L'explorateur Alexander von Humboldt devint un de ses modèles. Le jeune Harrer lisait les livres de l'explorateur suédois Sven Hedin, qui entre 1892 et 1935 avait mené plusieurs expéditions en Asie centrale. Il rencontra Hedin à l'occasion d'une conférence de ce dernier à l'université de Graz. Enfin il se passionna pour le géographe et explorateur Alfred Wegener, l'auteur de la théorie de la dérive des continents.

Doté d'une stature athlétique, il commença très tôt à skier, après avoir fabriqué ses skis à partir de planches de barriques, les enfourchant pour effectuer les courses que lui confiait sa mère, Johanna, ou pour porter du courrier à la poste où son père travaillait. Il exerça par ailleurs d'autres sports comme la course à pied et la course d'obstacles où il gagna quelques compétitions. Mais afin d'exceller dans un sport Heinrich Harrer décida de se spécialiser : il skierait l'hiver et ferait de l'alpinisme l'été[16].

Sélectionné pour l'épreuve de combiné alpin des Jeux olympiques d'hiver de Garmisch-Partenkirchen, Harrer n'y participa pas en raison du boycott de ces jeux par l'équipe autrichienne de ski alpin. Il participa cependant aux épreuves de sprint des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin puis remporta, en 1937, l'épreuve de descente du championnat universitaire mondial[15].

En été Heinrich Harrer effectuait des ascensions toujours plus difficiles et périlleuses dans les Dolomites ou les Alpes suisses ou françaises. Un jour, une chute de près de 60 mètres faillit lui coûter la vie, plusieurs de ses camarades périrent dans des ascensions similaires. En 1937, il fit la connaissance du Viennois Fritz Kasparek, avec qui il effectua de nombreuses courses avant de tenter une ascension qui fera des deux Autrichiens des célébrités dans le monde de l'alpinisme.

Adhésion au national-socialisme (1933-1938)

Voir plus bas le chapitre «  Harrer confronté à son passé (1997) » pour une présentation complète.

Heinrich Harrer s'engagea à 21 ans dans la SA (Sturmabteilung), organisation paramilitaire du parti nazi, alors interdite en Autriche, impliquée dans des attentats et des assassinats[17]

En 1933, à 26 ans, il adhèra à la SS (Schutzstaffel, Unité SS 38, sous le numéro 73896, une des principales organisations du régime nazi[17]. Le document de mariage de Harrer – document qui devait être demandé au RuSHA, le bureau chargé de vérifier la « pureté raciale » des membres de la SS – déclarait qu'il était membre des Chemises brunes (la SA) depuis octobre 1933 et était devenu membre de la SS depuis avril 1938. Un CV de la main même de Harrer confirmait qu'il avait adhéré à la SA et la SS. Harrer devint Oberscharführer-SS (adjudant) et se maria en uniforme SS.,[18].

Il avait adhéré également, à partir de 1933, à l'association des enseignants nazis à Graz, association illégale jusqu'à l’Anschluss, l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne par le Troisième Reich en 1938[19].

Quand Harrer fut pris en photographie aux côtés du Führer Adolf Hitler à Breslau en juillet 1938, après l'ascension de la face nord de l'Eiger, il était déjà depuis deux ans formateur à l'Ordensburg Sonthofen (en), une école de cadres nazis[17].

L'ascension de la face nord de l'Eiger (1938)

La face nord – Nordwand – de l'Eiger (l'orientation exacte est en fait le nord-est).

L'année 1938 vit l'apogée de la carrière d'alpiniste de Harrer avec sa victoire sur la face nord de l'Eiger (Eigernordwand).

La prouesse physique et technique

En compagnie de son compatriote autrichien Fritz Kasparek, également membre du parti nazi [20], Harrer s'attaque à la mythique face nord de l'Eiger (l'« ogre » en allemand), un sommet des Alpes bernoises en Suisse[21]. Au deuxième jour de l'escalade, ils sont rattrapés par la cordée de deux as allemands, Anderl Heckmair et Ludwig Vörg (en)[22], qui font partie, en tant que guides de montagne, de l'Ordensburg[23]. Alors que Harrer et Kasparek sont équipés pour le rocher, Heckmair et Vörg le sont pour la glace[24]. Le 24 juillet 1938, au bout de trois jours et demi, les deux équipes, réunies en une seule cordée, conduite par Heckmair, atteignent la crête, où est planté le drapeau à swastika nazie[25]. Selon Rainer Rettner, Harrer démentit jusqu'à sa mort avoir eu dans son sac une bannière frappée de la croix gammée, laquelle flottait sur sa tente les jours précédant l'ascension comme le montre une photo[26].

Quasiment verticale, la plupart du temps à l'ombre, exposée aux intempéries et sujette à de nombreuses chutes de pierres, cette paroi de 1 800 mètres, située au-dessus de la station de Grindelwald, dans le canton de Berne, avait vu la mort de 9 des 12 alpinistes qui s'y étaient frotté les années précédentes, à tel point que les autorités suisses en déconseillaient l'ascension et que les guides du cru menaçaient de ne pas aller secourir les imprudents. Encore aujourd'hui, la face nord de l'Eiger reste une des ascensions les plus périlleuses au monde.

Cette première marqua un progrès technique avec l'introduction de crampons à 12 pointes, dont étaient équipés les deux Allemands[27], et de pitons[28]. Au lieu d'avoir à tailler au piolet des points d'appui dans la glace raide, il suffisait d'enfoncer dans celle-ci les deux pointes frontales horizontales pour obtenir de la traction. Comme Kasparek avait des crampons classiques à 10 pointes, moins efficaces, et que Harrer n'avait que des chaussures à clous, Heckmair prit la tête de la cordée tandis que Harrer fermait la marche, ramassant les pitons[29].

Harrer narre l'ascension dans son ouvrage Die Weisse Spinne (traduit en anglais sous le titre The White Spider et en français sous celui de La face nord de l'Eiger), un des grands classiques de la littérature de montagne[30]. L'« araignée blanche » est le surnom donné à la partie supérieure de la paroi rocheuse où des fissures, remplies de neige et rayonnant depuis un champ de glace, font penser aux pattes d'une araignée[31]. Au cours de l'ascension de l'« Araignée », les quatre hommes furent pris sous une avalanche mais trouvèrent assez de force pour rester rivés à la paroi et ne pas se laisser emporter[32],[33]. Leur lente et périlleuse progression est suivie depuis la vallée. Alerté par la presse et la radio, le monde se passionne pour cette équipée. Quand enfin, les quatre grimpeurs franchissent l'arête terminale, aveuglés par la tempête, ils ne s'aperçoivent pas tout de suite de leur victoire[34].

La photographie aux côtés du Führer

Quatre mois après l’Anschluss, qui vit l'Autriche devenir l'Ostmark, l'alliance des deux alpinistes autrichiens et des deux alpinistes allemands, fut exploitée par la propagande nazie qui en fit le symbole de l'invincibilité de cette union[35]. Leur prouesse valut aux quatre héros l'honneur de se faire photographier, à l'instar de nombre d'athlètes et célébrités de l'époque, aux côtés d'Adolf Hitler, en 1938, à Breslau, Harrer et Kasparek en bonne position de part et d'autre de leur hôte[36], ainsi que d'être acclamés par une foule de 30 000 personnes[37] (le dirigeant allemand, qui avait promis une médaille à ceux qui viendraient à bout de la face meurtrière (ou Mordwand[38]) de l'Eiger, avait suivi heure par heure la progression des alpinistes)[2],[3].

Un livre sur la face nord de l'Eiger, publié en 1938, par la maison d'édition du NSDAP, attribue ces paroles à Harrer : « Nous avons gravi cette paroi pour parvenir, par dessus le sommet, jusqu'à notre Führer ». En 1997, Harrer affirme que « cette phrase a été rédigée par la propagande nazie »[17],[39].

Mariage (1938)

Cette même année, dans une lettre en date du 19 décembre[40], Harrer demanda à ses supérieurs l'autorisation d'épouser la fille d'Alfred Wegener, Charlotte Wegener, membre depuis 1936 des jeunesses nazies[41] et bien introduite parmi l'élite nazie[42]. Il dut faire la preuve de son aryanité et de celle de son épouse, arbre généalogique à l'appui[43]. Ils auront un fils, Peter[44].

L'expédition au Nanga Parbat en Inde (1939)

Peter Aufschnaiter.

Après son exploit, Harrer retourne à la vie normale, travaillant comme entraîneur d'abord de l'équipe féminine de la Fédération autrichienne de ski (de) puis de l'équipe de ski de la SS styrienne (autrichienne). En 1939, alors qu'il collabore à un film sur le ski alpin, il reçoit un télégramme pour participer à l'expédition germano-autrichienne dans l'Himalaya ; selon Charlie Buffet[17], Harrer aurait en fait demandé au Reichsführer-SS Heinrich Himmler le privilège de participer à cette quatrième expédition nazie sur le Nanga Parbat. Harrer réalise alors le rêve de sa vie : « En vérité, j'avais escaladé l'Eiger dans l'espoir d'être un jour ou l'autre invité à participer à une expédition dans l'Himalaya. J'étais fou de joie »[45].

Le vainqueur de l'Eiger fera donc partie de l'expédition au Nanga Parbat de la Fondation himalayenne allemande (de)[46], expédition conduite par l'autrichien Peter Aufschnaiter, membre du parti nazi, qui avait participé aux expéditions du Kangchenjunga au Népal en 1929 et 1931. L'expédition est chargée par Himmler de faire du repérage en vue de l'ascension de la face nord-ouest (ou « face du Diamir ») du Nanga Parbat (« la Montagne Noire »), le 9e plus haut sommet du monde (8 114 m), aujourd'hui au Pakistan et à l'époque aux Indes britanniques. Après l'échec de plusieurs expéditions (10 morts en 1934, 16 morts en 1937), « la Montagne Noire » est devenue pour l'alpinisme allemand une obsession, « le symbole de la montagne tueuse que seuls des surhommes pouvaient affronter[47].» Les sacs à dos portés par les grimpeurs seront frappés de la croix gammée[48].

En mai, Harrer prend congé de sa femme, alors enceinte d'un fils qu'il ne verra qu'une douzaine d'années plus tard. Les reconnaissances se terminent au mois d'août 1939 après qu'une nouvelle voie d'escalade est découverte.

Internement en Inde (1939-1944)

Selon les mémoires de Harrer, après plusieurs mois de reconnaissance du Nanga Parbat et de ses environs, l'expédition arrive à Karachi le 8 août 1939[49]. Trois jours avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les membres de l'expédition sont arrêtés par les autorités coloniales britanniques au moment où ils s'apprêtent à gagner l'Iran faute d'avoir trouvé à Karachi le cargo censé les ramener au pays. Harrer est arrêté par des soldats indiens alors qu'il déjeune dans un restaurant de la ville[50].

Tentatives d'évasion

Quinze jours plus tard, ils sont déplacés au camp central d'Ahmadnagar, près de Bombay. Supportant difficilement cet enfermement, Harrer se porte volontaire pour travailler à l'extérieur du camp, espérant ainsi trouver l'occasion de s'évader. Mais persuadés que la fin de la guerre est proche, ils remettent sans cesse cette évasion.

Par la suite, ils sont transférés par camion dans un nouveau camp à Deolali. Chaque camion comprend 18 prisonniers gardé par un seul soldat indien, la majorité des gardes sont dans les deux camions situés en tête et en queue du convoi. Harrer et son compagnon Lobenhoffer décident de sauter pour rejoindre l'enclave portugaise de Damao qui est un territoire neutre. Mais Lobenhoffer sera immédiatement repris, or celui-ci portait le sac à dos nécessaire à leur survie. Harrer décide de profiter de la confusion pour rejoindre sa place.

Quelques mois plus tard ils sont internés dans le camp de Dehra Dun au pied de l'Himalaya. L'alpiniste Harrer sait qu'il pourra rejoindre les cols et derrière eux le Tibet alors qu'auparavant l'objectif était de rejoindre les enclaves portugaises. Harrer profite donc de sa détention pour préparer sa prochaine évasion[51]. Il étudie les livres présentant l'Himalaya, prend des notes et copie les cartes. Il organise son évasion avec un général italien dénommé Marchese.

Celle-ci a lieu en mai 1943. Ils réussissent à s'évader du camp sous le tir des sentinelles, rejoignent la jungle et décident de marcher de nuit vers l'Himalaya. Pour passer inaperçu, Harrer se teint les cheveux et la barbe en mélangeant du permanganate avec du fard et de la graisse, ce traitement lui vaudra de perdre ses cheveux brûlés. Après maintes péripéties, ils seront repris au bout de 38 jours par des paysans. De retour au camp, 28 jours de cachot les attendent.

Harrer et la déclaration de Moscou (1943)

Le 1er novembre 1943, les ministres des affaires étrangères des nations alliées signèrent la déclaration de Moscou, document déclarant nulle et non avenue l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie et appelant à la libération de l’Autriche occupée et à sa reconstitution en tant qu’État. Selon un article du journaliste chinois Ren Yanshi publié dans Beijing Review (en)[52], les prisonniers de guerre autrichiens qui acceptaient cette déclaration et de rejoindre la résistance autrichienne dans les pays alliés étaient libérés. À Dehra Dun, Harrer aurait rejeté cette déclaration et de ce fait aurait continué à être prisonnier de guerre et serait resté détenu en 1944[53].

L'évasion réussie du camp de Dehra Dun(1944)

Harrer, qui a appris des rudiments d'hindoustani, de tibétain et de japonais[51], réussit à s'échapper du camp de Dehra Dun, le 29 avril 1944, avec les Autrichiens Peter Aufschnaiter et Bruno Treipel, les Berlinois Hans Kopp et Sattler, et deux autres Allemands, Rolf Magener, un employé de la multinationale IG Farben Industrie à Bombay et Heins Von Have, un homme d'affaires, ces derniers voulant rejoindre les Japonais en Birmanie dans l'espoir qu'ils les renvoient en Allemagne[54] (Magener et von Have devaient faire cap vers le sud, gagner Rangoon en Birmanie puis de là le Japon, où ils attendirent la fin de la guerre comme consuls honoraires à l'ambassade d'Allemagne à Tokyo)[55].

Selon Jeffrey Hays, le plan initial de Harrer et de Aufschnaiter aurait été de gagner la Mandchourie, alors occupée par le Japon, pays allié de l'Allemagne et de l'Autriche, en traversant le nord du Tibet pendant l'hiver[56]. Pour Alan J. Levine, Harrer et les autres évadés (sauf Magener et von Have) pensaient atteindre la Birmanie en passant par le Tibet oriental[57].

Le 17 mai 1944, Harrer et Kopp, Aufschnaiter et Treipel (Sattler a abandonné) pénètrent au Tibet par le col de Tchangtchock, à 5 300 mètres d'altitude puis se séparent[58].

Les sept années au Tibet (1944-1951)

Comme pour les épisodes de l'expédition au Nanga Parbat et de l'internement en Inde, les sources sur lesquelles repose la connaissance que l'on a du séjour de Heinrich Harrer au Tibet, sont essentiellement son livre autobiographique paru en 1953 Sieben Jahre in Tibet (« Sept années au Tibet »), ouvrage que Gary Wilson, journaliste du Workers World, un journal marxiste-léniniste révolutionnaire, qualifie de « récit romancé de ses aventures »[59] et où le journaliste Charles Ealy voit déformations de la réalité historique et omissions et l'effet d'une mémoire sélective[60].

L'équipée vers Lhassa (1944-1946)

Heinrich Harrer entre dans Lhassa en 1946 par le Chorten de la porte ouest (photo de 1938).

Alors que Sattler, Kopp et Treipel sont retournés, par abandon ou capture, derrière les barbelés, Aufschnaiter et Harrer franchissent quelque 65 cols de plus de 5 000 mètres d'altitude, gagnant Lhassa, le 15 janvier 1946, au bout de deux ans de voyage. Dépourvus de papiers et d'autorisations de séjour, ils se postent devant la maison de Thangme, qu'ils surnomment le « Maître de l'électricité ». Il s'agit de Dadul Wangdi Tsering, un assistant de la centrale hydroélectrique de la vallée de Dodé[61]. Celui-ci accepte de les accueillir et les héberge pendant un mois.

Puis le fils d'un ancien ministre du gouvernement tibétain dénommé Tsarong Dzasa et ayant connu les membres de l'expédition Schäfer de 1938-1939[62], les invite à résider dans une des villas de son domaine. Ils réussissent à échapper à l'expulsion en se rendant l'un et l'autre indispensables grâce à leurs savoir-faire[15].

Les beaux jours de Lhassa (1946-1950)

La vallée de la Kyi chu (photo de 2006).

Ils séjournèrent à Lhassa pendant cinq ans. Sur place, la situation administrative des deux Européens évolua. Après avoir obtenu le statut de résident permanent, ils furent nommés en 1948 fonctionnaires du gouvernement et nobles de 5e rang, avec maison, écurie et domestiques[15].

Peter Aufschnaiter, qui était ingénieur agronome de formation, réalisa à la demande des autorités un canal d'irrigation des champs autour de Lhassa, puis il conçut un barrage sur la rivière Kyi chu pour protéger le palais de Norbulingka des inondations. En 1948, il fut chargé de rénover la centrale hydroélectrique de Drapchi ainsi qu'un canal d'amenée d'eau à Lhassa. Harrer surveillait la réalisation des travaux. Par la suite les deux Autrichiens établirent une carte de Lhassa et des environs en vue de concevoir un réseau d'égouts. Harrer fit le relevé de toutes les maisons et jardins de Lhassa, qui comptait à l'époque environ 30 000 habitants. Il décrit l'obélisque de pierre élevé en l'an 763 sous le règne du roi du Tibet Trisong Detsen pour commémorer les victoires des Tibétains sur les Chinois, ces derniers devant fournir aux Tibétains cinquante milles rouleaux de soie en signe d'allégeance[63].

Lhassa, en 1993, l'obélisque ou pilier de Zhöl rdo-rings a été entouré de bâtiments si bien qu'il n'est plus accessible.

En dehors de la charge qui lui avait été confiée d'écouter les radios étrangères de langue anglaise et de traduire en tibétain les nouvelles politiques de l'étranger pour le compte du gouvernement[15] et de faire office de photographe de la Cour[44], Heinrich Harrer pratiqua de nombreux sports pendant son séjour à Lhassa. Il initia de nombreux membres de la bonne société de Lhassa à la natation, au patin à glace (que les Tibétains appelaient « marcher sur des couteaux ») et au tennis. Il indique faire des parties de tennis hebdomadaires avec des membres de la mission népalaise et des légations chinoise et anglaise. Il pratiqua aussi le ski alpin après avoir fabriqué des skis avec du bois de bouleau, cependant cette activité sportive fut interrompue par les Tibétains qui lui demandèrent de ne plus « chevaucher la neige » de peur d'offenser les esprits de la montagne.

Le palais du Potala, résidence du dalaï-lama (photo de 1938).

En 1949, le 14e dalaï-lama fit savoir à Harrer, par l'intermédiaire de son frère Lobsang Samten, qu'il souhaitait disposer d'une salle de projection de films[64]. C'est cette année-là, après la construction de cette salle au palais d'été au parc de Norbulingka, qu'eut lieu la première entrevue entre Harrer et le 14e dalaï-lama, alors âgé de 14 ans et reconnu comme étant la réincarnation du 13e dalaï-lama, décédé en 1933. Ils se rencontrèrent ensuite régulièrement pendant un an, avec l'autorisation du gouvernement tibétain, le jeune dalaï-lama souhaitant s'ouvrir sur le monde extérieur et les techniques occidentales. Le jeune homme recevait alors son enseignement de moines qui n'avaient jamais voyagé. Ils lui enseignaient la méditation, la religion et l'art de gouverner. Harrer devint l'ami du jeune dalaï-lama, lequel lui donnait le surnom affectueux de gopse (« tête jaune ») à cause de la blondeur de ses cheveux. Il l'initia au maniement d'une caméra et d'un projecteur de cinéma[65] et lui donna des cours d'anglais[66] et de géographie[67]. Il lui apprit aussi à serrer la main, à la mode occidentale.

Dans Lhassa : le Tibet disparu (1997), Heinrich Harrer qualifie ainsi sa relation avec le jeune homme :

« [...] En vérité, j'étais un trait d'union entre son monde médiéval et la vie qu'il aurait plus tard en Occident »[68].

Dans son autobiographie, Au loin la liberté (1993), le dalaï-lama évoque son ami en ces termes :

« Il parlait couramment le tibétain et possèdait un sens de l'humour remarquable, tout en se montrant plein de courtoisie et de respect. A mesure que nous apprenions à nous connaître, il était plus libre et direct avec moi – en particulier quand nous étions seul –, qualité que j'appréciais fort »[69].

Li Jianhua, un officier chinois de haut rang, affirme que Harrer, du fait de ses convictions nazies, aurait influencé son jeune élève[70], mais d'autres font remarquer qu'il n'y a pas lieu de parler d'un enseignement partisan alors que la guerre était finie depuis plusieurs années[71].

Harrer se lia également d'amitié avec le frère aîné du jeune dalaï-lama, Thupten Jigme Norbu, lequel devait lui faire faire la connaissance de ses parents[72]. Norbu devait quitter le Tibet en 1951 et se réfugier en Inde, aidant les Américains à entraîner les combattants tibétains parachutés au Tibet pour combattre l'armée populaire chinoise[73],[74].

L'intermédiaire auprès des Américains (1951)

Selon l'historien américain et spécialiste de la Chine et du Tibet Tom Grunfeld, Heinrich Harrer servit d'intermédiaire auprès du dalaï-lama dans des tractations secrètes menées entre ce dernier et le ministère américain des affaires étrangères de 1949 à 1951/52, après que le gouvernement des États-Unis eut décidé d'empêcher la mainmise sur le Tibet de la République populaire de Chine, nouvellement proclamée le 1er octobre 1949. Les États-Unis tout d'abord se proposèrent d'extraire le dalaï-lama de Lhassa puis, lorsque le chef des Tibétains se fut réfugié à Yatung en 1951, essayèrent de lui faire franchir la frontière, mais ces projets avortèrent devant les réticences de la partie tibétaine à la perspective de voir l'intégrité religieuse du Tibet atteinte par l'exil du dieu-roi[75].

En septembre 1951, Harrer conseilla à E. M. Wilson, consul général américain à Calcutta, d'envoyer à Lhassa un haut responsable tibétain, Yuthok Dzasa, réfugié en Inde, qui certifierait au gouvernement tibétain que les Américains étaient prêts à leur fournir de l'aide pour résister à l'armée chinoise si le dalaï-lama se réfugiait en Inde[76].

Kenneth J. Conboy, co-auteur (avec James Morrison) du livre CIA's Secret War in Tibet (2002), fait état de ces rapports entre Heinrich Harrer et les Américains. Dans un entretien accordé au Quotidien du Peuple, est annexé un extrait de son livre où l'auteur affirme qu'en juillet 1951, des responsables de l'ambassade américaine en Inde caressèrent l'idée farfelue de faire appel à Harrer ainsi qu'à George Patterson, ancien missionnaire dans le Kham et traducteur du consulat américain à Calcutta, pour enlever le dalaï-lama et acheminer celui-ci en Inde[77].

Le départ du Tibet (1951)

Devant l'avancée de l'armée chinoise, Heinrich Harrer, à son grand regret, doit quitter Lhassa en novembre 1950. Après avoir séjourné dans la Vallée de Chumbi, il quitte le Tibet en mars 1951 et rejoint les Indes muni de son passeport délivré par le gouvernement du Tibet. Selon John Kenneth Kraus, il est envoyé en mission par la mère du dalaï-lama, en compagnie d'un moine, Geshe Wangel, pour demander à l'ambassade américaine à New Delhi de persuader son fils de se réfugier en Inde[78].

Lorsque la revue américaine Life publie, dans son numéro du 23 avril 1951, un article sur la fuite du dalaï-lama (fuite suivie d'un retour à Lhassa en juillet 1951), les photos qui l'illustrent sont celles prises des événements par Harrer[13]. Le dalaï-lama rejoint Lhassa pendant l'été 1951, Heinrich Harrer se résout alors à regagner l'Europe laissant derrière lui « un peuple dont la seule ambition fut de vivre libre et indépendant »[79].

Une fois en Inde, Harrer ne regagna pas l'Europe tout de suite. En compagnie d'un compatriote autrichien, Frank Thomas, d'un botaniste et de deux sherpas, il essaya de gravir le massif du Panch Chuli par l'ouest. La chute d'un sherpa lui fit rebrousser chemin, mais il avait frayé la voie pour les expéditions ultérieures[80].

Peter Aufschnaiter resta un peu plus longtemps à Lhassa mais partit à son tour en apprenant la fuite du dalaï-lama. Il vécut d'abord à Kyirong, puis en janvier 1952 il quitta le Tibet pour rejoindre Katmandou au Népal, où il passa l'essentiel de la fin de sa vie. Il y effectua plusieurs missions de cartographie. Puis à partir de 1956, il travailla à Katmandou comme expert agraire pour l'ONU.

Rencontre avec Sven Hedin (1952)

Pendant son séjour à Lhassa, Harrer resta en liaison avec le célèbre explorateur suédois Sven Hedin, géographe comme lui et partageant les mêmes intérêts. Leur correspondance est conservée aux archives royales de Suède[81].

Durant l'été 1952, Harrer put revoir, à Stockholm, le célèbre explorateur suédois Sven Hedin, qui l'avait invité pour son 87e anniversaire, peu de temps avant sa mort. Etudiant, Harrer l'avait rencontré à Graz, où Sven Hedin donnait une conférence. À ce savant qui fraya avec le national-socialisme allemand tout en le critiquant[82], Harrer vouait une admiration qui se transforma en amitié comme en témoigne une correspondance active entre Lhassa et Stockholm[83]. « Vous avez atteint la ville de mes rêves... », lui écrivit le grand explorateur qui avait été contraint de mettre un terme à son expédition de 1907 à Shigatsé. Hedin renchérissait ainsi dans une autre missive :

« Chaque mot est précieux... C'est tout simplement fabuleux pour des Européens de vivre pendant des années dans la capitale hermétiquement fermée du Tibet, Mecque du monde lamaïste, et de s'y être fait tant aimer qu'on les charge même de missions de confiance... Je lis vos lettres comme des romans, elles me parlent de l'objet de mes rêves les plus anciens... Votre dévoué Sven Hedin ».

Rencontres avec le dalaï-lama après 1951

En 1956, le dalaï-lama, qui avait reçu l'autorisation des Chinois d'assister au Sikkim aux fêtes du 2 500e anniversaire du Bouddha, visitait les lieux fréquentés par Gandhi qu'il admirait. Apprenant cette visite, Harrer prit immédiatement l'avion pour rejoindre l'Inde. Il y rencontra furtivement son ami entre deux cérémonies officielles sous la surveillance étroite des services secrets indiens.

Harrer revit le dalaï-lama en 1959, après le soulèvement tibétain de 1959 et sa fuite définitive du Tibet. Harrer effectuait un reportage pour le Daily Mail et Life-Magazine[84].

Harrer rencontra son ami environ une fois par an à l'occasion de cérémonies officielles ou dans un cadre privé. En 1992, dans son livre Lhassa, le Tibet disparu, il explicite ainsi cette relation : « À Lhassa voilà plus de 40 ans je lui expliquais certaines choses du monde. À présent c'est lui qui m'enseigne des vertus comme la tolérance ».

Retour en touriste au Tibet (1982)

Harrer tenta de retourner au Tibet à plusieurs reprises mais les autorités chinoises ne lui accordèrent pas de visa. Ce n'est que lorsque le tourisme fut enfin permis en 1982, trois décennies après sa fuite, qu'il réussit à revoir Lhassa, mêlé à un groupe de 60 touristes en majorité américains.

Il publia, en 1983, un livre relatant ce second voyage, traduit en français sous le titre Retour au Tibet. Il y raconte notamment sa rencontre avec l'ancien médecin personnel du 14e Dalai Lama, Tenzin Choedrak, qui fut torturé pendant 8 mois et emprisonné 17 ans par les autorités chinoises. Il y indique que Ngabo Ngawang Jigme était le plus réputé des « Doubles Têtes - nom donné au Tibet aux collaborateurs ». C'est Ngabo qui « collabora le premier avec les Chinois », il « passe à leurs yeux pour un homme sans courage »[85].

Il rapporte également que les Tibétains qui avaient résisté aux Chinois étaient majoritairement des nobles, des demi-nobles et des lamas, que pour les punir et les humilier on les avait fait travailler comme manœuvres à la construction de routes et de ponts et obligés à vivre dans un campement réservé autrefois aux mendiants et vagabonds[86].

Actions militantes

Selon Lewis M. Simons, Heinrich Harrer « s'est battu pendant des décennies contre l'oppression par la Chine du peuple tibétain et la destruction délibérée de son ancienne culture. Il a écumé le monde à la recherche de fonds pour les réfugiés tibétains et a critiqué des gouvernements, dont celui des États-Unis [...] resté insensible au sort des Tibétains »[87].

Harrer exprima publiquement son indignation lorsqu'en 1987 le chancelier allemand Helmut Kohl rendit visite aux dirigeants chinois à Lhassa, premier chef de gouvernement occidental à faire cette démarche[88].

Dans Lhassa : le Tibet disparu, un livre paru en 1992, Harrer écrit : « Hormis le Potala devenu un musée payant, tout ou presque avait été détruit. Les Chinois avaient rasé, à de rares exceptions près, les quelque six mille bâtiments, oratoires et monastères du Tibet. Plus d'un million de Tibétains, soit un cinquième de la population, ont trouvé la mort durant ces bouleversements politiques »[89] (Cette dernière estimation est récusée par un démographe chinois, Yan Hao, qui démontre que les évaluations données par le gouvernement tibétain en exil reposent en partie sur des sources fabriquées[90] et sont obtenues selon une méthodologie défectueuse[91].)

Participation à la réunion de Londres (1994)

Dès 1953, Harrer se définit comme « ami de l'indépendance tibétaine »[92]. Jérôme Dupuis voit en lui « l'inlassable propagateur de la cause tibétaine »[93].

Selon un communiqué de presse du gouvernement tibétain en exil, le 13 septembre 1994, à Londres, Harrer fut convié par le dalaï-lama à un déjeuner réunissant des personnalités ayant eu « le privilège de vivre, de voyager et de travailler au Tibet avant l'invasion chinoise du pays avant 1950 ». Étaient présents, outre Harrer : Kazi Sonam Togpyal (ancien interprète auprès de la mission indienne au Tibet), Robert W. Ford (ancien officier radio de la mission britannique à Lhassa puis du gouvernement tibétain), Ronguy Collectt (fille de Sir Charles Bell), Bruno Beger (membre de l'Expédition allemande au Tibet de 1938-1939, dite expédition Schäfer), Joan Mary Jehu (séjours au Tibet en 1932), Archibald Jack (visite de la garnison britannique à Gyantsé), Fosco Maraini (séjour au Tibet en 1937 et 1948). Ces personnalités signèrent un document où elles affirmaient leur « conviction, en tant que quelques-uns des derniers témoins subsistants du Tibet indépendant, que celui-ci était un État pleinement souverain avant 1950 »[94].

Harrer confronté à son passé (1997)

Rentré en Autriche en 1952, Harrer préféra s'installer au Liechtenstein, principauté limitrophe de la Suisse[95]. Ren Yanshi évoque comme raison de cette décision la crainte qu'il aurait eu que son passé nazi ne remonte à la surface dans son pays d'origine[96]. Le fait est que, pendant près de quatre décennies, Harrer ne souffla mot de son engagement nazi et que ses mémoires restent muets à ce sujet[97].

« L'affaire Harrer »

De temps à autre, une voix s'élevait pour signaler le passé de Harrer mais, faute de documents en apportant la preuve, elle n'était pas entendue[98]. Nombre de gens connaissaient le passé de Harrer mais, comme pour Kurt Waldheim our pour Wernher von Braun, on préféra l'« oublier » dans les instances officielles pendant les années de guerre froide, Harrer étant devenu utile dans le nouveau contexte[99]. Tout au long des 300 pages de son livre paru en 1952, Harrer ne mentionne jamais l'Allemagne nazie ni ne fait le moindre commentaire sur la destruction de l'Europe et sur l'Holocauste alors qu'il n'a pas manqué d'apprendre la teneur de ces événements[100].

Ce passé devait réapparaître au grand jour, non sans ironie, quatre décennies plus tard, en 1997, juste avant la sortie du film hollywoodien Seven years in Tibet (Sept Ans au Tibet), réalisé par le cinéaste français Jean-Jacques Annaud et inspiré de l'aventure tibétaine de Harrer (le personnage de ce dernier y est incarné par l'acteur américain Brad Pitt)[101].

Un journaliste salzbourgeois travaillant pour la radio nationale autrichienne[102], Gerald Lehner, avait trouvé dans des documents provenant des archives nationales des États-Unis, le certificat de mariage de Harrer, faisant état de l'appartenance de ce dernier à la SA et la SS. Harrer nia son appartenance à la SA, disant qu'il avait fait cette « fausse » déclaration pour accélérer son mariage avec Lotte Wegener, la fille de l'éminent géophysicien Alfred Wegener, fortement liée à l'élite nazie[103]. De plus, Gerald Lehner avait découvert, aux Archives fédérales de Berlin, un dossier de 80 pages concernant les antécédents nazis de Harrer[104], dont son adhésion au parti national-socialiste le 1er mai 1938 sous le matricule 6307081. Ces documents furent authentifiés pour le journal Stern par l'historien berlinois Hans Heinrich Wilhelm[105]. Mis devant les documents, Harrer nia tout d'abord en bloc. « On m'a simplement nommé instructeur en athlétisme auprès de la SS ». Ce n'est qu'à la vue de son CV écrit de sa main qu'il reconnut les faits, déclarant qu'il avait simplement « voulu se faire mousser un peu »[106].

En raccompagnant les journalistes Gerald Lehner et Tilman Müller venus chez lui, à Hüttenberg, le confronter à son passé, Harrer eut cette réflexion : « Nous savions que ce grand film allait nous valoir quelques ennuis »[107]. Lorsque l'article parut, la première réaction de Harrer fut de dire que cela pouvait être l'œuvre des agents chinois envoyés pour détruire le travail de toute une vie[108].

Réagissant à l'affirmation faite par Harrer qu'« il avait la conscience tranquille », le rabbin Abraham Cooper, du Centre Simon-Wiesenthal à Los Angeles, fit remarquer que personne n'avait forcé ce dernier à devenir membre de la SS, ajoutant que ce dernier devait souffrir du « syndrome de Waldheimer », allusion à l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kurt Waldheim, qui avait caché son passé nazi des années durant[109].

Rencontre avec Simon Wiesenthal

Harrer demanda à rencontrer le célèbre chasseur de criminels de guerre nazis Simon Wiesenthal (non lié au Centre autrement que nominalement) à Vienne pour mettre fin à la controverse. Le 30 juin 1997, les efforts de Harrer pour expliquer à Wiesenthal pourquoi il avait caché son passé pendant cinquante ans laissèrent ce dernier de marbre[110]. Abraham Cooper demanda à Simon Wiesenthal si Harrer lui avait dit qu'il avait adhéré à la SA en 1933. La réponse fut négative. Pour Abraham Cooper, il est important que Harrer soit clair et net à propos de son passé. La discussion qu'il a eue avec Simon Wiesenthal montre qu'il voudrait bien qu'on oublie cette affaire, il n'en est pas question[111].

Communiqué de Harrer

Le 2 juillet Harrer publia un communiqué pour reconnaître les faits et dénoncer les « insinuations » qui avaient accompagné leur publication. « J'ai été membre de la SS pendant une période limitée en 1938, et je n'ai porté l'uniforme SS qu'une seule fois, le jour de mon mariage. Je n'ai jamais été membre des SA. Jeune, je m'intéressais au sport, à l'alpinisme et au ski, pas à la politique. (...) Ma philosophie s'est construite lorsque j'ai vécu au Tibet (...), elle me conduit à condamner aussi fortement que possible les horribles crimes de l'époque nazie. Ma conscience est claire sur mes activités sous le régime de Hitler. Néanmoins, je considère ces événements comme l'une des aberrations de ma vie, peut-être la plus grande, et je regrette profondément que ces événements puissent produire une fausse impression[112].

Si l'appartenance aux SS d'Harrer n'est pas mise en doute, son séjour en Asie de 1939 à 1951 l'a mis à l'abri de toute accusation de participation à des crimes de guerre, ce qui a été indiqué aussi bien par le le rabbin Abraham Cooper[10]. que par le journaliste Gerald Lehner[113]. Chacun s'accorde à reconnaître que l'alpiniste n'a jamais commis la moindre brutalité sous l'uniforme nazi[112]. Selon un article de l'agence Associated Press en date du 14 juillet 1997, Simon Wiesenthal aurait déclaré lors d'une interview que Harrer n'avait pas fait de politique et était innocent de toute mauvaise action[114]. Pour H. Louis Fader (2004), Wiesenthal a exonéré Harrer[14].

Conséquences

Le centre Simon Wiesenthal ayant déclaré qu'en faisant interpréter le rôle de Harrer par Brad Pitt on courait le risque de transformer en héros un ancien nazi et d'occulter ainsi le legs du Troisième Reich[115], l'avocat de Harrer, le commanditaire et le réalisateur du film Seven years in Tibet conclurent un accord pour ne pas en compromettre la sortie. On tournerait de nouvelles scènes montrant l'appartenance de Harrer aux organisations nazies tout en laissant apparaître qu'il se serait déjà détaché de ses idéaux de jeunesse[116].

Ces révélations gâchèrent les dernières années de Harrer. En particulier, il fut blessé de pas recevoir d'invitation pour la grande première du film aux États-Unis[101]. Le dalaï-lama, pour sa part, n'assista pas à la première du film en Autriche[117].

Jean-Jacques Annaud sur Harrer

Interrogé par Le Nouvel Observateur à la sortie du film, Jean-Jacques Annaud s'étonnait des silences du livre Sept ans d'aventures au Tibet sur les débuts de Harrer : « Lorsque j'ai découvert le livre de Heinrich Harrer, j'ai compris qu'il cachait quelque chose (...). On ne peut pas écrire un livre qui raconte sept ans de sa vie sans au moins une phrase qui raconte ce qui a été vécu précédemment. Pas une seule référence à la défaite, à la guerre, à l'Holocauste, pas un mot sur sa famille, ses origines »[118]. Annaud complète ainsi son appréciation de Heinrich Harrer : « C'est un homme qui se sent ... une énorme honte... Je le respecte en tant qu'homme qui a des remords »[119].

Harrer et l'alpinisme national-socialiste

Ren Yanshi rapporte les propos de Reinhold Messner, un alpiniste italien de renom, indiquant que dans les années 1930, les alpinistes allemands et autrichiens avaient la fibre nazie. De fait, l'Association germano-autrichienne d'alpinisme dont faisait partie Harrer, portait clairement l'estampille des Nazis[120]. Les clubs alpins allemands et autrichiens avaient exclu tout juif de leurs rangs depuis 1924[17].

Pour le régime hitlérien, l'ascension de sommets jamais gravis constituait un vecteur efficace de la propagande nazie car incarnant les vertus de la « race aryenne » : force musculaire, héroïsme, camaraderie[121]. Le succès de l'ascension était la garantie d'une valeur supérieure, l'échec l'illustration du courage à toute épreuve et de l'engagement total de l'« homme nouveau »[122].

Reinhold Messner accusa publiquement Harrer de refuser obstinément de reconnaître que les idéaux de l'alpinisme avaient été pervertis par les Nazis[123]. Edward Strutt, président du Club alpin britannique, était convaincu que les deux Autrichiens avaient été motivés par l'idéologie nazie autant que par le désir d'être les premiers à réussir l'ascension de la face nord de l'Eiger, accusation rejetée avec vigueur par Harrer et son co-équipier[124]. Le journaliste Charlie Buffet rapporte les propos de l'historien Rainer Amstädter, auteur d'un livre sur les liens entre le NSDAP et l'alpinisme[125], indiquant sans ambages : « Heinrich Harrer fut un grand symbole de l'impérialisme nazi. Et un nazi convaincu »[17].

Pour Mechtild Rössler, l'attitude de Harrer après 1945, qui était d'éviter de porter un regard critique sur ses compromissions avec le Nazisme, est typique de presque tous les alpinistes et de la plupart des géographes du Troisième Reich[126].

Après la guerre, les clubs d'alpinisme allemands furent interdits par les Alliés[127].

Harrer et l'expédition allemande au Tibet (1938-1939)

Selon Philippe Forêt, un géographe et sinologue français, après la guerre, Harrer et les membres de l'expédition allemande au Tibet entretinrent des rapports dont a rendu compte en détail le journaliste Gerald Lehner dans un article publié dans la revue autrichienne Profil[128].

Selon Bruno Beger, cité par Gerald Lehner, si Harrer a été accueilli à Lhassa en 1946, c'est grâce aux bonnes relations que l'expédition d'Ernst Schäfer avait établies sept ans plus tôt avec les Tibétains. Beger ajoute que Harrer eut, après la guerre, une querelle avec Schäfer, qui l'accusait d'avoir présenté comme siennes des photos prises à Lhassa en 1939[17].

Questionné par la revue allemande Stern en 1997, Harrer n'avait entendu parler ni de Beger ni de Schäfer, ni d'une expédition allemande à Lhassa en 1939[17].

Harrer et son fils

Lors de la sortie du film, Peter Harrer, le fils que Harrer avait quitté pour les neiges de l'Himalaya, déclara que le film de Jean-Jacques Annaud donnait une version par trop idyllique de son enfance : confié par sa mère à sa grand-mère, il avait passé la majeure partie de sa jeunesse en pension. Lors du remariage de son père en 1962, il n'avait pas été invité. Vivant en Suisse et travaillant comme preneur de vues à la télévision, il ne voyait celui-ci qu'une fois par an[129].

Récit des voyages au Tibet

Sur les pas de Sherlock Holmes
Lors de son retour en Europe, Heinrich Harrer s'établit au Liechtenstein où il termina son livre Sept ans d'aventures au Tibet, dont il avait commencé la rédaction au cours de sa fuite de Lhassa (il avait tenu un journal détaillé sur place). Coïncidence, son récit allait faire écho aux célèbres paroles de Sherlock Holmes, le personnage de Sir Arthur Conan Doyle, revenu d'entre les morts, dans la nouvelle La maison vide : « I travelled for two years in Tibet (...) and amused myself by visiting Lhassa and spending some days with the head lama » (comprendre : « J'ai voyagé deux années durant au Tibet (...) et me suis changé les idées en faisant le tour de Lhassa et en passant quelques jours avec le lama en chef »)[130].

Les publications
Heinrich Harrer fera le récit de l'épisode tibétain de sa vie dans plusieurs ouvrages ou articles :

  • Sieben Jahre in Tibet. Mein Leben am Hofe des Dalai Lama, publié en 1952 (traduction anglaise : Seven years in Tibet, E. P. Dutton, 1954; traduction française : Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1954[131]), qui eut un énorme succès et fut traduit en 53 langues et vendu à plus de 4 millions d'exemplaires. En France, il bénéficia de la vogue de livres d'alpinisme comme Premier de cordée de Roger Frison-Roche (1942) ou Annapurna premier 8000 de Maurice Herzog (1951). Ce premier ouvrage fit connaître la culture de l'ancien Tibet et l'institution du dalaï-lama à une foule d'Occidentaux qui jusque là n'en avaient jamais entendu parler. Cependant, son succès devait être éclipsé par celui de la trilogie faussement autobiographique de T. Lobsang Rampa : The Third Eye (1956) (Le troisième œil), Doctor from Lhasa (1959) (Lama médecin) et The Rampa Story (1960) (L'histoire de Rampa)[132].
  • My Life in Forbidden Lhasa (littéralement « Ma vie dans Lhassa interdit »), résumé des années passées à Lhassa paru dans la livraison de juillet 1955 de la revue américaine National Geographic.
  • Wiedersehen mit Tibet, publié en 1983 (traduction anglaise : Return to Tibet, 1984; traduction française : Retour au Tibet, 1985). Harrer y relate son second voyage au Tibet, effectué incognito en 1982.
  • Lost Lhasa: Heinrich Harrer's Tibet, publié en 1992 (la version française : Lhassa : le Tibet disparu est parue en 1997). Cet ouvrage, qui présente quelques-unes des milliers de photos prises par Harrer à Lhassa et alentour, est en quelque sorte la suite visuelle de Sept années d'aventures au Tibet.

Les observations

Dans ses mémoires Harrer retrace la vie quotidienne de la noblesse, du clergé lamaïste et du petit peuple tibétains avant l'arrivée des Chinois[133],[134] et après l'intervention militaire chinoise de 1951. Il eut le privilège d'assister à des cérémonies et d'observer des coutumes que peu d'Occidentaux avant lui avaient eu l'occasion de voir[135]. Il est aussi amené à décrire des aspects de l'organisation sociale, économique, administrative et religieuse du royaume du dalaï-lama.

Expéditions et explorations

Le Puncak Jaya.

Harrer épousa Margaretha Truxa en 1953, mais joua à nouveau les maris absents, partant en expédition dans les Andes, en Alaska (où il fit, en 1954, la première ascension du mont Hunter et du mont Deborah)[136], en Afrique. Ils divorcèrent en 1958[137].

En 1962, Harrer épousa Katharina Haarhaus, mais n'en continua pas moins ses escapades[138]. Cette année-là, à la tête d'une expédition de quatre alpinistes, il fit la première ascension du Puncak Jaya (la pyramide de Carstensz), en Nouvelle Guinée hollandaise, le point culminant de l'Océanie. Dans le même mouvement, il essaya d'atteindre les carrières à silex de Ya-Li-Me (Jaelime), exploitées par les Papous pour fabriquer leurs outils. S'étant blessé en dégringolant du haut d'une cascade, il fut transporté par les indigènes jusqu'à Hollandia, d'où il repartit vers les carrières, une fois rétabli[139]. Il relate ces péripéties dans un livre, publié en 1963, Ich komme aus der Steinzeit (litt. « Je viens de l'Âge de pierre »). De son propre aveu, ce fut le voyage le plus difficile qu'il ait jamais fait.

En 1966, il alla au-devant des Indiens Xingu dans l'état du Mato Grosso au Brésil[140].

Avec l'ancien roi des Belges Léopold III, le principal bailleur de fonds de ses expéditions[141], il partit en expédition au Surinam, en 1966, puis dans le nord de l'île de Bornéo, en 1971.

En 1974, il partit à la rencontre des indigènes des îles Andaman[142].

En 1977, il s'attaqua au Ruwenzori ou « Montagnes de la Lune », une chaîne de l'actuelle République démocratique du Congo et de l'Ouganda.

Une vingtaine de livres et une quarantaine de films documentaires rendent compte de ses voyages et explorations[15].

Honneurs et distinctions

Devenu célèbre, Harrer reçut diverses distinctions : entre autres, la médaille d'or de la société Humboldt en 1985, la médaille du club des explorateurs aux États-Unis en 1991 (en plus de la médaille d'or de l'Eiger). Il se vit décerner le titre de professeur par le président de la République autrichienne en 1964. Il fut fait citoyen d'honneur de la ville de Hüttenberg en 1983. Il reçut la médaille autrichienne des sciences et des arts en 1995[143].

Le dalaï-lama rendit visite à Harrer chez lui en Carinthie à l'occasion de son 80e anniversaire en 1992 puis à nouveau pour ses 90 ans, le 15 octobre 2002, alors qu'il donnait un enseignement sur le Kalachakra en Autriche[144] et, à ce que rapporte le politologue Barry Sautman, plus de cinq ans après la révélation du passé, longtemps inavoué, de Harrer à la SA et la SS[145], il lui remit le prix Lumière de la vérité[51] (une distinction créée par l'association International Campaign for Tibet et decernée la même année à Petra Kelly à titre posthume)[146], en reconnaissance de ses efforts pour attirer l'attention internationale sur le Tibet et les Tibétains[147].

Le 80e anniversaire de Harrer donna lieu à une grande fête à l'hôtel Waldorf Astoria à New York. Des amis illustres, membres du Club des explorateurs (dont Thor Heyerdahl, Neil Armstrong, Edmund Hillary et Reinhold Messner) levèrent en son honneur leur verre : « Nous honorons le plus grand d'entre nous »[148].

Heinrich Harrer fut également un golfeur chevronné, remportant le championnat national d'Autriche en 1958 et 1970. Il fut président de l'Association autrichienne de golf de 1959 à 1964, puis président honoraire.

Derniers moments

Heinrich Harrer est décédé le 7 janvier 2006, à l'âge de 93 ans, à l'hôpital de Friesach, en Carinthie. Sa famille n'a pas précisé les causes de son décès. Il devait poser en mai de cette même année la première pierre d'un Centre européen du Tibet, centre de formation bouddhiste inauguré en son absence par le gouverneur de Carinthie, Jorg Haider, et le dalaï-lama[149].

Également disparue, mais victime du réchauffement climatique, l'« araignée blanche », cette paroi de glace où périrent nombre d'alpinistes et dont Harrer avait fait le titre d'un de ses ouvrages[2].

Le musée Heinrich Harrer à Hüttenberg

Inauguré en 1982 en présence du dalaï-lama[150],[151], le musée Heinrich Harrer à Hüttenberg a pour thème les voyages et explorations de son initiateur. Il abrite (à la date de 2008) près de 4 000 objets exposés sur une surface de 1 000 m².

Les salles les plus grandes sont consacrées à la collection d'objets qu'Harrer a rapportés du Tibet et d'autres pays himalayens. Entre autres : un trône du dalaï-lama, des peintures (thangkas), des trompettes en os humain, des costumes tibétains, etc.

Mais il y aussi des objets rapportés de ses expéditions en Amérique du Sud, en Afrique, en Nouvelle Guinée et à Bornéo (flèches empoisonnées, crâne néandertalien, etc.), son équipement d'explorateur, ses manuscrits, ses photos personnelles et ses cannes de golf.

Une série de présentations multimédias montre plus de 100 000 photographies, cartes, dessins de Harrer, et de nombreuses décorations nationales et étrangères.

Le musée présente également une exposition permanente sur des thèmes chers aux exilés tibétains : la répression depuis le soulèvement de 1959, les violations des droits de l'homme, la destruction de la culture tibétaine et l'arrivée massive de Hans.

Il est complété à l'extérieur par une salle de prière bouddhiste et un circuit de pèlerinage ou lingkhor, ménagé dans la falaise de l'autre côté de la route.

Selon le gouvernement chinois, la collection d'objets tibétains devrait moins à Heinrich Harrer qu'à l'expédition allemande d'Ernst Schäfer au Tibet en 1938-1939[152].

Expéditions

  • 1951 Expédition himalayenne
  • 1953 Aux sources de l'Amazone, première ascension du Mont Ausangate (6336 m) dans les Andes au sud du Pérou
  • 1954 Alaska, premières ascensions du Mont Hunter (4442 m), du Mont Deborah (3761 m), et du Mont Drum
  • 1957 Chaîne du Ruwenzori (ou « Montagnes de la Lune »); séjour de neuf mois dans l'ancien Congo belge
  • 1961-62 Nouvelle Guinée occidentale, ascension de la Pyramide de Cartstenz avec Philip Temple
  • 1965 Népal, Inde, Sikkim
  • 1966 Amazone, indiens Xingu
  • 1966 Surinam avec l'ancien roi des Belges Léopold III
  • 1968 Tour du monde
  • 1969 Guyane française
  • 1970 Soudan
  • 1971 Bornéo septentrional, avec Léopold III, ascension du Mont Kinabalu
  • 1972 Bornéo, traversée nord-sud
  • 1973 Népal
  • 1974 Inde, Ladakh, Népal
  • 1974 Îles Andaman
  • 1976 Ladakh
  • 1977 Zaïre, Ouganda, Zaïre
  • 1978 Ladakh
  • 1979 Sikkim, Ladakh, Birmanie
  • 1980 Sikkim et Bhoutan
  • 1981 Bhoutan, Népal, Inde
  • 1982 Tibet
  • 1983, 1985 et 1986 Bhoutan
  • 1991 Ladakh

Publications

Livres

  • (de) Sieben Jahre in Tibet. Mein Leben am Hofe des Dalai Lama, Ullstein-Taschenbuch-Verlag, 1952 (ISBN 3548357539) - (en) Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) - (fr) Sept ans d'aventures au Tibet, traduction de Henry Daussy, Paris, Arthaud, 1954 (ISBN 2-7003-0427-6)
  • (de) Die Weisse Spinne: die Geschichte der Eiger-Nordwand, Ullstein A. G., 1958 - (en)The White Spider. The Story of the North Face of the Eiger, Londres, Hart-Davis, 1959 (ISBN 0246120622) - (en) La face nord de l'Eiger, traduit par Frank Straschitz, Denoël, 1964, 312 p.
  • (de) Ich komme aus der Steinzeit, Schweizer Verlagshaus, 1963 - (en) I Come from the Stone Age, translated from the German by Edward Fitzgerald, New York, N.Y., Dutton, 1964, 256 p. (histoire de son ascension, en 1962, d'un des Sept sommets, la Pyramide de Carstensz, dans ce qui était alors la Nouvelle-Guinée hollandaise)
  • (de) Huka-Huka. Bei den Xingu-Indianern im Amazonasgebiet, Francfort-sur-le-Main, Ullstein, 1968 (ISBN 3548320139)
  • (de) Die Götter sollen siegen : Wiedersehen mit Nepal, Francfort-sur-le-Main, Ullstein, 1968, 182 p.
  • (de) Martin Brauen, Heinrich Harrer, Impressionen aus Tibet, Innsbruck, Pinguin-Verlag, 1974, 244 p.
  • (de) Unter Papuas, Penguin, 1976 - (en) Among the Papuans: Man and Culture Since Their Stone Age, 1976
  • (de) Die Letzten Funfhundert: Expedition Zu d. Zwergvolkern Auf d. Andamanen, Ullstein, 1977 (ISBN 3550065744)
  • (de) Ladakh : Götter und Menschen hinterm Himalaya, Innsbruck, Pinguin-Verlag ; Francfort-sur-le-Main, Umschau-Verlag, 1978, 172 p. (ISBN 3524760023) - (en) Ladakh: Gods and Mortals Behind the Himalayas, Ungar Pub Co, 1981 (ISBN 0804454639)
  • (de) Der Himalaja blüht: Blumen und Menschen in den Ländern des Himalaya, Umschau-Verlag, 1980 (ISBN 3524760317)
  • (de) Salzburger Lokalbahnen, Verlag Slezak, 1980 (ISBN 3900134146)
  • (de) (avec Axel Thorer, K. R. Waldorf) Unterwegs: Handbuch fur Reisende, Brockhaus, 1980 (ISBN 3765303186)
  • (de) Rinpotsche von Ladakh, Umschau Verlag, 1981 (ISBN 3701621020)
  • (de) Wiedersehen mit Tibet, Ullstein Sachbuch, 1983 (ISBN 3548356664) - (en) Return to Tibet: Tibet After the Chinese Occupation, translated from the German by Ewald Osers, Londres, Weidenfeld and Nicolson, c. 1984, (ISBN 0297783173) - (fr) Retour au Tibet, Arthaud, 1985 (ISBN 2700305086)
  • (de) Meine Forschungsreisen, Pinguin-Verlag, Innsbruck, 1986 (ISBN 3-7016-2242-6)
  • (de) Das Buch vom Eiger, 1988
  • (de) Das alte Lhasa. Bilder aus Tibet, Ullstein Buchverlage & Co. KG/Ullstein Tas, 1997 (ISBN 3550084358) - (en) Lost Lhasa: Heinrich Harrer's Tibet, New York, Harry N. Abrams; Hood River, 1992 (ISBN 0810935600) - (fr) Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997 (ISBN 2-7324-2350-5)
  • (de) Denk ich an Bhutan, Munich, Herbig Verlag, 2005 (ISBN 3776624396)
  • (de) (avec Hedda Pänke) Erinnerungen an Tibet, Ullstein, 1998 (ISBN 3550068131)
  • (de) Überleben am Gipfel, Ullstein Tb, 2001 (ISBN 3548362702)
  • (en) Tutor to the Dalai Lama, in Tibet: True Stories, Edited by James O'Reilly and Larry Habegger, Travelers' Tales, 2002, 320 p. (pp. 16-31) (ISBN 1885211767), (ISBN 9781885211767)
  • (de) Mein Leben, Ullstein, 2002, 571 p. (ISBN 3550075243) (son dernier livre) - (en) Beyond Seven Years in Tibet: My Life Before, During, and After[153], translated from the German by Tim Carruthers, Labyrinth Press, 2007, son autobiographie complète, publiée en anglais (ISBN 1921196009)

Traduction

  • (fr) Thupten Jigme Norbu, Tibet, patrie perdue, raconté en tibétain à Heinrich Harrer, traduit de l'allemand par Louise Servicen, éd. Albin Michel, 1963 ; (en) Tibet Is My Country is his autobiography dictated to Heinrich Harrer in 1959, translated from the German by Edward Fitzgerald, E.P. Dutton, 1961, and updated with a new essay in 1987 et 2006 (ISBN 0-86171-045-2 et 1-4254-8858-7), (de) Meine Tibet-Bilder, Heering-Verlag, Seebruck am Chiemsee, 1953

Articles

  • (en) My Life in Forbidden Lhassa (« Ma vie dans Lhassa interdit »), National Geographic, juillet 1955
  • (en) (collaboration à) Home Country Narrated Landscapes (WWF Documentation Volume), Pro Futura and Worldwide Fund for Nature, 1994

Préfaces

  • (de) préface du livre Schatten Uber Den Kordilleren de Erich Waschak et Fritz Kaspareks, Verlag "Das Berglund-Buch", Salzburg / Stuttgart, 1956

Liens externes

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Bibliographie

Articles et livres consultés

Articles et livres non consultés

  • Charlie Buffet, Les montagnes magiques : Shangri La ou le Tibet des fantasmes, Le Monde, 5 août 2006, p. 14-15
  • (en) Lewis Simons, The Strange Journey of Heinrich Harrer, in Smithsonian, octobre 1997, pp. 134-145.
  • (de) Norbert Jansen, Heinrich Harrer Tibet. Zeïtdokumente aus den Jahren 1944-1951, Exhibition catalog, Offizin Zurich Verlag-AG, 1991.
  • Jean-Michel Asselin, « La conversion d'Harrer », in Vertical, No 102, octobre 1997, pp. 68-73.

Notes et références

  1. (en) Andrew Walker, The ultimate alpine challenge, BBC News, 12 janvier 2006 : « The climbers met Hitler, who told them: "Boys, boys! This thing you have done!" ».
  2. a, b et c (en) Stephen Goodwin, Obituary: Heinrich Harrer, The Independent, Londres, 9 janvier 2006 : « Yet in the minds of many of us listening was a photograph taken in 1938 of Harrer and his team-mates, side by side with Adolf Hitler in Breslau (now Wroclaw in Poland), where they were cheered by a crowd of 30,000 ».
  3. a et b Jérôme Dupuis, Mauvais Karma à Lhassa, L'Express, 21 novembre 1997 : « Hitler suit heure par heure leur progression. Il est présent à Breslau, quelques jours plus tard, pour fêter leur exploit : "Mes enfants! Mes enfants! ce que vous avez fait là...", lâche-t-il, admiratif, avant de poser pour la fameuse photo avec Harrer ».
  4. (en) Douglas Martin, Heinrich Harrer, 93, Explorer of Tibet, Dies, NYTimes.com (The New York Times), 10 janvier 2006 : « He escaped from a British prisoner-of-war camp, then hiked across the high Tibetan plateau, dodging bears, leopards and bandits before arriving in the forbidden city of Lhasa ».
  5. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Lama's Friend Hitler's Champion, The Himal Magazine site : « (...) he made a dramatic escape to Tibet and wandered about the then forbidden plateau for more than a year before he reached Lhasa on 15 January 1946 ».
  6. (en) Heinrich Harrer (obituary), Telegraph.co.uk, 9 janvier 2006 : « (...) in 1948 Harrer became a salaried official of the Tibetan government, translating foreign news and acting as Court photographer ».
  7. (en) My Life in Forbidden Lhassa, National Geographic, juillet 1955, 17 p. : « (p. 8 of 17) Several noblemen engaged me to give lessons in mathematics and English to their sons. [...] (p. 12 of 17) The Government occasionally lent me to nobles who wanted advice about improvements on their estates. »
  8. Dans les diverses éditions de ses mémoires (Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3)), publiées pour la première fois en 1953, il se définit lui-même ainsi que son compagnon Peter Aufschnaiter comme « amis de l'indépendance tibétaine » : « It was inevitable that Red China would invade Tibet, and then there would be no place for us two friends of Tibetan independence ». En 1994, à Londres, convié par le dalaï-lama à un repas amical réunissant des personnalités ayant été témoins de l'indépendance du Tibet avant 1950, il signe un manifeste affirmant l'indépendance du Tibet sous le dalaï-lama (« As some of the few remaining foreigners who witnessed independent Tibet, we are unanimous in our conviction that Tibet was a fully sovereign country. The independence of Tibet was evident by our observation of the following facts (...) ») et exigeant le rétablissement de cette indépendance (« We call upon the international community to (...) urge their governments to take appropriate actions (...) to restore Tibet's former independence ».
  9. (en) Return to Tibet. Harrer 1984 1st UK edition : « Harrer vividly evokes both a free Tibet in which religion and faith were central features of daily life, and the present-day occupied nation from which a profoundly spiritual culture threatens to disappear ».
  10. a et b (en) Bernard Weinraub, Dalai Lama's Tutor, Portrayed by Brad Pitt, Wasn't Just Roving Through the Himalayas, The New York Times, June 21, 1997 : « Rabbi Abraham Cooper, associate dean of the Simon Wiesenthal Center in Los Angeles, a human rights group for Holocaust Studies and issues, said there was no indication that Mr. Harrer had participated in atrocities as a member of the SS. »
  11. (en) Seven Years In Tibet, Associated Press, 14 juillet 1997
  12. John Horn, `Tibet' Missed The Biggest Secret, The Seattle Times, 10 octobre 1997
  13. a et b (en) Myrna Oliver, Heinrich Harrer, 93: Austrian Mountainer, Adventurer Wrote "Seven Years in Tibet", Los Angeles Times, 10 janvier 2006 ; titre de l'article : The Flight of the Dalai Lama.
  14. a et b (en) H. Louis Fader, Called from obscurity: the life and times of a true son of Tibet, God's humble servant from Poo, Gergan Dorje Tharchin : with particular attention given to his good friend and illustrious co-laborer in the Gospel Sadhu Sundar Singh of India, Volume 2, Tibet Mirror Press, 2004, (ISBN 9993392200 et 9789993392200), p. 286 « Moreover, the well-known Nazi hunter, the German Jew Simon Wiesenthal, has likewise exonerated Harrer, declaring that the Austrian had never been involved in politics and was guilty of no wrongdoing. »
  15. a, b, c, d, e et f (en) Douglas Martin, Heinrich Harrer, 93, Explorer of Tibet, Dies, The New York Times, 10 janvier 2006.
  16. Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997, pp. 31 et suivantes.
  17. a, b, c, d, e, f, g, h et i Charlie Buffet, Polémique autour du héros du film de Jean-Jacques Annaud. Un nazi au Tibet. Heinrich Harrer, l'alpiniste autrichien incarné par Brad Pitt dans « Sept Ans au Tibet », fut un SS, non pas de circonstance, comme il s'en défend, mais de conviction. Enquête, Libération, 20 octobre 1997 : « Heinrich Harrer a 21 ans lorsque, étudiant à Graz, principal foyer du nazisme en Autriche, il s'engage dans les SA, les sections d'assaut, une organisation illégale en Autriche, impliquée dans des attentats et des assassinats, chargée d'assurer l'ordre des manifestations nazies, et le désordre de celles des partis adverses. Octobre 1933, Hitler est au pouvoir depuis six mois. Harrer a 26 ans lorsqu'il entame sa procédure d'adhésion aux SS. »
  18. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Lama's Friend, Hitler's Champion, site The Himal Magazine, archivé dans Wikiwix : « Groom Heinrich joined the SS on 1 April 1938, and had been a member of Hitler's second terrorist organisation, the SA (Sturmabteilung or "Storm Troops") since October 1933, at which time the organisation was still operating illegally in Austria. In a handwritten curriculum vitae, the young Heinrich Harrer confirmed that he had joined the SA and the SS. He enclosed a photograph that showed him with a Nazi insignia on his lapel. When confronted with the documents, Mr Harrer first denied everything. "I never wrote a request or anything of the kind," he said. "I was just assigned to the SS as an athletic instructor." Mr Harrer even denied he was a member of the SS. Until, that is, he was shown the completed RuSHA questionnaire with his handwritten CV and asked, "Is this your handwriting?" "Yes," said Mr Harrer upon seeing that under the SA membership the entry on the form reads "since October 1933" and under SS membership "since April 1938". After a moment of silence, he said: "I just wanted to boast a little there." »
  19. (en) Andre Gingrich, Review of Traumwelt Tibet - Westliche Trugbilder by Martin Brauen, Journal of Global Buddhism, 2 (2001), pp. 116-118 : « Harrer had been a member of the Nazi teachers's association in Graz since 1933, which was illegal in Austria until the country's annexation by Germany in 1938 ».
  20. (en) Ken Wilson, North face of the Eiger and the Nazis, Summit Magazine, No 28, mis en ligne sur le site thebmc.co.uk le 2 novembre 2002 : « Recent researches by Simon Wells and David Roberts in the Library of Congress have confirmed Harrer’s and Kasparek’s party memberships at the time of the ascent and have also suggested that Heckmair was member as well, though exactly when he joined the party is still unclear – it may well have been an expedient later action. »
  21. (de) Le parcours des alpinistes sur la face nord de l'Eiger.
  22. (en) Ken Wilson, op. cit. : « It seems to have been a coincidence that the Heckmair/Vörg team were attempting the face at the same time as the Kasparek/Harrer rope, but what a coincidence! Nazi propaganda’s central-casting could not have written a better scenario – two young Germans combining with two young Austrians (both Nazi party members) to climb the greatest mountaineering problem in Europe just a few weeks after the highly controversial Anschluss. »
  23. Charlie Buffet, op. cit. : « Les deux autres font partie depuis deux ans de l'Ordensburg, les centres de formation des cadres du NSDAP. »
  24. (en) Stephen Goodwin, « Obituaries: Anderl Heckmair. Leader of the first ascent of the north face of the Eiger », The Independent On Sunday, 3 février 2005 : « Heckmair and Vörg had realised the Nordwand was predominantly an ice climb, and had come equipped accordingly, rather than for the rock route others had supposed it to be. »
  25. (en) Urs Geiser, Conqueror of Eiger North Face dies, swissinfo.ch, 2 février 2005 : « Three and a half days later 32-year-old Heckmair led the four-man rope team to the 3,970-metre Eiger summit where they hoisted the Nazi swastika flag. »
  26. (en) Kate Cooper, The Eiger Nordwand Revealed: Rainer Rettner Interview, UKClimbing.com, mai 2008 : « Harrer definitely was a Nazi by conviction. He was a member of the SA, the SS and the NSDAP (The party of the Nazis) before the Eiger. He even had a swastika flag in his rucksack during the successful ascent of the Eigerwand, which was fixed on his tent in the preceding days. This is visible in a photo which is printed in my new book. [...] The really disappointing aspect of Harrer was his reaction after his dark past was uncovered. He never once made a really self-critical statement; his memory seemed to be very selective. He denied some facts until his death — for example his membership of the SA and the swastika flag in his rucksack. »
  27. (en) Stephen Goodwin, Obituary: Anderl Heckmair. Leader of the first ascent of the north face of the Eiger, The Independent on Sunday, 3 février 2005 : « The two Germans also used 12-point crampons for the first time; items of kit that revolutionised ice and steep snow climbing ».
  28. (en) ORIAS (Office of Resources for International and Area Studies), Modern Sport and the Formation of European Identities, chap. 2: Playing Sports – Climbing : « (...) proponents of 'old school' climbing watched on as Germans, Italians, and Austrians used advancements in climbing technology - like pitons - to advance pernicious political ideologies such as fascism ».
  29. (en) Stephen Goodwin, op. cit. : « Instead of laboriously cutting each step with an ice axe, they could simply kick their way up, the two spikes at the toe-end of the crampon biting into the slope to give instant purchase. [...] The meeting transformed the Austrians' chances on a face notorious for storms and stone fall, where speed is a life-saver. Kasparek wore less efficient 10-point crampons and Harrer had only nailed boots. Heckmair took the lead and Harrer, as last man on the rope, collected the metal pitons, his pack getting ever heavier. »
  30. Kate Cooper, op. cit. : « It's one of the classics of mountain litterature. »
  31. The Eiger, Alps, Switzerland : « A portion of the upper face is called "The White Spider", as snow-filled cracks radiating from an ice-field resemble the legs of a spider. Harrer used this name for the title of his book about his successful climb, Die Weisse Spinne (translated into English as The White Spider: The Classic Account of the Ascent of the Eiger). »
  32. The Eiger, Alps, Switzerland, op. cit. : « During the first successful ascent, the four men were caught in an avalanche as they climbed the Spider, but all had enough strength to resist being swept off the face. »
  33. Citations de The White Spider :
    • « Some people, when they get to the top of a mountain, they celebrate. I do not. Too much can happen on the return trip » (c.-à-d. : « Certaines personnes, en arrivant au sommet de la montagne, font la fête. Pas moi. Trop de choses peuvent arriver sur le chemin du retour »).
    • « I was conscious of the privilege of having been allowed to live » (c.-à-d. : « J'étais conscient du privilège d'avoir pu survivre »).
  34. Michelin-Grüne Reiseführer, Le guide vert, Michelin, 2007 (ISBN 2067105078 et 9782067105072), 480 p., p. 267.
  35. (en) Audrey Salkeld, The many faces of evil, The Guardian, 28 novembre 2008 : « Indisputably it was the most advanced climb of its day, and it had been achieved by two Germans and two Austrians in the year of the Anschluss, as if to confirm the invicibility of that union. The victors were swept up by the Nazi machine and hailed as heroes ».
  36. (en) Ken Wilson, op. cit. : « Some commentators have noted that in the triumphal photograph of the Eiger foursome standing with Hitler (left), Harrer and Kasparek are given pride of place next to the dictator while Heckmair is on the fringe. »
  37. (en) Andrew Walker, dans The ultimate alpine challenge du 12 janvier 2006 pour BBC News, rapporte le compliment du chef d'état aux membres de l'équipe : « Boys, boys! This thing you have done! » (c.-à-d. « Les gars, les gars, chapeau ! »).
  38. Jeu de mots avec le vrai nom, Nordwand, face nord.
  39. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Lama's Friend, Hitler's Champion, article publié dans la revue Stern : « That is an invaluable reward for us, to see the Führer and be permitted to speak to him. We climbed right up to the North Face of the Eiger and over the summit until at last we reached our Führer ».
  40. Jérôme Dupuis, op. cit. : « Les archives [fédérales de Berlin] ont conservé, à la date du 19 décembre 1938, sa demande de mariage, qui devait être adressée au tout-puissant Heinrich Himmler. Le chef des SS tenait en effet à s'assurer que ses hommes épousaient bien des jeunes femmes dont les racines «aryennes» remontaient au moins à 1800... ».
  41. (en) Gerald Lehner et Tilman Müller, Dalai Lama's Friend Hitler's Champion, South-asia.com, août 1997 : « Bride Lotte had belonged to the Nazi youth organisation BDM (Bund Deutscher Mädchen or "German Girls' League") since 1936. »
  42. (en) Stephen Goodwin, Heinrich Harrer. Mountaineer and explorer who wrote 'Seven Years in Tibet', The Independent, 9 janvier 2006 : « Lotte Wegener, daughter of an eminent geophysicist, Alfred Wegener, and well-connected to the Nazi elite ».
  43. (en) Elaine Dutka, 'Tibet' Revised to Stress Character's Nazi Past, Los Angeles Times, Article Collections, 15 août 1997 : « The German magazine Stern (...) reported that Harrer gave proof that he and his bride-to-be were of Aryan lineage when asking SS leader Heinrich Himmler's permission to marry in 1938 ».
  44. a et b (en) Heinrich Harrer, The Daily Telegraph, 9 janvier 2006.
  45. Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997, p. 33.
  46. (en) Martin Riddel, review of Beyond Seven Years in Tibet, UK Climbing.com, octobre 2007.
  47. Michel Mestre, L'idée nationale en montagne et dans l'alpinisme : le cas du club alpin austro-allemand (DOÖAV), dans Amnis, revue de civilisation contemporaine de l'Université de Bretagne occidentale, mai 2002.
  48. Entretien avec Jean-Jacques Annaud, p. 4 : « Plus tard, en examinant les photos de l'expédition officielle de Harrer au Nanga Parbat, j'ai remarqué que les sacs à dos portés par les grimpeurs étaient frappés de la croix gammée. »
  49. Cette expédition est partiellement contemporaine de l'expédition ethnographique allemande de mai 1938 - août 1939 au Tibet dirigée par Ernst Schäfer
  50. (en) Philippe Forêt, University of Oklahoma, Why Sunlit Vistas Could Not Be Grander: A Review of Seven Years in Tibet (compte rendu du film de Jean-Jacques Annaud, Seven Years in Tibet, Columbia Pictures, 1997) : « Indian soldiers arrested Heinrich Harrer as he was eating in a restaurant garden of Karachi. »
  51. a, b et c Disparition du vainqueur de l'Eiger, Swissinfo, L'actualité suisse dans le monde, 7 janvier 2006.
  52. (en) Inherent nature of US and allies that are exploiting human rights : « Columnist Ren Yanshi. »
  53. (en) Ren Yanshi, Nazi authors Seven Years in Tibet (article publié en mars 1998 dans Beijing Review, no 11, pp. 20-22) : « On November 1,1943, foreign ministers of allied nations - the United States, the Soviet Union and Great Britain - announced the Moscow Declaration, which called for the reconstruction of Austria and cited the fact that Austria was a victim of the Nazi Germany's policy of aggression. The declaration called on Austrian people to liberate themselves and fight against Nazi Germany. Shortly after release of the declaration, Austrians in regions controlled by Britain and other allied nations organized anti-Nazi resistance groups and broke with Hitler and the Nazis. In 1939. Britain accelerated efforts to screen war prisoners, with only Nazis refusing to accept the declaration continuing to be seen as war prisoners and remaining in custody. Harrer was among the remaining prisoners following the screening program. On April 29, 1944, six months after release of the declaration, Harrer succeeded in his fifth attempt to escape from prison. Harrer and Peter Aufschnaiter, a Nazi and fellow prisoner, fled to Tibet rather than Austria. »
  54. (en) Alan J. Levine, Captivity, flight, and survival in World War II, Greenwood Publishing Group, 2000 (ISBN 027596955X et 9780275969554), 258 p., p. 167 : « they aimed to reach the Japanese in Burma; they hoped the Japanese would somehow get them home. »
  55. (en) Rolf Magener, Obituaries, The Telegraph, 18 mai 2000 : « on the outbreak of war [he] was working in Bombay for the German multi-national I G Farben Industrie / he broke out of the camp at Dehra Dun in 1944 with the mountaineer Heinrich Harrer, but while the latter headed for Tibet, Magener bluffed his way right across Asia to Japan / There they saw out the war, working as honorary consuls at the German Embassy in Tokyo. »
  56. (en) Jeffrey Hays, Literature, film and the media on Tibet, site Facts and Details.
  57. (en) Alan J. Levine, op. cit., p. 168 : « Harrer and the rest, who at this point were thinking of reaching Burma via Eastern Tibet. »
  58. (en) Alan J. Levine, op. cit., p. 168.
  59. (en) Gary Wilson, It was no Shangri-La: Hollywood Hides Tibet's True History, numéro du 4 décembre 1997 de Workers World Newspaper : « His book on Tibet is really a fictionalizd account ».
  60. (en) Charles Ealy, Tibet's Shaket history. Much of this ("7 years in Tibet") 'ture' story just isn't so, The Dallas Morning News, 12 octobre 1997 : « A look at the historical record shows that the book is a mountain of misrepresentation and omission, a monument to conveniently elective memory. »
  61. Thangme-pa
  62. Comme l'attestent plusieurs photos rapportées par cette expédition allemande. Tsarong Dzasa était un ancien général, anglophile et partisan de la modernisation du Tibet, cf Tsarong - Wikipedia, the free encyclopedia.
  63. Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 149.
  64. Heinrich Harrer, op. cit. : « Lobsang Santem surprised me one day by asking me if I would undertake to build a room for showing films. His brother had expressed the wish that I should do so ».
  65. (en) Peter H. Hansen, Tibetan Horizon: Tibet and the Cinema in the Twentieth Century, dans Imagining Tibet. Perceptions, Projections and Fantasies, edited by Thierry Dodin and Heinz Räther, p. 103.
  66. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : « He insisted that I should immediately begin to teach him English » (c.-à-d. : « Il insista pour que je commence sur le champ à lui apprendre l'anglais »).
  67. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, op. cit. : « My young pupil was not yet in a position to travel, but that did not diminish his interest in world geography, which was soon his favorite subject » (c.-à-d. : « Mon jeune élève n'était pas encore en mesure de voyager, mais cela n'en diminua pas pour autant son intérêt pour la géographie du monde, laquelle devint bientôt sa matière préférée »).
  68. Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997, p. 24.
  69. (en) dalaï-lama, Au loin la liberté, Livre de poche 1993 (ISBN 225306498X). Dans la version anglaise (Freedom in Exile, Harper-Collins, 1989), le dalaï-lama dit plus exactement : « He spoke excellent colloquial Tibetan and had a wonderful sense of humour, although he was also full of respect and courtesy. As I began to get to know him better, he dropped the formality and became very forthright, except when my officials were present. I greatly valued this quality ».
  70. (en) Li Jianhua, Dalaï's Former teacher is a Nazi, Beijing Review.com, No 40, 1997 : « It is logical to ask whether Harrer's Nazi background exerted certain influences on the 14th Dalai Lama, who was 11 years old at the time and under Harrer's guidance ».
  71. (en) Victor et Victoria Trimondi, The Shadow of the Dalai Lama - Part II - 12 : « There are (...) no grounds for describing the lessons the former SS member gave his (...) pupil as fascist, particularly since they were primarily given after the end of the World War II ».
  72. (en) Film hits too close to home for Dalai Lama's brother, Bloomington Herald Times, 5 octobre 5, 1997 : « Norbu and His brother, Lobsang Samnden, befriended the yellow-haired Austrian and took Harrer to their parents, which resulted in the young Dalai Lama's request to meet this strange-looking – to Tibetan eyes – foreigner ».
  73. (en) Reuters, Dalai Lama's brother dies in US, ABC News, September 6, 2008 : « He left Tibet after the Chinese takeover in 1950, worked as a translator for the CIA in Saipan in 1957 and helped train the first Tibetan resistance fighters who were parachuted into Tibet to fight a guerrilla war against the People's Liberation Army ».
  74. (en) John Kenneth Knaus, Official Policies and Covert Programs: The US State Department, the CIA, and the Tibetan Resistance, in Journal of Cold War Studies, Summer 2005, vol. 5, No. 3, pages 54-79.
  75. (en) A. Tom Grunfeld, Tibet and the United States, 18th IPSA World Congress, Quebec City, Quebec, 1-5 août 2000 : « In December 1950 the dalai Lama fled Lhasa for a Tibetan town just north of the Indian border. A month earlier Washington and New Dehli had discussed sending an American pilot to Lhasa to fly the Dalai Lama out. [...] The secret U.S. Department of State-Tibet Talks lasted to at least 1952 using such intermediaries as George Patterson, Heinrich Harrer, Surkhang Rimshi, and especially Tsepon Shakabpa [...]. »
  76. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, vol. 2, The Calm before the Storm: 1951-1955, University of California Press, 2007, pp. 230-232.
  77. (en) Dr. Liu Chao, Secret CIA Sponsorship of Tibetan Rebels Against China Exposed - How a Ground-Breaking Book Unveiled History as it Was, entretien avec Kenneth Conboy, auteur de CIA's Secret War in Tibet, Le Quotidien du Peuple, 28 mars 2008 ; autre adresse : CIA's Secret War in Tibet : « Original Excerpts from the Book: (...) "(In July 1950,) US Embassy officials even flirted with fanciful plans for Heinrich Harrer, the monarch's former tutor, and George Patterson, an affable Scottish missionary who had once preached in Kham, to effectively kidnap the Dalai Lama and bundle him off to India" ».
  78. (en) John Kenneth Kraus, Official Policies and Covert programs: the U.S. State Department, the CIA and the Tibetan Resistance, p. 56, 61.
  79. Heinrich Harrer, Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, p. 271
  80. (en) The Wandering Hermit, Panchchuli Range from Kasauni, flickr : « In 1951 Heinrich Harrer (Of “Seven Years in Tibet & Eiger Nordwand fame) and Frank Thomas (both Austrians) were joined by two Sherpas and a botanist. Though their account in the Himalayan Journal is not very explicit, their photographs in the archives clearly indicate that they pioneered the route through the Uttari Balati Glacier, bypassing three ice-falls. Together with the Sherpas, Harrer reached the Balati plateau and examined the north and west ridges. They tried the west ridge but a Sherpa fell off on hard blue ice. Harrer gave up. They spent only 16 days on the mountains but during that time they pioneered the route which was followed by all subsequent expeditions from this side. »
  81. (en) Philippe Forêt, University of Oklahoma, Why Sunlit Vistas Could Not Be Grander: A Review of Seven Years in Tibet (compte rendu du film de Jean-Jacques Annaud, Seven Years in Tibet, Columbia Pictures, 1997) : « During his long stay in Lhasa Heinrich Harrer had only one link with Europe: Sven Hedin, the legendary author of "Discoveries and Adventures in Tibet". Both men were after all geographers, Nazi supporters and friends of the Tibetan people. The letters have been kept in the National Archives of Sweden [...]. »
  82. (en) Verified sources: Sven Hedins in the Stockholm Riksarkivet archived correspondence with Hans Draeger, Wilhelm Frick, Joseph Goebbels, Paul Grassmann and Heinrich Himmler.
  83. Retour au Tibet de Heinrich Harrer, Arthaud, 1985, pp. 67-68.
  84. (en) James Mossman, A.A.A.P-Reuter, « Dalai Lama Under Guard Until Talks With Nehru », The Sydney Morning Herald, 24 avril 1959 : « Since he and his retinue arrived at Mussoorie, India, on their flight from Communist-controlled Tibet, the Dalai Lama has lived in a guarded house festooned with barbed wire and arc lamps. Indian Foreign Office kept the PPress away, [...]. Indian Pressmen believe that a reason for this secrecy is to prevent author Heinrich Harrer, a friend of the Dalai Lama, from meeting him and learning to muche. »
  85. Retour au Tibet de Heinrich Harrer, Édition Arthaud, 1985, pp. 27-28, 254.
  86. (en) Heinrich Harrer, Return to Tibet, New York, Schocken, 1985, p. 54; cité par Michel Parenti, dans Friendly Feudalism: The Tibet Myth, Michael Parenti's Political Archive, janvier 2007 : « Harrer reports that the Tibetans who resisted the Chinese "were predominantly nobles, semi-nobles and lamas; they were punished by being made to perform the lowliest tasks, such as laboring on roads and bridges. They were further humiliated by being made to clean up the city before the tourists arrived." They also had to live in a camp originally reserved for beggars and vagrants – all of which Harrer treats as sure evidence of the dreadful nature of the Chinese occupation (Harrer, Return to Tibet, 54) ».
  87. (en) Lewis M. Simons, The strange journey of Heinrich Harrer. (Austrian mountaineer, SS member, British prisoner of war), Smithsonian, 1er octobre 1997 : « And Heinrich Harrer is Tibet's champion. Still athletic and sharp at the age of 85, he has fought over the decades against China's oppression of the Tibetan people and its calculated destruction of their ancient culture. He has traveled the world raising funds for Tibetan refugees and has spoken out against governments, including that of the United States, which he feels coddles the Chinese Communists while turning a blind eye on the Tibetans' condition [.... »
  88. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Lama's Friend Hitler's Champion, The Himal Magazine site : « His has been one of the loudest Western voices against the Chinese occupation. In 1987, he expressed outrage when German Chancellor Helmut Kohl visited the Chinese rulers in Lhasa, the first Western head of government to do so ».
  89. Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997, p. 209.
  90. (en) Yan Hao (Institute of Economic Research, State Department of Planning Commission, Beijing), Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined : « […] the death figures provided by the TGIE are exaggerations not sustained by the evidence ».
  91. Yan Hao, Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, op. cit., pp. 19-20 : « The methodology the TGIE used also appears defective. »
  92. Dans les diverses éditions de ses mémoires (Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3)), publiées pour la première fois en 1953, il se définit lui-même ainsi que son compagnon Peter Aufschnaiter comme « amis de l'indépendance tibétaine » : « It was inevitable that Red China would invade Tibet, and then there would be no place for us two friends of Tibetan independence ».
  93. Jérôme Dupuis, Mauvais Karma à Lhassa, L'Express, 21 novembre 1997 : « Avant de devenir l'inlassable propagateur de la cause tibétaine, Harrer n'aurait-il pas eu certaines faiblesses coupables envers le IIIe Reich ? »
  94. (en) Statement by Westerners who visited Tibet before 1949, tibet.com (ancien site du Gouvernement tibétain en exil), 13 septembre 1994 : « As some of the few remaining foreigners who witnessed independent Tibet, we are unanimous in our conviction that Tibet was a fully sovereign country. »
  95. Le Who's Who de 1995 donne son adresse comme étant Neudorf 577 / 9493 - Mauren / Liechtenstein.
  96. (en) Ren Yanshi, op. cit. : « Harrer hurriedly fled Tibet in 1951, just after the arrival of the People's Liberation Army in 1950, and returned to Austria in 1952. That same year, Harrer, who was fully aware of the fact that his history as a Nazi would be exposed if he remained in Austria for a prolonged period, resettled in Lietchtenstein, a principality bordering on Switzerland. He lived there for several years. »
  97. (en) Andre Gingrich, Review of Traumwelt Tibet - Westliche Trugbilder by Martin Brauen, op. cit., pp. 116-118 : « In the post-1945 decades, Harrer nevertheless remained silent about his Nazi membership, denied it for a long time, or indulged in rhetorical apologies ».
  98. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Mama's Friend Hitler's Champion, op. cit. : « Until we confronted him in Carinthia, Mr Harrer had never acknowledged his erstwhile link to Nazi organisations. He has written dozens of books since returning from Tibet, but not a word about the Nazis. Now and then, voices have been raised regarding his Nazi past, but there had never been documentary proof. »
  99. Andre Gingrich, op. cit., p. 118 : « Quite obviously, many people then knew about Harrer's background. But just as in the Waldheim affair, or as in the case of NASA's Werhner von Braun, it seemed advantageous during the Cold War years to officially "forget" the past of harrer, who had now become useful in new contexts. »
  100. [PDF] Entretiens avec Jean-Jacques Annaud, p. 4.
  101. a et b (en) John Gittings, Obituary: Heinrich Harrer, The Guardian, 9 janvier 2006 : « The story of his Nazi past came out in 1997, ironically just before the release of the Hollywood film of Seven Years in Tibet, starring Brad Pitt ».
  102. (en) William Cash, Brad suddenly turns Nazi, The Spectator, 11 octobre 1997 : « Gerald Lehner, a resourceful 33year-old radio reporter for the Austrian National Broadcasting Corporation. »
  103. (en) Stephen Goodwin, op. cit. : « a radio journalist from Salzburg, Gerald Lehner, obtained documents in Washington taken from the Berlin state archives after the Second World War. Harrer's marriage application stated he had been a member of the Sturmabteilung (SA) - Nazi thugs - from 1933 and had joined the SS in 1938. When confronted, Harrer denied membership of the SA, saying that he had made this "false" claim in an attempt to speed up his wedding to Lotte Wegener, daughter of an eminent geophysicist, Alfred Wegener, and well-connected to the Nazi elite ».
  104. (en) Ren Yanshi, op. cit. : « In May 1997, Gerald Lehner, an Austrian correspondent, found in the Washington-based National Archives an 80-page document detailing Harrer's Nazi ties. In addition, a reporter from the German weekly Stern also discovered in the Federal Archives in Berlin a file related to Harrer's Nazi background. The file recorded that as early as October 1933 Harrer worked for the German Nazi Sturmabteilung (SA, storm troopers) which was illegal in Austria at the time. »
  105. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Mama's Friend Hitler's Champion, op. cit.
  106. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Mama's Friend Hitler's Champion, op. cit. : « When confronted with the documents, Mr Harrer first denied everything. "I never wrote a request or anything of the kind," he said. "I was just assigned to the SS as an athletic instructor." Mr Harrer even denied he was a member of the SS. Until, that is, he was shown the completed RuSHA questionnaire with his handwritten CV and asked, "Is this your handwriting?" "Yes," said Mr Harrer upon seeing that under the SA membership the entry on the form reads "since October 1933" and under SS membership "since April 1938". After a moment of silence, he said: "I just wanted to boast a little there." »
  107. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, op. cit. : « We knew that this great film was also going to bring us some trouble ».
  108. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, op. cit. : « One of Mr Harrer's first reactions after the Stern article appeared was that it could be the work of the Chinese agents sent to destroy his life's work ».
  109. (en) Bernard Weinraub, Dalai Lama's Tutor, Portrayed by Brad Pitt, Wasn't Just Roving Through the Himalayas, The New York Times, 21 juin 1997 : « But Rabbi Cooper, whose organization made available translated German documents about Mr. Harrer, said that the Wiesenthal Center was appalled that the Austrian had never admitted that he was a member of the SS. No one forced him to join the SS, Rabbi Cooper said. Here is someone who insists on the public limelight and has never utilized that opportunity to make a definitive statement saying: 'I wasn't a kid. I made a terrible mistake. I voluntarily embraced a racist ideology that nearly brought this planet to ruin.' Rabbi Cooper added, He's suffering from Waldheimer's disease. The reference was to Kurt Waldheim, the former United Nations Secretary General, who hid his Nazi past for decades. »
  110. (en) William Cash, Brad suddenly turns Nazi, The Spectator, Oct 11, 1997 : « To placate LA's militant rabbi faction, a would-be diplomatic photo-opportunity meeting was set up in Vienna between the Nazi-hunter Simon Wiesenthal and Herr Harrer. Wiesenthal was left unimpressed by Harrer's efforts to explain why he had kept his past hidden for 50 years (when the Austrian reporter Lehner dared to confront Harrer on the subject in his house, he was thrown out) ».
  111. Robert Scheinberg, Upcoming Brad Pitt movie sparks uproar over hero’s early Nazi ties, JTA, 23 juillet 1997 : « After the meeting on June 30, Rabbi Abraham Cooper, associate dean of the Wiesenthal Center, phoned the Nazi hunter. “I asked Simon, `Did Mr. Harrer tell you he joined the SA in 1933?’ and he said, `No’,” Cooper noted in a telephone interview. “And that is our issue today,” Cooper said. “Harrer remained silent about that part of his past for so many years, and even today, remains less than honest. [...] “From his discussion with Simon, or the lack of it, we know Harrer just wants it all to go away,” said Cooper. “It won’t.” »
  112. a et b Jérôme Dupuis, op. cit.
  113. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, op. cit. : « Of course, as he was in India and Tibet from 1939 to 1951, Mr. Harrer probably cannot be held responsible for SS atrocities during the war ».
  114. (en) Seven Years In Tibet, Associated Press, 14 juillet 1997
  115. Elaine Dutka, 'Tibet' Revised to Stress Character's Nazi Past, Times, 15 août 1997 : « The Simon Wiesenthal Center had charged that casting Pitt into the role of a onetime Nazi could turn the man into a hero and inadvertently whitewash the legacy of the Third Reich. »
  116. (en) Ren Yanshi, op. cit. : « Harrer's lawyer, a representative for the producer and the director reached a secret agreement in London to cope with the emergency situation. A minor revision in the movie added various plots which portrayed Harrer as, though having a relationship with the Nazis, resenting and disavowing the organization. The revisions drew a distinct line between Harrer and the Nazis. »
  117. (en) Ren Yanshi, op. cit. : « Harrer did not attend the Los Angeles premiere due to the disclosure of his Nazi past, and the Dalai exhibited his lack of courage by failing to attend the Austrian premiere. »
  118. Pascal Mérigeau, À propos de « Sept ans au Tibet ». Le procès fait à Annaud, Le Nouvel Observateur, No 1724, semaine du jeudi 20 novembre.
  119. (en) Source William J. Kole, Associated Press Writer : « "This is a man who ... feels a tremendous shame," Annaud said at the time. "I respect him as a man who has remorse" ».
  120. (en) Ren Yanshi, op. cit. : « Messner noted that Nazism was popular with mountaineers in Germany and Austria at that time having mountaineering backgrounds. The German-Austrian Mountaineering Association which Harrer joined was an organization clearly bearing the stamp of the Nazis. »
  121. (en) Stephen Goodwin, Into the Teeth of the Ogre, The Independent, 5 février 2005.
  122. Michel Mestre, L'idée nationale en montagne et dans l'alpinisme : le cas du club alpin austro-allemand (DÖAV), in @mnis, revue de civilisation contemporaine de l'université de Bretagne occidentale, mars 2002.
  123. (en) Obituary: Heinrich Harrer. Austrian mountaineer who escaped wartime detention to spend seven years in Tibet, Times Online, 9 janvier 2006 : « Harrer was publicly criticised by Reinhold Messner, the celebrated Italian mountaineer, for stubbornly refusing to acknowledge the extent to which his ideal of the “rope for life”, along with his notion of being “tough as leather, hard as steel”, had been misused by the Nazis. »
  124. (en) Colin Wells, Obituary: Heinrich Harrer 1912-2006. Last of the Eigerwanderers, Climb Magazine, avril 2006, sur le site Cordee.
  125. (de) Rainer Amstädter, Der Alpinismus. Kultur, Organisation, Politik, 1996.
  126. (en) Mechtild Rössler, Geography and Area Planning under National Socialism, in Science in the Third Reich (sous la dir. de Gerhard A. Ritter et Anthony J. Nicholls), Berg Publishers, Oxford and New York, 2001 (ISBN 1859734219 et 9781859734216), 289 p., pp. 59-78, p. 71 : « [Heinrich Harrer's] attitude after 1945, which was to avoid critically reviewing his involvement in Nazi politics and practice, is typical of practically all mountaineers and most geographers in the Third Reeich. »
  127. (en) « Obituaries: Anderl Heckmair 1906–2005 », Gripped. The Climbing Magazine, avril-mai 2005 : « German climbing was so deeply Nazified that climbing clubs were made illegal organizations by the allies. »
  128. (en) Philippe Forêt, Why Sunlit Vistas Could Not Be Grander: A Review of Seven Years in Tibet (compte rendu du film de Jean-Jacques Annaud, Seven Years in Tibet, Columbia Pictures, 1997) : « Further research by Gerald Lehner has resulted in a later article in "Profil" that details the postwar relationship between Harrer and the leaders of the SS expedition to Lhassa of 1939. »
  129. (en) Charles Ealy, Tibet's Shaket history. Much of this ("7 years in Tibet") 'ture' story just isn't so, The Dallas Morning News, 12 octobre 1997 : « While the movie includes the father's desertion, the son says it misrepresents the rest of the story giving the boy a happy home life with mother and stepfather. The movie also stages a grand reconciliation atop a mountain between father and son. That never happened, the son says. In fact, Peter Harrer told vanity fair that he spent most of his youth in boarding schools, that he wasn't invited to attend his father's second wedding and that he and his father see each other about once a year. »
  130. Ces deux années passées par Sherlock Holmes au Tibet ont fait l'objet d'un roman publié en 2004 sous le titre « Le mandala de Sherlock Holmes » et la plume de l'écrivain tibétain Jamyang Norbu.
  131. Sept ans d'aventures au Tibet.
  132. (en) Harry Oldmeadow, The Western Quest for 'Secret Tibet'.
  133. « Sept ans d'aventures au Tibet est non seulement un grand classique de la littérature de voyage mais fourmille de renseignements sur la vie de la noblesse à une époque maintenant révolue », Françoise Pommaret dans l'avant-propos de Lhasa, lieu du divin : la capitale des Dalaï-Lama au 17e siècle, Éditions Olizane, 1997, 270 p. en part. p. 15 (ISBN 2880861845).
  134. Elisabeth Martens regrette toutefois que l'auteur ne se soit pas intéressé aux paysans : « Sa mémoire paraît défaillante quant aux conditions de la population rurale », écrit-elle à propos de Sept ans d'aventures au Tibet dans son livre Histoire du Bouddhisme tibétain : La Compassion des Puissants, L'Harmattan, 2007 (ISBN 2296040330), (ISBN 9782296040335), p. 230. Ce n'est plus le cas des descriptifs du livre Lhassa : Le Tibet disparu.
  135. (en) Henrich Harrer Limited Edition Portfolio, Henrich Harrer Biography.
  136. Il s'agit de l'une des crêtes principles de la chaîne de l'Alaska oriental.
  137. (en) Stephen Goodwin, Obituary: Heinrich Harrer, The Independent, Londres, 9 janvier 2006 : « Harrer returned to Austria and married Margaretha Truxa, but she did not see much of her wandering husband. Trips to the Andes, Alaska, and the Ruwenzori, Africa's "Mountains of the Moon", followed and the marriage was dissolved in 1958. »
  138. (en) Stephen Goodwin, Obituary: Heinrich Harrer, op. cit. : « Four years later, he married Katharina Haarhaus, and this time the marriage lasted, despite Harrer's almost continuous globe-trotting. »
  139. (en) Stephen Goodwin, Obituary: Heinrich Harrer, op. cit. : « He escaped death in an horrific fall over a waterfall in New Guinea and shared a near-fatal bout of malaria with his explorer friend King Leopold of the Belgians. »
  140. (en) Stephen Goodwin, Obituary: Heinrich Harrer, op. cit. : «  He met the Xingu Indians of Brazil's Mato Grosso. »
  141. (en) Martin Riddell, Heinrich Harrer – Beyond Seven Years in Tibet, UKClimbing.com, octobre 2007 : « the many expeditions he went on, mostly funded by his close friend King Leopold III of Belgium. »
  142. (en) Stephen Goodwin, Obituary: Heinrich Harrer, op. cit. : « He met the Bush Negroes of Surinam and the Andaman islanders. »
  143. Une liste est donnée par le Who's Who de 1995.
  144. (en) Ex-Nazi, Dalai's tutor Harrer dies at 93, The Times of India, 9 janvier 2006.
  145. (en) Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, in Contemporary Tibet. Politics, Development, and Society in a Disputed Region (sous la direction de Barry Sautman, June Teufel Dreyer), M.E. Sharpe, 2006, p. 230-257 : « more than five years after the 1997 exposure of Harrer's long-denied past as a Nazi storm trooper and SS-man, the International Campaign for Tibet gave him its "Light of Truth" award », p. 237.
  146. (en) Light of Truth Awards, International Campaign for Tibet.
  147. (en) Dalai Lama Presents ICT Light of Truth Awards to Heinrich Harrer ..., International Campaign for Tibet : « The International Campaign for Tibet (ICT) presented the 2002 Light of Truth award to Heinrich Harrer and to Petra Kelly, in memoriam, on October 15 in Graz, Austria, for their contributions to public awareness of Tibet and Tibetans. The award was presented by His Holiness the Dalai Lama while he was in Graz to give the Kalachakra teaching and initiation. »
  148. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, op. cit. : « We honour the greatest of us all ».
  149. Elisabeth Martens, Histoire du Bouddhisme tibétain : La Compassion des Puissants, L'Harmattan, 2007, p. 229.
  150. (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet. Translation of: Sieben Jahre in Tibet, 1982 (ISBN 0-87477-888-3), Epilogue: 1996: « (...) it certainly was one of the greatest days in my birthplace, Huttenburg, in the province of Carinthia, in Austria, that His Holiness, the Fourteenth Dalai Lama, came to bless and open the H. H. Museum ».
  151. (en) Gerald Lehner, Tilman Müller, Dalai Lama's Friend, Hitler's Champion : « He (the Dalai Lama) was there during the opening of a museum of Tibetan history and culture in Mr. Harrer's hometown » ; aussi page intitulée « Hüttenberg & Knappenberg: Mining & a Piece of Tibet in Carinthia » du site touristique autrichien Tourmycountry (pour le consulter, sortir de Wikipedia).
  152. (en) Ren Yanshi, op. cit. : « The Heinrich Harrer Museum in Harrer's home town is known to house numerous exhibits of suspicious origin. Beger confirmed that the exhibits were collected by the German expedition prior to 1939 ».
  153. Littéralement « Au-delà de "Sept années d'aventures au Tibet" : ma vie avant, pendant et après ».

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