Ngabo Ngawang Jigme

Ngabo Ngawang Jigme
Le 24 mai 1951, lendemain de la signature de l’accord en 17 points, Ngabo Ngawang Jigme (à droite) remet une khata à Mao Zedong (à gauche)

Ngapoi Ngawang Jigmé (tibétain : ང་ཕོད་ངག་དབང་འཇིགས་མེད་ ; wylie : nga-phod ngag-dbang 'jigs-med; sinogramme: 阿沛·阿旺晋美; Pinyin: Āpèi Āwàng Jìnměi), né le 1er février 1910 à Lhassa au Tibet, décédé le 23 décembre 2009 à Pékin, était issu d'une grande famille de la noblesse tibétaine, les Horkhang, descendants d'un ancien roi du Tibet[1],[2],[3].

Il assura des fonctions dès 1936 au sein du gouvernement tibétain et, en 1950, fut nommé gouverneur du Kham et commandant-en-chef de l'armée tibétaine à Chamdo[4]. Après l'entrée le l'armée chinoise au Tibet, « il se rallie aux Chinois ». Il est surtout connu pour avoir été le chef de la délégation tibétaine chargée de négocier avec le gouvernement chinois et avoir signé l'accord en 17 points qui affirma la souveraineté chinoise sur le Tibet [5],[6]. Selon Laurent Deshayes les « délégués de Lhassa n'avaient cependant aucun pouvoir de décision et devaient continuellement informer leur gouvernement de l'évolution des débats » [7].

Il fut nommé ministre du gouvernement tibétain qui siègea jusqu'en 1959, avant l'exil du dalaï-lama. Il occupa ensuite de haute fonctions politiques dans la région autonome du Tibet [8] : commandant-en-chef adjoint de l'Armée populaire de libération au Tibet, président de la Région autonome du Tibet, vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire [9].

Sommaire

Études

Après avoir étudié la littérature tibétaine traditionnelle[citation nécessaire], Ngabo Ngawang Jigme fut envoyé poursuivre ses études en Angleterre, d'où il revint en 1932 (à l'âge de 22 ans). Son père était gouverneur de Chamdo et commandant des forces tibétaines [10].

Carrière

Après son retour, il servit (à partir de 1936) dans l'armée comme officier ainsi que dans le gouvernement tibétain en tant que ministre, membre du cabinet [11],[12],[13]. En avril 1950, il fut nommé gouverneur du Kham et entra en fonction en septembre, après le départ de son prédécesseur, Lhalu[14].

Commandant en chef de l'armée tibétaine à Chamdo (1950)

Ngabo se retrouva commandant en chef de l'armée envoyée par le 14e dalaï-lama affronter l'Armée populaire de libération (APL) qui avait investi la région de Chamdo dans l'est du Kham.

Fin septembre 1950, Lhalu quitta Chamdo et prit ses quartiers à Pembar Dzong, laissant Ngabo en charge des affaires civiles et militaires de la ville. Sur place, il y avait six régiments de 300 hommes chacun et plus de 10000 miliciens mais aucun approvisionnement alimentaire de prévu. Les gens du cru n'avaient, pour beaucoup d'entre eux, plus rien à manger. Ngabo ordonna la dissolution de la milice [15].

Alors que son prédécesseur avait établi des plans et des fortifications et obtenu du Kashag davantage de soldats et d'armes, Ngabo fit enlever les fortifications, refusa d'engager des guerriers Khampa et d'installer deux postes de téléphonie sans fil, étant d'avis qu'il valait mieux négocier [16]. A ses yeux, toute résistance contre les communistes chinois était futile. Ceux-ci avaient vaincu une armée nationaliste pourtant forte de 8 millions d'hommes et soutenue par l'Amérique. De plus, les Tibétains n'avaient ni les armes, ni l'entraînement [17].

Ngabo affirme avoir eu le soutien de Lhassa pour ouvrir des négociations avec les Chinois [18].

Selon l'opérateur radio britannique Robert W. Ford, Ngabo avait demandé à Lhassa l'autorisation de se rendre, celle-ci lui avait été refusée [19].

Le 7 octobre 1950, le général chinois Zhang Guohua, à la tête de 40 000 soldats, franchit le Drichu. Il n'y eut guère de bataille. Ainsi que l'avait affirmé Ngabo avant son départ pour Chamdo, « les troupes tibétaines » furent « incapables de faire front à l'APL qui [...] avait libéré l'ensemble du pays en triomphant de millions de militaires du Kuomingtang » [20]. Nombre de soldats tibétains, qui étaient, selon Gary Wilson, journaliste du Workers World, des serfs enrôlés de force, passèrent dans le camp de l'APL [21]. Le représentant indien à Lhassa, S. Sinha, annonça que Chamdo avait été pris à l'aide de soldats tibétains ayant changé de camp [22]. Des familles s'enfuirent. Selon Patrick French, Ngabo, « qui avait perdu tout sang froid voulut aussi s'enfuir » [23], il décida de quitter la région à la tête de ses troupes après avoir détruit l'arsenal. L'Armée populaire de libération cerna les Tibétains [24]. Ngabo accepta la capitulation le 19 octobre 1950.

Fait prisonnier, il fut surpris d'être bien traité. Convaincu par les explications de l'ennemi sur la politique de la Chine à l'égard des minorités, il changea de camp[réf. nécessaire]. Laurent Deshayes, docteur en histoire et spécialiste du Tibet [25], présente un autre point de vue à ce ralliement, indiquant que « Ngabo Ngawang Jigme a été fait prisonnier puis rééduqué dans les geôles chinoises après la capitulation de Chamdo ». A la suite de quoi, il fut promu vice président du nouveau comité de libération du secteur et intervint auprès de Lhassa pour engager une négociation, affirmant que les Chinois poursuivaient comme objectif de « rendre service au peuple tibétain » [7].

En moins d'un an, il se retrouva commandant en chef adjoint des forces de l'APL au Tibet. Il devait devenir par la suite non seulement l'un des dirigeants du Tibet mais aussi du parti communiste chinois au Tibet, selon Gary Wilson [26].

Chef de la délégation tibétaine aux négociations de paix de Pékin (1951)

Nommé, selon son témoignage, à la tête de la délégation tibétaine aux négociations de paix à Pékin en 1951 [27], Ngabo Ngawang Jigmé conclut avec le gouvernement communiste chinois l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet[28].

La question des pleins pouvoirs

L'Autrichien Heinrich Harrer rapporte dans son livre de mémoires que cette délégation avait les pleins pouvoirs pour négocier[29].

Selon Sambo Rimshi, un des négociateurs tibétains [30], la délégation tibétaine se rendit à Pékin munie de l'autorisation et des consignes du 14e dalaï-lama, dont la recommandation suivante : « Voici dix points. Je suis convaincu que vous ne ferez rien de mal, vous devez donc y aller et obtenir tout ce que vous pourrez » [31],[32].

En 1990, le dalaï-lama a affirmé que les délégués et Ngapo n'avaient pas les pouvoirs plénipotentiaires, et que ce dernier n'était pas habilité à signer en son nom [33].

Le tibétologue Laurent Deshayes affirme que les « délégués de Lhassa n'avaient aucun pouvoir de décision et devaient continuellement informer leur gouvernement de l'évolution des débats » [7].

Pour Vijay Kranti, auteur d'une série de 2 articles publiés sur le site phayul.com, Ngabo s’est pratiquement nommé lui-même chef de la délégation tibétaine et a signé le traité, bien qu’il n’ait pas eu l’autorité pour le faire [34].

Bien qu'il ait initialement affirmé le contraire, Ngapo Ngawang Jigmé admettra finalement en 1989 qu'il n'avait pas les pleins pouvoirs pour signer, comme le rappelle Anne-Marie Blondeau[35].

Le témoignage de Puncog Zhaxi

Puncog Zhaxi (tibétain : Phuntsok Tashi Takla), beau-frère du dalaï-lama et un des interprètes ayant servi lors des négociations et de la signature de l'Accord en 17 points, décrit, dans son témoignage sur ces événements, le signataire comme étant « un homme honnête, habile, intelligent, expérimenté et clairvoyant » [36].

La question des sceaux

L'historien Laurent Deshayes rapporte qu'un comité d'enquête [Lequel ?] établira que « le sceau apposé par Ngabo n'était qu'une copie du sceau officiel, fabriqué par les Chinois » [7].

Selon Tsering Shakya, Ngapo Ngawang Jigmé était en possession du sceau du gouverneur du Kham, qu’il aurait pu apposer sur le document en tant que membre du Kashag. Plus tard, Ngapo dit à Phala qu’il refusa d’utiliser le sceau original parce qu’il voulait montrer qu’il désapprouvait l’accord[37].

Selon Tsering Woeser, essayiste sino-tibétaine, Ngapo avait apporté les cachets officiels de gouverneur de Chamdo, mais au moment de la signature de l’accord en 17 points, il aurait prétendu ne pas avoir apporté les sceaux. En conséquence, le cachet tibétain officiel apposé sur l'accord dut être gravé par les Chinois. A son retour, il expliqua au dalaï-lama que grâce à cela, celui-ci n'était pas obligé de reconnaître l'accord, ce qui lui laissait une porte de sortie; quand le dalaï-lama annonça cela, il précisa qu’à présent, cette histoire n'aurait pas d'effet sur Ngabo [38].

En 2001, le dalaï-lama a affirmé que Ngabo lui avait expliqué qu'ils se sentaient obligés de signer l'Accord, car un refus aurait eu pour résultat une « libération armée » du Tibet, et qu'ils préférèrent utiliser un sceau falsifié fourni par le gouvernement chinois à celui officiel du gouverneur de Chamdo qu'ils détenaient[39].

Le tibétologue Melvyn C. Goldstein, qui interrogea des participants aux négociations [40], donne une autre version des faits [41]:

« Les Chinois ont bien fait des sceaux pour les Tibétains mais il ne s'agissait que de sceaux personnels, chaque délégué ayant son nom gravé sur le sien propre. En dehors de cela, on n'a pas contrefait de sceaux gouvernementaux. La confusion provient en partie du fait que Ngabo avait en sa possession le sceau du gouverneur du Tibet oriental mais préféra ne pas s'en servir. Comme ce sceau, toutefois, n'était pas le sceau officiel du gouvernement tibétain, le fait de ne pas s'en servir ne diminua en rien la validité de l'accord ».

Un « membre de l'élite tibétaine acquise au changement[non neutre] »

Selon Melvyn Goldstein, Ngabo Ngawang Jigmé faisait partie de la faction moderniste et progressiste de l'élite tibétaine qui, voulant changer le Tibet (qu'il soit souverain ou non), vit dans le retour des Chinois l'occasion d'atteindre ce but en mettant en place rapidement les réformes. Les membres de cette faction étaient en quelque sorte la continuation du mouvement de réforme des années 1920 conduit par Tsarong Dzasa [42] mais arrêté par le 13e dalaï-lama sous la pression des factions cléricale et conservatrice [43].

Cependant, selon Robert Barnett, Ngabo Ngawang Jigmé s’est exprimé de façon ambiguë au sujet de la valeur des réformes mises place dans les années 1950 par les autorités chinoises, rappelant les promesses que les réformes démocratiques ne seraient pas appliquées pendant au moins 6 ans. Il a même critiqué l’étendue de ces réformes, rappelant que Mao lui avait dit que l’introduction des coopératives au Tibet était une erreur [44].

Un « collaborateur » (Heinrich Harrer)

Dans son livre Retour au Tibet publié en 1985, Heinrich Harrer décrit Ngabo Ngawang Jigmé comme étant le plus réputé des « Doubles Têtes - nom donné au Tibet aux collaborateurs ». C'est Ngabo qui « collabora le premier avec les Chinois », il « passe à leurs yeux pour un homme sans courage »[45].

Son rôle dans l'application du point 16 de l'accord en 17 points (1951-1952)

Ngabo Ngawang Jigmé joua un rôle prépondérant dans la résolution des difficultés d'approvisionnement de l'APL en 1951-1952 en créant un sous-comité du Kashag chargé de faire l’inventaire des réserves de grains et de vendre celles-ci à l’APL en application du point 16 de l'Accord en 17 points (point qui prévoyait que le gouvernement local du Tibet aiderait celle-ci à acheter et transporter nourriture, fourrages et autres nécessités quotidiennes) [46],[47].

« Le ministre en qui les Chinois et le dalaï-lama avaient le plus confiance » (Melvyn Goldstein)

Ngabo fut placé, par le gouvernement tibétain, à la tête de la nouvelle Assemblée des réformes (Reform Assembly). Il était le ministre du Kashag en qui non seulement les Chinois mais aussi le dalaï-lama avaient le plus confiance. Ce dernier, qui était en faveur des réformes et de la modernisation du Tibet, s'entretenait fréquemment avec Ngabo en privé au sujet de questions politiques. C'est ainsi qu'en 1953-1954, l'Assemblée des réformes élabora de nouvelles lois réformant les taux d'intérêt, les prêts anciens et l'administration des comtés [48].

Postes administratifs, militaires et législatifs

Ngabo Ngawang Jigme lors du 1er Congrès national du peuple (en)

Après 1951, Ngabo servit au sein de l'administration communiste chinoise du Tibet. Il dirigea le Comité de libération de la préfecture de Chamdo jusqu'en 1959 [49]. Il devint le premier adjoint de Zhang Guohua, général chinois à la tête du commandement militaire du Tibet et premier secrétaire du parti communiste au Tibet de 1950 à 1952[7]. Il fut également membre de la Commission des minorités du Conseil d'État de la RPC entre 1951 et 1954.

Il resta commandant adjoint de la Région militaire du Tibet entre 1952 et 1977 et membre du Conseil de la défense nationale de 1954 à la fin de la révolution culturelle. En 1955, il accéda au grade militaire de lieutenant général [50]. Il reçut l'Ordre de la Libération (première classe) en 1955.

Postes au Comité préparatoire de la R. A. du Tibet (1956)

Lorsqu'en avril 1956, sur décision du gouvernement central, le Comité préparatoire à l'établissement de la Région autonome du Tibet fut mis sur pied [51], il en fut nommé secrétaire général, le vice-président en étant le général chinois Zhang Guohua. Il devait en être le vice-président de 1959 à 1964, le président en étant le 10e panchen lama [52].

Le panchen-lama présenta notamment à Ngabo Ngawang Jigme un premier jet de sa pétition en 70 000 caractères, dénommée initialement « Rapport sur les souffrances du Tibet et des régions tibétaines et propositions pour le travail futur du Comité central sous la direction du président ministre Zhou Enlai ». Ngabo conseilla utilement le panchen-lama sur la façon de présenter son rapport. Mais il l'invita surtout à remplacer cette pétition écrite par un exposé oral plus modéré au Comité central. Le panchen-lama ne suivit pas ce conseil [53].

Ngabo sera nommé président intérimaire du Comité préparatoire à l'établissement de la Région autonome du Tibet [54], en remplacement du panchen-lama arrêté en août 1964.

Nomination à la présidence du Comité populaire la R. A. du Tibet (1965)

Ngabo Ngawang Jigmé devint, le 8 septembre 1965, le premier président du Comité populaire de la Région autonome du Tibet nouvellement créée en présence de Xie Fuzhi [55], chef de la délégation du Comité Central du Parti communiste chinois [56],[57]. Il est assisté de 7 présidents adjoints dont Zhou Renshan, Pagbalha Geleg Namgyai, Guo Xilan et Langdun.

Vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire

Il représenta le Tibet dans sept assemblées nationales populaires successives, depuis la première assemblée en 1954 jusqu'à la septième en 1988. Il conduisit des délégations de l'Assemblée nationale populaire en Colombie, en Guyana, dans les Antilles, au Sri Lanka et au Népal au début des années 1980.

Révolution culturelle (1966-1976)

Selon Tsering Woeser, pendant la révolution culturelle, les Tibétains voulurent le juger publiquement[citation nécessaire] mais le gouvernement cherchant à le protéger, lui permit de rejoindre Pékin. Cela sera aussi le cas de Zhang Guohua[58].

Président du Comité des affaires ethniques de l'Assemblée nationale populaire

De 1979 à 1993, il fut président du Comité des affaires ethniques de l'Assemblée nationale populaire [59].

En 1980, il participa à la tournée d'inspection de Hu Yaobang au Tibet [60].

Rôle dans diverses associations

À partir de 1980, il fut président honoraire de l'Association bouddhiste de Chine [61].

Il fut aussi président honoraire de l'Association pour la sauvegarde de la faune et de la flore tibétaine (the Tibetan Wildlife Protection Association), fondée en 1991 [62], ainsi que vice-président de la Fondation d'aide au développement du Tibet, ONG à but non lucratif créée en 1992 [63].

En 2004, il fut élu président de la toute nouvelle Association chinoise pour la sauvegarde et le développement de la culture tibétaine (the China Association for Preservation and Development of Tibetan Culture) [64].

Résidence à Pékin après 1991

Après 1991, Ngapo Ngawang Jigme, âgé de 81 ans, résida définitivement à Pékin, ne retournant plus au Tibet. Selon des Tibétains en exil, au crépuscule de son existence, il écrivait sa biographie [65].

Descendance

Ngabo Ngawang Jigme a eu dix enfants, dont l'un, Jigmé Ngapo, s'enfuit de Chine dans les années 1980 pour les États-Unis. Il travaille actuellement au service tibétain de Radio Free Asia [65].

Avis et commentaires attribués à Ngabo

Sur l'éducation, en 1985

Katia Buffetrille indique dans l'ouvrage Le Tibet est-il chinois ?, qu'en 1985, Ngabo Ngawang Jigmé critiquait le département de l'Éducation « qui n'attachait aucune importance à la langue tibétaine ». Il constatait que, lors de la révolution culturelle, celle-ci avait été « sérieusement sinistrée » et que depuis rien n'avait vraiment changé [66].

Sur l'Accord en 17 points et l'autonomie du Tibet

Lodi Gyari, homme politique tibétain en exil et émissaire du 14e dalaï-lama aux pourparlers avec le gouvernement chinois, se base sur une citation de Ngabo Ngawang Jigmé extraite d'un discours datant de 1988 sur l'accord en dix-sept points pour déclarer que les Tibétains ont le droit légitime de demander un statut spécial[67]. Ce discours a été publié dans Bulletin of the History of the Tibet Communist Party en 1988, et une traduction du chinois vers l'anglais a été publiée par le Tibet Information Network en 1992. Voici une traduction de la citation produite par Lodi Gyari[68] :

« C'est en raison de cette situation particulière du Tibet qu'en 1951 l'accord en dix-sept points sur la libération pacifique du Tibet, entre le gouvernement populaire central et le gouvernement tibétain local, vit le jour. Semblable accord n'avait jamais existé entre le gouvernement central et d'autres régions de minorité. Nous devons considérer cette situation particulière de l'histoire tibétaine en élaborant des politiques visant à lui procurer une stabilité durable. Nous devons donner au Tibet davantage d'autonomie qu'aux autres régions de minorité. De mon point de vue, à présent, la région autonome du Tibet a comparativement moins d'autonomie que les autres régions, sans parler des provinces. Il faut donc que le Tibet obtienne un traitement spécial et qu'il obtienne plus d'autonomie à l'instar des zones économiques spéciales. Nous devons recourir à des politiques particulières pour traiter les caractéristiques particulières qui se sont manifestées tout au long de l'histoire ».

Sur la vérité historique du film Sept ans au Tibet (1998)

Interrogés en 1998 à propos du film de Jean-Jacques Annaud Sept ans au Tibet, Ngabo Ngawang Jigmé et un de ses fils déclarèrent que les événements dépeints dans le film sont totalement fictifs et n'ont rien à voir avec ceux relatés par Heinrich Harrer dans son livre autobiographique Sept ans d'aventures au Tibet. Ainsi, selon le fils, ce dernier ne fut jamais confronté aux troupes chinoises, puisqu'il quitta Lhassa bien avant l'entrée de l'Armée populaire de libération dans la ville. Selon Ngabo Ngawang Jigmé, seul un détail est proche de la réalité, l'Autrichien a appris l'anglais au dalaï-lama [69].

Sur la question de l'indépendance du Tibet

Selon le Ministre conseiller de la RPC Hong XiaYong, pour Ngabo Ngawang Jigmé, la « prétendue indépendance du Tibet » n'existait pas avant le XXe siècle et a été inventée de toutes pièces par des gens ayant des arrière-pensées [70].

Sur l'ancienne société

Ngabo Ngawang Jigmé rapporte que l'on disait que la société tibétaine du milieu du XXe siècle avec ses serfs et ses aristocrates était une société au bord de l'effondrement, si l'on en croit cette citation rapportée par les sources chinoises : « Tout le monde est d'avis que si le Tibet continue ainsi, les serfs auront tous péri dans un proche avenir et les aristocrates ne pourront pas subsister non plus. Le Tibet tout entier sera détruit » [71].

Témoignage

La fille de Ngabo Ngawang Jigmé, Ngapoi Tsewang, avait accompagné, âgée de 4-5 ans, son père à Pékin pour les négociations de paix. Dans un entretien publié sur le site China Tibet Online, elle le décrit comme quelqu'un sans prétention, gentil et facile à vivre, juste et honnête. On apprend qu'il fréquentait Deng Xiaoping, l'ayant rencontré dès 1951 à Chongqing lorsque celui-ci était à la tête de la région militaire du Sud-ouest [72]. Pour Ngapoi Tsewang, son père a signé l'accord en 17 points parce qu'il connaissait très bien l'histoire tibétaine et sa position était que le Tibet faisait partie de la Chine depuis le 13e siècle [73].

Décès

Ngabo s'est éteint le 23 décembre 2009 à Pékin, à l'âge de 99 ans. Sa longévité en avait fait le doyen des Tibétains. Il était l'époux de Ngapoi Cedain Zhoigar (Āpèi Cáidàn Zhuógá), vice-présidente de la Fédération des femmes du Tibet [74]. Ses funérailles ont eu lieu au funérarium du cimetière révolutionnaire de Babaoshan à Pékin le 28 décembre 2009 [75].

Le Comité central du Parti communiste chinois a salué en lui « un grand patriote, militant social de renom, bon fils du peuple tibétain, dirigeant exceptionnel du travail ethnique de la Chine et ami proche du PCC » [76],[77]. Le gouvernement tibétain en exil, en la personne du professeur Samdhong Rinpoché, a de son côté qualifié Ngabo Ngawang Jigme de personne « honnête et patriote » qui a fait de grands efforts pour préserver et promouvoir la langue tibétaine. « Il fut quelqu'un qui maintint l'esprit du peuple tibétain » [78].

Ainsi que le fait remarquer le journaliste Kalsang Rinchen, tant Pékin que Dharamsala paraissent attristés de la disparition du signataire de l'accord en dix-sept points. Alors que l'agence de presse Chine nouvelle (Xinhua) saluait en lui l'artisan des réformes démocratiques et de la fondation du gouvernement régional autonome, le Kashag, pour sa part, évoquait l'appel lancé en 1991 par Ngabo au gouvernement central, demandant à celui-ci d'appliquer les articles de l'accord déclarant que le statut du Tibet ne serait pas modifié [79].

Œuvre

  • Ngapo Ngawang Jigmei et autres, Tibet (préface de Harrison Salisbury), Hurtig Publishers, Edmonton, ou McGraw-Hill Book Company, New York, 1981, 296 p. (livre de photos)
  • On the 1959 Armed Rebellion, in China Report, 1988, vol. 24, pp. 377-382
  • Grand tournant historique au Tibet, dans La Tibétologie en Chine, n° 1, 1991 / A great Turn in the Development of Tibetan History, published in the first issue of the China Tibetology quarterly, Beijing, 1991)
  • On Tibetan Issues, Beijing, New Star Publishers, 1991
  • Participation au documentaire Masters of the Roof of the Wind, en tant que narrateur décrivant le féodalisme dans l'ancien Tibet [80]
  • Ngapoi recalls the founding of the TAR, entretien publié sur le site chinaview, le 30 août 2005

Notes et références

  1. (en) Tsering Shakya, The Dragon in the Land of Snows. A History of Modern Tibet Since 1947, Columbia University Press, 1999 : « He was the illegitimate son of a nun from one of the leading aristocratic families of Tibet, Horkhang, who had acquired the surname of Ngabo by marrying a young widow of Ngabo Shape. »
  2. (en) Gary Wilson, It was no Shangri-La: Hollywood Hides Tibet's True History, in Workers World Newspaper, December 4, 1997 ; reproduit à cette adresse : « (...) a descendant of Tibetan kings. »
  3. (en) Tseten Dolkar, John Windsor , Girl from Tibet, 1971 Loyola University Press, (ISBN 0829402071), p. 27 : «  […] he was replaced by another high aristocrat, Ngabo Ngawang Jigme, a descendant of one of our early kings. »
  4. (en) Senior Chinese legislator, political advisor passes away, www.chinaview.cn, 23 décembre 2009 : « Ngapoi, once a senior official of the former local government of Tibet. »
  5. (en) Obituary: Kasur Ngapo Ngawang Jigme, 23 décembre 2009, International Campaign for Tibet : « Kasur Ngapo is most well known for being the leader of the Tibetan delegation that was sent to China in 1951 to negotiate with the Chinese government ».
  6. (en) Ngapoi Ngawang Jigme 1910-2009, Tibet Sun, Dharamsala, Inde, 23 decembre 2009 : « Ngapoi Ngawang Jigme, the Tibetan general who signed the historic 17-point agreement in 1951 that affirmed Chinese sovereignty over Tibet, has died at age 99 ».
  7. a, b, c, d et e Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, pp. 324 et suivantes (ISBN 978-2213595023).
  8. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002.
  9. (en) Wang Ruowang, A Chinese View on Self-determination for Tibetans (extrait de The Status of Tibet: Recalling a Visit to Lhasa in Tibet Through Dissident Chinese Eyes, 1998, Ed. Cao Changching and James D. Seymour, reproduit par Campagne internationale pour le Tibet : « According to the political analyst of the International Campaign for Tibet, Jigme Ngapo, the son of the former vice chairman of the Chinese National People’s Congress ».
  10. Jacques de Goldfiem, Personnalités chinoises d'aujourd'hui, Éditions L'Harmattan, 1989, en part. pp. 189-190 (ISBN 2-7384-0509-8).
  11. (en) Senior Chinese legislator, political advisor passes away, op. cit. : « Ngapoi, once a senior official of the former local government of Tibet. »
  12. (en) Ngapoi Ngawang Jigme, A stagnant society on the edge of collapse, Illustrated White Paper: Fifty Years of Democratic reform in Tibet, Beijing : « once a Galoin (cabinet minister) of the former local government of Tibet ».
  13. (en) Ngapo Ngawang Jigme, 1910-2009, tibetinfonet.net
  14. (en) Bhuchung D. Sonam, Ngabo — Yes Tibetan, No Patriot, Phayul.com, December 26, 2009.
  15. (en) Jasper Becker, Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, in South China Morning Post, 2 avril 1998, reproduit sur le site World Tibet Network News : « Jigme described how when he arrived at the front he found chaos. There were six regiments of troops, each with 300 soldiers, more than 10,000 militia and no food supplies. "Local people lived in unbearable bitterness and many had run out of food," Jigme recalled and said that is why he decided to commanded the militia troops to disband. »
  16. (en) Bhuchung D. Sonam, Ngabo — Yes Tibetan, No Patriot, Phayul.com, December 26, 2009. On peut lire une apologie des actions de Ngabo par un de ses arrière-petits-fils dans les commentaires des lecteurs consécutifs à la mise en ligne de l'article.
  17. (en) Jasper Becker, Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, in South China Morning Post, 2 avril 1998, reproduit sur le site World Tibet Network News : « Jigme's main defence is that in 1950 resistance to the Chinese Communists was futile. "Before I was sent to Kamdo (Eastern Tibet), I told that I would only go there for peaceful negotiations since fighting the Communist Party is in vain. It is impossible to fight. The Nationalists had an eight million strong army with the full backing of America. It was still defeated," Jigme said. »
  18. (en) Jasper Becker, Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, in South China Morning Post, 2 avril 1998, reproduit sur le site World Tibet Network News : « he insists that he even had the backing of Lhasa to open negotiations ».
  19. (fr) Robert Ford, Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham, Olizane, 1999, p. 147 (ISBN 2-88086-241-8).
  20. Puncog Zhaxi, La libération pacifique du Tibet comme je l'ai vécue, in Jianguo Li (ed.), Cent ans de témoignages sur le Tibet : reportages de témoins de l'histoire du Tibet, 2005, 196 p., pp. 72–82, en part. p. 72.
  21. (en) Gary Wilson, It was no Shangri-La: Hollywood Hides Tibet's True History, op. cit. : « The People's Liberation Army advanced into the Chamdo area (...). In Chamdo, the PLA was confronted by the Tibetan Army, sent there by the Dalai Lama. (...). It was not much of a battle. Many of the Tibetan Army soldiers – serfs forced into service by the nobility – went over to the side of the PLA ».
  22. (en) Ken Herold, Tibet and the United States of America : An Annotated Chronology of Relations Since 1900, Internet Edition, 2008 : « Indian agent in Lhasa, S. Sinha, says Dalai Lama still in Lhasa and that Chamdo was taken with help from deserting Tibetan troops ».
  23. Patrick French, Tibet, Tibet, une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, p. 197.
  24. Kim Yeshi, Tibet. Histoire d'une tragédie, Édition La Martinière, février 2009, p. 69 (ISBN 978-2-7324-3700-2).
  25. Source : Bibliomonde.
  26. (en) Gary Wilson, It was no Shangri-La: Hollywood Hides Tibet's True History, op. cit. : « Within a year, Ngapo Ngawang Jigmé was the deputy commander-in-chief for the PLA forces in Tibet. He became a leader not only of Tibet but also the Chinese Communist Party ».
  27. (en) Ngapoi recalls the founding of the TAR, www.chinaview.cn, 2005-08-30 : « In late April 1951, I headed the delegation of the local government of Tibet, known as the Gaxag, to Beijing for negotiations with the Central Government on the peaceful liberation of Tibet. »
  28. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet - The Demise of the Lamaist State: 1912-1951, University of California Press, 1989, p. 813.
  29. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3) : « I learned that the Chinese had not advanced any farther and were now calling on the Tibetan government to come to Peiping and negotiate a settlement. The Dalai Lama and the government concluded that it would be good policy to accept te invitation, and a delegation with plenary powers was dispatched ».
  30. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet - The Calm before the Storm: 1951-1959, University of California Press, 2007, p. 87, pp. 96, note 32.
  31. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet - The Demise of the Lamaist State: 1912-1951, University of California Press, 1989, pp. 758-759.
  32. Melvyn C. Goldstein,, A History of Modern Tibet - The Calm before the Storm: 1951-1959, op. cit., p. 87, pp. 95-98.
  33. Tenzin Gyatso, Au loin la liberté, Fayard 1990, Livre de poche 1993, pp. 203-204 (ISBN 225306498X).
  34. (en) Vijay Kranti, Loosing distinction between a ‘traitor’ and patriots, sur le site phayul.com, 30 décembre 2009 et Ngabo : 'Traitor' or a 'Patriot' - Part-2, 28 janvier 2010.
  35. Anne-Marie Blondeau, Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13426-3), p. 101 : « accord signé le 23 mai 1951 sur l'attestation trois fois répétée de Ngapo qu'il avait plein pouvoir pour le faire, ce qui n'était pas le cas (comme il devait le reconnaître lui-même en 1989). »
  36. Puncog Zhaxi, La libération pacifique du Tibet comme je l'ai vécue, dans Jianguo Li, Cent ans de témoignages sur le Tibet : reportages de témoins de l'histoire du Tibet, 2005, 196 p., pp. 72-82, en part. p. 72.
  37. Tsering Shakya, The genesis of the Sino-Tibetan agreement of 1951, In: Alex McKay: The History of Tibet – The Modern Period: 1895–1959. The Encounter with Modernity. Routledge 2003, (ISBN 0415308445), p. 601
  38. (en) Woeser, Ngapo Ngawang Jigme: The Death of an Historical Figure".
  39. (en) Transcript of Video-Conference with His Holiness the Dalai Lama and Chinese Activists, site du dalaï-lama, 20 janvier 2011 : « After the signing of the Agreement, when I met Ngabo in Lhasa, he told me that they were compelled to sign that Agreement because, had they refused to sign, it would have resulted in an ‘armed liberation’ of Tibet. Thus, he felt that a ‘peaceful liberation’ was better than an ‘armed liberation’. He, however, also said that when they signed the Agreement, even though they were carrying the Chamdo governor’s official seal, they did not use it. They instead had to use a forged seal provided by the Chinese government. »
  40. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2: A Calm before the Storm, 1951-1959, op. cit., pp. xiii-xiv : « subjects [interviewed] included important Tibetans such as the Dalai Lama, Ngabo, Lhalu, and Takla (Phuntso Tashi) ».
  41. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet"", vol. 2: A Calm before the Storm, 1951-1959, op. cit., pp. 106-107 : « The Chinese did make new seals for the Tibetans, but these were just personal seals with each delegate's name carved on them. Other than this, there were no forged government seals. Part of the confusion derives from the fact that Ngabo had in his possession the seal of the governor of Eastern Tibet but chose not to use it. That seal, however, was not the official seal of the Tibetan government, so not using it did not lessen the validity of the agreement. »
  42. Note : Tsarong Dzasa sera capturé par les Chinois en mars 1959, il est mort peu de temps après dans une prison de Lhassa
  43. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet - The Calm before the Storm: 1951-1959, University of California Press, 2007, p. 87, p. 190-191 : « Nevertheless, although the Kashag ministers believed that Tibet could no longer remain unchanged, the dominant attitude was that they should try to slow the process of change, for example, by implementing changes slowly over a long period. (...) Most ministers felt like Lhalu; however, some, such as Ngabö and Shasur, were in favor of working more closely with the Chinese and quickly undertaking reforms.(...) there were a few others who had very modern and progressive ideas. In particular, a small number of elite Tibetans genuinely favored working closely with the Chinese to implement the agreement and modernize Tibet. They were intellectually committed to change regardless of whether the Chinese were there and saw the coming of the Chinese as a way to accomplish this. Well-known officials and figures in this camp included Shölkang Jedrung, Ngabö, Tsögo, Kumbela, Samling, Sursur Dzasa, Tshatru Rimpoche, Gyentsen Phüntso, Horkhang, Thangbe, Jija (Tashi Dorje), and Canglocen. They were, in a sense, a continuation of a movement for reform and change that began in the period after the failed Simla Convention in 1914, when a group of young aristocratic officers led by Tsarong realized that some day Tibet would have to face a serious Chinese threat so sought to create a modern and effective army. They had been thwarted by clerics and conservative aristocrats who (in the middle 1920s) persuaded the 13th Dalai Lama that they were a threat to his rule and to religion, since they were too enamored with British secular ideas. The 13th Dalai Lama dismissed or demoted them all. ».
  44. (en) Robert Barnett, Resistance and reform in Tibet, Indiana University Press, 1994, p. 255 (ISBN 0253311314) : « He is in any case ambiguous about the value of the reforms and notes that in 1956 ‘the central authorities decided that democratic reforms would not be introduced for at least six years’ (China Tibetan Studies, n 2, 1998, cited in 100 Questions on Tibet, op. cit., p. 116). Ngapo also gives details of Premier Zhou Enlai’s personal promise to him and to the Dalai Lama in 1956 that there would be no reforms before 1962 at the earliest. He later criticises the extent of the reforms and notes that Mao told him once ‘that it was wrong to form co-operatives then in Tibet’ ».
  45. Heinrich Harrer, Retour au Tibet, Édition Arthaud, 1985, pp. 27-28-254.
  46. (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, version en ligne ; « The dire food problems of the Chinese led Ngabö to push successfully for one interesting innovation in Lhasa - the creation of a subcommittee of the Kashag whose mission was to deal effectively with matters concerning the arrangements and accomodations of the Chinese, including food for the PLA. »
  47. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, The Calm Before the Storm: 1951-1955, Asian Studies Series, Édition illustrée, University of California Press, 2007, 639 p. : « Point 2 stated, "The local government shall actively assist the people's Liberation Army to enter Tibet." Point 16 more explicitly stated, "The local government of Tibet will assist the People's Liberation Army in the purchase and transport of food, fodder, and other daily necessities." »
  48. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, The Calm before the Storm: 1951-1955, op. cit., chap. 22, p. 547 : « On the Tibetan government's side, a reform organization headed by Ngabo was begun. He was not only the Kashag minister most trusted by the Chinese but also the one the most trusted by the Dalai Lama, who frequently discussed political issues with him privately and who himself was in favour of reforms and modernization for Tibet. In 1953-1954, therefore, the Tibetan government's Reform Assembly crafted new laws reforming interest rates, old loans, and the administration of counties ».
  49. (en) Who's Who in China's Leadership China Internet Information Center.
  50. (en) Ministry of National Defense - The People's Republic of China.
  51. (en) White Paper 1998: New Progress in Human Rights in the Tibet Autonomous Region, February 1998, sur le site Permanent Mission of the People's Republic of China to the UN.
  52. (en) Ngapoi Ngawang Jigme passes away at 100, op. cit. : « 1959-1964: Vice-chairman of CPPCC National Committee, vice-chairman of Preparatory Committee of Tibet Autonomous Region, and member of National Defense Council ».
  53. Gilles Van Grasdorff, Panchen Lama, otage de Pékin, Ramsay, 1999, p. 260 (ISBN 2-84114-283-3).
  54. (en) Ngapoi Ngawang Jigme passes away at 100, op. cit. : « 1964-1965: [...] acting chairman of (the) Preparatory Committee of (the) Tibet Autonomous Region ».
  55. Note : Xie Fuzhi était le ministre de la sécurité publique de la République populaire de Chine entre 1959 et 1972.
  56. 1965: Célébration de la fondation de la Région autonome du Tibet, sur le site French.CHINA.ORG.CN.
  57. (en) India: Tibet Autonomous Region part of China, The Tribune, 25-06-2003.
  58. Tsering Woeser, Mémoire interdite. Témoignages sur la Révolution culturelle au Tibet, page 206, traduit par Li Zhang & Bernard Bourrit, éd. Gallimard.
  59. (en) Ngapoi Ngawang Jigme passes away at 100, op. cit. : « 1979-1981: [...] chairman of (the) NPC Ethnic Affairs Committee [...], 1981-1983: [...] chairman of (the) NPC Ethnic Affairs Committee [...], 1983-1993: [...] chairman of (the) NPC Ethnic Affairs Committee ».
  60. Visite de Hu Yaobang au tibet en 1980
  61. (en) Colin Mackerras, Amanda Yorke, The Cambridge Handbook of Contemporary China 1991, Cambridge University Press, 1991, p. 100 (ISBN 0-521-38755-8)
  62. (en) Himalayan Waves Trekking, Flora and fauna : « The Tibetan Wildlife Protection Association was established in 1991, with Ngapoi Ngawang Jigme as its honorary president ».
  63. Septièmes rapports périodiques que les États devaient présenter en 1995 : Chine. 30/O9/96, Additif République populaire de Chine. Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. CERD/C/275/Add.2 30 sept. 1996.
  64. (en) Body of senior Chinese legislator, political advisor cremated in Beijing, China View, December 28, 2009 : « He was also president of the China Association for Preservation and Development of Tibetan Culture ».
  65. a et b Bruno Philip, Ngapo Ngawang Jigme, homme politique tibétain, Le Monde, 1er janvier 2010.
  66. Ouvrage collectif Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, page 357 et 358 (avec comme source initiale : Tséring Shakya, The Dragon and the Land of Snows. A History of Moderne Tibet since 1947, Londres, Pimloco 1999) (ISBN 2226134263).
  67. (en) Lodi Gyari, 'Seeking unity through equality', Himal, January 26, 2007, reproduit sur le site phayul.com : « The Tibetans have the legitimate right to seek special status, as can be seen in the following quote by Ngapo Ngawang Jigme. He is the most senior Tibetan in China’s hierarchy who, by virtue of his position, has endorsed many of China’s views on Tibet. In 1988 he said: "It is because of the special situation in Tibet that in 1951 the 17-Point Agreement on the Peaceful Liberation of Tibet, between the central people’s government and the local Tibetan government, came about. Such an agreement has never existed between the central government and any other minority region. We have to consider the special situation in Tibetan history while drafting policies for Tibet in order to realise its long-term stability. We must give Tibet more autonomous power than other minority regions. In my view, at present, the Tibet Autonomous Region has relatively less power of autonomy compared with other autonomous regions, let alone compared with provinces. Therefore Tibet must have some special treatment and have more autonomy like those special economic zones. We must employ special policies to resolve the special characteristics which have pertained throughout history." »
  68. (en) When did Tibet come within the sovereignty of China?, by Apei Awang Jinmei (Ngapo Ngawang Jigme), History of the Tibet Communist Party, Volume 3, 1988 (General Series No. 21), published in translation in Background Papers on Tibet, Tibet Information Network, London; 1992 : « It is because of the special situation in Tibet that in 1951 the Seventeen Point Agreement on the Peaceful Liberation of Tibet, between the central people's government and the local Tibetan government, came about. Such an agreement has never existed between the central government and any other minority regions. We have to consider the special situation in Tibetan history while drafting policies for Tibet in order to realise its longterm stability. We must give Tibet more autonomous power than other minority regions. In my view, at present, Tibet Autonomous Region has relatively less power of autonomy compared with other autonomous regions, let alone compared with provinces. Therefore Tibet must have some special treatment and have more autonomy like those special economic zones. We must employ special policies to resolve the special characteristics which have pertained throughout history. »
  69. (en) Jasper Becker, Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, in South China Morning Post, 2 avril 1998, reproduit sur le site World Tibet Network News ; « Both he and his son agree that the events portrayed in the film are completely fictitious and bear no resemblance to the book by Heinrich Harrer (...) Jigme said: (...) Only one of the details is close to the truth - that Harrer taught the Dalai Lama English (...) His son is far blunter. (...) Harrer never saw the Chinese troops, he left Tibet long before the PLA entered ».
  70. (en) Hong Xiayong, China Did Well by Tibet', The Straits Times (Singapour), 23 avril 2008, reproduit sur le site AsiaoneNews : « As the now 98-year-old Ngapoi Ngawang Jigme has said: 'So-called 'Tibet independence' had never existed before the 20th century. It was fabricated by people with ulterior motives' ».
  71. (en) Illustrated White Paper – Fifty Years of democratic Reform in Tibet, site CHINAdaily, 2 mars 2009 : « Plenty of evidence has demonstrated that by the middle of the 20th century the feudal serfdom of theocracy was beset with numerous contradictions and plagued by crises. Serfs petitioned their masters for relief from their burdens, fled their lands, resisted paying rent and corvée labor, and even waged armed struggle. Ngapoi Ngawang Jigme, once a Galoin (cabinet minister) of the former local government of Tibet, pointed out that "All believe that if Tibet goes on like this the serfs will all die in (the) near future and the aristocrats will not be able to live either. The whole of Tibet will be destroyed" », citation tirée de Ngabo Ngawang Jigme, A Great Turn in the development of Tibetan History, in China Tibetology Quarterly, Beijing, issue 1 of 1991.
  72. (en) Ngapoi Ngawang Jigme's daughter: he had no regret, China Tibet Online, December 25, 2009 : « I was only four or five years old at that time and I didn't remember. I just knew that I came to Beijing with my parents - He's fair and square - He never put on airs to others, he's always nice and easy going - They had had contact as early as in 1951 when Deng Xiaoping (...) was head of the PLA Southwest Military Region. »
  73. (en) Ngapoi Ngawang Jigme's daughter: he had no regret, op. cit. : « Reporter: We know that it was quite a difficult procedure for signing the "17 Point Agreement". At the beginning, some separatists in Tibet wanted to split Tibet from China, and Ngapoi was the first and the only one who made a different voice. Why your father had made such decision? - Ngapoi Tsewang: Because he knows Tibetan history very well. Tibet has long been a part of China since the 13th Century. He respects this fact, that's why he holds his stand ».
  74. Colin Mackerras, Amanda Yorke, op. cit., p. 100 .
  75. (en) Funeral for Ngapoi Ngawang Jigme held in Beijing, China Tibet Online, December 29, 2009 : « Ngapoi Ngawang Jigme's funeral was held at Beijing's Babaoshan Funeral Parlor on the morning of Dec 28 ».
  76. (en) Senior Chinese legislator, political advisor passes away, op. cit. : « a great patriot, renowned social activist, good son of Tibetan people, outstanding leader of China's ethnic work and close friend of the CPC ».
  77. Décès du grand patriote tibétain Ngapoi Ngawang Jigme, Le Quotidien du Peuple en ligne, 24 décembre 2009.
  78. (en) Kalsang Rinchen, United by Ngabo's death, Dharamsala and Beijing mourns, 5 décembre 2009, sur le site Phayul.com : « The exile Tibetan government’s cabinet headed by Prof. Samdhong Rinpoche called him “honest and patriotic” saying that he made great efforts along with [the] Panchen Lama, to preserve and promote [the] Tibetan language. “In short, he was someone who upheld the spirit of the Tibetan people” ».
  79. (en) Kalsang Rinchen, op. cit. : « [the] Chinese state run news agency Xinhua hailed him for ushering in “major milestones in Tibet, such as the democratic reforms and the founding of the Autonomous Regional Government,” while the exile Tibetan government remembered him for calling on the Central Government in 1991 “to implement articles of the 17-point Agreement in general and specifically those articles which state that Tibet's political status will not be changed” ».
  80. (en) Source : Films and videos in Tibet, maintained by A. Tom Grunfeld.

Bibliographie

  • (en) Shakya Tsering, The Dragon in the Land of Snows. A History of Modern Tibet Since 1947, Londres, Columbia University Press, 1999 (ISBN 978-0-7126-6533-9) 
  • (en) Melvyn Goldstein : A History of Modern Tibet, Volume 2: The Calm Before the Storm: 1951-1955, University of California Press 2007 (ISBN 978-0520249417)
  • (en) Anna Louise Strong, Tibetan Interviews, New World Press, Peking, 1959 (comporte le récit de la bataille de Chamdo par Ngapoi Ngawang Jigmé et les conversations de celui-ci avec l'auteur)
  • Puncog Zhaxi, La libération pacifique du Tibet comme je l'ai vécue, in Jianguo Li (sous la direction de), Cent ans de témoignages sur le Tibet : reportages de témoins de l'histoire du Tibet, 2005, 196 p.
  • Li Jianxiong, Ngapoi Ngawang Jigme, China Tibetology Publishing House, April 2004

Liens externes


Précédé de :
Lhalu Tsewang Dorje
Gouverneur du Kham
septembre 1950 - ?
Suivi de :
Précédé de :
10e Panchen Lama
Président de la Région autonome du Tibet
1964 – 1968
Suivi de :
Zeng Yongya
Précédé de :
Président du Comité permanent du Congrès du peuple
1979 – 1981
Suivi de :
Yang Dongsheng
Précédé de :
Tian Bao
Président de la Région autonome du Tibet
1981 – 1983
Suivi de :
Duojiecaidan (多杰才旦)
Précédé de :
Yang Dongsheng
Président du Comité permanent du Congrès du peuple
1983 – 1993
Suivi de :
Raidi

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