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Îles Andaman
îles Andaman
Îles AndamanGéographie Pays Inde Coordonnées Superficie 4 120 km2 Point culminant Saddle Peak (732 m sur Andaman du Nord) Administration Statut Rattachées au territoire des Andaman et Nicobar Démographie Population 314 239 hab. Densité 76,27 hab./km2 Plus grande ville Port Blair Autres informations
Les Îles Andaman forment un archipel situé dans le Golfe du Bengale et administrativement rattaché au territoire indien des Îles Andaman et Nicobar. La ville de Port Blair est la plus grande ville des Îles Andaman et la capitale administrative du territoire. Les îles comptent 314 239 habitants. Le nom Andaman provient de Handuman la forme malaise du nom du dieu hindou Hanuman.Sommaire
Situation géographique
L'archipel des Andaman est composé de 204 îles (dont 38 sont habitées), il se situe dans le golfe du Bengale, à environ 200 km au sud de la Birmanie. Les îles ont appartenu à la chaîne montagneuse reliant la Birmanie et l'Indonésie, qui s'est enfoncée dans les mers et qui a laissé un volcan sous-marin endormi et un autre en activité : l'île Barren à 110 km de Port Blair, le seul volcan actif de l'Inde. Le point culminant de ces îles est Saddle Peak avec 732 m. L'archipel connaît un climat tropical. L'archipel est couvert de forêts denses, offrant l'hospitalité à une variété impressionnante de flore et faune exotiques (poisson-papillon d'Andaman).
La Grande Andaman est le principal archipel, et comprend : Andaman du Nord, Andaman du centre, Andaman du Sud, Baratang et l'île Rutland.
Histoire
Premier visiteur occidental, Marco Polo les avait identifiées en des propos peu flatteurs : « pays des chasseurs de têtes ». Ces propos seront confirmés plus tard par Nicolò de' Conti. Elles furent ensuite explorées en 1607 par Peyraud, voyageur français. Les Britanniques, à la recherche d'un lieu de déportation pour leurs prisonniers politiques et de droit commun, y débarquent en 1791 et y construisent dès le XIXe siècle, le plus grand bagne politique du monde, qu'ils ont voulu « modèle » et qui s'est avéré d'une cruauté sans pareille. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'archipel a été occupé par les troupes japonaises. Elles ont alors été placées sous l'autorité nominale du Gouvernement provisoire de l'Inde libre. À la fin de la guerre, les îles se sont retrouvées à nouveau sous contrôle britannique, puis en 1947 partie intégrante du nouvel État indien.
L'armée indienne investit de nombreuses îles pour y créer des bases navales. En effet, sur un plan stratégique, l'archipel est idéalement situé car il donne à l'Inde un espace maritime immense, en plus du contrôle presque total du golfe du Bengale et de la mer Andaman.
Population
Le gouvernement indien a incité les habitants du continent à venir s'installer sur l'archipel en leur offrant des terres. Il en est résulté un très fort accroissement de la population des îles mais également le fait que les peuples indigènes sont devenus minoritaires sur l'archipel. Selon l'ONG Survival International qui défend les droits des peuples indigènes du monde entier, la colonisation s'est avérée fatale pour ces tribus : elle a propagé des maladies (en 1999, une épidémie de rougeole et de pneumonie a touché la moitié de la population Jarawa, 10% en sont morts), entraîné une perte d'identité et un état de dépendance, rendu les autochtones vulnérables à l'alcoolisme, au désespoir et au suicide. De même qu'une faune et une flore diversifiées et endémiques existent sur ces îles, cinq ethnies de chasseurs-cueilleurs y vivent, appelées aussi "Négritos". Des linguistes tentent de regrouper les langues de ces populations en une famille dite des langues des Andaman.
Le nom générique de "Négritos" vient de leur apparence physique. Leur physionomie est nettement distincte de celles des peuples asiatiques qui les entourent ; plus petits, avec une peau très foncée, les Jarawa par exemple ont des cheveux noirs crépus. Ils se seraient séparés des autres populations il y a environ 60 000 ans (d'après les études sur leurs divergences génétiques). Comme l'indique George Weber (président de l’association Andaman), leur installation sur les îles Andaman ne date d'ailleurs pas forcément de la même époque : la séparation génétique peut avoir été antérieure, concomitante ou postérieure.
Certains anthropologues les considèrent comme les premiers humains ayant quitté l'Afrique et, d'après les tests ADN, leurs plus proches parents seraient les Bochimans du désert du Kalahari (Afrique australe).
Les 5 ethnies recensées, d'apparences et de mode de vie très similaires, sont regroupées en deux groupes :
- Les Grands Andamanais : à l’arrivée des Britanniques il y a 150 ans, les Grands Andamanais représentaient une population de 5 000 personnes. Ils ne sont aujourd’hui plus que 41. Ainsi, on les considère comme le plus petit peuple au monde en termes de population. En 1970, les autorités indiennes ont décidé de transférer la vingtaine d’individus restants sur l’îlot de Strait Island où ils dépendent depuis entièrement des subsides du gouvernement indien. Leur population a cependant recommencé à croître.
- Un groupe Onge-Jarawa, regroupant :
- Les Sentinelles : la population sentinelle compte entre 50 et 200 individus. Ils n’ont établi aucun contact amical avec le monde extérieur, et sont d'ailleurs considérés comme le peuple le plus isolé du monde. Ils vivent sur leur propre île (île de North Sentinel) d’une superficie de 47 km² et s’attaquent à quiconque s’en approche. De ce fait, les informations les concernant sont très fragmentaires.
- Les Jarawa : Ils sont eux aussi restés volontairement isolés des colons qui se sont installés sur leurs îles au cours des 150 dernières années, faisant preuve d’une hostilité constante envers les envahisseurs qui empiétaient sur leurs terres et chassaient leur gibier. Leur nombre est passé de 8 000 avant la colonisation britannique à moins de 300 aujourd'hui. Suite à une pétition lancée par Survival International, l'État indien a dû abandonner son projet de transférer cette population. En 2006, le sort des derniers 270 Jarawa est en danger, une route en cours d'élargissement risque de détruire complètement l'environnement de cette tribu. Les braconniers ainsi que les colons souhaitant développer le tourisme dans cette région sont responsables de la construction de cette route, une campagne internationale orchestrée par Icra International[1] est en cours afin d'influencer le gouvernement indien pour assurer la protection des Jarawa.
- Les Onge : il ne reste aujourd’hui que 99 Onge; la réserve qu’ils occupent sur la Petite Andaman, couvre moins du tiers du territoire qu’ils occupaient originellement. Leur population a, elle aussi, tragiquement diminué de plus de 85 % au cours de ce dernier siècle, du fait de mauvais traitements de la part des colons, de l'introduction de maladies ou de l'alcool. À l’instar des Andamanais, les Onges, autrefois indépendants et auto-suffisants, ont été contraints d’accepter une situation de dépendance vis-à-vis de l’administration.
- Les Jangil : cette population qui vivait sur sa propre île a aujourd'hui totalement disparu.
Ces regroupements, basés sur la linguistique et la génétique, sont susceptibles de réévaluation en fonction des recherches en cours.
Tsunami du 26 décembre 2004
Le tsunami du 26 décembre 2004 a provoqué la mort d'environ 7 000 personnes dans les Îles Andaman et Nicobar. Certaines îles ont été coupées en deux, d'autres en grande partie ensevelies. Les premiers jours après la catastrophe, les autorités indiennes ont craint que les tribus isolées aient péri. Apparemment, ces personnes auraient ressenti qu'un danger se préparait en écoutant le cri des animaux. D'autres comme les Jarawas ont vu l'océan se retirer et se sont enfuis sur les hauteurs. Les autorités purent être soulagées lorsqu'un hélicoptère survolant le territoire des Sentinelles a été pris pour cible avec des flèches tirées par ces individus regroupés sur la plage[2].
Tourisme
Depuis les années 1980, l'archipel connaît un continuel développement touristique. Mais, celui-ci a connu un ralentissement quand, suite à un référendum, la population locale soutenue par l'armée a refusé l'ouverture d'un aéroport international.
Notes et références
- ↑ Sauvons les Jarawa des Iles Andaman: Article tiré du site d'ICRA International
- ↑ Pierre Prakash, Les tribus des Andaman et Nicobar sauvées des eaux, Libération, 12 janvier 2005
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) un livre en ligne sur les Négritos des Andamans
- (en) Site officiel des Îles Andaman
- (fr) Photos des Îles Andaman
- (fr) Un autre regard sur les Îles andaman
- (fr) Présentation de la tribu Jarawa par Survival International
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