- Lobsang Samten (homme politique)
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Lobsang Samten (tibétain : བློ་བཟང་བསམ་གཏན ; Wylie : blo bzang bsam gtan ; Taktser (Tibet), 1933 - New Dehli (Inde), 28 septembre 1985) était un homme politique tibétain et un des trois frères aînés du 14e dalaï-lama.
Biographie
Lobsang Samten fut le 3e fils de Sonam Tsomo (Diki Tsering) et Choekyong Tsering qui eurent 16 enfants, dont 7 dépassèrent la petite enfance. Il naquit après Tsering Dolma née en 1919, Thupten Jigme Norbu, né en 1922, Gyalo Dhondup, né en 1928 et avant Tenzin Gyatso né en 1935, Jetsun Pema et Tendzin Choegyal, nés à Lhassa en 1940 et en 1946[1].
Le 21 juillet 1939, il faisait parti du groupe de 50 personnes qui partit de Koumboum pour Lhassa, pour un voyage qui dura 3 mois, et comprenait outre le jeune dalaï-lama, Gyalo Dhondup, leurs parents, Tagtsèr Garpa Logèr (un oncle moine), escortés par Kéoutsang Rinpoché et sa délégation de recherche, et des marchands musulmans. Le groupe était accompagné par les gardes du corps envoyés par Ma Bufang contre paiement[2].
Lobsang Samten et le dalaï-lama voyagent dans une même litière (treljam en tibétain), portée par 2 mules. Quand le terrain était dangereux, ils étaient portés par des moines[2].
Lobsang Samten a vécu initialement au Potala, dans une chambre à proximité des appartements de son frère, avec qui il suit les mêmes enseignements[3].
Alors que le dalaï-lama a 12 ans, il est isolé de sa famille et de Lobsang Samten, qui lui rend visite au Potala. Le dalaï-lama presse Lobsang Samten de questions au sujet de l'école qu'il fréquente, et de ses longues randonnées à cheval avec son père, passionné de chevaux. Lors d’une d’entre elles, Lobsang Samten fit une chute qui le laisse inconscient, nécessitant une longue convalescence[4].
Lobsang Samten va rendre visite au dalaï-lama deux fois par mois au Potala. Ils utilisent le projecteur du 13e dalaï-lama pour visualiser des films qui les fascinent. L’appareil tombe en panne, et le dalaï-lama le répare. Il envoye Lobsang Samten chercher Heinrich Harrer, qui le lui présente. Le dalaï-lama lui pose alors une multitude de questions, donnant le ton à leurs autres rencontres et discussions sur la politique internationale, la géographie et la science[5].
Suite à l'intervention militaire chinoise au Tibet, le dalaï-lama et Lobsang Samten, gravement malade, partirent le 20 décembre 1951 de Lhassa pour Yatung, où il arrivèrent le 4 janvier 1951[6]. Sur place, le protocole se relâche et le dalaï-lama était libre de se comporter comme un jeune de son âge, et, avec Lobsang Samten qui recouvra sa santé au printemps, il parcourait les collines de la vallée de Chumbi[7].
Le dalaï-lama donna à Lobsang Samten la fonction de Chikyap Khènpo (grand chambellan), chargé des relations officielles entre le dalaï-lama et la branche monastique du gouvernement d’une part, et les commandants chinois à Lhassa d’autre part[8].
Le 11 juillet 1954, il fait partie du voyage quand le dalaï-lama quitte le Norbulingka pour Pékin accompagné de Ling Rinpoché, Trijang Rinpoché, d'autres lamas importants, et des membres de sa famille, Tsering Dolma, son mari Phuntsok Tashi Takla, Tendzin Choegyal, et sa mère. Il fit une partie du voyage dans la Dodge de 1931 avec le dalaï-lama[9].
Au titre de Chikyap Khènpo, il a rencontré notamment Alan Winnington (de), reporter britannique d’un journal communiste, qui peu après le retour du dalaï-lama de Pékin en juin 1955 avait été invité au Tibet par les Chinois[10].
Lobsang Samten, en mauvaise santé, et épuisé nerveusement par le rôle d’intermédiaire auprès des Chinois à Lhassa renonça à sa fonction et resta en Inde, tandis que le dalaï-lama retournait au Tibet en 1957[11].
Thoubtèn Eudèn P’ala remplaça Lobsang Samten dans cette fonction[12].
Lobsang Samten fut directeur de l'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine de 1980 jusqu'à sa mort en septembre 1985, à l'âge de 53 ans. Il avait fait partie de la 1er mission d'enquête au Tibet envoyée par le dalaï-lama en 1979. Il déclara à son retour : « Nous avons vu des choses incroyables et révoltantes. Je suis désespéré. Notre civilisation est anéantie. Si au moins les communistes avaient aidé les gens après cette destruction ! Mais, au contraire, ils ont détruit ce qui existait sans rien nous donner à la place »[13].
Sa femme, Namgyal Lhamo Taklha et leurs 2 enfants Tenzin et Chuki, lui survivent.
Bibliographie
- Heinrich Harrer, Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1954, (ISBN 0874778883)
- Dalaï-lama, Au loin la liberté, Fayard, 1990, (ISBN 2213025614)
- Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261)
- Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, Presses du Châtelet, 1998, (ISBN 2911217330)
- (en) Namgyal Lhamo Taklha, Born in Lhasa, 2001, Snow Lion Publications, (ISBN 1-55939-102-2)
Notes et références
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 41
- Extrait Michael Harris Goodman, op. cit., p. 55-56
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 84-90
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 95-98
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 102-104
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 149
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 150
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 180
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 184-185
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 197
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 220
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 236
- Michael Harris Goodman, op. cit., p. 300
Catégories :- Personnalité politique tibétaine
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