Neil Armstrong

Neil Armstrong
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Neil Armstrong
 Portrait d'Armstrong le 1er juillet 1969
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Portrait d'Armstrong le 1er juillet 1969

Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Naissance 5 août 1930 (1930-08-05) (81 ans)
Wapakoneta, Ohio
Temps total passé dans l’espace 8 j 14 h 12 min
Sélection Groupe d'astronautes 2
Mission Gemini 8
Apollo 11
Insigne Ge08Patch orig.png Apollo 11 insignia.png
Timbre commémoratif américain du premier homme sur la Lune, par Paul Calle.

Neil Alden Armstrong, né le 5 août 1930 à Wapakoneta dans l'Ohio, est un astronaute, pilote d'essai, aviateur de l'United States Navy et professeur américain. Il est le premier homme à avoir posé le pied sur la Lune le 21 juillet 1969.

Son premier vol spatial à bord de Gemini 8 eut lieu en 1966, en qualité de pilote-commandant. Pendant cette mission, il effectua le premier amarrage manuel de deux engins spatiaux avec le pilote « Dave » Scott. Le second vol spatial d'Armstrong fut en tant que commandant de la célèbre mission Apollo 11 le 20 juillet 1969. Lors de cette mission, lui et Buzz Aldrin sont descendus à la surface de la Lune dans le module lunaire Apollo et ont consacré deux heures vingt à explorer pendant que Michael Collins est resté en orbite dans le module de commande et de service Apollo. Armstrong reçut la Congressional Space Medal of Honor.

Avant de devenir astronaute, ce diplômé de l'Université Purdue travaillait dans la marine des États-Unis et a participé à la guerre de Corée. Après la guerre, il a servi comme pilote d'essai à la High-Speed Flight Station du National Advisory Committee for Aeronautics (NACA), site désormais connu comme le Dryden Flight Research Center, où il a effectué plus de 900 vols sur plus de 200 appareils différents[1] comme le North American F-100 Super Sabre (A et C), le McDonnell F-101 Voodoo et le Lockheed F-104 Starfighter. Il a également volé sur le Bell X-1B, le Bell X-5, le North American X-15, le Republic F-105 Thunderchief, le Convair F-106 Delta Dart, le Boeing B-47 Stratojet, le Boeing KC-135 Stratotanker et le NASA Paresev.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et études

Neil Armstrong est le fils de Stephen Koenig Armstrong (1898-1990) et Viola Louise Engel (1907-1990)[2]. Il est né le 5 août 1930 dans le Middle West rural à Wapakoneta dans l'Ohio[3],[1]. Il est d'origine écossaise, irlandaise et allemande[réf. nécessaire]. Stephen Armstrong a travaillé pour le gouvernement de l'État de l'Ohio, et la famille déménagea de nombreuses fois à travers l'État les quinze années suivant la naissance de Neil, vivant dans vingt villes différentes. Armstrong, l'aîné, avait des frère et sœur cadets June et Dean. Le dernier déménagement forcé de son père fut à Wapakoneta en 1944. À ce moment-là, Armstrong était actif dans le scoutisme et entra chez les Boy Scouts of America où il a finalement obtenu le rang d'Eagle Scout, distinction la plus élevée possible dans l'organisation. À l'âge adulte, celle-ci lui décernera la Distinguished Eagle Scout Award (en) et Silver Buffalo Award (en). À Wapakoneta, il a étudié à la Blume High School (en).

Neil s'intéresse à l'aviation dès son plus jeune âge, d'abord en pratiquant le modélisme, puis en passant son brevet de pilote pendant l'été 1946. En 1947, Armstrong a commencé à étudier l'aérospatiale à l'Université Purdue, où il a été membre du Phi Delta Theta[4] et Kappa Kappa Psi[5]. Il était seulement la deuxième personne de sa famille à aller à l'université. Il a également été accepté au Massachusetts Institute of Technology (MIT), mais le seul ingénieur qu'il connaissait et qui y avait étudié, le dissuada d'y aller, en disant à Armstrong qu'il n'était pas nécessaire d'aller à Cambridge (Massachusetts) pour recevoir une bonne éducation[6]. Les frais de scolarité pour l'université ont été versés dans le cadre du Plan Holloway qui permettait le règlement de quatre années d'études aux candidats retenus, si les trois années suivantes étaient faites au profit d'un engagement au sein de US Navy, puis l'achèvement des deux dernières années du diplôme. À Purdue, il a reçu des notes moyennes, augmentant puis baissant au cours des huit semestres.

Service dans la marine

Pour consulter un article plus général, voir : Guerre de Corée.
Neil Armstrong en 1956

L'appel de la marine est arrivé le 26 janvier 1949[1], et a exigé sa présence à la Naval Air Station Pensacola pour ses entraînements au vol. Cela a duré presque dix-huit mois, période pendant laquelle il s'est qualifié pour l'appontage à bord des porte-avions USS Cabot et USS Wright. Le 12 août 1950, il a été informé par lettre qu'il était désormais pleinement qualifié comme aviateur naval.

Sa première affectation a été au « Fleet Aircraft Service Squadron 7 » de la Naval Air Station San Diego, base aujourd'hui connue sous le nom de Naval Air Station North Island. Deux mois plus tard, il a été affecté à l'escadron de chasse 51 (VF-51), un escadron de jet. Il fera son premier vol dans ce type d'appareil, un Grumman F9F-2B Panther le 5 janvier 1951. Six mois plus tard, il réalise son premier appontage sur l'USS Essex. La même semaine, il a été promu d'aspirant à enseigne. À la fin du mois, l’Essex, a mis le cap vers la Corée avec le VF-51 à son bord, afin que ses appareils agissent comme avions d'attaque au sol. Par la suite, il a fait plus de 600 vols dans une grande variété d'avions.

Armstrong commença son action dans la guerre de Corée le 29 août 1951 en tant qu'escorte pour un avion de reconnaissance photo sur Sŏngjin (Kimch'aek). Cinq jours plus tard, son avion a été abattu, ce qui restera la seule fois. Les cibles principales de son vol de reconnaissance étaient une zone de stockage de marchandises et un pont sur une étroite vallée au sud du village de Majon-ni, à l'ouest de Wonsan. En bombardant à basse altitude à près de 560 km/h dans son F9F Panther, son avion a été touché par des tirs anti-aériens. L'avion a piqué du nez, et son aile droite fut cisaillée sur environ 2 m par un câble suspendu à environ 150 m à travers la vallée par les Nord-Coréens. Armstrong a été en mesure de piloter l'avion pour revenir en territoire « ami », mais ne put atterrir sans danger à cause de la perte de l'aileron et dut s'éjecter au-dessus d'un plan d'eau près de Pohang et attendre les hélicoptères de secours. Grâce au vent, son siège éjectable tomba sur la terre ferme et Armstrong, indemne, put être repris par une jeep conduite par un de ses amis de chambrée de l'école de pilotage. On ne sait pas ce qu'est devenue l'épave du F9F-2 no 125122.

Au cours de la guerre de Corée, Armstrong a effectué 78 missions pour un total de 121 heures en vol, la plupart en janvier 1952. Il a reçu l'Air Medal pour ses 20 premières missions de combat, une Gold Star pour les 20 suivantes, et la Korean Service Medal (en) et l'Engagement Star (en)[7]. Armstrong a quitté la marine le 23 août 1952[1], et est devenu lieutenant Junior Grade dans l'United States Navy Reserve.

Armstrong est retourné à l'université Purdue, après avoir quitté la marine, et ses meilleurs semestres furent ceux suivant son retour de Corée. Sa dernière moyenne était de 4,8 sur 6,0[8]. Il a obtenu un bachelor of sciences en aérospatiale de l'université Purdue en 1955.

Pilote d'essai

Après avoir obtenu son diplôme de Purdue, Armstrong a décidé d'essayer de devenir pilote d'essai. Il a postulé à la High-Speed Flight Station de la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) — l'ancien nom de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) — de l'Edwards Air Force Base, qui n'eut pas de postes libres pour lui, et a donc transmis son dossier au Lewis Flight Propulsion Laboratory du Glenn Research Center de Cleveland, Ohio. Armstrong a commencé à y travailler à partir de février 1955[1].

Lors de sa première journée à la base d'Edwards, Armstrong a effectué ses premières missions, comme le pilotage d'avions suiveurs. Il a également volé sur des bombardiers reconvertis, et c'est lors d'une de ces missions qu'il a eu son premier incident en vol à Edwards. Armstrong était dans le siège droit d'un Boeing B-29 Superfortress le 22 mars 1956 qui relâcha en l'air un Douglas Skyrocket D-558-2. En tant que pilote de droite, Armstrong était chargé de la libération de la charge utile, tandis que le pilote de gauche, Stan Butchart, pilotait le B-29. En montant à 30 000 pieds (9 km), le moteur numéro quatre s'est arrêté et l'hélice a commencé à tourner dans le vent. Stopper l'hélice fut impossible et celle-ci tourna encore plus vite que les autres moteurs, menaçant d'emporter le moteur en le désolidarisant de l'aile. L'avion avait besoin de maintenir une vitesse de 338 km/h pour le lancement de la Skyrocket, et il ne pouvait pas atterrir avec. Armstrong et Butchart réussirent à lancer la Skyrocket juste avant que le moteur ne se désintègre. Les morceaux de celui-ci endommagèrent deux autres moteurs. Butchart et Armstrong ont été contraints d'arrêter le moteur numéro trois en raison de dommages, et le moteur numéro un en raison du couple créé. Ils ont fait une lente descente de 9 000 m en utilisant uniquement le moteur numéro deux, et se posèrent en toute sécurité.

Le premier vol de Armstrong dans un avion fusée a été le 15 août 1957 avec le Bell X-1B, à une altitude de 18,3 km. Il cassa le train d'atterrissage avant quand il se posa, ce qui était déjà arrivé sur une dizaine de vols précédents en raison de la conception de l'avion[9]. Il a effectué son premier vol sur le North American X-15 le 30 novembre 1960 à une altitude supérieure de 48 840 pieds (14,9 km et une vitesse maximale de Mach 1,75 (1 810 km/h).

Neil Armstrong à côté du North American X-15

En novembre 1960, Armstrong a été choisi dans le cadre du projet X-20 Dyna-Soar, un avion militaire destiné à l'espace. Le 15 mars 1962, il a été nommé comme l'un des six pilotes-ingénieurs quand la conception fut finie[10].

Armstrong a été impliqué dans plusieurs incidents qui ont marqué le folklore de la base d'Edwards ou furent cités par ses collègues. Le premier était un vol sur North American X-15 le 20 avril 1962, lors duquel Armstrong devait tester l'auto-ajustement du système de contrôle. Il volait à une altitude de 63 km, mais a maintenu le nez de l'appareil trop longtemps au cours de la descente, faisant « rebondir » l'avion jusqu'à 43 km. À cette altitude, l'atmosphère est si ténue que les surfaces aérodynamiques n'ont pas d'effet. Il a dépassé la piste d'atterrissage à Mach 3 (3 200 km/h) et plus de 30,5 km d'altitude. Il a terminé à 72 km au sud de la base Edwards, en direction du Rose Bowl Stadium selon la légende. Après suffisamment de descente, il réussit à tourner l'appareil vers la zone d'atterrissage, et à peine réussi à atterrir. Ce fut le plus long vol de X-15 en durée et en distance depuis la piste[11].

Un deuxième incident s'est produit quand Armstrong a volé avec Chuck Yeager, quatre jours après son aventure sur le X-15. Pilotant un Lockheed T-33 Shooting Star, leur travail consistait à tester le Smith Ranch Dry Lake comme site d'atterrissage d'urgence pour le X-15. Dans son autobiographie, Yeager a écrit qu'il savait et avait averti que le lac n'était pas utilisable pour les atterrissages après de récentes pluies, mais Armstrong a insisté pour faire le vol. Faisant un atterrissage « Touch-and-go », les roues furent bloquées et ils ont dû attendre les secours. Armstrong raconte une version différente des événements, où Yeager n'a jamais essayé de lui parler et où ils ont fait un premier atterrissage réussi sur le côté est de la zone. Puis Yeager lui aurait dit d'essayer de nouveau, cette fois un peu plus lentement. Sur le deuxième essai, ils furent coincés et selon Armstrong, Yeager était hilare[12].

Prototype du X-20 Dyna-Soar

Beaucoup de pilotes d'essai à Edwards ont salué la capacité d'ingénierie d'Armstrong. « Milt » Thompson a déclaré qu'il était « le plus technique des premiers pilotes de X-15 » et Bruce Peterson dit d'Armstrong qu'il avait « un esprit qui absorbait des choses comme une éponge ». Ceux qui venaient de l'United States Air Force ont tendance à avoir une opinion différente, en particulier des gens comme « Chuck » Yeager et « Pete » Knight, qui n'avaient pas de diplôme d'ingénieur. Knight dit que les pilotes-ingénieurs volaient d'une manière qui était « plus mécanique » et expliquait la raison pour laquelle certains pilotes-ingénieurs ont eu des problèmes du fait que leurs compétences de pilote n'étaient pas naturelles[13].

Le 21 mai 1962, Armstrong a été impliqué dans « l'affaire Nellis ». Il a été envoyé dans un Lockheed F-104 Starfighter pour inspecter le Delamar Dry Lake (en), là encore pour les atterrissages d'urgence. Il a mal évalué son altitude, et ne s'est pas rendu compte que le train d'atterrissage n'était pas complètement déployé. En touchant le sol, le train d'atterrissage a commencé à se rétracter. Armstrong mis les gaz pour faire annuler l'atterrissage, mais la partie ventrale de l'avion et le cache du train d'atterrissage heurtèrent le sol, ce qui a endommagé la radio et causa une fuite de liquide hydraulique. En l'absence de communication radio, Armstrong s'est rendu à la Nellis Air Force Base, passa près de la tour de contrôle, et agita la queue de l'appareil, code pour signaler une approche sans radio. La perte de fluide hydraulique causa la libération du crochet d'appontage et à l'atterrissage, celui-ci se prit à un câble causant un délai de trente minutes pour dégager la piste et réparer le câble. Pendant ce temps, Armstrong téléphona à Edwards et demanda à quelqu'un de le ramener. Milt Thompson a été envoyé dans un F-104B, le seul avion biplace disponible, mais que Thompson n'avait jamais piloté. Avec beaucoup de difficultés, Thompson arriva à Nellis, mais de forts vents de travers ont causé un atterrissage musclé faisant éclater un pneu. La piste a de nouveau été fermée afin d'être dégagée. Bill Dana a été envoyé lui aussi à Nellis, cette fois-ci dans un Lockheed T-33 Shooting Star, mais il a atterri presque trop large. Le commandement de la base de Nellis a décidé que le mieux serait de trouver un véhicule terrestre pour les trois pilotes de la NASA, pour éviter tout autre problème[14].

Armstrong effectua un total de sept vols sur North American X-15, atteignant une altitude de 63 km (207 500 pieds) et une vitesse de 6 615 km/h (Mach 5,74) à bord du X-15-1. Il quitta son poste avec plus de 2 450 heures de vol sur plus de 200 appareils différents (dont jets, hélicoptères, planeurs). De 1960 à 1962 il participa également au programme de planeur orbital Dyna Soar.

Sélection comme astronaute et premiers entraînements

Article détaillé : Groupe d'astronautes 2.
Armstrong dans une combinaison spatiale pré-Gemini.

Il n'y a pas de moment déterminant dans la décision d'Armstrong de devenir astronaute. Cependant, dans les mois suivant l'annonce de l'ouverture des propositions pour le Groupe d'astronautes 2, il est devenu de plus en plus enthousiasmé par le programme Apollo et la perspective de découvrir un nouvel environnement aéronautique. Mais la candidature d'Armstrong, arriva environ une semaine après la date limite fixée au 1er juin 1962. Dick Day (en), avec qui Armstrong avait collaboré étroitement à la base d'Edwards, travaillait à ce moment-là au Manned Spacecraft Center et voyant l'arrivée tardive de la demande, la glissa dans la pile sans que personne ne le remarquât[15]. À la Brooks City-Base (en), Armstrong a subi fin juin un examen médical que la plupart des demandeurs décrivait comme douloureux et parfois inutile[16].

« Deke » Slayton appela Armstrong le 13 septembre 1962[1] et lui a demandé s'il était intéressé pour rejoindre le groupe des astronautes en tant que membre du Groupe 2, ce que la presse baptisa « The New Nine » (les neuf nouveaux). Sans hésitation, Armstrong accepta. Les résultats des sélections ont été gardées secrètes durant trois jours, bien que les journaux eussent déjà annoncé, depuis le milieu de l'été, qu'un des candidats serait sélectionné en tant que « premier astronaute civil »[17].

Programme Gemini

Gemini 8

Article détaillé : Gemini 8.

Les membres de l'équipage pour la mission Gemini 8 ont été annoncés le 20 septembre 1965, avec Armstrong comme commandant et David Scott comme pilote. Ce dernier était le premier membre du groupe d'astronautes 3 à recevoir une place dans l'équipage titulaire d'une mission spatiale. La mission est lancée 16 mars 1966[1]. Celle-ci fut la plus complexe jamais réalisée pour l'époque, avec un rendez-vous et un amarrage de la capsule avec la fusée-cible inhabitée Agena, la deuxième activité extravéhiculaire (EVA) américaine (et troisième en tout) et réalisée par Scott. Au total, la mission devait durer 75 heures dont 55 heures en orbite. Après le décollage de l’Agena à 10 h (HNE), le Titan II GLV (en) transportant Armstrong et Scott décolla à 11:41:02 HNE, en les mettant sur une orbite, d'où ils pouvaient poursuivre l’Agena.

Armstrong et Scott à l'arrivée de leur capsule Gemini 8.

Le premier rendez-vous et l'amarrage entre les deux engins — premier amarrage de deux engins spatiaux en orbite — furent menés avec succès[1], après 6 heures et trente minutes en orbite. Le contact avec l'équipage était intermittent à cause du manque de suivi des stations couvrant la totalité de leurs orbites. Pendant une rupture de contact avec le sol, l'engin spatial a commencé à tourner sur lui-même. Armstrong a essayé de corriger l'attitude avec le Orbital Attitude Maneuvering System (OAMS) de l'engin spatial Gemini. Suivant un conseil du centre de contrôle, ils ont désamarré, constatant malheureusement que l'effet s'était accru de façon spectaculaire au point où ils effectuaient une rotation à peu près une fois par seconde, signifiant que le problème était le contrôle d'attitude dans leur engin Gemini. Armstrong décida d'engager le Reentry Control System (RCS) et de désactiver l'OAMS. Les règles de la mission imposaient qu'une fois ce système activé, l'engin devait effectuer sa rentrée sur Terre dès que possible. Il a été plus tard montré qu'un câble endommagé avait bloqué les gaz d'un des propulseurs.

Quelques personnes, dont Walter Cunningham, ont déclaré publiquement que Scott et Armstrong avaient ignoré les procédures pour un tel incident et qu'Armstrong aurait pu sauver la mission s'il avait activé un seul des anneaux RCS. Ces critiques sont sans fondement car aucune procédure n'a été écrite pour une telle défaillance, et il est seulement possible d'activer les deux anneaux de RCS simultanément, pas l'un ou l'autre. « Gene » Kranz a écrit, « l'équipage a réagi comme ils ont été formés, et ils ont mal réagi parce que nous les avions mal formés ». Les planificateurs et les contrôleurs de la mission n'avaient pas réalisé que lorsque deux engins spatiaux sont amarrés ensemble, ils doivent être considérés comme un seul et même véhicule spatial[18].

Insigne de Gemini 8.

Armstrong lui-même était déprimé et irrité que la mission ait été écourtée, contrariant la plupart des objectifs de la mission et « volait » l'EVA de Scott. Armstrong n'a pas entendu les critiques des autres astronautes, mais il a spéculé après le vol que l'activation du RCS peut ne pas être nécessaire à la capsule Gemini quand il est amarré à l’Agena, et le système de contrôle d'attitude de l’Agena aurait peut-être pu être utilisé pour reprendre le contrôle.

Gemini 11

Article détaillé : Gemini 11.

La dernière mission d'Armstrong lors du programme Gemini fut en tant que pilote-commandant de secours pour Gemini 11, laquelle était prévue deux jours après l'atterrissage de Gemini 8. Ayant déjà reçu une formation pour les deux vols, Armstrong était très bien formé sur les systèmes et fut le plus à même d'aider le nouveau pilote de sauvegarde William Anders. Le lancement a été fait le 12 septembre 1966 avec « Pete » Conrad et « Dick » Gordon à son bord. La paire réussi avec succès les objectifs de la mission, tandis qu'Armstrong assura les fonctions de CAPCOM.

Après le vol, le Président américain Lyndon Johnson a demandé à Armstrong et sa femme de prendre part à une tournée de charité de 24 jours en Amérique du Sud. « Dick » Gordon, George Low, leurs épouses et d'autres fonctionnaires du gouvernement furent également de la tournée. Ils ont voyagé dans onze pays et quatorze grandes villes. Armstrong impressionna tous les participants quand il a salué les dignitaires dans leurs propres langues. Au Brésil, il a parlé des exploits d'Alberto Santos-Dumont, considéré dans le pays comme ayant battu Orville et Wilbur Wright avec la première machine volante.

Programme Apollo

Pour consulter un article plus général, voir : Exploration de la Lune.
Neil Armstrong étudie le plan de vol d'Apollo 11, le 14 juillet 1969

Le 27 janvier 1967, Armstrong va à Washington avec Gordon Cooper, « Dick » Gordon, « Jim » Lovell et Scott Carpenter pour la signature du Traité de l'espace de l'Organisation des Nations unies. Ils discutèrent avec les dignitaires de l'assemblée avant de retourner à l'aéroport ou à l'hôtel. Là-bas, certains ont trouvé des messages téléphonique du Lyndon B. Johnson Space Center les avertissant des morts de « Gus » Grissom, « Ed » White et Roger Chaffee dans l'incendie d'Apollo 1. Armstrong et le groupe ont passé le reste de la nuit à boire et à discuter de ce qui s'était passé[19].

Le 5 avril 1967, le jour même où la mission d'enquête sur l'incendie d'Apollo 1 a publié son rapport, Armstrong et dix-sept autres astronautes ont été conviés à une réunion avec « Deke » Slayton. La première chose que Slayton ait dite fut : « Les gars qui vont participer à la première mission lunaire sont ceux de cette salle ». Selon Eugene Cernan, Armstrong n'a pas montré de réaction particulière à cette déclaration. Pour Armstrong, ce ne fut pas une surprise car la salle était pleine de vétérans du programme Gemini et donc les seules personnes qui pouvaient faire des missions lunaires. Slayton parla des missions prévues et nomma Armstrong comme membre de l'équipage réserve d'Apollo 9, qui, à ce stade était planifié pour être un haut-test en orbite du module lunaire Apollo et du module de commande et de service Apollo. Après des retards dans la conception et la fabrication du module lunaire, Apollo 9 et Apollo 8 changèrent d'équipages. Basé sur le système de rotation normal de l'équipage, Armstrong commanderait Apollo 11.

Afin de donner aux astronautes de l'expérience sur la manière dont volait le module lunaire, Bell Aircraft Corporation construisit deux atterrisseurs lunaires expérimentaux dit Lunar Landing Research Vehicles (LLRV) qui ont ensuite été convertis en Lunar Landing Training véhicules (LLTV). Surnommés les « sommiers volants », ils ont simulé la gravité lunaire en utilisant un turboréacteur à flux pour annuler une partie du poids de l'engin. Le 6 mai 1968, à environ 30 m du sol, Armstrong eut un problème technique sur l'engin. Il put s'éjecter à temps mais frôla la mort en raison de la proximité du sol et du temps d'ouverture du parachute. Sa seule blessure fut de se mordre sa langue. Peu rancunier, Armstrong soutiendra l'importance de ces vols-tests dans les réussites suivantes.

Apollo 11

Article détaillé : Apollo 11.
L'équipage d'Apollo 11. Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin.

Après avoir servi comme commandant de secours pour Apollo 8, Slayton a offert à Armstrong le poste de commandant d'Apollo 11 le 23 décembre 1968. Dans une réunion qui n'a pas été rendue publique jusqu'à la publication de la biographie d'Armstrong en 2005, Slayton lui a dit que même si l'équipage était prévu pour avoir Armstrong en tant que commandant, Buzz Aldrin comme pilote du module lunaire et Michael Collins comme pilote du module de commande, il laissa à Armstrong la possibilité de remplacer Aldrin par « Jim » Lovell. Après y avoir réfléchi une journée, Armstrong a dit à Slayton qu'il allait garder Aldrin, puisqu'il n'avait aucune difficulté à travailler avec lui et pensait que Lovell méritait d'avoir son propre commandement. En effet, le remplacement d'Aldrin par Lovell, poste pour poste, aurait officieusement classé Lovell numéro trois sur l'équipage, chose qu'Armstrong ne pouvait pas justifier.

Initialement, Aldrin pensait qu'il allait être le premier à marcher sur la Lune, sur la base de son expérience dans le programme Gemini, selon la répartition des rôles des pilotes en fonction de l'importance des responsabilités et du temps de formation. Toutefois, cela fut remis en question pour des questions pratiques d'évacuation, en fonction de l'agencement du module.

En mars 1969, une rencontre eut lieu entre Slayton, George Low, « Bob » Gilruth et « Chris » Kraft pour déterminer qu'Armstrong serait la première personne à marcher sur la Lune. Une conférence de presse s'est tenue le 14 avril 1969 donnant la conception du module comme la raison principale du choix d'Armstrong. Slayton, ajouta : « Ensuite, sur un simple protocole de base, j'imagine que le commandant doit être le premier gars à sortir… J'ai changé cela dès que je l'ai vu précisé. Bob Gilruth a approuvé ma décision »[20]. Une autre hypothèse explique que le choix d'Armstrong était parce qu'il était civil (NASA) et non militaire (USAF) comme ses deux compagnons. Armstrong semblait effectivement un bon choix : Mister Cool comme le surnomme ses collègues, était « réputé pour son humour décalé mais surtout son sang-froid, son calme [et] sa capacité à prendre la bonne décision »[21].

Voyage et atterrissage lunaires
Le LEM d'Apollo 15 se pose : le copilote annonce la hauteur en pieds et de temps en temps le pourcentage de propergol restant. La poussière soulevée à compter de 20 mètres ne permet pas au pilote de voir qu'il se pose sur le bord d'un petit cratère ; il en résultera une gîte de près de 10 °.

Au cours du décollage d'Apollo 11 du Centre spatial Kennedy, les battements du cœur d'Armstrong ont atteint un maximum de 109 par minute. Il a trouvé le premier étage de la fusée très bruyant, beaucoup plus que ceux des fusées Titan II GLV (en) utilisés pour Gemini 8, et le module de commande et de service Apollo comme relativement spacieux par rapport à la capsule Gemini. Cette possibilité de se déplacer a été suspectée d'être la cause du « mal de l'espace » qui a frappé les membres de l'équipage précédent, mais aucun de l'équipage d'Apollo 11 n'en a souffert. Armstrong a été particulièrement heureux, puisqu'il était sujet enfant à la cinétose et pouvait avoir des nausées après de longues périodes de mouvements. L'objectif d'Apollo 11 était de se poser en toute sécurité plutôt que de se poser avec précision sur une zone particulière. La phase d'atterrissage lunaire fut entamée quatre jours plus tard.

Lorsque le radar d'atterrissage d'« Eagle » (l'aigle) a scanné la surface lunaire, plusieurs signaux d'alarmes sont apparus. Le premier était le code d'alarme « 1202 », que même avec leur formation, Armstrong et Aldrin ne connaissaient pas. Toutefois, ils ont rapidement reçu un message de CAPCOM à Houston signalant de ne pas prendre en compte les alarmes. Les alarmes « 1202 » et « 1201 » ont été causées par une surcharge dans le traitement ordinateur du module lunaire. Comme décrit par Buzz Aldrin dans le documentaire In the Shadow of the Moon (2006), cette surcharge a été causée par le fait qu'il a laissé le radar d'amarrage en marche au cours de la procédure d'atterrissage. Aldrin a déclaré qu'il l'avait fait avec l'objectif de faciliter un ré-amarrage avec le module de commande en cas de problème, sans se rendre compte de l'effet négatif.

Armstrong a pris le contrôle manuel du module lunaire, a trouvé un endroit qui lui semblait sûr pour se poser et a atterri sur la Lune à 20:17:39 UTC le 20 juillet 1969[22] dans la mer de la Tranquillité (Mare Tranquillitatis), manquant le site d'atterrissage prévu d'environ cinq kilomètres suite à la présence d'un cratère qui n'offrait pas une surface plane. Certains comptes-rendus de l'atterrissage d'Apollo 11 décrivent que le module lunaire frôla la panne de carburant, avec seulement quelques secondes restantes quand les hommes touchèrent le sol. Armstrong avait déjà posé le LLTV avec moins de quinze secondes de carburant restants à plusieurs reprises et était aussi convaincu que le module lunaire pouvait résister à une chute de 15 m en cas de besoin. Après la mission, l'analyse a montré que, du fait de la plus faible gravité de la Lune, le carburant n'avait pas le même comportement dans la citerne, ce qui a conduit à une indication trompeuse du reste de propergol.

Quand un capteur sur les pieds du module indiqua le contact avec le sol, Aldrin le signala avant de demander l'arrêt du moteur qu'Armstrong effectua. Les premiers mots qu'Armstrong dit intentionnellement au contrôle de la mission sont : « Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a atterri… ». Armstrong et Aldrin se félicitèrent par une poignée de main et une tape dans le dos avant de revenir à la check-list des préparations pour le décollage de la Lune en cas de situation d'urgence[23].

Premier pas sur la Lune
Armstrong décrit la surface lunaire avant d'y poser le pied.

Bien que le plan de vol officiel de la NASA indiquât une période de repos de l'équipage avant l'activité extra-véhiculaire, Armstrong a demandé que l'EVA se fasse plus tôt dans la soirée par rapport à l'heure d'Houston. Une fois qu'Armstrong et Aldrin ont été prêts à aller à l'extérieur, soit environ six heures après s’être posé, Eagle a été dépressurisé, la trappe s'est ouverte et Armstrong est descendu par l'échelle en premier. Il a mis son pied gauche sur la surface lunaire le 21 juillet 1969 à 2 h 56 minutes UTC[24], et dit les mots suivants : « That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind » ce qui peut se traduire par « C'est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l'humanité ». En effet, on a longtemps supposé qu'Armstrong a omis par erreur le mot « un » de sa désormais célèbre phrase, ce qui rendait l'expression contradictoire car « l'homme » est un synonyme d'« humanité ». Armstrong est cité plus tard comme disant qu'il « espère que l'Histoire me permettra de me rattraper pour avoir enlevé la syllabe et comprenne que ce ne fut pas volontaire, même si ce ne fut pas dit — bien que cela l'était ».

Depuis, il a été affirmé que l'analyse acoustique de l'enregistrement révèle la présence du mot[25]. Une analyse audio numérique réalisée par Peter Shann Ford, un informaticien australien, a fait valoir qu'Armstrong dit en fait « un homme », mais le « un » était inaudible en raison des limitations de la technologie des communications de l'époque. Ford et James R. Hansen, biographe d'Armstrong, a présenté ces résultats à Armstrong et aux représentants de la NASA[26] mais l'article de Ford est cependant publié sur le propre site Web de Ford plutôt que dans un rapport entériné par des pairs scientifiques car des linguistes comme David Beaver et Mark Liberman étaient sceptiques à l'égard des revendications de Ford. Armstrong a par contre exprimé sa préférence pour que cette citation soit écrite avec le « un » entre parenthèses et la transcription faite sur le site de la NASA des paroles est ainsi[22].

Fichier audio
That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind (info)

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Les premiers mots d'Armstrong ont été déclarés après avoir dit : « Je vais descendre le LM [module lunaire] maintenant ». Il s'est ensuite tourné et a mis le pied sur la surface. Quand Armstrong a fait son annonce, la Voice of America était diffusée en direct par la BBC et bien d'autres stations dans le monde entier. Le public du monde entier, à ce moment-là, a été estimé à 450 millions d'auditeurs sur une population mondiale estimée de 3,631 milliards de personnes[27]. La déclaration « un petit pas… » fut imaginée par Armstrong pendant les heures suivant l'atterrissage.

Armstrong près du module lunaire Apollo.

Dans le ciel, la capsule Apollo poursuivait le tour de la Lune avec à son bord le troisième homme de l'équipage, Michael Collins. Environ quinze minutes après la première étape, Armstrong fut rejoint par Aldrin à l'extérieur. Le duo a commencé sa mission d'enquête sur la façon dont une personne peut se déplacer sur la surface lunaire. Dès le début ils ont également placé une plaque commémorant leur vol, et aussi planté le drapeau des États-Unis. Le drapeau sur cette mission contenait une tige métallique pour le maintenir horizontalement faute de vent. Néanmoins, sur les photographies, le drapeau a une apparence légèrement ondulée suite à la manière dont il fut plié et emballé pendant le voyage[28]. Sur Terre, une discussion a eu lieu sur la pertinence de planter un drapeau, chose qui n'a pas préoccupé Armstrong, celui-ci pensant que tout le monde aurait fait de même sur Terre. Slayton avait averti Armstrong qu'ils recevraient une communication spéciale, mais ne lui a pas dit que ce serait le président Richard Nixon qui serait en contact avec eux, juste après la mise en place du drapeau.

Bien que cela soit prévu, Aldrin a invoqué, par la suite, la mise en place du drapeau mais aussi les communications comme raisons pour lesquelles il n'y eut pas beaucoup de photos d'Armstrong. En effet, dans l'ensemble des photographies d'Apollo 11, figurent seulement cinq images où apparaît Armstrong sur la Lune, prises avec leur unique appareil Hasselblad.

Après avoir aidé à mettre en place le Apollo Lunar Surface Experiments Package, Armstrong est allé faire une promenade vers ce qui est maintenant connu sous le nom de East Crater à 60 m à l'est du module lunaire, soit la plus grande distance parcourue de la mission. La dernière tâche d'Armstrong a été de laisser un petit paquet d'objets en mémoire des défunts cosmonautes soviétiques Youri Gagarine et Vladimir Mikhaïlovitch Komarov, et des astronautes d'Apollo 1 « Gus » Grissom, « Ed » White et Roger Chaffee. Le temps consacré à l'EVA d'Apollo 11 était d'environ deux heures et trente minutes, la plus courte des six missions sur la Lune d’Apollo. Par paliers, ces missions furent de plus en plus longues et, en comparaison, l'équipage d'Apollo 17 a passé plus de 21 heures à explorer la surface lunaire.

Retour sur Terre
Armstrong photographié par Aldrin juste après l'EVA.

Après être rentrés dans le module lunaire, la trappe fut fermée et scellée. Lors de la préparation pour le décollage depuis la surface lunaire, Armstrong et Aldrin découvrirent que, dans leurs volumineuses combinaisons spatiales, ils avaient cassé l'interrupteur d'allumage du moteur. Utilisant un stylo, ils ont poussé le disjoncteur pour activer la séquence de lancement, objet qu'Aldrin a conservé. Le module lunaire s'est ensuite amarré avec Columbia, le module de commande et de service Apollo, avant de repartir vers la Terre. Le module tomba dans l'océan Pacifique et l'équipage d'Apollo 11 fut récupéré par l'USS Hornet.

Après avoir été libéré d'une mise en quarantaine d'une durée de dix-huit jours (pour s'assurer qu'ils n'avaient pas attrapé une infection ou une maladie sur la Lune), l'équipage a été fêté à travers les États-Unis et dans le monde entier dans le cadre d'une tournée de quarante-cinq jours. Armstrong a ensuite pris part au spectacle de Bob Hope de l'United Service Organizations. La presse écrite citera une histoire entre Armstrong et l'actrice Connie Stevens, qui faisait partie de la tournée, mais cela fut démenti[29].

En mai 1970, Armstrong s'est rendu en Union des républiques socialistes soviétiques pour présenter un exposé lors de la 13e conférence annuelle du Comité international de la recherche spatiale. Arrivée à Leningrad (Saint-Pétersbourg) en provenance de Pologne, il s'est rendu à Moscou où il a rencontré le Premier ministre Alexis Kossyguine. Il a été le premier occidental à voir le supersonique Tupolev Tu-144 et à visiter le Centre d'entraînement des Cosmonautes Youri Gagarine. À la fin de la journée, il a été surpris de voir la vidéo différée du lancement de Soyouz 9 dont il n'avait pas eut vent, même si Valentina Terechkova qui avait été son hôte, et son mari Andrian Nikolaïev était à bord[30].

Carrière ultérieure

Professorat

Statue d'Armstrong à l'Université Purdue.

Armstrong a annoncé peu après le vol d'Apollo 11 qu'il n'avait pas l'intention de retourner de nouveau dans l'espace[31]. Il a été nommé Deputy Associate Administrator[1] pour l'aéronautique dans le Office of Advanced Research and Technology, futur Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). Il a servi à ce poste pendant treize mois, et a démissionné de la NASA en août 1971[1]. Il a ensuite accepté un poste de professeur au département de génie aérospatial de l'université de Cincinnati.

Il a décidé de s'impliquer à Cincinnati plutôt que dans d'autres universités, y compris son alma mater Purdue. L'université en question avait un département de génie aérospatial modeste. Il espérait que les membres de la faculté ne seraient pas dérangés par le fait qu'il soit venu directement à ce poste de professeur avec sa seule maîtrise de l'USC. Il avait commencé son mémoire lorsqu'il était à Edwards des années auparavant, et il en termina la rédaction après Apollo 11 en se basant sur divers aspects de la mission au lieu de présenter une thèse sur le vol hypersonique. Le titre de sa chaire à Cincinnati était professeur d'ingénierie aérospatiale. Après avoir enseigné pendant huit ans, il a démissionné en 1979[1] en raison d'autres engagements mais aussi à cause des changements dans la structure universitaire qui passait sous le contrôle de l'État[32].

L'Université Purdue quant à elle resta un important vivier pour les futurs astronautes.

Enquêteur pour la NASA

Armstrong participa à deux commissions d'enquêtes sur des accidents de vols spatiaux. La première était en 1970, après Apollo 13. Pour Edgar Cortwright, il a produit une chronologie détaillée du vol. Armstrong s'opposait aussi personnellement à la recommandation du rapport de re-concevoir les bonbonnes d'oxygène du module de service qui étaient la source de l'explosion[33]. En 1986, le président des États-Unis Ronald Reagan l'a nommé vice-président de la Commission Rogers sur l'accident de la navette spatiale Challenger qui a enquêté sur l'une des catastrophes les plus grave de la NASA[1]. En tant que vice-président, Armstrong a été chargé de l'aspect opérationnel de la Commission[34].

Autres activités

Michael Collins (gauche), Neil Armstrong (second sur la droite) et Buzz Aldrin (droite) avec le Président George W. Bush pour le 35e anniversaire d'Apollo 11 en 2004.

Après qu'Armstrong a pris sa retraite de la NASA en 1971, il a refusé les propositions d'entreprises de devenir porte-parole. La première entreprise qui ait réussi à l'approcher est Chrysler Corporation. Pour cette dernière, il est apparu dans un spot publicitaire en 1979[31]. Armstrong pensait qu'elle avait un fort pôle d'ingénierie et qu'elle était en difficulté financière. Il a par la suite travaillé comme porte-parole pour d'autres entreprises, comme la General Time Corporation et la Bankers Association of America. Il a agi uniquement comme porte-parole pour des entreprises américaines[35].

Avec ses fonctions de porte-parole, il a également siégé au conseil d'administration de plusieurs sociétés dont Marathon Oil, Learjet, Cincinnati Gas & Electric Company, Taft Broadcasting (en), United Airlines, Eaton Corporation (en), AIL Systems et Thiokol. Dans cette dernière, il a rejoint le conseil d'administration, après avoir siégé à la Commission Rogers. Ladite commission a suivi l'accident de la navette spatiale Challenger et a déduit que l'accident était dû à un problème avec un joint torique construit par Thiokol. Il a pris sa retraite comme président du conseil d'EDO Corporation (en) en 2002.

Vie personnelle

Famille

Neil a rencontré sa future femme, Janet Elizabeth Shearon (1934), à l'université Purdue. Selon Neil et Janet, il n'y a pas eu de véritable séduction et aucun d'eux n'a pu se souvenir des circonstances exactes de leur engagement mutuel, sauf que cela s'est produit alors qu'Armstrong travaillait au Lewis Flight Propulsion Laboratory.

Ils se sont mariés le 28 janvier 1956 à Wilmette dans l'Illinois. Quand il a déménagé à l'Edwards Air Force Base, il a vécu dans les quartiers des célibataires, alors que Janet a vécu à Westwood, un quartier de Los Angeles. Après un semestre, ils ont déménagé dans une maison dans la vallée d'Antelope. Janet n'a jamais terminé ses études, ce qu'elle regretta plus tard[36]. Le couple a eu trois enfants : Eric (1957), Karen, et Mark (1963)[37]. En juin 1961, Karen a été diagnostiquée avec une tumeur maligne au cerveau. Le traitement a ralenti sa croissance, mais sa santé s'est détériorée à un point tel qu'elle ne pouvait plus marcher ou bien même parler. Karen est morte d'une pneumonie, liée à sa santé fragile le 28 janvier 1962.

Lui et Janet divorcent en 1991. Elle dira que « la Lune lui est montée à la tête »[38]. Il vit désormais avec Carol, sa seconde femme, qu'il a épousée en 1994[21].

Santé

En 1979, il s'est sectionné accidentellement le doigt alors qu'il travaillait dans sa ferme de Lebanon. Gardant son calme, il a pu être opéré et son doigt fut remis en place[39]. En 1991, Armstrong a eu une crise cardiaque.

Justice

L'usage de son nom, de la célèbre citation et de son image, lui a causé des problèmes au fil des ans[31]. Il a par exemple poursuivi en 1994 Hallmark Cards (en) après que l'entreprise eut utilisé son nom sans autorisation. Cela a été réglé à l'amiable et Armstrong a fait don de l'argent à l'Université Purdue. L'affaire incita la NASA à être plus prudente sur l'utilisation des noms, photos et enregistrements des astronautes.

Il resta à l'écart de la vie publique, refusant les interviews[21] mais sortant exceptionnellement de sa réserve, comme lors de l'abandon du programme Constellation par Barack Obama[40].

En mai 2005, Armstrong menaça d'une action en justice son coiffeur qui, après lui avoir coupé les cheveux, en a vendu une partie à un collectionneur sans sa permission[31]. Le barbier devait soit rendre les cheveux, soit faire un don à un organisme de bienfaisance de son choix. Dans l'impossibilité de rendre les cheveux, le barbier a décidé de faire un don[41].

Postérité

Étoile au Walk of Fame d'Hollywood.

Armstrong put fouler le sol lunaire pendant 2 heures et 31 minutes, durée pendant laquelle il parcourut environ 250 mètres.

L'Union astronomique internationale baptisa un cratère d'impact situé près de l’endroit où s’était posé Apollo 11 du nom d'Armstrong[42], ainsi que l'astéroïde6469. L'aéroport de sa ville natale de Wapakoneta porte son nom[40].

Neil Armstrong a, conjointement avec les membres d'Apollo 11, son étoile au Walk of Fame d'Hollywood, au coin d'Hollywood et de Vine.

First Man: The Life of Neil A. Armstrong, la première biographie officielle consacrée à Armstrong a été publiée en 2005. Elle a été écrite à partir de 1999 par James R. Hansen, professeur à l'Université d'Auburn. Armstrong avait auparavant refusé des demandes de Stephen Ambrose et James A. Michener mais fut enthousiasmé par la biographie From the Ground Up de Fred Weick que lui avait transmis Hansen comme exemple.

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l (en) Biography : Neil A. Armstrong, John H. Glenn Research Center sur nasa.gov, NASA. Mis en ligne le mars 2008, consulté le 20 juillet 2009
  2. James Hansen, First Man, p. 50
  3. James Hansen, First Man, p. 49—50
  4. (en) Phi Delta Theta : History : The Beginning sur phideltatheta.org. Consulté le 13 juin 2009
  5. (en) Kappa Kappa Psi : Home > Our Fraternity > Prominent Members sur kkpsi.org. Consulté le 13 juin 2009
  6. James Hansen, First Man, p. 55
  7. James Hansen, First Man, p. 112
  8. James Hansen, First Man, p. 61
  9. James Hansen, First Man, p. 145
  10. James Hansen, First Man, p. 173
  11. James Hansen, First Man, p. 178—184
  12. James Hansen, First Man, p. 184—189
  13. James Hansen, First Man, p. 138—139
  14. James Hansen, First Man, p. 189—192
  15. James Hansen, First Man, p. 195
  16. James Hansen, First Man, p. 203
  17. James Hansen, First Man, p. 201—202
  18. (en) Eugene Kranz, Failure is not an Option: Mission Control From Mercury to Apollo 13 and Beyond. Simon & Schuster, 2000, p. 174.
  19. (en) James Lovell et Jeffrey Kluger, Apollo 13, Houghton Mifflin, 2000, p. 24–25
  20. (en) Robert Sherrod, Men for the Moon, Apollo Expeditions to the Moon, chapitre 8.7
  21. a, b et c Jean-Michel Comte, « Lune - Armstrong, Aldrin, Collins : l’étoffe des héros » sur francesoir.fr, France Soir. Mis en ligne le 16 juillet 2009, consulté le 21 juillet 2009
  22. a et b (en) One Small Step sur history.nasa.gov, NASA, 1995. Consulté le 20 juin 2009
  23. (en) Apollo 11 PAO Mission Commentary Transcript sur jsc.nasa.gov, NASA. Consulté le 20 juin 2009 [PDF]
  24. (en) David Harland, Exploring the Moon: The Apollo Expeditions, 1999 (ISBN 978-1-85233-099-6)
  25. (en) Jacqui Goddard, « One small word is one giant sigh of relief for Armstrong » sur timesonline.co.uk, The Times, octobre 2006. Consulté le 20 juin 2009
  26. (en) Veronica Smith, « Armstrong's Moon landing speech rewritten » sur cosmosmagazine.com, Cosmos magazine, octobre 2006. Consulté le 20 juin 2009
  27. (en) 1969, World Statistics sur infoplease.com, Infoplease. Consulté le 20 juin 2009
  28. (en) Nick Greene, « Apollo 11 Mission: A Lunar Odyssey » sur about.com, About.com. Consulté le 20 juin 2009
  29. James Hansen, First Man, p. 566—582
  30. James Hansen, First Man, p. 582—584
  31. a, b, c et d Gilbert Charles, « Le dur retour des conquérants de la Lune » sur lexpress.fr, L'Express. Mis en ligne le 20 juillet 2009, consulté le 20 juillet 2009
  32. James Hansen, First Man, p. 590—594
  33. James Hansen, First Man, p. 603
  34. James Hansen, First Man, p. 610—646
  35. James Hansen, First Man, p. 595—596
  36. James Hansen, First Man, p. 124—127
  37. James Hansen, First Man, p. 128
  38. Article de Paris Match.com du 24 juin 2009
  39. (en) Kathy Sawyer, « Armstrong's Code » sur washingtonpost.com, Washington Post Magazine, 11. Consulté le 24 juin 2009
  40. a et b (en) Benjamin Ferran, « Obama relance les ambitions spatiales des États-Unis », Le Figaro. Mis en ligne le 14 avril 2010, consulté le 14 avril 2010
  41. (en) Jennifer Rosenberg, « Barber Sold Neil Armstrong's Hair » sur about.com, About.com, 5. Consulté le 24 juin 2009
  42. (en) Fiches descriptives des cratères lunaires sur le site gouvernemental U.S. de géologie (Cliquez sur le nom correspondant) : Gazetteer of Planetary Nomenclature - Moon Nomenclature: Mons, montes sur http://planetarynames.wr.usgs.gov/ Astrogeology Research Program, U.S. Geological Survey.

Annexes

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Bibliographie

Filmographie

Liens externes


Chronologie
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Thomas Stafford 26e David Scott
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