Droit d'auteur

Droit d'auteur
Propriété intellectuelle
Propriété littéraire et artistique
Propriété industrielle
Droits sui generis

Le droit dauteur est lensemble des prérogatives exclusives dont dispose un auteur (ou un groupe de co-auteurs) sur ses œuvres de lesprit originales.

Représentation très simplifiée du cadre de la propriété intellectuelle, et de ses "objets", en France, à la fin du XXe siècle

C'est une construction juridique, historique et sociale née en Europe et qui a beaucoup évolué depuis l'invention de l'imprimerie, périodiquement remise en question, dont en France notamment, avec par exemple l'abolition des privilèges et la liberté d'imprimer puis la « protection des œuvres de lesprit » qui déjà s'opposaient dans les lois révolutionnaires françaises[1], en passant par la loi de 1957, et jusqu'à la récente émergence de la société de l'information[2] et des NTIC ou le brevetage du vivant.

Il se divise en deux branches :

En tant que branche du droit, le droit dauteur est l'un des éléments essentiels de la propriété intellectuelle et de la propriété littéraire et artistique, qui comprend également les « droits voisins ».

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire du droit d'auteur.
Avec lapparition de limprimerie au XVe siècle, les premiers monopoles d'exploitation sur les œuvres ont été accordés par lettres patentes

Durant lAntiquité et le Moyen Âge et encore aujourdhui dans une grande partie du monde (Afrique, Inde, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud), lessentiel de la création artistique repose sur l'artisanat, très souvent anonyme avec de faibles possibilités de production en série.
Les œuvres littéraires et musicales sont le plus souvent transmises oralement, alors que leur reproduction est réservée aux rares personnes qui maîtrisent lécrit. C'est pourquoi la majeure partie du corpus artistique reste anonyme jusqu'à la Renaissance[3] et dans les pays dits en développement.

En Europe, la Renaissance fait émerger un individualisme qui prend de l'importance dans le domaine de la création, et les auteurs cherchent à être reconnus pour leur travail créatif, ce que manifeste l'usage de la signature des œuvres[4]. Le développement de limprimerie par Gutenberg, vers 1440, permet une plus large diffusion des œuvres et la généralisation de l'accès à l'écrit. En contrepartie des investissements réalisés dans lédition, le pouvoir royal concède aux imprimeurs un monopole d'exploitation sur une œuvre, appelé « privilège », valable pour un territoire et une durée déterminés.

En Angleterre, les intérêts des éditeurs et des auteurs sont, dès le XVIIe siècle, présentés comme « solidaires », et les intermédiaires sont considérés comme incontournables. Cela explique lécart existant dès lorigine entre les fondements philosophiques du copyright et ceux du droit d'auteur continental.
La première véritable législation protectrice des intérêts des auteurs est la « Loi de la Reine Anne » du 10 avril 1710[5],[6]. L'auteur jouit à cette époque d'un monopole de 14 ans, renouvelable une fois sur la reproduction de ses créations.
Inspirées par le copyright anglais, la constitution des États-Unis d'Amérique de 1787 et la loi fédérale de 1790 accordent des prérogatives aux auteurs[7].

En 1777, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, artiste et homme d'affaires, fonde la première société d'auteurs pour promouvoir la reconnaissance de droits au profit des auteurs[8]. Dans la nuit du 4 août 1789, les révolutionnaires français abolissent lensemble des privilèges[9], puis les lois du 13[10] et 19 janvier 1791[11] et du 19[12] et 24 juillet 1793 accordent aux auteurs le droit exclusif d'autoriser la reproduction de leurs œuvres pendant toute leur vie puis aux héritiers pendant une durée de cinq ans. À lissue de ce délai, lœuvre entre dans le domaine public.

Au cours du XIXe siècle, les tribunaux et les juristes, notamment français et allemands, font à nouveau évoluer les grands principes de la « propriété littéraire et artistique ». La formule « droit dauteur » est pour la première fois utilisée par Augustin-Charles Renouard dans son traité sur les droits dauteur dans la littérature, publié en 1838. Elle donne une position centrale à l'auteur, par opposition au copyright anglo-saxon qui a pour objet la protection de lœuvre elle-même. En 1886, une harmonisation partielle du droit dauteur est opérée par la Convention de Berne[13], signée par 10 états (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Luxembourg, Principauté de Monaco, Suisse et Tunisie). En 2009, elle totalise 164 États signataires[14].
Au XXe siècle, la durée de protection est augmentée, notamment aux États-Unis d'Amérique. Le champ du droit d'auteur est étendu aux nouvelles formes d'œuvres, telles que le cinéma ou les jeux vidéo, puis à certaines créations utilitaires (logiciels, dessins et modèles ou bases de données.

À la fin des années 1990, alors que l'OMC prend un poids considérable, le développement d'internet et des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) marque une avancée majeure dans les possibilités de diffusion interactive des savoirs et savoir-faire. L'accès récemment démocratisé et facilité aux NTIC s'est accompagné d'un fort mouvement de remise en question de la légitimité[15] du droit d'auteur ou du droit d'exposition qui va jusqu'à remettre en question l'accès gratuit au patrimoine artistique[16] tel qu'appliqué depuis deux siècles ou par la jurisprudence récente (qui tend à interdire par exemple la publication sans autorisation des auteurs de toute photo d'oeuvre d'art et architecturales récentes même quand elles ont été créées pour être vues par tous, et dans l'espace public). Cette mise en cause est en partie expliqué par l'apparition de possibilités nouvelles de travail collaboratif et participatif, notamment autour du bien commun qu'est la donnée publique (néanmoins produite par des auteurs individuels). Depuis la toute fin du XXe siècle, les NTIC permettent de produire des œuvres à auteurs multiples et n'ayant pas vocation à être figées ou terminées (Wikipédiaen est un exemple). Et, dans un contexte de crise économique, sociale et environnementales (exacerbé depuis 2008), d'émergence d'une société de linformation et de changement de paradigme technologique, ou le souhait d'un développement plus "soutenable", nombre de données et œuvres brevetées ou soumises à copyright et royalties, et certaines formes de propriétés intellectuelles sont présentées et vécues par les uns comme permettant la diffusion sécurisé et économiquement valorisable d'études, contenus et solutions techniques ou artistiques, mais par d'autres comme les rendant inaccessibles au plus grand nombre (et notamment aux moins riches), et/ou avec une certaine lenteur. Dans le même temps, le « brevetage du vivant » et de gènes manipulés, rendu possible dans les années 1980 fait l'objet de vives controverses. Et une explosion du téléchargement illégal de contenus (musique, cinéma, logiciels) est constatée, favorisé par une capacité et une vitesse croissante de connexion à Internet. Cette remise en question du droit d'auteur et de propriété intellectuelle,dans le cadre de la nouvelle économie numérique[1] se trouve également au cœur dun plus vaste questionnement, éthique, économique et technique sur les modèles de régulation des secteurs informationnels techniques et culturels, dont lessor vient bouleverser les équilibres socio-économiques antérieurs, alors même que depuis l'invention de l'imprimerie, les innovations technologiques (disque, radio, télévision, cassettes, etc) ont plutôt été suivies d'un renforcement et allongement des droits de l'auteur, malgré des contestations croissantes en faveur d'un allègement de certaines contraintes induites par le copyright[1] et un nouvel équilibre entre intérêt général et intérêt particulier à trouver dans l'ère numérique[17] et notamment pour l'internet [1].

Fondements

Fondements philosophiques

Le droit d'auteur trouve ses fondements dans la pensée naturaliste. Celle-ci se partage en deux courants : d'une part la conception fondée sur le travail, dérivée des travaux de John Locke, et la théorie de la personnalité d'autre part, dérivée des écrits de Kant et de Hegel.

Selon John Locke, lHomme, en tant qu'être conscient et pensant, est propriétaire de lui-même. Or, lHomme incorpore dans son travail une partie de sa personne, et devient dès lors propriétaire de lœuvre originale qui résulte de son effort créatif (Les deux Traités du gouvernement civil (1690), l'Essai sur lentendement humain (II, 27, 9)). L'œuvre originale, incorporant la conscience de son auteur à des données de la nature, est donc soumise à la forme la plus pure de la propriété. C'est à partir des conceptions de Locke que Frédéric Bastiat a promu un droit de propriété perpétuel, arguant que lauteur étant le propriétaire total de son œuvre, il devait pouvoir la vendre et en faire héritage sans limites. Cette idée de monopole perpétuel de lauteur a été reprise par Jean-Baptiste Jobard, sous le nom de « monautopole ». Bien que cette idée nait jamais été appliquée, lexistence dun droit moral perpétuel dans le droit dauteur français rejoint cette philosophie.

La théorie de la personnalité met en relief le rôle de lauteur. Pour Kant, le lien qui unit lauteur et son œuvre doit être compris comme une partie intégrante de la personnalité de son auteur. Pour Hegel, c'est la manifestation de volonté de ce dernier, dont le fruit constitue lœuvre, qui fonde le droit. La théorie de la personnalité se présente donc comme un fondement particulièrement adapté aux conceptions française et allemande du droit d'auteur, qui ont les premières consacré le concept de droit moral. À linverse, la théorie du droit naturel n'est pas reconnue dans les pays qui appliquent le copyright[18].

Fondements économiques

Article détaillé : Économie de la culture.

Sur le plan économique, lœuvre de lesprit est un bien non exclusif, c'est-à-dire quil nest pas possible dempêcher un agent d'utiliser ce bien, et un bien non rival, c'est-à-dire que son utilité ne décroît pas si le nombre d'utilisateurs augmente. Elle possède donc les qualités d'un bien public[19].

À linverse, le support physique par lequel lœuvre est communiquée est un bien rival et exclusif. Par exemple, lors d'une représentation théatrale, lœuvre dramatique elle-même est un bien public, alors que les sièges loués par les spectateurs sont des biens rivaux et exclusifs [20]. On peut alors dégager deux problématiques économiques principales liées aux œuvres :

  • le coût de conception de loriginal qui induit nécessairement des coûts fixes ;
  • le coût de duplication de lexemplaire original, qui induit des coûts marginaux.

Pour certaines œuvres, comme la plupart des œuvres cinématographiques, les frais de conception sont élevés, alors que les coûts d'édition d'une copie supplémentaire de lœuvre (coûts marginaux) sont négligeables, notamment en cas de transmission numérique. D'autres œuvres en revanche, comme la plupart des spectacles vivants, ont un coût de conception faible (écriture de scénario, conception de chorégraphie, etc.). Mais lacte de représentation peut avoir un coût important, car il nécessite la mise en œuvre de moyens non-négligeables (Loi de Baumol).

Exemples de coûts pour différents types d'œuvres[21]
Coût faible Coût élevé
Conception Chanson, Spectacle vivant Cathédrale[22], Film
Duplication Chanson, Film Cathédrale, Spectacle vivant

Le but du droit d'auteur est d'apporter une solution séquentielle à la contradiction entre financement des auteurs et libre accès aux œuvres [23]. L'instauration du droit d'auteur vise à rendre lœuvre de lesprit exclusive, en octroyant à lauteur un monopole d'exploitation sur sa découverte.

Le droit d'auteur encourage lauteur à couvrir ses frais de création, et lui permet de percevoir une rémunération par lexploitation pécuniaire du monopole qui lui est conféré. Dans un premier temps, lauteur perçoit ainsi une rémunération équitable pour son travail. La possibilité de céder ou de concéder les droits d'auteur favorise une large diffusion des œuvres de lesprit. Les producteurs et éditeurs qui deviennent cessionnaires des droits d'auteur bénéficient d'une sécurité juridique leur permettant de rentabiliser leurs investissements dans la création, et de financer par la suite de nouvelles œuvres. Le monopole de lauteur a une durée limitée, fixée généralement à 50 ou 70 ans post mortem. Cependant, si ce monopole est accordé pour une durée qui excède le temps nécessaire pour couvrir les investissements, le bien-être social est diminué par cette rente de situation. C'est pourquoi une partie des économistes est opposée à lextension continue de la durée du droit d'auteur. Dans un second temps, la protection juridique disparaît et lœuvre entre dans le domaine public, ce qui permet à chacun de lutiliser librement et gratuitement. L'œuvre est alors à nouveau un bien non exclusif, et son utilité sociale est maximale.

Dans la mesure le droit d'auteur exclut les utilisateurs qui ne veulent ou ne peuvent pas payer pour lusage de lœuvre, alors que lutilité retirée par les personnes qui versent une rémunération ne serait pas amoindrie si tous avaient accès à lœuvre, il ne peut s'agir que d'une solution imparfaite. C'est pourquoi d'autres modes de financement, tels que le mécénat ou la subvention lui sont parfois préférés. Le droit d'auteur peut également se révéler insatisfaisant pour le financement des œuvres jugées insuffisamment rentables par les investisseurs. Le droit d'auteur encourage les investissements dans les œuvres qui auront le plus de chances d'obtenir un grand succès commercial, au détriment parfois d'une originalitéplus risquéedes œuvres. La préservation de la diversité culturelle implique donc de trouver des substituts au droit d'auteur. Le cinéma d'auteur est ainsi souvent soutenu par des aides financières.

Législations sur la propriété littéraire et artistique

Droit international

Depuis le XIXe siècle, la propriété littéraire et artistique fait lobjet d'une réglementation mondiale :

Organisations internationales

Deux organismes internationaux sont particulièrement impliqués dans les questions relatives au droit d'auteur :

Conventions internationales

Signataires de la convention de Berne (en bleu)

La Déclaration universelle des droits de lhomme énonce que toute personne a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont elle est lauteur (article 27)[DUDH 1].

Les conventions internationales sur le droit dauteur garantissent que, dans chacun des pays qui en sont signataires, les auteurs étrangers bénéficient des mêmes droits que les auteurs nationaux. Elles prévoient des règles communes et certains standards minimums, concernant notamment létendue et la durée de protection.

La quasi-totalité des États est signataire d'au moins lune des principales conventions internationales relatives au droit dauteur.

La Convention de Berne du 9 septembre 1886, signée par 164 pays, instaure une protection des œuvres publiées comme non publiées, sans formalité d'enregistrement, mais les États peuvent exiger qu'elles fassent lobjet d'une fixation matérielle[26],[27]. La Convention prévoit la reconnaissance du droit moral par les États signataires, et impose une durée de protection minimale de cinquante ans post mortem. Lors de leur adhésion, les États-Unis ont cependant formulé une réserve leur permettant de ne pas appliquer le droit moral.

Symbole du copyright

La Convention universelle sur le droit dauteur, adoptée en 1952, introduit le signe ©[28]. Ce symbole, accompagné du nom du titulaire du droit dauteur ou du copyright et de lannée de première publication de lœuvre, garantit une protection dans tous les pays ayant adhéré à la Convention, y compris ceux prévoyant des formalités denregistrement. Cette convention a été adoptée pour permettre une protection des œuvres dans les pays qui ne souhaitaient pas adhérer à la Convention de Berne, notamment les États-Unis et lURSS. En effet, à la différence de la Convention de Berne, la Convention universelle sur le droit d'auteur n'impose pas aux pays signataires de garantir le droit moral. Depuis ladhésion de la majorité des États à la Convention de Berne, la Convention universelle a perdu de son importance, et le principe de lenregistrement obligatoire a en général été abandonné. Toutefois, le signe © reste largement utilisé à titre informatif, pour indiquer quune œuvre fait lobjet dune protection juridique.

L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, ou ADPIC, constitue un texte annexé à lAccord instituant lOrganisation mondiale du commerce, signé en 1994[29]. Les ADPIC prévoient notamment des mesures de contrôle aux frontières pour lutter contre la contrefaçon.

Le Traité de lOrganisation mondiale de la propriété intellectuelle sur le droit dauteur, signé en 1996, reconnaît la protection des programmes d'ordinateur et des bases de données par le droit d'auteur[30]. Ce traité reprend en grande partie les dispositions de la Convention de Berne, et les adapte à lunivers numérique.

Du fait de lharmonisation opérée par les conventions internationales, la plupart des États garantissent des droits patrimoniaux et un droit moral à lauteur sur ses œuvres de lesprit originales. Des différences subsistent toutefois entre les pays de droit civil et les pays de common law (Australie, Canada, États-Unis, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni principalement).

Droit d'auteur

Le droit d'auteur s'applique dans les pays de droit civil (Belgique et France notamment). Il protège les œuvres de lesprit originales, dès leur création, mêmes si elles sont inédites ou inachevées[Berne 1]. Aucune formalité d'enregistrement ou fixation matérielle de lœuvre n'est nécessaire pour bénéficier du droit d'auteur[Berne 2]. Dans la plupart des pays, il nest donc pas nécessaire dinscrire la mention « tous droits réservés », ni le symbole ©, qui ne servent quà indiquer que lœuvre est protégée par le droit dauteur, et non à conférer la protection juridique. Un enregistrement volontaire peut toutefois s'avérer utile pour prouver sa qualité d'auteur, ou pour faciliter la gestion collective des droits.

La qualification d'œuvre de l'esprit suppose lexistence d'une création de forme perceptible par les sens. Les idées exprimées dans lœuvre, qui sont de libre parcours, ne sont pas protégées en elles-mêmes. En conséquence, pour quil existe une atteinte au droit dauteur, la forme originale par laquelle les idées sont exprimées doit être copiée[31]. À titre d'exemple, le droit d'auteur interdit la reproduction du personnage de Mickey Mouse, mais n'interdit pas la création de souris anthropomorphiques en général. Un auteur peut ainsi reprendre cette idée pour créer une œuvre originale[32]. Le style et les œuvres d'art conceptuel[33], de même que les théories scientifiques et les procédures, sont exclus du champ d'application du droit d'auteur faute de répondre à lexigence d'une création de forme.

La condition d'originalité requiert que lœuvre porte lempreinte de la « personnalité » de son auteur. L'originalité est un concept distinct de celui de « nouveauté », utilisé en droit des brevets. Alors que la conception de loriginalité donnée par la Convention de Berne s'inspirait du droit d'auteur, les ADPIC adoptent une conception de loriginalité plus large, fondée sur linvestissement. Les « œuvres utilitaires » sont ainsi désormais, dans certains pays, protégées au même titre que les œuvres littéraires et artistiques.

Un des principes essentiels du droit dauteur est que la propriété de lœuvre est indépendante de la propriété de son support[CPI 1]. Sauf en cas de cession des droits dauteur à son profit, le propriétaire du support nest jamais propriétaire de lœuvre. Par exemple, le propriétaire dun DVD nest pas propriétaire du film quil contient, et le propriétaire dun livre na pas la propriété de lœuvre littéraire qui y est incorporée.

Le champ du droit d'auteur dépend de la législation de chaque pays. Sont généralement considérés comme des œuvres de lesprit, sous réserve qu'ils soient originaux :

Ce dernier type d'œuvres regroupe par exemple un site web, un blog, ou un jeu vidéo qui peuvent rassembler des œuvres littéraires, vidéo et musicales. La protection du droit d'auteur est conférée à lœuvre multimédia elle-même, et de façon distincte à lensemble des œuvres qui la composent.

Dans la plupart des pays, les programmes informatiques, ainsi que lensemble des travaux préparatoires de conception aboutissant à leur développement, sont protégés par le droit d'auteur. Au contraire, les appareils qui utilisent ces programmes ou les inventions liées aux programmes peuvent être protégés par un brevet dinvention.

Dans certaines législations, le droit d'auteur s'applique aux bases de données ou aux dessins et modèles[Berne 3]. Les listes contenues dans la loi ne sont pas limitatives, et la reconnaissance de la qualité d'œuvre de lesprit relève donc du pouvoir des juges. À cet égard, le genre, le thème de lœuvre ou son mérite artistique ne sont pas des critères de protection. Certains tribunaux ont ainsi pu reconnaître la protection du droit d'auteur à un annuaire.

Typologie des œuvres

Plusieurs termes consacrés, permettent de décrire la relation de l'œuvre à ses auteurs :

  • l'œuvre individuelle, créée par une personne physique unique, appartient à cette personne ;
  • l'œuvre anonyme est lœuvre dont lauteur a choisi de ne pas divulguer son identité, telle que La vie de Lazarillo de Tormes ;
  • l'œuvre orpheline est lœuvre dont lauteur demeure inconnu, sans que cela résulte de son choix ;
  • l'œuvre pseudonyme est lœuvre divulguée par lauteur sous un nom d'emprunt, telle qu'une œuvre du Caravage ou de Le Corbusier ;
  • lœuvre dérivée (ou œuvre composite) est lœuvre tirée d'une œuvre antérieure ce qui comprend les adaptations, les traductions, les adaptations musicales, les arrangements, les orchestrations[Berne 4] ;
  • lœuvre de collaboration est une œuvre créée par plusieurs personnes physiques, appelées co-auteurs ;
  • lœuvre collective est lœuvre créée par plusieurs personnes sous la responsabilité d'une personne physique ou d'une personne morale ;
  • l'œuvre inédite est lœuvre qui n'a fait lobjet d'aucune communication au public.

La création d'une œuvre dérivée nécessite lautorisation de lauteur de lœuvre originelle. Par exemple, le film Le Seigneur des Anneaux est une adaptation cinématographique du livre éponyme. L'œuvre dérivée est la propriété de la personne qui la créée, sous réserve des droits de lauteur de lœuvre originelle.

L'œuvre de collaboration est la propriété commune des co-auteurs, et son exploitation requiert lautorisation de chacun d'entre eux. Si lapport créatif personnel d'un auteur peut être distingué, il peut faire lobjet d'une exploitation séparée. Sont par exemple co-auteurs le compositeur et le parolier d'un morceau de musique.

En revanche l'œuvre collective appartient exclusivement à la personne responsable de sa création. L'exploitation séparée de lapport de chaque contributeur est donc impossible. Le régime des œuvres collectives se rapproche de celui du copyright. Il peut conférer la qualité de titulaire originel des droits d'auteur à une personne qui n'est pas lauteur de lœuvre, y compris s'il s'agit d'une personne morale. Entrent généralement dans cette catégorie les dictionnaires ou les logiciels commerciaux

L'œuvre, malgré l'absence de divulgation, est néanmoins protégée par le droit d'auteur dès sa création. Si lauteur décède avant la publication de son œuvre, le droit de divulgation pourra être exercé à la discrétion de ses héritiers ou légataires.

Titulaire des droits

L'auteur de lœuvre, qui est présumé être la personne sous le nom duquel lœuvre est divulguée[Berne 5], est toujours le titulaire originel des droits dauteur, même sil peut ensuite céder ses droits patrimoniaux. Une personne morale (société, association, fondation) ne peut jamais être auteur, sauf dans le cas spécifique des œuvres collectives. Elle peut toutefois acquérir la qualité dayant droit de lauteur. La notion d'ayant droit renvoie à toute personne qui a acquis un droit ou une obligation d'une autre personne[34]. En matière de propriété littéraire et artistique, layant droit de lauteur peut être son héritier ou son légataire, ou toute personne qui a acquis les droits d'auteur, notamment le producteur, léditeur ou une société de gestion collective.

La titularité des droits d'auteur obéit à des règles particulières, en fonction des circonstances de conception des œuvres.

Si lauteur est un salarié, la loi peut prévoir que ses créations appartiennent à son employeur, comme en Suède, ou qu'elles appartiennent à lemployé sauf stipulation contraire du contrat de travail, comme en France.

Les œuvres de commande appartiennent à lauteur et non au commanditaire. Il en est de même lorsqu'une personne a recours à un nègre littéraire, qui demeure titulaire des droits d'auteur à défaut de cession expresse.

Dans la plupart des pays, les œuvres des fonctionnaires soumis à des contrats de droit public appartiennent à lÉtat dès lors qu'elles ont été créées au cours d'une mission de service public. Les fonctionnaires soumis à des contrats de droit privé bénéficient du régime des auteurs salariés ;

Si lauteur est un journaliste, sa rémunération comprend le droit pour lemployeur de publier ses œuvres pendant une certaine durée. Le journaliste reste toutefois seul titulaire des droits d'auteur. Ainsi, si les œuvres font lobjet d'une publication après cette période de référence, une rémunération supplémentaire est due au journaliste [35].

Par exemple, en France, larticle 20 de la loi du 12 juin 2009 (loi Hadopi) prévoit que les œuvres du journaliste peuvent être utilisées par le titre dans lequel il travaille sur tous les supports (papier, internet, téléphones mobiles, etc.). Pendant une période de référence déterminée par un accord collectif, cette utilisation a pour seule contrepartie le salaire (article L.132-37). Au-delà, une rémunération est due, également déterminée par un accord collectif (article L.132-38). En dehors du titre de presse, toute utilisation doit faire lobjet dun accord préalable. Si cette utilisation a lieu au sein dune « famille cohérente de presse », au sein dun groupe de presse, un accord collectif détermine les contours de la famille cohérente de presse et le montant de la rémunération (article L.132-39). Celle-ci peut être versée en salaire ou en droits dauteur. En dehors, un accord préalable, collectif ou individuel est requis, ainsi quune nouvelle rémunération en droits dauteur (article L.132-40). Faute daccord dans un délai fixé par la loi, une commission paritaire présidée par un haut magistrat peut imposer un arbitrage (article L.132-44).

Les enseignants et formateurs demeurent titulaires des droits d'auteur sur les cours qu'ils dispensent. Leur rémunération ne couvre que la communication d'un enseignement à un public déterminé. Sauf publication en licence libre, toute reproduction des cours doit donc faire lobjet d'une autorisation préalable de leur auteur, ce qui pose des questions complexes dans les exemples de pédagogie active ce sont les élèves qui parfois produisent eux-mêmes leurs cours avec l'aide du formateur, ou quand plusieurs enseignant ou formateurs participent à un même cours.

Droit moral

Agatha Christie est le pseudonyme de lauteure Agatha Mary Clarissa Miller
Article détaillé : Droit moral.

Lauteur bénéficie dun droit moral, qui reconnaît dans lœuvre lexpression de la personnalité de lauteur, et la protège à ce titre. Le droit moral regroupe plusieurs droits, ce qui a parfois conduit la doctrine à parler de « droits moraux » plutôt que de « droit moral ». Le droit moral de lauteur se rapproche des droits de la personnalité, tels que le droit au respect de la vie privée. Comme ces droits, il est inhérent à la personne et inaliénable[34].

Le droit moral comporte les prérogatives suivantes[Berne 6] :

  • le droit de divulgation : lauteur a le pouvoir discrétionnaire de décider du moment et des modalités de la première communication de son œuvre au public ;
  • le droit de paternité : tout utilisateur doit mentionner de façon non équivoque le nom et la qualité de lauteur de lœuvre ;
  • le droit au respect de lintégrité de lœuvre : lauteur peut s'opposer à toute modification, déformation ou mutilation de son œuvre et à toute atteinte préjudiciable à son honneur ou sa réputation ;
  • le droit de retrait et de repentir permet à lauteur de retirer du circuit commercial une œuvre déjà divulguée en contrepartie de lindemnisation de son ayant droit, et du propriétaire du support le cas échéant (hypothèse d'une peinture ou d'une sculpture notamment).

Le droit de paternité regroupe également le droit d'utiliser un pseudonyme, ou de publier des œuvres de façon anonyme. La mention « droits réservés » très utilisée dans la pratique, ne respecte pas cette exigence, et constitue une atteinte au droit moral[35].

À titre d'exemple, les ayants droit de John Huston se sont opposés à la diffusion d'une version colorisée du film Quand la ville dort, que le réalisateur avait décidé de tourner en noir et blanc pour des raisons esthétiques[36],[37].

Le droit de retrait est une spécificité du droit d'auteur, qui n'existe pas dans les pays de common law. Le droit de retrait est notamment accordé en France, en Grèce et en Italie.

Le droit moral est attaché à la personne de lauteur :

  • il est inaliénable : l'auteur ne peut pas le vendre, ni y renoncer, bien que certains États, comme le Japon, prévoient la possibilité de renoncer au droit moral sous certaines conditions ;
  • il est le plus souvent perpétuel, mais certains pays, comme lAllemagne, prévoient une durée limitée ;
  • il est imprescriptible : il n'est pas susceptible de possession (le fait pour une personne d'utiliser le droit d'auteur comme son titulaire ne lui confére aucun droit, et le non-usage ne fait pas perdre au titulaire son droit d'auteur) .

Dans le cas d'un droit moral perpétuel, à la mort de lauteur, il est transmis aux héritiers ou à des exécuteurs testamentaires qui assurent sa protection, et conservent le pouvoir dempêcher toute utilisation susceptible de porter atteinte à lœuvre.

Le droit moral nest pas absolu, et son exercice peut être jugé abusif par les tribunaux. Un architecte ne peut par exemple sopposer à la modification de son œuvre pour des raisons de sécurité.

Droits patrimoniaux

Les droits patrimoniaux confèrent à lauteur le droit exclusif dautoriser ou d'interdire toute utilisation de ses œuvres. Les droits patrimoniaux sont des prérogatives exclusives, et se distinguent d'un simple droit à rémunération. Hors des cas de licences légales et d'infraction au droit de la concurrence, le titulaire des droits peut interdire lutilisation de son œuvre à un tiers, même si ce dernier est prêt à payer pour cet usage. À la différence du droit de propriété sur les biens corporels, qui est perpétuel, les droits patrimoniaux de lauteur ne lui sont conférés que pour une durée limitée.

Licences d'exploitation des œuvres de l'esprit
Lois et principes sous-tendant les licences
Classification des Contrat de Licence Utilisateur Final (CLUF)
Terminologies par type d'œuvre de l'esprit en fonction des licences
Licence d'entrepreneur de spectacles
  • Licence 1
  • Licence 2
  • Licence 3

L'auteur peut accorder à un tiers le droit d'exploiter son œuvre, en signant avec lui un contrat de cession ou de licence de droits d'auteur, selon que les prérogatives sont transférées à titre exclusif ou non-exclusif. Par exemple, les droits patrimoniaux permettent à un écrivain de négocier les conditions de la publication de ses œuvres littéraires par un éditeur, moyennant rémunération. Les droits patrimoniaux donnent ainsi à lauteur un moyen de vivre de son travail créatif. Les parties au contrat déterminent les droits patrimoniaux cédés, les modes d'exploitation autorisés, la durée et létendue territoriale de la cession, ainsi que le montant de la rémunération de lauteur. Le cocontractant obtient la qualité d'ayant droit de lauteur et peut exercer directement les droits patrimoniaux qui lui ont été cédés, à la différence du droit moral qui demeure attaché à la personne de lauteur. Les contrats relatifs au droit d'auteur obéissent le plus souvent à des conditions strictes de forme, telle que la mention expresse des droits cédés, et de fond, telle que loctroi à lauteur d'un pourcentage des recettes tirées de lexploitation de son œuvre. Ces conditions, destinées à garantir les intérêts de lauteur, sont sanctionnées par la nullité de la convention.

Dans la catégorie des droits patrimoniaux, on distingue principalement :

  • le droit de reproduction[Berne 7], qui est le droit de copier tout ou partie de lœuvre par la fixation matérielle de celle-ci sur un support ;
  • le droit de représentation, qui est le droit d'effectuer une représentation ou une exécution publique de lœuvre ;
  • le droit de suite qui permet aux auteurs des arts visuels de percevoir une participation économique lors de la revente de leur œuvre sur le marché de lart[Berne 8].

Entrent dans le champ droit de reproduction, la réalisation d'une copie d'un film ou d'une musique, la réalisation d'une photographie d'une œuvre graphique, d'architecture ou de design[38].

Le droit de représentation lui inclut notamment le droit de présentation publique des artistes plasticiens et des photographes. La représentation dramatique de lœuvre, ou sa diffusion par radio, télévision ou par streaming entrent dans le champ du droit de représentation. Il en est de même pour la diffusion d'œuvres dans des lieux privés ouverts au public, comme les discothèques, les bars ou les supermarchés.

Un critère simple permet de distinguer le droit de représentation et le droit de reproduction : la fixation de lœuvre sur un support. Lorsque lœuvre est fixée sur un support physique, on parle de reproduction. Dans le cas contraire, on parle de représentation. Ainsi sur Internet, le fait de mettre en ligne une page est une représentation, le fait de lenregistrer sur son disque dur est une reproduction. La visualisation d'une œuvre en streaming pur, ne constitue pas une reproduction, ni une représentation[39]. En revanche, la visualisation d'une œuvre en streaming progressif, qui suppose la fixation de lœuvre sur le disque dur de lordinateur, constitue une reproduction. Dans ce dernier cas, si la source est illicite, la simple visualisation de lœuvre constitue un acte de contrefaçon.

La représentation, sous forme de film ou de photographie, dœuvres protégées par le droit dauteur, quil sagisse dobjets manufacturés[40] ou dœuvres darchitecture[41], est soumise à lautorisation de lauteur. En droit français, en vertu de la théorie de larrière plan, si lœuvre protégée par le droit dauteur nest quun élément accessoire de la représentation, lautorisation de lauteur nest pas nécessaire[42],[43]. Les représentations et reproductions de presse échappent également au principe de lautorisation en vertu de larticle L. 122-5, 9° CPI.

Le droit de suite a pour fondement limpossibilité pour les auteurs des arts visuels de percevoir une rémunération après la vente de leurs œuvres, qui sont des exemplaires uniques ou produits en nombre limité. LUnion Européenne a introduit le droit de suite en 2001.

Toute représentation ou reproduction de lœuvre qui n'a pas fait lobjet d'une autorisation de lauteur ou de ses ayants droit, et qui n'entre pas dans le champ d'une des exceptions au droit d'auteur, est un acte de contrefaçon. Le titulaire du droit d'auteur peut alors intenter une action sur le plan civil pour obtenir une indemnisation de son préjudice, ou sur le plan pénal afin de faire condamner le contrefacteur à une peine d'emprisonnement ou à une amende. La distinction entre contrefaçon et simple inspiration relève du pouvoir d'appréciation des tribunaux.

Les droits patrimoniaux sont accordés à lauteur pour toute sa vie, et perdurent après sa mort au bénéfice de ses ayants droit, pour une durée qui varie de 50 à 100 ans selon les pays. Par exemple, en Belgique et en France, ils expirent 70 ans après la mort de lauteur. Passé ce délai, lœuvre entre dans le domaine public et peut être utilisée librement par tous (voir « durée du droit d'auteur et domaine public »).

Sociétés de gestion des droits d'auteur

Lorsque les œuvres font lobjet d'une diffusion importante, il est en pratique difficile pour les auteurs de conclure un contrat d'autorisation avec chaque utilisateur. Les auteurs cèdent donc le plus souvent les droits sur leurs œuvres créées ou à créer à des sociétés qui en assurent la gestion pour leur compte[44]. La cession des droits confère aux sociétés de gestion lensemble des prérogatives attachées aux droits d'auteur. Elles peuvent ainsi conclure des contrats individuels ou généraux avec les utilisateurs, et répartissent ensuite les redevances perçues entre les auteurs. Les sociétés de gestion ont le pouvoir de poursuive en justice tout contrefacteur d'une œuvre figurant dans leur catalogue. À la mort de lauteur, elles assurent la gestion des droits au profit de ses héritiers. Les sociétés de gestion de droits assurent la collecte de certaines rémunérations spécifiques telles que la redevance pour copie privée ou la rémunération versée au titre de la reprographie des œuvres.

Des accords de représentation réciproque permettent aux sociétés de gestion collective de chaque pays de donner les autorisations nécessaires à lutilisation des œuvres figurant dans les catalogues de sociétés de gestion étrangère. Ainsi, un utilisateur peut s'adresser à la société de gestion collective de son pays pour obtenir lautorisation d'utiliser une œuvre, même étrangère.

Les sociétés de gestion collective sont aujourdhui des acteurs importants dans les secteur de la culture et du divertissement. Au-delà de leurs missions de collecte, de répartition, et de promotion, elles jouent un rôle dinterlocuteur avec les pouvoirs publics et les autres acteurs.

Exceptions au droit dauteur

Pendant la durée des droits patrimoniaux, toute reproduction ou représentation de lœuvre sans le consentement du titulaire de ces droits est en principe interdite. Toutefois, pour assurer un équilibre entre les droits de lauteur et laccès du public à linformation et à la culture, il est le plus souvent prévu un certain nombre d'exceptions dans le cadre desquelles il est possible de reproduire et de représenter lœuvre sans autorisation préalable. Les exceptions concernent les seuls droits patrimoniaux, et non le droit moral. Cest pourquoi il est obligatoire de citer le nom de lauteur à chaque utilisation de lœuvre. Certaines exceptions ne concernent que le droit de reproduction (copie privée), d'autres seulement le droit de représentation (cercle de famille). La plupart des exceptions couvre cependant ces deux prérogatives.

Les utilisations de lœuvre pour lesquelles il n'est pas nécessaire d'obtenir une autorisation sont généralement les suivantes :

  • lexception de copie privée, qui permet la reproduction pour un usage privé dune œuvre ;
  • la représentation dune œuvre dans le cercle de la famille et des amis proches, sous réserve quelle ne donne lieu à aucune forme de paiement ;
  • la reproduction et la représentation d'analyses et de courtes citations dans un but dillustration ou de critique d'œuvres publiées[Berne 9] ;
  • la reproduction ou la représentation d'une œuvre pour en faire la parodie, le pastiche ou la caricature[45];
  • la reproduction et la représentation d'extraits d'une œuvre à des fins d'information[Berne 10], notamment dans le cadre des revues de presse réalisées par des journalistes ;
  • la reproduction d'œuvre en vue de la constitution d'archives par les bibliothèques accessibles au public, les établissements d'enseignement ou les musées, qui ne recherchent aucun avantage commercial ou économique direct ou indirect ;
  • la représentation des œuvres à des personnes handicapées et leur adaptation à leur profit (par exemple en braille) ;
  • lexception pédagogique, qui permet à un enseignant de reproduire et représenter des extraits d'œuvres au profit de ses élèves[46],[47].

Les titulaires de droits dauteur perçoivent une rémunération financée par une redevance sur les supports vierges instauré en réponse à lexception de copie privée. Cette dernière ne sapplique pas aux programmes dordinateur, bien que lutilisateur ait le droit de réaliser une copie de sauvegarde.

L'exception de presse elle couvre la reproduction ou la représentation, intégrale ou partielle, d'une œuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, dans un but exclusif d'information immédiate et en relation directe avec cette dernière, sous réserve que soit indiqué clairement le nom de lauteur[CPI 2].

Enfin, l'exception pédagogique ne concerne que les œuvres réalisées à des fins pédagogiques. D'autres critères viennent atténuer cette exception :

  • elle sapplique à la reproduction et à la représentation dextraits dœuvres à des fins exclusives dillustration dans le cadre de lenseignement et de la recherche, à destination dun public majoritairement composé délèves, détudiants, denseignants ou de chercheurs directement concernés ;
  • l'utilisation doit se faire sans aucune exploitation commerciale.

Larticle 9 de la Convention de Berne énonce que les exceptions au droit dauteur ne sont applicables quà la triple condition quelles correspondent à cas spéciaux, quelles ne portent pas atteinte à lexploitation normale de lœuvre, et quelles ne causent pas un préjudice injustifié aux intérêts légitimes du titulaire du droit. Cette règle, connue sous le nom de « triple test » ou « test des trois étapes », est reprise par larticle 13 de laccord sur les ADPIC du 15 avril 1994, et par larticle 10 du Traité de lOMPI du 20 décembre 1996 sur le droit d'auteur. Lexigence du triple test est retenue par la directive communautaire 2001/29 sur la société de linformation, et simpose ainsi à lensemble des États-Membres de lUnion-Européenne. En pratique, le juge doit vérifier au cas par cas si une exception est conforme au triple test[48].

Au delà du strict cadre de la loi elle même, les licences libres et les licences ouvertes peuvent être considérées comme des exceptions au droit d'auteur, puisque l'auteur en détourne le principe monopolistique et redéfinit par même la notion de droit d'auteur.

Durée du droit d'auteur et domaine public

Évolution de la durée du droit d'auteur en France :      Persistance post-mortem du droit d'auteur      Approximation de lespérance de vie en France depuis lapparition du droit d'auteur      Évolution de la durée maximale pendant laquelle une œuvre sera soumise au droit d'auteur[49].
Symbole du domaine public (sans valeur juridique)

Dans les pays elle existe et depuis qu'elle existe, la durée de protection de lœuvre et de son auteur ont toujours été limitée dans le temps, mais avec de grandes variations.

Avant 1993, une durée minimale de 50 ans après la mort de lauteur a été imposée à ses pays signataires par la convention internationale de Berne dont la première version a été signée à Paris 9 septembre 1886[Berne 11]. L'expression latine post mortem auctoris, est couramment utilisée. Le délai post mortem commence le 1er janvier suivant le décès de lauteur.

  • Dans le cas de lœuvre de collaboration, la protection post mortem court à compter du décès du dernier co-auteur survivant[Berne 12].
  • Pour lœuvre posthume, une durée spécifique court à compter de la date de la première publication de lœuvre. Cette durée était en France de 50 ans et variait selon les pays en Europe.
  • En Europe, en 1993, une directive européenne[50] a porté - pour les pays de l'Union - à 70 ans après leur mort pour les auteurs et 50 ans après la première communication au public de lœuvre pour les droits voisins des interprètes. Les États-membres ont ainsi du s'aligner sur les législations les plus protectrices du monde. Le délai de 70 ans a été traduit dans le droit français par une une loi du 27 mars 1997.
    Une fois ces délais écoulés, lœuvre « tombe dans le domaine public » et - sous réserve du respect du droit moral, qui reste en France perpétuel - cette œuvre peut être reproduite par tous et chacun, par tout procédé graphique, phonographique ou littéraire sans besoin de s'acquitter de droits dauteur. Le domaine public regroupe, d'une part, les œuvres qui ne peuvent par nature pas faire lobjet dune protection par la propriété littéraire et artistique et, d'autre part, les œuvres qui ne font plus lobjet de protection du fait de lépuisement des droits dauteur.

Néanmoins, par nature, certaines connaissances ou œuvres de l'esprit ne peuvent pas être soumises au droit d'auteur :

  • un savoir sur lequel aucun monopole n'est accordé, comme une formule mathématique ;
  • une œuvre de l'esprit qui n'est pas protégée par le droit d'auteur, les actes officiels (textes législatifs réglementaires parlementaires ou décision de jurisprudence, ainsi que leurs traductions officielles, discours d'un parlementaire[51]) ;
  • Une information qui n'est pas une œuvre de l'esprit (lié à la notion de créativité et d'originalité), les informations brutes (non formalisées)[51], comme les dates historiques, les connaissances scientifiques, les listes d'adresses[52], les listes brutes ;
  • Les reproductions purement mécaniques d'œuvres tombées dans le domaine public, comme les photographies de tableaux ou de sculptures effectuées sans apport créatif par les musées, ne peuvent faire lobjet d'une protection par le droit d'auteur.
  • ...

Ce droit ne fait pas « sens » pour de nombreuses populations autochtones ne reconnaissant pas la propriété intellectuelle au sens de la convention de Berne.
La durée et les conditions de protection des œuvres et auteurs varie encore considérablement selon les pays, dans la mesure une partie des états applique une durée de protection supérieure au minimum imposé par les conventions internationales. Dans les états qui ont adopté une durée de protection longue, lapplication du principe du traitement national aboutirait à conférer la protection du droit d'auteur à des œuvres qui sont déjà entrées dans le domaine public dans leur pays d'origine. C'est pourquoi les conventions internationales énoncent que la durée de protection d'une œuvre ne peut excéder celle de son pays d'origine[Berne 13].

L'extension de la durée des droits d'auteur est critiquée car elle augmente le coût des créations contemporaines[23]. Celles-ci constituent souvent des œuvres dérivées, ce qui suppose le versement d'une rémunération aux auteurs des œuvres dont elles sont issues. Cela est particulièrement le cas en matière d'œuvres cinématographiques (adaptations d'œuvres littéraires ou audiovisuelles), musicales (reprises et sampling), ou de design (mode et design industriel).

Droits voisins du droit d'auteur

Article détaillé : Droits voisins du droit d'auteur.

Le droit dauteur se distingue de la notion de droits voisins ou droits connexes. Les droits voisins du droit dauteur sont accordés aux artistes-interprètes sur leur interprétation de lœuvre, aux producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes sur les œuvres quils ont financées, et aux entreprises de communication sur les œuvres qu'elles diffusent. En France des droits voisins ont été, accordés aux interprètes (art. L. 213-1 s. C.p.i., en raison de la qualité artistique de leur apport) et aux producteurs de phonogrammes (art. L. 212-1 s. C.p.i., en dépit de labsence de qualité artistique de leur apport) par la loi du 3 juillet 1985. Il existe donc deux cas d'entrée dans le domaine public : lépuisement du droit dauteur, et celui des droits voisins. Les droits voisins font lobjet d'une harmonisation internationale depuis la signature de la Convention de Rome de 1961. Mais les États-Unis nen connaissent pas.

Dans lUnion européenne, les droits voisins durent 70 ans, depuis leur prolongation le 12 septembre 2011 (auparavant 50 ans)[53]. Le point de départ du délai est linterprétation pour les droits des artistes-interprètes, lenregistrement de lœuvre sur un support pour les droits des producteurs, et 50 ans à compter de la diffusion pour les droits des entreprises de communication. Un nombre significatif et croissant de phonogrammes de musique classique sont donc libres de droits d'auteurs mais aussi de droits voisins. De nombreux opéras chantés par Maria Callas, par exemple, relèvent déjà du domaine public.

Copyright

Article détaillé : Copyright.

Les pays de common law appliquent le droit du copyright, concept équivalent au droit d'auteur. Le copyright sattache plus à la protection des droits patrimoniaux quà celle du droit moral. Toutefois, depuis ladoption de la Convention de Berne, le droit dauteur et le copyright sont en partie harmonisés, et lenregistrement de lœuvre auprès dun organisme agréé nest en général plus nécessaire pour bénéficier d'une protection juridique.

Comme le droit d'auteur, le copyright ne protège pas les simples idées[54]. Son champ est généralement plus large que celui du droit d'auteur, car le copyright protège davantage linvestissement que le caractère créatif [55]. Une seconde différence réside dans lexigence de fixation matérielle des œuvres, sur un dessin, une partition musicale, une vidéo, un fichier informatique, ou tout autre support. Par exemple, les discours et les chorégraphies ne sont pas protégés par le copyright tant quils nont pas été transcrits ou enregistrés sur un support [56]. Sous réserve de cette fixation, la protection du copyright s'applique automatiquement aux œuvres publiées comme non publiées. Un enregistrement volontaire des œuvres auprès dune administration peut être nécessaire pour apporter la preuve de ses droits devant les tribunaux.

Le titulaire du copyright peut être lauteur, le producteur, ou léditeur de lœuvre. Si lœuvre a été créée par un employé dans le cadre de ses fonctions, lemployeur est seul titulaire du copyright. Lauteur na donc pas droit à une rémunération spécifique, en plus de son salaire. Il en est de même pour les œuvres de commande (works made for hire), qui appartiennent au commanditaire et non à lauteur.

Droits accordés par le copyright

Le droit moral de lauteur est reconnu par tous les pays de common law qui ont adhéré à la Convention de Berne, tels le Canada ou le Royaume-Uni. Malgré leur adhésion à cette convention, les États-Unis n'appliquent le droit moral qu'au niveau national, et pour certains types d'œuvres seulement. Le droit moral comporte :

     Pays de common law      Pays appliquant en partie la common law

Le droit moral est :

  • limité dans le temps ;
  • transmissible aux héritiers à la mort de lauteur ;
  • susceptible daliénation : lauteur peut y renoncer.

Les droits patrimoniaux confèrent le droit exclusif d'autoriser ou d'interdire les actes suivants :

  • la reproduction de lœuvre ;
  • la création dœuvres dérivées de lœuvre originale ;
  • la distribution de copies de lœuvre au public (vente, location, prêt), sous quelque forme que ce soit ;
  • la représentation publique de lœuvre, avec quelque procédé que ce soit.

Exceptions au copyright

Le concept de fair use aux États-Unis et celui de fair dealing dans les autres pays de common law constituent des exceptions plus larges que celles qui sont appliquées dans les pays de droit civil[57].
Alors que les exceptions au droit d'auteur sont limitativement énumérées dans la loi, et sont d'interprétation stricte, le fair use donne aux tribunaux, via la jurisprudence notamment, le pouvoir d'apprécier au cas par cas si lusage d'une œuvre est « loyal ».
Cette appréciation se fait en fonction du caractère commercial ou désintéressé de lusage, de la nature de lœuvre, de lampleur de la reproduction effectuée, et de ses conséquences sur la valeur de lœuvre[58],[59]. Ils sont également admis quand les coûts de transaction induits par la négociation dépassent les bénéfices de lutilisation payante. La tradition du fair use reconnait notamment l'importance d'une libre utilisation des œuvres à de fins éducatives de recherche.

En France, la loi prévoit 3 exceptions de ce type :

  1. la présentation gratuite et privée d'une œuvre dans le cercle familial ;
  2. la « copie privée » (à usage personnel ou pour les proches) et
  3. la « courte citation ».

Ces exceptions sont accordées dans un esprit différent de celui qui anime le droit anglo-saxon ; Le législateur français a ouvert ce droit plus en référence au droit à la vie privée et pour tenir compte de limpossibilité de contrôler chaque copieur potentiel que pour - comme dans le droit anglo-saxon - favoriser laccès le plus large possible aux œuvres, à l'information, à la critique et aux découvertes[1]. La possibilité de manipuler une copie permet aussi de protéger un support original fragile, ou par exemple de directement annoter un texte ou une image ou un plan en cours d'étude, sans endommager l'original acheté ou légitimement détenu.

Aspects communs

Internet et environnement numérique

Article détaillé : Reproduction et partage de produits culturels sans accord des ayants droit.

Sur internet, les règles du droit d'auteur s'appliquent comme sur les autres supports. Toutefois, de nouveaux modèles de création et de diffusion des œuvres sont apparus. La frontière entre auteur et utilisateur s'est réduite, notamment du fait de lapparition de nombreuses pages personnelles, et de lextension du copyleft. Les techniques du pay per view ou de la vidéo à la demande (VOD) permettent aux utilisateurs d'accéder aux œuvres en tout lieu et à tout moment. La diffusion des œuvres sur internet a également donné à la publicité une place plus importante dans le financement de la création. Les sites qui diffusent des œuvres musicales ou audiovisuelles en streaming, comme Deezer ou Youtube, ont conclu des accords avec les sociétés de gestion collective de droits pour permettre aux auteurs de percevoir un pourcentage de leurs recettes publicitaires. Ces sites bénéficient en contrepartie un accès licite aux catalogues d'œuvres des sociétés de gestion de droits.

La technologie numérique permet une reproduction peu coûteuse et techniquement aisée des œuvres, qui circulent sans réel contrôle des auteurs et de leurs ayants droit, notamment sur les réseaux de peer to peer. Les logiciels de peer to peer ne sont pas illicites en eux-mêmes dans la mesure ils peuvent être utilisés pour échanger des œuvres libres de droit. Toutefois en France, s'ils sont manifestement destinés à violer le droit d'auteur, leur éditeur peut être sanctionné[CPI 3]. Afin de gérer leurs droits et d'empêcher les reproductions illicites, les titulaires de droits peuvent assortir les œuvres de mesures techniques dont le contournement est sanctionné par la loi[60]. Toutefois, ces mesures techniques limitent linteropérabilité et le bénéfice de lexception de copie privée aux dépens des utilisateurs. Ainsi, il est en principe impossible de transférer un film d'un DVD vers un autre support[61].

Copyleft

Logo du projet GNU
Article détaillé : Copyleft.

En droit du copyright, un auteur peut renoncer à lensemble de ses droits et faire entrer ses œuvres dans le domaine public elles pourront être utilisées librement par tous[62]. En droit d'auteur, lauteur peut renoncer à ses droits patrimoniaux, mais pas à son droit moral[CPI 4]. Il lui est possible d'accepter par avance que son œuvre soit modifiée pour les besoins du libre usage. Il ne peut toutefois renoncer de manière préalable et générale à son droit au respect, et pourra ainsi interdire toute utilisation qui lui causerait un dommage. Juridiquement, cette renonciation s'analyse en un don à public indéterminé[63].

L'auteur peut également permettre à tous de reproduire, modifier et diffuser librement sa création, sous réserve de conditions stipulées dans un contrat de licence[64]. Dans la mesure lauteur n'a pas renoncé à ses droits, les modifications de sa création, qui constituent une œuvre dérivée, nécessitent son autorisation. Lauteur détermine ainsi les utilisations permises ou interdites, comme la possibilité d'utiliser lœuvre à des fins commerciales. Si les termes de la licence ne sont pas respectés, celle-ci est résolue et lusage de lœuvre peut être qualifié de contrefaçon. Certaines licences libres, comme la licence BSD, permettent une appropriation privative des œuvres issues des modifications de lutilisateur. D'autres licences, comme la Licence publique générale GNU ou certaines licences Creative Commons exigent que les œuvres dérivées héritent des conditions d'utilisation de lœuvre originaire[65]. Alors que la mise en œuvre classique du droit dauteur garantit un monopole d'exploitation au titulaire et à ses ayants droit, les licences de type GPL visent à empêcher toute appropriation individuelle de lœuvre. Chaque personne qui en fait usage accepte dans le même temps que lœuvre qui résultera de ses modifications puisse être librement utilisée, modifiée et diffusée.

Articulation avec les autres branches du droit

Plusieurs textes confèrent au droit d'auteur la qualification de droit de lhomme, soit directement comme la Déclaration universelle des droits de lHomme (article 27), soit au travers du droit de propriété comme le protocole additionnel à la Convention européenne des droits de lHomme[66]. Le droit d'auteur doit toutefois être concilié avec les autres droits de lHomme[67]. La liberté d'expression, le droit à linformation[68], et le droit à la culture fondent ainsi la plupart des exceptions à la propriété littéraire et artistique. L'auteur doit également respecter le droit à la vie privée des personnes identifiables dans son œuvre[69].

En droit international privé, il existe un conflit de juridictions et un conflit de lois dès lors quen présence dun élément dextranéité, une situation juridique est susceptible d'être régie par les tribunaux et les lois de plusieurs États.

En matière de droit des contrats, le tribunal compétent et la loi applicable peuvent être choisis par les parties[70]. À défaut de choix, le tribunal appliquera la loi qui a le lien le plus étroit avec le contrat : celle du lieu de sa conclusion ou celle du lieu de son exécution suivant les cas[71].

Dans lhypothèse lexistence dun délit civil, comme la contrefaçon, est alléguée, le tribunal compétent est généralement celui du lieu d' provient le dommage, ou celui du lieu le dommage est subi[72],[73]. En matière de délit sur internet, tous les tribunaux sont potentiellement compétents, car lacte dacte délictueux produit ses effets dans le monde entier[74]. Les juges modèrent toutefois ce principe en considérant que lacte délictueux ne produit ses effets quà légard des personnes spécifiquement visées par le site. On retient à cet égard plusieurs éléments, comme la langue et la monnaie utilisées par le site internet[75], ou lextension de son nom de domaine[76]. Le tribunal reconnu compétent selon ces critères fera application de la loi du pays la protection est revendiquée[Berne 14], ce qui renvoie en principe à la loi du pays a eu lieu le fait générateur du dommage[77],[78].

La mise en œuvre du droit d'auteur peut constituer un abus de position dominante contraire au droit de la concurrence[79]. En droit de lUnion européenne, la liberté de circulation des biens et services implique que lexercice des prérogatives reconnues à lauteur et à ses ayants droit respecte la « finalité essentielle » du droit dauteur, qui consiste en loctroi dun monopole temporaire dexploitation [80],[81]. La théorie des installations essentielles énonce qu'une personne qui détient une ressource nécessaire à un opérateur voulant exercer une activité sur un marché en amont ou en aval doit permettre laccès de lopérateur à cette ressource[82]. Microsoft, notamment, a été condamnée sur ce fondement après avoir refusé de communiquer à ses concurrents des informations relatives à linteropérabilité de ses logiciels, et protégées par le droit d'auteur [83].

Le droit dauteur se distingue du brevet, qui confère un droit exclusif sur une invention, et de la marque, qui protège les signes distinctifs utilisés dans le commerce et lindustrie. Un même objet peut cependant être protégé par plusieurs types de droits de propriété intellectuelle, notamment en matière de design.

Critiques et limites du droit d'auteur

La protection des savoirs traditionnels est une revendication constante des peuples autochtones

Longueur disproportionnée de la défense des droits dauteur

Selon la convention de Bern, la majorité des œuvres doivent être protégées durant toute la vie de lauteur et au moins 50 ans après sa mort. Dans la majorité des pays, le délai de protection a été allongé jusquà 7090 ans après la mort de lauteur.

  • Le lien avec le délai de vie de lauteur met dans des conditions inégales les auteurs vivant longtemps et les auteurs décédant très tôt.
  • Les œuvres précoces peuvent être protégées jusquà 150 ans (en fonction du délai de vie de lauteur), alors que les tardives seulement ~70 ans après la mort de lauteur.
  • Le brevet dinvention est délivré seulement pour 2025 ans quand le droit dauteur est protégé pour toute la vie et ~70 ans après la mort. Cela met les inventions et les ingénieurs dans des conditions inégales par rapport aux auteurs se trouvant sous la protection des droits dauteur.

Calcul infondé de la durée de protection des droits dauteur

  • Si le droit dauteur matériel appartient à une organisation, le délai de protection de lœuvre est quand même calculé à partir de la durée de vie de lauteur qui nest plus son propriétaire.

Absence dinformation sur le titulaire du droit

  • Il est difficile de trouver le titulaire des droits dauteur puisque les droits nappartiennent pas à lauteur et quil ny a pas de système denregistrement des droits dauteur.


Au moins pour certains cas, de nombreux auteurs ont considéré que le droit d'auteur, de propriété intellectuelle ou le droit à la protection de certaines œuvres était un frein, voire un abus de droit qui pouvait avoir des conséquences néfastes sur l'intérêt général, le bien commun qu'est la culture, l'économie, la société, l'environnement ou la sécurité. Le caractère abusif de certaines demandes de protection a parfois été reconnu par la jurisprudence. Cependant, au moins dans les pays dits riches et occidentaux, la fin du XXe siècle a connu un durcissement juridique des cadres de la protection intellectuelle et du patrimoine immatériel, avec une tendance à valoriser la privatisation et l'exploitation commerciale de ce patrimoine, et alors même que l'encryption (cryptage), les réseaux informatiques et la réalité virtuelle permettaient potentiellement aussi une meilleur protection à la fois de la vie privée et des œuvres[84].

Au XIXe siècle, Proudhon dénoncait lassimilation artificielle de la propriété intellectuelle à la propriété sur les biens corporels, ainsi que les conséquences néfastes de lappropriation des œuvres sur la libre circulation des connaissances[85]. Au XXe siècle, Richard Stallman et les défenseurs de la culture libre ont repris ces thèses[86]. Ce courant propose de recourir aux licences libres comme principe alternatif au droit d'auteur [87].

Après la crise de 1929, en 1934, A. Plant[88] dénonçait le copyright qui selon lui favorise en réalité dans l'industrie du livre des positions de monopoles et les rentes qui leurs sont dues, au profit des auteurs connus et de leurs éditeurs. Après lui, S. Breyer[89] estimera même qu'une économie sans droit d'auteur faciliterait une diffusion plus importante des œuvres en éliminant les coûts de transaction élevés.
Certains économistes ou théoriciens, comme S. Breyer [89]ou David K. Levine, présentent le droit d'auteur comme un concept peu efficace ou obsolète[90], notamment dans le cadre de la société de linformation. D'autres, sans remettre en cause le principe du droit d'auteur, dénoncent ses excès[91], notamment lextension continue de la durée de protection des œuvres et lutilisation de DRM.

Il semble qu'une dissémination accrue et gratuite de certaines œuvres (éventuellement en version "basse définition", provisoire, ou incomplète), favorisée par l'Internet, puisse aussi profiter commercialement aux auteurs et producteurs [92] en faisant connaitre l'œuvre et en donnant envie de l'acheter. Dans ces conditions, la copie privée n'est pas systématiquement un danger pour la diffusion commerciale d'une œuvre [93]. Certains jeunes auteurs s'en servent d'ailleurs pour se faire connaitre. Dans le monde du multimédia, une gestion plus collaborative des droits liés aux œuvres [94] pourrait émerger.

Dans les pays en développement, les peuples autochtones perçoivent le droit d'auteur comme un concept essentiellement occidental qui n'est pas en mesure d'assurer une protection efficace de leurs savoirs traditionnels. De plus, le droit d'auteur est paradoxalement utilisé par certaines personnes pour s'approprier illégitimement des savoirs ancestraux, tels que techniques traditionnelles, médecines traditionnelles et jusqu'aux positions du yoga (asanas) de lInde[95].

Droit dauteur par continent

Afrique

L'accord de Bangui du 2 mars 1977 institue lOAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle)[96]. Son Annexe VII harmonise le droit d'auteur dans les pays qui en sont signataires[97]. Le droit d'auteur dans les pays d'Afrique francophone est en partie inspiré du droit français. Le droit moral y est donc perpétuel, incessible et inaliénable. Tel est notamment le cas en Algérie.

Articles détaillés :

Amérique

Les pays d'Amérique latine appliquent en majorité le droit d'auteur, alors que le Canada et les États-Unis appliquent le copyright. De nombreux pays ont adhéré à la Convention interaméricaine sur le droit d'auteur du 22 juin 1946.

Au Chili, les dispositions sur le droit d'auteur sont contenues dans la loi 17.336 du 2 octobre 1970 sur la propriété intellectuelle[98], et dans son décret d'application du 17 mai 1971[99].

En Colombie, lauteur et ses ayants droit bénéficient des droits patrimoniaux pour une durée de 80 post mortem[100]. Si le titulaire des droits d'auteur est une personne morale, la durée est de protection est de 30 ans à compter de la divulgation de lœuvre.

Le droit mexicain reconnaît le droit moral et les droits patrimoniaux de lauteur, ainsi que les droits voisins. En vertu de la loi fédérale sur le droit d'auteur, les droits patrimoniaux sont accordés pour toute la vie de lauteur et 100 ans après sa mort, ou celle du dernier auteur survivant dans le cas des œuvres de collaboration[101].

Au Canada, la protection accordée par le droit d'auteur dure 50 ans après le décès de lauteur pour la plupart des œuvres[102]. Le concept d'utilisation équitable limite le champ du copyright dans certaines hypothèses afin de garantir léquilibre entre protection des œuvres et droit du public à linformation.

Aux États-Unis une œuvre, même inachevée, est créée lorsqu'elle est fixée matériellement sur un support[103]. Depuis ladhésion des États-Unis à la Convention de Berne en 1989, lenregistrement des œuvres étrangères auprès du Bureau du Copyright n'est plus nécessaire pour bénéficier d'une protection juridique, mais il reste possible pour faciliter la preuve de ses droits. Le titulaire du copyright a le droit exclusif de reproduire ou de communiquer les œuvres, et d'autoriser la création d'œuvres dérivées. Un droit moral, comprenant le droit de paternité et le droit au respect de lintégrité des créations est accordé aux seuls artistes des arts visuels. La durée du copyright dépend de la nature de lœuvre et de sa date de publication. Désormais, toute œuvre créée bénéficie d'une protection de 70 ans post mortem si le titulaire est une personne physique. En vertu de la loi sur lextension de la durée du copyright, les entreprises bénéficient d'une protection de 95 ans à compter de la publication, ou de 120 ans à compter de la création si cette durée est plus longue[104].

Articles détaillés :

Asie

Depuis 1979, la Chine a adhéré aux principales conventions relatives à la propriété intellectuelle. En 2001, la Chine est devenue membre de lOMC et a ratifié laccord sur les ADPIC. Elle a également signé un certain nombre de traités bilatéraux dans ce domaine, notamment avec les États-Unis. Le premier accord bilatéral de coopération spécifiquement dédié à la lutte anti-contrefaçon a été signé avec la France en juillet 2009. Au niveau national, les droits des auteurs sont régis par la loi sur le droit d'auteur (中华人民共和国著作权法) et par ses normes de mise en œuvre (著作权法实施条例). Les articles 94 à 97 de loi sur les principes généraux du droit civil, adoptée en 1986, protègent les intérêts des titulaires du droit d'auteur. La loi sur la concurrence déloyale de 1993, et celle sur la protection douanière des droits de propriété intellectuelle de 1995 (中华人民共和国知识产权海关保护条例) complètent ce dispositif. Malgré lexistence de ces textes, la contrefaçon représente 8% du PIB et touche aussi bien les créations artistiques et que les créations industrielles[105]. Afin d'y remédier, des tribunaux spécialisés en propriété intellectuelle ont été créés dans certaines provinces ou villes. Des actions de sensibilisation du public sont également menées, car la méconnaissance des principes du droit d'auteur est présentée comme une des principales causes de la contrefaçon[106].

La législation sur la propriété littéraire et artistique au Japon a été introduite par la loi de 1899, et a été refondue par la loi de 1970, plusieurs fois modifiée[107]. Le Japon a adhéré à la Convention de Berne, et est également partie aux accords sur les ADPIC et aux traités de lOMPI. Les droits patrimoniaux et le droit moral sont accordés pour la vie de lauteur et perdurent 50 ans après sa mort. En 2004, la durée de protection des œuvres cinématographiques a été fixée à 70 ans à compter de leur publication. Le droit moral est incessible, mais lauteur peut renoncer à lexercer par contrat.

Europe

Union européenne

Les Etats Membres de lUnion européenne ont harmonisé leurs législations afin de faciliter la création et la diffusion des œuvres

Les législations des États Membres de lUnion européenne ont été harmonisées afin de supprimer les obstacles aux échanges intracommunautaires. Cette harmonisation concerne létendue et la durée de la protection conférée par le droit dauteur, ainsi que les sanctions applicables en cas de contrefaçon[108].

Les textes européen qui couvrent le sujet sont :

  • les directives 91/250/CEE et 96/9/CE accordent respectivement la protection du droit dauteur aux programmes dordinateur et aux bases de données[109],[110] ;
  • la directive 93/98/CE fixe la durée de protection des droits dauteur à 70 ans après la mort de lauteur de lœuvre, ou de la mort du dernier des auteurs sil sagit dune œuvre réalisée à plusieurs. La protection commence à la date à laquelle lœuvre a été licitement rendue accessible au public s'il s'agit d'une œuvre anonyme ou pseudonyme. Cette directive est entrée en vigueur le 1er juillet 1995, et a été ensuite remplacée par la directive du 12 décembre 2006 qui en reprend les dispositions[111] ;
  • la Directive européenne sur lharmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de linformation (2001) a pour but dadapter le droit dauteur à lunivers numérique[112]. Elle énonce un certain nombre de prérogatives en faveur des auteurs, et dexceptions au profit des utilisateurs. Elle autorise les titulaires des droits dauteur à protéger les œuvres par des mesures techniques, dont le contournement est sanctionné. Enfin, elle prévoit la reconnaissance du droit d'auteur des agents publics ;
  • la directive du 2001/84/CE du 27 septembre 2001 instaure un droit de suite au profit des auteurs quel que soit le lÉtat de lUnion dans lequel les œuvres sont vendues[113] ;
  • la directive 2004/48/CE sur lapplication des droits de propriété intellectuelle prévoit que les États Membres adoptent des sanctions en cas de contrefaçon des œuvres dun auteur citoyen de lUnion.

Les autres directives abordent les questions du câble et du satellite[114], du droit de location[115], et des semi-conducteurs[116].

La Cour de justice des Communautés européennes a établi une jurisprudence relative au droit d'auteur, notamment quant à son articulation avec le droit de la concurrence (voir supra Articulation avec les autres branches du droit).

En vertu de la règle d'épuisement des droits, il n'est pas possible d'empêcher la libre circulation des exemplaires d'une œuvre une fois que ceux-ci ont été mis sur le marché avec le consentement de lauteur ou de ses ayants droit[117].

États membres de lUnion européenne

Au sein de lUnion européenne, la majorité des vingt-sept États membres applique le droit d'auteur. Seuls Chypre, lIrlande, Malte et le Royaume-Uni font application du copyright. Tous les États membres ont adhéré à la Convention de Berne.

Succinctement, on peut notamment présenter les différences suivantes :

  • en Allemagne, selon la conception moniste du droit dauteur, les droits patrimoniaux et le droit moral de lauteur suivent le même régime, et séteignent soixante-dix ans après la mort de lauteur64 de la loi sur le droit dauteur)[118] ;
  • en Belgique, le droit dauteur est régi par la loi du 30 juin 1994 relative au droit dauteur et aux droits voisins[119] ;
  • en Espagne, les dispositions relatives au droit dauteur sont regroupées dans le livre premier de la loi sur la propriété intellectuelle du 11 novembre 1987, modifiée en 1996[120]. La loi du 7 juillet 2006 transpose en droit interne la directive communautaire 2001/29/CE[121] ;
  • en France, les dispositions sur le droit d'auteur sont regroupées dans le Livre premier du Code de la propriété intellectuelle[122]. Lauteur dispose du droit exclusif dexploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et den tirer un profit pécuniaire [CPI 5]. Une des spécificités du droit français est qu'il accorde un droit de repentir à lauteur, qui lui permet de reprendre une œuvre déjà divulguée. Ce droit peut être exercé librement sous réserve d'indemniser le propriétaire de lœuvre.
  • au Royaume-Uni, la propriété intellectuelle est réglementée par la loi sur le copyright, les dessins industriels et les brevets de 1988 (copyright, Designs and Patents Act)[123].

Articles détaillés :

Compléments

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

Bibliographie

Ouvrages généraux

Ouvrages spécialisés

Rapports officiels

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Textes

Code de la propriété intellectuelle (France)

Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (9 septembre 1886)

  1. article 2 (texte)
  2. article 5.2 (texte)
  3. article 2.7 (texte)
  4. article 2.3 (texte)
  5. article 15.1 (texte)
  6. article 6 bis (texte)
  7. article 9 (texte)
  8. article 14 ter (texte)
  9. article 10 (texte)
  10. article 10 bis (texte)
  11. article 7 (texte)
  12. article 7 bis (texte)
  13. article 7-8° (texte)
  14. article 5.2 texte

Déclaration universelle des droits de lhomme (10 décembre 1948)

  1. article 27 (texte)

Sources

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  5. (en) Loi de la Reine Anne du 10 avril 1710 (texte)
  6. Selon la tradition, la première décision de justice accordant un droit de copie à lauteur est le jugement royal relatif au Cathach de saint Colomba, rendu au VIIe siècle (datation cependant contestée)
  7. (en) Article 1, Section 8 de la Constitution des États-Unis d'Amérique (texte)
  8. Site de la SACD (lien)
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  10. Lire le texte transcrit sur wikisource
  11. Lire le texte transcrit sur wikisource
  12. Lire le texte transcrit sur wikisource
  13. Lire le texte transcrit sur wikisource
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  15. Benhamou , Françoise, Farchy , Joëlle, Droit d'auteur et copyright, Paris : la Découverte, 2009, 126 p. (résumé)
  16. Duchemin W., Réflexions sur le droit d'exposition (= Thoughts on the exhibition right = Reflexiones sobre el derecho de exposicion) ([Résumé]) Revue internationale du droit d'auteur, ISSN:0035-3515, 1993, no156, pp. 14-107 (16 ref.) (Résumé Inist-CNRS)Cet ouvrage traite de certaines contradictions entre droits à exposer en vivant de son art et le droit à voir gratuitement l'art, dans la cadre de l'indispensable rencontre du public avec l'art ;
  17. Barlow J. (1994), « The economics of ideas, a framework for rethinking patents and copyrights in the digital age », Wired, mars.
  18. (en) Décision Wheaton vs. Peters, 33 U. S. 591 (1834), Cour Suprême des États-Unis d'Amérique (texte)
  19. Florent Latrive, Du bon usage de la piraterie, p. 32, Editions Exils octobre 2004 (ISBN 2-912969-59-X)
  20. Marcel Boyer, L'économie du droit d'auteur et de lutilisation équitable, CIRANO, 2007, §29 p.6 (texte) [PDF]
  21. Il s'agit d'exemples généraux, un film peut tout aussi bien avoir un faible coût de conception
  22. En considérant la construction de lédifice, non pas seulement ses plans
  23. a et b François Lévêque, Yann Menière, Économie de la propriété intellectuelle, La découverte, 2003 (ISBN 2-7071-3905-X)
  24. Site de lOMPI sur le droit d'auteur (lien)
  25. Site de lAlliance Globale pour la Diversité Culturelle (UNESCO) (lien)
  26. Convention de Berne du 9 septembre 1886 (version consolidée) (texte)
  27. Liste des pays parties à la Convention de Berne (site OMPI) ?lang=fr&treaty_id=15 (texte)
  28. Convention universelle sur le droit d'auteur du 6 septembre 1952 (version consolidée)(texte)
  29. Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce signé le 15 avril 1994 (texte)
  30. Traité de lorganisation mondiale de la propriété intellectuelle sur le droit d'auteur du 20 décembre 1996 (texte)
  31. Petya Totcharova, Notions de base en matière de droit dauteur et de droits voisins, UNESCO (texte) [PDF]
  32. Exemple repris de larticle en:copyright
  33. Claire Le Henaff, Les Critères juridiques de lœuvre à lépreuve de lart conceptuel, master Recherche en propriété intellectuelle, Poitiers, 2006 (texte) [PDF]
  34. a et b Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, PUF, 2007
  35. a et b Anne-Laure Stérin, Guide pratique du droit d'auteur, Maxima, 2007 (ISBN 978-2-84001-405-8)
  36. Jugement Asphalt Jungle, Tribunal de Grande Instance de Paris, 23 novembre 1988 (France)(texte)
  37. Arrêt Asphalt Jungle, Cour de cassation, 1re chambre civile, 28 mai 1991 (France), 1991
  38. Il convient de noter que la photographie d'une œuvre, comme un objet industriel ou un bâtiment, est une œuvre photographique, elle-même protégée par le droit d'auteur si elle satisfait aux conditions d'originalité.
  39. La visualisation d'un contenu illicite en streaming pur peut toutefois être qualifiée de recel dans certaines juridictions : art. 321-1 al. 2 du Code pénal (France) (texte)
  40. Arrêt de la Cour de Cassation, 1re civ., 12 décembre 2000 (France)
  41. Tribunal de Grande Instance de Paris, 12 juillet 1990, pour une représentation non autorisée de lArche de la Défense à Paris
  42. Pierre-Yves Gautier, Propriété littéraire et artistique, PUF, 2007, § 108 Théorie de larrière plan
  43. Cour dappel de Lyon, 20 mars 2003
  44. Paula Schepens,Guide sur la gestion collective des droits d'auteur, UNESCO, 2000 (texte) [PDF]
  45. Légalité de la parodie
  46. Exception pédagogique au droit d'auteur , educnet, Ministère de l'Éducation Nationale, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
  47. article L 122-5-3° du code de propriété intellectuelle (CPI)
  48. Michel Thiollière, Commission des affaires culturelles, Sénat, Rapport sur le projet de loi relatif au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de linformation, avril 2006, p52.(France)(texte)
  49. Il s'agit bien sûr d'une limite théorique, qui demanderait à ce que lauteur crée son œuvre dès la naissance et meurt à lâge moyen de lespérance de vie. Elle passe de 31 ans en 1791 à 150 ans en 2007
  50. Directive du 29 octobre 1993
  51. a et b La propriété littéraire et artistique, culture.gouv
  52. Ministère de l'Éducation Nationale, educnet
  53. http://ec.europa.eu/internal_market/copyright/term-protection/term-protection_fr.htm
  54. (en) Arrêt Balken vs Selden 101 US 99 (1879) , Cour suprême des États-Unis d'Amérique (arrêt)
  55. (en) Arrêt Feist Publ'ns Inc. vs Rural Tel. Serv. Co. 499 US 340, 345 (1991, Cour suprême des États-Unis d'Amérique) (arrêt)
  56. (en) 17 USC §102 (a)(États-Unis d'Amérique)
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  60. Séverine Dusollier, Droit d'auteur et protection des œuvres dans lunivers numérique, Larcier, 2005, ISBN 2-8044-1716-6
  61. Arrêt Mulholland Drive, Cour de cassation, 1re chambre civile, 28 février 2006 (France) (texte)
  62. (en) § 106A e) de la loi des États-Unis d'Amérique sur le copyright(texte)
  63. Pierre-Yves Gautier, Propriété littéraire et artistique, PUF, 2007, n°322 Don sur lInternet
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  65. Qu'est-ce que le copyleft  ?, site GNU (lien)
  66. Protocole additionnel à la Convention de sauvegarde des Droits de lHomme et des Libertés fondamentales tel qu'amendé par le Protocole n° 11 (texte)
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  68. En Europe, la liberté d'expression et le droit à linformation sont reconnus par larticle 10 de la Convention de sauvegarde des Droits de lHomme et des Libertés fondamentales (texte) [PDF]
  69. Ce droit est reconnu par larticle 8 de la Convention de sauvegarde des Droits de lHomme et des Libertés fondamentales
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  116. Directive 87/54/CEE du Conseil du 16 décembre 1986 concernant la protection juridique des topographies de produits semi-conducteurs ?uri=CELEX:31987L0054:FR:HTML (texte)
  117. La règle de lépuisement des droits sur le site du ministère de la Culture (France)(lien)
  118. Véronique Sterin, Introduction au système juridique allemand, IRPI, 2004 (texte) [PDF]
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  120. (es) Loi de 1987 sur la propriété intellectuelle (Espagne) (texte) [PDF]
  121. (es) Loi du 7 juillet 2006 (Espagne) (texte) [PDF]
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  123. (en) Copyright, Designs and Patents Act 1988, chap. 48 (Royaume-Uni) (texte)


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  • Droit d'auteur —    Droit civil: prérogative attribuée à l auteur d une oeuvre de l esprit droit pécuniaire et droit moral …   Lexique de Termes Juridiques

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