- Graffiti
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Pour les articles homonymes, voir Graffiti (homonymie).
Les graffiti existent depuis des époques reculées, dont certains exemples remontent à la Grèce antique ainsi qu'à l'Empire romain[1] et peut aller de simple marques de griffures à des peintures de murs élaborées. Dans les temps modernes, la peinture aérosol et les marqueurs sont devenus les outils les plus utilisés. Dans la plupart des pays, « dessiner » un ou plusieurs graffitis sur une propriété sans le consentement de son propriétaire est considéré comme du vandalisme, lequel est punissable par la loi. Parfois, le graffiti est employé pour communiquer un message politique et social. Il existe de nombreux caractères et styles de graffiti, cette forme d'art évoluant rapidement.
Article détaillé : Chronologie du graffiti.Sommaire
Vocabulaire
Étymologie
Le mot italien graffiti dérive du latin graphium (éraflure) qui tire son étymologie du grec graphein (γράφειν) qui signifie indifféremment écrire, dessiner ou peindre. Graffiti en langue française vient de l'italien graffito, terme désignant un stylet à écrire[réf. souhaitée]). Son pluriel italien est graffiti. L'usage n'a pas retenu une tentative de francisation en graffite à la fin du XIXe siècle, ni le singulier graffito qu'utilise, entre autres, André Malraux. On utilise donc le mot graffiti au singulier et au pluriel même si l'utilisation du S (graffitis) est admise dans l'usage[2].
Usage actuel
En français, les graffiti issus de la tradition nord américaine (tags, graff, free style) côtoient les graffiti issus de la tradition ouest-européenne (collages, pochoirs). Les auteurs de ces graffiti sont appelés graffeurs ou graffiti-artists plutôt que graffiteurs. En québécois, il n'est pas rare de les qualifier de graffiti-artists de graffiteurs ou de writers, comme en anglais. Les mots-valise calligraffiti et calligraffitiste, attribués à Bando dans Le Livre du Graffiti[3] n'ont pas été retenus par l'usage ni par le milieu se réclamant de cette forme d'art urbain. En anglais, on évoque le plus souvent ces peintres par le terme de graffiti-artists, writers ou encore aerosol-artists. Lorsque le graffeur passe dans le domaine des créations légales, Monzon parle de peintre en aérosol.
Ces graffeurs se font connaître en apposant leur signature, communément appelée « blaze »[4], ou celle du collectif (Posse[4], crew[4], squad, etc.) auquel ils appartiennent sous leurs œuvres, les murs, les métros ou encore les camions.
Graffiti est le nom générique donné aux dessins ou inscriptions calligraphiées, peintes, ou tracées de diverses manières sur un support qui n'est pas prévu pour cela. Certains considèrent le graffiti comme une forme d'art qui mérite d'être exposée dans des galeries tandis que d'autres le perçoivent comme indésirable. Dans ses formes les plus élaborées, le graffiti est également une forme d'art graphique.
Le « Tag » est une signature. Il est soit apposé pour signer un graff soit utilisé seul et pour lui-même.
Le « flop » est un lettrage en forme de bulle élaboré généralement d'un seul trait. Ce procédé étant assez difficile à réaliser, certains graffeurs préfèrent les peindre lettre par lettre.
Histoire
On distingue généralement le graffiti de la fresque[5] par le statut illégal ou en tout cas clandestin, de l'inscription. Ainsi est-il a priori douteux de qualifier les peintures rupestres de graffiti, car nous ignorons leur statut à l'époque[6].
Les graffiti ont une grande importance en archéologie : ils font partie, avec les textes épigraphiques, des témoignages écrits non littéraires, populaires, souvent très « vivants » et aptes à nous révéler des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.
Les graffiti antiques pouvaient être aussi bien des annonces électorales, des messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), des messages à contenu politique, religieux, érotique ou pornographique, personnel, etc. Quelques exemples[7] :
- « Cornelia Helena est la maîtresse de Rufus », « J'ai baisé ici le 19 et le 13 des calendes de septembre », « Pyrrhus salue son confrère Chius. J'ai de la peine d'avoir appris que tu étais mort. Alors adieu », « Si tu as compris ce que peut l’amour, si tu as conscience d’être humain, prends pitié de moi, permets-moi de venir, Fleur de Vénus… », « Tu es une charogne, tu es un rien du tout », « Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi ».
Ces graffiti sont généralement rédigés en latin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d'alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d'orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs.
On peut encore lire des graffiti âgés de deux millénaires à Pompéi car c'est l'un des rares sites qui soit suffisamment bien conservé. En effet, les graffiti sont par essence éphémères et disparaissent, soit parce que leur support a disparu, soit parce qu'ils ont été effacés manuellement ou qu'ils ont été victimes de l'érosion naturelle de leur support.
L'Antiquité et le Moyen Âge ont laissé de nombreux exemples de graffiti : l'Agora d'Athènes, la Vallée des rois en Égypte, les grands caravansérails du monde arabe, etc. Ces inscriptions ont parfois une importance historique qui est loin d'être anecdotique, en prouvant par exemple que des mercenaires grecs ont servi en Égypte au VIIe siècle avant l'ère chrétienne[8].
Dans la cité d'Éphèse, on trouvait des graffiti publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas et pour combien d'argent on pouvait trouver des professionnelles de l'amour.
On connaît de nombreux autres exemples anciens : graffiti maya à Tikal (Guatemala), graffiti viking en Irlande ou à Rome, runes varègues en Turquie, etc.
On trouve souvent des graffiti, parfois très anciens, dans des endroits abrités de la lumière, de l'humidité et peu décorés, tels que les cellules de prisons, les cellules monacales, les casernes[9], les cales des bateaux, les caves, les catacombes (les graffiti des premiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet), etc. La tour de la Lanterne à La Rochelle, en France, est riche de graffiti de prisonniers, ouvriers et marins, qui sont pour nombre d'entre eux des bateaux : frégates, vaisseaux de guerre, etc. Certains meubles en bois sont souvent gravés d'inscriptions : tables et bancs d'écoles[10], portes de toilettes publiques.
Des nombreuses églises romanes ont été gravées de graffiti recouverts immédiatement par un enduit. L'église de Moings en est un exemple. Un musée du graffiti ancien existe à Marsilly. Mais le premier musée des graffiti historiques a été créé par Serge Ramond en 1987 à Verneuil-en-Halatte dans l'Oise. Il regroupe plus de 3500 moulages de graffiti de toute la France couvrant 10 000 ans d'histoire.
Vers l'âge de la cinquantaine, Restif de la Bretonne, écrivain libertin du XVIIIe siècle, rapportait les évènements de sa vie sous forme de graffiti qu'il faisait sur les parapets des ponts de l'Île Saint-Louis lors de ses promenades quotidiennes. Il a abandonné cette activité maniaque (qui a duré de 1780 à 1787) en constatant la disparition trop rapide de ses mots et après s'être rendu compte qu'une main malveillante les effaçait[11]. Il effectue alors le relevé de ses propres mots qu'il transcrit finalement dans un recueil publié à titre posthume et intitulé Mes inscriptions.
Le graffiti urbain se développe souvent dans un contexte de tensions politiques : pendant les révolutions, sous l'occupation, (le Reichstag à Berlin couvert de graffiti par les troupes russes), pendant la guerre d'Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d'autonomie (Bretagne des années 1970, Irlande du Nord, etc.). Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d'aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffiti a gagné une vocation esthétique.
New York
Le mouvement nord-américain a été très spectaculaire dans le métro de New York dont les rames se sont subitement couvertes de noms : Taki 183, Tracy 168, Akmy, Stay High 149, etc[12]. En quelques années, ces « tags » (signatures) se sont devenus de véritables typographies ; leurs auteurs ayant déclinés l'écriture de leurs message (plus souvent leurs noms) afin d'en augmenter la visibilité ou d'en développer le style pour marquer ou s'affirmer par leur personnalité et; pour faire partie de la mémoire collective ne serait-ce que dans leurs milieu, parfois au moins comme simple précurseur d'un style. Le but du Graffiti nord américain étant au départ d'obtenir « the Fame », c'est-à-dire la célébrité, la reconnaissance des autres taggers ou graffers leur signifiant par là qu'ils existent. Tous les moyens seront bons pour cela. La simple affirmation d'une identité (je me surnomme Taki, j'habite la 183e rue »[13], mon nom parcourt la ville tous les jours, j'existe) s'est doublé d'ambitions plastiques, qui se sont révélées être un autre moyen de se faire remarquer : ce n'est plus seulement le graffeur le plus actif ou celui qui prend le plus de risques qui obtient une forme de reconnaissance, mais aussi celui qui produit les œuvres les plus belles. Très rapidement, des styles standardisés (lettrage « bulles », lettrage « wild style ») et des pratiques (« top-to-bottom whole car »[14], « Whole Car Windows Down »[15], « throw-up »[16], etc.) se cristallisent. Des groupes (appelés « posses », « crews », « squads » ou « gangs »), comme la ville de New York en a toujours connus, se forment et permettent aux graffeurs de s'unir pour exécuter des actions spectaculaires (peindre plusieurs rames d'un train par exemple), pour ajouter un nom collectif à leur nom individuel mais aussi pour s'affronter entre groupes, de manière pacifique ou non.
Ces groupes sont souvent constitués par origines ethniques et ont pour noms des acronymes en deux ou trois mots : Soul Artists (SA), The Crazy Artists (TCA), etc.En 1973, le New York Magazine lance le concours du plus beau graffiti du métro. Au milieu des années 1970, la culture du graffiti est plus ou moins figée dans son fonctionnement et dans ses productions. La culture hip-hop émerge du graffiti mais aussi d'autres formes d'expression nées en même temps : une nouvelle danse plutôt acrobatique (break dance), un genre musical à base de textes parlés (rap), de mixage de disques (dee jaying), (scratch) et de fêtes en plein air (sound systems). Les deux pionniers les plus célèbres d'une conjonction entre break dance, rap, dee-jaying et graffiti sont Phase 2 et Fab Five Freddy.
À la fin des années 1970, le graffiti a été sévèrement réprimé dans le métro de New York et a commencé à se diffuser sur les murs des boroughs défavorisés de la ville avant d'essaimer dans d'autres grandes villes américaines (Los Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston) et dans diverses grandes villes européennes : Paris, Londres, Berlin, Amsterdam et Barcelone surtout.
C'est à cette époque aussi que le milieu de l'art commence à se pencher sérieusement sur le sujet[17]. Des graffiteurs « légendaires » tels que Lee Quinones, Seen, Futura 2000 ou Fab Five Freddy peignent sur des toiles et exposent leur travail dans des galeries telles que la Tony Shafrazi Gallery ou la Fun Gallery de Patti Astor, la galerie Fashion Moda ou encore la Galerie Sydney Janis. Des peintres qui ne sont pas spécialement issus des quartiers défavorisés de New York et qui ont généralement suivi un cursus classique en Arts ou en communication visuelle, intéressés par l'idée d'un art urbain ou d'un art clandestin, s'associent aux graffiteurs (comme Jenny Holzer, qui fera écrire ses « truismes » à la bombe par Lady Pink) ou s'approprient leur pratique (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Kenny Scharf, Rammellzee).
Paris
Origines
En 1960, Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on évoque le graffiti comme un art.
Dans la foulée de mai 1968, les messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en qualité graphique. Ils sont notamment le fait d'étudiants en philosophie, en littérature, en sciences politiques ou en art et font souvent preuve d'humour absurde ou d'un sens de la formule plutôt étudié : « Cache-toi, objet ! », « Une révolution qui demande que l'on se sacrifie pour elle est une révolution à la papa. », « Le bonheur est une idée neuve. », « La poésie est dans la rue », « La vie est ailleurs », « Désobéir d'abord : alors écris sur les murs (Loi du 10 mai 1968.) », « J'aime pas écrire sur les murs. », etc.[18]. Ces slogans sont indifféremment écrits au pinceau, au rouleau, à la bombe de peinture (plus rare) ou sur des affiches sérigraphiées. C'est de cet affichage sauvage et militant que naît une tradition parisienne du graffiti à vocation esthétique. À la fin des années 1970, l'artiste Ernest Pignon-Ernest produira des affiches sérigraphiées, sans slogans, qu'il exposera dans plusieurs grandes villes : « les expulsés », collés sur les murs de maisons en démolition et représentant à taille réelle des personnes tenant des valises ou un matelas, « Rimbaud », représentant le poète, jeune, toujours à taille réelle. Les sérigraphies urbaines d'Ernest Pignon-Ernest interpellent le passant et lui demandent quelle est la place de l'homme ou de la poésie dans la cité moderne.
Les pochoiristes
Pour se faire connaître, les groupes de musique Punk parisiens comme La Bande à Bonnot ou Lucrate Milk utilisent la bombe avec ou sans pochoirs,les marqueurs sur tous supports. Leurs réferences artistiques sont le mouvement Dada ou CoBrA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) et biensûr la scène Punk : the Ex en Hollande, the Clash à Londres ou Berurier Noir en France . Quelques années plus tard, les premiers « pochoiristes » comme Blek le rat ou Jef Aérosolcontinueront sur le même principe, leurs œuvres sont des peintures exécutées selon la technique du pochoir. Dès 1982, pour annoncer leur « premier supermarché de l'art », Roma Napoli et JJ Dow Jones du Groupe Dix10 placardent dans le quartier Beaubourg de grandes affiches aux personnages de Comic's ; vingt ans plus tard, toujours actifs, on les retrouve dans le mouvement Une nuit. Outre les pochoiristes, de nombreux artistes s'intéressent à l'art urbain et clandestin, comme Gerard Zlotykamien, qui peint des silhouettes évoquant les ombres macabres restées sur les murs d'Hiroshima; Jérôme Mesnager, auteur d'hommes peints en blanc qui courent sur les quais de la Seine ; les VLP (Vive La Peinture), qui investissent les palissades autour du trou des Halles en les recouvrant de fresques sauvages aux couleurs hyper-vitaminées. C'est aussi l'époque de la Figuration Libre, une époque de créativité joyeuse et humoristique, née du Pop-Art, de Bazooka, du vidéo clip, du graffiti, souvent présente dans la rue, avec Robert Combas, Les Frères Ripoulin (qui peignaient sur des affiches posées clandestinement), du groupe Banlieue-Banlieue qui commence ses actions en 1982 avec des performances pendant des expositions-concerts et colle en banlieue d'immenses fresques peintes sur papier kraft. Daniel Baugeste, Kim Prisu qui colle des petits originaux sur les mur et Claude Costa (qui se faisaient enfermer la nuit dans le métro pour pouvoir en détourner les affiches), Hervé Di Rosa, Speedy Graffito,Paëlla Chimicos, Nuklé-Art etc. Outre la rue, les catacombes de Paris seront aussi à l'époque un lieu important du graffiti.
En banlieue parisienne, le groupe TAS (Terrorist Art System) se crée en 1987. Il comprend cinq pochoiristes (Azot, Mad, Monzon, Jenlain et Snooker). Il devient très vite le premier groupe de pochoiristes international, sans pour autant négliger tags et graffs. Dès 1989, Monzon crée le premier d'une nouvelle vague de pochoirs : le pochoir hip-hop, appelé ainsi en référence à la culture du graffiti américain dans lequel la propagande générale de la Zulu prétend l'intègrer, faisant le lien entre le mouvement anglais basé sur les pochoirs et le mouvement américain, basés sur le lettrage aérosol. Actuellement, il regrette le choix d'une telle appellation. Cette vague s'épanouira surtout à Bruxelles où Monzon et Snooker tireront la vague des pochoirs pendant plus de dix ans avec des pochoiristes issus du mouvement graffiti américain, tels que Otage TAS, Supé TAS, Monzona TAS, Lo TAS, Snyker TAS, Kami BTN, etc... ou de la vague punk, tels que Sonik TAS, Pelo TAS ou Mr K TAS. La notion de pochoirs hip-hop est popularisée lors de l'exposition "Pochoirs hip-hop" à Bruxelles en 1999,à la Boutique Culturelle d'Anderlecht, organisée par l'asbl Estampe 51.
Les pionniers
Le graffiti « new-yorkais » apparaît en France dès 1982-1983, avec des artistes comme Spirit, Darco, Bando, Psyckoze, Blitz, Lokiss, Scipion, Skki ou encore Saho (devenu Ash2) aujourd'hui connu sous le nom de Ash, Boxer,nasty..Les premiers articles de presse consacrés à ce phénomène ne datent pourtant que de 1986[19]. Vers 1986-87, le graffiti « new-yorkais » et sa culture hip-hop prennent définitivement le pas à Paris sur les formes plus proches du monde de l'art contemporain, lequel retourne, sauf exception, à ses galeries.
À Paris, le graffiti new-yorkais se trouve des lieux privilégiés comme les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du centre Georges-Pompidou, le terrain vague de Stalingrad/La Chapelle, puis s'étend progressivement aux cités des banlieues où la culture hip-hop trouve son second souffle en devenant plus populaire et moins bourgeoise. Paris attire de nombreux graffiteurs européens (Shoe, Lord Anthony Cahn, Tedys, Mode 2, Sino) mais aussi américains (Jonone, Futura 2000, T-Kid, A-One).Le métro parisien
Le développement en province
La nouvelle génération
Le graffiti évolue rapidement et au début des années 2000 arrive ce qu'on appelle la nouvelle génération. Le lettrage devient plus carré, et l'évolution des technologies de spray lui permet de peindre plus vite, avec de nouvelles couleurs et de nouveaux effets. Cette génération s'inspire de celle dite old school mais s'affirme et fait disparaitre les traces de la précédente par son activité intense et la pratique du toyage (le fait de peindre sur un spot déjà occupé).
Berlin
En 1961, le Mur de Berlin est construit. Il sépare symboliquement et physiquement l'Europe socialiste dite « de l'Est » de l'Europe atlantiste dite « de l'Ouest ». Tandis que les Allemands de l'Est n'ont pas le droit d'approcher le mur, ceux de l'Ouest viennent de leur côté écrire des slogans, bénéficiant d'une totale bienveillance des autorités de l'Allemagne fédérale qui fait de Berlin à l'époque la capitale allemande de la liberté, de l'art et de la contre-culture : on y a le droit de consommer du hashish, de nombreux squats y prospèrent et c'est un des hauts lieux du Punk, avec Londres et New York.
De nombreux artistes viennent alors du monde entier pour peindre sur le mur qui est à peu près intégralement maculé au moment de sa destruction, en 1989. L’East Side Gallery est une section du mur de Berlin coté oriental, de 1,3 km de long, qui sert de support 106 fresques réalisées par des artistes du monde entier, La première peinture a été réalisée par en décembre 1989, D'autres peintres ont suivi : Jürgen Grosse alias INDIANO, Kasra Alavi, Kani Alavi, Jim Avignon, Thierry Noir, Kim Prisu, Hervé Morlay, Ingeborg Blumenthal, Ignasi Blanch Gisberti, et d'autres... Parmi les œuvres, on peut discerner la reproduction du « Baiser de l'amitié » entre Erich Honecker et Léonid Brejnev, peinte par Dmitri Vrubel.
Palestine
La barrière de séparation israélienne est depuis le début de sa construction un support d'expression. D'abord recouvert de slogans il est vite devenu le support d'œuvres d'art engagées, sous la forme de tags, graffitis et affiches plus ou moins créatifs, dont certains sont réalisés par des artistes connus, dont les affiches du photographe JR, les fresques de l’artiste de rue anglais Banksy ou les peintures et graffiti de Monsieur Cana, qui travaille également dans les camps de réfugiés palestiniens.
Barcelone
En Espagne, la culture hip-hop a percé plus tardivement que dans le reste de l'Europe[20]. La ville de Barcelone accueille pourtant une quantité extraordinaire de graffiti atypiques et créatifs qui mixent revendications sociales et politiques, graphisme underground et, dans une certaine mesure, culture hip-hop. Fin 99, PEZ est à l'origine du mouvement "logo art" qui a pour objectif de contrecarrer la publicité qui nous envahit en reproduisant un même personnage de façon plus ou moins différentes et totalement gratuite sur les murs de la ville. Son "happy fish" avec un sourire qui donne aux passants la joie de vivre.
São Paulo
Article détaillé : Pixaçaõ.Le pixaçaõ est un genre de graffiti particulier à la ville brésilienne de São Paulo, caractérisé par l'ampleur des zones couvertes et une simplicité dans l'écriture adaptée aux conditions difficiles dans lesquelles se déroulent l'exercice. L'apposition d'une signature et parfois d'un message est donc généralement plus importante que la recherche esthétique[21].
Les pixadores s'expriment avant tout sur les murs de la mégalopole et la recherche de visibilité les pousse à peindre des façades entières ou des surfaces situées dans des zones très difficiles d'accès. On retrouve entre eux des logiques de collaboration, qui sont d'ailleurs indispensables à l'atteinte de certains lieux par effraction ou escalade.
Le pixaçaõ est encore aujourd'hui une culture de rue, regardée par les habitants comme du vandalisme. Il est d'ailleurs pratiqué avant tout par une population peu éduquée, voire quasi-illettrée, qui le voit avant tout comme un mode de vie. Une séquence du film Pixo[22] montre cependant un besoin pour certains d'une reconnaissance, dont la frustration s'exprime par une action lors d'une exposition dans une faculté d'art. Si ce mouvement ne se trouve pas dans les galeries, des artistes et critiques internationaux s'intéressent de près à cet art vivant.
Aspects techniques
Matériel
Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d'art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir), la peinture à l'aérographe, la gravure (sur des vitres, sur des murs, sur des plaques métalliques, sur l'écorce des arbres, etc.), le marqueur et le stylo, la craie, la peinture au rouleau ou au pinceau, l'acide (pour vitre ou pour métal)[23] auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l'affiche (voir: les sérigraphies de Antonio Gallego), les stickers, les moulages (en résine ou en plâtre collés sur les murs) et la mosaïque (voir : Space Invader).
Caps
Le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes ; il régule le débit de peinture.
Ultra Skinny Cap
Cap utilisé pour les détails très précis pour la réalisation d'un graffiti ou d'un personnage, il permet de faire des traits très fins et précis, pour plus d'effets raffinés.
Skinny Cap
Cap utilisé surtout pour les lignes dans un graffiti, il permet de faire des traits relativement fins et précis.
Fat Cap
Tags, flops ou traits réalisés avec un Fat Cap. Il existe différents caps. Le Fat Cap est un cap qui une fois fixé à la bombe de peinture, permet de réaliser des trait épais. C'est le cap qui permet de créer des gros tracés.
Ultra Fat Cap
L'Ultra Fat Cap permet de réaliser des traits encore plus épais que le Fat Cap. Il est très utilisé en tag vandale car on le voit très bien et en graff vandale car il permet de remplir rapidement le lettrage.
Disciplines
Le graffiti « new-yorkais » se caractérise par des formes relativement définies où la créativité individuelle s'exprime dans un cadre codé et impliquant l'adhésion à toute une culture (vocabulaire, lieux, préoccupations, goûts musicaux, etc.). On y distingue généralement trois niveaux de production[24]:
Tag
Le « Tag » (marque, signature) est le simple dessin du nom de l'artiste. Le geste est généralement très travaillé, à la manière des calligraphies chinoises ou arabes. C'est un logo plus qu'une écriture, et souvent, seuls les habitués parviennent à déchiffrer le nom qui est écrit. Les techniques utilisées sont généralement l'aérosol, le marqueur, l'autocollant (« sticker ») et, depuis la fin des années 2000, le pulvérisateur. Cette dernière technique, difficile à maîtriser, impose un style basique et lisible des lettres. Une chasse au graff intensive est mis en place dans tout le continent européen notamment en France et en Allemagne Un groupe d'opposant a la dégradation est mis en place début 1992 , une brigade anti-tag fait son apparition et met en place un dispositif élaboré pour l'arrestation massive de " graffeurs ". La répertorisation des " tags " et " graffs " donnera plus de 30 000 arrestations en Europe dont 6700 en FRANCE en 2010. La " BAT " emploi a ce jour une série de signes et marque codé pour une répertorisation plus simple et plus rapide : - CROIX " X " signifiant le repérage de la signature ainsi qu'une prise en photo. - ROND " O " signifiant l'ouverture d'une enquête de la BAT concernant une signature en particulier. - H " H " signifiant une géolocalisation du graffeur rechercher ( concentration de signatures , repérage suivi ) - KH " KH " signifiant que les Officiers de la " BAT " détiennent un nombre conséquent de preuves sur l'individu ( IDENTIFICATION , ADRESSE PRÉCISE , LIEUX FRÉQUENTÉS ) . Pour ce genre de marquage le dossier de l'affaire est transmis au substitut du procureur sous 5 mois , qui a l'encontre de ce délais donnera main mise sur l'interpellation de l'individu a son domicile . Ce genre d'arrestation permet de réunir des preuves matériel au domicile . Un jugement est alors prononcer ( en cas de " KH " ) . L'individu encoure 6 ans de prison et 76 000 euros d'amendes. Les mineurs encourent 3 ans de prison et 54 000 euros d'amendes. Aucune impartialité sur le jugement. - OP " OP " signifiant que l'individu est en cours de procès et qu'il n'est plus nécessaire de marqué ces signatures.
Une arrestation ce déroule selon la loi 567-54 art.6 du code pénale durant une période précaire , entre 23h30 et 6h30 , donnant un effet de surprise et une incapacité d'anticipation .
Throw-Up, Block-Letters
Le « Throw-Up », ou « Flop » est une forme intermédiaire entre le tag et la pièce. La lettre subie une première mise en volume très simplifiée et souvent réalisée dans un style "Bubble". En général, les Throw-up sont réalisés en quelques minutes à l'aide de deux couleurs (un remplissage et un contours). Ils sont destinés à couvrir une surface moyenne, telle qu'un store métallique, un camion ou un mur de rue en un minimum de temps.
Les Block-Letters sont réalisés à la bombe ou au rouleau sur de grandes surfaces visibles de loin (bord d'autoroute, de voie ferrée). À l'origine de formes plutôt carrée (d'où leur nom), ils sont réalisés le plus souvent avec un remplissage chrome (qui est la seule couleur de bombe à recouvrir de façon efficace et durable les murs non apprêtés) et un contour noir, ou l'inverse. Ces dernières années, de plus en plus de graffeurs ont développé des Block-Letters au rouleau, ce qui a eu pour effet de rajouter de la couleur sur ces espaces péri-urbains.
Pièces et Fresques
Lorsque le graffeur a le temps, sur des "spots" légaux (murs d'expression libre, festivals, commandes professionnelles) ou non ("Halls of Fame" situés dans des usines désaffectées, sous des ponts ou dans des terrains vagues), il peut laisser libre cours à la technique et aux finesses du graffiti en réalisant des pièces de façon individuelle ou en groupe. Dans ces cas-là, le travail des couleurs et des formes n'est plus contraint par le temps comme dans l'action illégale. Le style individuel de l'artiste se révèle tout comme l'époque déterminant ce style. Les initiés reconnaissent aisément les travaux de graffeurs ou de crews marquants tels que Daim (Allemagne) et ses pièces en 3D, HoNeT (France) et ses pièces simplistes et troisième degré sur train comme sur mur, les XL, Xtra Largos (Espagne) et leur compositions graphiques ou encore les MSK, Mad Society Kingdom, emmenant tout un style américain derrière leur travail dérivée de la typographie. Concernant les styles les plus couramment utilisés, on peut citer le Wildstyle (dans lequel les lettres sont difficilement lisibles, abstractisées, enchevêtrées et décoratives), la 3D (mise en relief et éclairage de lettres), l'Ignorant style (dans lequel des graffeurs expérimentés tente de reproduire des effets de débutant et ou le second degré est de mise)...
Certains graffiti-artists peignent peu de lettres et se spécialisent dans le dessin de décors figuratifs ou abstraits, ou bien de personnages. Le graffiti new-yorkais s'inspire de plusieurs arts dits « mineurs », tels que la bande dessinée[25], le tatouage et l'affiche.
Street Art
Article détaillé : Street art.La catégorie street art rassemble les pochoirs, les interventions sur mobilier urbain, les détournements publicitaires, les stickers, les affiches, les collages, les peintures qui ne sont pas centrées sur un lettrage, les installations, etc.
Personnages
Un personnage peut représenter une personne, un monstre, un super-heros, un animal, un portrait, une chimère, ou tout type de forme unifiée issue de l'imagination de l'artiste. Il peut être réalisé dans un style cartoon, réaliste ou surréaliste.
Pièce
Une pièce est un ensemble de lettres stylisées, c'est
une représentation élaborée du nom de l'artiste. Une pièce est réalisée avec 3 couleurs ou plus et peut être accompagnée d'un personnage. Elle est souvent plus recherchée et complexe que les autres type de graffiti.
Sketch
Le sketch est une esquisse ou un dessin perfectionné sur support papier. Il peut être réalisé en noir et blanc ou en couleur. Il peut être simple ou complexe, représenté un lettrage, un personnage ou encore un paysage. Le graffeur expose souvent ses meilleurs sketch dans un blackbook qui est comme une bible dans l'univers du graffiti
Supports
Les supports sont particulièrement les murs en ville dans les grandes agglomérations dans les endroits fréquentés par des humains.
Pleine rue
Roulant
Dès les débuts du graffiti, les writers ont pris un certain plaisir à voir voyager leur nom. Non seulement le déplacement offre une dimension supplémentaire à l´œuvre, mais elle permet en plus au tagueur de se faire connaitre à travers les différents quartiers de sa ville voire au-delà. Ainsi, différents types de véhicules sont tagués ou graffés : camionnettes, camions, métros, RER, trains, etc. Certains artistes ont même peint le Concorde exposé au Musée Delta d'Athis-Mons, à l'aéroport d'Orly[26].
Camions
Les graffeurs sont souvent sollicités pour leurs capacités par le propriétaire du camion afin qu'il puisse le différencier des autres camions (comme au marché par exemple). Ceux qui sont payés font du travail propre en répondant aux attentes du camionneur mais il peut arriver que certains graffitis de camion soient recouverts par d'autres bandes rivales. C'est pour ça que les camionneurs sollicitent des graffeurs réputés dans le monde du graffiti pour qu'il soit sûr de ne pas être repassé ou plus encore.
Trains et métros
- Whole car
- Whole train
- End to end
- Top to bottom
Tunnels
Les tunnels des réseaux de transports en commun souterrains sont des spots appréciés par les graffeurs. Dans les années 1980, voyant que leurs graffiti étaient effacés en surface et sur les rames, les writers sont descendus sous terre[27]. Outre que les pièces restent en place[28], ces spots présentent l'avantage qu´un grand nombre de gens passifs et donc enclins à regarder par la fenêtre passe devant chaque jour. Le côté répétitif du graffiti est ici renforcé par le fait que c´est souvent le même trajet qui est effectué quotidiennement par les voyageurs.
Du fait de l´obscurité qui règne dans les tunnels, l´essentiel des graffs qui y sont exécutés sont des chromes qui deviennent lumineux au passage de la rame.
Voies ferrées
Les voies ferrées sont comme les tunnels : ce sont des lieux de passage et le but pour un graffeur est que son œuvre soit admirée par le plus de monde possible. Elles restent tout de même un lieu dangereux pour certains et quelques artistes périssent chaque année sans pour autant arrêter l'expansion du graffiti car la voie ferrée est le principal lieu d'expression dans le monde.
Toits
Les toits sont tout autant d'endroits propices aux graffitis. Du fait de la difficulté d'accès et des risques pris, l'œuvre dépasse sa seule figuration plastique et se voit enrichie d'une dimension sensationnelle. Le writer cherche à exprimer sa liberté de mouvement, parfois irréelle, en faisant de la verticalité une recherche. L'art peut ainsi être vu autant au-dessus des gens que le graffiti au-dessus des lois. Aussi peut-on voir ce phénomène comme une concurrence entre l'homme et la ville.
Style[29]
Les styles mentionnés ci-après appartiennent au jargon spécifique du graffiti de tradition new-yorkaise et hip-hop.
Wildstyle
Le Wildstyle est un style de graffiti dans lequel les lettres sont entremelées, fusionnées et extravagantes. Leur extrémités sont dynamiques et peuvent se transformer en flèches ou pointes. Les lettres sont tellement travaillées et déformées avec style qu'il est difficile de déchiffrer un wildstyle pour les non-initiés. C'est un style complexe à réaliser qui demande beaucoup de technique.
Bubble
Style de lettres en forme de bulles. Aussi appelé throw-up, ce style circulaire et arrondi est souvent utilisé pour les flops.
Old School
Style de graffiti issu des premières vagues de graffiti. Des années 70 aux années 80.
Abstrait
Graffiti abstrait. La lisibilité du lettrage n'est pas la caractéristique fondamentale.
Bloc
Ce style fait intervenir des formes en bloc dans le travail des lettres. Les formes sont carrées ou rectangulaires ce qui donne un effet de lourdeur, de solidité à la pièce.
Ignorant
Ce style de graffiti se veut une réaction aux différents styles, techniques, et compliqués comme le wildstyle ou la 3D. L'ignorant style est un style basique, enfantin mais innovant. Attention à ne pas confondre un graffiti raté et un graffiti au style ignorant. Derrière la simplicité de ce genre de pièce se cache une technique bien particulière et une liberté des formes. Un graffiti décomplexé.
Hardcore
Ce style qualifie tous les tags, flops, pièces vandales particulièrement violentes. Ça dégouline, ça prend de l'espace et ça crève les yeux.
Les motivations
De nombreuses raisons expliquent l'existence de graffiti.
Certains graffiti relèvent de la communication pure et servent donc à diffuser un message, par exemple un message politique, souvent (mais pas uniquement) un message politique clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du nord, en Bretagne ou en Corse, « V » de la victoire et de la liberté sous l'occupation nazie, etc.Certains graffiti contiennent des informations secrètes ou publiques se rapportant au lieu qui leur sert de support. C'est le cas par exemple des graffiti discrets et codés laissés par les cambrioleurs sur des habitations pour indiquer à leurs collègues si le lieu est intéressant, dangereux, mal gardé, etc. C'est le cas aussi des étoiles de David ou des mentions « juden » peintes ostensiblement sur les boutiques de commerçants juifs par les nazis en Allemagne dans les années 1930, inscriptions qui étaient souvent des appels à vandaliser les lieux, à molester leurs locataires et à boycotter les commerces. Dans le même registre, certains graffiti sont des messages diffamatoires ou des dénonciations anonymes émanant de « corbeaux » divers. Certains graffiti servent à baliser un territoire, comme le font les gangs criminels tels que les Crips et les Bloods à Los Angeles.
Parfois les graffiti peuvent être décrits comme des réactions à d'autres messages diffusés dans l'espace urbain, telles que les publicités détournées (Le Pen se voit ajouter is ou dre) ou commentées (« non à la malbouffe ! », « halte au porno ! ») et les panneaux de signalisation, ou des détournements d'autres graffiti (« vive le roi », qui devient « vive le rôti » dans les années 1930 en France). Le collectif des déboulonneurs, créé en 2005, s'est par exemple spécialisé dans le graffiti sur des affiches publicitaires, dans un but militant de préservation du paysage.
De nombreux graffiteurs-artistes affirment justement créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. Il s'agit d'ailleurs parfois de publicité au sens propre : publicité pour un disque diffusé de manière confidentielle, pour un groupe de rock, pour un artiste, pour un parti politique, etc.
Certains graffiti sont la simple expression, anonyme ou non, de sentiments : cris du cœur divers, joie (« il fait beau et je suis content »), déclaration d'amour (« Mélissa je t'aime ») ou de haine. On recense depuis l'antiquité de nombreux exemples d'hommages à des défunts, sur leurs sépultures (voir par exemples les tombes de certains artistes ou poètes au cimetière du Père-Lachaise à Paris) ou dans d'autres lieux : le mur de la maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil à Paris, était couvert de graffiti-hommages après le décès du chanteur. Les hommages de ce type sont courants aussi dans le graffiti « new-yorkais »[30] . L'attaque terroriste du 11 septembre 2001 a généré une grande quantité de graffiti mémoriels, rendant notamment hommage aux services (police, pompiers) de la ville. Il est fréquent aujourd'hui que lorsqu'un tagueur décède, ceux qui taguaient avec lui lui rendent hommage en continuant à poser son blaze, suivi de la mention R.I.P. ou R.E.P.
La question d'hommage est, désormais, souvent liée à la notion de propriété, dans le sens où de plus en plus, les tagueurs posent le blaze d'amis, collègues, etc. Cette mouvance qui tend à s'accentuer a plusieurs origines : d'abord celle de faire plaisir à la personne alors dédicacée, qui recevra la photo comme présent. Rituel fréquent au sein d'un "Crew" (équipe). Cela se fait aussi beaucoup pour montrer aux autres un lien entre le "dédicacé" et le "dédicaceur" si le premier a de la notoriété. Ensuite, il peut également s'agir de plagiat. Un rival décide d'usurper un nom qu'il a vu. Enfin, par phénomène de mode, des gens utilisent un blaze en vogue, pour en tirer le prestige. Ainsi la notion d'hommage dans le graffiti est assujettie à bien des débordements. Le propriétaire d'un nom n'est pas forcément celui qui en laisse les traces, et inversement, nombreuses sont les traces laissées à l'insu du propriétaire.
La mémoire en tant que trace est d'ailleurs un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses amours, en dessinant sur ses bancs d'école ou en inscrivant sur un mur le témoignage de son passage (comme les pionniers de la piste de l'Oregon, en 1864, ou comme « Kilroy » en 1944), l'auteur de graffiti transforme son support en un véritable pan de mémoire : mémoire collective, mémoire des événements, mémoire individuelle… Cette motivation prend un tour exemplaire avec Restif de la Bretonne qui tenait le journal de ses souvenirs sur les parapets des ponts de Paris.
Le graffiti relève parfois de l'art visuel, de la littérature ou encore de l'humour[31]. Il constitue alors une manifestation de l'esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste de par son mode de diffusion.
Enfin, certains graffiti relèvent du simple vandalisme, de l’incivilité, actions qui pour certains sociologues sont une manière d'affirmer son existence (« je casse donc je suis »). Certains jeunes peuvent en effet trouver à travers le graffiti, un désir de revanche sur la vie et d'affirmation de soi, ou encore un moyen d'oublier la morosité et la tristesse de leur vie.
Le graffiti « hip-hop », ou « tag », qui représente 90 % des graffiti aux États-Unis[32] et sans doute autant dans la plupart des pays, est un cas complexe. Il se donne souvent des ambitions esthétiques mais constitue dans le même temps une forme de langage secret, destiné à n'être compris que par une population limitée, ce qui ne va pas sans irriter le public qui perçoit bien qu'on lui impose la vue d'images qui ne lui sont pas destinées[33].
Le « tag » a effectivement sa culture propre. Chaque tagueur a un pseudonyme et une signature (blaze) qu'il utilise pour revendiquer des œuvres ambitieuses mais aussi (plus couramment, car c'est plus facile), pour signaler sa présence dans un lieu et se faire connaître, transformant la ville en une sorte de jeu de piste et de stratégie géant. Un tagueur peut avoir plusieurs talents : une capacité à peindre dans des endroits difficilement accessibles, l'énergie et le culot suffisants pour écrire son nom partout (le vocabulaire consacré est explicite : « exploser », « détruire », « cartonner », etc.) ou encore un talent artistique véritable.
Le but final du « tag » est apparemment difficile à expliquer : adrénaline ? célébrité locale ?… C'est la forme de graffiti qui déclenche le plus de controverses, notamment du fait de l'ampleur du phénomène mais aussi, sans doute, du fait qu'il est l'expression d'une culture bien définie.
Pour certaines personnes, le tag est avant tout du vandalisme dont le but est alors la destruction ; ils peignent alors illégalement. Mais pour d'autres, le graffiti est un art de vivre, un loisir qu'ils pratiquent dans des terrains légaux, cette frontière entre ces deux faces est parfois inexistante : un graffeur ayant fait une superbe fresque colorée, dessinée, la journée, peut aller dans la rue et inscrire sa signature rapidement, illégalement pour qu'il puisse être reconnu. Cela fait partie d'un même ensemble, le tag et le graffiti.
La lutte anti-graffiti
Historique et idéologie(s) de la répression et les procès médiatisés de la SNCF/RATP.
Article détaillé : Lutte anti graffiti.Économie du graffiti
Assez tôt dans l'histoire du graffiti « new-yorkais », de jeunes artistes ont été rémunérés pour décorer des boîtes de nuit et des devantures ou des rideaux de fer de boutiques. Certains vivent véritablement de cette activité, notamment les artistes « légendaires » dont d'autres graffeurs débutants n'oseront pas saccager le travail : avoir un rideau de fer peint par un graffeur respecté est l'assurance[réf. nécessaire] que celui-ci ne sera plus constamment recouvert par d'autres tagueurs.
Certains graffeurs vendent leur travail sous forme de toiles peintes, ou le déclinent sous forme de Tee-shirts et autres décorations vestimentaires, de prestations graphiques (cf. La « Carte-Jeunes » de la fin des années 1980 qui était dessinée par le peintre Megaton), d'illustrations pour des pochettes de disques, de bijoux, de planches de skateboard, etc.
Des graffiti sont parfois exécutés, contre rémunération, en présence du public pendant certains évènements tels que des concerts ou des matchs de sports populaires.Le graffiti a engendré un phénomène éditorial qui n'a rien de négligeable depuis la parution du livre Subway Art[34] qui sera suivi d'un grand nombre d'autres ouvrages et deviendra une section à part entière dans les rayons « Arts graphiques » des librairies. Une presse se développe aussi avec des journaux tels que le International Graffiti Times' (1984) aux États-Unis, Graff it!, Graf Bombz, Mix Grill, Graff'it ou 1 Tox en France, Sicopats en Espagne, Stress aux États-Unis, Bomber megazine aux Pays-Bas, etc.[35]. Les journaux « généralistes » consacrés au hip-hop ouvrent souvent largement leurs colonnes au graffiti.
Beaucoup de magazines français, World signs par exemple, ont souffert, voire disparu, suite à la décision de la commission paritaire de ne plus attribuer aux magazines de graffiti de numéro de commission paritaire, sésame permettant aux magazines accrédités d'avoir un taux de TVA réduit de 2,1 % et des aides à l'acheminement postal[36], argumentant que ces magazines présentaient sous un jour favorable une activité réprimée par la loi.
Des sites internet ont vu le jour fin des années 90, comme Art Crimes, Maquis-art.com, fatcap.org, bombingart.com, certains ont disparu et d'autres se sont structurés en SARL comme maquis-art.com ou en association loi 1901 comme AERO.
Des boutiques consacrées à l'achat de matériel pour les graffeurs existent dans plusieurs grandes villes d'Europe ou d'Amérique du Nord. On y trouve notamment des peintures aux couleurs rares et aux propriétés couvrantes adaptées, des « caps » (le bouchon diffuseur de l'aérosol) servant à faire des traits aux formes précises — très fins ou très épais, par exemple —, des marqueurs très larges, des masques, des lunettes ou des combinaisons de protection, etc.
Plusieurs marques de peintures aérosol plébiscitées par les graffeurs ont profité de cette célébrité : Krylon (en), Red Devil, Altona, Alac, SIM2, Dupli-color, Marabout-Buntlack. La plupart ont essayé de dissocier leur image de marque du graffiti, comme Krylon qui a lancé un programme de sensibilisation nommé Graffiti Hurts (le graffiti fait mal)[37]. Inversement, quelques marques telles que Clash paint, Beat paint, Montana colors et Montana Cans visent nettement la clientèle des graffiteurs.
Lieux de conservation ou d'étude de graffiti
Plusieurs expositions ont été consacrées aux Graffiti et aux tags :
- Graff'Art, galerie tags et graffitis aux Puces de Saint-Ouen, 27 rue Paul Bert.
- Paris Graffiti, Espace de la rue Chapon, en 1992[38].
- Musée des monuments français en 1992 avec des œuvres des collections Speerstra, Pijnenburg, Rodriguez, Wiegersma, Navarra.
- En avril 2009, la collection Gallizia au Grand Palais[39], première exposition internationale de graffiti qui a accueilli avec succès plus de 80 000 visiteurs en un mois.
- Exposition-vente T.A.G. Les lettres de noblesse au Palais de Tokyo les 13, 14 et 15 février 2010, 5 000 visiteurs en deux jours. Les œuvres exposées ont été vendues le lundi 15 février par la société Pierre Bergé & Associés au profit de l’association SOS Racisme. Le record a été obtenu par une toile de Taki 183.
- Expositions à la Fondation Cartier en 2009/2010[40].
- La Fondation de l'Abbaye d'Auberives, France L'art Modeste sous les bombes, Collection Speerstra, juin 2007
- Musée international des arts modestes (MIAM) à Sète, juin – septembre 2007, France
- Musée Paul-Valéry de Sète, Collection Speerstra, juin 2007.
D'autres musées comme celui de la Mémoire des murs, Verneuil-en-Halatte[41] dans l'Oise ou encore le musée des graffiti anciens, Marsilly (Charente-Maritime) ont permis à cette expression artistique marginale d'avoir un début de reconnaissance officielle. Le M.U.R. tente de proposer un cadre au graffiti.
Graffiti de fiction
En dehors des fictions consacrées à la culture hip-hop, de nombreux récits recèlent des moments narratifs où les graffiti ont une importance sur le cours des événements.
Littérature
- dans l'Exode, Dieu commande à Moïse de marquer les maisons des hébreux avec du sang de petit bétail, afin qu'il extermine les premiers-nés égyptiens, dans les maisons qui ne sont pas marquées. Cette méthode ne relève pas que de la fiction et a aussi été utilisée plusieurs fois dans l'histoire du monde, au début du génocide arménien par exemple.
- dans Ali Baba et les quarante voleurs, un voleur venu en ville pour trouver Ali Baba marque la maison de ce dernier d'une croix, afin que ses compagnons reviennent, de nuit, tuer l'aventurier. Mais sa servante remarque la croix et en trace sur toutes les maisons de la ville.
- dans Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien, Gandalf marque d'un signe la porte de Bilbo pour la signaler aux nains qui doivent le rejoindre.
- dans L'écharpe Rouge de M. Leblanc, un garçon employé par Lupin dessine des graffitis destinés à mettre l'inspecteur Ganymède sur une piste.
- dans le roman policier Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, un "4 de chiffre" est peint sur de nombreuses portes d'appartements et sème le trouble parmi la population.
Bande dessinée
- dans Les Cigares du pharaon, Tintin suit le mystérieux sigle d'une société secrète…
- dans de nombreuses fictions, des criminels signent leurs méfaits d'un graffiti : La Marque jaune d'Edgar P. Jacobs par exemple.
- dans V pour Vendetta, par Alan Moore et David Lloyd, le graffiti est un acte de résistance — il s'agit d'une référence directe au V de la victoire et de la liberté de Victor de Laveleye.
TV
- dans la série télévisée Benny Hill show, une séquence redondante présente un mur sur lequel se trouvent des graffiti qui se juxtaposent et se répondent.
- dans la série animée les Simpson, Bart Simpson est un graffeur sous le nom El-Barto
Cinéma
- dans L'Armée des douze singes, James Cole, venu du futur, enquête sur un groupe écologiste radical, les 12 singes, dont la piste est parsemée de graffiti.
- dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Amélie écrit sur les murs de son quartier des phrases tirées de la prose d'Hipolito, son ami l'écrivain raté.
- dans IP5 : L'île aux pachydermes, Olivier Martinez interprète Tony un gaffeur en rupture de ban. l'acteur est doublé par Darco pour les scènes de graff.
- dans M le maudit, un membre de la pègre, chargé d'identifier l'assassin des petites filles, lui marque un « M » sur le dos, à la craie.
- au début du film Shrek le troisième on aperçoit des graffiti du graffeur Cope 2.
Jeux
- Jet Set Radio (2000), par l'éditeur Sega, est un jeu d'arcade qui bien que mettant en scène des actes de graffiti vandalismes, ne fut pas controversé. Le jeu comportait certaines illustrations de graffeurs reconnues, tel Haze (en).
- Marc Ecko's Getting Up: Contents Under Pressure (2006), par l'éditeur Atari, est un jeu d'aventure dont le but est de devenir le graffiti-artist le plus réputé de la ville. Interdit aux moins de 16 ans dans de nombreux pays, banni en Australie, ce jeu a souvent été accusé de glorifier la délinquance. Il a été réalisé sous les conseils de graffiti-artists tels que T-Kid, Seen, Futura 2000 ou Cope 2.
- ZeWall (2001), graffiti sur les murs d'une ville virtuelle. Dessin collectif sur internet sans inscription ni installation de logiciel. Les meilleurs dessins servent depuis 2001, à construire une immense fresque.
- Certains jeux vidéo mettent en avant des graffitis en milieu urbain, des jeux comme Grand Theft Auto: San Andreas,Spider man 2, Grand Theft Auto IV, The Warriors (jeu vidéo) (ou apparaissent notamment Cope 2 et Indie), etc.
Bibliographie
- Brassaï, Graffiti, 1960.
- Jean Baudrillard, Kool Killer ou l'insurrection par les signes in L'échange symbolique et la mort, Gallimard, 1976.
- Henry Chalfant, Martha Cooper, Subway Art, éd. Thames and Hudson, 1984.
- Denys Riout, Dominique Gurdjian, Jean-Pierre Leroux, Le Livre du graffiti, Éditions Alternatives, 1985.
- Henry Chalfant, James Prigoff, Spraycan Art, éd. Thames and Hudson, 1987.
- Tarek Ben Yakhlef, Sylvain Doriath, Paris Tonkar, éditions Florent Massot 1991, seconde édition 1992.
- Jon Naar, Sacha Jenkins, The Birth of Graffiti, éd. Prestel, 2007.
- Stéphane Lemoine, Julien Terral, In situ, un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005.
- Colors Zoo, Welcome to Colors Zoo, éd. ColorsZoo, 2004.
- L. Halfen, From Spray 2 Screen, éd. ColorsZoo, 2005.
- A. Giverne, Hors du temps, éd. ColorsZoo, 2005.
- Vulbeau A., Du tag au tag, Desclée de Brouwer, 1992.
- Federico Calo, Le Monde du Graff, Paris, L'Harmattan, 2003.
- Félonneau M.-L., Busquets S., Tags et grafs : les jeunes à la conquête de la ville, L'Harmattan, Psychologiques, 2001.
- S. Huet, L. Le Floc’h, V. Veyret, After Eight8, Still Rollin, éd. ColorsZoo, 2006.
- Alain Milon, L'étranger dans la ville. Du rap au graff mural, Paris, PUF, col. Sociologie d'aujourd'hui, 1999.
- Alain Milon, « La Ville et son lieu à travers la vision de surligneurs de la Ville : L’Atlas, Faucheur, Mazout, Tomtom » in C'est ma ville (dir. N. Hossard et M. Jarvin), Paris, L’Harmattan, 2005.
- François Chastanet, Pixação São Paulo Signature, éd. XG Press, 2007, (ISBN 978-2952809702)
- Collectif, AnART, Graffiti, Graffs et Tags, Paris, Les éditeurs libres, 2006.
- Claudia Walde : Sticker City. L'art du graffiti papier. Éditions Pyramid, 2007, (ISBN 978-2350170657).
- Frank Sandevoir, Y'a écrit kwa - Le graffiti expliqué aux curieux et aux débutants, Éditions Alternatives, 2008, (ISBN 978-286227-573-4).
- Julien Malland, Globe-Painter, éd. Alternatives, 2007
Films
Documentaires
- Style Wars, par Henry Chalfant et Tony Silver, 1983[42].
- Wild War, FAT Prod (2 DVD).
- Trumac, par ATN, 2002.
- Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, par Marc Aurèle Vecchione, 2003.
- Chats Perchés, par Chris Marker, 2004.
- Graffiti ifs, par International Free Style, version française et anglaise, 2006[43].
- Dirty Handz 1 Destruction Of Paris, 1999.
- Dirty Handz 2 Back On Tracks, 2001.
- Dirty Handz 3 Search and Destroy, 2006[44].
- Graffiti Instincts[45].
- Tag, la guerre souterraine, par Hugo Hayat, 2007[46]
- The Art Pack meets Henry Chalfant
- Playboy communiste, par David Thouroude et Pascal Héranval, 2009
- Faites le mur !, par Banksy, 2010.
Fictions
Les fictions donnant une importante place aux auteurs de graffiti relèvent généralement de la culture hip hop.
- Wild Style, film de Charlie Ahern, 282.
- Beat Street, film de Stan Lathan, 1984.
- Style wars, film de Henry Chalfant, 1983.
- IP5, film de Jean-Jacques Beinex, 1992.
- Whole Train, film de Florian Gaag, 2006.
Notes et références
- (en) Graffito, in Oxford English Dictionary, second volume, Oxford University Press, 2006.
- CNRTL
- Ouvrage édité par les éditions Autrement, cf. bibliographie.
- On peut également traduire ce mot par pseudonyme. Cf. le lexique de Paris Tonkar, de Tarek Ben Yakhlef et Sylvain Doriath, Florent Massot éd. 1992.
- fresque étant pris ici au sens de « peinture murale décorative », qui est un abus de langage. En effet la fresque est une technique particulière dans laquelle la couleur est appliquée sur un enduit à la chaux frais (fresco en italien). Le terme de fresque est le plus souvent utilisé improprement dans le langage courant et désigne la peinture murale ou le graffiti, mais rarement cette technique particulière. Le mot
- Prix Ig Nobel en section « archéologie ». La méprise est cependant possible : en 1992, une troupe de scouts a effacé des peintures vieilles de quinze siècles dans la grotte de Meyrières, près de Bruniquel, en pensant effacer des graffiti. Cela leur a valu le
- Noctes Gallicanae Issus du site d'Alain Canu consacré à Pompei et qui consacre plusieurs pages aux graffiti :
- Exemple cité dans Le Grand livre du graffiti, cf. bibliographie.
- fort Fleur d'épée en Guadeloupe. Voir par exemple, le
- http://bruleursdecoles.free.fr Voir à ce sujet le site web
- Paul Cottin, préface à Mes inscriptions, 1889.
- Souvent, le pseudonyme était accolé au numéro de la rue où résidait le graffiteur.
- Bronx, c’est-à-dire le quartier le plus mal aimé de la ville à cette époque. Dans le South
- Train dont une face est totalement peinte, fenêtres comprises
- Train dont les fenêtres sont épargnées
- Grand lettrage exécuté très rapidement et avec peu de couleurs
- 1972, Hugo Martinez, sociologue à l'Université de New York, avec les United Graffiti Artists, a sélectionné les graffeurs en vogue du moment pour exposer leurs toiles à la Razor Gallery. Les artistes présents étaient Phase 2, Mico, Coco 144, Pistol, Flint 707, Bama, Snake et Stitch 1 (source : Galerie Speerstra) De nombreux rapprochements ont eu lieu plus tôt. En
- ici. Lire aussi : Julien Besançon.– Les murs ont la parole.– éd. Tchou, 1968 On en trouvera une belle liste
- Le Matin, daté du 14 janvier 1986 Avec une interview de Lokiss, Scipion, Saho, Skki et Jacki dans
- selon les auteurs de Spraycan Art, cf. Bibliographie.
- D'un monde à l'autre
- Pixo
- Cf. « Arrestation d'un gang de tagueurs à l'acide », dans Le Parisien, 24/02/2003.
- Liste des types de Graffiti
- Vaughn Bodé. Le fils de Vaughn Bodé, Mark Bodé, est d'ailleurs lui-même graffiti-artist. Notamment les bandes dessinées de l'auteur américain
- Blog faisant état du forfait du tagueur Azyle sur le Concorde. Sier et Typo l'ont également peint.
- Bando in Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, par Marc Aurèle Vecchione, 2003
- Ceci est vrai pour les réseaux parisiens ou bruxellois par exemple ; certaines villes comme Lyon effacent les tunnels.
- Liste des styles de graffiti
- ISBN 0-500-27776-1 Il existe même un ouvrage intégralement consacré au sujet : R.I.P.: Memorial wall art, pat Martha Cooper et Joseph Sciorra, éd. Thames and Hudson,
- « J'ai une preuve vraiment splendide du théorème de Fermat à vous montrer, mais je ne peux la rédiger maintenant parce que mon train arrive » - lu dans le métro de New York
- Source : www.nograffiti.com
- des signes cabalistiques, mi-hiéroglyphes, mi-cyrilliques (…) que personne n'est capable de déchiffrer, disait l'Évènement du jeudi (semaine du 15 au 21 décembre 1988)
- Subway Art, Henry Chalfand et Martha Cooper, éd. Thames and Hudson, 1984
- fanzine « pro » au magazine distribué en kiosques. Les titres ne dépassent pas souvent les deux ou trois numéros. Ils sont régulièrement la cible de procès car certains les considèrent comme une incitation à commettre des actes délictueux. Cette presse du graffiti, très étendue, va du
- canard enchaîné n°4294
- www.graffitihurts.org
- L'exposition a été organisée par Romain Pillement, Jean-Pierre Michon et Tarek Ben Yakhlef, l'auteur de Paris Tonkar. Celui-ci a réalisé l'affiche et le carton d'invitation en s'inspirant de la signalétique du métro parisien. Des artistes américains et des Français ont été exposés pour la première fois dans un même lieu sur quatre étages.
- Grand Palais en première mondiale. Le Tag au Grand Palais, site officiel de l'exposition. La collection Gallizia réunit 300 œuvres des plus grands graffeurs internationaux. En commandant des œuvres aux plus grands artistes-graffeurs, Alain-Dominique Gallizia a constitué et continue de réunir le plus important témoignage peint de cet art jusque-là éphémère. 300 tableaux ont ainsi été recueillis dans le cadre de ce projet unique dans l’histoire de l’Art, présenté au
- Fondation Cartier pour l'art contemporain, 2009. Exposition Né dans la rue : un catalogue d'exposition a été édité pour cette occasion aux éditions
- 1987 : le site pour plus d'informations Ouverture en
- C'est le documentaire de référence traitant du graffiti sur les trains à New York dans les années 70 et début 80
- Prolongement d'une expression ancestrale ou simple trace d'un sentiment juvénile ?, document clé sur les cultures urbaines Film consacré aux techniques de graffiti et à la culture hip-hop.
- Un film retraçant le parcours d'un des membres des SDK à travers l'Europe et les États-Unis
- DVD consacré aux fresques en couleurs. Montrant leur évolution ainsi que les techniques utilisées
- Un reportage pour Canal+ au cœur du graffiti vandale en France
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Catégorie Graffiti de l’annuaire dmoz
- (fr) L'art sur le pavé - Art ou vandalisme ? (procès d'un artiste urbain au Québec).
- (fr) Les tags, spectres de la jeunesse - Annales de la recherche urbaine, article de Alain Vulbeau (1992).
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