- Droit de propriete
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Droit de propriété
Le droit de propriété est le droit d'user, de jouir et de disposer d'une chose, en être le maître absolu et exclusif dans les conditions fixées par la loi.
La propriété désigne également le bien sur lequel porte ce droit. Cette propriété peut être immobilière ou mobilière.
Des philosophes font valoir que les droits de propriété découlent de conventions sociales. D'autres trouvent ses origines dans la loi naturelle.
Le droit anglo-américain connait la propriété personnelle, il existe aussi ce qu'on appelle la propriété intellectuelle (droits sur les créations artistiques, les inventions, ...).
Sommaire
Utilisation du terme
Diverses disciplines (par exemple le droit, l'économie, l'anthropologie et la sociologie) traitent le concept d'une manière plus systématique, mais les définitions varient dans et entre ces disciplines. Les spécialistes dans le domaine des sciences sociales conçoivent fréquemment la propriété comme un ensemble de droits. Ils soulignent que la propriété n'est pas une relation entre des personnes et des biens, mais une relation entre des personnes en ce qui concerne des biens.
La propriété publique est un bien qui est contrôlé par un État. La propriété privée est un bien qui n'est pas un bien public. La propriété privée peut être sous le contrôle d'un seul individu ou par un groupe d'individus. Karl Marx l'utilise comme discriminant social : entre ceux qui vendent leur pouvoir de travailler (puissance de travail) et ceux qui peuvent l'acheter.
Caractéristiques générales
Les droits de propriété modernes admettent comme titulaires les personnes morales. Les sociétés aux États-Unis, par exemple, ont des droits comparables dans certains domaines à ceux des citoyens américains, y compris un grand nombre de leurs droits constitutionnels.
Les droits de propriété sont protégés par la loi, la constitution ou une déclaration des droits. Le cinquième et le quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis, par exemple, protègent explicitement la propriété privée. On retrouve également cette protection dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, article 17, dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, article XVII, et dans la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), protocole n°1.
La propriété est généralement perçue comme un ensemble de droits tels que définis et protégés par un système juridique d'une entité souveraine. La propriété, cependant, n'est pas nécessairement synonyme de souveraineté. Si la propriété donnait l'autorité suprême, ce serait de la souveraineté, et non de la propriété. Ce sont deux notions différentes.
Les droits de propriété traditionnels comprennent:
- Le droit d'utiliser et de contrôler l'utilisation de la propriété, la faculté de reprendre possession le cas échéant
- Le droit à tout profit provenant de la propriété (exemples: les droits miniers et de loyer)
- Le droit de transférer la propriété contre de l'argent (vente) ou un autre type de contrepartie (troc), ou à titre gratuit (donation)
- Le droit de détruire (notamment par la consommation)
- Le droit d'exclure des personnes de la propriété (notamment dans le cas de lieux)
Les droits de propriété traditionnels ne comprennent pas :
- Les utilisations qui interfèrent de façon déraisonnable avec les droits de propriété d'une autre partie privée.
- Les utilisations qui interfèrent de façon déraisonnable avec les droits de propriété publique, y compris les utilisations qui interfèrent avec la santé publique, la sécurité, la paix.
Les systèmes juridiques ont évolué pour couvrir les transactions et les litiges concernant la possession, l'utilisation, le transfert de la propriété, plus particulièrement impliquant des contrats. Le droit positif définit ces droits et un pouvoir judiciaire est utilisé afin de juger et de faire respecter.
Dans son texte classique, "The Common Law", Oliver Wendell Holmes décrit la propriété comme ayant deux aspects fondamentaux. Le premier est la possession, qui peut être définie comme étant un pouvoir de maîtrise. Le deuxième aspect est le titre, qui oppose au tiers l'exclusivité du bien visé par le titre, même quand ce bien n'est pas possédé. Il élabora les différences entre ces deux notions et proposa une théorie pour expliquer comment la propriété finit par être liée aux individus, par opposition aux familles ou à des entités telles que l'église.
Selon Adam Smith, l'aspiration au profit, d'accroissement de son propre capital, n'est rendu possible que par les droits de propriété privée. Une conviction centrale du capitalisme est que les droits de propriété encouragent les détenteurs de biens à développer leur propriété, à générer des richesses et à allouer des ressources de manière efficace basée à travers le marché. C'est de là que se développe la conception moderne de la propriété comme étant un droit protégé par le droit positif, dans une optique d'abondance et de progrès social.
- Libéralisme classique, Libertarianisme et traditions associées
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- "De même que l'homme ne peut exister sans son corps, aucun droit ne peut exister sans le droit de traduire ses droits dans la réalité, à penser, à travailler et à en conserver le produit, ce qui signifie : le droit de propriété." (Ayn Rand, La Révolte d'Atlas)
- La plupart des penseurs de ces traditions adhèrent à la théorie de la propriété du travail. Ils soutiennent que l'on possède sa propre vie, et il en résulte que l'on doit posséder les produits de cette vie et que ces produits peuvent être commercialisés en libre échange avec d'autres.
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- « La vie, la liberté et la propriété n'existent pas parce que les hommes ont fait des lois. Au contraire c'est parce que la vie, la liberté et la propriété existaient que l'homme a pu ensuite faire des lois. » (Frédéric Bastiat, La Loi, 1850)
- Les principes fondamentaux du socialisme sont centrés sur une critique de ce concept en indiquant entre autres que même si les droits de propriété encouragent le détenteur de la propriété à développer sa propriété, à générer des richesses, ... il ne le fera que pour son propre bénéfice, ce qui ne coïncide pas avec l'intérêt d'autres personnes ou de la société en général.
- L'anarchisme socialiste reconnaît généralement les droits de propriété mais avec une période d'abandon de la propriété très courte. En d'autres termes, une personne doit utiliser la propriété de manière (plus ou moins) continue sinon il perd le droit de garder la propriété. On parle généralement d'usufruit. Ainsi, dans ce système, l'absentéisme des propriétaires est illégitime et les travailleurs sont propriétaires des machines avec lesquelles ils travaillent.
- Le communisme affirme que seule la propriété collective des moyens de production par le biais d'un système politique (mais pas nécessairement d'un état) assurera tant la réduction des inégalités et des injustices que la maximisation des bénéfices et que, par conséquent, la propriété privée (qui dans la théorie communiste est limitée au capital) devrait être abolie. Le communisme et certaines formes de socialisme ont également défendu l'idée que la propriété privée est intrinsèquement illégitime. Cet argument est centré essentiellement sur l'idée que la création de la propriété privée favorisera toujours une classe sur une autre, laissant place à la domination par l'utilisation de la propriété.
Le droit de propriété peut être démembre et donc une personne pourra na pas être en mesure d'exercer tous les droits mentionnés quelques paragraphes ci-dessus. Par exemple, en tant que locataire d'une pièce particulière de la propriété, la vente de la propriété n'est pas autorisée, parce que le locataire a le droit de possession uniquement et ne dispose pas du droit de transfert. De même, tant qu'une personne est locataire, le propriétaire ne peut pas utiliser le bien.
Théories sur la propriété
Il existe de nombreuses théories. L'une des plus populaires est la définition du droit de propriété comme un droit naturel avancée par John Locke. Il avança la théorie selon laquelle celui qui mêle son travail à la nature, gagne la propriété de cette partie de la nature associée à son travail, sous réserve qu'il devrait en rester assez, et d'aussi bon, laissé en commun pour les autres.
Dans le Rerum Novarum, le Pape Léon XIII a écrit "Il est incontestable que, quand un homme s'engage dans un travail rémunérateur, la raison et la motivation qui le poussent à son travail est d'en obtenir la propriété et de la tenir par la suite comme son propre bien".
L'anthropologie étudie les différents systèmes de propriété, droits d'utilisation et de transfert et la possession sous le terme de "théories de la propriété". La théorie juridique occidentale est basée sur le propriétaire de la propriété considéré comme une personne au sens légal. Cependant, tous les systèmes de propriété ne sont pas fondés sur ce principe.
Dans chaque culture, la propriété et la possession sont sujets à la coutume, à la régulation et à la loi. De nombreuses cultures tribales limitent la propriété individuelle par les lois de groupes collectifs : tribus, familles, associations et nations.
Des sociétés différentes peuvent avoir différentes théories de la propriété en fonction des différents types de possession. Pauline Peters a fait valoir que les systèmes de propriété ne sont pas isolables de la structure sociale et que les notions de propriété ne peuvent pas être définies isolément mais qu'elles peuvent être formulées en termes négatifs : par exemple le système de tabou parmi les peuples polynésiens.
Propriété informatique
Depuis 2007, la recherche en droit français a soulevé la question de l'adaptation du droit de propriété à la gestion des richesses produites en informatique. Traditionnellement appréhendées par le droit de la propriété intellectuelle, l'analyse démontre aujourd'hui que le droit de propriété est à même d'opérer la gestion des biens informatiques - logiciels, systèmes, fichiers[1].
Voir aussi
- Droit de propriété en France
- Droit chinois
- Droit privé du Canada
- Propriété privée
- Propriété publique
- Hernando de Soto
- Capitalisme
Notes et références
- ↑ Thèse précité, La propriété informatique, Paris II, sept. 2007
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Catégorie : Droits fondamentaux
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