Cathédrale Notre-Dame de Sées

Cathédrale Notre-Dame de Sées
Page d'aide sur l'homonymie Cette cathédrale n’est pas la seule cathédrale Notre-Dame.
Cathédrale Notre-Dame de Sées
Image illustrative de l'article Cathédrale Notre-Dame de Sées
Présentation
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse de Séez
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux XIVe siècle (sans les remaniements postérieurs)
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection  Classé MH (1875)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Basse-Normandie
Département Orne
Ville Sées
Coordonnées 48° 36′ 19″ N 0° 10′ 23″ E / 48.605278, 0.17305648° 36′ 19″ Nord
       0° 10′ 23″ Est
/ 48.605278, 0.173056
  

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Cathédrale Notre-Dame de Sées

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Cathédrale Notre-Dame de Sées

La Cathédrale Notre-Dame de Sées (parfois orthographiée Séez), originellement consacrée à saint Gervais et saint Protais, est une cathédrale de style gothique, située à Sées, près d'Alençon dans l'Orne, qui est le siège du diocèse correspondant à ce département.

Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1875[1].

Sommaire

Histoire

Les précédentes cathédrales

Saint-Latuin, premier évêque de Sées, fonde la première cathédrale vers 440[2]. Dédiée à Notre-Dame puis à Saint-Gervais et Saint-Protais, ce n'est qu'un petit édifice[2]. Elle est détruite lors des incursions vikings en 878[2].

Azon le Vénérable (v. 986-1006) reconstruit la cathédrale[3]. Ce nouvel édifice est brûlé en 1047 par Yves de Bellême, évêque de la ville (v. 1035 – 1070), qui cherche à déloger des chevaliers-brigands, les Soreng[4], réfugiés à l'intérieur[2]. Selon les mots d'Orderic Vital[5], ces hommes avaient transformé la cathédrale en caverne de voleurs, en écurie pour les chevaux et en lupanar de prostituées.

Quand en 1049, le prélat assiste au concile de Reims, le pape Léon IX s'en prend violemment à lui pour avoir incendié la cathédrale[2]. En pénitence, Yves est contraint de la restaurer. Pour trouver les importantes ressources nécessaires au chantier, il quitte la Normandie et ose un voyage lointain pour quêter en Italie du Sud, et même à Constantinople, où sont installés de nombreux Normands enrichis[2]. Les travaux commencent en 1060[2]. Achevée en 1126, elle est consacrée par l'évêque Jean de Neuville (1124-1143)[2]. En 1174, au cours des guerres qui opposent Henri II et Louis VII, la cathédrale est une nouvelle fois incendiée[2].

La cathédrale actuelle

La majeure partie de la cathédrale actuelle est édifiée à partir de 1210. Le manque de moyens oblige à négliger les fondations. Le chœur, les chapelles et le transept sont commencés dans le troiième quart du XIIIe et terminés au début du XIVe siècle, comme l'appuie l'épitaphe dans le chœur de la cathédrale, qui présente Jean de Bernières (1278-1293) comme le constructeur de la cathédrale[2]. Elle est consacrée le 27 septembre 1310 par l'évêque Philippe le Boulanger (1294-1315).

La cathédrale subit de nombreux dommages au cours de la guerre de Cent Ans (1353,1375) et des guerres de religion[2].

Au XVIIIe siècle, le mauvais état de la cathédrale oblige l'évêque Jacques Lallemant (1728-1740) à en fermer l'accès[2]. Elle est la seule cathédrale du gothique normand à ne pas posséder de tour à la croisée du transept. Celle-ci a été détruite au cours du XVIIIe siècle, alors que de nombreuses parties de l'édifice menaçaient ruine. Jean-Baptiste du Plessis d'Argentré (1776-1791) charge l'architecte Joseph Brousseau de la restauration de la cathédrale[2]. Il est également en charge de la reconstruction du palais épiscopal[2].

Les différentes campagnes de restauration et consolidation

Des travaux de consolidation ont lieu au XVIe siècle, qui raccourcissent d’une travée la longueur de la nef[3]. Deux contreforts sont construits pour étayer la façade ouest qui menace de s’écrouler.

Au XVIIIe siècle, alors que l’architecte Brousseau est chargé des travaux de restauration sur la cathédrale, il constate le déversement de la nef vers le nord[3]. Il construit à cet effet de 1780 à 1784 un double contrefort sur la quatrième travée nord[3].

La cathédrale connaît au cours du XIXe siècle une grande campagne de consolidation et de restauration. Dès 1817, l’architecte Alavoine encastre la façade dans un énorme massif pour la consolider[3]. Des colonnettes et pinacles en fonte de fer sont utilisés. Les architectes Delarue et Dedaux qui lui succèdent poursuivent les travaux engagés. Les contreforts de la nef sont repris, suite à l’apparition de lézardes et la progression du déversement des contreforts[3]. Cette opération s’est effectuée en deux campagne : de 1832 à 1838 pour les contreforts nord, de 1844 à 1850 pour ceux côté sud[3]. Ils reconstruisent également la flèche de la tour sud suivant le modèle de la tour nord[3].

Les travaux de restauration du chœur en 1878.

En 1849, l’architecte Victor Ruprich-Robert, un disciple de Viollet-le-Duc, est nommé pour s’occuper des travaux de restauration[3]. Il constate au cours de fouilles que les raisons de l’instabilité de l’édifice est due aux remblais successifs, issus de ses différentes reconstructions[3]. Ainsi, sur le site de la cathédrale se superposent un édifice gallo-romain, les cendres de la première cathédrale, les débris de la deuxième et une couche de matériaux brûlés et détruits[3].

Le mauvais état du chœur et du transept l'oblige à reprendre entièrement leurs façades[3]. La restauration du transept sud est terminée en 1856[3]. Il faut attendre 1869 avant que Ruprich-Robert poursuive la restauration avec le bras nord du transept[3]. À cette occasion, la sacristie du XVIIIe siècle est démolie. La trop grande attente et son mauvais état oblige Ruprich-Robert à démolir totalement le chœur[3]. Après avoir créé des fondations allant jusqu'à huit mètres de profondeur pour certaines, il restitue les lieux parfaitement avec les pierres qui avaient été démontées[3]. La fidélité de la reconstruction est totale, à part quelques exceptions comme l'allongement d'une travée de la chapelle axiale et la suppression des adjonctions faites au XVIe et XVIIIe siècle[3]. À la mort de Ruprich-Robert, c'est l'architecte Petitgrand qui poursuit les travaux et achève la reconstruction du chœur[2].

En 1978, les flèches sont restaurées.

Si la structure de la cathédrale est bel et bien ancienne, on peut estimer qu'un peu plus de la moitié des parements extérieurs datent du XIXe siècle.

Dimensions[2]

Plan
Longueur totale 83,60 m
Largeur de la nef 9,10 m
Largeur de la nef et des bas-côtés 21,55 m
Hauteur de la nef sous clef de voûte 24 m
Hauteur des bas-côtés sous clef de voûte 12 m
Hauteur des tours 70 m

Description

Le plan

La cathédrale a la forme d’une croix latine.

La façade

La façade ouest est encadrée par deux flèches. À l'origine, la flèche nord était plus haute, mais les travaux de restauration au XIXe siècle les ont équilibrées. Trois portails s'ouvrent sur cette façade. Les deux portails latéraux supportent les flèches.

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La nef

La nef, longue de six travées, possède des bas-côtés. Elle reprend le vocabulaire de l'architecture normande. Elle se compose de trois niveaux: les grandes arcades, le triforium et les fenêtres hautes.

En 1882, Aristide Cavaillé-Coll construit un orgue pour un montant de 45 000 francs. L'orgue se compose de 32 jeux et 40 rangs répartis sur 3 claviers et pédalier. Il est inauguré le 18 janvier 1883. Le buffet, réalisé en 1743 par le menuisier Jacques Chapelain et qui s'inspire de celui de l'abbaye de Mondaye, est classé en mars 1976.

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Le transept

Son transept est asymétrique. Le bras sud comporte deux travées tandis que le bras nord en compte trois ainsi qu’un bas-côté en relation avec le déambulatoire. Inspiré de l'art de l'Ile-de-France, le transept est de style rayonnant.

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Le chœur et les chapelles rayonnantes

Le chœur est constitué de deux travées et d’une abside à cinq pans. Il est entouré d’un déambulatoire qui dessert cinq chapelles rayonnantes.

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Représentation de la cathédrale

La scène du couronnement du roi de France dans le film Jeanne d'Arc de Luc Besson y a été tournée.

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00110943 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p Christine Olde-Choukair, L’architecture normande au Moyen- Âge, tome 2 : les étapes de la création, Luneray, Éditions Charles Corlet/Presses Universitaires de Caen, 2e édition 2001 (ISBN 2-84133-134-2 et 2-85480-950-5), « Sées : cathédrale Notre-Dame », p. 179-184 
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p et q Christine Olde-Choukair, L’architecture normande au Moyen- Âge, tome 1 : regards sur l’art de bâtir, Luneray, Éditions Charles Corlet/Presses Universitaires de Caen, 2e édition 2001 (ISBN 2-84133-135-0 et 2-85480-949-1), « Le chœur de la cathédrale de Sées et l'influence du style rayonnant », p. 159-173 
  4. Les Soreng sont peut-être des membres de la famille de Bellême comme le suggère Gérard Louise. Ils soutenaient Guillaume II Talvas face à Arnoul et Yves de Bellême.
  5. Interpolations d'Orderic Vital dans les Gesta Normannorum Ducum de Guillaume de Jumièges

Bibliographie

  • Maylis Baylé (Dir.), L'architecture normande au moyen-âge. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (28 septembre-2 octobre 1994)., Éditions Charles Corlet et Presses universitaires de Caen, Condé-sur-Noireau et Caen, 1997 (1ère édition), 2001 (2de édition revue et augmentée), 2 volumes in 4°, 385p. et 445p., (ISBN 2-84133-135-0) et (ISBN 2-85480-949-1), (ISBN 2-84133-134-2) et (ISBN 2-85480-950-5), pp.159-174 (tome I, Regards sur l'art de bâtir.), pp.179-184 (tome II, Les étapes de la création.).
  • Paul Bourdon, Cathédrale Notre-Dame de Sées, Sées, 1973, 20 p. (OCLC 370671729) 
  • Jean Lafond, Les Vitraux de la cathédrale de Sées, Paris, Société française d'archéologie, 1955 
  • Farid Abdelouahab (dir.) (préf. Jack Lang), Regards objectifs : Mieusement et Lesueur photographes à Blois, Paris, Somogy, 2000, 183 p. (ISBN 2-85056-436-2), p. 31.
    Photographie de Séraphin-Médéric Mieusement de la restauration du chœur vers 1882
     
  • Hector Maris et H. Beaudoin, Essai historique sur la cathédrale et le chapitre de Séez, Ch. Thomas et L. Mention, Alençon, 1876, lire sur Gallica

Voir aussi

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Liens externes



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