- Tramway de Toulon
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L'ancien réseau de tramways de Toulon s'étendait sur treize lignes de Sanary-sur-Mer dans le Var jusqu'à Hyères sur la côte d'Azur : soit des dizaines voire des centaines de kilomètres vu le nombre de lignes.
Premier tramway à cheval (1876-1897)
Le mardi 18 janvier 1876, un texte officiel du Conseil d'État déclare pour la première fois l'intention d'installer à Toulon, un réseau de voie ferrée à traction animale par chevaux. La concession est attribuée par l'État à la ville de Toulon.
Le décret du 16 janvier 1881 officialise la décision de l'installation de 3 lignes de tramways devant desservir les quartiers de Saint Jean du Var, de Bon Rencontre et du Mourillon.
Un traité de rétrocession fut signé les 25 et 29 juillet 1881 entre la ville de Toulon et la Compagnie Générale des Omnibus de Marseille (CGOM), afin que cette dernière puisse mettre en place le premier réseau de tramways à Toulon. Malheureusement, celle-ci fut totalement incapable de tenir ses engagements, et la concession est attribuée monsieur Arthur Rénier de nationalité belge .
Le 17 janvier 1886 est inauguré la ligne 1 Le réseau prendra la forme suivante:
- La ligne 1 constituée de 2 tronçons :
- le 1ertronçon : place Notre-Dame (de nos jours Noël Blache) - Bon Rencontre (vers l'est)
- le 2e tronçon : place Notre-Dame - pont de Saint Jean du Var (vers l'ouest).
- Un prolongement de Saint Jean du Var à La Valette est inauguré le dimanche 1er août 1886.
- La ligne 2: Toulon - la Valette, avait son origine "place de la Liberté" , les 5 kilomètres étaient effectués en 45 minutes à une vitesse moyenne de 6,7 kilomètres par heure. À l'époque, ces tramways étaient tirés par des chevaux normands.
- La ligne 3 est construite en 1889, au départ de la place Louis Blanc (partie inférieure du cours Lafayette, près du port) et à destination du quartier du Mourillon.
L'année précédente, il avait fallu à la municipalité de Toulon achever les travaux de construction du Boulevard de la Mer; c'est également à cette même époque qu'est créé le jardin d'acclimatation. La compagnie loue un terrain à la Mitre en vue d'y construire un dépôt.
En 1892, le tramway arrive enfin jusqu'au aux Bains de mer Sainte-Hélène (aujourd'hui les plages du Lido).
En 1894, le terminus de La Valette est rallongé jusqu'à la nouvelle place Camille Ledeau.
Les tramways électriques (1897-1955)
La Société des Tramways du Var et du Gard (STVG)
En 1895 est créée la Société des Tramways du Var et du Gard, par Monsieur Arthur Rénier de nationalité belge. Ce dernier cède sa concession, obtenue en 1883, à la nouvelle société dont il est l'un des actionnaires. En mars de la même année, la STVG réitère une demande au conseil municipal toulonnais, pour obtenir l'autorisation d'employer la traction électrique.
En 1896, le sous-Préfet de Toulon invite les maires des communes intéressées à se prononcer sur le remplacement de la traction animale par la traction électrique. Les chevaux étaient passés du nombre de 34 au début de l'exploitation à 105 vers la fin.
En 1897, les travaux de mise en service des tramways électriques avancent et le jeudi 22 juillet 1897, sont réalisés les premiers essais entre la Valette et le Champ de Mars à Toulon avec les toutes nouvelles motrices Schuckert.
La firme allemande Schuckert a équipé la ligne. Cela comprenait la ligne aérienne, trente motrices de trente-deux places ainsi que les conducteurs de tramway que l'on appelait wattman (tout au moins au début de l’exploitation, pour ces derniers). Des numéros impairs étaient attribués aux motrices, de 1 à 59.
Le 25 juillet 1897, les motrices "flambant neuves" partaient du rond-point du Champ de Mars jusqu'à l'entrée de La Valette, passant par le quartier de Saint Jean du Var[1]. La durée du parcours n’était plus que de quinze minutes alors.
Le 1er octobre 1936, la STVG est mise sous séquestre.
La Compagnie Provencale des Tramways Electriques (CPTE)
Cette compagnie fondée en 1904 obtient la concession de deux lignes:
- Toulon - La Garde : mise en service le 12 janvier 1907
- La Garde - Hyères : mise en service le 16 mai 1907
- une ligne allant de la Valette à Hyères, et prolongeant la ligne 1 de la STVG
La compagnie est absorbée par la STVG en juin 1908, cette dernière exploite alors son réseau
La Société des tramways de l'Ouest Varois (O.V)
Cette société est fondée en 1913, pour exploiter deux lignes :
- Ollioules vers La Seyne-sur-Mer, 13,7 km
- Ollioules - Le Beausset, 9,4 km
La mise en service a lieu en 1917. Le service cesse le 1er juillet 1936.
La Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF)
En 1905, cette compagnie établit une liaison depuis Toulon vers Hyères et Saint-Raphaël, en desservant le Pradet et Carqueiranne. Le terminus se situe dans le quartier de la Rode, près du bassin du Port Marchand, où une gare monumentale a été érigée. En 1925, la compagnie des chemins de fer de Provence (CP) remplace le "Sud France". La ligne disparait en 1948. Elle était à voie métrique et exploitée en traction à vapeur puis diesel au moyen d'autorails Brissonneau et Lotz.
Régie Municipale des Transports Toulonnais
Le 15 octobre 1937, le conseil municipal de Toulon crée la RMTT (Régie Municipale des Transports Toulonnais) qui exploitera le réseau urbain de la ville, ainsi que le prolongement vers La commune de La Valette.
En 1940, la régie exploite les lignes suivantes:
- 1, Place Noël Blache - l'Escaillon
- 2, Place Noël Blache - La Seyne - les Sablettes
- 3, Gare SNCF - le Mourillon
- 4, Place Noël Blache - l'Escaillon - Ollioules
- 5, Place Noël Blache - l'Escaillon - Dardennes
- 6, Place Noël Blache - Saint Roch - les Routes
- 7, Gare SNCF - Petit Bois - Cap Brun
- 8, Place Noël Blache - Bon rencontre - Pyrotechnique
- 9, Gare SNCF - La Garde - Les quatre chemins
Le 15 octobre 1943, le premier bombardement allié détruit les infrastructures de la ligne du Mourillon. Celle-ci n'est pas remise en service.
Régie Mixte des Transports Toulonnais
Le 6 avril 1951, la Régie Mixte des Transports Toulonnais remplace la régie municipale des transports toulonnais. Le siège est désormais implanté au dépôt de Brunet (la régie existe existe toujours à l'heure actuelle).
Après 1945, faute de pouvoir moderniser les tramways, ceux-ci sont remplacés par des trolleybus. Les premiers trolleybus toulonnais sont mis en service en 1949. Des motrices de tramway plus modernes, sont livrées deux ans plus tard, mais sans succès.
L'aventure des tramways toulonnais se termina ainsi le 15 avril 1955.
Projet de nouveau tramway
Afin de rendre les transports en commun du Réseau Mistral plus rapides et efficaces dans cette agglomération embouteillée, un projet de tram conçu par la Communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée et lancé en 2000[2] devait relier d'est en ouest La Garde (Var) à La Seyne-sur-Mer dans une première étape, puis Saint-Mandrier au Pradet en un second temps. Les marchés avaient déjà été passés. Mais la levée de boucliers des intérêts locaux (propriétaires immobiliers, ferme de Olivades, unions de commerçants convaincus que leur clientèle ne peut faire ses courses qu'en voiture, comités d'intérêt local attachés à l'usage de la voiture) jointe au fait que le trajet prévu ne passait pas par la gare SNCF, et à la crainte des maires concernés que les inconvénients des travaux ne jouent électoralement contre eux, ont décidé Hubert Falco, maire de Toulon et président de la communauté d'agglomération, de suspendre les travaux en octobre 2006, réorientant la politique de transport de l'agglomération. À la place, la Communauté d'Agglomération a donné priorité à l'achèvement du second tube du tunnel de Toulon et envisage à présent des bus à haut niveau de service, évoluant sur le site propre qui devait recevoir la plateforme du tramway.
Le 27 octobre 2008, le maire de Toulon, également président de la communauté d'agglomération et secrétaire d'état à l'aménagement du territoire, vient confirmer son refus d'un tramway dont il qualifie la technologie de dépassée[3].
Le 21 décembre 2010 est la date anniversaire de la Déclaration d'Utilité Publique (DUP) donnant le coup d'envoi du projet de construction du tramway de l'agglomération toulonnaise allant de la Seyne à la Garde, prise par le préfet. Dix ans plus tard, de nombreuses expropriations ont été effectuées, des personnes ont été déplacées, des bâtiments ont été détruits, mais le tramway ne circule pas... il est menacé d'abandon pur et simple au profit d'un bus. La situation devient juridiquement très complexe (la DUP ayant expiré) : les personnes expropriées pourront faire valoir leur droit de rétrocession, c'est-à-dire demander à TPM de leur restituer les propriétés expropriées pour un tramway et injustement destinées à être utilisées pour une voie de bus. Mais que se passera-t-il pour les bâtiments qui ont été rasés, pour les personnes qui ont été relogées pour rien ? Par ailleurs, le collectif d'usagers "Toulon@venir" a décidé en janvier 2011 de porter l'affaire en justice[4].
Notes et références
- Le lendemain 26 juillet eut lieu le premier accident, toujours causé par le même événement : la montée ou descente en marche des passagers.
- Sirio de AnsaldoBreda: voir sur Descriptif de l'ancien projet du Tramway de Toulon. Des travaux d'aménagement ont commencé en 2004 et 2005. La déclaration d'utilité publique est intervenue le 22 décembre 2000: elle a été suivie d'une deuxième enquête publique en juillet 2004 pour réévaluer la pertinence du tracé et la position des stations en fonction de nouveaux équipements publics dont la construction a été décidée entre-temps. Le matériel choisi est alors le
- Article de Var Matin, Le tram c'est dépassé
- Toulon@venir Voir le site de
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
Catégories :- Tramway en France
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