Saint-Georges-de-Chesné

Saint-Georges-de-Chesné

48° 16′ 28″ N 1° 17′ 24″ W / 48.2744444444, -1.29

Saint-Georges-de-Chesné
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Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Arrondissement Fougères
Canton Saint-Aubin-du-Cormier
Code commune 35269
Code postal 35140
Maire
Mandat en cours
Joseph Érard
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Saint-Aubin-du-Cormier
Site web www.ville-saintgeorgesdechesne.fr
Démographie
Population 514 hab. (2006[1])
Densité 44 hab./km²
Aire urbaine 11 826 hab. ()
Géographie
Coordonnées 48° 16′ 28″ Nord
       1° 17′ 24″ Ouest
/ 48.2744444444, -1.29
Altitudes mini. 58 m — maxi. 122 m
Superficie 11,62 km2

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Saint-Georges-de-Chesné est une commune française, située dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne.

Sommaire

Géographie

Situation

Saint-Georges-de-Chesné est situé à 38 km au nord-est de Rennes et à 49 km au sud du Mont Saint-Michel dans le Pays de Fougères, entre Mayenne et Normandie. La commune se trouve entre Fougères (11 km) et Vitré (16 km). Saint-Georges-de-Chesné est placée à moins de 10 km de l’échangeur de l’Autoroute des Estuaires (A84) de Saint-Aubin-du-Cormier.

Relief

Constituée de vallons, la commune se situe sur la ligne de partage des eaux entre la Manche et l’Atlantique. Saint-Georges-de-Chesné est baigné par le Général, affluent du Couesnon, et est bordé au sud par le bois de Rumignon, espace naturel départemental.

Climat

Saint-Georges-de-Chesné bénéficie d'un climat océanique.

Relevés Rennes 1961-1990 [2]
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Températures minimales moyennes (°C) 2,1 2,4 3,5 5,3 8,2 11,1 13,0 12,8 11,1 8,3 4,8 3,0 7,1
Températures moyennes (°C) 5,1 5,7 7,6 9,8 13,0 16,2 18,3 18,0 16,1 12,5 8,2 5,9 11,4
Températures maximales moyennes (°C) 8,0 9,1 11,8 14,3 17,8 21,2 23,7 23,2 21,1 16,7 11,5 8,7 15,6
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 62,7 56,9 53,1 43,7 63,6 46,1 39,3 41,3 47,9 62,1 69,2 63 648,8

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Vendel, Billé, Combourtillé, Mecé, Livré-sur-Changeon, Saint-Aubin-du-Cormier et Saint-Jean-sur-Couesnon.

Histoire

Toponymie

Le nom de la commune connut différentes variations, on retrouve première trace écrite de Chiene en 1404, de la parouesse de Chéné en 1476, celle de Saint Georges de Chasné en 1490 et enfin de Chesneyum en 1516. Le patronyme de Chesné (perdant parfois son -s) va ensuite perdurer dans les sources, parfois précédé du saint patron, jusqu’à la Révolution. Le livre de paroisse nous raconte ensuite qu’« À cette époque les agents municipaux tout à fait ignorants se mirent à l’écrire comme le peuple parlait », c’est-à-dire Chienné (ou Chiené). Ce fut le nom de la commune, là aussi parfois précédé du saint patron, jusqu’à un décret impérial de 1859 qui fixa le nom de Saint-Georges-de-Chesné.

Origines

Sur les origines de la paroisse Guillotin de Corson nous raconte ceci: « En 1213, Harscouët de Vendel, chevalier, se désista en faveur d’Olive, abbesse de Saint-Sulpice-des-Bois, des prétentions qu’il avait émises sur certaines dîmes de Vendel, de La Chapelle-Saint-Aubert et de Chesné ; dîmes appartenant de fait au monastère de cette dame.» Et en effet, les recteurs de la paroisse verseront jusqu’à la Révolution un trait de dîmes à l’abbaye bénédictine de Saint-Sulpice-des-Bois ainsi qu’aux bénédictins de Vitré. De même l’abbaye de Saint-Sulpice possédait encore des fiefs dans la paroisse jusqu’en 1682.

On peut prétendre par la toponymie et par les sources existantes que la paroisse ne fut créée qu’aux XIe-XIIe siècles, alors que le maillage paroissial existait déjà. Cela peut amener à penser que la paroisse de Chienné a été démembré sur le territoire d’une paroisse existante, telle Saint-Jean-sur-Couesnon (ce qui fut le cas pour la création de Saint-Aubin-du-Cormier). C’est la thèse de Roger Blot, et allant dans ce sens, le deuxième patron de la paroisse n’est autre que saint Jean-Baptiste, patron de Saint-Jean-sur-Couesnon.

Enfin, la présence de pierre de remploi en grès roussard, roche caractéristique de l'époque romane, dans les murs de l'église, nous indique la présence d'un édifice primitif au XIe ou XIIe siècle.

Moyen Âge et Ancien Régime

La paroisse fait partie jusqu'à la fin du XVe siècle des Marches de Bretagne, frontière de fortifications du duché de Bretagne.

En 1488 a lieu la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, paroisse limitrophe, entre les troupes françaises et l'armée ducale. L'indépendance du duché se joue dans cette bataille, où l'armée française sort victorieuse. La fin de l'indépendance, et des guerres qui en découlaient va permettre à cette région des Marches de connaître la paix pendant un siècle; caractérisé par de nombreuses constructions.

Mais à la fin du XVIe siècle, les guerres de la Ligue vont troubler cette paix revenue. La paroisse se situe dans une zone sensible, où se confronte l'influence des ligueurs conduit par le duc de Mercœur; qui tient la majorité de la province, et les Royaux, très présent dans ce secteur avec la ville de Rennes, fidèle au roi et la cité de Vitré, protestante. Saint-Georges-de-Chesné est une des paroisse de la baronnie de Vitré, mobilisé en 1589 par le duc de Mercœur pour assiéger Vitré.

Révolution et Chouannerie

La commune de Chiené fait partie de ses territoires, dans le pays de Fougères, où la Chouannerie fit rage. Boisguy et son armée opérait dans la région.

La compagnie de Saint-Georges-de-Chesné était l'une des cinq compagnies de la colonne de Fougères sud (qui comptait 1200 hommes), surnommée Brutale et commandée par Gustave Hay de Bonteville. Le capitaine de la compagnie se nommait Pierre Blot, dit Va-de-bon-cœur.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[3] et INSEE[4])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
689 650 785 804 929 827 800 812 820
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
783 818 826 801 790 797 799 850 760
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
718 729 707 597 626 587 612 600 553
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006    
505 457 417 410 396 386 514    

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes



Tableau démographique depuis 1793

Après avoir connu un pic de population avec 929 habitants en 1831, la commune se stabilise autour de 800 habitants tout au long du XIXe siècle. Au cours du XXe siècle, la population ne va cesser de décroître pour arriver à son plus bas niveau: 386 habitants en 1999. Suite au développement du logement sur la commune avec la construction de deux lotissements, la population augmente de nouveau pour atteindre 514 habitants en 2006.

Administration

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1995   Joseph Érard[5] (3e mandat) Alliance centriste Député suppléant (2007-)
1974 1995 Amand Auffray (3 mandats)    
1947 1974 Louis Delaunay (5 mandats)    
1929 1947 Pierre Legrand (5 mandats)    
1899 1929 Pierre Legrand (5 mandats)    
 ? 1899 Xavier Derennes    
         
an IX (1801)  ? Pierre Derennes    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Syndicat des eaux du Chesné

Ce syndicat intercommunal est créé en 1964, afin d'équiper en eau potable les communes entre Saint-Aubin-du-Cormier et Fougères. Une station de pompage est créée dans ce but au village de Bouchard, à Saint-Georges-de-Chesné. Le syndicat réunit outre Saint-Georges-de-Chesné, les communes de Beaucé, Billé, Combourtillé, Fleurigné, La Chapelle-Saint-Aubert, La Selle-en-Luitré, Parcé, Saint-Jean-sur-Couesnon, Saint-Marc-sur-Couesnon et Vendel. Le siège social du syndicat des eaux se situe à la mairie de Saint-Georges-de-Chesné.

École

En 1850, c'est une religieuse de Saint-Sauveur-des-Landes qui vient faire classe aux garçons et aux filles dans une maison du bourg, louée par la commune. En 1872, la première institutrice laïque est nommée à Saint-Georges. La municipalité décide de construire une école des garçons en 1880, qui fera également office de salle de mairie. Le premier instituteur est nommé à l'école des garçons à la rentrée de septembre 1880. Une école des filles est construite en 1902, sur laquelle est annexée une école enfantine en 1931. Les écoles de la commune redeviennent mixtes en 1939.

Un des premiers regroupement scolaire du département est créé à Saint-Georges en 1976, devenu ensuite regroupement pédagogique intercommunal (RPI), dans le but de conserver les écoles dans les petites communes. Ce RPI regroupe, outre Saint-Georges-de-Chesné, les communes de Vendel, Saint-Jean-sur-Couesnon et Saint-Marc-sur-Couesnon; qui furent rejoint ensuite par La Chapelle-Saint-Aubert. Aujourd'hui, l'école de la commune comporte trois classes.

Jumelage

Participation au rassemblement des Saint-Georges de France en 2008, à Saint-Georges (Lot-et-Garonne).

Économie

Saint-Georges-de-Chesné est une commune rurale. L'agriculture y tient une place prépondérante.

Beaucoup d'habitants travaillent à l'extérieur, dans la région rennaise ou sur Fougères.

Quelques artisans sont établis dans la commune: maçons, plaquiste, menuisier, pépinériste-horticulteur. Le seul commerce, appartenant à la commune, est de fait multi-services: bar, tabac, épicerie, dépôt de pain, essence.

Patrimoine

Église Saint-Georges

L'observation des murs de l'église, au vu du remploi du grès roussard, indique donc qu’un édifice roman existait déjà au XIe-XIIe siècle.

  • Une église marquée par le XVe et XVIe siècles

La nouvelle église gothique, ou plutôt la nouvelle nef est construite au XVe siècle, pour remplacer cet édifice roman devenu, semble-t-il, trop exigu. La pierre de construction utilisée est le grès du pays et le granite. Son plan reste simple, reprenant sans doute celui la nef romane mais en l’allongeant et en l’élevant. Des fenêtres gothiques sont percées; deux d’entre elles subsistent aujourd’hui. Marque de cette époque, un reliquaire de saint Georges[6] (MH 1919) est offert à l’église au milieu du XVe siècle; peut-être à l’occasion de la construction de ce nouvel édifice. Il porte l’un des plus anciens poinçons de maître-orfèvre trouvé en Haute-Bretagne.

Le chœur date quant à lui des années 1520 comme le montrent les deux panneaux de l’ancienne maîtresse-vitre datés de 1525 (ISMH 1907), d’un artiste inconnu. Cette maîtresse-vitre représentait en quinze scènes la Passion du Christ. Il ne reste aujourd’hui que le panneau figurant la Crucifixion avec la Vierge et saint Jean et le panneau où est représenté la patron de la paroisse, saint Georges, en armure d’époque (du XVIe siècle).

La date de 1561 sur une des arcades en granite de la nef nous permet de comprendre l’évolution complexe de celle-ci, qui s’élargit de bas-côtés après la construction du chœur. Les fenêtres trilobées du XVe siècle sont réimplantées dans les murs de ces nouveaux bas-côtés. Cette forme de nef aveugle est rare dans le pays de Fougères (seulement partagée avec l'église de Poilley) qui préfère le système de chapelles successives au XVIe siècle. Ces arcades avec piliers sans chapiteaux sont assez similaires à ceux de l'église de La Chapelle-Janson, datés de 1556.

Intérieur du porche sud avec ses bancs en granite et sa porte aux vantaux d'origine.

Le chapitré ou porte des morts (car elle donnait sur le cimetière) est construit dans la seconde moitié du XVIe siècle (après 1561) et malgré une forte restauration qui l’agrandit en 1754, il a gardé son authenticité. Ce porche sud avec ses bancs de granite est traditionnellement considéré comme le lieu de réunion du conseil de fabrique. Les vantaux de la porte sont d’origine avec ses fenestrages ouvragés et ses motifs « en plis de serviette ». Le porche est pourvu de deux sablières, symbolisant pour l'une la vie terrestre et ses aléas: la guerre représentée par une flèche, la foi par une croix, la mort par un crâne avec tibias croisés (unique dans le département); pour l'autre la vie céleste avec un visage crachant une vigne, symbole de vie.

Des travaux touchent le chœur en 1554 qui semble s'agrandir d'une sacristie puisqu'une verrière y est commandée par la fabrique au maître-verrier Guillaume (ou Guyon) Collin, associé de Gilles de La Croix-Vallée, connus pour des travaux à Champeaux et à Louvigné-de-Bais à partir des années 1540, sous le mécénat des Espinay. A cause de la mention de ce maître-verrier, on lui attribua longtemps, à tort, la maîtresse-vitre du chœur de 1525, alors qu’il fut l’auteur d’un vitrail aujourd’hui disparu.

  • Les apports de l'art classique

La chapelle nord est édifiée en 1660 par le recteur de l’époque, Guillaume Crosnier, qui a laissé sa signature. Elle est dédiée à la Vierge et au culte du Rosaire.

En 1700, le rennais Laurent Gesnouin réalise le retable du chœur et un an plus tard les ailes de ce retable encadrant la maîtresse-vitre. Il ne reste de ce retable que deux montants de statues à tête d’ange et surtout le tabernacle, modifié après la Révolution par Jean Blanchard de Parigné, qui ajouta deux panoplies et qui créa une nouvelle table d’autel. Les sources[7] nous apprennent également que deux tableaux se trouvaient inclus dans le retable, sous les deux statues patronales de saint Georges et de saint Jean-Baptiste. Laurent Gesnoin réalise également en 1700 le retable de la chapelle de la Vierge.

Vue de la façade sud de l'église avec le clocher et le porche des morts.

Le clocher-beffroi est construit au XVIIe siècle. Il est composé d’un beffroi de forme carré où se situe la chambre des cloches et dont la structure en bois descendait jusque dans la nef. Au-dessus on trouve le tambour du dôme de forme octogonale, décoré à sa base par quatre pyramidions, sur lequel repose le dôme lui-même. Un campanile termine la construction qui culmine à plus de 30 mètres. Ce clocher impressionnant a dû remplacer un clocher-mur d'origine, comme on en trouve encore dans le pays de Fougères, à La Chapelle-Saint-Aubert et à Villamée.

En 1781, l’évêque de Rennes Mgr Barreau de Girac, est en visite dans la paroisse et donne l’ordre de construire une chapelle qui donnerait à l’édifice une forme de croix latine. La chapelle sud, dédiée au Saint-Esprit, est construite avec les pierres de la tribune de la sacristie en 1785. Le retable du Sain-Esprit est réalisé de manière identique à celui de la Vierge, à près d'un siècle d'écart.

En 1794, la garde républicaine vandalise l’église et détruit notamment toutes les statues anciennes de celle-ci qui se trouve pourvue aujourd’hui de statues sulpiciennes en plâtre de la fin du XIXe siècle. Le dernier vestige de l’ancienne statuaire est un saint Jean-Baptiste en terre cuite réalisé par le sculpteur Pierre Tavau avant la Révolution, mutilée pendant celle-ci, et qui attend une restauration depuis sa redécouverte fortuite en 1927.

  • Dernières évolutions de l'époque contemporaine

En 1862, un rapport d’inspection départemental fait mention du mauvais état du clocher. Il préconise de le raser pour en construire un neuf. Deux ans plus tard, un rapport politique évoque l’hostilité de la population locale à reconstruire entièrement le clocher. Celui-ci est finalement consolidé en 1870, pour des raisons de coût.

La première introduction de l'art néo-gothique dans l'église est constituée par les deux confessionnaux datés de 1869 et attribués à l'atelier Hérault.

Les grilles du chœur en fer forgé, qui servent de table de communion, sont installées en 1876.

En 1879, la fenêtre du chœur, qui avait été fermée par une maçonnerie au XVIIIe siècle est rouverte. On y découvre les vestiges de la maîtresse-vitre de 1525. Deux panneaux sont récupérés et replacés dans une petite fenêtre du chœur. La nouvelle maîtresse-vitre, dédiée au Sacré-Cœur, est réalisée par l’atelier Lecomte et Colin. Celle-ci a la particularité d’être la première maîtresse-vitre faite par l’atelier rennais, qui réalisa des travaux dans plus d’une quarantaine d’églises de la région.

Les boiseries et le mobilier du chœur sont réalisés par le sculpteur vitréen Victor Augerie en 1880, de même que la chaire en 1883, dont les panneaux constitue aujourd’hui l’autel conciliaire.

Enclos presbytéral

Si l’église a perdu son enclos paroissial avec le déplacement du cimetière en 1948 et la destruction de son mur au milieu des années 60, l’ensemble presbytéral a lui été préservé. C’est sans doute un exemple unique dans le département d’un ensemble architectural aussi riche s’articulant autour d’un presbytère. Outre celui-ci, on retrouve dans cet ensemble clos par un mur : le portail d’entrée composé d’une porte cochère et d’une porte piétonnière, la grange dîmière, un fournil, ce qui semble être un garde-manger et bien sûr le jardin clos, muni d'une serre qui sert à la fois de potager et de verger.

La façade du presbytère nous indique qu’elle a été modifiée plusieurs fois par le passé. Des linteaux ne sont pas à leur place. Mais une date est restée gravé dans la pierre : 1680.

La grange dîmeresse est quant à elle construite en 1717 comme l’indique une inscription : « MR BUDECOQ RC DE CHENE 1717 », par le recteur René Budecoq. La décision de sa construction fut prise car jusqu'à cette époque, la fabrique était obligée de louer à une personne de la paroisse des greniers[8] pour entreposer cet impôt ecclésiastique en nature qu’était la dîme (en théorie, un dixième des récoltes). C’est pour cela que son architecture est si particulière. En effet, la grange présente une toiture « à la Mansart » qui permet d’avoir deux niveaux de greniers, appelés brisis et terrasson, permettant de stocker plus de céréales. La couverture de la grange était aussi remarquable jusqu’en 1974, date à laquelle on la changea pour de l’ardoise. En effet, cette couverture était réalisée en essentes, essagnes en gallo, c’est-à-dire une planchette de châtaignier, très résistante au temps. Quelques maisons du bourg arboraient encore ce type de couverture au début du XXe siècle.

Manoir du Molan

Le manoir qui se situe au lieu-dit « les Molans » date du tout début du XVIIe siècle. Auparavant s’élevait un petit château, fortifié, qui fut détruit après la fin des guerres de Religion. Le manoir actuel est une ancienne métairie noble qui se distingue de l’habitat paysan par la présence d’une tour, symbole de la noblesse de ses propriétaires. Pourtant cette tour n’a qu’une fonction utilitaire : elle contient un escalier à vis, en bois, qui dessert deux étages.

Ce château semble appartenir aux Busson, seigneurs de Gazon, de Pocé (à côté de Vitré) au début du XVIe siècle puis passe rapidement aux seigneurs de la Dobiais dont les différentes familles le possèderont jusqu’à la Révolution.

Le fait historique attaché à ce château se déroule pendant la guerre de la Ligue, ultime épisode des guerres de Religion en Bretagne. En 1593, le capitaine de la ville de Rennes, René Marec de Montbarrot, fidèle au roi Henri IV, envoya une garnison garder le château du Molan pour l’empêcher de tomber aux mains des partisans du duc de Mercœur, le chef de la Ligue en Bretagne.

Croix de chemin

Événements liés à la commune

Critérium cycliste

Le Critérium de Saint-Georges-de-Chesné est créé en 1948 par le maire de la commune de l'époque, Louis Delaunay. Organisé par le Comité des fêtes, il s'agissait d'une course sur un circuit d'un peu moins d' 1 km, faisant le tour du bourg. Ce critérium était l'un des plus réputés du département, il attirait chaque année dans la petite commune 4 à 5000 spectateurs.

Était invité le fleuron du cyclisme français: Jacques Anquetil, Raymond Poulidor, Roger Pingeon, Jean Stablinski ainsi que les Bretons Joseph Groussard et son frère Georges Groussard, Albert Bouvet ou encore Jean Robic, ainsi que les grands noms du cyclisme international: Felice Gimondi, Jan Janssen, Tom Simpson, Rolf Wolfshohl, Federico Bahamontès...

L'épreuve prit fin avec la professionnalisation croissante du sport cycliste au début des années 70, qui mit un terme à ces petits critériums de village. L'exemple symptomatique est le prix demandé par Eddy Merckx (qui ne courra jamais à Saint-Georges-de-Chesné) pour venir: 10000 francs de l'époque; une somme beaucoup trop importante pour permettre l'organisation d'une telle épreuve.

Spécialités et traditions

Gastronomie

Galette de sarrasin et crêpe de froment

Pommes

Deux variétés de pommes sont originaires de la commune :

  • La grosse verte de Saint-Georges[9] : pomme à compote avec une forme très grosse, ronde, un peu côtelée. Son épiderme est vert clair, terne, avec quelques points roux. Sa chair est verdâtre, acide, très juteuse et goûtée.
  • La rayée[10] : sa forme est moyenne, ronde et irrégulière. Son épiderme est de fond jaune, très largement rayé de carmin clair, plus ou moins taché et marbré de liège. Sa chair est verte-jaunâtre, légèrement acidulée, suffisamment juteuse et sucrée. Elle se conserve très bien.

Poiré, cidre et goutte

Les érudits du XIXe siècle[11] déclaraient déjà que le poiré de Saint-Georges-de-Chesné, dit de "crapaud", du nom d'une variété locale de poire, était très réputé dans la région, et qu'il s'exportait même. Progressivement, le cidre supplanta complètement le poiré dans ce secteur. Quelques fermiers en fabriquaient encore pour leur consommation personnelle au début des années 1990.

Lait ribot

ou lait de barrate.

Jeux

Jeux de palets

Palet sur planche. Pibot (ou pitao) Palet sur terre

Pratiques

Les classes

conscrit.

Le canon de la Croslais

Une petite pièce d'artillerie a été offerte au village de la Croslais par le député de Fougères Édouard Pontallié, pour le centenaire de la Révolution en 1889. Il voulait récompenser ainsi ce village, réputé acquis à la République. Et depuis, chaque 14 juillet, le bruit de canon retentit à la Croslais.

Processions

Associations

Blason de l'ISGC.
  • Indépendante Saint-Georges-de-Chesné - ISGC

Fondée en 1956. Sections: football[12] (l'équipe première joue en deuxième division de district), volley-ball, badminton, gymnastique d'entretien et marche à pied.

  • Association Bibliothèque Culture Détente - ABCD
  • Comité des fêtes
  • Club de l'Amitié
  • Association Communale de Chasse Agréée - ACCA
  • Anciens Combattants

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Ouvrages et articles sur la commune
    • Roger SIMON, Saint-Georges-de-Chesné, un siècle de vie, devoir de mémoire, ABCD, 2006, 225 p.
    • Roger BLOT, "Église St-Georges de Saint-Georges-de-Chesné", série de 6 articles in Église en Ille-et-Vilaine n°127(1), 12/2007; n°128(2), 01/2008; n°129(3), 01/08; n°130(4), 02/08; n°131(5), 02/08; n°132(6), 03/08; p.21-22.
    • Guillaume GÉRARD, "Patrimoine d’une commune rurale du pays de Fougères : Saint-Georges-de-Chesné", in Bulletin et mémoires du Club javenéen d'histoire locale, année 2007 tome XX, 2008, p.251-257.
    • Roger BLOT, Saint-Georges-de-Chesné, Église Saint-Georges, coll. Églises à découvrir en Ille-et-Vilaine, Conseil Général d'Ille-et-Vilaine, 2008, 4000 ex.
  • Sources paroissiales
    • Anciens registres paroissiaux (1567-1652,1668-1709,1710-1791,1793-1875), Archives départementales d'Ille-et-Vilaine.
    • Livres de comptes de la fabrique (1698-1721 et 1836-1884)
    • Registre des délibérations de la fabrique (1857-1906)
    • Livre de paroisse (1862-1937)
  • Bibliographie: histoire paroissiale
    • Jean OGÉE, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, 2 tomes, nouvelle édition revue et augmentée par Alphonse MARTEVILLE et Pierre VARIN, Molliex, Rennes, 1843 et 1853.
    • Amédée BERTIN et Léon MAUPILLÉ, Notice historique et statistique sur la baronnie, la ville, l’arrondissement de Fougères, A. Marteville & Lefas, Rennes, 1846.
    • Amédée GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, 7 tomes, Rennes, 1880-1886.
    • Emile PAUTREL, Notion d’histoire et d’archéologie de la région du pays de Fougères, Editions H. Riou-Reuzé, Rennes, 1927.
    • Paul BANÉAT, Le département d’Ille-et-Vilaine, 4 tomes, Editions J. Larcher, Rennes, 1927-1929.
  • Bibliographie: Révolution et Chouannerie
    • Christian LE BOUTELLIER, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, Fougères, 1989.
    • Théodore LEMAS, Le district de Fougères pendant les Guerres de l'Ouest et de la Chouannerie 1793-1800, Rue des Scribes Editions, Rennes,1994.
  • Bibliographie: patrimoine
    • Sophie DUHEM, Les sablières sculptées en Bretagne, PUR, Rennes, 1997.
    • [Collectif], Le patrimoine des communes d’Ille-et-Vilaine, 2 tomes, Flohic, Paris, 2000.
    • Françoise GATOUILLAT & Michel HÉROLD, Les vitraux en Bretagne, Corpus vitrearum, Recensement des vitraux anciens de France, PUR, Rennes, 2005.
    • Jean-Jacques RIOULT et Sophie VERGNE, Les orfèvres de Haute-Bretagne, Cahiers du patrimoine, Inventaire général des Monuments et des Richesses artistiques de la France, PUR, 2006.

Liens externes

Notes et références


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