Eddy Merckx

Eddy Merckx
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Eddy Merckx Icône cycliste
Eddy Merckx Molteni 1973.jpg
Eddy Merckx en 1973
Informations
Nom Merckx
Prénom Eddy
Surnom Le Cannibale
Date de naissance 17 juin 1945 (1945-06-17) (66 ans)
Pays Drapeau de Belgique Belgique
Équipe pro
1965
1966-1967
1968-1969
1970
1971-1976
1977
1978
Solo-Superia
Peugeot BP Michelin
Faema
Faemino
Molteni
Fiat
C&A
Principales victoires
11 grands tours

Jersey yellow.svg Tour de France 1969, 1970, 1971, 1972, 1974
Jersey pink.svg Tour d'Italie 1968, 1970, 1972, 1973, 1974
Jersey gold.svg Tour d'Espagne 1973
15 maillots distinctifs sur un grand tour
Classements par points
Jersey green.svg Tour de France 1969, 1971 et 1972
Jersey violet.svg Tour d'Italie 1968 et 1973
Jersey blue.svg Tour d'Espagne 1973
Classements de la montagne
Jersey polkadot.svg Tour de France 1969 et 1970
Jersey green.svg Tour d'Italie 1968 et 1970
Classements du combiné
Jersey white.svg Tour d'Espagne 1973
Jersey combined.svg Tour de France 1969, 1970, 1971, 1972 et 1974
64 étapes de grands tours
Tour de France (34 étapes)
Tour d'Italie (24 étapes)
Tour d'Espagne (6 étapes)
4 championnats
MaillotMundial.PNG Champion du monde 1967, 1971 et 1974
Jersey belgianflag.svg Champion de Belgique 1970
27 classiques
Milan-San Remo 1966, 1967, 1969, 1971, 1972, 1975 et 1976
Tour des Flandres 1969 et 1975
Paris-Roubaix 1968, 1970 et 1973
Liège-Bastogne-Liège 1969, 1971, 1972, 1973 et 1975
Tour de Lombardie 1971 et 1972
Flèche Wallonne 1967, 1970 et 1972
Gand-Wevelgem 1967, 1970 et 1973
Amstel Gold Race 1973 et 1975

Le baron Edouard Louis Joseph Merckx, plus connu sous le nom de Eddy Merckx, est un cycliste belge né le 17 juin 1945 à Meensel-Kiezegem, petite commune du Brabant flamand à l'est de Louvain.

Il est néerlandophone par son père et francophone par sa mère.

Professionnel de 1965 à 1978, Eddy Merckx est considéré comme le plus grand cycliste de l'Histoire. C'est le seul athlète belge à avoir été nommé sportif mondial de l'année et ce, à trois reprises : en 1969, 1971 et 1974. Il a remporté 625 courses (525 victoires sur route, 98 succès sur la piste et 2 bouquets en cyclo-cross) durant sa carrière, ce qui constitue un record.

Surnommé « Le Cannibale » (surnom trouvé par le coureur français Christian Raymond en 1970) ou « L'Ogre de Tervuren » pour son insatiabilité, Eddy Merckx a notamment gagné 5 Tours de France, 5 Tours d'Italie, 3 championnats du monde en ligne, un Tour d'Espagne, le record de l'heure et 31 victoires dans les classiques.

Eddy Merckx est élu « Athlète belge du XXe siècle », meilleur cycliste du XXe siècle par l'UCI et est deuxième des Awards du sportif du millénaire entre Michael Jordan et Carl Lewis.

Il est marié depuis le 5 décembre 1967 à Claudine Acou, et père de deux enfants : Sabrina (née en 1970) et Axel Merckx (né en 1972) qui a accompli une honorable carrière cycliste entre 1993 et 2007.

Sommaire

Biographie

Son enfance

Eddy Merckx est né le 17 juin 1945 à Meensel-Kiezegem au 29 de la Tielstraat, une modeste maison entourée de vergers. Il est le fils de Jules Merckx, menuisier puis épicier à Woluwe-Saint-Pierre dans la banlieue de Bruxelles, et de Jenny Pittomvils. Il est l'aîné de la famille, sa sœur Micheline et son frère Michel, jumeaux, sont nés le 23 mai 1949.

Eddy Merckx reçoit à 4 ans son premier vélo (à gros pneu), mais sa passion n'est pas encore le cyclisme. Il s'essaie d'abord au basket-ball, au tennis puis au football (en minimes au Racing White). À l'école, il travaille sérieusement jusqu'en troisième d'études menées en français et non en néerlandais comme son frère et sa sœur.

C'est à 12 ans, qu' Eddy Merckx montre de plus en plus d'attrait pour le cyclisme. Il achète son premier vélo de course grâce aux pourboires qu'il reçoit lors de ses tournées du samedi (il travaille aussi au magasin avec sa mère le dimanche). Son père, passionné de cyclisme, l'emmène aux Six-jours et à l'arrivée de Paris-Bruxelles qu'il remportera en 1973. Enfin, il est à cette époque, comme beaucoup de ses compatriotes, fan de Stan Ockers, champion du monde en 1955.

Les débuts d'un surdoué (1961-1964)

Eddy Merckx commence sa carrière de coureur cycliste le 16 juillet 1961 à Laeken. Conseillé par l'ancien meilleur grimpeur des Tours de France 1935 et 1937 Félicien Vervaecke, il progresse rapidement. Ainsi, Le 1er octobre 1961, lors de sa 13e course, il signe son premier succès à Petit-Enghien. En 1962, il remporte le titre de champion de Belgique des débutants à Libramont.

Le 5 septembre 1964, il gagne en solitaire son premier grand trophée, celui de champion du monde amateur à Sallanches, en lâchant tous ses adversaires dans la côte de Passy. À l'arrivée, le reporter radio Léon Zitrone dit : « Eddy Merckx, souvenez-vous bien de ce nom ! ». Sur le podium, Merckx devance son compatriote Willy Planckaert et le Suédois Gosta Pettersson. Enfin, un mois après, il termine à la 12e place de la course sur route des Jeux olympiques de Tokyo. À la veille d'accéder à l'élite, il est lauréat de 84 succès dans le monde amateur.

L'ascension vers les sommets (1965-1968)

Eddy Merckx au championnat du monde de 1966

Au printemps 1965, Eddy Merckx passe professionnel dans l'équipe Solo-Superia de Rik Van Looy. Sa première course, la Flèche Wallonne (le 29 avril), se termine par un abandon. Il remporte le 11 mai suivant, son premier bouquet à la kermesse de Vilvorde en battant Emile Daems au sprint. Le 1er août de la même année, toujours à Vilvorde, il se classe second du championnat de Belgique derrière Walter Godefroot.

En 1966, sous les couleurs de l'équipe Peugeot, il remporte 20 courses. Il gagne notamment le premier de ses sept Milan-San Remo, termine 3e du Circuit Het Volk, enlève la 2e étape du Grand Prix du Midi libre entre Montpellier et Millau et frôle la victoire au Tour de Lombardie, battu seulement par Felice Gimondi après avoir été gèné par Vittorio Adorni sur le vélodrome Sinigaglia.

L'année 1967, voit Eddy Merckx prendre la succession de Jacques Anquetil comme leader du cyclisme mondial. Anquetil commence son lent déclin, tandis que Merckx brille déjà sur tous les terrains. Le champion belge gagne tout d'abord 3 classiques du printemps : un second Milan-San Remo, la première de ses trois Flèche Wallonne et Gand-Wevelgem. Puis, malgré une grippe, il remporte deux étapes dont la montée du Blockhaus au Tour d'Italie qu'il finit 9e. Enfin, il empoche son premier titre de champion du monde à Heerlen aux Pays-Bas, devançant au sprint le Néerlandais Jan Janssen et l'Espagnol Ramón Saez.

En 1968, il passe chez les Italiens de Faema et remporte deux succès majeurs : Paris-Roubaix en battant Van Springel au sprint mais surtout le premier de ses cinq Tour d'Italie en réussissant un grand exploit dans les Dolomites lors de la 12e étape menant aux Trois Cimes du Lavaredo à 2 304 mètres d'altitude, sous une tempête de neige. Sur une pente très raide (près de 18% à certains endroits), il s’impose après avoir effectué la majeure partie de l’ascension finale en solitaire, reléguant Felice Gimondi et Luis Ocaña à près de sept minutes. Dans Vélo Magazine en 1994, Eddy Merckx a avoué que cette étape du Giro est la plus grande performance de toute sa carrière, « son plus bel exploit athlétique ». Il est prévu sur le Tour de France l'année suivante.

L'ère Merckx (1969-1975)

De 1969 à 1975, Merckx domine très largement le cyclisme international, remportant la plupart des courses où il s'engage. Coureur complet, il excelle dans les Grands Tours et les Classiques, mais aussi dans les contre-la-montre, les critériums et les Six-jours en fin de saison avec Patrick Sercu. Deux courses de légende manquent toutefois à son palmarès : Paris-Tours où son meilleur classement est une place de 6e en 1973 et Bordeaux-Paris qu'il n'a jamais couru. La liste de ses exploits durant cette époque est impressionnante et il est difficile de tous les énumérer. Ne retenons que les principaux, ceux qui ont marqué l'histoire du cyclisme.

En 1969, il gagne le premier de ses 3 Paris-Nice, rejoignant puis dépassant Jacques Anquetil, parti avant lui dans le contre la montre du col d'Èze. Il remporte ensuite en solitaire son 3e Milan-San Remo, grâce à une attaque foudroyante à 100 mètres du sommet du Poggio, puis à une descente vertigineuse vers la via Roma. Dans le Tour des Flandres couru sous la pluie, il s'échappe à 70 km de l'arrivée alors qu'il reste tous les monts à gravir."C'est de la pure folie Eddy, jamais tu n'iras au bout" lui crie son directeur sportif Guillaume Driessens. Il franchit la ligne d'arrivée avec plus de 5 minutes d'avance sur Felice Gimondi et 8 sur Marino Basso. Enfin, à Liège-Bastogne-Liège - qu'il remportera à cinq reprises -, il franchit en vainqueur la ligne d'arrivée avec son coéquipier Van Schil au vélodrome de Rocourt. Il est en passe de remporter sans coup férir un second Giro quand il est déclaré positif. Exclu de la course, il est blanchi au dernier moment par sa fédération et peut participer au Tour. L'épisode de Savone restera longtemps dans son esprit : « C’est la plus grande injustice de ma carrière, je suis victime d’un complot ». dira t-il.

C'est donc dans un objectif de reconquête de son statut, qu'il prend le départ du Tour de France 1969. Cette Grande Boucle, il va l'écraser de toute sa classe. Il relègue son second, Roger Pingeon à près de 18 minutes, remporte au passage les classements par points et de la montagne et réussit un exploit d'anthologie dans l'étape des Pyrénées qui mène à Mourenx. Le lendemain, Jacques Goddet dans l'Équipe intitulera son article "Merckxissimo". Il remporte encore quelques beaux succès en fin de saison notamment Paris-Luxembourg. Malheureusement, lors d'une réunion sur la piste de Blois le 9 septembre 1969, il fait une terrible chute derrière derny. Son entraineur Fernand Wambst y laisse la vie. Eddy Merckx légèrement blessé, gardera longtemps des séquelles au dos de cet accident, qui le gêneront dans les cols.

En 1970, après un second succès dans Paris-Nice, il gagne en solitaire un Paris-Roubaix pluvieux avec 5'21" d'avance sur Roger De Vlaeminck. Il prend sa revanche au Giro face à Gimondi un an après son exclusion, et décroche pour la seule et unique fois, le titre de champion de Belgique professionnel à Yvoir. Il remporte à nouveau la Grande Boucle en reléguant le hollandais Joop Zoetemelk à plus de 12 minutes et gagne au passage 8 étapes et le classement du meilleur grimpeur. Il fait toutefois un léger malaise (on le met sous masque à oxygène) quelques instants après son succès au Mont-Ventoux lors de la 14e étape. Au bilan, il aura remporté 52 courses pour cette saison.

L'année 1971 est marquée par le réveil (relatif) du peloton contre sa domination. Sous les couleurs de sa nouvelle équipe Molteni, et malgré plus de 50 succès encore cette année-là, notamment un 3e Paris-Nice en début de saison, il frôle la correctionnelle dans trois courses importantes. Alors qu'il fonce vers un succès facile, il est rejoint par le Belge Pintens à quelques hectomètres de l'arrivée de Liège-Bastogne-Liège qu'il remporte tout de même. Dans le Dauphiné libéré gagné également, il est attaqué et parfois lâché dans les cols de la Chartreuse par Joop Zoetemelk, Bernard Thévenet et Luis Ocaña. Enfin, il est à deux doigts de perdre le Tour 71 : écrasé par Ocaña à Orcières-Merlette, il bénéficie de la chute puis de l'abandon de l'Espagnol dans la descente du col de Menté pour récupérer le maillot jaune. Sa fin de saison est néanmoins réussie, avec une victoire au Tour de Lombardie - il lâche Luis Ocaña dans la descente d'Argegno - et au circuit de Montjuich.

1972 est considérée comme sa meilleure année pour les spécialistes. Malgré une défaite surprise à Paris-Nice face à Poulidor, il prend sa revanche une semaine plus tard en gagnant Milan-San Remo pour la 5e fois. À cette occasion, il lève la main droite et montre ses cinq doigts dans un sourire radieux lors du franchissement de la ligne d'arrivée. Il remporte la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège puis réussit de nouveau le doublé Tour d'Italie-Tour de France après celui de 70. Après un nouveau succès au Tour de Lombardie, à la stupéfaction des observateurs il s'envole pour Mexico et, sans entraînement spécifique, bat le record de l'heure du Danois Ole Ritter en portant la distance à 49,431 km.

En 1973, il gagne encore le Het Volk, Gand-Wevelgem, l'Amstel Gold Race (Frans Verbeeck 2e est à 3'13"), Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège. Il réalise ensuite un doublé inédit Vuelta-Giro ce qui l'oblige à déclarer forfait pour le Tour. En septembre, au Championnat du Monde à Barcelone, il est devancé sur la ligne par Felice Gimondi, Freddy Maertens et Luis Ocaña. Il renoue toutefois avec le succès à Paris-Bruxelles quelques jours plus tard et bat Luis Ocaña au Grand Prix des Nations en octobre. Il remporte enfin un troisième Tour de Lombardie (Felice Gimondi second est repoussé à 4'15"), mais est déclassé pour dopage.

En 1974, il réalise le triplé Tour d'Italie-Tour de France-Championnat du Monde (à Montréal). Seul l'Irlandais Stephen Roche a depuis réussi cet exploit en 1987. Dans le Tour, Merckx gagne 8 étapes et devance son dauphin Raymond Poulidor de plus de 8 minutes au général, malgré le baroud d'honneur de ce dernier dans l'étape montagneuse du Pla d'Adet. Mais c'est dans le Giro, un mois auparavant, qu'Eddy Merckx a frolé la défaite. Dominé en montagne par le grimpeur espagnol José Manuel Fuente, il ne compte que douze secondes d'avance sur le jeune Italien Gianbattista Baronchelli - révélation de l'épreuve - à l'arrivée finale à Milan. Enfin, Merckx remporte le Tour de Suisse (devant Gösta Pettersson), sa seconde grande course helvétique depuis le Tour de Romandie en 1968. Exceptionnellement, il ne gagne pas de classiques cette année-là. Il termine seulement 4e du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix au printemps et 2e du Tour de Lombardie derrière Roger De Vlaeminck en fin de saison.

1975 est sa dernière grande année. Il réalise le meilleur printemps de sa carrière dans les classiques. Il règle Francesco Moser et un petit groupe au sprint à Milan-San Remo, lache Freddy Maertens dans l'ultime côte de l'Amstel Gold Race, distance Frans Verbeeck dans les derniers kilomètres du Tour des Flandres, rejoint puis bat Bernard Thévenet auteur d'une longue échappée à Liège-Bastogne-Liège. Il est également 2e à Paris-Roubaix, battu au sprint par Roger De Vlaeminck, et 3e à la Flèche Wallonne. Après un Dauphiné décevant où l'on perçoit ses difficultés en montagne, il est tout près de remporter un 6e Tour quand il reçoit un coup de poing d'un spectateur dans l'ascension du Puy de Dôme. Cette agression sera lourde de conséquence pour la suite. Il est lâché par Bernard Thévenet à Pra Loup et dans l'Izoard dans les Alpes. Au départ de l'étape Valloire-Morzine-Avoriaz, Merckx chute lors d'un accrochage avec Ole Ritter et se fracture le maxillaire supérieur avec perforation du sinus. " J'irai jusqu'au bout de la souffrance humaine mais je continuerai" déclare-t-il. Bernard Thévenet gagne ce tour avec 2'47" d'avance sur Merckx finalement 2e. Le champion belge conclut sa saison par un 6e succès lors de l' Escalade de Montjuïc.

Le déclin (1976-1978)

Après sa défaite cuisante lors du dernier Tour, plus rien ne sera comme avant pour Eddy Merckx. Son début de saison 1976 commence pourtant sous les meilleurs auspices. Il termine second de Tirreno-Adriatico derrière Roger De Vlaeminck après une victoire d'étape dans les Abbruzes. Il remporte ensuite un 7e succès à Milan-San Remo battant au passage le vieux record de l'Italien Costante Girardengo. Il gagne une seconde fois la Semaine Catalane une semaine après, mais échoue au Tour des Flandres, stoppé net après une chute dans la montée du Koppenberg (il grimpe à pied le restant de la montée). La suite de sa saison est manquée. Après un podium sur le Tour de Romandie, il termine à une anecdotique 8e place au Giro dominé par son vieux rival Felice Gimondi puis, la mort dans l'âme, déclare forfait pour le Tour, blessé à la selle.

Un succès au Tour Méditerranéen en février 1977 ne fait que retarder l'inévitable déclin. Son dernier Tour l'été suivant, où il finit 6e, après avoir perdu 13 minutes dans la montée de l'Alpe d'Huez sur Hennie Kuiper, est le crépuscule d'une formidable carrière. Bernard Hinault domine désormais le cyclisme mondial dans les classiques et les courses par étapes. Eddy Merckx remporte sa dernière course à la kermesse de Kluisbergen le 17 septembre 1977. C'est sous les couleurs de l'équipe C&A qu'il dit adieu au monde cycliste le 17 mai 1978 au circuit du pays de Waes, confirmé le lendemain devant la presse au centre international de Bruxelles : « Je ne peux plus me préparer pour le Tour de France, que je voulais disputer pour la dernière fois comme une apothéose... Après avoir consulté mes médecins, j'ai décidé d'arrêter la haute compétition ».

Ses plus grands écarts sur le second

Ses échappées en solitaire victorieuses

Ses caractéristiques physiologiques

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A sa grande époque, Eddy Merckx mesure 1,83 m pour 73 kg, poids de forme avant le Tour de France. Sa fréquence cardiaque est de 36 au repos, 162 à l'effort et 68 en récupération (30 secondes le temps pour récupérer). Pendant l'effort donc, le pouls de Merckx peut monter jusqu'à 162 et redescendre à l'arrivée à 68. Sa capacité pulmonaire (en litres) est de 7,11 l. Enfin, sa puissance pendant une heure est de 500 watts, soit 100 de plus que Fausto Coppi et Anquetil.

Comme le dit Philippe Miserez, médecin de la Grande Boucle dans les années 70, « lors des visites d'après-Tour, ce n'est pas Merckx qui a la fréquence cardiaque la plus lente, la meilleure capacité pulmonaire, et ce n'est pas lui non plus qui a la meilleure VO2max… Merckx est simplement celui qui sait aller le plus loin dans la douleur ». Enfin Gérard Porte, médecin du Tour, complète : « Au niveau de la volonté, je crois que seul Bernard Hinault peut soutenir la comparaison ».

Merckx et le dopage

Eddy Merckx a été sanctionné à trois reprises pour des affaires de dopage. Contrôlé positif lors de l'étape Parme-Savone du Tour d'Italie 1969, il est exclu alors qu'il avait course gagnée. La thèse du complot est généralement admise, car la domination de Merckx commençait à agacer les italiens et les sponsors des équipes. Il sera finalement blanchi par l'Union cycliste internationale.

Par ailleurs, vainqueur du Tour de Lombardie en 1973, il est déclassé pour un contrôle positif au Mucantil, un médicament (rayé de la liste des dopants) qu'il a consommé pour soigner un début de bronchite. Merckx estime, encore aujourd'hui, que la sanction est injuste vu le produit incriminé. Enfin, à la Flèche Wallonne 1977, il est positif à la Pémoline (stimul)[Quoi ?] et déclassé.

Il a également reconnu avoir couramment eu recours à l'échange d'urine avec d'autres coureurs dont Roger De Vlaeminck[1].

En septembre 2007, les organisateurs des championnats du monde de Stuttgart, désireux de promouvoir un cyclisme propre, le déclarent indésirable sur leur épreuve[2].

Merckx après sa retraite sportive

Depuis lors, il tient une usine de cycles d'une trentaine de salariés à son nom (Entreprise Eddy Merckx) et est aussi consultant pour la RTBF. Jusqu'en 2004, il organisa aussi le « Grand Prix Eddy Merckx », une course contre-la-montre autour de Bruxelles qui réunissait quelques-uns des meilleurs spécialistes de la discipline.

Il est considéré par beaucoup comme le plus grand cycliste de tous les temps. Il est aussi considéré comme le meilleur sportif belge ayant jamais existé. Il a été nommé Sportif mondial de l'année à trois reprises.

En fin 2007, Eddy Merckx a visité un projet d'Action Damien à Kinshasa. Il est le parrain de cette ONG belge (qui lutte contre la lèpre et la tuberculose) pour 2008 et 2009.

Records

  • Plus grand nombre de victoires dans une carrière cycliste : 525 (333 hors-critérium)
  • Recordman de l'heure sur piste: 49,431 km. Ce record, établi en 1972, a tenu 12 ans avant que Francesco Moser ne le batte. Toutefois En septembre 2000, l'UCI (Union cycliste internationale) mit en place des critères de validation du record, notamment quant aux caractéristiques du vélo, qui redonnèrent le record à Merckx, battu par Chris Boardman en octobre 2000 : 49,441 km, seulement dix mètres de plus que le « Cannibale » 28 ans plus tôt.
  • Plus grand nombre de victoires en une saison : 54.
  • Plus grand nombre de victoires d'étapes au Tour de France : 34.
  • Plus grand nombre de victoires d'étapes en un Tour de France : 8 en 1970 et en 1974 (record partagé avec Charles Pélissier en 1930 et Freddy Maertens en 1976).
  • Plus grand nombre de jours avec le maillot jaune du Tour de France sur ses épaules : 96.
  • Il est le seul coureur à avoir gagné le maillot jaune, vert et le classement de la montagne lors du même Tour de France en 1969 (le maillot distinctif blanc à pois rouge du meilleur grimpeur ne fut créé qu'en 1975).

Anecdotes

  • Au lendemain de sa cuisante défaite face à Luis Ocaña à Orcières-Merlette dans le Tour 1971, Eddy Merckx attaque dès le départ de l'étape qui mène les coureurs à Marseille. Une échappée se forme (avec notamment l'ancien vainqueur du Tour 1966 Lucien Aimar). La course est nerveuse, lancée à tombeau ouvert vers la cité phocéenne. Merckx contribue à la réussite de cette échappée, qui arrive sur le Vieux Port avec deux heures d’avance sur l’horaire le plus optimiste des organisateurs ! Pour l'histoire, c'est l'Italien Luciano Armani qui l'emporte au sprint devant le champion Belge. Merckx a repris moins de deux minutes sur un Ocaña estomaqué : « Qui d'autre que lui aurait pu faire un truc pareil ? ».
  • Guillaume Driessens, son ancien directeur sportif, disait de lui : « Eddy n'est pas payé pour se marrer, mais pour gagner. »
  • Lors d'une course, avec notamment Patrick Sercu qui arriva bon dernier, celui-ci apprit que Merckx avait eu 5 crevaisons et avait pourtant gagné.
  • Merckx fit, lors de sa carrière, l'équivalent de plus de 12 fois le tour de la Terre à vélo .
  • En 1996, le roi Albert II de Belgique lui a conféré le titre de noblesse de baron. Sa devise est Post Proelia Praemia.
  • Merckx a reçu[Quand ?] le titre de Meilleur cycliste du siècle, décernée par l'Union cycliste internationale.
  • Merckx apparaît dans le film Le Prix de l'exploit (American Flyers), de John Badham (1985), avec Kevin Costner et David Marshall Grant. Il y donne le départ (au pistolet) de la course L'Enfer de l'Ouest, à laquelle participent les protagonistes du film. L'image est probablement empruntée à un événement réel.
  • Merckx est mentionné dans la chanson « Paris-New York, New York-Paris » de Jacques Higelin : « Eddy Merckx a bouffé son vélo / Panne de lumière à Santiago... »
  • Merckx est surnommé « le cannibale ».
  • Son fils, Axel Merckx, a aussi été coureur cycliste. Il a pris sa retraite en 2007.

Lieux portant son nom

  • Une station du Métro de Bruxelles porte son nom, où est exposé le vélo utilisé lors de son record du monde de l'heure en 1972.
  • Un des deux vélodromes de Gand se nomme : Vlaams wielercentrum Eddy Merckx[3].

Équipes

  • Solo-Superia : 29 avril 1965-1965 (...aux côtés de Rik Van Looy et Rik Van Steenbergen)
  • Peugeot BP Michelin : 1966-1967
  • Faema : 1968-1969 (l'équipe Faema (italienne) d'Eddy Merckx remporte la Coupe du Monde Intermarques en 1969)
  • Faemino : 1970
  • Molteni : 1971-1976 (avec Eddy Merckx et son lieutenant, Joseph Bruyère, Molteni (équipe italienne) remportent la Coupe du Monde Intermarques en 1971, 1972 et 1975)
  • Fiat : 1977
  • C&A : 1978-19 avril 1978

Palmarès professionnel

Distinctions et classements de fin de saison

  • Trophée UCI du meilleur cycliste du XXe siècle
  • Lauréat du Super Prestige Pernod : 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1974, 1975 (2e: 1967)
  • Lauréat du Mendrisio d'Or : 1972
  • Lauréat du Challenge Gan : 1973, 1974, 1975
  • Trophée du mérite sportif belge : 1967
  • Sportif belge de l'année : 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1974
  • Athlète belge du XXe siècle
  • 2e des Awards du sportif du Millénaire entre Michael Jordan et Carl Lewis (décerné en décembre 2000)

Record du monde

  • Record du monde de l'heure : 49 km 431,957, le 25 octobre 1972 à Mexico (vélo de 5 kg 900)
  • Record du monde des 20 km : 24' 06" 80, le 25 octobre 1972
  • Record du monde des 10 km : 11' 53" 20, le 25 octobre 1972 (départ arrêté sans entraîneur)

Résultats sur les Grands Tours

Tour de France

  • 1969 : Jersey yellow.svg Vainqueur du classement général, Jersey green.svg du classement par points, Jersey polkadot.svg du classement de la montagne et de 6 étapes.
  • 1970 : Jersey yellow.svg Vainqueur du classement général, Jersey polkadot.svg du classement de la montagne et de 8 étapes.
  • 1971 : Jersey yellow.svg Vainqueur du classement général, Jersey green.svg du classement par points et de 4 étapes.
  • 1972 : Jersey yellow.svg Vainqueur du classement général, Jersey green.svg du classement par points et de 7 étapes.
  • 1974 : Jersey yellow.svg Vainqueur du classement général et de 8 étapes.
  • 1975 : 2e et vainqueur de 2 étapes.
  • 1977 : 6e

Tour d'Italie

  • 1967 : 9e et vainqueur de 2 étapes.
  • 1968 : Jersey pink.svg Vainqueur du classement général, Jersey red.svg du classement par points, Jersey green.svg du classement de la montagne et de 3 étapes.
  • 1969 : vainqueur de 4 étapes
  • 1970 : Jersey pink.svg Vainqueur du classement général, Jersey green.svg du classement de la montagne et de 3 étapes.
  • 1972 : Jersey pink.svg Vainqueur du classement général et de 4 étapes.
  • 1973 : Jersey pink.svg Vainqueur du classement général, Jersey red.svg du classement par points et de 6 étapes.
  • 1974 : Jersey pink.svg Vainqueur du classement général et de 2 étapes.
  • 1976 : 8e

Tour d'Espagne

  • 1973 : Jersey gold.svg Vainqueur du classement général, Jersey blue.svg du classement par points, Jersey white.svg du classement du combiné, du classement des étapes volantes et de 6 étapes.

Championnats

Classiques

Le tableau ci-dessous présente les classements d'Eddy Merckx sur les classiques majeures de son époque.

Année Milan-
San Remo
Tour des Flandres Gand-Wevelgem Paris-Roubaix Liège-
Bastogne-Liège
Flèche Wallonne Amstel Gold Race Championnat de Zurich Paris-Tours Tour de Lombardie
1966 Vainqueur Abandon 9e 15e 8e Abandon - - 20e 2e
1967 Vainqueur 3e Vainqueur 8e 2e Vainqueur 16e - - 6e
1968 31e 9e 9e Vainqueur - - - - 8e 3e
1969 Vainqueur Vainqueur - 2e Vainqueur 5e 3e 4e - -
1970 8e 3e Vainqueur Vainqueur 3e Vainqueur 8e - - 4e
1971 Vainqueur 74e 14e 5e Vainqueur - - - - Vainqueur
1972 Vainqueur 7e 3e 7e Vainqueur Vainqueur - - 116e Vainqueur
1973 - 3e Vainqueur Vainqueur Vainqueur 2e Vainqueur - 6e -
1974 - 3e 2e 4e - - - - Abandon 2e
1975 Vainqueur Vainqueur 6e 2e Vainqueur 3e Vainqueur 2e 9e 6e
1976 Vainqueur 17e 10e 6e 6e 4e - 7e - -
1977 96e - - 11e 6e - 9e 4e - -

Au total, il a remporté 27 classiques, dont 19 classiques 'Monument' :

Il a également gagné :

Il manque à son palmarès Paris-Tours, le Championnat de Zurich (qu'il a terminé 2e en 1975) et Bordeaux-Paris (auquel il n'a jamais participé).
En 1975, il termine dans les 10 premiers de toutes les classiques auxquelles il participe.

Courses à étapes

Autres compétitions

Six-jours

  • 17 courses de Six-Jours (dont 15 avec Patrick Sercu, 1 avec Ferdinand Bracke, 1 avec Jean-Pierre Stevens)
    • de Gand : 1965, 1967, 1975, 1977
    • de Charleroi : 1968
    • de Milan : 1971 (avec Stevens) (2e: 1969)
    • de Dortmund : 1973 (2e: 1975)
    • de Grenoble : 1973, 1975 (2e: 1977)
    • d'Anvers : 1974, 1975, 1976 (2e: 1966, 1967)
    • de Rotterdam : 1976 (2e: 1973)
    • de Berlin : 1977 (2e: 1967)
    • de Maastricht : 1977
    • de Munich : 1977 (2e: 1975)
    • de Zurich : 1977

Piste

  • Omnium d'Yvetot : 1969
  • Omnium de Milan : 1970 (avec Jean-Pierre Monséré)
  • Omnium d'Ostende : 1973
  • Tournoi de poursuite d'Amsterdam : 1973
  • Omnium de Genève : 1974, 1975
  • Omnium de Luxembourg : 1974
  • Omnium de Zurich : 1975
  • Omnium de Marseille : 1976
  • Omnium de Vincennes : 1977

Jeux olympiques

Merckx n'a participé qu'à une seule édition des Jeux olympiques, car à l'époque il fallait être amateur pour participer.
Il termina 12e de l'épreuve de la course en ligne aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964 à 19 ans.

Distinctions

Annexes

Sources pour la biographie d'Eddy Merckx

  • L'Équipe, Tour de France 100 ans en 3 volumes. 2002. (Volume 2 à consulter de 1969 à 1975)
  • Merckx intime de Philippe Brunel. Paru en en juin 2002
  • Dictionnaire international du cyclisme de Claude Sudres (édition du centenaire du Tour). 2003
  • Vélo magazine no 297, avril 1994 : "Sur la planète Merckx".
  • Eddy Merckx, ma véritable histoire de Stéphane Thirion ; éditions Jourdan Sports. Paru en avril 2006
  • L'anniversaire d'un champion, un demi-siècle après Eddy Merckx, samedi 17 juin 1995 : article du journal belge le soir écrit par Deblander Bruno, Lauwens Jean-François, Breny René..
  • Histoire et Légende du cyclisme - la carrière d’Eddy Merckx - : site internet legenducyclisme.wordpresse.com ; publié le 07/03/2011.

Notes et Références

  1. « Il était fréquent quand l'un d'entre nous ne pouvait pas uriner qu'un autre le fasse à sa place. De Vlaeminck et moi on s'est dépanné souvent », L'Équipe, 8 octobre 1993, cité par cyclisme-dopage.com
  2. tsr.ch - Sport Eddy Merckx pas le bienvenu à Stuttgart pour les organisateurs allemands.
  3. Centre flamand du cyclisme Eddy Merckx.

Revues

Bibliographie

  • Le Phénomène Eddy Merckx et ses rivaux de François Terbeen, Del Duca, Paris 1971
  • Plus d'un tour dans mon sac Mes carnets de route 1972 de Eddy Merckx et Marc Jeuniau, Éditions Arts et Voyages, 1972
  • Eddy Merckx cet inconnu de Roger Bastide, Marabout, 1972
  • Coureur cycliste de Eddy Merckx et Pierre Chany Coll. Un Homme et son métier Robert Laffont 1974
  • Ma chasse aux maillots rose, jaune, arc-en-ciel Mes carnets de route 1974 de Eddy Merckx et Pierre Depré, Éditions Arts et Voyages, 1974
  • Eddy Merckx l'homme du défi de Marc Jeuniau, Éditions Arts et Voyages, 1977
  • Eddy Merckx, la véridique histoire de Jean-Paul Ollivier, Éditions Glenat, mai 1996
  • Eddy Merckx l'épopée de Théo Mathy, Éditions Luc Pire, 1999
  • Eddy Merckx, les tours de France d'un champion unique de Théo Mathy, Éditions Luc Pire, mai 2008
  • La passion du vélo de Toon Claes et Eddy Merckx, Roularta Books, Roulers, Belgique, 2009
  • Les hommes de Merckx. L’Histoire de Faema et Molteni, de Patrick Cornillie, Eeklo, de Eecloonaar, 2006, 304 p.

Filmographie

  • Eddy Merckx : La Course en Tête, de Joël Santoni 1974
  • The greatest show on Earth, documentaire sur le Tour d'Italie 1974 gagné par Merckx.

Liens externes



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