Jules Dupre

Jules Dupré né à Nantes, le 5 avril 1811 et mort à L'Isle-Adam, le 6 octobre 1889, est un peintre paysagiste français apparenté à l'école de Barbizon, bien qu'il n'y peint qu'épisodiquement. Ses relations fraternelles, romantiques, avec Théodore Rousseau , souvent orageuses, quasi exclusives à certaines périodes ont suscité bien des commentaires. L'influence réciproque des deux hommes constitue sans doute une des clefs de leurs œuvres, de l'évolution et la compréhension du paysage français.

Sommaire 1 Biographie 1.1 Vincent van Gogh et Jules Dupré 2 Œuvres 3 Citations 4 Sources 5 Liens externes 6 Notes et références

Biographie

Son père, originaire de L'Isle-Adam, dirigeait une manufacture de porcelaine à Parmain avant de s'établir à Nantes. Le jeune garçon, adolescent, s'initie très tôt à l'art du décor sur céramique ^[1] et admira toute sa vie Théodore Géricault, Claude le Lorrain et Rembrandt. En 1823, il arrive à Paris à l'âge de douze ans, il travaille chez un oncle qui emploie Auguste Raffet, Louis Cabat et Narcisse Diaz de la Peña. Puis, il est admis dans l'atelier du paysagiste Jean-Marie Diébolt et vend ses premières peintures à Paris. Devenu l'ami du paysagiste Louis Cabat, celui-ci le persuade d'abandonner la céramique pour peindre des scènes de genre et des paysages de plein air. Il étudie les peintres hollandais et en 1831 expose pour la première fois au Salon. Il voyage en Angleterre pour étudier Constable, le maître du paysage anglais, qui influencera profondément son œuvre. En 1832, il séjourne dans le Berry avec Cabat et en 1833 expose quatre œuvres au Salon et obtient une médaille de seconde classe comme peintre de genre et devient l'ami des peintres Alexandre-Gabriel Decamps, Constant Troyon, Eugène Lami et Théodore Rousseau. Il reçoit les félicitations, au Salon de 1835, d'Eugène Delacroix pour la facture de ses ciels dans ses tableaux et réunit chez lui de nombreux artistes comme Ary Scheffer, Antoine-Louis Barye. Il voyage en Normandie et dans l'Indre où il participa avec de nombreux autres peintres à l'École de Crozant dans les vallées creusoises. Il fréquente Barbizon avec Rousseau. Il aurait eu en 1846 une liaison probable avec George Sand et essaya, sans succès, de fonder un Salon indépendant et sans jury. L'attribution de la Légion d'honneur le brouille avec Rousseau qui lui ne l'a pas reçue. Il s'installe à L'Isle-Adam et se consacre à son art. Son élève et maîtresse depuis plusieurs années, Hélène Quantinet, décéde en 1857 ; il se remariera en 1860 avec Stéphanie-Augustine Moreau dont il a déjà deux enfants. Il peint des paysages désolés et dramatiques et aux pauvres chaumières. Il passe les étés à Cayeux-sur-Mer, parfois avec Jean-François Millet et peint des séries de Marines influencées par Gustave Courbet. En 1881, l'État lui achète Le Matin et Le Soir, exposés au Musée de Luxembourg. En 1889, il est promu commandeur de la Légion d'honneur. Il meurt à L'Isle-Adam en 1889 et le produit de la vente de son atelier et de sa collection, par sa famille en 1890, s'élèvera à 208 660 francs.

Vincent van Gogh et Jules Dupré

Bien qu'ils ne se soient probablement jamais rencontrés lors des séjours parisiens de Vincent van Gogh, ce dernier manifesta toute sa vie une profonde admiration, voisine de la vénération, pour l'œuvre de son aîné. Une soixantaine de mentions est identifiable, sur une durée de quinze ans, dans la correspondance de van Gogh, le plus souvent adressée à son frère Théo. Ces lettres contiennent des descriptions fièvreuses d'œuvres de Dupré qu'il a pu voir. Pour lui, Dupré incarne l'âme du Romantisme à la française, et il ne cesse d'associer son nom à celui de Victor Hugo. Parlant du roman Quatre-vingt-treize qu'il vient de lire, il écrit: « Cela est peint, je veux dire : écrit comme Descamps ou Jules Dupré ont peint ». Il porte sur l'œuvre de Dupré un regard d'une stupéfiante acuité, il commente et analyse l'esthétisme de Dupré comme si seul un peintre était en mesure de comprendre les motivations conscientes ou non d'un autre peintre.

Œuvres

Tableaux

• Beauvais, hôtel de la préfecture de l'Oise, Paysage, huile sur bois, 0,235 x 0,33
• Beauvais, musée départemental de l'Oise:
  • Moulin et champ de blé, huile sur papier et toile, 0,45 x 0,375
  • La vache blanche, huile sur toile, 0,10 x 0,20
• Châlons-en-Champagne, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne
  • La fenaison, huile sur toile
  • Paysage aux vieux chênes, huile sur toile
• Chantilly, musée Condé:
  • Le port saint Nicolas à Paris, huile sur toile, 0,38 x 0,46
  • Soleil couchant, huile sur toile, 0,89 x 1,17
• Dijon, musée Magnin, La mare, huile sur toile, 0,405 x 0,33
• Laval, musée du vieux château, Paysage avec figures, huile sur toile, 0,65 x 0,575
• Lille, musée des Beaux-Arts, La Bataille d'Hondschoote, huile sur toile, 3,70 x 4,48. Les paysages sont de Jules Dupré et les personnages ont été peints par Eugène Lami
• Londres, The Wallace Collection, Crossing the Bridge, huile sur toile, 0,484 x 0,64
• Lyon, musée des beaux-arts, Marine, huile sur toile, 0,555 x 0,85
• Marseille, musée Grobet-Labadié:
  • Paysage, effet de nuit, huile sur carton et toile, 0,15 x 0,18
  • Rivière au soleil couchant, huile sur bois, 0,079 x 0,167
• New York, Metropolitan Museum of Art, Vallée de la Loire, huile sur bois, 0,273 x 0,489
• New York, Frick Collection, La rivière, huile sur toile, 0,432 x 0,584
• Paris, mobilier national, L'automne, huile sur toile, 0,32 x 0,46
• Paris, musée du Louvre, département des peintures:
  • Bords de rivière, huile sur bois, 0,152 x 0,255
  • L'abreuvoir et le grand chêne, huile sur toile, 0,82 x 1,20
  • L'étang, huile sur toile, 0,55 x 0,65
  • La ferme, huile sur toile, 0,225 x 0,35
  • Les landes, huile sur toile, 0,66 x 0,925
  • Marine, huile sur toile, 0,89 x 1,155
  • Paysage, huile sur bois, 0,22 x 0,435
  • Paysage avec rivière, huile sur bois, 0,245 x 0,42
  • La petite charrette, huile sur toile, 0,25 x 0,33
  • Portrait de l'artiste, huile sur toile, 0,555 x 0,465
  • Portrait de Madame Seraille, tante de l'artiste, huile sur toile, 0,63 x 0,52
  • Soleil couchant après l'orage, huile sur bois, 0,47 x 0,565
  • Soleil couchant sur un marais, huile sur bois, 0,52 x 0,76
  • Vaches au bord de l'eau, huile sur bois, 0,24 x 0,325
• Paris, musée d'Orsay:
  • Le chemin de la ferme, huile sur toile, 0,305 x 0,54
  • Le chêne, huile sur toile, 0,60 x 0,73
  • La mare aux chênes, huile sur toile, 1,02 x 0,84
  • La mare près du moulin, huile sur bois, 0,32 x 0,41
  • La vanne, huile sur toile, 0,51 x 0,69
• Rennes, musée des beaux-arts:
  • Paysage, huile sur bois, 0,215 x 0,41
  • Paysage à la mare, huile sur bois, 0,22 x 0,32
• Rouen, musée des Beaux-Arts, Paysage marin, huile sur toile, 0,735 x 0,92
• Saint-Louis, Saint-Louis Art Museum, Paysage avec vache, huile sur toile, 0,413 x 0,705
• Washington, National Gallery of Art, Le vieux chêne, huile sur toile, 0,321 x 0,415

Dessins

• Paris, musée du Louvre département des Arts graphiques:
  • Cour de ferme
  • Homme assis, coiffé d'un chapeau à larges bords
  • Vue prise dans le Morvan, aux environs de Torcy (Aube)
• Paris, musée Eugène Delacroix, La plaine

Copies

• Le Puy-en-Velay, musée Crozatier, Cour de ferme, copie peinte par François Gabriel de Becdelièvre
• Le Puy-en-Velay, musée Crozatier, Étude de troncs d'arbres, copie peinte par François Gabriel de Becdelièvre

Citations

• « Quand je regarde un tableau, le sujet m'est égal; je demande: où est l'homme, où est la poétique, où est l'homme. » (Jules Dupré)
• « La nature n'est rien, l'homme est tout.  » (Jules Dupré)

Sources

• L'Oise de Dupré à Vlaminck, bateliers, peintres, et canotiers, Somogy éditions d'art, 2007, (ISBN 978-2-7572-0077-3), à l'occasion de l'exposition éponyme au Musée Louis-Senlecq de L'Isle-Adam, 2007.
• (en) « Jules Dupré », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]

Liens externes

• (en) Jules Dupré dans Artcyclopedia

Notes et références

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