- Jean-Denis Bredin
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Jean-Denis Bredin, né le 17 mai 1929 à Paris, est un avocat et écrivain français. Il est le père de Frédérique Bredin et le demi-frère de l'avocat abolitionniste Philippe Lemaire.
Il est élu membre de l'Académie française le 15 juin 1989 au fauteuil no 3, qu'occupait auparavant Marguerite Yourcenar.
Sommaire
Biographie
L'avocat
Admis au barreau de Paris en 1950, Jean-Denis Bredin fonde en 1965 avec Robert Badinter un cabinet d'avocat qui est aujourd'hui considéré comme l'un des cabinets d'affaires français les plus prestigieux.
Connu pour son intense activité d'avocat plaidant et son engagement pour les « grandes causes historiques », Jean-Denis Bredin s'est illustré en défendant la mémoire de Seznec en 2006 pour sa réhabilitation (devant la Cour de révision). Plus récemment, il était l'avocat du juge d’instruction Renaud van Ruymbeke, entendu par le Conseil Supérieur de la Magistrature dans l'affaire Clearstream. Il est également l'auteur de l'ouvrage de référence sur l'affaire Dreyfus et a donné de nombreuses conférences sur le sujet à l'occasion du centenaire de son procès en réhabilitation en 2006.
Outre de nombreux ouvrages et articles juridiques, Jean-Denis Bredin a beaucoup écrit sur l'art de l'éloquence et sur la profession d'avocat. Citons:
- Convaincre, Dialogue sur l’éloquence, en collaboration avec Thierry Lévy, Odile Jacob, 1997
- Mots et pas perdus : images du Palais, Plon, Paris, 2004.
L'arbitrage concernant Bernard Tapie
Le 11 juillet 2008, Jean-Denis Bredin est nommé membre de la composition arbitrale, avec Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel et Pierre Estoup, magistrat, dans l'affaire Bernard Tapie contre le Crédit lyonnais Le Monde du 12 juillet 2008.
Formé de trois personnalités — Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Denis Bredin, avocat, et Pierre Estoup, magistrat — le tribunal arbitral, chargé de solder ce litige, a condamné le CDR à verser 285 millions d'euros à M. Tapie qui s'estimait floué d'une plus-value conséquente réalisée par la banque lors de la vente d'Adidas en 1993. "Les arbitres allouent aux liquidateurs du groupe Tapie une indemnité en principal de 240 millions d'euros, au titre du manque à gagner, et une autre indemnité de 45 millions d'euros au titre du préjudice moral", selon un communiqué du CDR. Les intérêts sur 15 années pourraient approcher les 100 millions d'euros. L'indemnité au titre de préjudice moral est la plus forte jamais versée.
Jean-Denis Bredin pour sa part touche des honoraires de 300 000 euros, ainsi que Pierre Mazeaud et Pierre Estoup, ce qui est une somme "rarement atteinte" pour les arbitrages internes, si on en croit un article du Monde, mais cette source est elle-même inspirée par le Professeur Thomas Clay, lui-même socialiste et conseil de Ségolène Royal. En revanche il n'est pas discuté que ce niveau d'honoraires est très fréquent pour les arbitrages internationaux[1]. Cet arbitrage et l'absence de recours de la part de l'Etat, engagé sur le paiement des dettes du CDR, fait rapidement l'objet d'une polémique.
Repères chronologiques
- Études supérieures à la Faculté de droit et à la Faculté de lettres de Paris (licencié ès lettres, docteur en droit)
- 1950 : inscription au Barreau de Paris
- 1951 : premier secrétaire de la Conférence du stage
- 1957 : reçu premier à l'agrégation de droit privé ; nommé professeur à la Faculté de droit de Rennes
- 1967 : professeur à la Faculté de droit de Lille
- 1968 : travaille avec Edgar Faure à la réforme de l'enseignement supérieur
- 1969-1993 : professeur à l'université Paris I
- 1976-1980 : vice-président du Mouvement des radicaux de gauche (MRG)
- 1981 : vice-président de la Commission d'orientation et de réflexion sur l'audiovisuel, dite « Commission Moinot »
- 1982 : nommé président de la Commission sur la réforme du cinéma
- 1982-1986 : président du conseil d'administration de la Bibliothèque nationale
- 1985 : chargé de mission par le Premier ministre sur l'audiovisuel
- 1989 : élu membre de l'Académie française
- 1993 : nommé professeur émérite
Œuvres littéraires
- La République de Monsieur Pompidou, Fayard, Paris, 1974.
- Les Français au pouvoir, Grasset, Paris, 1977.
- Joseph Caillaux, Hachette, Paris, 1980.
- L’Affaire, Julliard, Paris, 1983. Grand Prix Gobert 1984 (devenu L'Affaire Dreyfus par Yves Boisset en 1995 à la télévision.)
- Un coupable, Gallimard, Paris, 1985.
- L’Absence, Gallimard, Paris, 1986.
- La Tâche (nouvelles), Gallimard, Paris, 1986.
- Sieyès : la clé de la Révolution française, Librairie générale française, Paris, 1990.
- Un enfant sage (roman), Gallimard, Paris, 1990.
- Battements de cœur, Fayard, Paris, 1991.
- Bernard Lazare, Fallois, Paris, 1992.
- Comédie des apparences, Odile Jacob, Paris, 1994.
- Encore un peu de temps, Gallimard, Paris, 1996.
- Une singulière famille : Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël, Fayard, Paris, 1999.
- Rien ne va plus, Fayard, Paris, 2000.
- Lettre à Dieu le Fils, Grasset, Paris, 2001.
- Un tribunal au garde-à-vous. Le procès de Pierre Mendès France, 9 mai 1941, Fayard, Paris, 2002.
- Et des amours desquelles nous parlons, Fayard, Paris, 2004.
- On ne meurt qu'une fois, Charlotte Corday, Fayard, 2006.
- Trop bien élevé, autobiographique, Grasset, 2007.
- Ce rendez-vous avec la gloire, Fayard, Paris, 2009.
Références
- Le dossier Tapie met en lumière les pratiques d'arbitrage Le Monde, 23 juillet 2008
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