Historiographie de la Suisse

Historiographie de la Suisse
Un exemplaire original de la Tschachtlanchronik

L'historiographie de la Suisse, soit l'étude de l'histoire de la Suisse, débute au XVe siècle avec une série de chroniques illustrées retraçant l'histoire de la fondation de la Confédération des III cantons comme alliance défensive contre les puissances européenne et se poursuit jusqu'au XXe siècle avec un élargissement des thèmes abordés qui s'écartent progressivement d'une vision strictement politique et militaire pour aborder différents sujets, tels que l'histoire économique, sociale ou du droit dans le pays.

Sommaire

Histoire de l'historiographie en Suisse

Du Moyen Âge à la formation de la Confédération

Le portail de l'abbaye de St-Maurice

Les premiers récits historiques sur le territoire qui deviendra la Suisse par la suite, sont écrits par des religieux et datent du Haut Moyen Âge, alors que le pays est divisé entre les Burgondes à l'ouest et les Alamans à l'est de l'Aar.

Dans la culture burgonde, l'évêque Marius d'Avenches est considéré comme le « premier historien suisse »[dhs 1] grâce à sa chronique historique qui couvre les évènements entre 455 et 581[notes 1]. Il est suivi par les moines de l'abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune qui rédigent, au VIe siècle une Vita abbatum acaunensium décrivant la vie du fondateur de l'abbaye Sigismond et des premiers Abbés[1], puis par la Vita patrum jurensium[notes 2], datant du même siècle et qui décrit l'installation monastique des « Pères du Jura » que sont les deux frères saint Lupicin, saint Romain puis leur successeur saint Oyand[2].

Du côté alaman, les premiers récits historiques datent du VIIIe siècle et viennent de l'abbaye de Saint-Gall et du monastère de Reichenau ; ils décrivent la vie de certains des saints locaux, tel que celle de Saint Gall dans deux ouvrage signés respectivement par Wettinus entre 816 et 824 puis par Walafrid Strabo entre 833 et 834[3] ou de saint Otmar, premier abbé. À partir de 890, le moine Ratpert commence la rédaction d'une Casus sancti Galli[notes 3], chronique retraçant l'histoire de l'abbaye, qui sera poursuivie par six auteurs différents jusqu'en 1234 qui représente un important témoignage historique sur l'époque carolingienne[4]. Les moines rédigent également des vitae de personnages non religieux, comme c'est le cas par exemple pour Notker le Bègue de Saint-Gall qui rédige, à la fin du IXe siècle, une Gesta Karoli Magni sur la vie de Charlemagne[5].

Dès le VIIIe siècle les différentes abbayes du territoire publient tour à tour des « annales » qui rapportent, parfois au jour le jour, les évènements contemporains vu par des moines, souvent anonymes. Après les premières Annales Alamannici, composées initialement entre 709 et 799 puis continuées sous le nom d'Annales Sangallenses majores à Saint-Gall jusqu'en 926 et à Reichenau jusqu'en 939[6], apparaissent successivement au Xe siècle celles d'Einsiedeln appelées les Annales Einsidlenses, au XIe siècle celles du chapitre de Zurich et celles du couvent d'Allerheiligen baptisées les Annales Scafhusenses, puis, dès le XIe siècle, celle d'Engelberg, appelées Annales Engelbergenses qui continuent celles commencées à Saint-Blaise et se poursuivent jusqu'en 1546[dhs 2]. Cette tradition est également reprise du côté burgond de la frontière où l'évêché de Lausanne tient, du IXe siècle au XIe siècle, des Annales Lausannenses (ou Lausonenses)[7].

De la Confédération des trois cantons à la Réforme protestante

Le Livre blanc de Sarnen.

Les évènements marquant la formation de la Confédération des III cantons sont largement célébrés dans des chants et poèmes populaires, tels que le Sempacherlied[notes 4] ou la Tellenlied[notes 5], appelé en français la « ballade de Tell », qui se transmettent oralement à travers les générations[8].

En 1468, Hans Schriber aidé des clecs de la chancellerie d'Obwald réunit l'ensemble des actes officiels et traités signés entre les membres de l'ancienne Confédération dans un ouvrage unique relié de parchemin blanc qui va donner son nom à ce « Livre blanc de Sarnen », en référence au lieu où il est conservé[9]. En plus des documents officiels, le livre contient également une chronique de l'histoire du pays et représente la source la plus ancienne relatant les différents mythes fondateurs de la Suisse que sont les histoires de Guillaume Tell, du serment du Grütli ou de la destruction des châteaux forts appartenant aux baillis des Habsbourgs[dhs 3].

Cependant, ces mêmes évènements ne sont que peu relatés par les historiens de l'époque. Seule la Capella Heremitana de Rudolf von Radegg[10] raconte par le détail l'attaque et le sac de l'abbaye d'Einsiedeln par les Schwytzois en 1314, évènement qui va déboucher sur la bataille de Morgarten quelques mois plus tard[11]. Ces mêmes évènements, ainsi que la prise de pouvoir de Rudolf Brun en ville de Zurich, sont également décrits dans la Chronica Iohannis Vitodurani[notes 6] du moine franciscain Jean de Winterthour qui couvre les évènements s'étendant du pontificat d'Innocent II jusqu'à l'année 1348[12].

La bataille de Sempach vue par Diebold Schilling.

À partir du XVe siècle, on voit apparaitre dans les villes de Lucerne, Zurich et Berne, qui rejoignent progressivement la jeune Confédération, des « chroniques » retraçant l'histoire de ces villes. Cet ouvrages, réalisés sur commande de notables de la ville, privilégient les éléments profanes en profitant du développement d'une première forme de sentiment « national »[dhs 4]. Dans l'ordre chronologique, les plus anciennes chroniques qui nous sont parvenues sont les Berner Chronik[13] (également appelées Berner Schilling ou Amtliche Chronik) de Konrad Justinger dont l'original écrit en 1423 a disparu mais dont une copie est conservée à Jena[14]. Ensuite, en 1470 et toujours à Berne, Bendict Tschachtlan et Heinrich Dittlinger terminent leur Tschachtlanchronik (littéralement chronique de Tschachtlan en hommage à son principal auteur), qui est la première à être illustrée par 230 images qui représentent principalement des scènes de bataille[15]. À partir de 1483, le chroniqueur Diebold Schilling (dit « le Vieux » ou « le Majeur ») publie sa « Berner Schilling » en trois volumes qui couvre la période allant de la fondation de la ville de Berne jusqu'à la guerre de Bourgogne de 1483[16] dont elle est la source directe la plus complète et qui a été censurée pour des raisons politiques lors de sa première édition[17] ; cette chronique est suivie par la « Spiezer Schilling »[18]. Son neveu et homonyme, quant à lui, fait paraitre en 1513 une « Luzerner Schilling » considérée « comme la plus belle chronique ancienne de la Confédération helvétique »[19]. Le genre sera encore porté par la « Chronique fédérale » en trois volumes de Werner Schodoler de Bremgarten en 1514-1515 qui s'inspire fortement de Schilling[20], par l'abbé Christoph Silberysen en 1576 et enfin par une compilation de différents manuscrits et imprimés, baptisé « Wickiana » et publiés entre 1559 et 1587 par le chanoine de Zurich Johann Jakob Wick[21]. Ces chroniques, dont la production est quasi uniquement concentrée dans les villes alémaniques du plateau suisse, présentent les évènements politiques et militaires chronologiquement en les alternant avec les mythes locaux ; les images, qui se succèdent dans certains cas à un rythme permettant de raconter une histoire suivie, constituent une importante source de renseignements sur les guerres, la vie politique et diplomatie, mais également sur les activités et les objets quotidiens[dhs 5].

C'est également du XVe siècle qu'est daté la « Chronique des chanoines de Neuchâtel », éditée en 1839 par Michaud, diffusée dans le pays dès la seconde moitié du XVIIIe siècle et qui connait un succès public important dans le domaine de la lexicographie[notes 7]. Cet ouvrage sera cependant dénoncé au milieu du XIXe siècle comme étant un faux, bien qu'il soit encore exploité comme source primaire pendant de nombreuses années[22].

De la Réforme à l'époque des Lumières

Aegidius Tschudi

Au début du XVIe siècle, l'arrivée de l'imprimerie permet une plus large diffusion des ouvrages : ainsi, la Kronica von der loblichen Eydtgnoschaft du lucernois Petermann Etterlin est le premier ouvrage historique suisse à être imprimé en 1507. Il est suivi par le zurichois Johannes Stumpf qui fait publier, en 1548 une Gemeiner loblicher Eydtgnoschaft Stetten, Landen und Völkeren Chronik wiriger Thaaten Beschreibung rédigée avec l'aide de plusieurs historiens de l'époque et largement illustrée et accompagnée de cartes topographiques[nhss 1]. Cette chronique ne s'arrête toutefois pas aux frontières des XIII cantons qui composent alors la Suisse, mais s'étend aux différents États alliés, tels que le Valais à qui le livre XI de la chronique est entièrement consacré[23].

C'est ensuite le glaronais Aegidius Tschudi[24] qui est l'auteur en 1569 d'une Chronicon Helveticum composée d'un millier de documents retraçant l'histoire du pays de l'antiquité jusqu'à son époque ; cet ouvrage ne sera toutefois pas imprimé avant 1734, soit près de 200 ans après sa rédaction[25]. Le succès rencontré par ces ouvrages encourage la parution de plusieurs histoires cantonales ou limitées à des villes, renouveau de la tradition des chroniques municipales dans une période où la notion de fédéralisme l'emporte sur celle du pays[26] : Johann Heinrich Rahn à Zurich, Michael Stettler et Johann Jakob Lauffer à Berne, Christian Wurstisen à Bâle, Ulrich Campell dans les Grisons, Johann Jakob Rüeger à Schaffhouse, François Bonivard à Genève[dhs 6] et Josias Simmler en Valais.

En 1576, le même Simmler, professeur de théologie à Zurich, fait paraitre l'année de sa mort une De Helvetiorum Republica libri duo en deux volumes[27] ; cet ouvrage, présenté comme un manuel de droit constitutionnel de la Suisse et de ses cantons et qui résume l'histoire du pays, connait un succès important à l'étranger grâce à trois traductions simultanées en allemand, en français, puis en hollandais, permettant ainsi de diffuser l'histoire de la Suisse à l'étranger[notes 8]. La première histoire nationale écrite en français, Abrégé de l'histoire générale de la Suisse, parait en 1666 à Lausanne sous la plume de Jean-Baptiste Plantin qui défend l'idée d'une appartenance du pays de Vaud, alors sujet bernois, à l'histoire de la Suisse[dhs 7].

La Réforme protestante et son adoption par la quasi-totalité des villes du plateau suisse va imposer une réécriture de certains passage de l'histoire du pays. C'est en particulier le cas de Rudolf Wyssenbach, imprimeur zurichois spécialisé dans la publications de poèmes racontant les grandes batailles nationales dans des pamphlets destinés au grand public ; il fait ainsi paraitre en 1601 une version du récit de la bataille de Näfels qui, outre l'ajout de nombreux éléments dramatiques, transforme les prières effectuée par les Glaronnais : originellement adressées à Saint Fridolin et Saint Hilarius, les saints protecteurs du pays selon la version antérieure de Tschudi, elles ne sont plus adressées qu'à Dieu, rendant ainsi le texte plus conforme au public protestant de la ville de Zurich. Loin de simplement reproduire les récits du passé, les imprimeurs et éditeurs successifs modifient et font évoluer ceux-ci selon les besoins politiques et les goûts du public[28].

Johann Jakob Bodmer

Le passage à l'époque des Lumières est marqué dans l'historiographie de la Suisse par la publication en 1680 de l'Historia naturalis Helvetiae curiosa du médecin Johann Jakob Wagner qui exerce alors à Zurich et qui, pour la première fois, aborde l'histoire du pays en remettant en cause certains des mythes fondateurs ainsi que la qualité de certaines des sources historiques[nhss 2]. Cette tendance à remettre en cause la version gouvernementale des évènements est encore accentuée par le professeur zurichois Johann Jakob Bodmer qui, chargé en 1729 par le Conseil de sa ville de continuer une chronique historique, se voit retirer cette commande suite à une intervention de la censure pour qui les historiens doivent alors se contenter de relater les faits et gestes des différents gouvernements sans émettre de critiques ni pouvoir consulter les documents d'archive[dhs 8]. Bodmer va toutefois pouvoir publier son Thesaurus historiae helveticae en 1735 avant de prendre la direction de la première revue scientifique suisse, l'Helvetische Bibliothek qui est suivie la même année par le Mercure suisse (rebaptisé par la suite Journal helvétique), édité par Louis Bourguet à Neuchâtel puis dès 1783 par le Schweizerische Museum de Johann Heinrich Füssli, première revue consacrée entièrement à l'histoire du pays[nhss 2]. C'est en particulier de cette période que datent la définition folklorique du Suisse montagnard, habitant heureux des vallées alpines et défenseur par les armes de sa liberté face aux envahisseurs autrichiens. Cette mise en avant de l'histoire des Waldstätten, appuyée par une recherche constante de chartes historiques qui attestent des libertés concédées aux communautés suisses, touche un public de plus en plus large ; le début de l'enseignement scolaire de l'histoire accentue encore cette tendance : Bodmer en particulier rédige des Historische Erzählungen (récits historiques en allemand) destinés aux étudiants[dhs 8]. En 1771, alors que la période romaine du pays est redécouverte par des historiens tels qu'Erasmus Ritter ou Friedrich Samuel Schmidt, le bailli de Nyon Gottlieb-Emanuel de Haller publie un ouvrage intitulé Conseils pour former une Bibliothèque historique de la Suisse ; 14 ans plus tard, il sort le premier des six volumes de sa Bibliothèque historique de la Suisse qui référence, en allemand, près de 12 000 ouvrages alors publiés sur l'histoire de la Suisse en trois langues[29] ; ce travail bibliographique sera poursuivi par la suite, en particulier, dès le XIXe siècle, par la Bibliothèque nationale suisse qui publie, dès 1913, une Bibliographie de l'histoire suisse regroupant plus de 100 000 titres répertoriés[30].

La plus importante réalisation du domaine historiographie dans la Suisse des Lumières est toutefois le dictionnaire encyclopédique Allgemeines Helvetisches, Eydgenössisches, Oder Schweitzerisches Lexicon du banquier et politicien zurichois Johann Jacob Leu dont les 20 volumes, entièrement écrits par lui-même, paraissent entre 1747 et 1765 ; par la suite, six volumes supplémentaires seront publiés entre 1786 et 1795 par le pharmacien Hans Jakob Holzhalb[dhs 9]. Une traduction abrégée en français en est publié en 1776 par Gottlieb Emanuel von Haller, déjà cité, et Vincent Bernard de Tscharner en deux volumes sous le titre de Dictionnaire géographique, historique et politique de la Suisse[notes 9]. Le même Haller est toutefois rejeté par les autorités lorsqu'il publie, en 1760, la brochure du pasteur bernois Uriel Freudenberger intitulée Guillaume Tell, fable danoise qui remet en cause la figure historique de Guillaume Tell  : l'ouvrage est brûlé par le bourreau du canton d'Uri et suscite un tollé amenant même une recrudescence du culte rendu à celui qui est alors présenté comme le symbole même de la liberté suisse[31].

Représentation du mythe de Guillaume Tell.

Cette position critique devant les sources employées par les auteurs du passé se développe cependant pendant l'ensemble du XIXe siècle avec en particulier Joseph Eutych Koppqui introduit la notion du mythe de Tell[32], Pierre Vaucher[33] ou Albert Rilliet et son ouvrage Les origines de la Confédération suisse, histoire et légende[notes 10]. Elle se double d'une recherche de documents originaux de l'époque dont en particulier le Pacte fédéral de 1291, qui est promu en 1760 acte fondateur de la Suisse et permet à Carl Hilty et Wilhelm Oechsli de fixer la première Fête nationale suisse le 1er août 1891[dhs 10].

Dans le même temps, plusieurs officiers rédigent des monographies sur l'histoire militaire du pays en focalisant leur attention, comme le veut la coutume de l'époque dans ce genre littéraire, sur les stratégies utilisées par les officiers supérieurs lors des différentes batailles de l'histoire du pays[dhs 11]. Parmi ces auteurs, on trouve le lieutenant Beat-Fidel Zurlauben, auteur entre 1751 et 1753 d'une Histoire militaire des Suisses au service de la France, avec les pièces justificatives en 8 volumes[34], Beat Emmanuel May qui rédige en 1788 une Histoire militaire de la Suisse et celle des Suisses dans les différens services de l'Europe, composée et redigée sur des ouvrages et pieces authentiques en 8 volumes[notes 11], ou encore le colonel commandant de compagnie et lieutenant de vaisseau Victor Emmanuel Thellung de Courtelary, auteur en particulier d'un ouvrage intitulé Remarques sur l'ancienne organisation militaire suisse et son influence sur la défense du canton de Berne en 1798, ainsi que d'Esquisses militaires publiées en 1806[35].

De la révolution helvétique à la guerre du Sonderbund

Dans les temps politiquement troublés qui suivent l'invasion française de 1798, les lecteurs se passionnent pour l'image héroïque d'un peuple guerrier et patriotique décrit dans l'œuvre du schaffhousois de Jean de Müller (en allemand Johannes von Müller, dont les cinq volumes de l' Histoire de la Confédération suisse (en allemand Geschichte schweizerischer Eidgenossenschaft) paraissent dans leur édition originale entre 1786 et 1808 et racontent l'histoire du pays jusqu'à la guerre de Souabe sous la forme d'une épopée qui connaitra un important succès d'audience pendant une grande partie du XIXe siècle[nhss 3], bien que l'auteur ait dû quitter le pays et s'exiler pour terminer son œuvre, après que le gouvernement lui ait imposé certaines modifications[36]. Son travail est par la suite repris et poursuivi par une génération d'historiens : la période allant des guerres de Souabe à celles d'Italie est couverte par Robert Glutz von Blotzheim en 1816[37] et l'histoire de la Réforme protestante est traitée entre 1825 et 1829 par le théologien protestant Johann Jakob Hottinger ; le travail passe ensuite dans la partie romande du pays où Louis Vulliemin, co-fondateur de la « société d'histoire de la Suisse romande »[38] traite les XVIe siècle et XVIIe siècles entre 1840 et 1841. L'ensemble de l'Histoire de la Confédération suisse est enfin traduite en français et terminée par Charles Monnard[39], avant d'être publiée entre 1842 et 1853[notes 12].

Actes de la République helvétique

Le court régime de la République helvétique introduit de façon durable une démocratisation de l'école dans laquelle l'histoire, qu'elle soit nationale ou internationale, se taille une place importante à tous les niveaux de l'instruction : la plupart des cantons suisses publient des manuels scolaires d'histoire pour les classes primaires, alors que des chaires d'histoire suisse sont créées dans les facultés de Lettres des grandes universités du pays. C'est également pendant cette période qu'est créée, en 1811, la première Société générale suisse d'histoire  ; celle-ci sera suivie, tout au long du siècle, par différentes sociétés cantonales, régionales ou locales qui publient des revues ainsi que divers ouvrages plus ou moins populaires[nhss 4].

Les différents régimes qui se succèdent pendant la première moitié du XIXe siècle vont tenter de figer l'histoire du pays respectivement sur les acquis démocratiques de 1798, le retour à l'Ancien régime de la Restauration de 1815, ou encore les révolutions libérales de la Régénération des années 1830. À titre d'exemple, la guerre du Sonderbund de 1847 n'est utilisée, dans les décennies qui suivent le conflit, que comme exemple négatif montrant les risques de division interne[40] ; aucune étude historiographique officielle n'est publiée dans les années qui suivent l'évènement qui, lui-même, n'est pratiquement pas cité nominalement[41] ; la classe politique de l'époque préconise alors « lors d'événements politiques, l'oubli général du passé est un acte de la plus haute prudence »[42].

De nombreux participants directs à la guerre du Sonderbund vont toutefois, dans les années suivant directement l'évènement, faire paraitre leurs mémoires, souvenirs ou études : qu'ils se placent clairement dans le camp des vainqueurs radicaux tels que, dans le camp des perdants avec Constantin Siegwart-Müller qui intitule ses mémoires La victoire de la violence sur la loi[43] ou avec Joseph Balthasar Ulrich, son secrétaire, et son livre La guerre civile suisse[44] ou enfin qu'ils se cantonnent dans un juste milieu, reconnaissant, tel par exemple Gallus Jakob Baumgartner, l'inévitabilité d'une révolution politique tout en appelant de ses vœux la réduction au minimum de la centralisation des pouvoirs aux mains de l'État[45].

De la Constitution de 1848 au début du XXe siècle

C'est cependant l'établissement de l'État fédéral de 1848 qui va profondément modifier l'écriture historique du pays en la focalisant sur la Constitution de 1848 que l'historiographie moderne considère comme l'élément « fondateur de la Suisse actuelle »[notes 13]. L'approche officielle du passé fait dès lors remonter la création de l'État au Pacte fédéral de 1291 et présente les années suivantes comme une chaîne d'évènements, marqués principalement par l'entrée progressive des différents cantons dans la Confédération, tendant vers la fondation de la Suisse moderne qui en est la finalité ultime sous la forme d'une lente construction organique[dhs 12]. Cette vision de l'histoire, centrée sur la politique et le militaire, restera la vision traditionnellement dominante en Suisse jusqu'au milieu du XXe siècle ; portée par les ouvrages généraux de Johannes Dierauer et sa Geschichte der Schweizerischen Eidgenossenschaft écrite entre 1887 et 1917[notes 14], d'Ernst Gagliardi et son Geschichte der Schweiz von den Anfängen bis zur Gegenwart abondamment sourcée[46], d'Edgar Bonjour et sa Geschichte der schweizerischen Neutralität en neuf volumes parus entre 1965 et 1976[47], elle se retrouve jusque dans les manuels scolaires d'histoire suisse, tel que le (de) Handbuch der Schweizer Geschichte en deux volumes, parus en 1972 et 1977 sous la direction de Hanno Helbling[48] ou le Manuel d’histoire suisse destiné à servir d’introduction à une étude raisonnée et approfondie d’histoire nationale publié par le Fribourgeois Alexandre Daguet en 1847 et qui sera ensuite réédité sous le nom d'Histoire de la Confédération suisse[49].

Dans la représentation historiographie mise en place à cette époque, la création d'un « noyau initial » est suivie par une phase d'agrandissement qui se poursuit jusqu'à la bataille de Marignan après laquelle le pays connait plusieurs déchirement internes impliquant un repli sur soi jusqu'à l'invasion française. La courte période de la République helvétique est alors largement ignorée, l'étude de l'histoire nationale reprenant alors lors de la Restauration et des années suivantes qui sont présentées comme une préparation à 1848 ; par la suite, les évènements de la fin du siècle et du début du XXe siècle sont interprétés comme des moyens de défendre ou d'améliorer ce système. Cette représentation historiographie est alors basée sur les deux concepts de liberté (posée en élément central de la quête fondamentale poursuivie par les générations) et d'amour de l'indépendance vis-à-vis de l'« étranger ». Ces deux éléments permettent aux historiens d'expliquer la politique extérieure du pays, exaltant la neutralité du pays comme étant un fait « naturel » et de créer un sentiment d'unité au sein de la population, contribuant ainsi à la construction nationale du pays[50]. Pendant la même période, une image idyllique la Suisse voit le jour à l'étranger où le pays est présenté comme une « Arcadie peuplée de bergers vivant[s], dans l’égalité la plus absolue, du lait de leur brebis, en des cabanes ornées de fleurs » ; progressivement, cette image véhiculée par la littérature revient ensuite dans le pays où certains habitants eux-mêmes se mettent à croire que leurs ancêtres sont des bergers et que la survie du pays passe par un retour obligé à ces mœurs primitives[51].

Le bâtiment abritant les archives fédérales à Berne

Pendant cette période de mise en place de l'État fédéral, les politiques affichent une volonté claire de mettre en avant l'histoire : la création de chaires d'histoire nationale dans les différentes facultés de lettres des Universités du pays, l'édition du Recueil des sources du droit suisse dès 1898, la fondation en 1894 de la Bibliothèque nationale suisse, ainsi que la création, en 1848, des Archives fédérales dont l'une des premières tâches sera de publier l'ensemble des documents, actes et protocoles produits par les différentes Diètes fédérales (Amtliche Sammlung der ältern Eidgenössischen Abschiede et par le gouvernement de la République helvétique (Aktensammlung aus der Zeit der Helvetik) ; le premier volume de cette publication sort en 1856 et le dernier en 1966[nhss 4]. Enfin, le premier ouvrage consacré à l'historiographie de la Suisse, intitulé Geschichte der Historiographie in der Schweiz est l'œuvre de Georg von Wyss[52].

Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le travail des historiens se porte en particulier sur l'archéologie et l'étude de la préhistoire suite à la mise au point de nouvelles méthodes de fouilles ainsi que sur le Moyen Âge, suite à l'intérêt porté à cette époque par les sociétés historiques d'autres pays européens. Les publications sur ces thèmes sont en grande majorité le fait d'un nouveau corps d'historiens de métier formés par les Universités allemandes et françaises à une approche plus scientifique de l'histoire et de l'historiographie[dhs 13]. À l'inverse, les XVIIe et le début du XVIIIe siècles, considérés comme des périodes d'immobilisme et de division interne, ne sont que peu étudiés, si ce n'est sur le plan culturel ou religieux, avec, en particulier Der schweizerische Protestantismus in 18. Jahrhundert du théologien zurichois Paul Wernle[nhss 5]. À l'autre extrémité du spectre, ce sont des maîtres d'école ou des notables locaux qui vont, dès la seconde moitié du XIXe siècle faire paraitre de très nombreuses monographies sur des régions ou des communes, souvent commanditées par les autorités de ces dernières[53] ; le genre s'est développé pendant le XXe siècle avec l'apparition de livres de photos et/ou de dessins ainsi que de périodiques locaux dont le nombre est évalué à plus de 200 pendant la seconde moitié du siècle[54].

La période voit également le début de l'étude de l'histoire du droit en Suisse. Depuis 1898 et le début de la parution du Recueil des sources du droit suisse (qui continue à paraître au début du XXIe siècle sous le nom de Recueil systématique du droit fédéral[55]) par la société suisse des juristes, plusieurs ouvrages ont vu le jour, en particulier le System des schweizerischen Privatrechts de Eugen Huber, créateur du Code civil, en 1893[56], la Geschichte des neueren schweizerischen Staatsrechts d'Edouard His en 1928 ou le Traité de droit constitutionnel suisse du neuchâtelois Jean-François Aubert en 1967[nhss 5].

Vue aérienne de 1926 du centre William Rappard à Genève

Enfin, cette période est également fertile en publications et études sur l'aspect socio-économique de la Suisse, sous l'impulsion de l'économiste et diplomate William Rappard qui publie Le Facteur économique dans l’avènement de la démocratie moderne en Suisse en deux volumes ; cet ouvrage, comprenant en particulier une bibliographie comptant plus de 700 titres fera de Rappard « le plus important et le plus intéressant des historiens suisses de la première moitié [du XXe] siècle »[57]. À la suite de Rappart, Eduard Fueter publie en 1928 une analyse socio-économique du pays depuis 1848, quelques années seulement après avoir sorti sa Geschichte der neueren Historiographie, qu'il décrit lui-même comme une « histoire de l'écriture de l'histoire en Europe »[58]. C'est enfin le tour du socialiste Valentin Gitermann de conclure cette première vague économique avec son ouvrage Geschichte der Schweiz qui sera ensuite réédité en 1941 et 1949.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il n'y a de fait pratiquement plus d'historiens spécialisés en économique en Suisse, cette matière étant alors largement dominée par l'histoire politique conservatrice et radicale qui démontre à l'envi que l'histoire suisse a atteint son but avec la mise en place de l'État fédéral de 1848. Ce n'est que dans les années 1960 que cette discipline ne connaitra à nouveau une embellie avec la transformation de la chaire de l'Université de Genève en institut et la création d'un centre de recherche en histoire économique et sociale à l'Université de Zurich ; les sujets étudiés portent alors principalement sur l'industrialisation d'une part et l'agriculture et l'environnement de l'autre part[dhs 14].

L'historiographie du XXe siècle

Entre les deux Guerres mondiales

Portrait de Robert Grimm

Le modèle historique soutenu par le pouvoir radical présentant l'avènement de l'État fédéral en 1948 comme un but ultime se heurte à l'entrée du pays dans le XXe siècle, entrée marquée d'une part par d'incessants conflits sociaux débouchant sur la grève générale de 1918 et d'autre part par une gestion financière désastreuse des coûts liés à la mobilisation lors de la Première Guerre mondiale par le gouvernement fédéral.

Dans ce cadre, deux personnalités vont chacun faire paraitre un ouvrage retraçant l'histoire du pays, bien que ni l'un ni l'autre ne soient historiens[nhss 6].

C'est tout d'abord Robert Grimm, leader syndical alors emprisonné, qui rédige en 1920 un ouvrage sur la lutte des classes dans l'histoire suisse. Intitulé Geschichte der Schweiz in ihren Klassenkämpfen, son livre décrit la formation de l'État fédéral comme une « révolution bourgeoise » et loue les qualités et les capacités d'initiative des radicaux d'alors, par comparaison avec leurs homologues contemporains décrits comme « conservateurs de la petite bourgeoisie »[59]. Son ouvrage ne connait toutefois que peu de succès et n'est redécouvert que quelques décennies plus tard.

Le second auteur est l'écrivain et aristocrate Neuchâtelois Gonzague de Reynold qui publie, en 1929, son ouvrage La démocratie et la Suisse, Essai d'une philosophie de notre histoire dans lequel il fait l'apologie de la Suisse catholique, corporative, fédéraliste et patriarcale de l'Ancien Régime et décrie la démocratie dont le temps est, de son point de vue, passé[60]. La parution de cet ouvrage lui coutera son poste à l'Université de Berne.

Toujours dans les années 1920, plusieurs grands synthèses paraissant, tels que l'Histoire militaire de la Suisse de Markus Feldmann et Hans George Wirz commanditée par Sprecher von Bernegg, chef de l'état-major général de l'armée suisse pendant la Première Guerre mondiale[dhs 11]. Éditée en 12 cahiers et quatre volumes entre 1915 et 1936, cette histoire militaire couvre la période s'étendant entre 1315 et 1914[61]. C'est pendant cette même période que sort le Dictionnaire historique et biographique de la Suisse dont les sept volumes sont édités et en partie écrits par le neuchâtelois Victor Attinger ; réalisé dans des conditions matérielles difficiles dues en particulier à l'indiscipline des auteurs, cet ouvrage, dont la parution entrainera la faillite de trois sociétés successives[dhs 9], connait cependant un large succès public, en particulier grâce à certains articles polémiques : celui présentant par exemple la République helvétique sous un jour largement plus favorable qu'il était alors communément admis, vaut à son auteur Alfred Rufer le qualificatif de « jacobinisme étroit » sous la plume d'un journaliste lausannois[62].

Enfin, en 1932, les quatre historiens Emil Dürr, Richard Feller, Leonhard von Muralt et Hans Nabholz joignent leurs forces pour faire paraitre une Geschichte der Schweiz imprimée en deux volumes et qui, outre les traditionnels éléments d'histoire politique et militaire, met l'accent sur les faits « économiques et culturels »[63].

Le Sonderfall

Pièce commémorative de 5.- CHF datée de 1989 et représentant le général Guisan.

Dès le début des années 1930 et devant la montée en puissances des régimes totalitaires voisins, le pays va connaitre une période de repli identitaire qui se traduit en particulier par un retour aux traditions et aux mythes fondateurs ; ce mouvement, lancé avec la parution de Quellenwerk zur Entstehung der Eidgenossenschaft de Karl Meyer qui rassemble de nombreux éléments de sources venant à la fois des chroniques illustrées, du livre blanc, des édits de droit et de divers documents allant jusqu'au début du XVe siècle[64], renie l'accord quasi-général des historiens de l'époque pour dire que différents traités disparus avaient précédé le pacte de 1291, pour donner à ce dernier le poids d'un acte fondateur en utilisant de nombreuses comparaisons jugées, même à l'époque, hasardeuses[65].

En 1941, utilisant à nouveau de nombreuses sources traditionnelles, le même Karl Meyer publie, dans le cadre des célébrations du 650e anniversaire du pacte de 1291, Der Ursprung der Eidgenossenschaft (littéralement l'origine de la Confédération), dans lequel il met en avant l'idée de guerre de libération du pays menacé par une puissance étrangère, tirant ainsi un parallèle avec la situation politique du moment[64]. Les thèses de Meyer sont reprises par plusieurs historiens tels que Richard Feller, Werner Näf ou Hans Nabholz qui mettent en avant plusieurs spécificités de l'histoire de la Suisse par rapport à ses voisins, contribuant ainsi directement à l'apparition du concept de « Sonderfall Schweiz » (littéralement cas particulier Suisse)[dhs 13]. Dans les années suivantes, ce concept va se développer et s'étendre, englobant en particulier la notion de défense du territoire mis en avant avec le « réduit national » du général Henri Guisan ou celle de neutralité perpétuelle d'un petit État « qui [..] s'est retiré des grandes affaires de ce monde et reste [..] toujours disposée à rendre des services de pays neutre à la communauté des Nations »[66].

Ces théories, bien que largement répandues dans le grand public, sont remises en cause dès les années 1950 par plusieurs autres historiens dont les premiers seront le thurgovien Bruno Meyer ou l'autrichien Theodor Mayer[nhss 7]. Les historiens nationaux vont s'appliquer à démontrer la fausseté d'un certain nombre de mythes liés à la construction du pays et utilisés en particulier dans le discours politique : outre le mythe fondateur de 1291 qui attribue aux premiers cantons la volonté de créer un État moderne, se trouvent ainsi dénis le statut libératoire et démocratique des Waldstätten contre la puissance des Habsbourgs, le traitement égalitaire des nouveaux cantons qui « entrent » dans la Confédération, la séparation du pays du Saint-Empire romain germanique lors des traités de Westphalie en 1648, la précision et la pérennité des frontières nationales, le concept de « neutralité » qui aurait été appliqué lors de la Guerre de Trente Ans, l'image idéalisée d'unité entre des populations différentes[dhs 15] et surtout la notion de « Suisse terre d'asile », justifiée en grande partie par l'action du comité international de la Croix-Rouge[67].

La plaine du Grütli.

Ce n'est qu'a la fin des années 1990, alors que, quelques années auparavant, un président de la Confédération louait encore le système politique du pays qui, selon lui « apparaît comme la solution optimale de nos problèmes qui reflètent la diversité des populations, des langues et des confessions »[68], qu'une partie des personnalités politiques du pays dénonceront ces idées, osant affirmer que « la Suisse n’est plus un cas particulier, [elle] vit la même expérience - la même aventure - que tous les États démocratiques pratiquant l’économie de marché et la solidarité sociale »[69], aidés en cela par des économistes et des scientifiques tels qu'Alain Schoenenberger et Jean-Daniel Clavel, auteurs la même année de l'essai Sonderfall ade - die Schweiz auf neuen Wegen[70].

Selon l'historien Hans Ulrich Jost, une partie de la classe politique suisse utilise encore, au début du XXIe siècle une « construction idéologique de l'histoire nationale, voir nationaliste » en dépit des études montrant la forte imbrication de l'histoire suisse dans celle du continent européen ; toujours selon lui, cette démagogie politique qui fait appel à des symboles tels que la plaine du Grütli ou le Réduit national est utilisée dans le but de mobiliser une partie de la population et doit être combattue par les historiens qui ont la responsabilité de « mener une profonde critique de l'histoire nationale »[71].

Historiographie de la classe ouvrière

Jusque dans les années 1960, le socialisme et la classe ouvrière ne sont pratiquement traités, dans l'historiographie suisse, que pour brandir la menace du communisme et des dangers supposés pour la démocratie[72]. Après la mise en place en 1959 de la formule magique du Conseil fédéral qui permet à deux membres du parti socialiste suisse de siéger à l'exécutif national, de nombreuses études historiques sont réalisées sur l'évolution du mouvement ouvrier en Suisse : biographies, travaux universitaires et analyses de la grève générale de 1918[73] se succèdent, conclues par l'étude d'Erich Gruner intitulée Die Arbeiter in der Schweiz im 19. Jahrhundert et parue en 1968[74]. Quelques années plus tard, l'Association pour l'étude de l'histoire du mouvement ouvrier publie, dès 1984, les « Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier » qui évoluent de brochures d'une cinquantaine de pages à leur début jusqu'à des numéros annuels d'une centaine de page, centrés sur un dossier thématique[75] ; cette même association a constitué, depuis 1986, un fonds d'archive sur le mouvement ouvrier déposé à la bibliothèque municipale de Lausanne[76], alors même que l'ensemble de ses activités est gérée bénévolement et que les cotisations des membres de l'association représentent l'essentiel de son budget et assurent la publication des cahiers[77].

Après la publication par Erich Grunner d'une analyse économique, politique et sociale de la période allant de 1880 à 1914[78], le nombre de nouveaux ouvrages traitant spécifiquement du sujet de la classe ouvrière se réduit, faisant écrire à l'historien Hans Ulrich Jost qu'« une synthèse qui permettrait de saisir le rôle et l'importance de la classe ouvrière dans son ensemble, et particulièrement dans ses rapports avec la société bourgeoise helvétique, manque toujours cruellement »[79]

Retour sur la Seconde Guerre mondiale

Comme dans plusieurs autres pays d'Europe, la Seconde Guerre mondiale est le sujet d'importants débats pendant les dernières années du XXe siècle ; ces discussions, qui portent principalement l'attitude des autorités face au nazisme et à l'extermination des Juifs, mettront à mal le « fragile bricolage » qu'est alors l'identité nationale suisse, selon l'expression de Claude Lévi-Strauss reprise par Marc Perrenoud[80]. Les deux premières études, publiées respectivement en 1957 et 1970, portent principalement sur la politique suisse face aux réfugiés et sur la neutralité ; elles sont commandités par le gouvernement auprès d'historiens suisses, suite à la publication, principalement en Allemagne, de documents d'archives[81] et n'ont que peu de répercussions dans le grand public.

Dès décembre 1996, le gouvernement, en particulier sous la pression des organisations juives basées aux États-Unis qui s'occupent des problèmes liés aux avoirs en déshérence[82], forme une Commission indépendante d'experts Suisse-Seconde Guerre mondiale (CIE), qui sera plus connue sous le nom de « commission Bergier », du nom de son directeur Jean-François Bergier.

Pendant les années 1990, treize personnes issus du monde politique, économique, diplomatique, scientifique et militaire[notes 15] et ayant vécu les évènements de la Seconde Guerre mondiale, se regroupent sous le nom de Groupe de travail histoire vécue[83] afin de « s'engager résolument, au nom de leur vécu personnel, pour une présentation juste et équilibrée de l'histoire de Suisse »[84] et qui définit comme un « devoir patriotique que de [s'] élever contre le dénigrement de la Suisse par des étrangers et, malheureusement, aussi par certains suisses »[85] ; le groupe fonde, en 2000, la « Communauté d’intérêt Suisse – Seconde Guerre mondiale »[86] qui regroupe plusieurs groupes et associations sur ce thème et qui est présidé par le Conseiller national Luzi Stamm. En 2002, le groupe publie, en réaction au rapport de la commission Bergier, un ouvrage intitulé La Suisse face au chantage[87] dans lequel ces témoins dénoncent le travail de la commission qui aurait dressé « l'image d'une Suisse cupide, insensible, pro nazie et antisémite », qui aurait (volontairement ou non) négligé d'entendre les témoins de l'époque et n'aurait pas pris en compte le contexte de l'époque et plus particulièrement les menaces qui pesaient sur le pays[88]. Quatre ans plus tard, il publie La Suisse au pilori?[89], dans lequel des membres et sympathisants du groupe racontent leur engagement et font part de leur conclusions « qu'il convient d'en tirer pour l'avenir »[90]. Enfin, en 2008, le groupe publie encore Guerre et neutralité : les neutres face à Hitler[91] avant de décider de sa dissolution[92].

L'historiographie actuelle

Sociétés historiques

Outre la Société suisse d'histoire qui est « l'association pour l'encouragement des études historiques et de la formation historique en Suisse »[93], un grand nombre de cantons disposent de leur propre société historique, regroupées dans la table suivante :

Sociétés cantonales[94],[95]
Canton Nom de la société Fondation Publication
Argovie Historische Gesellschaft des Kantons Aargau[societes 1] 3 novembre 1859 La revue annuelle Argovia parait depuis 1860
Bâle Campagne Gesellschaft für Regionale Kulturgeschichte Baselland [societes 2] 1961  
Forschungsstelle Baselbieter Geschichte[societes 3] 4 mai 2001  
Bâle-Ville Historische und Antiquarische Gesellschaft zu Basel[societes 4] 1833 La revue annuelle Basler Zeitschrift für Geschichte und Altertumskunde
Gesellschaft für regionale Kulturgeschichte Baselland[societes 5] 1961 La revue périodique Baselbieter Heinmatblätter
Berne Historischer Verein des Kantons Bern[societes 6] 1846 Le journal annuel Berner Zeitschrift für Geschichte, parait depuis 1997, la série de livres Archiv des Historischen Vereins des Kantons Bern depuis 1848[notes 16]
Fribourg Deutscher Geschichtsforschender Verein des Kantons Freiburg[societes 7] 25 juillet 1893 Le journal annuel Freiburger Geschichtsblätter parait chaque année depuis 1894
 
Une Société d'histoire du canton de Fribourg a également existé de 1840 à 1976    
Genève Société d'histoire et d'archéologie de Genève[societes 8] 1838 Des mémoires et documents sont publiés depuis 1841, un bulletin annuel l'est depuis 1891.
Association pour l'étude de l'histoire régionale[societes 9] 1986 L'association a fait paraitre, depuis les années 1980, une dizaine d'ouvrages sur des communes ou des personnalités genevoises.
Glaris Historischer Verein des Kantons Glarus[societes 10] 10 mai 1861 Le journal annuel parait depuis 1997
Grisons Historische Gesellschaft von Graubünden[societes 11] 1870 Le journal annuel Jahrbuch der Historischen Gesellschaft von Graubünden parait depuis 1870

Verein für Bündner Kulturforschung[societes 12]

1 novembre 2005 le Jahresbericht des Vereins für Bündner Kulturforschung und des Instituts für Kulturforschung Graubünden depuis 2007
Società Storica Val Poschiavo[societes 13] 1996  
Jura Société jurassienne d'émulation[societes 14] 11 février 1847 Édition ou co-éditions d'ouvrages locaux
Lucerne Historische Gesellschaft Luzern[societes 15]   Le journal annuel Jahrbuchs der Historischen Gesellschaft Luzern parait depuis 1983
Neuchâtel Société d'histoire et d'archéologie du canton de Neuchâtel[societes 16] 1864 La Revue historique neuchâteloise est publiée trois à quatre fois par année depuis 1864.
Nidwald Historischer Verein Nidwalden[societes 17] 1864 La revue annuelle Beiträge zur Geschichte Nidwaldens a vu le jour en 1884
Schaffhouse Historischer Verein des Kantons Schaffhausen[societes 18] 1856 Publication d'une Schaffhauser Kantonsgeschichte en trois volumes en 1996
Schyztz Historischer Verein des Kantons Schwyz[societes 19] novembre 1877 La revue annuelle Mitteilungen des Historischen Vereins des Kantons Schwyz est publiée depuis 1882
Saint-Gall Historischer Verein des Kantons St. Gallen[societes 20] 1859 La revue annuelle Neujahrsblatt,Herausgegeben vom Historischen Verein des Kantons St.Gallen parait depuis 1861
Uri Historischer Verein Uri[societes 21] 2 juin 1985 La revue annuelle Historische Neujahrsblätter parait depuis 1895
Valais Société d'histoire du Valais romand[societes 22] 1915 La société du Valais romand a une publication annuelle appelée Les Annales valaisannes
 
Geschichtforschender Verein Oberwallis[societes 23] 27 septembre 1888  
Vaud Société vaudoise d'histoire et d'archéologie[societes 24] 3 décembre 1902 La Revue historique vaudoise, revue annuelle depuis 1893
Zoug Zuger Verein für Heimatgeschichte[societes 25] 6 mai 1852 Le journal annuel Beiträge zur Zuger Geschichte parait depuis 1977
Zurich Antiquarische Gesellschaft Zürich[societes 26] 1832 La revue annuelle Neujahrsblatt der Antiquarischen Gesellschaft parait depuis 2001

En plus de ces sociétés fédérale et cantonales, des groupes plus spécialisés se sont également formés, qu'ils soient régionaux comme dans le cas de « Mémoires d'Ici »[societes 27], centre de recherche historique du Jura bernois, ou inter-cantonal, comme pour la Verein für Geschichte des Bodensees und seiner Umgebung[societes 28] pour la région du lac de Constance, la « Société d'Histoire de la Suisse Romande »[societes 29] ou l'« Association pour l'Étude de l'Histoire Régionale »[societes 30] pour la Suisse romande, ou encore l'Historischer Verein Zentralschweiz[societes 31] pour la Suisse centrale.

Enfin, plusieurs sociétés extra-cantonales regroupent en Suisse les personnes intéressées dans un domaine particulier de l'histoire ou de l'historiographie : l'histoire de l'art avec la « Société d'histoire de l'art en Suisse »[societes 32] qui a publié entre autres un Inventaire suisse d'architecture 1850–1920 en 11 volumes[96] et l'« association suisse des historiens et historiennes de l'art »[societes 33] organisatrice de colloques et de tables rondes ; l'archivage avec l'« association des archivistes suisses »[societes 34] qui publie une revue mensuelle en collaboration avec l'association des bibliothécaires et l'association suisse de documentation ; le patrimoine industriel avec l'« association suisse d'histoire de la technique et du patrimoine industriel »[societes 35] ; l'armée et le service militaire avec « Rost & Grünspan »[societes 36] et l'« Association suisse d'histoire et de sciences militaires »[societes 37] ; la culture et les traditions populaires avec la « société suisse des traditions populaires »[societes 38] ; l'économie avec la « Société suisse d'histoire économique et sociale »[societes 39] ou encore les bâtiments du Moyen Âge avec la « Schweizerischen Burgenvereins »[societes 40].

Projets historiographiques

Les trois premiers volumes du DHS dans les trois langues nationales.
Le Dictionnaire historique de la Suisse

C'est en 1987 que l'Assemblée fédérale vote la création d'une fondation en charge de la rédaction d'un dictionnaire historique suisse qui soit le successeur du Dictionnaire historique et biographique de la Suisse[97]. Cette fondation, avec l'appui de la Société suisse d'histoire et de l'Académie suisse des sciences humaines et sociales, commence peu de temps après son travail qui consiste en la publication simultanée en français, allemand et italien de 13 volumes couvrant l'ensemble de l'histoire du pays ; les textes réalisés pour le dictionnaire sont également disponibles, dès 1998, en ligne sous la forme d'une banque de données appelée le « e-DHS »[98]. En 2008, le 7e tome est publié alors que 206 000 articles sur les 210 000 prévus sont déjà disponibles en ligne[99]. Selon le conseil fédéral, le travail devrait se terminer vers 2012, le dernier volume étant publié deux ans plus tard[100].Les articles du DHS, dont la liste complète a été établie avant la publication du premier volume, sont répartis en quatre catégories (biographies, familles, géographie, et thèmes) et sont rédigés par des spécialistes du domaine[101].

SIKART (Schweizerisches Institut für Kunstwissenschaft)

Successeur du Dictionnaire biographique de l'art suisse publié en deux volumes en 1998 par l'Institut suisse pour l'étude de l'art, SIKART est à la fois un dictionnaire électronique et une base de données sur l'art en Suisse et au Liechtenstein, du Moyen Âge à nos jours[102]. La base de données regroupe l'ensemble des artistes intégrés dans SIKART les artistes « actifs dans les domaines des arts visuels (peinture, dessin, aquarelle, gravure, sculpture, arts plastiques, vidéo, installation, photographie, performance, art numérique et art en ligne), qui ont créé des œuvres personnelles de manière avérée (pour les artistes historiques), dont la pratique artistique est exercée de manière professionnelle et qui sont ainsi reconnus par le milieu artistique (pour les artistes contemporains) et possédant la nationalité suisse ou liechtensteinoise ou étrangers actifs sur le territoire de la Suisse ou du Liechtenstein pendant une période conséquente », à l'exclusion des artistes spécialisés dans les domaines des arts appliqués (graphisme, design, fonderie d’art, orfèvrerie, céramique, photographie documentaire, etc.)[103]. Libre d'accès depuis juillet 2008, le site propose, en mars 2009, 34 000 références bibliographiques dans les trois langues principales du pays, ainsi qu'en anglais[104].

La Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses (NHSS)

Dans la seconde partie du XXe siècle, le Handbuch der Schweizer Geschichte, travail collaboratif d'une douzaine de chercheurs paru en deux volumes respectivement en 1972 et 1977, devient l'ouvrage de référence sur l'histoire de Suisse ; sa présentation reste toutefois marquée par la tradition des années 1960 en donnant la part belle à l'histoire évènementielle et politique[nhss 8]. C'est dans le but de combler en particulier les lacunes dans le domaine de l'histoire sociale et économique que se regroupent une dizaine d'historiens, au début des années 1980, pour réaliser la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses, publiée simultanément en français, allemand et italien en trois volumes entre 1982 et 1983, puis réimprimé en un seul volume quelques années plus tard. L'un des buts de cet ouvrage est alors, pour la première fois, de traduire pour le grand public les concepts mis en avant au cours des dernières années par les historiens nationaux[dhs 16].

les « Documents diplomatiques suisses » (DODIS)

C'est en 1972 qu'une communication, effectuée par l'historien Antoine Fleury alors membre de l'institut des hautes études internationales de Genève, propose un « Avant-projet concernant la publication de documents diplomatiques suisses », destiné à stimuler la recherche historique, reçoit un accueil favorable de la part des principales Universités du pays, ainsi que des autorités fédérales et les différentes associations historiques du pays : une commission nationale est créée dans ce but dès 1975[105], avec comme tâche de sélectionner les différentes sources officielles permettant de comprendre « l'histoire de la politique étrangère de la Suisse, d’un État neutre mais profondément impliqué dans le système politique international »[106].

Entre 1979 et 1997, Une première série de 15 volumes couvrant les archives de la période allant de 1848 à 1945 est publiée entre 1979 et 1997. Elle est suivie d'une série de 6 ouvrages, publiés entre 1998 et 2006, qui couvrent la période allant de 1945 à 1961, puis d'une nouvelle série de 3 ouvrages, couvrant la période allant de 1961 à 1969[107]. En parallèle, une base de données appelée « DoDis » a été construite et mise gratuitement à disposition sur Internet pour regrouper à la fois la version digitalisée de la première série et l'ensemble des documents utilisés ou référencés dans la seconde série. Elle compte, à fin 2008, plus de 7 800 documents dont 5 792 sous forme d'image électronique[108].

L'association du patrimoine culinaire suisse (Verein Kulinarisches Erbe der Schweiz)

Fondée en 2004 par un projet de la Confédération, l'association du patrimoine culinaire suisse[109] a réalisé un inventaire complet des différentes spécialités culinaires du pays ; cette collection, actuellement disponible sous la forme d'une base de données consultable sur Internet[110] et qui devrait faire l'objet d'un livre initialement prévu pour 2009[111] de plus de 400 produits étudiés non seulement sur le plan gastronomique, mais également historiquement, détaillant par exemple l'histoire de l'utilisation des épices par les moines pour fabriquer différents types de pain d'épices ou celle de l'évolution des techniques de production des saucisses locales de veau ou de porc[112]..

Autres projets

Plusieurs autres projets, privés ou institutionnels, traitent de l'étude de l'histoire de Suisse, en particulier en relation avec Internet et les différents moyens informatiques à disposition. Il s'agit en particulier du site hist.net[113], créé en 1998 par les historiens Peter Haber et Jan Hode et qui se veut « une plate-forme qui s'occupe des nouveaux médias dans les sciences historique », infoclio.ch[114], créé sur une initiative conjointe de la société suisse d’histoire et de l'académie suisse des sciences humaines et sociales dans le but de développer, mettre à disposition et faire connaitre l'infrastructure numérique pour les sciences historiques en Suisse, l'association histoire et informatique (H&I)[115], créée en 1989 dans le but « de promouvoir une utilisation qualifiée et appropriée de l'informatique dans la recherche historique, la formation et la documentation » ou encore l'association Memoriav[116], fondée en 1995 dans le but d'« assurer à long terme la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine audiovisuel suisse ».

Notes

  1. Disponible en ligne sur Marii episcopi Aventicensis chronica sur Monumenta Germaniae Historica - Die digitalen Monumenta (dMGH). Consulté le 3 janvier 2008
  2. L'ouvrage a été traduit et commenté par François Martine, Vie des Pères du Jura, Les éditions du cerf, 1968 (ISBN 2-204-07677-5) 
  3. Traduite en allemand par Hannes Steiner, Ratpert. St. Galler Klostergeschichten, Hahnsche Buchhandlung, 2002 (ISBN 3-7752-5475-7) 
  4. Dont les paroles sont disponibles sur (de) Sempacherlied (Lasst hören aus alter Zeit) sur sieber-online.ch. Consulté le 4 décembre 2009
  5. Dont les paroles sont disponibles sur (de) Tellenlied Dem Freiheits-Helden Wilhelm Tell sur tell.ch. Consulté le 4 janvier 2009
  6. Dont une version éditée et commentée (en allemand) par Friedrich Baethgen et Carl Brun est disponible sous le titre « Die Chronik Johanns von Winterthur (Chronica Iohannis Vitodurani) » dans la collection Scriptores rerum Germanicarum de la Monumenta Germaniae Historica
  7. Voir en particulier Édouard Perrochet, Étude sur la Chronique des chanoines de Neuchâtel, Neuchâtel, Attinger, 1914 
  8. La version française La République des Suisses est disponible sur google books
  9. Disponible en ligne sur google books
  10. Disponible en ligne sur google books
  11. Dont les 5 premiers se trouvent sur Google Books
  12. L'ouvrage complet en français est disponible sur Google books
  13. Voir en particulier (de) Josef Mooser, « Eine neue Ordnung für die Schweiz: Die Bundesverfassung von 1848 », dans Etappen des Bundesstaates. Staats- und Nationbildung der Schweiz, 1848-1998, Chronos-Verlag, 1998 (ISBN 978-3-905312-86-7) 
  14. Traduite en français sous le titre Histoire de la Confédération suisse par Auguste Reymond en six volumes
  15. La liste complète peut être consultée sur Mission accomplie - Epilogue sur gelebte-geschichte.ch. Consulté le 6 juin 2009
  16. Dont en particulier une Histoire du canton de Berne en 4 volumes parue en 1982

Références

  1. Ernst Tremp, « Histoire - Moyen Age (jusqu'au XIIIe siècle) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  2. Ernst Tremp, « Annales » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  3. Andreas Würgler, « Confédération - Historiographie et recherche » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  4. Ernst Tremp, « Histoire - Bas Moyen Age » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  5. Carl Pfaff, « Chroniques illustrées » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  6. Ernst Tremp, « Histoire - De la Réforme à l'aube des Lumières » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  7. Roger Francillon, « Jean-Baptiste Plantin » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  8. a et b François Walter, « Histoire dès l'époque des Lumières - Construire une histoire de la nation » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  9. a et b Catherine Santschi, « Dictionnaires encyclopédiques » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  10. François Walter, « Histoire dès l'époque des Lumières - Les acquis de l'érudition » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  11. a et b Rudolf Jaun, « Histoire militaire » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du 24 avril 2008
  12. Christoph Maria Merki, « Histoire politique » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  13. a et b François Walter, « Histoire - La professionnalisation de l'histoire » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  14. Christoph Maria Merki, « Histoire économique » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du 22 avril 2008
  15. Andreas Würgler, « La Confédération entre mythe et réalité » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  16. François Walter, « L'histoire depuis 1950 » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
  1. p. 10
  2. a et b p. 11
  3. p. 13
  4. a et b p. 14
  5. a et b p. 15
  6. p. 16
  7. p. 17
  8. p. 18
  • Sociétés et organismes
  1. (de) Historische Gesellschaft des Kantons Aargau
  2. (de) Gesellschaft für Regionale Kulturgeschichte Baselland
  3. (de) Forschungsstelle Baselbieter Geschichte
  4. (de) Historische und Antiquarische Gesellschaft zu Basel
  5. (de) Gesellschaft für regionale Kulturgeschichte Baselland
  6. (de) Historischer Verein des Kantons Bern
  7. (de) Deutscher Geschichtsforschender Verein des Kantons Freiburg
  8. Société d'histoire et d'archéologie de Genève
  9. AEHR
  10. (de) Historischer Verein des Kantons Glarus
  11. (de) Historische Gesellschaft von Graubünden
  12. (de) Verein für Bündner Kulturforschung
  13. (rm) Società Storica Val Poschiavo
  14. Société jurassienne d'émulation
  15. (de) Historische Gesellschaft Luzern
  16. Société d'histoire et d'archéologie du canton de Neuchâtel
  17. (de) Historischer Verein Nidwalden
  18. (de) Historischer Verein des Kantons Schaffhausen
  19. (de) Historischer Verein des Kantons Schwyz
  20. (de) Historischer Verein des Kantons St. Gallen
  21. (de) Historischer Verein Uri
  22. Société d'histoire du Valais romand
  23. (de) Geschichtforschender Verein Oberwallis
  24. Société vaudoise d'histoire et d'archéologie
  25. (de) Zuger Verein für Heimatgeschichte
  26. (de) Antiquarische Gesellschaft Zürich
  27. Mémoires d'Ici
  28. (de) Verein für Geschichte des Bodensees und seiner Umgebung
  29. Société d'Histoire de la Suisse Romande
  30. Association pour l'Étude de l'Histoire Régionale
  31. (de) Historischer Verein Zentralschweiz
  32. Société d'histoire de l'art en Suisse
  33. Association suisse des Historiens et Historiennes de l'Art
  34. Association des Archivistes suisses
  35. Association suisse d'histoire de la technique et du patrimoine industriel
  36. (de) Rost und Grünspan
  37. Association suisse d'histoire et de science militaire
  38. Société Suisse des Traditions Populaires
  39. Société suisse d'histoire économique et sociale
  40. (de) Schweizerischen Burgenvereins
  • Autres références
  1. Léon Dupont Lachenal, « L'Abbaye de Saint-Maurice d'Agaune : Notes historiques », dans Echos de Saint-Maurice, 1973, p. 60-72 [texte intégral] 
  2. Vie des Pères du Jura sur editionsducerf.fr. Consulté le 3 décembre 2008
  3. (en) Catholic Encyclopedia, The Encyclopedia Press, 1913 [lire en ligne] 
  4. Ratpert. St. Galler Klostergeschichten (Casus sancti Galli) sur Bayerischen Staatsbibliothek. Consulté le 3 janvier 2009
  5. Bibliographie concernant Charlemagne sur mythofrancaise.asso.fr. Consulté le 3 janvier 2009
  6. (de) Georg Von Wyss, Geschichte der Historiographie in der Schweiz, Zurich, 1895, p. 29-30  cité par Catherine Santschi, « Les sources de l'histoire des ermites en Suisse orientale », dans Ermites de France et d'Italie (11.-15. siècle), Rome, École française de Rome, 2003, p. 416 (ISBN 9782728306596) 
  7. [PDF] Chronologie lausannoise sur lausanne.ch. Consulté le 3 janvier 2009
  8. Instruction et culture sur memo.fr. Consulté le 4 janvier 2009
  9. 1470 env.: Le Livre blanc de Sarnen donne raison à la légende sur swissinfo.ch. Consulté le 3 mars 2009
  10. Rudolf von Radegg, Capella Heremitana, Aarau, Paul J. Brändli, 1975 
  11. Georges Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, Paris, 2007  [détail des éditions] p. 77
  12. (de) Marcel Beck, « Johannes von Winterthur », dans Neue Deutsche Biographie, Berlin, Duncker & Humblot, vol. 10, 1974, p. 576-577 [texte intégral] 
  13. Disponible en ligne en format [PDF] à l'adresse Die Berner-Chronik des Conrad Justinger sur digibern.ch. Consulté le 4 janvier 2009
  14. (de) Die Berner-Chronik des Conrad Justinger sur digibern.ch. Consulté le 4 janvier 2009
  15. La Chronique illustrée de Tschachtlan sur faksimile.ch. Consulté le 4 janvier 2009
  16. Diebold Schilling de Berne: La grande chronique des guerres de Bourgogne sur faksimile.ch. Consulté le 10 janvier 2009
  17. Diebold Schilling de Berne: La grande chronique des guerres de Bourgogne sur fine-books.com. Consulté le 10 janvier 2009
  18. Diebold Schilling: la Chronique illustrée de Spiez sur faksimile.ch. Consulté le 10 janvier 2009
  19. Chronique lucernoise de Diebold Schilling sur faksimile.ch. Consulté le 10 janvier 2009
  20. Chronique fédérale de Wernher Schodoler sur faksimile.ch. Consulté le 10 janvier 2009
  21. (de) Die «Wickiana» (1560-1588) sur Volkskunst Schweiz. Consulté le 10 janvier 2009
  22. Comme monté dans Jean-Daniel Morerod, « La posterité lexicographique d'un faux du XVIIIe siècle, la Chronique des chanoines de Neuchatel. Remarques sur la tradition de dater l'apparition des mots français. », dans Revue de linguistique romane, no 63, 1999, p. 347-377 (ISSN 0035-1458) 
  23. Catherine Santschi, « Pantaléon et l'historiographie valaisanne », dans Annales valaisannes, vol. vol. 15, no 2, 1968, p. 172 [texte intégral] 
  24. (de) « Aegidius Tschudi, Geschichtsforscher und Erzähler », dans Revue suisse d’histoire, vol. 4, 1956, p. 433-455 
  25. 1569: Tschudi et les origines de l'historiographie sur swissinfo.ch. Consulté le 30 décembre 2008
  26. Eduard Fueter et Émile Jeanmaire, Histoire de l'historiographie moderne, Paris, F. Alcan, 1914, p. 262 
  27. (en) Josias Simmler sur nndb.com. Consulté le 12 février 2009
  28. (de) Rainer Hugener, « Das älteste gedruckte Lied zur Schlacht bei Näfels », dans Revue suisse d'histoire, vol. 59, no 3, 2009, p. 261-278 
  29. Eusèbe-Henri-Alban Gaullieur, La Suisse historique, C. Gruaz, 1855 [lire en ligne]  p. 3
  30. Régis de Courten, « À propos de la bibliographie jurassienne 1928-1972 : de quelques bibliographics d'histoire suisse », dans Revue d'histoire suisse, vol. 24, 1974, p. 266 [texte intégral] 
  31. Guillaume Tell sur cosmovisions.com. Consulté le 13 mars 2009
  32. J. Troxler, M. Riedler, K. Zurfluh, J. K. Scheuber, K. Scheuber, Guillaume Tell, Chapelle-sur-Moudon, Éditions Ketty et Alexandre, 1985, p. 113 
  33. Pierre Vaucher, Historien et enseignant, Geneve. sur iro.umontreal.ca. Consulté le 13 mars 2009
  34. (de) Band XXVIII (2007) Spalten 1597-1600 Autor: Edgar Schwer sur Biographisch-Bibliographischen Kirchenlexikons. Consulté le 14 avril 2009
  35. Société jurassienne d'émulation, Faculté de droit, « Notice biographique sur le colonel Victor Emmanuel Thellung de Courtelary », dans Coup d'il sur les travaux de la société jurassienne d'émulation pendasnt l'année 1856, 1855, p. 49-65 [texte intégral] 
  36. Eusèbe-Henri-Alban Gaullieur, La Suisse historique, C. Gruaz, 1855 [lire en ligne]  p. 4
  37. (de) Richard Feller et Edgar Bonjour, Geschichtsschreibung, vol. 2, Bâle, Helbing & Lichtenhahn, cop, 1979 (ISBN 3719007227), p. 578-583 
  38. Histoire d'une Société d'histoire sur Société d'histoire de la Suisse romande. Consulté le 29 mars 2009
  39. « Ch. Schnetzler : „ Charles Monnard, d'après lui-même - Un passé toujours vivant " », dans Annales valaisannes, 1941, p. 2-3 [texte intégral (page consultée le 29 mars 2009)] 
  40. Voir à ce sujet (de) Heidi Borner, « Zwichen Sonderbund une Kulturkampf. Zur Lage der Besiegten im Bundesstaat von 1848 », dans Luzernische Historische Veröffentlichungen, Lucerne, vol. 11, 1981, p. 3-11 
  41. Irène Claudia Herrmann Palmieri, « Dire ou ne pas dire. L'histoire et la gestion des conflits à l’exemple de la guerre civile Suisse de 1847 », dans Politique et société, vol. 22, no 2, 2003, p. 60 [texte intégral (page consultée le 12 mai 2009)] 
  42. Lettre du Conseil d'État du canton de Lucerne à la Diète fédérale du 8 février 1848, cité par I. Herrmann, Dire ou ne pas dire..., op cit p.61
  43. (de) Constantin Siegwart-Müller, Der Sieg der Gewalt über das Recht in der Schweizerichen Eidgenossenschaft, Altdorf, 1866 
  44. (de) Joseph Balthasar Ulrich, Der Bürgerkrieg in der Schweiz in seiner Veranlassung, Wirklichkeit und seinen Folgen, umfassend den Zeitraum von 1830 bis zur Einführung der neuen Bundesverfassung 1848, Einsiedeln, Benziger, 1850 
  45. (en) Thomas Maissen, « The 1848 Conflicts and their Significance in Swiss Historiography », dans The Making of Modern Switzerland, 1848-1998, Palgrave Macmillan, 2000, p. 17 (ISBN 0312234597) 
  46. Selon (de) Georg Hoffmann, Ernst Gagliardi, 1882 - 1940, Sein Leben und Wirken, Orell & Füssli, 1943, 114 p. 
  47. (de) Bonjour, Edgar sur le site de la Deutsche National Bibliothek. Consulté le 9 mai 2009
  48. Handbuch der Schweizer Geschichte sur NZZ Libro. Consulté le 14 mai 2009
  49. Daguet, Alexandre (1816-1894) sur Dictionnaire du Jura. Consulté le 14 mai 2009
  50. Irène Claudia Herrmann Palmieri, « Normaliser l'exception. Les développements historiographiques en Suisse depuis la chute du mur de Berlin », dans Transitions, vol. XLIV « Les usages du passé dans la construction nationale », no 2, 2005, p. 139-153 [texte intégral (page consultée le 8 mai 2009)] 
  51. Yves Friker, « L'image de la Suisse à l’étranger », dans Cadmos, 1988, p. 71-92 
  52. (de) Georg von Wyss, Geschichte der Historiographie in der Schweiz, Zurich, Fäsi & Beer, 1895 
  53. Gilbert Coutaz, « Panorama des monographies communales. Un premier bilan à l’occasion du bicentenaire du canton de Vaud », dans Revue historique vaudoise, no 111, 2003, p. 94–239 
  54. (de) Martin Körner (dir.), Bibliographie der Stadtgeschichte der Schweiz von 1986 bis 1997, Berne, P. Lang, 2002 (ISBN 3906769216) 
  55. Recueil systématique du droit fédéral sur admin.ch. Consulté le 16 mai 2009
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  58. Harry Ritter, Dictionary of concepts in history, Greenwood Publishing Group, 1986 (ISBN 9780313227004) [lire en ligne], p. 189 
  59. Cité par Thomas Maissen, « The 1848 Conflicts and their Significance in Swiss Historiography », dans The Making of Modern Switzerland, 1848–1998, Palgrave Macmillan, 2000, p. 24 (ISBN 978-0312234591) 
  60. Roger Francillon, Histoire de la littérature en Suisse romande, vol. 2, Payot, 1997 (ISBN 9782601031836), p. 302 
  61. Histoire militaire de la Suisse sur iliab.org. Consulté le 9 novembre 2009
  62. « À la recherche d'un jacobinisme helvétique », dans Annales historiques de la Révolution française, no 282, 1990, p. 439 [texte intégral (page consultée le 9 novembre 2009)] 
  63. Marc Bloch, « Geschichte der Schweiz, herausgegeben von Emil Dürr, Richard Feller, Leonhard von Muralt, Hans Nabholz. Erster Buch : Vorgeschichte bis zur Gründung der Eidgenossenschaft von Hans Nabholz ; Reformation and Gegeure formation, von Leonhard von Muralt. 6 fasc. », dans Annales d'histoire économique et sociale, vol. 4, no 18, 1932, p. 619 [texte intégral (page consultée le 9 novembre 2009)] 
  64. a et b (de) Jean Rudolf von Salis, « Ursprung, Gestalt und Wirkung des schweizerischen Mythos von Tell », dans Tell. Werden und Wandern eines Mythos, Berne, Hallwag Verlag, 1973, p. 9-29 [texte intégral] 
  65. (de) « Darstellungen zur Geschichte der Entstehung der schweizerischen Eidgenossenschaft », dans Jahresberichte für deutsche Geschichte, Leipzig, Köhler, 1927, p. 623-632 
  66. Selon Albert Weitnauer, secrétaire d'État aux Département des Affaires étrangères, dans un discours tenu lors de l'assemblée générale de l'Association suisse de politique étrangère du 10 juin 1981, cité par Antoine Fleury La moyenne puissance au XXème siècle - Recherche d’une définition sur Institut de Stratégie Comparée, Commission Française d'Histoire Militaire, Institut d'Histoire des Conflits Contemporains. Consulté le 11 novembre 2009
  67. Lorena Parini, « « La Suisse terre d'asile » : un mythe ébranlé par l'histoire », dans Revue européenne de migrations internationales, vol. 13, no 1, 1997, p. 51-69 [texte intégral (page consultée le 13 novembre 2009)] 
  68. Discours de Kurt Furgler en 1978, cité par Didier Froidevaux, « Construction de la nation et pluralisme suisses: idéologie et pratiques », dans Swiss Political Science Review, 1997, p. 1-58 [texte intégral] 
  69. Discours de Guy-Olivier Segond du 22 mars 2000 , cité par « Vivant au coeur du continent, la Suisse doit enfin régler ses relations avec l'Europe », dans Feuille d'avis officielle, 29 mars 2000 [texte intégral] 
  70. (de) Jean-Daniel Clavel et Alain M. Schoenenberger, Sonderfall ade – die Schweiz auf neuen Wegen mit einem Vorwort von Peter Aellen und einem Interview mit Peter Bichsel, Auflage, 2000 (ISBN 978-3-7281-2708-2) , traduit en français sous le titre Adieu au Sonderfall : La Suisse en marche.
  71. Hans Ulrich Jost, « Pour une histoire européenne de la Suisse », dans Traverse, vol. 3, 1994, p. 35 [texte intégral (page consultée le 29 juin 2009)] 
  72. Voir par exemple Paul de Vallière, Les Troubles révolutionnaires en Suisse de 1916 à 1919, Lausanne , cité par Hans Ulrich Jost, « L'historiographie du mouvement ouvrier suisse », dans Le travail, revue d'études ouvrières canadiennes, vol. 37, printemps 1996 (ISSN 1911-4842) [texte intégral] 
  73. Voir par exemple Marc Vuilleumier, François Kohler, Eliane Ballif, Mauro Cerutti, Bernard Chevalley, La grève générale de 1918 en Suisse, Genève 
  74. Erich Gruner, Die Arbeiter in der Schweiz im 19. Jahrhundert : Soziale Lage, Organisation, Verhältnis zu Arbeitgeber und Staat, Berne, Francke, 1968 
  75. Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier sur association pour l'histoire de l'étude du mouvement ouvrier. Consulté le 31 octobre 2009
  76. Fichier général des grands fonds sur unil.ch. Consulté le 31 octobre 2009
  77. Charles Heimberg, « Le cas d'une revue intermédiaire : les Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier », dans Schweizerische Zeitschrift für Geschichte, vol. 50, 2000, p. 500 [texte intégral] 
  78. Erich Gruner, Arbeiterschaft und Wirtschaft in der Schweiz, Zurich, 1986-1987 
  79. Hans Ulrich Jost, L'historiographie du mouvement ouvrier suisse, op.cit
  80. Marc Perrenoud, « Or, diamant et refoulements. Les historiens suisses et la seconde guerre mondiale », dans L'historien, l'historienne dans la cité, Antipodes, 2009, p. 153  (ISBN 978-2-88901-021-9)
  81. (de) Sacha Zala, Geschichte unter der Schere politischer Zensur : amtliche Aktensammlungen im internationalen Vergleich, Munich, Oldenbourg, 2001 
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  86. (de) Interessengemeinschaft Schweiz - Zweiter Weltkrieg sur igschweiz.ch. Consulté le 6 juin 2009
  87. (de) Groupe de Travail Histoire Vécue, La Suisse face au chantage: à propos du débat sur l'attitude de la Suisse pendant la seconde guerre mondiale et des rapports de la commission Bergier : impressions et appréciations de témoins de l'époque [« Erpresste Schweiz »], Éditions Cabédita, 2002, 200 p. (ISBN 9782882953575) [lire en ligne] 
  88. Un livre pour blanchir la Suisse sur swissinfo.ch. Consulté le 6 juin 2009
  89. Groupe de Travail Histoire Vécue, La Suisse au pilori? Témoignages et bilan à la suite du Rapport Bergier [« Wir ziehen Bilanz »], Éditions Cabédita, 2006 (ISBN 9782882954718) [lire en ligne] 
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  91. Herbert R. Reginbogin, Guerre et neutralité : les neutres face à Hitler [« Der Vergleich – Die Politik der Schweiz zur Zeit des Zweiten Weltkriegs im internationalen Umfeld »], Éditions Cabédita, 2008 (ISBN 2882955383) 
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  103. Critères de sélection des artistes sur SIKART. Consulté le 31 mars 2009
  104. Encyclopédies, dictionnaires / SIKART sur Les Signets de la Bibliothèque nationale de France. Consulté le 31 mars 2009
  105. Antoine Fleury, « Les documents diplomatiques suisses : histoire d'une publication majeure des historiens suisses », dans Revue d'histoire suisse, vol. 41, 1991, p. 522-524 [texte intégral] 
  106. Portrait sur dodis.ch. Consulté le 21 novembre 2009
  107. Antoine Fleury, Les Documents diplomatiques suisses, France diplomatie, 2005 [lire en ligne], p. 2-5.
    Intervention effectuée dans le cadre de la 8e Conférence internationale des éditeurs de documents diplomatiques qui s'est tenue les 6 et 7 octobre 2005 à Paris
     
  108. DoDis Base de données - Contenu sur dodis.ch. Consulté le 21 novembre 2009
  109. Qui sommes-nous? sur kulinarischeserbe.ch/. Consulté le 14 novembre 2009
  110. Patrimoine culinaire suisse sur kulinarischeserbe.ch. Consulté le 14 novembre 2009
  111. « Es geht um die Wurst », dans Gastro Journal, 9 aout 2007 
  112. Communiqué de presse : La Suisse gourmande, Lausanne, Patrimoine culinaire suisse, 9 décembre 2008 [lire en ligne] 
  113. hist.net. Consulté le 14 novembre 2009
  114. infoclio.ch. Consulté le 14 novembre 2009
  115. Association histoire et informatique. Consulté le 14 novembre 2009
  116. Memoriav. Consulté le 14 novembre 2009

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • Alain Czouz-Tornare et Evelyne Maradan, « À la recherche d'un jacobinisme helvétique », dans Annales historiques de la Révolution française, vol. 282, no 282, 1990, p. 422-445 [texte intégral (page consultée le 20 avril 2009)] 
  • Chantal Grell, Les historiographes en Europe de la fin du moyen âge à la révolution, Presses Paris Sorbonne, 2006 (ISBN 9782840504092) [lire en ligne (page consultée le 8 mai 2009)] 
  • Richard Feller, « Historiographie de la Suisse » Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, vol. 5, Neuchâtel, Administration du Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, 1930  [détail des éditions]
  • (de) Richard Feller et Edgar Bonjour, Geschichtsschreibung in der Schweiz. Von Spätmittelalter bis zur Neuzeit [détail des éditions] 
  • Eusèbe-Henri-Alban Gaullieur, La Suisse historique, C. Gruaz, 1855 [lire en ligne]  (chapitre 1)
  • (de) Hanno Helbling, « Gehalt und Deutung der Schweizer Geschichte », dans Handbuch der Schweizer Geschichte, Zurich, Berichthaus, vol. 1, 1972  (ISBN 3-85572-002-9)
  • Ulrich Im Hof (trad. Françoise Nicod), « Des chroniques de l'ancienne Confédération à la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses », Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses, Lausanne, Payot  [détail des éditions]
  • Guy P. Marchal, « Les traditions nationales dans l'historiographie de la Suisse », dans Visions sur le développement des Etats européens, W. Blockmans, J.-P. Genet, 1993, p. 271-296 
  • Franziska Metzger (dir.) et François Vallotton (dir.), L'historien, l'historienne dans la cité, Antipodes, 2009 (ISBN 978-88901-021-9) 
  • Boris Schneider, Francis Python, L'Histoire en Suisse. Bilan et perspectives -1991, Bâle, 1992, 471 p. (ISBN 3-7965-09407-9).
    Publication de la revue suisse d'histoire
     
  • Peter Stadler, « L'historiographie suisse vers 1900 », dans Storia della storiografia, vol. 8, 1985, p. 116-122 
  • (de) Georg von Wyss, Geschichte der Historiographie in der Schweiz, Zurich, Fäsi & Beer, 1895 

Sur les chroniques illustrées

  • (de) Jean-Pierre Bodmer, Chroniken und Chronisten im Spätmittelalter, Francke, 1976 (ISBN 978-3-7720-1323-2) 
  • (de) Carl Pfaff, Die Welt der Schweizer Bilderchroniken, Schwytz, Edition 91, 1991 (ISBN 3858237280) 

Sur les mythes fondateurs

  • (de) Marcel Beck, Legende, Mythos und Geschichte, , Die Schweiz und das europäische Mittelalter, Frauenfeld, Huber, 1978, 341 p. (ISBN 978-3719805968) 
  • Jean-François Bergier, « Guillaume Tell. Légende et réalité dans les Alpes au Moyen Âge », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 128, no 2, 1984, p. 320-334 [texte intégral (page consultée le 20 avril 2009)] 
  • (de) Ulrich Im Hof, Mythos Schweiz. Identität – Nation – Geschichte. 1291-1991, Zurich, NZZ Verlag, 1991 (ISBN 978-3858232700) 
  • Guy P. Marchal, « Nouvelles approches des mythes fondateurs suisses : l'imaginaire historique des Confédérés à la fin du XVe siècle », dans Itinera, Bâle « Histoires et belles histoires de la Suisse. Guillaume Tell, Nicolas de Flüe et les autres, des Chroniques au cinéma », no 9, 1989, p. 1-24 
  • André Reszler, Mythes et identité de la Suisse, Genève, Economica, 1999 (ISBN 978-2715701410) 
  • Hans-Christoph von Tavel, « L'iconographie nationale », dans Ars Helvetica. Arts et culture visuels en Suisse, Disentis, Desertina, no 10, 1992 

Sur le Sonderfall

  • (de) Urs Altermatt et Catherine Bosshart-Pfluger, Die Konstruktion einer Nation. Nation und Nationalisierung in der Schweiz, 18-20. Jahrhundert, Zurich, Chronos, 1998 (ISBN 3-905312-69-7) 
  • Jean-Daniel Clavel, Alain Schoenenberger et Peter Bichsel, Adieu au Sonderfall : La Suisse en marche [« Sonderfall ade – die Schweiz auf neuen Wegen »], Georg, 2000 (ISBN 9782825706701) 
  • Walter Leimgruber, Sonderfall ? La Suisse entre le Réduit national et l’Europe, Zurich, Musée national suisse, 1992 (ISBN 3-908025-15-X).
    Catalogue de l’exposition du Musée national suisse
     
  • Anna Melich, Les valeurs des Suisses, Berne, Lang, 1991 (ISBN 978-3-261-04433-4).
    Préface de Flavio Cotti
     

Sur le rapport de la commission Bergier

  • Commission indépendante d'experts Suisse-seconde guerre mondiale, La Suisse et les réfugiés à l'époque du national-socialisme, Berne, OCFIM, 1999 
  • Commission indépendante d'experts Suisse-seconde guerre mondiale, La Suisse, le national-socialisme et la seconde guerre mondiale : Rapport final, Zurich, Pendo Verlag, 2002 
  • Groupe de travail Histoire vécue, La Suisse face au chantage : son attitude en 1939-1945. Critiques des rapports Bergier, Yens-sur-Morges, Cabédita, 2002 
  • (de) Jean-François Bergier, « Rede an der Zürcher Universität im Rahmen der Vorträge des Institut dür Auslandforschung vom April 2002 », dans Neuer Zürcher Zeitung, 1er juin 2002 
  • François Walter, « Rapport Bergier : usages politiques et polémiques », dans Choisir, Carouge, no 518, février 2003, p. 25-28 



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Historiographie de la Suisse de Wikipédia en français (auteurs)

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