- Romain de Condat
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Romain de Condat, ou Romain du Jura, le plus célèbre en France des saint Romains, était moine dans le Jura, fondateur de monastères et abbé. Il était le frère de saint Lupicin de Lauconne, moine et abbé comme lui. Il est né vers 390 ou 403 et mort en 460 ou 473. C'est un saint chrétien fêté le 28 février[1] [2].
Sommaire
Histoire et tradition
Saint Romain, né vers 390, est originaire d'Izernore dans le Haut-Bugey, non loin de Nantua, actuel département de l'Ain. Il reçut une éducation très soignée au monastère lyonnais d’Ainay, en ayant pour maître saint Sabin. De pieux moines furent aussi ses modèles.
En 425, délaissant sa famille, il décida de se retirer comme ermite dans les montagnes du Jura. Il prit son chemin vers l'est, traversa de grandes forêts et finit par atteindre la Bienne. Il venait de trouver ce qui lui convenait : de la terre labourable, des arbres et du silence. À Condat (auj. Saint-Claude), il trouva refuge sous un grand sapin solitaire dont les branches épaisses formaient une sorte de voûte impénétrable à la pluie. En dehors de l’abri jaillissait une fontaine fraîche où il pouvait de désaltérer. Sa nourriture était constituée de baies sauvages. Il avait apporté une bêche et des graines.
Il ensemença ce désert et put bientôt vivre de ses récoltes. Il vécut là quelques années comme s'il était dans le désert égyptien de la Thébaïde. Son frère Lupicin vint le rejoindre quelques années plus tard. Ils priaient tous les jours en se prosternant contre terre et vivaient du fruit de leur labeur.
Pour leurs disciples, toujours plus nombreux, ils fondèrent vers 445 le monastère de Condat (Saint-Claude) et de Lauconne (aujourd’hui Saint-Lupicin), qu'ils gouvernèrent ensemble. Ils défrichèrent le plateau de Lauconne pour y cultiver la terre.
Romain et Lupicin étaient deux frères dont les cheminements spirituels et le caractère étaient fort différents, mais bien complémentaires. Plutôt que de s'opposer, ils unirent leurs différences, pour se rejoindre dans un même service de Dieu. Romain garda la direction de Condat et confia Lauconne à Lupicin. Romain était indulgent, doux et patient, Lupicin, sévère et intransigeant. Quand le relâchement s'introduisait à Condat, Lupicin reprenait les choses en main et rétablissait la discipline. Quand les moines de Lauconne commençaient à se décourager de trop de rigueur, Romain devenait leur supérieur, les faisant dormir et manger davantage, leur rendant bonne humeur et santé. La gloire de Dieu, dans les deux cas, y trouvait son compte.
Saint Romain et saint Lupicin avaient installé leur sœur Yole (Iola) comme abbesse de leur fondation pour moniales au monastère de la Balme, sur un rocher surplombant une combe pittoresque qui s'ouvre sur la rive droite de la Bienne, appelé ensuite Saint-Romain-de-Roche (aujourd’hui Pratz). Jusqu’à 125 religieuses occupèrent ce monastère. Âgé de 70 ans et sentant sa mort venir, Saint Romain vint rendre visite à sa sœur pour décéder au monastère de la Balme. C'est là qu’il fut enseveli en 460.
Ce monastère devint plus tard un simple prieuré d'hommes dépendant de l'abbaye de Saint-Claude. Celle-ci enleva les reliques au VIIe siècle pour en enrichir sa propre église. Pendant tout le Moyen Âge, il y eut des moines à Saint-Romain. En 1630, les religieux de Saint-Claude fuyant la peste se retirèrent dans la paroisse de Saint-Lupicin et tinrent le chapître à Saint-Romain.
Culte et tradition
On fête saint Romain avec saint Lupicin le 28 février et localement saint Lupicin seul le 21 mars[3].
Une procession très suivie a lieu le lundi de Pentecôte.
Chaque année, dans le cadre du festival de musique du Haut-Jura, des concerts sont donnés dans la chapelle de Saint-Romain, située sur la commune de Pratz.
De Condat à Saint-Claude
Après la mort, en 510, de son quatrième abbé, saint Oyand (Eugendus), le monastère de Condat prit le nom de ce personnage (Saint-Oyand-de-Joux). Puis à la fin du VIIe siècle, la renommée des miracles de saint Claude commença à éclipser celle de saint Oyand, mais ce n'est que vers le XIIe siècle que le monastère et la ville fondés par saint Romain prirent définitivement le nom de Saint-Claude.
Saint Romain et saint Lupicin avaient installé leur sœur Iola comme abbesse de leur fondation pour moniales à La Balme ou La Baume, dans une combe pittoresque qui s'ouvre sur la rive droite de la Bienne, appelée ensuite Saint-Romain-de-Roche (aujourd'hui sur le territoire de la commune de Pratz, dans le canton de Moirans-en-Montagne).
C'est en effet là que fut enseveli saint Romain après sa mort en 460. Mais ce monastère devint plus tard un simple prieuré d'hommes dépendant de l'abbaye de Saint-Claude. Celle-ci enleva la relique au VIIe siècle pour en enrichir sa propre église.
Le lundi de Pentecôte, la chapelle de Saint-Romain est toujours le but d'un pèlerinage très populaire dans la région.
Romainmôtier
En 450, saint Romain fonda sur le versant oriental du Jura le premier monastère de l'actuelle Suisse, qui prit plus tard le nom de Romainmôtier (entre Orbe et Vallorbe, dans le canton de Vaud) et qui dura jusqu'à l'introduction de la Réforme protestante, en 1536.
Références
La vie de Saint Romain et de Saint Lupicin (ainsi que de St Oyend) se trouvent dans l'ouvrage "Vie des Pères du Jura" aux Sources Chrétiennes N°142, Editions du Cerf, ouvrage de 554 pages).
Catégories :- Saint catholique et orthodoxe
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