Seigneurs de Laval

Seigneurs de Laval

Famille de Laval

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La famille de Laval est une famille qui a marqué l'histoire de France. Elle avait la particularité d'être importante aussi bien dans le comté du Maine que dans le duché de Bretagne.

Sommaire

Introduction

Les sources sur la famille de Laval sont extrêmement dispersées. Les archives de la Maison de Laval ont disparues[1].

Evolution

La maison des Laval était d'ailleurs, avec celles des Rohan et des Clisson, la plus puissante au duché de Bretagne. Au début du XVe siècle, elle a progressivement évolué pour devenir la famille la plus importante du Maine et de Haute-Bretagne. Elle a développé une tradition importante au service de la famille royale de France, en maintenant de façon habile une relation prudente avec les ducs de Bretagne et les rois de France. Néanmoins, à la fin de la guerre de Cent Ans, les comtes de Laval rejoignent la cause royale et participent aux batailles contre les Anglais. Le triomphe de Charles VII leur permet d'obtenir à la fois des gratifications administratives et militaires. À la fin du siècle, la maison de Laval a presque acquis un statut quasi princier, et la famille possède de vastes possessions dans le Nord-Ouest de la France.

La fin du XVe siècle apporte un nouveau challenge : celui de la succession du duc François II de Bretagne, créant une instabilité à maintenir une position neutre entre un pouvoir de plus en plus puissant du roi de France par rapport à une faiblesse croissante du duc de Bretagne. Les Laval font le choix astucieux de suivre tranquillement l'union de la Bretagne à la France, renforçant leurs statuts de seigneurs indépendants et comme représentants de l'autorité royale.

La disparition de la cour ducale après qu'Anne de Bretagne accepte d'épouser le roi de France laisse la porte ouverte à une prise de pouvoir dans l'Ouest de la France. Les familles nobles de la région tente de combler le vide laissé. C'est ainsi que Guy XVI de Laval rassemble une des plus importantes cours de la Renaissance autour de lui. Il mélange ainsi son propre entourage et profite du pouvoir obtenu par les Laval comme gouverneur, lieutenant général et amiral de Bretagne pour amener à lui un entourage conséquent rassemblant les principales familles de la région, nobles et bourgeoises. Guy XVII de Laval, à son tour va contribuer à la fortune de la famille, en développant une carrière à la cour royale, et une amitié avec le dauphin, futur Henri II de France. C'est la période la plus florissante des comtes de Laval, et au milieu du XVIe siècle par leurs affinités et la politique menées au cours des deux siècles précédents, les amène à être une des familles les plus importantes du royaume de France.

Déclin

La fortune de la famille de Laval va aller en déclinant à partir de la mort de Guy XVII en 1547. Guy XVII ne laisse pas de descendance mâle, et la patrimoine de la famille de Laval passe sous sa nièce Guyonne. L'héritage non direct, une opposition avec son mari sur le contrôle et l'administration des terres va agir de façon négative sur la puissance de la famille. Guyonne va de plus amener une situation plus difficile en prenant cause pour le protestantisme. Le début des guerres de religions va sérieusement entamer la tradition familiale de service acquis à la monarchie française. Entre 1550 et 1560, un nombre important de nobles rejoigne la Réforme, et les Laval sont parmi les familles les plus importantes du Royaume de France à adhérer à la nouvelle religion. Dans les terres qu'ils possèdent, la population reste majoritairement catholique, et ils sont avec les Rohan, les seuls représentants importants du protestantisme dans le Maine et en Bretagne. Ils établissent à Vitré l'unique place-forte protestante dans l'Ouest de la France. Grâce à leur réputation militaire, leur étendue considérable, leurs liens avec les Montmorency et les Coligny, les Laval sont considérés comme des représentants les plus éminents du protestantisme.

François de Montmorency-Laval (1623 - 1708), descendant de cette famille, est le premier évêque de Québec; la ville de Laval (au nord de Montréal), et l'université Laval de Québec portent son nom, de même que le Collège Montmorency, situé dans la ville de Laval.

Histoire

Seigneurie de Laval

La seigneurie de Laval apparaît dans le premier quart du XIe siècle. Il demeure assez difficile de situer précisément l'origine généalogique de la Maison de Laval avant le début du XIe siècle. Le château est construit par un certain Guy Ier de Dénéré (ou de Laval), vassal du comte du Maine Herbert Ier Eveille-Chien [2]. La première mention explicite des Laval, mentionne Guy, et lui donne le titre de fondateur de la place forte de Laval. Pour l'abbé Angot, Guy Ier de Laval est originaire de la Champagne du Maine.

Article détaillé : Guy Ier de Laval.

La dernière descendante directe des sires de Laval, Emma de Laval, épouse au XIIIe siècle Mathieu II de Montmorency et la châtellenie change ainsi de famille. À l'extinction de la lignée masculine des Laval-Montmorency, à la mort de Guy XII de Laval (1412), le château revient au gendre de ce dernier, Jean de Montfort-Gaël.

Afin de respecter la tradition locale [3], Jean prend le nom de Guy XIII de Laval. Son fils, Guy XIV de Laval, lui succède en 1415. Ce dernier, compagnon de Jeanne d'Arc, obtient du roi Charles VII de France l'élévation de la seigneurie de Laval en comté en 1429.

La même famille occupera la forteresse jusqu'en 1794. Il est par ailleurs à noter que le célèbre Gilles de Retz (ou de Rais), meurtrier notoire et modèle de Charles Perrault pour son Barbe Bleue, appartenait à une branche cadette de la famille de Laval.

Légendes historiques

Les comtes d'Anjou, les ducs de Bretagne, d'après leurs anciens annalistes, avaient des origines fabuleuses et remontaient aux Troyens. Les sires de Laval, se contentaient de descendre d'un neveu de Charlemagne [4]. Ces légendes avaient pour elles la consécration d'une antiquité assez reculée. Guy-Walla en particulier et ses premiers successeurs étaient admis par la tradition quand le chanoine Pierre Le Baud leur donnait entrée dans son histoire au commencement du XVIe siècle.

La maison de Laval avait ses fables déjà reçues au XVe siècle. À cette époque et depuis encore les comtés de Laval étaient les héritiers du nom de Laval et du surnom patronymique de Guy. On avait intérêt à flatter leur amour-propre en remontant de quelques degrés les générations de leurs aïeux.

Les alliances que Jean-Baptiste de Goué donne à ses ancêtres, pour établir ces degrés lointains, sont visiblement fausses comme celle qui lui créerait un lien de parenté avec l'un des barons de Laval, en l'an 1010.

Article détaillé : Geoffroy-Guy de Laval.

André René Le Paige parle aussi de mémoires qui remonte l'origine de la famille de Laval jusqu'à Marcomire, l'un des trois chefs des Francs qui secouèrent le joug des Romains sous l'empire de Valérien, environ en 259. Jehan Daniel, au XVIe siècle indique que Laval était déjà une place forte connu des Romains et que son nom et ses armes avait été décernée par Jules César lui-même pour « leur grande vaillantise » [5]. Le Paige ajoute que ce sujet est plein de fables et d'acronymes.

Les barons de Laval

Château de Laval

Sans nouvelles découvertes historiques avérées, on peut en conclure dans l'immédiat, que la famille de Laval a émergé des rangs de l'élite locale, et qu'avec la construction du château de Laval, elle a commencé à dominer les terres environnantes [6].

Article détaillé : Château de Laval.

Les premiers barons de Laval ont gravi progressivement les rangs de l'aristocratie régionale par les relations familiales importantes obtenues par leurs mariages, et leurs faits de haut rang. Guy Ier de Laval, revient d'un pèlerinage à Jérusalem en 1039, et arrive à conserver la richesse familiale [7]

Les Laval vont participer à tous les éléments principaux de cette époque dans l'Ouest de la France : en 1118, Guy IV de Laval fait une participation remarquée à la bataille de Sées, combattant au nom de la couronne française contre les Normands.

Les liens avec l'Angleterre

La famille de Laval possède déjà à l'époque des connexions familiales de premier plan : Guy II de Laval, connu comme le Chauve s'est marié avec Denise de Mortain, fille de Robert de Mortain, nièce de Guillaume le Conquérant. Cette alliance permet aussi à Hugues, le plus jeune des frères de Guy de s'implanter dans le Northumberland. La famille aristocratique anglaise Delaval serait issue de la famille de Laval.

Article détaillé : Delaval.

Robert de Mortain (à droite) conversant avec le duc Guillaume et son frère Odon (à gauche).
├─> Guillaume le Conquérant
│  │
│  ├─> Henri Ier d'Angleterre
│  │   │
│  │   ├─> Emma d'Angleterre 
│  │   │   x Guy III de Laval
│  │   │
│  │   ├─> Réginald de Dunstanville 
│  │   │   │
│  │   │   ├─> Emma de Dunstanville 
│  │   │   │  X Guy IV de Laval  
│  
├─> Odon de Bayeux
│
├─> Robert de Mortain
│  │
│  ├─> Denise de Mortain   
│  │   X Guy II Le Chauve de Laval 
│  │   │
│  │   ├─> Guy III de Laval 
│  │   │   x Emma d'Angleterre
│  │   │   │
│  │   │   ├─> Guy IV de Laval 
│  │   │   │  X Emma de Dunstanville 
Armes de Laval. De gueules au léopard d'or armé et lampassé d'azur.

La coutume veut faire apparaître que les armes de la famille de Laval leur aient été données par Guillaume le Conquérant en reconnaissance des services qu'ils lui auraient rendus lors de l'invasion de l'Angleterre en 1066[8]. C'est une pure légende puisque les Laval n'apparaissent dans aucun des documents ou listes établis au lendemain des événements.

Les liens avec l'Angleterre vont s'amplifier avec le mariage de Guy III de Laval, avec Emma d'Angleterre, fille naturelle d'Henri Ier d'Angleterre [9]. Les filles de la famille de Laval établissent aussi par mariage des liens avec les familles les plus importantes de la région : les Beaumont-au-Maine, les Craon, ou les vicomtes de Thouars.

Montée en puissance

Expansion de l'empire Plantagnet de 1144 à 1166

Les premiers barons ont aussi renforcé leurs positions en créant plusieurs institutions ecclésiastiques comme le Prieuré de Saint-Martin de Laval, et le Ronceray à Avesnières. Les seigneurs de Laval vont progressivement gagner en puissance. Ce sera un processus long, mais les Laval sont ambitieux, et en 1129, ils se sentent si puissants qu'ils vont jusqu'à défier Geoffroy Plantagenêt, comte du Maine, père d'Henri II d'Angleterre. (voir : Guy IV de Laval).

Jean de Marmoutier raconte comment cette coalition des principaux seigneurs de la région s'est réalisée pour défier leur suzerain. Le résultat est désastreux : Guy termine sa campagne en étant assiégé dans sa forteresse de Meslay-du-Maine, et demande le pardon de Geoffroy. Cependant malgré un tel comportement, la famille de Laval, ainsi que les principaux rebelles seront vite pardonnés, et Henri II d'Angleterre leur fera assez confiance pour nommer Guy V de Laval, gouverneur de Touraine, du Maine et de l'Anjou en 1162.

La montée en puissance de la famille de Laval s'est faite souvent sur des familles locales et rivales. À plusieurs moments de leur histoire, les Laval combattent la maison de Saint-Berthevin, puis une fois celle-ci disparue contre la famille L'Enfant.

La guerre de Cent Ans

En Normandie

La seconde partie de la guerre de Cent Ans s'accompagne d'un changement fondamental dans la nature du conflit. Au commencement, la majorité des combats concerne le Sud de la France, et particulièrement la Guyenne et l'Aquitaine. Dans le même temps, la Bretagne a souffert de la guerre de succession. Après 1415, le combat remonte au Nord, en Normandie, Maine et Picardie. Les lieux de combat sont proche des possessions des Laval, et les amènent à prendre position. L'invasion d'Henri V d'Angleterre en 1415 visait initialement le nord de la Normandie, mais la bataille d'Azincourt encourage le roi anglais à conquérir une part de territoire encore plus grande. Il revient en 1417 accompagné de 10 000 hommes de troupe [10]. Suite à une série de victoires, il conquiert le nord de la France, et prend le contrôle de la Normandie en 1419.

En 1415, le jeune comte Guy XIV de Laval, et ses frères sont trop jeunes pour avoir participer à la bataille d'Azincourt, ainsi que dans les escarmouches qui s'en suivirent. Néanmoins, l'avancée des anglais a une répercussion directe sur la famille de Laval. La plus notable est la perte des territoires normands en leur possession, comme la baronnie d'Acquigny, territoire possédé par eux depuis le XIIIe siècle [11].

Le château actuel d'Acquigny fut construit à partir de 1557 par Anne de Montmorency-Laval, veuve de Louis de Silly, cousine du roi et première dame d’honneur de Catherine de Médicis.

Depuis le haut Moyen Âge, le site d'Acquigny fut fortifié pour contrôler la navigation sur l’Eure. Enjeu des guerres franco-normandes puis franco-anglaises pendant la guerre de Cent Ans, la forteresse fut prise par les armées de Charles V en 1364 puis rasée en 1378.

L'avancée des Anglais menace d'autres possessions des Laval. Depuis des siècles, le roi d'Angleterre réclame possessions de plusieurs provinces situées au sud de la Normandie : Maine, Anjou, Poitou, Touraine, retrouvant ainsi les possessions de l'Empire Plantagenêt. Avec trois des cinq plus importantes garnisons anglaises en 1423-1424, l'occupation de Fresnay-sur-Sarthe, Alençon et Avranches ne laisse guère d'illusion sur la volonté d'expansion anglaise. La proximité des troupes d'invasion avec les territoires de la famille de Laval est désormais en place.

Article détaillé : Guerre de Cent Ans en Normandie.
Les remparts de la cité de Sainte-Suzanne (Mayenne)

Les Anglais sont en Normandie pour rester. Une des conséquences pour la maison de Laval est de savoir qu'ils ne pourront pas rapidement retrouver leurs possessions. Sous la direction de Jean de Lancastre et de John Talbot, les troupes anglaises continuent leur progression. Le décès d'Henri V en 1422 ne change rien, et à cette époque la majorité du Bas-Maine est sous la domination anglaise. La résistance à l'envahisseur se déroule autour de certaines place-fortes de la région, comme celle de Sainte-Suzanne, qui tombera aux mains des Anglais après plusieurs assauts. Cette situation aurait pu contraindre les Laval à faire allégeance au roi d'Angleterre. Le duc de Bretagne avait déjà promis son support à Henri VI d'Angleterre. Les nobles de l'époque avaient régulièrement des possessions soit sous possession française, soit sous possession anglaise, et étaient forcer à rejoindre un camp, et par là-même à offenser l'autre [12]. Malgré les victoires anglaises, les Laval refusent de suivre le positionnement du duc de Bretagne, et reste loyal au roi Charles VII suivant en cela plusieurs capitaines régionaux, dont Ambroise de Loré afin de contrer l'avancée anglaise.

La Brossinière

« La journée de la Brossinière consola les bons Français à une époque où le deuil était si grand. »

Le premier combat important sur les terres des Laval fut la bataille de la Brossinière : lors de ce combat, en septembre 1423, la troupe anglaise commandée par William de la Pole, regagnant la Normandie après une expédition de pillage en Anjou et Maine, subit une écrasante défaite. C'est le jeune André de Lohéac, qui est envoyé pour diriger le contingent familial. Il porte au combat l'épée de Bertrand du Guesclin, qui est passé dans la main des Laval par Jeanne de Laval. Par son second mariage, elle est l'ancêtre d'un nombre incalculable de roturiers, de nobles et de souverains de toute l'Europe.[réf. nécessaire]

Article détaillé : Bataille de la Brossinière.
Du Guesclin est fait connétable par le roi
Jean de Laval
x Isabeau de Tinteniac
│
├──> Jeanne de Laval 
│    x Bertrand du Guesclin
│    x Guy XII de Laval
│    │
│    └──> Anne de Laval (1385-1466)
│         x Guy XIII de Laval
│         │
│         └──> Guy XIV de Laval
│         └──> André de Lohéac
│         └──> Louis de Laval

Guy XIV de Laval, et son frère André de Lohéac avaient la particularité d'être vassaux du duché de Bretagne en même temps que de la Couronne de France. Le choix de l'épée de Du Guesclin pour André de Lohéac est symbolique : il perpétue la loyauté des Laval pour la France contre l'Angleterre, et la participation traditionnelle de Bretons combattant pour le camp Français. Les alliés des Laval étaient à la fois Bretons et Français. Ce symbole était aussi un moyen de les faire combattre sous la même bannière contre les Anglais.

Pour les Laval, cette victoire est vitale par la démonstration de sa capacité à rassembler et organiser les nobles de la région avec efficacité, et a servi de tremplin à la carrière militaire d'André de Lohéac. Obtenue sur le champ de bataille, en continuité avec l'histoire du Connétable, l'image d'André et de la famille de Laval défiant les Anglais trouve un écho dans le royaume. L'épisode de la Brossinière est présent dans toutes les chroniques de l'époque. La bataille marque aussi une longue campagne menée par les Laval contre les Anglais. Leur choix à l'époque est notable, en regard du choix de beaucoup de nobles de ne pas prendre position[13].

Gilles de Rais

Gilles de Laval

Les Laval apparaissent alors à l'époque comme parmi les éléments majeurs dans le royaume pour expulser les Anglais. Ceci leur permet d'avoir des liens avec les principaux personnages militaires et politique du Royaume de France. Gilles de Laval, seigneur de Rais est un cousin des barons de Laval.

Article détaillé : Gilles de Rais.

Maréchal de France, compagnon de Jeanne d'Arc, il fut exécuté par pendaison pour sodomie, meurtres et sorcellerie. Seigneur de Rais, d’Ingrandes et de Champtocé-sur-Loire, ses immenses revenus, ses alliances avec de grandes familles nobles, sa parenté avec la famille royale de France et la dynastie ducale de Bretagne, firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque. Son unique fille s'est mariée avec André de Lohéac et a été enterrée à l'église Notre-Dame de Vitré.

La chute spectaculaire de Gilles de Rais et son exécution ne semble pas avoir eu d'influence sur les autres branches de sa famille, il a en fait aidé la promotion de sa famille en l'aidant à créer de forts liens avec le Royaume de France et le duché de Bretagne.

Arthur de Richemont

La famille de Laval a continué à entretenir des relations avec les ducs de Bretagne et pendant les années 1420, Guy XIV de Laval était soit présent dans ses places fortes en Bretagne, soit à la cour du Duc.

Cette stratégie sera avantageuse : Guy XIV est fiancé, en 1420, à Marguerite de Bretagne, fille de Jean V de Bretagne[14]. Cette association avec la maison de Bretagne sera renforcée par les relations entretenues entre la famille de Laval, et le frère du Duc de Bretagne, Arthur de Richemont. Pendant que Jean V de Bretagne entretenait une neutralité entre les deux camps, Richemont rejoignait celui des Français en devenant connétable de France, et en rejoignant à la Cour le parti de Yolande d'Aragon. L'alliance entre Guy XIV et Richemont devenait évidente dès 1424 lorsque le jeune comte de Laval l'accompagne à la Cour de France[15],[16].

Guy XIV de Laval

En 1427, la seigneurie de Laval est attaquée par les Anglais, commandés par John Falstoff. André de Lohéac est pris par les Anglais lors de la défense de son château de Laval [17]. Les châteaux de Saint-Ouen et de Meslay tombent rapidement sous les assauts anglais. Le château de La Gravelle, situé à l'ouest du Comté de Laval, ne doit son salut, qu'à l'arrivée de troupes envoyées en temps voulu par Richemont pour renforcer les Laval[18]. La prudence de Jean V et l'embellie diplomatique anglo-bourguignonne fragilisent la position de Richemont auprès de Charles VII. Il lui devient difficile de recruter des troupes en Bretagne et ne peut plus jouer les médiateurs entre Charles VII et la Bourgogne. Privé de sa pension de connétable, Richemont doit se contenter de livrer des batailles de seconde zone près de Parthenay et de Fontenay-le-Comte.

La disgrâce de Richemont ne semble pas avoir atteint les Laval. Cependant la chute de la ville de Laval début 1428, est un sérieux problème. La ville après quelques jours de siège, capitule, et les Anglais occupent la ville. C'est un désastre militaire et financier : Moult riche ville et y trouverent et prindrent les Englois moult d'avoir et de richesses[19].

Article détaillé : Guy XIV de Laval.

Compagnons de Jeanne d’Arc

1429     Territoires contrôlés par Henri V      Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne      Territoires contrôlés par le Dauphin Charles      Principales batailles

      Raid Anglais de 1415

      Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429

Guy XIV et André de Lohéac rejoignent le 8 juin 1429, à Selles-en-Berry (Selles-sur-Cher), l'armée royale que réunit Jeanne d'Arc et le duc d'Alençon pour poursuivre la libération du Val de Loire après la levée du siège d'Orléans. Guy XIV a laissé, dans une lettre à sa mère, un vivant portrait de Jeanne d'Arc dont il est devenu un fervent admirateur[20]. Ils se distinguent à Jargeau, Beaugency, et surtout à Patay.

Avec son frère André de Lohéac, il suivit le souverain à Reims et assiste au sacre de Charles VII de France, remplaçant le comte de Flandre (qui était le duc de Bourgogne). Parmi les faveurs accordées par le roi à cette occasion, la terre de Laval fut érigée en comté et Guy de Laval fut fait gouverneur de Lagny en 1430.

La Maison de Bretagne

Guy XIV épouse le 1er octobre 1430 à Redon, Isabelle de Bretagne († 1444), fille de Jean V de Bretagne[21]. À travers ce mariage, le duc de Bretagne s'assure de l'allégeance d'un des des principaux vassaux, à une époque où sa succession au duché demeure incertaine.

Jeanne de Navarre
x Jean IV de Bretagne
│
│
├──> Arthur III de Bretagne 
│
├──> Jean V de Bretagne 
│    x Jeanne de France
│    │
│    └──> Isabelle de Bretagne
│    │     x Guy XIV de Laval
│    │
│    └──> François Ier de Bretagne
│    │
│    └──> Pierre II de Bretagne
│    │
│    └──> Gilles de Bretagne
│         x Françoise de Dinan
│ 
x Henri IV d'Angleterre

Le cartulaire de la maison de Laval montre l'importance de la famille de Laval dans l'entourage du duc de Bretagne. L'hôtel ducal réformé par Philippe le Hardi alors qu'il avait la garde de Jean V de Bretagne constituait le coeur de la vie sociale et politique du dûché[22] La faveur dont jouissait le comte de Laval ou ses frères comme Louis de Laval auprès du duc de Bretagne semble avoir été forte et importante. Parmi les actes établis par le duc (de 1430 à 1442), après le retour de Guy XIV en Bretagne, 30 portent explicitement son nom dans le conseil ducal[23]. Malcom Walsby indique que cette assiduité[24] est notable pour un seigneur sans position officielle dans le duché[25]. Jean V récompensera de façon intermittente le comte pour son support continu avec des cadeaux [26]. La présence du comte en Bretagne montre son absence relative à la cour de France. Pendant les règnes de Charles VII et de Louis XI, on ne note que quelques apparitions : il est mentionné dans les actes royaux en 1429 et 1446-1447 pendant le règne de Charles VII, et une fois seulement sous Louis XI[27].

Positions au Royaume de France

Cela ne signifie pas que les Laval ne sont pas présents à la Cour de France. André de Lohéac et Louis de Laval-Châtillon occupent des positions significatives dans l'administration politique et militaire du royaume. Louis et André paraissent avoir été très liés : ils sont parfois confondus par les historiens[28], et participent aux mêmes entreprises et recoivent ensemble l'Ordre de Saint-Michel lors de sa création par Louis XI.

Article détaillé : André de Lohéac.
Article détaillé : Louis de Laval-Châtillon.

Lorsque Guy XIV retourne en Bretagne après le couronnement de Charles VII, André de Lohéac reste très actif dans la lutte contre les Anglais. Comme pour Louis, il a fait ses premières armes en Bretagne en servant le duc et Richemont, avant de poursuivre et de trouver de nouvelles opportunités à la Cour de France[29].

Administration des terres et du comté de Laval

L'administration des terres et du comté de Laval était restée à leur mère : Anne de Laval. Malgré le rôle grandissant de ses fils, elle a continué à administrer de fait la majorité des possessions ancestrales des Laval, et ceci jusqu'à sa mort en 1466. Malgré le fait d'avoir été nommé comte de Laval, Guy XIV n'avait qu'un droit d'apparât. Anne restait très active et par exemple quand le nouvel évêque de Rennes Jacques d'Espinay oublia de payer la somme traditionnellement due lors de sa première entrée dans la ville de Rennes, en 1454, elle réagit vivement, réclame et obtient son argent [30],[31]. La majorité des revenus de Guy XIV pendant le règne de sa mère provenait des terres héritées de son père, principalement le comté de Montfort-sur-Meu, la baronnie de La Roche-Bernard, et de petites possessions comme Kergolay et Laz. La position du comte était inhabituel : quoique l'aîné, il n'avait pas les ressources financières nécessaires pour son statut, et avait le titre de terres dont il ne percevait aucun revenu.

Progression de l’élite locale

Les rôles militaires, féodaux et politiques jouent un rôle d'importance majeure dans le développement de la noblesse dans la première partie du XVe siècle. Dans le cas des Laval, ces prérogatives sont partagés entre la mère Anne de Laval, et son fils. Anne ne jouait pas de rôle militaire et dans le même temps, Guy XIV n'avait qu'une autorité limitée pour la partie politique et féodale. Cette situation a développé deux pôles de responsabilités, avec un entourage parfois commun. au service de la mère et de son fils. On peut citer ainsi Raoul du Bouchet. Pour comprendre l'évolution des Laval, il faut aussi étudier les carrières de familles proche du comte de Laval, comme la famille d'Espinay par exemple qui transforma sa position sociale et son statut à partie du XVe siècle. Cette progression n'était pas si rare à l'époque, on peut citer la famille de Noailles dans l'entourage de la famille royale et de la famille de Montmorency, pendant que les Espinay étaient dans l'entourage du duc de Bretagne et du comte de Laval.

Les liens avec Charles VII

Jean Fouquet a représenté le roi Charles VII en roi mage. Il s'agit de l'un des très rares portraits du roi. D'après certaines sources, les deux autres rois mages sont le dauphin Louis, futur Louis XI, et son frère

L'élite locale était attentive aux pouvoirs obtenus par les Laval. Des positions royales ou ducales amenaient de l'influence politique, et une source de revenus supplémentaires. Le développement de la puissance des Laval a été aussi renforcé par la création de structures administratives crées par Charles VII, comme la chambre des comptes[32] à Laval. Cette institution supervisait les dépenses et recettes du comté. Elle employait six auditeurs, un procureur, un greffier et deux autres officiers.

Les positions occupés par les autres membres de la famille renforce sa position dans le Royaume. André de Laval-Lohéac, lorsqu'il est nommé amiral de France possède une juridiction qui ne s'arrête pas à la flotte française, il contrôle aussi toutes les villes portuaires[33]. De la même façon en 1466, lorsque Louis de Laval devient Grand Maître des Eaux et Forêts, il obtient le droit de nommer les officiers responsables des forêts, lacs et autre domaine fluvial du Royaume.

En 1446, Charles VII cherche à rapprocher encore plus les Laval de la cour du Royaume en nommant Guy XIV comme parrain de second fils Charles[34]. Il est possible que ce choix soit aussi lié à amener les Laval à ne pas suivre la rébellion orchestrée contre lui par son autre fils, le Dauphin Louis. Mais Louis entretenait alors une relation cordiale avec les Laval, tant et si bien que, pressé par son père de se marier, ce dernier avait indiqué qu'il était près à se marier avec une fille des maisons de Savoie, de Laval ou de la Marche[35], en ajoutant en tant que touche les maisons de La Marche et de Laval, il cognoist assez leur puissance. Il choisit finalement Charlotte de Savoie avec qui il se marie sans le consentement de son père et s'échappe en Flandre pour échapper à la colère du roi[36].

Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449

Les Laval vont jouer un rôle central dans la Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449. Le duc de Bretagne François Ier signe avec le roi de France Charles VII une alliance qui lance une campagne en Normandie. Ce pacte donne l'occasion unique à Guy XIV de Laval, et à ses frères de servir simultanément les deux souverains[37]. Guy XIV signe les lettres de ratification du duc de Bretagne le 27 juin 1449.

Pour les Laval, la victoire obtenue lors de cette campagne apporte de nombreux bénéfices : Les Anglais ne menacent plus leurs terres et leurs possessions[38]. La proximité des troupes hostiles avait aussi un impact économique. Il a été estimé que dans la région de Vitré, la production de céréales avait diminué de 60 à 80 % pendant cette période[39]. Les Laval peuvent envisager reprendre leurs relations avec la Normandie. Les Laval ont montré leurs capacités à servir à la fois le roi de France et le duc de Bretagne. Pour eux, et pour leurs alliés proches, cette position offre de nombreux avantages à espérer par l'appui du comte de Laval dans les Cours de France et de Bretagne.

Françoise de Dinan

Après cette campagne, Guy XIV rentre en Bretagne où la mort du jeune frère du duc de Bretagne Gilles de Bretagne offre aux Laval une nouvelle opportunité d'alliance. Gilles de Bretagne laisse derrière lui sa jeune épouse, Françoise de Dinan.

Article détaillé : Françoise de Dinan.

Cette dernière fut convoitée et enlevée en 1444 par Gilles de Bretagne, qui se maria ensuite avec elle, Françoise de Dinan est la cause indirecte des malheurs de ce jeune prince, assassiné en 1450, sans postérité. On sait qu'après avoir, moyennant finances, laissé rompre en faveur de Gilles de Bretagne les fiançailles de son fils Guy XV avec Françoise de Dinan, en 1440. Guy XIV de Laval abusa de nouveau du jeune âge de ce même fils, pour lui enlever une seconde fois, sa fiancée, alors veuve de Gilles de Bretagne [40], et l'épouser à 45 ans le 3 octobre 1450 à Vannes, en présence du duc de Bretagne et du connétable de Richemont.

Elle avait été, peu de temps, fiancée à François, le fils aîné de Guy XIV, agé alors de quinze ans… Son mariage précédent était pour elle non consommé, et elle marqua le désir de se marier avec François[41]. Cependant, le duc de Bretagne n'était pas convaincu : autoriser le passage de si nombreuses possessions à la famille de Laval aurait affaibli le duché. Avec les incursions anglaises récentes, cette décision était un risque majeur. Pour les Laval aussi, ce n'était plus un héritage aussi intéressant que celui qu'il avait envisagé lors des premières fiançailles avec Guy XV en 1440[42]. Pour sortir de l'impasse, le mariage fut conclu avec Guy XIV, et non son fils.

Guy XIV de Laval à Châteaubriant

Une fois tous les problèmes avec le duc traité, Françoise de Dinan apporte un nombre conséquent de possessions comme la baronnie de Châteaubriant, les seigneuries de Montafilant[43], Beaumanoir[44] et Candé[45]. L'ensemble renforce la position du comte comme noble principal de la Haute-Bretagne, et augmente aussi son nombre de vassaux qui doivent lui rendre hommage. Guy XIV décide de s'installer à Châteaubriant, une position stratégique en Bretagne, proche de la France, et assez éloigné de sa mère Anne, à Vitré. Il emmène avec lui ses principaux papiers et institutions tels que la chambre des comptes. Châteaubriant va rester pour Guy XIV son lieu de résidence favori. Après son second mariage, le comte fait le choix de résider dans ses propres châteaux, et non plus à la Cour. Il était cependant prudent à ce que cette position ne diminue pas l'influence des Laval, et effectue des visites occasionnelles à la cour lorsque la circonstance le veut. Ainsi, en 1458, il est présent lors du procès de Jean II d'Alençon à Vendôme[46], un procès où de nombreuses familles aristocratiques sont absentes. Il envoie aussi ses fils à la Cour du duc de Bretagne, où son aîné reçoit une pension de 600 livres bretons par an[47]. Le futur Guy XV restera de nombreuses années à la Cour de Bretagne avant de rejoindre celle de France en 1459. Après l'accession de Louis XI, il perçoit une pension de 2 000 livres par an[48], somme qu'il n'aurait jamais pu avoir à la cour du duc. Son jeune frère Jean reste en Bretagne, et va devenir dès 1466 et au fur des années un des personnages principaux de l'organisation militaire du duché[49]. La famille de Laval infiltre alors intelligemment la Cour de Bretagne et la Cour de France.

Artistes du XVe siècle

Plusieurs personnalités culturelles et artistiques reconnues à cette époque s'était attaché aux Laval. Le poète breton de langue française Jean Meschinot, était attaché la maison du comte de Laval en 1470-1471. Ce poète est considéré comme l'un des « grands rhétoriqueurs » du XVe siècle, en raison de ses audaces formelles [50]. Pour Arthur Le Moyne de la Borderie[51], la Maison de Laval est dès le début du XVe siècle une Maison quasi-princière, où défrayé de tout, Jean Meschinot trouvait une existence plantureuse, de bons gages et de bonnes gratifications pour les affaires dont il était chargé, sans être d'ailleurs astreint à des fonctions permanentes, ce qui lui permettait de reprendre de temps à autre au premier appel son service dans la garde ducale et d'y garder son rang..

Pierre Le Baud, historien breton, fut aumônier de Guy XV de Laval, puis d'Anne de Bretagne. Sébastien Mamerot fut chapelain de Louis de Laval-Châtillon [52]. Sébastien Mamerot composa ou traduisit de nombreuses œuvres pour son maître, dont les Les Passages d'oultre mer du noble Godefroy de Bouillon, du bon roy Saint Loys et de plusieurs vertueux princes, compilation en partie légendaire sur les croisades. L'enluminure en fut confiée à Jean Colombe, l'un des plus grands artistes de son temps, dont Louis de Laval était l'un des clients notoires. Dans les années 1460, il compose une Histoire des Neuf Preus et des Neuf Preues pour le gouverneur du Dauphiné, Louis de Laval.

Louis de Laval a évolué dans un milieu qui était loin d'être étranger aux arts et aux lettres. La famille de Laval a compté plusieurs bibliophiles importants comme Guy XV de Laval, et Pierre de Laval. Elle comporte aussi Jeanne de Laval, épouse du roi René Ier d'Anjou.

Ligue du Bien public

La guerre de la Ligue du Bien public qui se déroule à partir d'avril 1465 entre la France et la Bretagne va être un test pour la stratégie des Laval.

Article détaillé : Ligue du Bien public.

En Bretagne, le conflit interagissait avec la question du contrôle des évêchés bretons, un sujet majeur et d'importance concernant l'indépendance du duché[53]. Révolte des princes contre la politique de Louis XI qui veut briser leur volonté d’indépendance, la ligue du Bien public est une révolte féodale contre l’autorité royale, obligeant le roi à s'engager à la tête d'une armée de fidèles pour ramener ses vassaux dans le droit chemin.

Avec à leur tête Charles, comte de Charolais rendu furieux par la vente à Louis XI des villes de la Somme par son père Philippe le Bon, la haute noblesse rejette les décisions royales qui réduisent ses prérogatives. Ainsi le duc de Bourbon, favori du père de Louis XI et membre influent du Conseil du roi, perd cette influence devant les conseillers roturiers ou de petite noblesse de Louis XI.

Ils forment ce qu'ils appellent improprement une « ligue du Bien public » et prétendent dans un manifeste, publié le 10 mars 1465, remédier au « désordonné et piteux gouvernement ». En entrant en guerre contre le roi, la coalition projette d'installer à sa place un régent à sa dévotion qui ne serait autre que l'inconsistant Charles de France, duc de Berry (18 ans) et frère de Louis XI. Le roi répond d'ailleurs, dès le 16 mars, par un contre-manifeste.

Avec des camps aux périmètres clairement définis, les Laval vont se retrouver néanmoins dans les deux partis opposés.

Dès le début, André de Lohéac a pris parti pour les rebelles. Il a perdu sa position de maréchal de France en 1461 dans la réaffectation globale des postes militaires suivant l'accession de Louis XI au pouvoir[54]. Jean de Laval-La Roche Bernard sert quant à lui toujours les intérêts du duc de Bretagne. Sa loyauté ne peut être remise en cause, et il a reçu comme présent du précédent duc une dotation de 20 000 écus[55]. Il se trouve naturellement aux cotés de François II de Bretagne. Louis de Laval-Châtillon est lui dans une situation différente. Il a été très proche de Louis XI quand celui-ci était dauphin, et l'a déja servi comme gouverneur de Gênes quelques années auparavant. Le fils aîné du comte de Laval, François a été lui à la cour du roi, et a reçu une pension. De plus, il a été marié avec Catherine d'Alençon, suite à une intervention du roi en 1461, une union qui a reliée la famille de Laval à la famille royale[56].

Article détaillé : Catherine de Valois (1452-1505).

C'est donc sans surprise que ce dernier et Louis de Laval-Châtillon supportent le roi. Guy XIV choisit lui une position de neutralité en ne rejoignant aucun camp. De même, sa mère Anne de Laval reste silencieuse. Ils conservent une position passive, qui protégera les Laval d'une éventuelle vengeance d'un des princes.

La bataille de Montlhéry ne résout rien. Le traité de Conflans est signé le 5 octobre 1465, et il permet aux Laval d'arriver à leurs buts. Ils ne sont pas désignés comme des ennemis du roi, comme le sont Jean V et Louis de Luxembourg, et au contraire obtiennent d'importantes concessions au regard du traité officiel. André de Lohéac redevient maréchal de France et devient gouverneur de Paris et de l'Île-de-France (22 août). Louis a déjà été nommé gouverneur de Champagne (4 août) pendant que François redevient proche du roi et en 1468 perçoit une pension annuelle de 6 000 livres par an[57].

Les relations avec Louis XI

Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, dans les Statuts de l'ordre de Saint-Michel, enluminure de Jean Fouquet, 1470, Paris, BnF

Après la fin de la guerre de la Ligue du Bien public, les Laval et Louis XI entretiennent de bonnes relations. La famille est restée loyale au roi, et celui-ci en retour a apprécié leur soutien. En 1467, il marque sa gratitude en nommant les Laval au rang de membre éminent du royaume. C'est un nouveau privilège et une gratitude[58]. Le retour en faveur d'André auprès du roi est aussi marqué lors de la création de l'Ordre de Saint-Michel. Le fait d'être nommé dans les 12 premiers chevaliers de l'ordre est un honneur royal, mais aussi un moyen pour le roi de s'offrir allégeance des nobles principaux de son royaume[59]. Le fait qu'André de Lohéac et Louis de Laval-Châtillon soient choisis parmi les 12 premiers chevaliers marquent l'importance de la famille de Laval à l'époque. Le fils du comte de Laval, François sera nommé chevalier quelques années plus tard. Si les Laval occupent des positions militaires de premier plan, ils occupent aussi des positions ecclésiastiques de même rang, comme Pierre de Laval, fils du comte de Laval, qui sera archevêque de Reims et lui aussi proche de Louis XI.

Guerres en Bretagne

À l'arrivée de Charles VIII au trône royal, les Laval possèdent un rang élevé dans la noblesse. Ainsi, c'est Pierre de Laval, qui comme archevêque de Reims, supervise la cérémonie du sacre, et appose la couronne royale sur la tête du roi. La position de la famille s'explique principalement dans son habilité de manoeuvre dans les prises de position en faveur de la Bretagne ou en faveur de la France.

La Guerre folle oppose à la fin du Moyen Âge une coalition de princes apanagistes et féodaux à Anne de Beaujeu, régente de France après la mort de Louis XI et en attendant la majorité du jeune roi Charles VIII. Elle commence en 1485 et se termine en 1488.

Article détaillé : Guerre folle.

François II de Bretagne participe à la Guerre folle qui tourne mal pour lui : la demande de mobilisation générale d'avril 1487 est un échec. Deux expéditions royales (1487 et 1488) et la défaite décisive de Saint-Aubin du Cormier permettent à la régente de France Anne de Beaujeu d'exiger que la princesse Anne de Bretagne ne soit pas mariée sans l'assentiment de la France (traité du Verger, 1488).

Deux mois après, il meurt d'une chute et laisse une Bretagne endettée, enjeu d'une Guerre franco-bretonne (1489-1491) qui la dévaste deux ans durant. Sa fille est l’enjeu des ambitions des membres de son entourage comme de la régente de France Anne de Beaujeu.

Article détaillé : Guerre franco-bretonne (1489-1491).
Vue des ruines médiévales du château de Châteaubriant

La faiblesse du parti Breton, et le pouvoir toujours plus croissant de la France font que l'habitude des Laval à la position de neutralité devient difficile à tenir. De plus, les morts de Guy XIV de Laval en 1486, de André de Lohéac en 1485, et de Louis de Laval-Châtillon en 1488, marquent un changement de génération à un moment crucial dans l'histoire. La position stratégiques des places fortes détenues par les Laval font de leur allégeance une raison militaire de très grande importance. Ils possèdent en 1488 de nombreux châteaux qui contrôlent l'entrée en Bretagne : Châtillon-en-Vendelais, Vitré, Le Pertre, Marcillé-Robert, La Guerche, Châteaubriant. Tout au long du XVe siècle, les ducs de Bretagne avaient pris conscience de ses positions militaires stratégiques, et avaient permis à plusieurs reprises aux Laval d'utiliser des fonds pour les maintenir [60]. De l'autre coté de la frontière, les forteresses de La Gravelle et de Juvigné jouaient un rôle similaire pour la France.

Entre Bretagne et France

Maison de France

Dans de telles circonstances, les décisions politiques prises par la famille de Laval sont accompagnées de grandes répercussions. En 1488, Guy XV de Laval est très proche de la Cour du roi de France, mais les Laval sont aussi fortement rattachés à la maison de Bretagne. Guy XV est cousin issu de germain du roi de France dont il a obtenu une charge à la cour.

Charles VI
│
├──> Charles VII 
│    │
│    └──> Louis XI
│         │
│         └──> Charles VIII
│
├──> Jeanne de France 
│    x Jean V de Bretagne
│    │
│    └──> Isabelle de Bretagne
│         x Guy XIV de Laval
│         │
│         └──> Guy XV de Laval
│         ├──> Pierre de Laval
│         ├──> Jeanne de Laval 
│              x René Ier d'Anjou

Maison de Bretagne

Anne de Bretagne

Néanmoins la nouvelle duchesse Anne de Bretagne est proche par sa généalogie de Guy XV [61].

Jean IV de Bretagne
│
│ │
│ └──>  Jean V de Bretagne
│       x Jeanne de France
│       │
│       └──> Isabelle de Bretagne
│       │     x Guy XIV de Laval
│       │     │
│       │     └──> Guy XV de Laval
│       │
│       └──> François Ier de Bretagne
│       │
│       └──> Pierre II de Bretagne
│       │
│       └──> Gilles de Bretagne
│            x Françoise de Dinan
│ │
│ └──>  Richard d'Étampes
│       │
│       └──> François II de Bretagne
│       │     │
│       │     └──> Anne de Bretagne

À travers les seigneuries de Vitré, La Roche-Bernard, Châteaubriant, la famille de Laval représente trois des neuf pairs laïcs du duché de Bretagne, et Pierre de Laval, comme évêque de Saint-Malo est un des pairs ecclésiastiques. En 1488, Françoise de Dinan, épouse de Guy XIV de Laval est en charge de l’éducation de la jeune Anne de Bretagne, alors âgée de 11 ans, et de sa sœur Isabeau. Son fils François de Laval-Montafilant sert dans l'armée bretonne.

Guy XIV de Laval
X  Françoise de Dinan
│  
├─> François de Laval (1464-1503)
│  X Françoise de Rieux
│  │  
│  ├─> Jean de Laval-Châteaubriant
│  │   X Françoise de Foix
│  │  

Le futur de la Bretagne

Nicolas de Laval-La Roche Bernard, futur Guy XVI de Laval, fils de Jean va aussi rejoindre finalement la cause du duché. Cette situation de dualité au sein de la même famille n'est pas unique, car la famille de Rohan est aussi présente dans les deux camps [62]. Mais les relations de proximité entre les Laval et Anne de Bretagne ont fait de leur positionnement un cas intéressant à analyser.

Les Laval n'ont pas de positions ou d'attitudes prédéfinies concernant le futur de la Bretagne. Françoise de Dinan joue un rôle important dans les manœuvres matrimoniales touchant la jeune duchesse, qui épousera finalement le jeune roi de France. Elle est l'inspiratrice du traité de Châteaubriant de 1487. Elle pensera cependant à des solutions permettant de maintenir l'indépendance de la Bretagne [63].

Dans le même temps, Louis de Laval-Châtillon a des vues plus pro-françaises et dans une de ses dernières lettres écrites avant sa mort, il n'hésita pas cependant compte tenu de son expérience et de sa fidélité à la couronne de France à promouvoir le mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII dans une lettre datée du 16 octobre 1488 :Sire, je ne suis pas des plus jeunes de vostre pays ne de ceulx qui ont le moins veu de choses, et suis tenu loyaument votre conseiller[64]. Bien qu'il rédige sa lettre avec un conseil en faveur du roi, il n'en oublie pas que cette union serait particulièrement bénéfique à sa famille. [65].

De même, l'historien Pierre Le Baud[66], proche de la famille de Laval [67] semble bien avoir été de ceux qui conseillèrent à Anne de Bretagne d'épouser le roi Charles VIII.

Positionnement de Guy XV de Laval

Il a été mentionné par plusieurs auteurs [68] que la loyauté de Guy XV dans ce conflit était quelque chose de non déterminé, compte tenu de passivité militaire naturelle. Cette affirmation ne prend cependant pas en compte les difficultés qu'il a rencontrées pendant ce conflit. Une grande parti de ces affinités étaient bretonnes et en choisissant le parti de la France, il s'est attiré nombre d'antagonismes de ses proches. Guillaume de Jaligny, un chroniqueur affirme que le comte aurait préféré la neutralité et ne pas prendre parti entre la France et la Bretagne [69]. Il a pourtant pris rapidement conscience de l'ascension victorieuse de la France contre la Bretagne, et a fourni de façon assez discrète du support au roi de France, tout en ne se coupant pas de ses liens bretons.

Le château de Vitré sous la neige

Ainsi, il ouvre, selon Bertrand d'Argentré [70], sans combat, en 1487, les portes de son château de Vitré et de la ville, aux troupes royales. D'Argentré affirme qu'il avait laissé pour instruction : Entrer de nuict les François en son châsteau de Vitré par une posterne,et par ce moyen les fist maistres de la ville. Cette décision fut prise contre la volonté des habitants et présentée comme un fait accompli. Il a aussi tenté de persuader son demi-frère François de Laval-Montfilant de rejoindre les Français. La position tenue par Guy XV de Laval fut clairement reconnue par le roi, qui fit de son mieux pour protéger les possessions de la maison de Laval. Des lettres de Charles VIII [71] rappellent à son commandant en chef qu'en raison de sa loyauté, les possessions du comte de Laval doivent être aussi ménagées en termes de dommages autant que possible. Un peu après la guerre, il est nommé par le roi Grant maistre de l'ostel France, une des plus positions influentes dans l'administration royale. C'était un poste recherché depuis de nombreuses années par le comte de Laval et son rôle dans la guerre de Bretagne a permis d'instrumentaliser cette nomination [72]. Le pouvoir qu'il obtenait avec une telle position était tel qu'il avait été suggéré de le nommer aussi connétable [73].

Être proche de la famille de Laval à la sortie de la guerre, offre de nombreux avantages. La nomination de Guy XV comme Grant maistre de l'ostel France ouvre de nombreuses facilités, et les alliés des Laval peuvent espérer profiter de postes importants et des honneurs associés dépendant du roi de France. Appartenir à l'entourage d'Anne de Bretagne permet aussi d'arriver aussi à se mettre en valeur au niveau de la Cour de France. Après la mort de son mari, Anne dresse un registre coutumier [74] de récipiendaires envers son entourage et ses alliés. On y retrouve comme récipiendaires, de nombreux membres de la famille de Laval comme François de Laval-Montafilant, Nicolas de Laval-La Roche-Bernard, et sa future femme Charlotte d'Aragon. On y retrouve aussi 37 notables bretons autorisés à porter le noir lors des funérailles du roi. Il y a notamment Maupertuis qui a servi les Laval comme capitaine de Châtillon-en-Vendelais et sera dans l'entourage de Guy XVI de Laval quelques années plus tard. Il y avait aussi un membre de la famille Saint-Gilles, proche des Laval depuis le début du XVe siècle. Guyon de Porçon, seigneur de la Haye, qui a servi comme sénéchal à Montfort-sur-Meu, et le seigneur de Vaucouleur était aussi mentionné. Jacques Guibe, aussi sur la liste, avait acheté de Guy XV la seigneurie de Moréac. Briand de Châteaubriant était un membre de la suite du comte, et un des ses hommes d'armes quelques années plus tard. On voit donc la proximité d'Anne de Bretagne avec la famille de Laval, et l'importance de cette dernière, comme pilier de l'autorité royale dans l'Ouest de la France.

Les Laval à la fin du XVe siècle, un statut de prince ?

Après avoir émergé des notables locaux au Xe siècle, la famille de Laval à la mort de Guy XV en 1501 est devenue une des principales familles aristocratiques du royaume de France. Pour prendre en compte ce rang, il faut examiner les éléments fondamentaux de leurs status : les droits et privilèges [75]. À la fin du XVe siècle, le comte de Laval utilise de temps en temps le mot prince et occupe une position normalement réservée aux personnages de plus haut rang du royaume. On retrouve dans plusieurs documents Guy XV et Guy XVI sous le titre de Tres hault et très puissant prince très redoubté seigneur, monseigneur le comte de Laval [76], pendant que Guillaume Le Doyen, chroniqueur, utilise lui l'expression de « Noble Prince et mon très redoubté seigneur » Guy XV. Plusieurs historiens [77] ont tendance a aussi les incorporer dans la catégorie princière.

Pierre Le Baud, en 1505, publie le titre Cronique des roys et princes de Bretaigne armoricane, dont une édition a servi de base en 1638, à l’Histoire de Bretagne, avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval[78].

« Sont cours aux robins des Princes de Bretagne,
Sont coups aux vilains si Princes les dédaignent,
Ni les cours aux vilains, ni les coups aux robins
. Jean Meschinot, attaché la maison du comte de Laval en 1470-1471. »
Drapeau du royaume angevin de Naples

La famille de la Trémoïlle tentera de prouver que le titre de prince avait été utilisé par les Laval [79]. C'est ainsi que Marie de La Tour d'Auvergne, épouse d'Henri III de la Trémoïlle exercera son autorité par procuration notamment sur les terres de Laval et de Vitré. Cette dernière, habile et ambitieuse, voulait que son mari fût prince, comme issu par la famille de Laval de Charlotte d'Aragon, héritière du royaume de Naples. L'utilisation de ce titre indique une grande proximité avec le souverain, bien que cette utilisation peut être uniquement comme à la fin du XVIe siècle uniquement honorifique [80]. Sous Guy XV, les Laval avaient des pouvoirs très étendus et des privilèges importants tels que le pouvoir régalien des lettres de rémission sur leurs possessions, mais selon Malcom Walsby [81], tout celà semble insuffisants pour porter un tel titre officiel. Néanmoins, le chroniqueur Guillaume Le Doyen [82] indique de Guy XVI : Prince estoit, et de grand renom / Digne estoit d'avoir un tel nom. Il faut peut-être penser comme Georges Chastelain [83] que le port de ce titre était diminué de par le fait que celui qui le portait n'agissait pas comme un prince…


Difficultés financières

Les difficultés financières avaient sans doute été créées par les prodigalités de Guy XVI et aux splendeurs de son train de mission, et se propagèrent à sa descendance. Elle ne prirent pas fin avec Guy XVII, et sa nièce, Guyonne de Laval, en 1555, sous la pression de ses créanciers, dut prendra des arrangements avec Claude de Rieux et d'Andelot, leur promettant la mise en vente du comté de Laval. Sans doute ceux-ci souhaitaient en faire l'acquisition, car ils prirent à leur charge l'avance du paiement des dettes de la maison et la direction de tous ses procès alors en instance. En fait, Laval ne fut pas mis en vente et c'est du comté de Montfort que d'Andelot se trouva investi vers 1558, en retour des soixante mille écus consacrés par lui à l'extinction du passif des Laval.

Voir aussi

Généalogie

1. Maison de Laval

La première commence à Guy Ier de Laval, et finit à Guy VI de Laval, mort en 1218, laissant pour héritière, Edme (ou Emme), sa fille, qui fut mariée en 1220 à Mathieu II de Montmorency, à condition que le premier enfant qu’ils auraient prendrait le nom et les armes de Laval. Mathieu II de Montmorency, que le roi Philippe Auguste fit connétable de France, ne voulait point quitter les armes de sa maison, il les brisa seulement de cinq coquilles d’argent sur la croix.

Une famille noble et aristocrate d'Angleterre, les Delaval descendraient de cette lignée.

Article détaillé : Première maison de Laval.

Maison de Montmorency-Laval

Armoiries de la famille Laval-Montmorency
Blason de Guy de
Laval-Montmorency

La seconde branche commence à Mathieu II de Montmorency, et finit à Guy XII de Laval, qui mourut en 1412, laissant pour héritière Anne de Montmorency-Laval, qui avait épousé en 1403 ou 1404, Jean de Montfort, seigneur de Kergolay, lequel s’obligea par son contrat de mariage, lui et ses successeurs, in infinitum, de prendre le nom et les armes de Laval.

Article détaillé : Deuxième maison de Laval.

Une branche cadette existe :

3. Branche de Montfort-Laval

La troisième branche commence à Jean de Montfort, dit Guy XIII de Laval, qui mourut en 1415, et finit par Guy XVII de Laval, qui mourut en 1547, âgé de vingt cinq ans et trois mois, sans laisser d’enfants de Claude de Foix, son épouse.

Article détaillé : Maison de Montfort-Laval.

4. Branche de Rieux-Laval

La quatrième branche commence par Louis de Sainte-Maure, dit Guy XVIII de Laval, qui avait épousé Renée de Rieux, petite-fille de Guy XVI de Laval. Louis de Sainte-Maure et Renée de Rieux avaient une sœur nommée Claudine qui épousa en 1547 François de Coligny, seigneur de D’Andelot. Cette branche finit par Guy XX de Laval, tué en Hongrie en 1605, sans alliance.

Article détaillé : Maison de Rieux.

5. Branche de La Trémoille

La cinquième branche commença par Henri de la Trémoïlle, par représentation d’Anne de Laval, sa bisaïeule, seconde fille de Guy XVI de Laval, qui avait épousé en 1521 François de la Trémoille, dont Louis III de la Trémoille, qui épousa en 1540 Jeanne de Montmorency, morte en 1596, dont Claude de La Trémoille, mort en 1604, et qui laissa de Charlotte-Brabantine d'Orange-Nassau, son épouse, Henri de la Trémoïlle, duc de Thouars, prince de Talmont, comte de Laval, etc.

Henri III de La Trémoïlle, encore protestant à cette époque, a son nom sur une cloche de Montjean, datée de 1646, à laquelle on a donné les noms de Maurice-Guy. C'est le dernier écho du nom traditionnel des comtes de Laval et une invitation à respecter cet usage. Les ducs de la Trémoïlle n'en firent rien. M. Le prince de Tarente, écrit-on de Laval le 2 décembre 1668, arriva jeudi soir (29 novembre) en la ville de Laval. Il y a sept ans qu'il n'y avoit esté.

Article détaillé : Maison de la Trémoille-Laval.

Possessions

Le Pays de Retz appartint à la maison de Laval, et fut en 1581 érigé en duché-pairie en faveur de la maison de Gondi, qui l'avait jusque-là possédé à titre de baronnie, puis de comté, et il passa en 1676 dans la maison de Villeroy.

Devise

Membres illustres de la famille

Les ecclésiastiques

Les militaires

Les politiques

Aventuriers

Voir aussi

Bibliographie

  • Jehan Daniel, Ordre funèbre triomphant et pompe pitoyable tenue a l'enterrement de feu le comte de Laval et amiral de Bretagne et lieutenant du roi. 1531 ;
  • Guillaume Le Doyen, Annales et Chronicques du païs et comté de Laval et parties circonvoisines, écrit au XVIe siècle, édité at annoté par Louis-Julien Morin de la Beauluère en 1859 ;
  • André Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Montmorency et de Laval. À la suite : Preuves de l'histoire de la maison de Montmorency. Sébastien Cramoisy, 1624 ;
  • Pierre Le Baud, Histoire de Bretagne avec les Chroniques des maisons de Laval et de Vitré, Paris, 1638.  ;
  • l’Art de vérifier les dates, Chronologie historique des sires, puis comtes de Laval, 1784, t. II, p. 864-875 ;
  • Charles Maucourt de Bourjolly, Mémoire chronologique des seigneurs fondateurs, du château et de la ville de Laval, écrit en 1711, édité à Laval, Moreau, 1886, 2 vol. in-8° et table. Annoté par Bertrand de Broussillon sur le texte établi par Jules Le Fizelier ; un fascicule contient les notes de Louis-Julien Morin de la Beauluère ;
  • « Famille de Laval », dans André René Le Paige, Dictionnaire topographique historique généalogique et bibliographique de la province du Maine, 1777 [détail de l’édition](Wikisource) ;
  • La Trémoille, Les, pendant cinq siècles. 1343-1839. Nantes, E. Girmaud, 1890-1896. Inventaire de François de La Trémoille 1542 et comptes d'Anne de Laval. Publiés d'après les originaux par Louis III de La Trémoille. Nantes, E. Grimaud, 1887. [84] ;
  • Bertrand de Broussillon et Paul de Farcy, Sigillographie des seigneurs de Laval 1095-1605. Mamers, 1888 ;
  • « Famille de Laval », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition] ;
  • Arthur Bertrand de Broussillon, La Maison de Laval (1020-1605). Étude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré, Picard, Paris, 1895-1900. 5 volumes ;
  • A. Chédeville, Lexikon des Mittelalters, article : Laval, Munich, Paris, 1991, t. VIII, coll. 1170 ;
  • Jürgen Klötgen, Une Charte retrouvée de Guy XV de Laval (1491) - Notice historique sur les armoiries de Laval, in Revue historique et archéologique du Maine, Le Mans, 1997, tome CXLVIII de la Collection, p.209-232 ;
  • Daniel Pichot, Le Bas-Maine du Xe siècle au XIIIe siècle : étude d'une société, 1995 ;
  • J.-M. Gousset, Les Fortifications urbaines de Laval : XIIIe siècle-XVe siècle, Société d'archéologie et d'histoire de la Mayenne, 1999 ;
  • Georges Minois, Anne de Bretagne, Paris, 1999, p. 136-137. [85] ;
  • Malcolm Walsby, La Violence et les lettres de rémission des comtes de Laval au XVe siècle, 2002. L'Oribus n°56, p. 39-46 ;
  • S. Chollet, Politique territoriale des seigneurs de Laval sur la marche Bretagne-Maine XIe siècle au XIIIe siècle. Thèse, Rennes, 2003 ;
  • G. Bartz, Das Stundenbuch des Guy de Laval, Cologne, 2004 ;
  • Malcolm Walsby, The Counts of Laval: Culture, Patronage and Religion in Fifteenth and Sixteenth-Century France, Ashgate, Aldershot, 2007.

Notes et références

  1. « Famille de Laval », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], Article : Chartrier de Laval, t.II, p.633.
  2. Mort vers 1035.
  3. Selon André René Le Paige, le pape Pascal II (et non Urbain II comme indiqué par Courvaisier) accorda à Guy IV de Laval le privilège de faire appeler du nom de Guy tous ses descendants ; ce privilège fut confirmé par Philippe Ier. Guy VII de Laval ratifiant ce privilège, ordonna par son testament de l'an 1268, que tous les aînés de la famille de Laval porteraient le nom de Guy, avec les armes de Laval ; que la seigneurie de Laval serait indivisible, et cela à peine de privation du droit d'ainesse dans les successions, lequel droit, en cas de non-observance de toutes ces choses serait déféré aux puînés (Gilles Ménage, Histoire de Sablé, p. 160.
  4. Charles Maucourt de Bourjolly, Tome I, p. 25.
  5. Guillaume Le Doyen. p. 240.
  6. Gousset.
  7. Broussillon.
  8. Guillaume, dans l'enthousiasme de son succès, ne croit pas devoir mieux récompenser les fils de la Maison de Laval qu'en faisant alliance avec elle par le mariage de Denise de Mortain, sa nièce, et en déchirant le tiers de ses armes dont il lui fait présent pour l'intercaler dans son blason.
  9. Abbé Angot. Généalogies féodales mayennaises du XIe siècle au XIIIe siècle, 1942, p. 292-295.
  10. A. Curry. English armies in the fifteenth century in Arms and fortifications in the Hundred Years War, Woobridge, 1994, p. 39-68.
  11. Guy IX de Laval hérite d'Acquigny, après la mort de sa mère, Isabelle de Beaumont-Gâtinais.
  12. Bernard de Girard explique dans De l'estat et succez des affaires de France, œuvre depuis les precedentes editions, augmente, & illustre, contenant sommairement l'histoire des rois de France, & les choses plus remarquables par eux institues pour l"ornement & grandeur de leur royaume. Ensemble une sommaire histoire des seigneurs, comtes et ducs d’Anjou.. que dès le XVIe siècle que le choix d'allégeance de la noblesse devant le succès de l'expansion anglaise était difficile.
  13. P. Contamine, La Noblesse au Royaume de France de Philippe Le Bel, à Louis XII, Essai de synthèse. Paris, 1997, p. 321.
  14. Un superbe livre d'heures sur Sainte Marguerite sera commandé à l'occasion des fiançailles, illustré des armes des Laval. G. Bartz.
  15. Pierre Le Baud. Chapitre 48.
  16. J. Tréverdy. Les Bretons compagnons du connétable de Richemont, Vannes, 1909….
  17. Prisonnier de John Talbot, comte de Shrewsbury, il est libéré moyennant une rançon de 24 000 écus.
  18. E. Cosneau, Le Connétable de Richemont (Arthur de Bretagne) (1393-1498), Paris, 1886, p. 148-149.
  19. G. Le Bouvier, Les Chroniques du roi Charles VII, H. Courteault, L. Cellier, Paris.
  20. Voir : [1]
  21. Elle avait été fiancée à Louis III d'Anjou.
  22. M. Jones, Aristocratie, faction et Etat dans la Bretagne du XVe siècle. Actes de la Table ronde organisée par le CNRS en 1986, Paris, 1989.
  23. Sa présence est indiquée de 1430 à 1442. R. Blanchard, Lettres et mandements de Jean V de Bretagne de 1402 à 1444, Nantes, 1889-1895.
  24. Elle concerne 5% des actes de cette période.
  25. Les paiements effectués montre la proximité grandissante du comte, ils commencent le 18 avril 1431. Bibliothèque nationale de France, 11542, folio 10-24.
  26. Réceptions et lettres de Jean V de Bretagne. 10 août et 19 octobre 1439. Broussillon. N° 1339 et 1341.
  27. Acte du 8 janvier 1464/1465. Broussillon. N°1643.
  28. P.R. Gaussin Louis XI, un roi entre deux mondes,Paris, 1976, p. 198. : A son avènement, Louis XI licencie les deux maréchaux en fonction Louis de Laval, sire de Lohéac, maréchal depuis 1439....
  29. Tréverdy, Les Bretons, compagnons du connétable de Richemont, p.45-46.
  30. Accord avec Anne de Laval, 11 avril 1453/1454, Archives départementales d'Ille-et-Villaine, 1 F 912.
  31. Tréverdy, Anne, comtesse de Laval, Jacques d'Espinay, évêque de Rennes, et Pierre Landais, trésorier de Bretagne, Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, 1904, P. 473-486.
  32. Legeay, Au lecteur de bonne volonté, folio 1. P. Contamine, O. Mattei, La France des principautés. La chambre des comptes, XIVe siècle et XVe siècle, Paris, 1996.
  33. V. de la Loupe, Origine des dignitez, magistratz, office et estats du Royaume de France, Benoist Rigaud, 1572, p. 45.
  34. Baptême de Charles de France, duc du Berry, 18 décembre 1446. Broussillon, La Maison de Laval, N°1431.
  35. Requête du Dauphin, 23 novembre 1450. Bibliothèque nationale de France. folio 5
  36. Du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. V, p. 134-153.
  37. A. Dupouy, Histoire de Bretagne, Paris, 1932. p. 156. Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves, t. II, p. 1451.
  38. Pendant les dernières années, les incursions anglaises ont causé un grand nombre de destructions et ceci malgré leur nombre décroissant, continuant jusqu'en 1450. À plusieurs occasions, Anne de Laval a été obligé d'exempter de taxes et de droits certaines terres appauvris par les raids anglais.
  39. R. Cintré, Les marches de Bretagne, p. 101, 121-125.
  40. Cadet de Jean V de Bretagne.
  41. Déclarations de Françoise de Dinan, mai 1450. Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves, t. II, p. 1522.
  42. Agrément entre Guy XIV de Laval et Alain de Rohan, 17 mai 1444. Archives nationales. MM 746, p. 432.
  43. Hommage de Montafilant en 1462. Archives départementales de Loire-Atlantique. B 1259.
  44. Hommage de Beaumanoir en 1456. Archives départementales de Loire-Atlantique. B 2092.
  45. Hommage de Candé en 1450. Archives nationales. P 1334/5 folio 23.
  46. Du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. VI, p. 187-188.
  47. Comptes de la maison ducale, 1454, Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves, t. II, p. 1643
  48. Reçu signé de François de Laval, 21 février 1462/63, Bibliothèque Nationale de France, Fr. 28152 folio 69.
  49. M. Jones, The creation of Britanny, A Late Medieval State', London, 1988, p. 366-367.
  50. Son poème Princes qui mains tenez a été mis en musique par le groupe Tri Yann.
  51. Jean Meschinot, sa vie et ses oeuvres, in Bibliothèque de l'école des chartes (B.E.C.), t. LVI, 1895.
  52. Exposition Bibliothèque nationale
  53. P. Contamine, Méthodes et instruments de travail de la diplomatie française. Louis XI et la régale des évêchés bretons. (1462-1465), in Des pouvoirs en France 1300-1500, Paris, 1992, p. 147-167. Pocquet du Haut-Jussé, Les Papes et les ducs de Bretagne, t. II, p. 814-847.
  54. Ce changement a été fortement critiqué par Thomas Basin, en illustrant la rancune de ceux qui avaient été renvoyés. Histoire de Louis XI, Samaran, Paris, 1963-1972, t. I, p. 8.
  55. Lettres de Pierre II de Bretagne, 26 juin 1453, in Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves, t. II, p. 1630.
  56. Sur le sujet du roi Louis XI comme entremetteur, voir P. Contamine, Un aspect de la tyrannie de Louis XI, Variations sur le thème du « roi marieur », in La femme au Moyen Âge, Rouche, Heuclin, Maubeuge, 1990, p. 431-442.
  57. Reçu signé par François de Laval, 28 mars 1467/68, Bibliothèque Nationale de France, Fr. 28152 folio 73.
  58. Lettre de Louis XI, 19 novembre 1467. Godbert, Docuemnts relatifs à l'histoire du comté de Laval, Laval, 1860, p. 103.
  59. C'est principalement la raison du refus du duc de Bretagne par rapport à cet honneur. A. Dupouy, Histoire de Bretagne, Paris, 1932, p. 171 ; P. Contamine, Louis XI, François II, duc de Bretagne et l'ordre de Saint-Michel '1469-1470) in Des pouvoirs en France (1300-1500), Paris, 1992, p. 170-174.
  60. Dans un des cas, Guy XIV avait même insisté auprès du duc pour réaffirmer son droit à l'utilisation de la corvée pour des douves autour du château de Châteaubriant. Lettres de François II de Bretagne, 6 novembre 1467, Archives départementales de Loire-Atlantique, B5 folio 11.
  61. Isabelle de Bretagne, sa mère est grande tante par alliance d'Anne de Bretagne.
  62. Pierre de Rohan-Gié dans le camp français, Louis IV de Rohan-Guémené sont dans le camp breton.
  63. Collectif, Pour en finir avec Anne de Bretagne, Archives départementales, Nantes 2004, p. 109-124.
  64. A. Bertrand de Broussillon , La Maison de Laval 1025-1605, étude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré, 1900, t. III, p. 354-355.
  65. Lettres de Louis de Laval à Charles VIII, 16 octobre 1488.
  66. Chantre et chanoine de l’église Notre-Dame de Laval, trésorier de la Magdeleine de Vitré, trésorier de l'Hôtel-Dieu Saint-Julien de Laval.
  67. Il fut aussi le prédicateur de Marguerite de Foix, épouse du duc François II de Bretagne. À la mort de celui-ci, en 1488, il est conseiller et aumônier d'Anne de Bretagne, reine de France. Il est aussi secrétaire de Jeanne de Laval, veuve de René d'Anjou.
  68. J. S. C. Bridge. Une histoire de France depuis la mort de Louis XI, 1921-1936, t. I.
  69. Cité dans Georges Minois, Anne de Bretagne, Paris, 1999, p. 136-137.
  70. Histoire de Bretagne, f. 764r.
  71. Guy XV à Charles VIII, 20 juin et 4 juillet 1488. L. de la Trémoïlle, Correspondances de Charles VIII et de ses conseillers avec Louis II de la Trémoïlle pendant la guerre de Bretagne en 1488, Paris, 1875. N° 129 et 148.
  72. Lettres de Guy XV au roi. 6 mars 1485/86. Broussillon. La maison de Laval. N° 1963.
  73. Voir Vincent Queruau, Epitome ou brief recueil de l'histoire universelle, depuis la création du monde, selon l'ordre des temps jusques à l'an présent, 1611, f.183 et Catalogue des trèsillustres Ducz et Connestables de France depuis le roy Clotaire premier du nom, jusques à trèspuissant, trèsmagnanime et trèsvictorieux Roy de France, Henri deuxième. Paris, Michel de Vascosan, 1555. f. 31, t. I. On ne retrouve pas de preuves historiques formelles de cette demande.
  74. Registre à la mort de Charles VII. Bibliothèque Nationale de France, 1498. Fr. 10376.
  75. M. T. Caron. La Noblesse dans le duché de Bourgogne, 1315-1477. Lille, 1987, p. 33.
  76. Reçu donné par Charles de Crannes, 12 octobre 1491, AN 1 AP 1762, les comptes de Chevré 1494-1496, AN T 1051/17, Accord avec Catherine d'Alençon, 24 avril 1501, Comptes de Saint-Ouen 1517-1518 (Bibliothèque municipale de Laval, 277), Broussillon, La Maison de Laval, N°2143, Pierre Le Baud, p.8.
  77. P.-R. Gaussin, Louis XI, un roi entre deux mondes, Paris, 1988, p. 247-248. Les princes en 1488.
  78. Table de cet ouvrage : [2]
  79. Bibliothèque Nationale de France. Fr. 11450 Lettres pour Jean de Montmorency, 12 juin 1483, fo.78. et Possessions des Laval en Flandre, 2 juillet 1483, fo.82.
  80. Ainsi l'élévation du prince de Guémené, en 1575. Archives départementales de Loire-Atlantique. B. 1562.
  81. Voir L'Oribus, 2002.
  82. Annales et Chronicques du païs et comté de Laval et parties circonvoisines, p. 90.
  83. Avertissment au duc Charles, Chronique, Ed. K. De Lettenhove, Bruxelles, 1863-1866, T. I., p. 312.
  84. 1. Guy VI et Georges. 1343-1446. - 2. Louis I, Louis II, Jean et Jacques. 1431-1525. - 3. Charles, François et Louis III. 1485-1577. - 4. Claude, Henri, Charles II et Charles III. 1566-1709. - 5. Charles-Louis-Bretagne, Charles Bretagne-Armand-René, Jean-Bretagne, Charles-Godefroy et Charles Bretagne-Marie-Joseph de La Trémoille. 1685-1839. L'histoire de ma famille a déjà été faite sommairement plusieurs fois par des auteurs dont les ouvrages sont connus. ...... Ce travail a pour but de reconstituer, d'après la Chambre des comptes des La Trémoille, l'état de fortune de mes ancêtres du XIVe siècle au XVIIIe siècle, en donnant pour chaque siècle un budget qui doit montrer leur plus ou moins grande prosperité financière. À ces budgets, qui sont la raison d'être de ma publication, j'ai ajouté, sous les Titres d'Extraits des Comptes et de Pièces justificatives, des documents ou des analyses de pièces éclairant la vie, le caractère, les habitudes et l'entourage des personnages dont je m'occupe.
  85. L'auteur décrit Guy XV, comme fils de Françoise de Dinan, et confond Guy XV et Guy XVI de Laval.

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