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Pierre de Rohan-Gié
Pierre de Rohan, dit le Maréchal de Gié, né au château de Mortiercrolles à Saint-Quentin-les-Anges en 1451 mort à Paris le 22 avril 1513, fut seigneur de Gié, vicomte de Fronsac, puis par mariage comte de Guise de 1503 à 1504. Il était fils de , seigneur de Guéménée, et de Marie de Montauban.
Sommaire
Biographie
Il est le cadet de la famille de Rohan-Guéménée, elle-même branche cadette des Rohan en Bretagne. Fils de Louis Ier de Rohan et de Marie de Montauban, et descendait ainsi de deux des plus anciennes et des plus puissantes maisons du royaume. Par sa mère, Marie de Montauban, petite-fille de Bonne Visconti, proche parente d'Isabeau de Bavière, il est petit-fils de l’amiral de Montauban, collaborateur et ami de Louis XI. Par son père, il est petit-fils de Du Guesclin. Sa famille est en disgrâce à l'avènement de Pierre II de Bretagne pour avoir trempé dans l'assassinat de Gilles de Bretagne, frère du duc. C'est la raison de sa naissance hors de Bretagne.
En 1457, sa mère empoisonne son père, qui meurt, laissant un testament dans lequel il refuse à sa femme la tutelle de leurs enfants. Marie de Montauban échappe à la justice, se remarie avec Georges de La Trémoille, seigneur de Craon, mais elle meurt emprisonnée en 1476.
Après la mort de son père, il a pour tuteur Tanneguy du Chatel, qui le fait venir à la cour de France. C’est en 1470 que le vicomte de Rohan quitte la Bretagne.
En 1472, Louis XI, dont il se révèlera être un fidèle indéfectible, lui donne la seigneurie de Gié en Champagne et il ajoute ce nom à celui des Rohan.
Après un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, il fut nommé conseiller et chambellan du roi, ainsi que capitaine de Blois. Il participa aux sièges de Lectour (1473) et de Perpignan (1475). En 1474, il est ambassadeur chargé de faire ratifier la paix par le duc de Bretagne François II, et maréchal de France le 16 mai 1476.
Il continua de donner au roi tant de preuves de sa fidélité et de son dévouement, que ce prince soupçonneux lui accorda toute sa confiance[1]. Il commandait en Flandre en 1479, et avec 800 hommes il reprit toutes les places dont Maximilien d'Autriche s'était emparé par surprise.
Il est un des quatre seigneurs qui gouvernent l’État pendant la maladie du roi à Chinon en 1480. En 1482, il assiége Aire avec une telle vigueur, que cette ville, dans laquelle il avait des intelligences, ne parut se rendre qu'à la force.
Il assiste au sacre de Charles VIII en 1484. Il combat avec grand succès en 1487 le duc de Gueldre et le comte de Nassau ; le roi lui confie ensuite la garde des frontières de Picardie. Il accompagne le roi à la conquête du royaume de Naples.
En 1489, il est nommé lieutenant général de Guyenne, puis en 1491 lieutenant général de Bretagne.
En 1491, il reconstruit le château de la Motte-Glain, sur les marches de Bretagne. Il accompagne Charles VIII à Naples en 1494. Commandant de l’avant-garde à la bataille de Fornoue le 8 juillet 1495, il conclut une trêve avec les Vénitiens.[2]
C’est lui qui conduit du secours à Louis XII, alors duc d'Orléans, assiégé dans Novare, d'où il parvient à le délivrer ; il devient par la suite chef du conseil du roi.
À l'avènement de Louis XII, en 1498, son crédit augmente, il l’accompagne en Italie en 1499, et est à ses côtés lors de l’entrée solennelle que ce prince fait à Gênes le 26 avril 1502. Il partage le pouvoir avec le cardinal d'Amboise.
Mortiercrolles
Il rebâtit en 1500 le château de Mortiercrolles et établit dans son domaine le couvent franciscain de Notre-Dame des Anges. Il est très aimé du monarque qui le fait lieutenant-général en Bretagne et chef du Conseil. Veuf en 1497, Pierre épouse en 1503 la veuve du comte de Nemours, Marguerite, héritière de l'Armagnac et fait épouser Charlotte, sœur de Marguerite, à son fils aîné. Les deux sœurs meurent en 1503 et 1504. En 1502 se fait construir le David à bronze par Michelangelo.(Michelangelo pittore a cura di´ Pier Luigi De Vecchi .Milano : Jaca book, 1984, p. 13").
La disgrâce
Des jalousies, une brouille avec le cardinal d'Amboise qui voudrait la régence en cas de mort du roi, des difficultés avec le Parlement de Paris conduisent en 1504 Pierre de Pontbriant à accuser Pierre de Rohan auprès du roi, accusation qui débouche en 1505 sur un procès pour lèse-majesté. Bien qu’il ait été en défaveur auprès de la reine Anne de Bretagne[3], il est exagéré de considérer que c’est elle qui le fait condamner par le Parlement de Toulouse qui passait alors pour le plus sévère du royaume.
Un procès lui est fait, et Brantôme laisse entendre qu'il aurait été condamné à mort si la reine l'eût voulu ; mais, ajoute-t-il, elle préféra lui conserver la vie, « afin que, par sa fortune changée de grande et haute où il s'était vu, en un misérable état bas, il vécut en douleurs et tristesses. » Gié ne fut donc condamné, par arrêt du 9 février 1504, qu'à la privation de l'exercice de toutes fonctions, à la privation de ses biens pendant cinq années ; mais il fut en même temps enfermé au château de Dreux, où il eut beaucoup à souffrir de la part du gouverneur.
Enfin, à l'expiration de sa peine, il fut mis en liberté, et eut la permission de revenir à Paris. Il est absous du crime de lèse-majesté, mais il n'en reste pas moins une tache sur son nom. Mis en liberté, il ne voulut jamais reparaître à la Cour et mourut en avril 1513 comme indiqué au dessus ou 14 ?.
Il mourut le 22 avril 1513 ou 1514?, et fut inhumé dans l'église qu'il avait fait construire à Sainte-Croix du Verger à Seiches-sur-le-Loir en Anjou. Il avait été gouverneur du jeune duc d'Angoulème, depuis roi sous le nom de François Ier.
On conserve à la bibliothèque de Paris les pièces du procès criminel fait à Pierre de Rohan, maréchal de Gié, in-fol. Son portrait a été gravé par Odieuvre, d'après une miniature tirée du cabinet du roi.
Armoiries
Pierre de Rohan de Gié réorganise l'écu de son père et pose en abîme les armes des Visconti, qui font partie de celle de sa mère (voir Rohan-Montauban).
écartelé en 1 et 4 contre-écartelé en 1 et 4 de gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au nature (Navarre), en 2 et 3 d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bande componée d'argent et de gueules (Evreux), en 2 et 3 de gueules aux neuf macles d'or posées 3, 3 et 3 (Rohan), sur le tout d'argent, à une couleuvre ondoyante en pal d'azur, couronnée d'or, engloutissant un enfant de carnation, posé en fasce, les bras étendus (Visconti).
Famille
Il avait épousé en premières noces en 1476 Françoise de Penhoët, vicomtesse de Fronsac, et eut :
- Charles (1478 † 1528), seigneur de Gué, comte de Guise et d'Orbec
- François (1479 † 1536), archevêque de Lyon (1502-1536)
- Pierre II († 1525), seigneur de Frontenay, de la Marche et de Gie
Veuf, il s'était remarié en 1503 avec Marguerite d'Armagnac († 1503), comtesse de Guise, fille de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche, et de Louise d'Anjou. Il n'eurent pas d'enfants. A la mort de son beau-frère Louis d'Armagnac, il revendiqua le comté de Guise en compétition avec René II de Lorraine, et Marguerite d'Armagnac préta hommage à Louis XII. Mais Marguerite mourut peu après et Pierre maria son fils Charles à Charlotte d'Armagnac, la sœur de Marguerite pour conserver Guise.
Précédé par Pierre de Rohan-Gié Suivi par de Rohan seigneur de Gié 1457-1513 Charles de Rohan Guillaume de Penhoët vicomte de Fronsac 1476-1513
avec Françoise de PenhoëtLouis d'Armagnac comte de Guise 1503-1504
avec Marguerite d'ArmagnacCharles de Rohan
Charlotte d'ArmagnacNotes
- ↑ Louis XI écrivait au comte de Dammartin que, M. de Rohan était un des grands seigneurs du royaume qu'il se félicitait le plus d'avoir attaché à son service.
- ↑ Brantôme dit qu' « il fit fort bien selon aucuns, et selon d'autres non. » On lui reprocha d'avoir tenu son corps d'armée en réserve, sans en débander pour le moins quelques légères troupes afin de renforcer les pauvres combattants. Enfin, continue Brantôme, tout alla bien ; et le maréchal ne laissa pas d'emporter le renom d'avoir été un bon capitaine et pour la guerre et pour la paix.
- ↑ Il avait eu le malheur de déplaire à Anne de Bretagne, en faisant arrêter les bateaux chargés d'effets précieux qu'elle envoyait à Nantes ; et cette princesse ne lui pardonna point cette offense. Elle parvint d'abord, à le faire éloigner de la cour. Gié supporta cette première disgrâce avec beaucoup de fermeté. Il se retira dans le château qu'il venait de faire construire à Sainte-Croix du Verger, en Anjou, disant « qu'à bonne heure la pluie l'avait pris pour se mettre si à propos à couvert sous cette belle maison. »
Source partielle
- « Pierre de Rohan-Gié », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
- Histoire Généalogique de la Maison de Rohan, Georges Martin, 1998
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