Luxeuil-les-Bains

Luxeuil-les-Bains

47° 49′ 01″ N 6° 22′ 53″ E / 47.8169444444, 6.38138888889

Luxeuil-les-Bains
Image illustrative de l'article Luxeuil-les-Bains
Administration
Pays France
Région Franche-Comté
Département Haute-Saône
Arrondissement Lure
Canton Luxeuil-les-Bains
(chef-lieu)
Code commune 70311
Code postal 70300
Maire
Mandat en cours
Michel Raison
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Luxeuil
Démographie
Population 7 482 hab. (2008[1])
Densité 343 hab./km²
Gentilé Luxoviens
Géographie
Coordonnées 47° 49′ 01″ Nord
       6° 22′ 53″ Est
/ 47.8169444444, 6.38138888889
Altitudes mini. 260 m — maxi. 395 m
Superficie 21,81 km2

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Voir la carte administrative

Luxeuil-les-Bains est une commune française, située dans le département de la Haute-Saône et la région Franche-Comté.

Ses habitants sont les Luxoviens.

Sommaire

Géographie

Quelques villes accessibles par la route :

  • Vesoul à 31 km par la N 57 au sud-ouest
  • Remiremont à 33 km par la N 57 au nord-est
  • Thann à 77 km par la D 6 à l'est
  • Langres à 97 km par la D 6 à l'ouest
  • Lure à 20 km par la D 64 au sud
  • Vittel à 79 km par la D 64 au nord

Climat

Le climat de Luxeuil est assez rude[2]. Il s'agit d'une des villes de plaine les plus froides de France ; il y a gelé tous les mois de l'année exceptés juillet et août, et on y trouve le record national de jours de gel par an, 90 jours[3].

Hydrologie

Histoire

Voici les armoiries de Luxeuil sculptées sur du bois / le lion (sur fond azur) : armoiries de Franche-Comté / le soleil (sur fond de gueules) : association d'idée avec le mot latin LUX qui signifie lumière

Connue bien avant la conquête de la Gaule par les Romains pour ses sources thermales et tirant sans doute son nom du dieu celtique Lussoius, la ville prospère à l'époque gallo-romaine sous le nom de Luxovium.

Développée à cette époque autour de son forum probablement proche des thermes, soit dans la partie septentrionale de la ville actuelle, elle se situe au carrefour de 7 voies romaines.

Dévastée par Attila en 451, elle tombe dans l'oubli pendant près d'un siècle et demi, jusqu'à la redécouverte des sources par le moine irlandais saint Colomban et ses compagnons moines irlandais qui y fondent vers 590 le Monastère de Luxeuil et y introduisent la règle colombanienne[4].

En 731, les Sarrasins, traversent la Bourgogne[5], pillent le monastère de Luxeuil et massacrent l'essentiel de la communauté (732)[6].

Le monastère et la petite bourgade ne résistent pas à l'attaque des Normands au IXe siècle, et fut à nouveau pillée plusieurs fois.

Une bourgade va alors se développer au Haut Moyen Âge, puis une ville ceinte de remparts dès le XIIIe siècle comptant environ 1 500 habitants, trois églises et quatorze chapelles.

La fin du Moyen Âge et la Renaissance verront la prospérité de la ville s'accroitre, comme en témoignent les édifices construits à cette période (Tour des échevins, Hôtel Thiadot, Hôtel Pusel, Maison François Ier, etc...).

L'ère "espagnole" de la comté, ainsi que les franchises dont bénéficie la province en général et la ville en particulier constituera donc un âge d'or pour la cité comtoise.

Avec la Guerre de Trente Ans, la ville connaîtra les troubles et l'insécurité qui frappent la province.

Pensant préserver ses franchises par son acte de reddition lors de l'annexion française de 1674, Luxeuil connaitra pourtant son intégration à l'ordre juridique du royaume de France, et l'adaptation progressive de ses institutions.

Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.

Toponymie

La ville de Luxeuil a changé plusieurs fois de nom depuis sa fondation. Au VIIe siècle, on parlait de Luxovium. En 1228, Luxovium devient Luxovia. S'ensuivit en 1258 le premier nom présentant une sonorité comparable à l'actuel Luxeuil, à savoir Luxeye. Au XIIe siècle, on trouve traces de Luxuy, Lyxui, Luxui, Lixuy, Lixeuil, Lixeui, Lexui, Lysseu, Lisseu, Luxeu, Leuxeus et enfin de Luxeul en 1477.

Le nom est issu de celui du dieu gaulois Luxovius à qui la station thermale était dédiée. La racine indo-européenne -luk signifie lumière. Le nom de Luxeuil-les-Bains a ceci de paradoxal que ses sources documentaires sont particulièrement bien attestées, même par l’archéologie, tout en restant pratiquement insoluble. En effet le nom est connu depuis au moins le VIIe siècle, sous la forme de Luxovium, et deux inscriptions sur pierre, trouvées en 1777 puis en 1938, ont révélé le lien de ce toponyme avec celui d’un dieu Lussoius ou Luxoius. Or c’est bien l’interprétation du nom de ce dieu, reconnu comme gaulois, qui n’a pas trouvé à ce jour de solution certaine[7].

Bien sûr, la racine latine lux- qui désigne la lumière a été invoquée, mais comme tous les dieux sont lumineux[réf. nécessaire] et que celui-là est celtique et non pas latin, cette interprétation n’apporte pas grand chose. Côté gaulois on a même envisagé une assimilation au dieu Lug, celui de Lyon-Lugdunum. Mais cette graphie, comme le lien avec une source thermale, ne correspondent à rien de connu dans le dossier du plus important des dieux celtiques.

En parcourant attentivement les lignes du dictionnaire de la langue gauloise, nous trouvons toutefois la mention d’une divinité celtibérique Loxa dont le nom dérive du gaulois loxso et signifie « boiteux » [8]. L’exemple régional de Luxiol qui remonte à un toponyme loposagio attesté à l’époque gallo-romaine confirme la possibilité d’une évolution phonétique du [o] au [u].

Il reste que l’idée d’un dieu « boiteux » pourrait surprendre. Rappelons donc que, dans les mythes celtes et d’autres, les mutilations sont symboliques et révèlent en fait une capacité exceptionnelle. Ainsi du druide borgne, qui est clairvoyant, et du roi manchot qui est particulièrement habile au maniement de l’épée, donc à l’exercice du pouvoir temporel[9]. Dans cette logique, notre dieu « boiteux » a toutes les chances d’être un marcheur ou un coureur infatigable ou particulièrement rapide. Et cette particularité, comme son handicap symbolique, en fait un candidat idéal pour patronner une source thermale, réputée guérisseuse.

Tout ceci n’est bien sûr qu’une hypothèse, mais elle est à ce jour la seule qui tienne sur le plan linguistique. Sur les plans religieux et historiques elle offre une piste de recherche sur ce dieu pour la compréhension de ce site thermal à l’époque gauloise[10].

Il faut signaler que, par chance, le double féminin de Luxoius, la déesse Brixta, dispose d’une étymologie parfaitement claire, puisqu’il s’agit du nom gaulois du « charme magique » [8]. Cette déesse a sans doute laissé son nom au Breuchin.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008 en cours Michel Raison UMP puis RS Député de la Haute-Saône
juin 1995 2008 Michel Gabillot DVG Conseiller général de la Haute-Saône
mars 1989 juin 1995 Bernard Hagemann FD Conseiller général
mars 1970 1989 Jacques Maroselli MRG Ancien préfet, député de 1967 à 1968
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Jumelage

En 2009, la ville de Wallingford, Angleterre (Royaume-Uni) tenterait de briser son jumelage avec Luxeuil-les-Bains. « Nous n'avons aucune nouvelle depuis une dizaine d'années », se plaint le maire anglais. « Nous en avons assez, nous ne savons même pas s'ils sont encore vivants. ».

La demande de « divorce » a été faite auprès du Conseil des communes et régions d'Europe, responsable des jumelages[11],[12].

Démographie

Évolution démographique
1614 1718 1790 1815 1841 1861 1881 1906 1936
216 ménages 350 ménages 3010 3200 4036 3855 4376 5274 5961

Évolution démographique
(Source : Ehess[13] et INSEE[14])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
3 007 3 080 3 040 3 340 3 582 3 628 4 036 3 647 4 085
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
3 706 3 855 3 959 3 908 4 162 4 376 4 907 4 811 4 959
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
5 254 5 474 5 518 5 372 5 488 5 695 5 691 5 724 6 691
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
8 161 9 216 10 104 9 951 8 790 8 414 7 575 7 553 7 482

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


En 1896, la ville ne comptait que 4959 habitants. On voit la nette progression due à ses services publics et aux thermes. La ville compte 219 morts pour la Première Guerre mondiale.

Lieux et monuments

Maison espagnole (XVe)

Le centre-ville compte de nombreux monuments caractéristiques des différentes périodes historiques :

  • de la période médiévale subsistent la Basilique Saint-Pierre (ancienne abbatiale), la Tour des Échevins (XVe), la Maison du cardinal Jouffroy (XVe), la Maison du Bailli (XVe) ou la Maison espagnole (XVe).
  • de la Renaissance ont été conservées les élévations de la Maison François Premier et de l'Hôtel Pusel (XVIe).
  • pour la période classique enfin, le Palais abbatial (actuelle mairie) et l'Hôtel breton d'Amblans (XVIIe).

La Tour des Échevins est actuellement un musée comportant une section archéologique (stèles funéraires gallo-romaines, ex-votos, poteries sigillées du IIe siècle) et une salle consacrée au peintre Jules Adler et à d'autres artistes régionaux ; il organise aussi des expositions temporaires. Du sommet de la tour octogonale (146 marches), on découvre l'ensemble de Luxeuil et ses environs.

On peut mentionner aussi :

  • la Place de la Baille, dont la caractéristique remarquable est de faire se jouxter trois façades, respectivement des XVe, XVIe et XVIIe siècles ;
  • le Conservatoire de la dentelle (Dentelle de Luxeuil), au centre de la ville, dans le superbe cadre des anciennes cuisines de l’Abbaye jouxtant la Basilique.

Depuis 2008, la place de la République, située sur l'emplacement de l'ancienne église Saint-Martin (détruite en 1796 ; Saint Valbert y aurait été enterré) fait l'objet d'une campagne de fouilles archéologiques. Celles-ci ont mis au jour de nombreux sarcophages et ont permis de préciser l'historique du lieu depuis le Ier siècle après J.-C., ainsi que les plans successifs de l'église depuis le Ve siècle[15].

Le site dit « des fours de potiers » (Monument historique), découvert en 1881 et fouillé de 1980 à 1987, permet de découvrir dix fours appartenant à un atelier de céramique gallo-romain.

La ville compte par ailleurs dans son voisinage immédiat une base aérienne militaire, la BA116 (« Lieutenant-colonel Tony Papin »), qui abrite les escadrons de chasse 1/4 Dauphiné et 2/4 La Fayette des Forces aériennes stratégiques.

Les thermes

Les thermes de Luxeuil

Les eaux de Luxeuil étaient déjà captées au moment de la conquête romaine[16]. Selon une tradition contestée, le général romain Labienus aurait alors « réparé » les thermes. Ceux-ci seront désaffectés lors des grands invasions, qui détruisirent la ville, et les sources seront perdues.

C'est sous le règne de Louis XV que fut construit l’actuel bâtiment d'architecture classique en grès rose des Vosges : l'établissement est inauguré en 1768. La ville cède la concession à l'État en 1853. Napoléon III remarqua le lieu et y passa une saison avec l'impératrice Eugénie en 1856. Bien qu'il ait préféré Plombières-les-Bains, sa visite contribua fortement à relancer la station de Luxeuil, qui devint rapidement à la mode. Au début du XXe siècle, de nombreuses personnalités, comme Sacha Guitry ou Yvonne Printemps, s'y font remarquer. Le lieu est alors réputé pour son élégance et pour son parc. De nombreux grands hôtels (Hôtel des Thermes, Métropole, du Parc, des Sources, etc.) sont construits, ainsi que des villas.

En 1936, la municipalité récupère les thermes ; une piscine thermale moderne est construite en 1938-1939. On comptait alors 18 sources (aujourd'hui captées) dans le parc, dont la Fontaine d'Hygie, déclarée d'intérêt public en 1858, et dont l'eau fut commercialisée.

Après une période hésitante, l'activité thermale a bénéficié d'un certain renouveau : de 1914 en 1935, le nombre de curistes passe à 2 000 en 1954, et 3 000 dix ans plus tard. Aujourd'hui la population de la ville augmente toujours significativement lors de la saison estivale.

Les eaux de Luxeuil sont de deux sortes : eaux chaudes (sources hyperthermales, jusqu'à 63 °C pour la source Boursaux) et froides (oligométalliques, très peu minéralisées et de radioactivité forte). Les cures à Luxeuil sont actuellement préconisées surtout pour les affections gynécologiques et rhumatismales[17].

Spécialités culinaires

La spécialité culinaire la plus populaire est le jambon de Luxeuil (jambon fumé traditionnel), que certaines boucheries de la ville produisent toujours.

Personnalités liées à la commune

  • Jules Adler (1865-1952), artiste peintre
  • Dominique Arnould, cycliste professionnel
  • François Bonvalot, abbé de Luxeuil
  • Hubert Callier, baron de Saint-Apollin (1764-1819), militaire français des XVIIIe et XIXe siècles
  • Pierre Benoit Desgranges (1722-1769), le 20 mars 1769 : agrément du Roi Louis XV sur ses fonctions de Maire de Luxeuil ; échevin puis maire de Luxeuil de 1768 à 1772, et de 1788 à 1789, puis du 3/1/1789 au 1/2/1790
  • Henri Duvillard (1910-2001), homme politique français
  • Jean Jouffroy (1412-1473), cardinal, diplomate au service de Louis XI, abbé de Luxeuil (1449-1473)
  • Albert Clément Magny, colonel du génie, né en 1862, Commandeur de la Légion d'honneur (dossier Leonore 19800035/0321/43288)
  • André Maroselli (1893-1970), homme politique français, ancien maire de la ville
  • Jacques Maroselli, homme politique français, ancien maire de la ville
  • Jérémy Mathieu, footballeur professionnel
  • Laurence Parisot, née à Luxeuil-les-Bains, présidente du Mouvement des entreprises de France (MEDEF)
  • Allann Petitjean, footballeur professionnel
  • Daniel Valot, ancien président-directeur général de Technip
  • Maurice Baumont, historien, (1892-1981), est enterré au cimetière de Luxeuil-les-Bains.

Bibliographie

  • Dom Guillo, Histoire de l’illustre abbaye de Luxeuil, Manuscrit de la Bibliothèque municipale de Vesoul
  • Philippe Kahn, Luxeuil au Moyen Âge, recherches sur la topographie de la ville, Mémoire de maîtrise, Nancy, 1971
  • Gilles Cugnier, Histoire du monastère de Luxeuil à travers ses abbés, 590-1790, 2 tomes, Guéniot, Langres, 2004
  • Bernard Desgranges (autoédité à Luxeuil) :
Histoire des Thermes, 1981
Luxeuil pas à pas, t. I & II, 1991 et 1993
Luxeuil et la vallée du Breuchin, évolution industrielle, t. I & II 1995 et 2001
Colomban a-t-il existé ? : mythe et réalité, 2007
Chronique luxovienne, 2010
  • Christian Rénet, Luxeuil-les-Bains, Alan Sutton, coll. Mémoire en images, 2004 (ISBN 2-84910-087-0) (cartes postales et photos anciennes commentées)

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Luxeuil-les-Bains sur le site de l'Insee
  2. Infoclimat.fr et LaMeteo.org
  3. Météo-France - Où gèle-t-il le plus en France ?, 25 janvier 2011
  4. Bernard Desgranges Colomban a-t-il existé ? : mythe et réalité, 2007, autoédité à Luxeuil
  5. Jean-Paul Roux, op. cit., p72
  6. [1]
  7. G. Taverdet, Les noms de lieux de Haute-Saône, ABDO, 1987
  8. a et b Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2003
  9. F. Le Roux, Le guerrier borgne et le druide aveugle, in Revue Ogam, XIII 2-3
  10. Bernard Lyonnet, Rubrique Toponymie de France Bleu Besançon
  11. « Pour la première fois une ville demande à rompre son jumelage avec une autre », Zigonet.com, 29 avril 2009
  12. « Deux villes nées sous le signe de la discorde », L'Express, 10 juin 2009.
  13. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  14. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  15. Site des Amis de Saint Colomban : Fouilles archéologiques place de la République en 2009, Archéologie luxovienne.
  16. Les informations de cette section proviennent essentiellement de l'ouvrage de Christian Rénet : Luxeuil-les-Bains (voir Bibliographie).
  17. Voir Liste des stations thermales françaises.

Liens externes



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