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Aléria
Vue d'AlériaAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Corte Canton Moïta-Verde Code commune 2B009 Code postal 20270 Maire
Mandat en coursAnge Fraticelli
2008-2014Intercommunalité Communauté de Communes de l'ORIENTE Démographie Population 2 007 hab. (2008) Densité 34 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 102 m Superficie 58,33 km2 Aléria (Aleria en corse) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Géographie
Située au cœur de la Costa Serena ou Plaine éponyme dans la Plaine orientale, Aléria est au carrefour des RN 198 et RN 200. Â 2,7 km de la mer, la commune est traversée par le Tavignano, second fleuve de l'île. Son littoral s'étend sur 12 km entre l'embouchure de l'étang de Diana au Nord et celle de l'étang d'Urbino au Sud. Les zones humides del Sale et de Siglione constituent un habitat privilégié pour de nombreuses espèces d'oiseaux, d'insectes et de petits mammifères. Son relief vallonné autorise de nombreuses cultures (vignes, céréales, fruitiers) et de l'élevage, essentiellement ovin et bovin. Avec Tallone et Linguizzetta, elle constitue le plus grand espace agricole de Corse.
Relief
La commune est en grande partie une plaine alluviale formée par le remaniement marin des alluvions du Tavignano, l'autre grand fleuve de Corse avec le Golo. Le Tavignano qui termine son cours dans la mer Tyrrhénienne, a son embouchure au sud de l'étang de Diane. La plaine autrefois insalubre est de nos jours devenue un vaste jardin cultivé par viticulteurs, arboriculteurs (prunes, olives) et agrumiculteurs (clémentine).
La façade maritime
Article détaillé : Étang de Diane.Toute la côte n'est qu'une bande de sable fin de douze kilomètres, entrecoupée seulement par l'embouchure du Tavignano. Les limites sont définies par deux graus :
- au nord, le grau de l'étang de Diane qu'Aléria partage avec la commune de Tallone. Ce grau est également l'embouchure du ruisseau d'Arena lequel a créé au nord de l'étang, la zone humide du marais de Pompugliani ;
- au sud le grau de l'étang d'Urbino qui est sur la commune de Ghisonaccia. Seule la rive nord de l'étang partant du grau jusqu'à l'embouchure du ruisseau de Frassone lui appartient.
L'intérieur du littoral est en grande partie occupé par des étangs et des zones humides qui sont, du nord au sud : le marais de Padulone, le long et étroit étang del Sale (site naturel protégé) avec son canal d'assèchement se deversant dans le Tavignano à son embouchure, le marais de Siglione au sud de Casabianda, enfin les Pozzi Brandinchi et Pozzi Piatti.
L'intérieur des terres
La commune s’étend sur les domaines agricoles environnants, du plan d’eau de Teppe Rosse (à l'ouest), à l’étang de Diana (au nord-est) et au pénitencier de Casabianda (au sud-est). Quelques petites collines modèlent son relief dont celle (59 m d'altitude) sur laquelle a été bâti par les Phocéens en 545 av. J.-C., le port de commerce d'Alalia devenu avec les Romains l'oppidum d'Aléria.
Elle est traversée par le fleuve Tavignano qui achève ici sa course dans la mer. Le bourg Caterragio - U Cateraghju en corse domine le fleuve légèrement en retrait de la côte.
Les limites de la communes sont définies depuis le sud par une ligne partant du grau de l'étang d'Urbino, longeant la rive nord jusqu'à l'embouchure du ruisseau de Frassone, le bas cours de ce ruisseau jusqu'à la RN 198. De là, la ligne longe le bord nord de cette nationale sur environ 600 mètres puis part sur Punta di Paldomo une petite colline haute de 54 m qui est « à cheval » à la fois sur Ghisonaccia, Antisanti et Aléria. La ligne repart ensuite direction NO rejoindre la route D343 qui relie la RN 198 à la RN 193 à Vivario (distance 43 km) via Pietroso, Vezzani et Muracciole. De la D343, elle se dirige tout droit au nord pour atteindre la partie occidentale du réservoir de Teppe Rosse, servant à l'irrigation et passe par Punta San Giovanni (102 m) qui délimite les communes de Aghione, Antisanti et Aléria, jusqu'au ruisseau de Figamorella, et suit son cours jusqu'à la confluence avec le Tavignano. La ligne remonte le cours du fleuve jusqu'à la confluence du ruisseau de Barallo, remonte son cours jusqu'à proximité de Pointe Rondella (123 m - Tallone) à l'extrémité nord de la commune. Cette ligne repart ensuite vers l'est en passant par Pointe Baratto (97 m), Pointe di Rondelle (70 m), Punta Bianca (50 m), Puntallone, coupe la RN 198 d'où elle suit le cours du ruisseau de Pietroni jusqu'à l'étang de Diane et atteindre enfin le sud de son grau, partageant l'étang avec Tallone.
Habitat
Avec ses petites collines qui étaient déjà occupées depuis l'antiquité et ses constructions nouvelles en plaine et en bordure de mer, la commune allie le moderne avec l'ancien. Autrefois insalubre, assainie par l'armée américaine durant la Deuxième guerre mondiale, la fertile plaine a été remise en valeur, morcelée avec des fermes implantées sur de vastes parcelles aujourd'hui plantées de vigne et d'arbres fruitiers.
Ses habitants sont disséminés dans une douzaine de hameaux qui pour la plupart, étaient à l'origine des fermes agricoles. Le bourg principal est aujourd'hui U Cateraghju qui concentre plus de la moitié de la population.
Caterragio
Le village de Caterragio (U Cateraghju) à la croisée des RN 198 et RN 200, s'est développé rapidement depuis la fin du siècle dernier, devenant une agglomération active avec immeubles de logements et habitations nouvelles, des commerces de bouche en tous genres, banques, supermarché, station service,et des services publics de proximité, etc. Sa situation à un carrefour stratégique, permet de gagner rapidement Bastia, Corte et Porto-Vecchio qui se trouvent à des distances quasi équivalentes. Caterragio a "pris le pas" grâce à la place disponible pour construire, sur le village d'Aléria perché à 59 m d'altitude sur une colline distante d'un kilomètre « à vol d'oiseau », au delà du Tavignano.
Aléria village
Aleria colonia : le village et fort d'Aleria, nom de lieu mentionné par Ptolémée dont l'emplacement est indiqué par les cartes topographiques[1].
Aléria c'est l'antique village devenu un pôle touristique et culturel d'importance dans la plaine orientale de l'île. Quelque peu retiré des anciennes maisons, le fort Matra, du nom de la puissante famille qui régnait sur la pieve d'Opinu au temps des Génois, visible à la ronde, en est le point fort. Il abrite depuis 1978 le Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino dans lequel sont exposés nombres d'objets et vestiges découverts lors de fouilles sur le site d'Aléria voisin.
En face du fort s'élève l'église paroissiale Saint-Marcel fondée par Ugo Colonna (?) au IXe siècle. Un peu plus loin, proche des fouilles, se trouve le cimetière.Casabianda
Casabianda c'est le nom donné au pénitencier et au grand domaine qui l'entoure, exploité par l'administration pénitentiaire. Familles du personnel et détenus semi-libres résident dans de grands bâtiments.
Teppe Rosse et la Gare
Teppe Rosse et la Gare sont d'autres hameaux habités de la commune. Autrefois la voie ferré des Chemins de fer de Corse traversait la commune et son tracé passait par l'actuel réservoir de Teppe Rosse qui sert à l'irrigation des cultures environnantes. Depuis longtemps supprimée, la voie a disparue, les terrains et bâtiments vendus. Le hameau de la Gare subsiste néanmoins, comme l'est également le hameau de Ghisonaccia-gare dans la commune voisine de Ghisonaccia où la voie ferrée a été supprimée également à la même époque.
Accès
Aléria est située au carrefour des RN 200 et RN 198, leurs jonctions se fait dans l'agglomération de Caterragio. Ces 2 nationales relient ainsi Aléria au nord à Bastia, à l'ouest à Corte au centre de l'île, et au sud à Porto-Vecchio, Bonifacio. La Côte Orientale servant de parcours aux Italiens pour se rendre via la mer et la route, de l'Italie en Sardaigne, la RN 198 est empruntée par beaucoup de voyageurs devant se rendre dans l'île voisine.
La route D43 permet de gagner les villages du canton de Vezzani en passant par le village haut perché d'Antisanti, distant de 21km. La D43 prend naissance à la RN 198, sous le fort d'Aléria. Elle peut être rejointe depuis la RN 200 en prenant la « route de l'ancienne voie ferrée », passant par le hameau de la Gare.
Aléria était autrefois desservie par les Chemins de fer de Corse. La ligne de la côte orientale jusqu'à Ghisonaccia dans un premier temps (elle a été prolongée jusqu'à Porto-Vecchio en 1935), avait été ouverte le 17 juin 1888. Mais avec les importantes destructions subies durant la Seconde Guerre mondiale, la ligne ne devrait plus jamais desservir cette ville.
Un projet de la Collectivité territoriale de Corse serait de reconstruire une partie de la ligne depuis la gare de Casamozza sur une dizaines de kilomètres jusqu'à Folelli.
Communes limitrophes
Histoire
Si la cité d'Aléria existe depuis le VIe siècle avant notre ère, la commune d'Aléria n'a été créée qu'en 1824, avec des terres prises à Tallone, Zuani, Vivario et Muracciole[2].
Préhistoire
Les premiers signes d’occupation du plateau d’Aléria par l’homme remontent au VIe millénaire av. J.-C. Du néolithique à l’âge du fer, les habitants des environs vivent d’élevage et d’agriculture, de pêche dans les étangs voisins, exploitant peu à peu les ressources naturelles, et développant la métallurgie.
Antiquité
En 565 av. J.-C., les Phocéens chassés d’Asie Mineure par les Perses, fondent Alalia, à l’emplacement actuel d’Aléria. La Corse entre ainsi en contact avec les autres civilisations méditerranéennes, par le commerce notamment. La cité est peuplée de familles d’immigrés grecs. Les autochtones ne viennent en ville que pour commercer mais voient leurs habitations refoulées vers les hauteurs et les forêts. Les Phocéens introduisent en Corse la vigne et l’olivier, importent amphores et céramiques, développent les arts, la littérature, construisent des édifices en dur, entre des rues et des places tracées par des urbanistes, élèvent un temple.
Les Étrusques s’intéressent à l’opulente Alalia puis les Carthaginois s’allient à eux pour la bataille navale de 535 av. J.-C., au large de la cité. Les Phocéens perdent soixante de leurs navires et sont obligés de fuir en masse vers Massilia ou l’Italie. Le comptoir d’Alalia se métisse : des populations étrusques et carthaginoises y cohabitent avec les Grecs.
La présence carthaginoise dans ce comptoir cosmopolite attire plus tard les ambitions de Rome. « À cette époque Aléria se trouvait sur les bords de la mer, comme l'indique Ptolemée, et que la bande de dunes, d'environ 2 kilomètres, qui, aujourd'hui, la sépare du rivage, est due à un continuel surexhaussement du sol »[1].
Alalia est prise en 259 av. J.-C. et devient Aléria. Après la conquête de l’île, un fort de légionnaires y est établi par Sylla. Auguste promeut la ville au rang de colonie qui devient capitale de la Corse : le procurateur de l’empereur y réside dans un palais.
« La colonie d'Aleria fondée par Sylla, au profit de ses vétérans, comprenait la vaste plaine d'Aléria ; bâtie sur l'emplacement de la colonie phocéenne d'AIalia, près de Rotani, elle se trouvait au centre de la région la plus fertile de l'île et devint un évêché de très bonne heure »[1].
Le consul Lucius Cornélius Scipion avait vite pris conscience du rôle stratégique occupé par Aléria qui pouvait servir aussi bien de base opérationnelle idéale d'un corps expéditionnaire pouvant en deux jours de marche atteindre l'emplacement actuel de Corte, véritable pivot de la défense intérieure, ou pour se porter rapidement sur toutes les autres villes maritimes.
Avec le temps, Aléria prend des allures romaines, on y trouve un forum romain, un prétoire, des villas, des boutiques, un temple, des thermes romains et des égouts. Pour sept siècles, elle constitue le centre de la forte romanisation de la Corse et un grand port d’exportation de granite, de minerais, d’huile et de liège.
A proximité de la ville les romains disposent d'un port de guerre situé sur la côte même ou dans l'étang de Diana : Dianæ portus[3]. "Bons cavaliers et bons fantassins, les Corses étaient aussi d'excellents marins. La flotte de Misène avait deux stations dans l'île, l'une à Aleria et l'autre à Mariana. Le commandement de la flottille était exercé par un triéraque des galères" Tacite, Histoires, L. II. c. 16[1].
La christianisation s’y déroule très tôt (vers 60 apr. J.-C.). Sainte Dévote y est martyrisée vers le IIIe siècle. La légende veut que sa dépouille ait été miraculeusement conduite à Monaco dans une barque guidée par une colombe.
Moyen Âge
À la chute de Rome, vers le Ve siècle, les Vandales qui déferlent sur la Corse rasent la ville. Apportant avec eux les germes de la malaria, ils rendent la présence humaine impossible sur la plaine d’Aléria pour les siècles à venir.
Le samedi saint 809, les Maures d'Espagne abordèrent en Corse et enlevèrent toute la population d'une ville, à l'exception de l'évèque et de quelques vieillards trop débiles pour trouver des acheteurs sur les marchés d'esclaves, dit dom Bouquet. Le chroniqueur Pietro Cirneo dira que cette ville était Aléria et ajouta "les habitants d'Aleria, pour se mettre à l'abri de ces invasions incessantes, jugèrent à propos de chercher un refuge les uns à Serra (la Serra était une pieve comprenant vers 1520 les lieux habités de Cuiani ou Zuani, Alpriano et la Valle di Sagano), d'autres à Alesani, d'autres à Campoloro, dans les domaines qu'ils tenaient de leurs aïeux"[1].
En 935 la vieille colonie d'Aléria était devenue un des principaux boulevards des Sarrasins[1]. « "Les premiers corsaires qui la prirent, la saccagèrent de fond en comble, mais lorsque le nombre de leurs compatriotes s'accrut, ils durent chercher à relever les ruines romaines et à s'y établir. Passionnés pour les courses de taureaux et les luttes d'hommes, il ne serait pas extraordinaire qu'ils eussent rebâti, ou même seulement restauré l'amphithéâtre. De ses proportions toutes mesquines, on peut conclure que la population d'Aleria était très faible, à l'époque où il fut construit, car je ne suppose pas qu'il ait jamais pu contenir plus de deux mille spectateurs"[4].
Au début du XIe siècle, probablement après la bataille de Luni (1016), des seigneurs toscans ou génois, sans mandat du Saint-Siège, passent en Corse et, aidés par les populations chrétiennes, chassent les musulmans du Nebbio, de la Balagne, de Mariana et d'Aleria (Par un traité conclu, au mois d'Avril 1020, entre l'Empereur Henri II et le Pape Benoît VIII, la Corse est reconnue au Saint Siège. Soit par négligence, soit par impuissance, les Papes paraissent ne pas s'être occupés de la Corse avant 1077. - Pietro Cirneo, p. 96)[1].
En 1077, le Saint-Siège revendique ses droits de suzeraineté sur la Corse. Il envoie des seigneurs pisans achever la conquête de L'île. En 1091, sur les instances de la comtesse Mathilde, la Corse est donnée en fief par Urbain II à l'évêque de Pise, moyennant un cens annuel et sous la condition qu'il resterait fidèle à l'Église Romaine.
En 1347, ayant obtenu le consentement des seigneurs et des populations, les Génois décident l'occupation entière de l'île. En 1359, le territoire compris entre Brandu et Aleria, Corti et la mer, qui s'est libéré du joug féodal, s'allie à la commune de Gênes.
Au XVe siècle, les Génois tentent vainement de relever la ville et construisent un fort. La famille De Matra en a le commandement et reste fidèle à la République de Gênes même au XVIIIe siècle, alors que les corses de l’intérieur luttent pour se libérer de Gênes.
Temps modernes
L’histoire de la ville n’est pas bien connue ensuite. Elle restera néanmoins jusqu'à l'époque française un des cinq évéchés corses, même si à partir de 1578 les évêques d'Aléria résident à Cervione. En 1729 lors des premiers soulèvements contre Gênes, l'évêque d'Aleria est Mgr Camillo de Mari.
Aléria fera partie de la pieve d'Opinu qui, vers 1520, comptait environ 450 habitants et avait pour lieu habité Tallone. Avec la Révolution, les pieves prennent en 1790 le nom de cantons. La pieve d'Opinu devient le canton de Moïta.
En 1824 la commune d'Aléria est créée avec des terres prises à Tallone, Zuani, Vivario et Muracciole. Son territoire sera modifié plus tard.
Époque contemporaine
Le repeuplement des lieux est enfin possible après la Seconde Guerre mondiale, grâce à l’assainissement de la plaine par l’armée américaine.
En 1954 le canton de Moïta comprend les communes d'Aleria, Ampriani, Matra, Moïta, Pianello, Tallone, Zalana et Zuani.
Entre 1971 et 1973 de nouveaux cantons sont créés. Le canton de Moïta-Verde est créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Pietra-di-Verde et Moïta.Les évènements d’Aléria
Le 21 août 1975, quelques dizaines d'hommes, entraînés par Edmond Simeoni, occupent la ferme d'un viticulteur d’Aléria d'origine pied-noir suspecté d'être mêlé à un scandale financier. Le leader de l'Action régionaliste Corse (ARC) fait connaître les raisons de ce coup de force en ces termes :
« Il s'agit de dévoiler le scandale des vins mettant en cause le propriétaire de la cave et plusieurs de ses amis négociants. Après avoir bénéficié de prêts exorbitants, les responsables des caves vinicoles ont mis sur pied une énorme escroquerie de plusieurs milliards d'anciens francs, au préjudice de petits viticulteurs. »
Par la suite, 1 200 gendarmes et CRS furent acheminés afin de donner l'assaut avec l’appui de blindés et d'hélicoptères, et vider la cave de ses occupants.
Le vendredi 22 août voit la reddition des occupants de la ferme Depeille, après une fusillade qui fera deux morts parmi les forces de l'ordre et un blessé grave (Pierrot Susini a le pied arraché) parmi les manifestants. Les autonomistes quittent leur retranchement les armes à la main alors que de nouveaux renforts arrivent par hélicoptères. La foule tente alors de forcer les barrages, entonne l’hymne corse et finit par venir incendier les restes de la ferme et des bâtiments viticoles. Toute la nuit à Bastia ont lieu de violents affrontements.
L’ARC est dissoute le 27 août, ce qui donne lieu à de nouveaux affrontements armés à Bastia, qui se soldent par un mort et plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre dépêchées du continent.
Le drame d’Aléria jette l’opprobre sur les finances et la politique locale, et portera même préjudice aux vins corses. « Ces trois minutes qui ébranlèrent la Corse » marquent le point de départ de la radicalisation du nationalisme corse.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 - Ange Fraticelli UMP Conseiller général Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1831 est connue à travers les recensements de la population effectués à Aléria depuis cette date :
Pyramide des âges
Économie
Le climat et la fertilité des terres environnantes ont permis à la plaine d’Aléria d'être depuis toujours le cœur de la production corse par son agriculture et son pastoralisme :
- le maraîchage
- L’élevage ovin et bovin est également répandu autour d’Aléria.
- l’arboriculture : agrumes, fruits tropicaux (kiwis, feijoas, jojobas, avocats)
- les plantations céréalières et fourragères.
- la viticulture. La cave coopérative d'Aleria (Union de Vignerons de l'île de Beauté) est la plus importante de l'île avec une surface plantée de 1 500 ha répartis entre Aléria, Tallone et Aghione, et une production de 80 000 hl dont 17 000 hl d'A.O.C.[10].
- Le domaine Mavela, distillerie artisanale, de renommée internationale, produit tout ses alcools à base de fruits et d'agrumes provenant de la région, elle véhicule ainsi l'image d'Aléria et de la Corse à travers le monde.
- L’étang de Diana donne un nouvel essor à l’économie grâce à la pisciculture, à la conchyliculture et à la mytiliculture. Une partie de la production est expédiée en Italie, l'autre est commercialisée dans toute l'île, toute l'année.
Le tourisme prend de l’importance. L'appellation Costa Serena apparaît désormais sur les brochures indiquant le contraste qui existe entre le littoral oriental serein (plages de sable en pente douce) et la côte occidentale abrupte, rocheuse et tourmentée. Aléria a l'avantage de posséder de grandes plages de sable fin qui attirent un grand nombre d'estivants. Dans son projet de développement touristique, la commune a acquis en mai 2010 l'ancien village-vacances de Casabianda, un espace de 11 ha au sud du domaine de Casabianda qui n'était plus exploité depuis une dizaine d'année par son créateur, le Comité des œuvres sociales, sportives et culturelles de l'administration pénitentiaire.Personnalités liées à la commune
- Alexandre Sauli, (°1534 - †1592 ou 1593), a été évêque d'Aléria. Reconnu comme saint par l'Église catholique romaine, il est le patron de la ville de Cervione et fêté le 11 octobre.
Lieux et monuments
Site archéologique de la ville antique d'Aleria
Le site archéologique d'Aléria se compose d'un rempart de la période grecque (actuellement non accessible), de la nécropole pré-romaine, des vestiges de l’ancienne cité romaine, d'une villa romaine, partiellement mis au jour (depuis 1965). Les constructions urbaines constituent le premier ensemble antique corse, avec forum, portiques, temple, nymphée, maisons et boutiques, balneum et mosaïques, établissement industriel, voirie... La Collectivité Territoriale de Corse en est propriétaire et projette un aménagement conséquent du site, avec un centre d'interprétation. De nombreuses pièces (mobilier, céramiques, monnaies, sculptures, bronzes…) se trouvent cependant aujourd’hui au Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino.
Le site archéologique est classé Monument historique par arrêté du 18 décembre 1990[11].
Fort de Matra
Le fort se situe sur un éperon rocheux au nord du plateau d’Aléria et domine le fleuve Tavignanu et la plaine alentour. Construit vers 1484 par les Génois, il constituait un poste de garnison et de surveillance de la côte et des étangs, ainsi qu’un dépôt d’armes génois. C’est pourquoi il fut pillé par les insurgés lors de la révolte corse de 1729. Le 12 mars 1736, Théodore de Neuhoff, alors nommé roi de Corse, débarquant en Corse, y fut accueilli solennellement. Enfin, les Matra s’en servirent de point d’appui dans leur lutte contre le gouvernement de Pascal Paoli.
Le fort de Matra est classé Monument historique par arrêté du 12 octobre 1962[12].
Thermes romains dits de Santa Laurina
Les ruines des thermes romains du site archéologique d'Aléria datent du IIe siècle. Propriétés d'une personne privée, elles sont d'un grand intérêt archéologique et sont inscrites Monument historique par arrêté du 23 janvier 2007, modifié par arrêté du 12 novembre 2007[13].
Vestiges de la nécropole préromaine et villa romaine
Ces vestiges antiques qui se trouvent à Mattonata, Casabianda et Lavandagio, recèle un cimetière classé Monument historique par arrêté du 30 novembre 1972[14].
L’église Saint-Marcel
Elle fut la première bâtie en Corse (au cours du Ier millénaire), détruite puis reconstruite plusieurs fois, en réutilisant des pierres de la ville romaine.
L’église Saint-Marcel est classée Monument historique par arrêté du 15 janvier 1987[15].
Elle recèle un tableau Saint Marcel entre deux martyrs, peinture à l'huile sur toile du XVIIe siècle. L'œuvre est classée Monument historique par arrêté du 23 octobre 1989[16].
L'étang del Sale
L'étang del Sale est un site naturel protégé au sud-est du village, séparé de la mer Tyrrhénienne par un cordon lagunaire long d'environ 3,2 km. Il est délimité au nord par l'embouchure du Tavignano dans lequel il est ouvert, et au sud par une ancienne station de pompage. Il est un ensemble de marais d'eau douce, d'une superficie de 210 ha. Il est situé entre des étangs plus importants : au nord l'étang de Diane et au sud l'étang d'Urbino et l'étang de Palo.
Cette zone humide est davantage une zone roselière qu'un étang ; il est d'une richesse ornithologique remarquable. L'avifaune nicheuse et hivernante est caractéristique des zones humides corses. Toutefois, en l'absence de vasières, les limicoles et grands échassiers restent discrets.
L'étang del Sale appartient au Conservatoire du littoral et est géré par le conseil général de Haute-Corse. Il est une réserve de chasse.
Autres
- Les vestiges de la tour de Diana, ancienne tour génoise, sont encore visibles entre la côte et l’étang de Diana.
- Le domaine de Casabianda (sud-est) s’étend sur 1 800 ha. Il est occupé par une réserve naturelle et par un pénitencier modèle (expérience de travail en semi-liberté)[17].
Culture
Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino
Le fort de Matra abrite aujourd’hui le Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino d’Aléria, relevant du Conseil Général de Haute-Corse. Le musée prend depuis 1969 le nom du savant corse Jérôme Carcopino, à l’origine de la reprise des fouilles sur le site antique. Près de 8 000 ans d’histoire sont exposés. Les objets les plus anciens datent du Ve siècle av. J.‑C. et les plus récent du Ve siècle apr. J.-C. Les vestiges préhistoriques, les céramiques grecques, étrusques et romaines, les éléments de parure, les objets utilitaires et les armes qu’on y voit sont d’un grand intérêt archéologique pour la Corse antique.
Quelques uns des objets qui y sont exposées :
Article détaillé : Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino.Voir aussi
Articles connexes
- Étang de Diane
- Domaine mavela
- La Plaine orientale
- Liste des communes de la Haute-Corse
- Costa Serena
- Route du bord de mer corse
- Liste des évêques d'Aléria
- La pieve de Serra
Liens externes
- (fr) Aléria sur le site de l'Insee
- (fr) Bases Mérimée, Palissy, Mémoire sur le site officiel du ministère français de la Culture
Notes et références
- La Corse dans l'antiquité et le Haut Moyen Âge - Xavier POLI - Librairie Albert FONTEMOING 1907
- ADECEC - CORSE : Eléments pour un dictionnaire des noms propres
- BNF no FRBNF405910500) (notice
- « J'ai attribué ces constructions aux musulmans, mais elles peuvent encore être l'ouvrage des chrétiens du VIe au VIIIe siècle, époque de barbarie, s'il en fût. » Note de Mérimée, p. 81
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 31 juillet 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Evolution et structure de la population à Aléria en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Résultats du recensement de la population de la Haute-Corse en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Cave Coopérative d’Aleria
- Notice no PA00099262, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00099150, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA2B000005, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00099151, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00099149, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000666, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- "Jean-Marie Bockel a visité le centre de détention de Casabianda", 31 août 2009
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