- A Serra (Castagniccia)
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A Serra ou Serra était une pieve située en Castagniccia, dans l' « En-deçà des Monts », un territoire encore dit « Terre-de-la Commune», qui, avec le Cap Corse, équivalait à l'actuel département de Haute-Corse.
Sommaire
Géographie
A Serra était une pieve qui comptait environ 4 250 habitants vers 1520.
Au XVIe siècle elle avait pour lieux habités[2] :
Au début du XVIIIe siècle la pieve de Serra comprenait les communautés suivantes :
- Moitta (Moïta) (338 hab.)
- Mattra (Matra) (115 hab.)
- Zallana (Zalana) (297 hab.)
- Zuvani (Zuani) (244 hab.)
- Ampriani (Ampriani) (73 hab.)
- U Pianellu (Pianello) (446 hab.)
La communauté de Tallone voisine, avec 142 habitants, se trouvait en 1520 dans la pieve d'Opino.
En 1740 A Serra était entourée par :
- au nord, Castello et Boziu
- à l'est, Alisgiani
- au sud-est, Toksi qui sera Verde
- au sud, Opino
- à l'ouest, Cursa
Le 15 mai 1768, par le traité de Versailles, la France accapare la Corse et l'administre militairement. La pieve d'Opino était déjà rattachée à celle de Serra. Elle n'apparait pas sur la Carta dell'Isola di Corsica établie avec chaque pieve rectifiée en l'année 1740, et édité à Gênes en 1769 par le capitaine ingénieur-cartographe Domenico Policardi[3].
En 1790, avec la Révolution, la pieve d'A Serra devient le canton de Serra, avant de devenir en 1830, le canton de Moïta.
De nos jours, la partie septentrionale de l'ancienne pieve de Serra se trouve incluse dans le « territoire de vie » Castagniccia du Parc naturel régional de Corse, au sud-est de celui-ci.
Histoire
Au XVIe siècle, la justice était rendue en Corse par le gouverneur et par d'autres fonctionnaires, dont le nombre varia suivant les époques, et qui portaient le titre de commissaire ou de lieutenant.
« L'organisation judiciaire en Corse comprenait une sorte de tribunal suprême à fonctions diverses et qui portait le nom de Syndicat, les membres qui en faisaient partie étant les « syndics ». Ce Syndicat ne fut pas toujours composé de la même façon : il y eut d'abord des insulaires, élus par leurs compatriotes, et des Génois, désignés par le gouvernement de la République. Deux citoyens génois se réunissaient, pour former le Syndicat de l'En-deçà-des-monts, à six Corses élus à raison de deux par terziero ; leur compétence s'étendait aux juridictions de Bastia, Corte et Aléria. Mais on ne tarda pas à supprimer les syndics insulaires, de sorte que bientôt les représentants de Gênes purent seuls faire partie du Syndicat »[4].La pieve civile
Au début du XVIIIe siècle, La Serra se situait dans la province d'Aléria et relevait de sa juridiction. L’abbé Francesco Maria Accinelli à qui Gênes avait demandé une estimation des populations de Corse, avait rédigé un texte manuscrit en langue italienne à partir des registres des paroisses. Il avait écrit : « Pieve di Serra : Moitta 338. Mattra 115. Zallana 297. Zuuani 244. Ampriani 73. Pianello 446 »[5].
La province d'Aléria comptait 7 607 habitants, répartis dans 7 pievi. « Contiene la Giurisditione di Alleria che principia dalla detta Torre di Solinzaa Sette Pievi, con 7607.abitanti, cioè Corsa, Covasina, Allessani, Opino, Serra, Verde, e Campoloro. La prima è quella di Covasina con 613.abitanti in 5. ville, Solaro, ò Solagio, situato al fiume Trave, Ania, S.Gavino, Ventisari, et Ornaso : passa per questa Pieue il fiume Asbatesso, ò sia il Giunchitello »[5].
Après fusion avec Opino, la Serra s'agrandit en s'étalant vers la mer, obtenant ainsi une façade maritime allant de l'embouchure de la Bravona au nord, jusqu'à celui du Tavignano au sud, soit à Aléria[6],[7].
On retrouvera cependant Opino sur la « Carte de l'isle de Corse »[8] de Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772), cartographe, éditée en 1764.
Sur la Carta dell'Isola di Corsica par Domenico Policardi, capitaine ingénieur-cartographe italien, éditée en 1769[Note 1], soit le passage de la Corse sous l'administration militaire française, la Serra se situe toujours dans la province d'Aléria, la pieve d'Opino n'apparaissant plus.
La pieve religieuse
La pieve de A Serra se situe dans le diocèse d'Aléria[Note 2], où se trouvait un tribunal en matière ecclésiastique. Il en existait cinq à l'époque de Morati : Bastia, Aléria, Ajaccio, Nebbio, Sagone.
Le centre de la pieve
Moïta, aujourd'hui chef-lieu du canton de Moïta-Verde, était le centre de la pieve.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Légendes : Carta dell'isola di Corsica, dedicata a sua eccelenza il signor Giuseppe Rocco Boyer de Fonscolombe commendatore, e gran croce dell'ordine di San Michele di Baviera, governatore della citta d'Hieres in Provenza / Domenico Policardi capitano ingegniere
- Sur la Carta dell'Isola di Corsica par Domenico Policardi éditée en 1769, on découvre l'orthographe Aleria pour Alleria anciennement
Références
- BNF no FRBNF405911899) (notice
- ADECEC Eléments pour un dictionnaire des noms propres
- Source : Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, CPL GE DD-2987 (5804 B)
- Colonna De Cesari-Rocca et Louis Villat in Histoire de Corse Ancienne librairie Furne Boivin & Cie, Éditeurs 5, rue Palatine Paris VIe 1916
- Francesco Maria Accinelli in L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
- Nouvelle carte de l'Isle de Corse apartenante a la Republique de Genes, presentement divisée et soulevée, sous les ordres du baron de Neuhoff, élu roy sous le nom de Theodore Premier (1737) du capitaine Vogt
- BNF no FRBNF40592487p) (notice
- BNF no FRBNF405910531) (notice
Catégories :- Corse
- Paroisse de la Corse
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