Brando (Haute-Corse)

Brando (Haute-Corse)
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42° 46′ 34″ N 9° 28′ 34″ E / 42.7761111111, 9.47611111111

Brando
De Lavasina à Erbalunga
De Lavasina à Erbalunga
Administration
Pays France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Bastia
Canton Sagro-di-Santa-Giulia
Code commune 2B043
Code postal 20222
Maire
Mandat en cours
Dominique Ricci
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse
Démographie
Population 1 561 hab. (2008)
Densité 70 hab./km²
Géographie
Coordonnées 42° 46′ 34″ Nord
       9° 28′ 34″ Est
/ 42.7761111111, 9.47611111111
Altitudes mini. 0 m — maxi. 1306 m
Superficie 22,22 km2

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Voir la carte administrative

Brando est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.

Sommaire

Géographie

Brando est une commune située sur la côte est du Cap corse, à 8 km de Bastia. La commune est entourée de sommets : le Monte Merizatadiu (778 m) au nord, les Monte Stellu (1307 m) et Monte Capra (1266 m) à l'ouest, le Monteniellu au sud-ouest et l'Arponi au centre-ouest. Cette ligne de crête sert de limite avec les communes voisines : Sisco au nord, Olcani et Olmeta-du-Cap à l'ouest, et Santa-Maria-di-Lota au sud.

Le territoire communal descend donc de la Serra en amphithéâtre face à la mer Tyrrhénienne. Deux ruisseaux y dessinent leurs vallées parallèles : au sud, Purettu et Pozzu se situent en amont de la vallée qui débouche sur Lavasina ; au nord, Silgaghja, Castellu et Mausoleu se trouvent dans la vallée qui rejoint Erbalunga.

La côte escarpée ne s'adoucit qu'au niveau des marines de Lavasina et Erbalunga. La commune est d'ailleurs construite sur le modèle « piémont-marine » typique du Cap corse avec un habitat dispersé à l'intérieur, sur une altitude moyenne de 300 m, accompagné de constructions littorales qui s'étendent de plus en plus hors des marines d'origine.

La commune est traversée par la route littorale D80 qui relie Santa-Maria-di-Lota au sud et Sisco au nord. De plus, la route panoramique en corniche D54, qui part de Lavasina, dessert tous les hameaux de crête (Purettu, Pozzu, Silgaghja, Castellu et Mausoleu) avant de rejoindre Erbalunga.

Les étendues non-bâties sont généralement sauvages et couvertes d'un maquis épais dominant.

Panorama d'Erbalunga depuis la route corniche D54

Les marines

Erbalunga

Erbalunga est un village ancien de caractère (site inscrit) où se dresse une tour génoise du XVIe siècle construite sur un rocher, inscrite aux Monuments Historiques et classée par arrêté du 24 janvier 1995), en mauvais état. Le village est habité dès le XVI è siècle avec son château féodal. Le village est devenu au fil du temps un repaire chic où artistes et notables y ont élus domicile.

On y trouve l'école, la mairie ainsi que la plupart des commerces de Brando.
L'église Saint-Érasme (patron des marins) s'orne d'une façade baroque. Dans la chapelle pisane attenante à l'église se trouvent des fresques du XIVe siècle, inscrites aux Monuments Historiques[1], représentant Sainte Catherine et le Christ. La marine abrite également la chapelle du cimetière Madona del Carmine.


Monastère des Bénédictines
Entrée du monastère

Au Nord d'Erbalunga, au quartier de Cintolinu se trouve le Monastère des Bénédictines du Saint-Sacrement datant de 1862, église dédiée au Cœur Eucharistique de Jésus. Il était autrefois un pensionnat de jeunes filles.

Lavasina

Article détaillé : Lavasina (Sanctuaire).

Bien qu'il puisse avoir été construit sur un site antique, le hameau actuel de Lavasina date du XIXe siècle. De cette époque, à l'exception du clocher en ciment de facture moderne, datent le couvent de franciscains et l'église Notre-Dame-des-Grâces qui sont situés sur le littoral. Une tour de défense médiévale se dresse sur le rocher de Cuncichjula.

La plage de Lavasina est la plus belle du littoral de la commune.

Les hameaux

Ruines du fort de Brando
  • Castello (Castellu) doit son nom à la place forte qui constituait son centre au Moyen Âge. Hameau d'origine de Brando, Castellu compte aujourd'hui un certain nombre de ruines. Son église Sainte-Marie-des-Neiges (Santa Maria delle Nevi) date du IXe siècle ou Xe siècle. Elle abrite un linteau sculpté et des fresques de 1386. L'architecture sacrée compte encore la chapelle Saint-Antoine et le couvent de Saint-François, au sud-est, aujourd'hui en ruines.
Ruines de l'ancien couvent Saint-François

Village médiéval, il est décrit par les noms de ses 4 quartiers : Chialza (venant d'un mot arabe signifiant mûrier), Ripa (du latin voulant dire « en bord de falaise », Cascata (cascade) et Forte (où sont les ruines du Fort de Brando). Au XIIe siècle Forte est la citadelle des seigneurs Avogari. Au XIVe siècle, Gênes forma le fief voisin d'Erbalunga. Pendant plus d'un siècle les deux fiefs se livrèrent une guerre acharnée. Détruit, le château de Castello-Brando sera relevé par les Français en 1558.

Au nord de Castello, les ruines de 3 villages :

- Fundali (du latin fundus, « en bas d'une pente ») abandonné au XVIIe siècle, d'où l'on voit le village de Castellu perché sur une falaise de 60 mètres et la cascade du ruisseau Traghietto (ou fiume Traiéttu) ;
- Grotta (du grec kruptê « souterrain ») avec ruines d'un castellu-vecchiu (du Xe siècle).
- Serboggiu (dit parfois Sulpoggiu), hameau situé sous une colline et abandonné au XVIIIe siècle, entre Castellu et Silgaggia.
  • A Mausoleo, (Mausoleu) à 1 km environ en amont d'Erbalunga, se dressent la chapelle Sainte-Catherine ainsi qu'un couvent en ruine datant du XVIIe siècle.
Hameau de Pozzo
  • Pozzo (Pozzu) abrite les chapelles Saint-Joseph, sur la route au nord, et Saint-Jean-Baptiste, aujourd'hui désaffectée. La maison Ferdinandi, datant du XVe siècle, est classé monument historique. Le couvent de Capucins fut bâti au nord-est au XVIe siècle. Son église Saint-Barthélemy est aujourd'hui paroissiale.
  • A Poretto (Purettu) se trouvent la chapelle de confrérie Sainte-Croix (Santa Croce), ainsi que les ruines d'une tour massive et celles d'un ancien four. L'église de l'Assomption date du XVIIIe siècle.
Hameau de Silgaggia
  • Silgaggia (Silgaghja) est le hameau de Brando situé le plus à l'ouest sur le flanc montagneux, donc le plus en altitude. Le village surplombe ainsi Castellu, Mausoleu et Erbalunga. Dans ce cul-de-sac, se situe la chapelle Sainte-Lucie à l'ouest.

Au lieu-dit Paruchja se dressent trois édifices religieux, propriétés de la commune, classées aux Monuments historiques[2] :

- l'église Sainte-Marie-de-l'Assomption (Santa-Maria Assunta) ; la chapelle Pisane (partie de mur au sud de la nef de la chapelle supportant des fresques représentant Sainte-Catherine et un Christ monumental) attenant à l'église, du XIVe siècle est protégée et classée par arrêté du 20 septembre 1958.
- la chapelle Notre-Dame-des-Neiges (Santa Maria delle Nevi). Cette dernière, de style roman présente des linteaux sculptés, des fresques du XIVe siècle ainsi qu'un retable du XVIe siècle également classé aux Monuments historiques ; - Protégée et classée depuis le 6 octobre 1976
- la chapelle de confrérie Sainte-Croix. Protégée et classée depuis le 24 janvier 1995.

Au lieu-dit Sacro (Sacru), au niveau du cap du même nom, à 2 kmau nord d'Erbalunga, subsistent les restes d'une ancienne tour génoise.

Communes limitrophes

Histoire

Le site de Brando est occupé depuis la préhistoire. En effet, on retrouve au lieu-dit Tesoru, au sud-ouest, les vestiges d'un castrum préhistorique, avec enceinte.

La fondation d'Erbalunga remonte également à la préhistoire. Le port devient ensuite phénicien puis romain. Le site de Capu Sacru aurait par ailleurs été cité par Ptolémée. Le développement de Brando commence donc sur le littoral. Mais à la chute de l'empire romain, la mer devient source de nombreuses attaques pirates sarrasines ou lombardes. Aussi, les habitants se replient-ils sur les hauteurs pour bâtir leurs villages plus à l'abri.

Au début du Moyen Âge, alors que la Corse est sous autorité du pape puis de la République de Pise, de puissants seigneurs se divisent le territoire du Cap Corse en fiefs. A la fin du XIe siècle la famille génoise des Avogari-Gentile se taille une seigneurie dans la moitié sud du Cap Corse, couvrant les communes actuelles de Brando, Olcani, Olmeta, Ogliastro et Nonza. Ils assurent ainsi une certaine sécurité à la population placée sous leur coupe. Le fief de Brando devient l'un des plus important du Cap. Des châteaux fortifiés sont construits à Castellu, à Erbalunga, ainsi que sur les hauts de Lavasina. Ce dernier, surnommé le « Castellacciu », marque la limite sud de la seigneurie de Brando. Au XIIe siècle le village se développe autour de ses places fortes et la population s’accroît. Les activités économiques reprennent (élevage caprin, viticulture, oléiculture, artisanat) et le commerce maritime avec l'Italie se développe, faisant d’Erbalunga, jusqu’au XVIe siècle le premier port de l'île.

En 1284, le contrôle de la Corse passe à la République de Gênes. En 1438, le fief de Brando se divise entre deux branches de la famille De Gentile : la seigneurie d'Erbalunga se sépare de celle de Brando. Il s'ensuit un conflit permanent entre les deux fiefs malgré la parenté des seigneurs. Erbalunga est le plus petit fief capcorsin, avec seulement 300 habitants. En 1537, deux vaisseaux turcs sont attaqués par les Génois au large de Capu Sacru.

En 1551, une expédition franco-turque menée par Sampiero Corso prend le contrôle de la Corse. La rivalité entre Alessendro Gentile, seigneur d'Erbalunga, rallié aux Génois, et les frères Altobello et Raffaele Gentile, seigneurs de Brando, partisans des Français, s'accentue. En 1556, le hameau de Purettu résiste à un assaut génois. À la fin de cette même année, les troupes franco-turques endommagent sérieusement la tour d'Erbalunga de 77 coups de canon. En représailles, les Génois attaquent, au début 1557, le château de Castellu. Le 8 avril de la même année, les Français prennent et détruisent le port d'Erbalunga, avec l'aide des hommes des seigneurs de Brando. Le 5 novembre, les Génois détruisent la tour de Purettu. En 1559, suite au traité de Cateau-Cambrésis, la Corse revient à Gênes. La paix revient peu à peu à Brando.

En 1625, la République de Gênes restructure l'administration corse. Le pouvoir se centralise et les fiefs disparaissent. Erbalunga demeure un des ports les plus actifs de l'île.

Après la révolte de 1729 et la consulte de Saint-Pancrate, la Corse déclare son indépendance. Cependant, le Cap Corse demeure la dernière terre pro-génoise et ne se rallie au mouvement paoliste qu'à partir des années 1760. En 1764, les Génois incendient le village de Purettu, dans leur fuite face à Pascal Paoli. Ce dernier s'empare de Brando la même année. Après la défaite de ses troupes à Ponte-Novo le 8 mai 1769, Brando s’intègre rapidement dans le cadre de la monarchie française.

Peu à peu, le port d'Erbalunga périclite. Le commerce maritime y est de moins en moins florissant, notamment après l’apparition de la navigation à vapeur. L'agriculture demeure encore très active sur la commune au début du XIXe siècle jusqu'à l'anéantissement de la vigne par le phylloxera. La récession économique, doublée d'une forte poussée démographique, entraîne une forte émigration vers le continent et l’empire français ainsi que vers l’Amérique du Sud (essentiellement Porto Rico et Venezuela).

Depuis 1810 le sémaphore de Sagro, poste de guet dans le dispositif de défense des côtes françaises, est en activité. Il est armé par des guetteurs sémaphoriques de la Marine nationale.

En 1976 s'ouvre la première route carrossable desservant le hameau de Mausoleu.

Économie et vie locale

La vie agricole de la commune a très nettement déclinée au début du XXe siècle. Il ne reste plus que quelques cultures en terrasse, dont celle de l'olivier, et l'apiculture.

La commune est célèbre pour ses « pierres de Brando », qui servent au dallage et au pavage. Le site de Petre-Scrite, à Mausoleu, comptent plusieurs carrières de cipolin dont certaines sont encore en activité. Au hameau de Pozzu, se trouvent également les carrières de Torre (lauzes) et de Sainte-Lucie.

Autrefois, l'industrie de la « glace à rafraîchir » faisait aussi recette. Les célèbres glacières de Brando étaient de petites constructions rondes de pierre sèche bâties dans la montagne. En hiver, on les remplissait de neige tassée et elles étaient ensuite hermétiquement isolées de la chaleur, si bien que la neige se changeait en glace. Cette glace était progressivement taillée en morceaux et descendue au fur et à mesure à Erbalunga pour y être vendue, durant l'été. Pour la conserver le temps de la vente, la glace était stockée dans une grotte au lieu-dit Marmuraghja.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2008 Dominique Ricci    
2008   Dominique Ricci    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008
967 1066 1157 1353 1334 1527 1561
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

la tour génoise d'Erbalunga à Brando

Architecture civile

  • Monument aux morts

Tour d'Erbalunga

Tour génoise du XVIe siècle, en grande partie détruite. Elle est située sur une pointe rocheuse à l'entrée du port d'Erbalunga. Elle est inscrite par arrêté du 24 janvier 1995 aux Monuments historiques[3].

Architecture sacrée

Fêtes et Loisirs

  • Semaine Sainte : la vie religieuse de Brando est d'abord marquée par les cérémonies de la Semaine Sainte célébrées principalement en l'église Saint-Érasme, à Erbalunga. Certains rites, d'origine antique, ont lieu les Jeudi et Vendredi Saints, comme la Granitola et la Cerca, une procession d'église en église longue de plus de 12 km.
  • La fête patronale est le 2 juin.
  • Le 8 septembre, une grande fête de la nativité se déroule à Notre-Dame-des-Grâces de Lavasina, haut lieu de pèlerinage.

Les pélerins arrivent quelquefois de très loin à pieds nus.

  • Carnaval : le hameau de Purettu célèbre chaque année le carnaval.
  • Fête de la Musique : début août a lieu le festival de musique d'Erbalunga.
  • Randonnées : la commune de Brando attire aujourd'hui les touristes, moins par ses plages de galets que grâce à ses paysages de montagne. De nombreuses excursions sont possibles au-dessus des villages. Les départs pour le Monte Stellu (1 307 m) se font généralement de Pozzu ou Silgaghja. Parmi les buts de randonnées, on peut citer le col Sainte-Marie-de-l'Assomption (1 097 m), sur la ligne de crête, la cascade de Traghjettu, près de Castellu, ou les nombreuses grottes des environs de Mausoleu. La grotte de Marmuraghja, connue pour ses stalagtites, est aujourd'hui fermée au public.
  • Sites d'escalade : ils sont également mis en place autour de Capu Sacru, à 2 km au nord d'Erbalunga.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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