- Saint-Florent (Haute-Corse)
-
Pour les articles homonymes, voir Saint-Florent.
Saint-Florent
Le port de plaisanceAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Canton de Conca-d'Oro Code commune 2B298 Code postal 20217 Maire
Mandat en coursClaudy Olmeta
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 1 636 hab. (2008) Densité 91 hab./km² Gentilé Florentins Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 356 m Superficie 17,98 km2 Saint-Florent (San Fiurenzu en corse) est une commune française, située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse. Jusqu'en 1848, le nom officiel était en italien : San Fiorenzo.
Sommaire
Géographie
Situation
Saint-Florent se situe dans le Nebbio. C'est l'une des 8 communes composant le canton de Conca-d'Oro.
Bâtie à fleur d'eau sur une pointe basse qui s'avance au fond du golfe de Saint-Florent, l'un des plus beaux de la Méditerranée, l'ancienne cité génoise, couronnée par sa citadelle, est aujourd'hui une grande station balnéaire.
À l'est, la commune est délimitée avec celle de Patrimonio par le cours du ruisseau de La Trutta, peu avant son embouchure au lieu-dit Olzu, Ce petit cours d'eau traverse une zone géologique sédimentaire du secondaire, avec ses collines calcaires aux sommets arrondis et au travers desquelles il a creusé son lit, créant des falaises blanches érodées remarquables.
À l'ouest, les limites de son littoral maritime avec la commune de Santo-Pietro-di-Tenda est la plage de Loto.
Niché au fond de son golfe, Saint-Florent, port de pêche et de plaisance, est à l'entrée des Agriates et de sa renommée plage de Saleccia et à proximité des vignobles de Patrimonio.
Dans le port de plaisance se jette l'Aliso, une rivière qui prend naissance sous San-Gavino-di-Tenda, l'un des villages du Haut-Nebbio, et qui traverse la fertile plaine d'Oletta appelée Conca d'Oro.
À l'entrée du port se trouve un danger pour les navires, l'écueil balisé Tourelle de Tignosu.
Accès
La ville de Saint-Florent se trouve à 24 kilomètres à l'ouest de Bastia, entre le Cap Corse et le désert des Agriates. Elle est traversée dans son centre Place des Portes, par la route D81 reliant Bastia à la RN 1197 dite Balanina, la jonction des deux routes étant située à Pietre Moneta (Urtaca), via le Désert des Agriates.
La D82 relie Saint-Florent depuis le rond-point dit du Pont de Fer à la RN 193 à Ortale de Biguglia. Elle dessert la plaine d'Oletta, plaine alluviale jadis riche et prospère qui se trouve au centre du Nebbio et que l'on appelle aujourd'hui encore la Conca d'Oru.
Communes limitrophes
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 en cours Claudy Olmeta UMP Conseiller général depuis 1992 Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1774 1911 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2008 350 720 611 805 1 065 1 217 1 350 1 474 1 635 1 636 Nombre retenu à partir de 1774 : population sans doubles comptes Climat
Saint-Florent possède un climat méditerranéen. La température moyenne annuelle s'élève à 15,5 °C et on y compte environ cinq jours de gel par an. Les vents y sont fréquents, et violents, la pluviométrie abondante (749,3 mm), mais on compte toutefois une moyenne de 340 jours de soleil par an.
Relevé météorologique de Saint Florent. mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température moyenne (°C) 9,1 9,4 10,8 12,9 16,3 20,0 23,2 23,3 20,6 17,1 12,9 10,1 15,5 Précipitations (mm) 61,6 88,0 74,9 66,3 43,2 31,5 15,0 33,9 51,2 106,9 87,6 89,1 749,3 Source : Quid 2004, page 618Histoire
Il s'agit de l'antique « Nebbio », qui a donné son nom à la micro-région ainsi qu'à l'évêché dont la cité était le siège, avec la cathédrale romane Santa-Maria-Assunta.
L'archéologie signale que ce territoire était déjà occupé au néolithique ancien. Les chroniqueurs parlent de l'existence, à un kilomètre à l'ouest de la cité actuelle, de la ville romaine de Cersunum.
Saint-Florent fut fondée par les Génois au XVIe siècle. Mais dès 1440, une citadelle est bâtie afin de résister aux assauts aragonais, français et ottomans. Après sa défaite à Ponte Novu quelques années plus tôt, l'armée de Pascal Paoli, aidée de la flotte de Nelson, reconquit le port de Saint-Florent en 1793. C'était durant la brève période du royaume anglo-corse.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la résistance s'organise rapidement après que l'occupant fasciste italien (80 000 soldats) ait envahi la Corse le 11 novembre 1942. Deux des quatre agents de la mission secrète Pearl Harbour arrivés le 14 décembre 1942 (Toussaint Griffi, le militaire d'active volontaire et Laurent Preziosi, le civil résistant) prennent contact avec le responsable de la zone, Pierre Casale (futur maire de St Florent à la Libération) et ses compagnons dont le peintre hongrois, Barta hébergé clandestinement chez lui. Ils sont informés des implantations locales de l'ennemi, trouvent un accord sur un réseau d'hébergement, de liaison pour la coordination au niveau de l'Ile d'un futur débarquement. Les 2 autres membres de la mission Pierre Griffi et le chef de la mission Roger de Saule étaient restés à Corte pour étoffer le réseau et passer les informations radio avec Alger.
La Corse fut le premier département français libéré (le 4 octobre 1943). La ville de Saint-Florent a été l'un des lieux importants lors de la libération de Bastia en 1943. Une compagnie de tabors marocains qui avaient débarqué dans le golfe de Saint-Florent, au prix d'un combat acharné jusqu'au corps-à-corps, enlevèrent aux forces allemandes les fortifications installées au col de Téghime, un important point de passage stratégique sur la route menant à Bastia. À l'entrée de la ville en venant de Bastia, en bordure de mer, un blockhaus et un cimetière musulman témoignent de ces faits.
C'est aujourd'hui un lieu de villégiature pour de nombreux touristes en été.
Économie
Comme toutes les stations balnéaires de Corse, Saint-Florent vit essentiellement du tourisme en saison estivale. Sa proximité de l'agglomération bastiaise lui permet d'avoir une certaine activité hors saison.
- Les services. On y trouve tous les services pouvant satisfaire la clientèle : plaisance (entretien, gardiennage, location de bateaux), activités en mer (école de plongée, de voile, promenade en mer), location de voiture, etc.
- L'artisanat. Un artisan potier d'art à l'enseigne Poterie du Nebbiu, y est installé.
- L'agriculture n'occupe que peu de personnes. Quelques éleveurs et trois viticulteurs (Domaines Coroliani, Gentile et Brizzi). Les vignobles de Saint-Florent se trouvent à la fois dans la zone d'appellation d'origine contrôlée Patrimonio et de l'A.O.C. Muscat du Cap Corse.
Monuments et lieux touristiques
Patrimoine sacré
Cathédrale du Nebbiu
L'ancienne cathédrale du Nebbio connue aussi sous le vocable d'église Santa Maria Assunta, se trouve à la limite de St-Florent le long de la petite route qui remonte vers Poggio d'Oletta par la Strette di San Germanu. C'est un magnifique édifice médiéval bien restauré et qui sert encore parfois de lieu de culte. La date de sa construction est incertaine, au XIIe siècle entre 1125 et 1140. Le bâtiment est protégé dès 1840 et classé monument historique en 1875.
Le premier document dans lequel elle est clairement nommée est un acte du cartulaire de la Chartreuse de Calci datant de 1176. Elle est évoquée malgré tout dans deux documents plus anciens datant de 1138 et 1145.
Suite à l'insécurité des côtes et à la malaria qui sévissait dans les marécages situés au pied de la butte sur laquelle est construit le monument, ce dernier fut abandonné par les évêques. Au début du XVIe siècle l'humaniste Agostino Giustiniani, évêque du Nebbio, fait réparer la cathédrale et lui adjoint sans doute un clocher qui sera détruit au XIXe suite à une restauration radicale de l'édifice. Malgré ces travaux, en 1576 le monument est encore abandonné. Il est même décrit sans toiture, lors d'une visite de Mgr Sauli, alors évêque d'Aléria.
En 1611 Mgr Ruscone fait construire un nouveau palais épiscopal près de la cathédrale, palais détruit, puis reconstruit en 1714 par Mgr Aprosio. En 1722 ont sait que des travaux de charpente furent effectués. En 1748 la cathédrale et le palais sont occupés par les troupes génoises. Le dernier évêque fut Mgr Santini de 1776 à 1801. À cette date l'évêché est incorporé à celui d'Ajaccio.
Autres
- Église paroissiale Sainte-Anne au clocher carré du XVIIIe siècle. Elle est située au cœur de la petite ville.
Patrimoine civil
Citadelle génoise
Construite en 1440 en même temps que la ville sur les ordres de Janus Campofregoso, la citadelle surveille le golfe qu'elle domine. Stratégiquement la place forte protège les arrières de Bastia, commande la plaine de la Conca d'Oro et le Nebbiu, protégeant le goulet d'étranglement qui conduit cette riche zone agricole à la mer.
L'amiral Nelson vainqueur d'Aboukir et de Trafalgar a dit en parlant du lieu : « … donnez-moi le golfe de St Florent, et j'empêcherais qu'un seul vaisseau sorte de Marseille ou de Toulon… ». Une autre preuve de son importance stratégique.
La citadelle fut génoise, aragonaise, française, anglo-corse, italienne et bien sûr corse. Elle fut siège du Gouverneur du Nebbio et finit caserne de gendarmerie. Le rocher sur lequel cette dernière et la ville ont été construites n'était sans doute pas vierge. Il devait se trouver vraisemblablement l’ancien sanctuaire où jusqu’au XIIe siècle étaient conservées les reliques de Saint Florent emportées par la suite à Trévise pour les soustraire aux pillages des sarrasins. D'après Anton Pietro Filippini qui acheva en 1594 l'Histoire de la Corse écrite par Marc-Antonio Ceccaldi (traduction de Antoine-Marie Graziani)[1], il fut même retiré au moment de sa construction un grand nombre d'urnes funéraires sur lesquelles des inscriptions en latin précisaient qu'une grande bataille avait eu lieu près d'ici, peut-être la bataille du champ des Myrthes au moment de la colonisation romaine.
Tour de la Mortella
Pour accéder à la tour de la Mortella, située sur la côte est des Agriates, il faut aimer soit marcher, soit avoir le pied marin. La tour n'offre plus aujourd'hui aux regards qu'un pan de mur, surmonté d'une demi-couronne de mâchicoulis. Cette tour tout en jouant le même rôle que les autres édifices du même type pouvant être admirés tout autour de la Corse, faisait partie du système de défense du golfe de Saint-Florent, commandant l'entrée de ce dernier avec la tour de Vecchiaia, située sur l'autre rive. La tour aurait été commencée en 1553, terminée en 1555 par Andrea Doria (voir la page consacrée au siège de Saint-Florent en 1553-1554 par cet amiral génois). Après la guerre, la tour, poste avancé de la citadelle, sera occupée en permanence par une garnison payée par Gènes. Elle assurera pendant deux siècles et demi un rôle de surveillance et de protection notamment pour les agriculteurs venant du cap par bateau ensemencer les terres des Agriates. La garnison n'est pas très nombreuse, par exemple en 1715 elle est composée d'un chef de la tour (capo), un bombardier et cinq soldats. Les rotations entre la tour et la citadelle se font par barque.
Au XVIIIe siècle, l'intérêt stratégique de cet édifice revient au premier plan. Dès 1727 la tour est attaquée par des Corses qui essayent de s'emparer de l'armement. Peut-être un groupe de bandits comme il en existait à l'époque. Puis au cours de la guerre d'indépendance, cette dernière est attaquée en novembre 1760 où Paoli lui fait tirer dessus. Par la suite Gian’Carlo Saliceti prend la tour, faisant prisonnière la garnison génoise. À partir de 1769 la tour redevient le poste avancé de la citadelle, la garnison est maintenant française. Mais après la Révolution, Les Britanniques en guerre contre la France républicaine, interviennent en Corse. Le 19 septembre 1793 les six hommes du 16e d'infanterie légère corse, préfèrent abandonner le site plutôt que de combattre la flotte britannique. La tour redevient rapidement française. En février 1794 vingt-six navires britanniques sous les ordres de l'amiral Hood qui venaient d'être chassés de Toulon mouillent à Saleccia. Le 6 février un vaisseau de 74 canons le Fortitude et une frégate de 32 canons le Juno, attaquent la tour par la mer. Pendant ce temps des troupes britanniques débarquées la veille assiègent par la terre l'édifice. La garnison de 38 hommes résiste. Après trois heures de feu les Britanniques se retirent, les navires endommagés par les boulets rouges crachés par le canon de l'édifice. Le lendemain les Britanniques récidivent par la terre avec deux canons. La tour résistera au feu toute la journée du 7 février, toute la nuit suivante et une partie du lendemain. La garnison finit par se rendre. La tour avait été définitivement et sérieusement endommagée, mais sa résistance permit aux troupes françaises de fortifier les hauteurs environnantes. À cette occasion l'amiral Nelson, impressionné par la solidité du bâtiment, en fit relever les plans. À partir de 1801 le gouvernement anglais fit construire le long des côtes britanniques et irlandaises un chapelet de tours inspirées de la tour de la Mortella et qui ont pour nom "Martello Towers".
Tour de Fornali
Cette tour génoise faisait partie d'un dispositif de défense de Saint-Florent mis en place par les Génois dès le XVIe siècle. Une dizaine de tours (Ostriconi, Malfalcu, Mignola, Saleccia, Curza, Mortella, Fornali, Vecchiaia,...) devaient être édifiées le long des côtes des Agriates, depuis la Punta di Paraghjola au nord de la plage d'Ostriconi à l'ouest jusqu'à la calanca di a Torre sous la Punta Vecchiaia à l'est. Plusieurs ont été construites ; pour d'autres seule la construction de leur base avait commencé. Mais aucune n'est en état de nos jours.
Autres
- Fontaine au centre de la place Doria.
- Monument aux morts sur la place des Portes entièrement rénovée.
Plages
- Plage de la Roya. Au fond du golfe, c'est la seule plage de sable aux abords de Saint-Florent. C'est une plage familiale par excellence car on a pied très loin. C'est aussi le point de départ du sentier des douaniers qui longe tout le littoral du Désert des Agriates.
- L'Ospedale, une plage de galets roses que longe la D81 depuis le blockhaus jusqu'à l'entrée orientale de la ville.
- le Loto (commune de Santo-Pietro di Tenda), dans le site protégé du littoral des Agriate, propriété du Conservatoire du littoral. La magnifique plage est desservie en saison estivale par deux compagnies de transports par mer de passagers. Embarquement au port de plaisance de Saint-Florent.
- Saleccia, toujours dans le site protégé des Agriates, mais qui appartient à la commune de Santo-Pietro-di-Tenda. La plage est accessible par une piste d'une dizaine de kilomètres qui prend son départ à Casta, un hameau de Santo-Pietro-di-Tenda. Elle est aussi accessible par bateau (absence de ponton ou de débarcadère) ou à pied (plus de quatre heures de marche depuis la plage de la Roya par le sentier des douaniers.
Manifestations culturelles
- Le festival Porto Latino (musiques d’inspirations sud-américaine et espagnole) y a lieu habituellement en août. Son but est de faire connaître au public les nouveaux talents.
Jumelages et échanges
- La commune adhère à l'association des « Saint-Florent de France » regroupant sept communes intégrant « Saint-Florent » dans leur nom.
- Saint-Florent-sur-Cher (Cher)
- « Saint-Florent-le-Jeune » (Loiret)
- Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire)
- Saint-Florent-des-Bois (Vendée)
- Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard)
- Saint-Florent (Deux Sèvres), ancienne commune, fusionnée avec Niort en 1969
Les dixièmes échanges[précision nécessaire] ont eu lieu les 3 et 4 juillet 2010 à Saint-Florent-sur-Cher.
Personnalités liées à la commune
- Lizzy Mercier Descloux a passé ses dernières années à Saint-Florent. Elle y décède en 2004.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Bases Mérimée, Palissy, Mémoire - Ministère de la Culture
- (fr) Patrimoine de la commune - Ministère de la Culture
- (fr) Service de l’inventaire général du patrimoine Corse - Collectivité territoriale Corse
Catégories :- Commune de la Haute-Corse
- Ancien chef-lieu de canton de la Corse
Wikimedia Foundation. 2010.