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Hiers-Brouage
Hiers-Brouage
DétailAdministration Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente-Maritime Arrondissement Rochefort Canton Marennes Code Insee abr. 17189 Code postal 17320 Maire
Mandat en coursPatrick Pellet
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Bassin de Marennes Démographie Population 627 hab. (2006) Densité 20 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 26 m Superficie 31,35 km² Hiers-Brouage est une commune française située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont appelés les Hiersois, Hiersoises et Brouageais, Brouageaises.
Les marais et la place forte de Brouage ont été désignés grand site national en 1989.
Lieu unique de par son environnement naturel et architectural, la citadelle de Brouage a aussi un riche passé historique. C'est un ancien port de commerce du sel, puis port de guerre catholique voulu par le cardinal de Richelieu pour concurrencer la place forte huguenote de La Rochelle. Brouage est également considérée comme étant la commune de naissance du géographe Samuel de Champlain qui a participé à la fondation et à la colonisation de la Nouvelle-France, et qui est le fondateur de la ville de Québec.
Sommaire
Géographie
Localisation
Hiers-Brouage se situe en bordure de l’océan Atlantique à environ 35 kilomètres au sud de La Rochelle et à 120 kilomètres au nord de Bordeaux. Cette commune du nord de la Saintonge n’est qu’à 6 km de Marennes et 11 km de Rochefort. Port de guerre au bord de l’océan Atlantique au Moyen Âge, la commune est aujourd’hui à l’intérieur des terres, entourée de marais. Hiers, le bourg ancien, et Brouage, la citadelle créée au XVIe siècle, ont eu une destinée historique liée depuis le début mais les deux communes n’ont fusionné qu’en 1825.
Lieux-dits
Outre le bourg de Hiers et la citadelle de Brouage, seuls deux lieux-dits : Erablais et Bellevue.
Communes limitrophes
Relief
La commune possède une altitude générale proche du niveau de la mer avec des marais recouvrant la majeure partie du territoire. Seuls quelques points plus élevés, vestiges d’anciens îlots au Moyen Âge quand la mer recouvrait ces marais, permettent d’atteindre un point culminant de 26 mètres d'altitude.
Géologie
Le bassin de Marennes est constitué des marais de Brouage qui occupent la partie évidée de l'anticlinal de calcaire marneux de Jonzac. Ces roches calcaires ont été formées au crétacé. Ces roches se sont érodées jusqu'au plio-quaternaire (période du pliocène et du quaternaire) où les dépôts sableux et vaseux flandriens ont peu à peu comblé la vallée, avec pour conséquence un recul du rivage et un exhaussement irréversible des fonds. Le bilan sédimentaire dans le bassin est aujourd'hui toujours positif : les actions de dépôt l'emportent sur celles d'érosion[1].
Par ailleurs, un risque sismique léger concerne la commune qui est située non loin de la faille d'Oléron. Le 7 septembre 1972 le séisme d'Oléron d'une magnitude de 5,7 a produit quelques dégâts dans la région et a pu être ressenti jusqu'en région parisienne. Le dernier séisme ressenti en date, toujours sur cette faille, d'une magnitude de 4,7, a eu lieu le 18 avril 2005[2].
Hydrographie
Les marais qui s’étendent sur 2900 hectares représentent plus de 92% du territoire communal. Ce sont d’anciens marais salants qui sont aujourd’hui principalement alimenté en eau douce.
Le canal de la Charente à la Seudre (dit de la Bridoire) traverse la commune au sud-est. Large de 6,5 mètres et profond de 2,5 mètres, ce canal, commencé vers 1700, a été mis en service en 1860 et permet de relier Rochefort au niveau de la Charente à Marennes au niveau de la Seudre.
Le havre de Brouage est un chenal qui délimite la commune au nord-est et permet de relier l’océan Atlantique au canal de la Charente à la Seudre grâce au prolongement assuré par le canal de Brouage (entrepris en 1782 et inauguré en 1807).
Le canal de Mérignac délimite quant à lui la commune au sud-ouest et relie également le canal de la Charente à la Seudre à l’océan Atlantique.
L'ensemble de ce réseau hydrographique constituant le bassin de Marennes permet d'évacuer une partie des crues de l'Arnoult et de la Charente[1].
Climat
Le climat de la Charente-Maritime est essentiellement de type tempéré, mais en raison de l’influence du Gulf Stream, de l’anticyclone des Açores, et de l’effet modérateur de la mer, le département bénéficie d’un climat océanique[3], plus doux et plus chaud, appelé climat tempéré océanique.
Ce climat permet à la commune de Hiers-Brouage, pourtant située à un degré de latitude plus au nord que Montréal, au Québec, ou que les îles Kouriles en Russie, de bénéficier d’un taux d’ensoleillement moyen exceptionnel, proche de celui de la Côte d'Azur, sur la mer Méditerranée. L’ensoleillement y est le meilleur du littoral atlantique (2250 heures de soleil par an), et la région est la deuxième région la plus ensoleillée de France. Les hivers y sont doux (quatre jours de neige par an), et la pluviométrie, modérée (755 mm de pluie par an), est surtout concentrée sur les mois d’automne et d’hiver. À la belle saison, les températures sont adoucies par la brise de mer, due à l’inertie thermique de l’océan, et qui se traduit par un vent parfois soutenu qui souffle en provenance de la mer l’après-midi.
Données générales
Ville Ensoleillement (h/an) Pluie (mm/an) Neige (j/an) Orage (j/an) Brouillard (j/an) Paris 1 797 642 15 19 13 Nice 2 694 767 1 31 1 Strasbourg 1 637 610 30 29 65 Brest 1 749 1 114 9 11 74 Hiers-Brouage[4] 2250 755 4 13 26 Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40 Données météorologiques de La Rochelle de 1961 à 1990[5] Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc Année Températures minimales (°C) 3,4 4,0 5,4 7,4 10,7 13,7 15,8 15,7 13,7 10,5 6,3 3,9 9,2 Températures maximales (°C) 8,5 9,9 12,1 14,7 17,9 21,3 23,8 23,5 21,8 18,0 12,6 9,2 16,1 Températures moyennes (°C) 5,9 6,9 8,7 11,1 14,3 17,5 19,8 19,6 17,8 14,2 9,4 6,6 12,7 Ensoleillement (h) 84 111 174 212 239 272 305 277 218 167 107 85 2250 Pluviométrie (mm) 82,5 66,1 57,0 52,7 61,1 42,9 35,1 46,4 56,5 81,6 91,8 81,8 755,3 Tempête de décembre 1999
La Charente-Maritime est le département français qui a été le plus durement touché par l'ouragan Martin du 27 décembre 1999. Les records nationaux de vents enregistrés ont été atteints avec 198 km/h sur l'île d'Oléron (à 10 km de Brouage) et 194 km/h à Royan (à 25 km). La mer déchaînée a provoqué des dégâts considérables sur les toitures des maisons et dans les chenaux ostréicoles.
Toponymie
La Brouage était le nom d'un ancien bras de mer issu du comblement progressif de l'ancien golfe des Santons. Longtemps ouvert à la navigation, il s'étendait jusqu'à l'ancienne ville et châtellenie de Broue, dont seuls témoignent les ruines du donjon médiéval, la tour de Broue. L'accentuation du phénomène d'envasement conduisit à la transformation du bras de mer en marais-gâts, provoquant par la même la ruine de la place-forte.
Le terme Broue désigne également le nom de la vase bleutée que découvre la mer.
Histoire
Les origines
L’église de Hiers est mentionnée au XIe siècle. Le village était à cette époque une île au milieu du golfe de Saintonge, golfe qui se comblera ensuite au fil des siècles pour n’être plus aujourd’hui qu’un marais. L'île fait partie d'un archipel avec d'autres îlots comme ceux de la Guilletterie, de Montboileau, de Fremailloux et d'Érablais. De par son altitude relativement élevée permettant de contrôler la navigation entre le continent et l'île d'Oléron, on construisit dès le XIe siècle un château et un prieuré[6] qui dépendait de la seigneurie de Broue. Les moines de l'église Saint-Hilaire exploitent alors déjà le sel[7].
Brouage fut fondée en 1555 sur un ancien dépôt de lest formant des bombements de galets et de vase. Brouage était l'avant-port du village de Hiers, il est conçu tout d'abord sans intentions militaires mais pour être un centre de négoce. Dix ans après sa fondation, la cité reçoit la visite de Charles IX.
Le port de commerce du XIVe siècle
La cité eut d'abord une vocation commerciale, grâce à « l'or blanc » : le sel. A partir du XIVe siècle, le commerce du sel de Brouage prit une dimension internationale. Le port devint le plus important d’Europe et faisait vivre tout un peuple (sauniers, mariniers, pêcheurs de morue, etc.) en rapportant des droits et taxes au clergé et à la noblesse locale. Jusqu'à 200 bateaux pouvaient venir mouiller dans le port. La cité était alors un lieu d'approvisionnement en sel pour les pêcheurs de morue de Terre-Neuve.
« Jacopolis sur Brouage », nom originel de la cité, devint ainsi riche et prospère.
Le port de guerre du XVIe siècle
Pendant les guerres de religion, la ville est tour à tour prise par les catholiques et les huguenots. En 1576, lors de la sixième guerre de religion, le duc de Guise prit la ville afin de compléter l’encerclement de la place protestante de La Rochelle[8]. Cette même année, Henri de Navarre, futur Henri IV, séjourna dans la citadelle. En 1578, le roi Henri III décide que la ville, devenue trop importante, ne doit ni tomber aux mains des protestants ni dans celles des Anglais, et en fait une Ville Royale : elle devient un coffre-fort du pouvoir central. En 1586, les Rochelais rendirent inutilisable le port de Brouage. Le prince de Condé fit couler des bateaux pour bloquer le port et celui-ci ne fut d’ailleurs jamais totalement dégagé par la suite.
Article détaillé : Guerres de religion (France).En 1626, Louis XIII l'intégra au royaume de France, la cité prit alors le nom de Brouage. Le gouverneur en titre de la cité était Jean Armand du Plessis, Cardinal de Richelieu. À cette époque, la ville comptait 4000 habitants et était toujours une place de négoce : on y trouvait de tout et la cité était très cosmopolite. Point stratégique, elle devint le cœur logistique de la machine de guerre royale pour conquérir La Rochelle[9]. En 1628, Louis XIII visita le port. Entre 1630 et 1640, Richelieu ordonna la construction d’une nouvelle enceinte réalisée par Pierre de Conty d'Argencour. Le bourg de Hiers, de son côté, était devenu l'arrière-cour industrieuse de Brouage : c'est là qu'étaient installés tous les métiers du bâtiment (charpentiers, maçons…) de l'armurerie et de la marine. Certaines enseignes sculptées de l'époque sont encore visibles çà et là.
En 1653, Mazarin devint gouverneur de Brouage. En 1659 celui-ci hébergea sa nièce, Marie Mancini pour l'éloigner du jeune Louis XIV qui la courtisait mais qui devait épouser pour des raisons politiques l'infante Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683).
Article détaillé : Marie Mancini.En 1685, Vauban modernisa les bastions et les chemins de ronde.
Brouage et la Nouvelle-France
Né à Brouage entre 1567 et 1580[10],[11],[12] (entre 1567 et 1580 selon les sources), Samuel de Champlain, explorateur, cartographe. partit pour la Nouvelle-France pour la première fois en 1603. Il réalisa par la suite 21 voyages en tout entre la France et la Nouvelle-France. Il fonda la ville de Québec en 1608. Il mourra à Québec le 25 décembre 1635 sans avoir fini ses préparatifs de la fondation de Montréal qui n'aura lieu qu'en 1642.
Aujourd'hui de nombreux éléments démontrent les liens forts qui unissent la ville de Brouage à celle de Québec : rue du Québec et Square du Nouveau-Brunswick à Brouage, rue de Brouage et statue de Champlain à Québec. Par ailleurs, l'église Saint-Pierre a été restaurée avec des dons de la ville de Québec.
Article détaillé : Nouvelle-France.Le déclin
Durant le XVIe siècle, la ville de Brouage fut tour à tour prise par les Huguenots et les Catholiques lors des guerres de religion.La ville était devenue un enjeu économique important. La Rochelle fit en sorte de rendre l'accès impossible au port brouageois en y faisant couler des bateaux à son entrée.
En 1653, c'est Mazarin qui devient le gouverneur du lieu. Il y héberge sa nièce, Marie Mancini, pour l'éloigner de son très amoureux Louis XIV. Ce dernier, par devoir royal, devait épouser l'infante Marie-Thérèse d'Espagne pour des raisons politiques stratégiques.
Cependant, le déclin de la très cosmopolite ville de Brouage commença. En raison de la baisse du niveau de la mer et à défaut d'une rivière drainante, l'horizon maritime s'éloigna de plus en plus pour laisser place à une étendue de marais, rendant Brouage désœuvrée dans ses principales activités portuaires. L'ascension de la ville de Rochefort, ville voisine préférée par Vauban, plongea Brouage dans l'oubli auXVIIIe siècle. Les marais salants furent abandonnés, la ville commença à tomber en ruine. De nombreux bâtiments disparurent. De fait, les constructions n'ont jamais occupé tout l'espace disponible à l'intérieur des remparts.
À la Révolution, la cité devenue centre de détention logea plusieurs centaines de suspects courant 1793, puis des prêtres réfractaires qui refusaient de jurer fidélité à la République, déportés en provenance des pontons de Rochefort à partir de 1794.
En 1885, l'armée quitte définitivement Brouage.
Le renouveau touristique
Le 29 août 1970, le gouvernement du Québec rendit hommage à Champlain en inaugurant un mémorial en son honneur devant sa maison natale.
Depuis 1980, de lourds travaux de restauration ont été entrepris pour la mise en valeur du site. Brouage est aujourd'hui centre européen d'architecture militaire.
En 2001, Diane Lemieux, ministre d'état à la culture du Québec, est venue à Brouage inaugurer un vitrail de l'église symbolisant les liens de son pays avec la cité saintongeaise.
À l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec par l'enfant du pays Samuel de Champlain, de nombreuses festivités ont été organisées à Brouage en 2008.
La maison Champlain abritera une exposition Champlain, une aventure saintongeaise en Amérique. L'exposition interactive d'un coût de 2 210 500 euros est financée conjointement par l'ambassade du Canada en France et par le conseil général de la Charente-Maritime.
Une œuvre d'art de l'artiste Marc Lincourt sera également mise en place représentant une vague de 2 mètres sur 10 avec le nom des quatre cents premières familles souches qui ont quitté le sol français pour se rendre à Québec.
Héraldique
Parti, le premier d'azur, à trois fleurs de lis d'or, 2 et 1 ; le deuxième de gueules, à un orle de chaînes d'or passées en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel.
Tel que rapporté par Malte-Brun, dans la France illustrée (1883), où il signale également qu'il s'agit là d'une conjonction des armes de France et de Navarre.
mi-parti : au premier d'argent à la fasce bandée d'or et de gueules, au second d'argent aux trois chevrons de gueules ; sur le tout d'azur aux trois fleurs de lys d'or
Pour la commune fusionnée.Administration
Municipalité
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 2009 Jean-Marie Petit 2001 2008 Jean-Pierre Martinet Toutes les données ne sont pas encore connues. Intercommunalité
Hiers-Brouage fait partie, comme six autres communes proches de Marennes, de la communauté de communes du Bassin de Marennes qui correspond aux sept communes du canton de Marennes.
La commune participe également à divers regroupements communaux :
- Syndicat départemental de construction et d'entretien de la voirie des communes de la Charente-Maritime.
- Syndicat départemental d'électrification et équipement rural.
- Syndicat des eaux de la Charente-Maritime.
- Syndicat intercommunal pour la démoustication.
- Syndicat mixte pour la restauration et l'animation du site de Brouage.
- Syndicat mixte pour l'informatisation communale en Charente-Maritime.
- Union des marais de la Charente-Maritime[13].
Budget et fiscalité
Le budget municipal principal 2006 totalisait 285 000 euros d'investissement et 455 000 euros de fonctionnement[14].
La taxe d'habitation prélevée par la commune était en 2006 de 12,82%, la taxe foncière sur les propriétés bâties était de 23,82% et la taxe professionnelle de 19,79%[15].
Urbanisme
En 1999, 80,2% des résidents de la commune étaient propriétaires de leurs logements (contre 63,2% pour le département) et 14,2% étaient locataires (contre 31,5%)[16].
Les deux villages de Hiers et Brouage sont constitués en très grande majorité de pavillons (99,3% contre 80,6% pour le département) qui sont pour la plupart des résidences principales (76,8% contre 71,8% pour le département). L'habitat est donc ici typiquement rural avec ses maisons anciennes (40% datent d'avant 1949) et grandes (70,8% ont quatre pièces et plus)[16].
Jumelage et coopération
Hiers-Brouage est jumelée avec :
Champlain (Québec), depuis 1973.
Démographie
Article détaillé : Démographie de la Charente-Maritime.Évolution démographique
Si l'on excepte la fusion des communes de Hiers et Brouage en 1825 qui a apporté un accroissement virtuel de population, la lente désertification de la commune, entamée au XVIIIe siècle, s'est poursuivie jusqu'au XXe siècle. On peut cependant assister à un redressement démographique depuis quelques années suite au renouveau de la citadelle de Brouage apportant tourisme, commerces et artisanat local.
Pyramide des âges
La pyramide des âges de la commune (figure de gauche) présente un déficit significatif des tranches d'âges les plus jeunes par rapport à la moyenne départementale (figure de droite). Cette pyramide représentative d'une commune rurale met en évidence une population vieillissante avec prédominance des classes d'âge du baby-boom.Économie
Chaque année ce sont 500 000 visiteurs du monde entier (avec une proportion notable de québécois) qui viennent à Brouage. Le renouveau touristique de la citadelle a permis l'implantation de nouveaux commerces (cafés, hôtels, restaurants, tabac-presse, boulangeries…) et d'un artisanat local développé. La commune fait partie du réseau ville et métiers d'art et le syndicat mixte pour la restauration et l'animation du site de Brouage a mis en place une vitrine des métiers d'art au sein même de la citadelle. En 2007, près d'une trentaine d'artisans d'art étaient présents à Brouage.
On trouvait par ailleurs sur la commune deux entreprises de maçonnerie, une menuiserie, un peintre en bâtiment, un plombier et un garage automobile.
Un petit port de pêche le long d’un chenal permet à la commune de développer mytiliculture et ostréiculture : nous sommes sur le bassin des huîtres de Marennes-Oléron.
Le taux de chômage sur la commune était de 11,8% en 1999, supérieur au taux régional qui était de 11%[20].
Patrimoine et culture
Patrimoine architectural
La citadelle de Brouage fut élaborée par Pierre de Conti, sieur d'Argencourt, classée monument historique en 1888[21]. Pour tenir sur les marais, la citadelle repose sur un plancher flottant de chêne couvert de trois rangées de dalles de pierres cramponnées de fer et supporté par des pieux enfoncés dans la vase et noyés de mortier de chaux. Les plans des fortifications, bien que ressemblant à un ouvrage de Vauban, sont antérieurs d'un siècle à celui-ci.
Les remparts
Ils furent édifiés entre 1628-1635, et renforcés en 1689. La face extérieure est en pierre de taille, le reste en moellons liés par un mortier sable-chaux. Les pierres des angles des bastions ont été cramponnées par des crochets de fer. Ils représentent une sorte de quadrilatère de 2080 m de périmètre extérieur, renforcé de huit bastions, chacun surmonté de trois échauguettes. L'intérieur des remparts est constitué de parcelles rectangulaires de 30 mètres sur 8 pour les habitations.
Les portes
Elles furent construites en même temps que les remparts d'Argencourt.
- La porte Royale subsiste à peu près intacte. Elle donnait accès aux quais maritimes et était protégée extérieurement par une petite enceinte à pont-levis.
- La porte d'Hiers a été presque entièrement démolie et était protégée par des ouvrages avancés.
On pouvait aussi sortir de la ville par d'autres passages : deux poternes, la courtine de la mer, deux ports souterrains dans les flancs des bastions de La Brèche et d'Hiers pour une navigation en barque dans les fossés.
Les bâtiments militaires
- La halle aux vivres comprenait un rez-de-chaussée et un étage. On y entreposait tout ce qui était en tonneau : le vin, la bière, la viande salée, etc. Le rez-de-chaussée pouvait contenir 700 barriques tandis qu'à l'étage, un plancher de chêne pouvait recevoir jusqu'à 300 tonnes de blé. Le bâtiment abrite actuellement une exposition du Centre européen d'architecture militaire.
- Les hangars de la porte Royale, adossés aux courtines, recevaient, selon les époques, ateliers d'armuriers, de forgerons, magasins aux bois, aux affûts de canons, écuries, etc.
- La tonnellerie.
- Les forges, adossées au bastion Royal.
- Les poudrières, celle de Saint-Luc à quatre arcs-boutants contenaient 30 tonnes de poudre, celle de La Brèche, édifiée par Vauban en 1692, contenait 20 tonnes.
Les bâtiments disparus
- Le palais du gouverneur reçut des hôtes de marque comme Richelieu , Louis XIII , Marie Mancini…
- Les casernes furent construites en 1637. Elles étaient composées de 72 chambres, abritant 648 hommes. Elles furent détruites en 1895.
- L'hôpital militaire, fondé en 1611 et agrandi progressivement.
- L'arsenal.
- La prison.
- Le moulin à poudre.
L’église Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre est ouverte au culte en 1608, l'année de la fondation de Québec. D'un point de vue architectural, il s'agit d'un édifice de transition entre le style gothique et le style renaissance. Le clocher et une partie de la façade ont été repris à la fin du XVIIIe siècle après qu'une tempête ait causé des dégâts à cette partie de l'édifice en 1731. Ainsi, le portail est il teinté d'influences classiques, lesquelles s'expriment par la présence de pilastres et un fronton triangulaire.
À l'intérieur du sanctuaire, des vitraux retracent des épisodes de la fondation de la Nouvelle-France. L'un d'entre-eux dépeint la fondation de la ville de Québec, tandis qu'un autre, offert par le Nouveau-Brunswick, représente le poste de l'île Sainte-Croix, fondé en 1604 par Pierre Dugua de Mons. Enfin, une autre verrière évoque la fondation de Brouage en 1555.
L'église abrite également une Vierge du XVIIIe siècle, un ex-voto représentant un navire du début du XXe siècle, ainsi que le tombeau de l'ancien gouverneur de la place de Brouage, Claude d'Assigné, marquis de Carnavalet, décédé le 10 septembre 1685.
En hommage au sacrifice de nombreux canadiens pour la libération de la France en 1944, un casque de soldat canadien retrouvé à Dieppe est accroché au mur de l'église.
Après être revenu de Québec en 1629, Champlain aurait prié dans l'église pour que le Canada pris par les Anglais soit restitué à la France en faisant vœu de faire construire à Québec une église dédiée à Notre-Dame de Recouvrance. Ce vœu se réalisa et une plaque commémorative le rappelle dans l'église : Ici Champlain a prié et a été exaucé.
L'église Saint-Hilaire
Fondée au XIIe siècle, l'église Saint-Hilaire est le plus ancien monument de la commune. Construite sur l'ancienne île de Hiers, elle est une église prieurale avant de devenir paroissiale. Le sanctuaire roman est presque entièrement reconstruit au XVe siècle, ainsi qu'en témoignent les fenêtres ogivales à remplage flamboyant, les voûtes à croisées d'ogives et la porte nord (aujourd'hui murée), surmontée d'un gâble en accolade. Très éprouvée par les déprédations consécutives aux guerres de religion, elle est partiellement reconstruite au XVIIe siècle, mais est amputée de plusieurs travées.
La façade est la partie la plus récente de l'édifice et ne date que de 1862. Elle intègre un clocher de faible hauteur, surmonté d'une flèche en ardoise.
Tout comme l'église Saint-Pierre, l'église Saint-Hilaire est basée sur un plan rectangulaire à trois vaisseaux. À quelques mètres du sanctuaire, une maison d'habitation conserve quelques éléments de l'ancien prieuré, datés du XVIIe siècle.
Bâtiments modernes
- La glacière, bâtiment disparu puis reconstitué récemment à l'identique : constituée d'un réservoir artificiel semi-enterré. Le bâtiment était protégé des variations climatiques par l'épaisseur du bastion Richelieu (le mieux protégé du vent et de la pluie) et par le choix de son ouverture au nord. Elle était située non loin de l'hôpital qui était grand consommateur de glace pour la préparation des remèdes. Elle permettait également d'offrir aux hôtes de marque des entremets et sorbets !
- Le mémorial Champlain ainsi que les jardins ont été financés par le Québec.
Patrimoine environnemental
Marais de Brouage
Les marais de Brouage est une zone classée Natura 2000. On y trouve notamment une faune riche mais souvent menacée : cistudes (Emys orbicularis, tortues d’eau douce menacées de disparition en Europe), lucanes (cerf-volant) et loutres[22].
Ces marais sont surtout connus par le grand public pour abriter plus de 150 espèces d’oiseaux. C’est un lieu de nidification des hérons cendrés (Ardea cinerea), Héron pourpré (Ardea purpurea) et aigrettes.
Les cigognes blanches (Ciconia ciconia) y nichent depuis 1978. La région arrive en seconde position après l'Alsace pour l'accueil des cigognes[23].
Culture
Chaque année au mois d'aout a lieu à Brouage les Sites en scène organisé par le conseil général de la Charente-Maritime qui est un festival d'arts de la rue et pyrotechnique au sein de la citadelle.
L'office de tourisme de Brouage propose des visites guidées à thème de la citadelle (par exemple : les métiers à Brouage au XVIIe siècle). Des veillées contées aux flambeaux ont lieu en saison. De nombreuses expositions temporaires sont de plus proposées dans les divers bâtiments historiques de la cité.
Tout au long de l'année, de nombreuses manifestations sont proposées. En 2007 avaient lieux : chasse aux œufs de Pâques, jumping des citadelles (concours hippique), foire aux fleurs et produits régionaux, randonnée pédestre, concert des jeunes talents, défilé Belle Époque, concours de chiens costumés, fête des moules et brocante géante.
Équipements ou services
Exceptée une poste présente dans la commune, la plupart des services publics sont situés dans la ville de Marennes, toute proche.
Transports
Par la route, Hiers et Brouage ne sont distants que d'environ deux kilomètres par la D2, petite route de marais qui les relie à Marennes, au sud-ouest (à 3 km de Hiers) et à Moëze, au nord-est (à 5 km de Brouage). Une intersection au centre du bourg de Hiers permet de rejoindre Beaugeay. La route D123 reliant Marennes à Rochefort, très fréquentée l'été, longe le canal de la Charente à la Seudre et coupe la commune au sud-est. La portion de cette route a été mise à 2 fois 2 voies dans la traversée de la commune et ne permet pas d'accéder à la citadelle.
Les marais de Brouage sont également très accessibles aux vélos. La voie verte de Cabariot à Brouage permet de rejoindre Rochefort par un chemin longeant les canaux[24]. Au lieu-dit Bellevue, la traversée du canal s'effectue grâce à un pont tournant.
L'aéroport de Rochefort - Saint-Agnant, à 10 km de Brouage, permet notamment des liaisons low-cost vers Londres.
Éducation
La commune possède une école primaire située à Brouage.
Vie locale
Vie associative
La commune compte quelques associations : club des anciens, association communale de chasse agréée, fédération nationale des anciens combattants en Algérie, et association Aunis et Saintonge Brouage Quebec.
Environnement
La communauté de communes du Bassin de Marennes a mis en place une collecte sélective des emballages ménagers. Les déchets ménagers sont acheminés à l’usine d’incinération de Saint-Pierre-d'Oléron tandis que les emballages recyclables sont transportés au centre de tri de Rochefort.
Personnalités liées à la commune
- Jacques de Pons, fondateur de la citadelle de Brouage en 1555.
- Charles IX, roi de France, visita la nouvelle citadelle de Brouage en 1565.
- Henri de Navarre, futur roi de France, séjourna à Brouage en 1576.
- Samuel de Champlain, né à Brouage entre 1567 et 1580[25], navigateur, cartographe, explorateur, chroniqueur... et fondateur de la ville de Québec en 1608.
- Louis Houël, né à Brouage, ami de Samuel de Champlain, conseiller du roi et régisseur, a donné son nom à la ville de Rivière-Ouelle au Québec.
- Louis XIII, roi de France, visite Brouage en 1628.
- Richelieu, cardinal, gouverneur de Brouage en 1627.
- Pierre de Conty d'Argencour, ingénieur, réalise les nouvelles enceintes de Brouage entre 1630 et 1640.
- Mazarin, cardinal, successeur de Richelieu, gouverneur de Brouage en 1653.
- Marie Mancini, exilée à Brouage entre 1659 et 1661 par Mazarin pour l'éloigner du jeune Louis XIV.
- Vauban, ingénieur et architecte militaire, modernise les bastions et le chemin de ronde en 1685.
Notes et références
- ↑ a et b IFREMER : bassins de la Seudre et de Marennes
- ↑ Séisme d'Oléron sur le site du CEA.
- ↑ Le climat de la Charente-Maritime (Météo-France)
- ↑ Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
- ↑ Relevés météorologiques de La Rochelle, Charente-Maritime (17), de 1961 à 1990 (infoclimat.fr)
- ↑ Des vestiges du prieuré sont visibles à l'angle de la mairie de Hiers.
- ↑ Bassin de Marennes : Hiers-Brouage
- ↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ) p.325
- ↑ Emmanuel de Fontainieu, L'Hermione, de Rochefort à la gloire américaine, p.20, 2002 - ISBN 2-908071-95-9
- ↑ universalis.fr : Samuel de CHamplain
- ↑ Charente-Maritime : Samuel de Champlain
- ↑ Site sur Samuel de Champlain
- ↑ ASPIC : Hiers-Brouage (consulté en novembre 2007)
- ↑ Ministère de l'économie et des finances : Les comptes individuels des communes (budgets municipaux 2001 à 2006)
- ↑ Données taxe.com
- ↑ a et b Recensement INSEE 1999
- ↑ Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 27 février 2009]
- ↑ Pyramide des âges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
- ↑ Pyramide des âges, Recensement 1999 sur le site de l'INSEE
- ↑ INSEE, chiffres clés Hiers-Brouage
- ↑ Ministère de la Culture (France) : fiche sur Hiers-Brouage, consultée le 7 mars 2007
- ↑ Natura 2000 : les marais de Brouage
- ↑ Cigogne blanche sur le site de la LPO Chrente-Martime
- ↑ Véloroutes voies vertes
- ↑ Voir les arguments qui rendent davantage plausible sa naissance vers 1580 : [pdf] Jean Liebel, On a vieilli Champlain, Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 32, no2, 1978, p. 229-237.
Pour approfondir
Bibliographie
- Nathalie Fiquet, François-Yves Le Blanc, Brouage, ville royale, Patrimoines Medias, 1996 (ISBN 2910137252)
- Claude-Marie Vadrot, Les marais du Brouage, Actes Sud, coll. « Conservatoire du Littoral », 2004 (ISBN 2742751556)
- Lucien Pledy, Brouage et Marie Mancini, La Decouvrance Editions, coll. « Amateur Averti », 2006 (ISBN 2842654277)
- Collectif, Brouage ville royale et villages du golfe de Saintonge, Patrimoines Medias, 1997 (ISBN 291013721X)
Liens internes
Liens externes
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