- Cistude
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Emys orbicularis Cistude Classification selon TFTSG Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Reptilia Sous-classe Chelonii Ordre Testudines Sous-ordre Cryptodira Famille Emydidae Sous-famille Emydinae Genre Emys Nom binominal Emys orbicularis
(Linnaeus 1758)Statut de conservation UICN :
Statut CITES : Annexe III ,
Révision du 22/04/76Emys orbicularis est une espèce de tortues de la famille des Emydidae[1]. En français elle est appelée Cistude, Cistude d'Europe, Tortue des marais ou Tortue de Brenne.
C'est une petite tortue d'eau douce dite palustre carnivore d'Europe et fortement menacée de disparition.
Sommaire
Distribution
Cette espèce se rencontre en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
La tortue bourbeuse est répendue dans presque toute l'Europe, sauf dans les régions centrales et dans le nord. Elle est en forte régression dans le sud de la France. (Sources : Livre "Sur les traces des animaux")
Habitat
La cistude passe la plupart du temps dans des lieux boueux (ce qui lui vaut parfois le surnom de tortue boueuse). Elle vit donc dans les étangs, marais, canaux et lacs.
Elle vit dans les canaux, les tourbières, les bras de rivière, les étangs, les eaux saumâtres et dans tous les autres milieux aquatiques où elle trouve des végétaux. Elle a besoin d'un sol meuble ou sableux et de zones ensoleillées pour déposer ses œufs.
Description
C'est une tortue de petite taille, en moyenne 14 cm, au maximum 20 cm, avec une carapace plate et légèrement bombée, rappelant la forme d'un galet. Cette carapace est lisse brun foncé noirâtre avec des rayures et des taches jaunes. Le plastron est brun avec un dessus jaunâtre. La peau est constellée de points jaunes. La queue est assez longue, même pour les femelles, et plus encore chez les jeunes..
{{Référence nécessaire|Les jeunes individus et les femelles ont les yeux jaunes tandis que les mâles ont les yeux rouges. Les mâles ont aussi une carapace plus plate que les femelles et sont généralement plus petits. Les femelles sont plus grands que les mâles, ce dernier ayant une queue presque aussi longue que sa carapace. (Sources : Livre "Sur les traces des animaux")
Signes distinctifs
On peut percevoir les traces de la tortue Bourbeuse par des oeufs éventrés par des corbeaux, bellettes, ou rats, ou des oeufs éclos.
Liste des sous-espèces
Selon TFTSG (9 juin 2011)[1] :
- Emys orbicularis orbicularis (Linnaeus, 1758)
- Emys orbicularis eiselti Fritz, Baran, Budak & Amthauer, 1998
- Emys orbicularis fritzjuergenobsti Fritz, 1993
- Emys orbicularis galloitalica Fritz, 1995
- Emys orbicularis hellenica (Valenciennes, 1832)
- Emys orbicularis ingauna Jesu, Piombo, Salvidio, Lamagni, Ortale & Genta, 2004
- Emys orbicularis occidentalis Fritz, 1993
- Emys orbicularis persica Eichwald, 1831
En France, on rencontre E. o. orbicularis, ainsi que E. o. galloitalica et E. o. occidentalis[2]. Les sous-espèces peuvent s'hybrider[3].
Synonymes
Au fil du temps, la Cistude a été décrite sous de très diverses dénominations scientifiques, parmi lesquelles on trouve notamment les suivantes :
- Testudo lutaria Linnaeus, 1758
- Testudo europaea Schneider, 1783
- Testudo pulchella Schoepff, 1801
- Emys turfa Meyer, 1835
- Emys lutaria borealis Nilsson, 1841
- Cistudo anhaltina Giebel, 1866
- Emys lutaria taurica Mehnert, 1890
- Emys europaea sparsa Dürigen, 1897
- Emys europaea concolor Dürigen, 1897
- Emys europaea punctata Dürigen, 1897
- Emys orbicularis aralensis Nikolsky, 1915
- Emys orbicularis luteofusca Fritz, 1989
- Emys orbicularis colchica Fritz, 1994
- Emys orbicularis hispanica Fritz, Keller & Budde, 1996
- Emys orbicularis capolongoi Fritz, 1995
- Emys orbicularis lanzai Fritz, 1995
- Cistuda hellenica Valenciennes in Bibron & Bory de Saint-Vicent, 1832
- Emys antiquorum Valenciennes in Bory de Saint-Vincent, 1833
- Emys orbicularis hoffmani Schreiber, 1875
- Emys orbicularis atra Werner, 1897
- Emys europaea maculosa Dürigen, 1897
- Emys europaea persica Eichwald, 1831
- Emys europaea iberica Eichwald, 1831
- Emys orbicularis orientalis Fritz, 1994
- Emys orbicularis kurae Fritz, 1994
Mode de vie
Cette petite tortue est essentiellement diurne. Plutôt méfiante et craintive, la tortue Bourbeuse est surtout active aux heures les plus chaudes dans la journée. Elle passe une grande partie de son temps posée sur des troncs émerfés ou à flotter à la surface de l'eau, toujours prête à s'enfuir à la moindre alerte.
À l'automne, la cistude s'enfouit dans la vase qui la protège du gel, pour redevenir active au printemps.
La cistude est un animal très discret, elle est très farouche et plonge au moindre bruit, ce qui la rend très difficile à repérer. Mais avec patience on peut parfois la repérer se chauffant au soleil sur un rocher au milieu d'un ruisseau. Elle fait cela par groupes de dizaines d'individus, surtout en milieu de matinée. En plus son aspect grisâtre et terne, et sa carapace arrondie lui permet de se confondre avec des galets au fond des ruisseaux.
Longévité
Elle bénéficie d'une vie assez longue : de 60 à 70 ans environ (Jusqu'à 100 ans en captivité)[4].
Reproduction
À partir de mai-juin, commence la saison des amours chez la cistude. On remarque un mâle en rut, par des yeux plus rouges qu'à l'ordinaire, et par une certaine agressivité surtout envers les femelles. L'accouplement des cistudes se déroule généralement sous l'eau et se passe normalement assez rapidement. Le mâle mord la nuque et les pattes de la femelle pour l'empêcher de tendre le cou et la maintient fermement sous l'eau, en l'empêchant de respirer et d'avancer. Il arrive même parfois que la femelle se noie durant cette opération. C'est donc épuisée, à demi asphyxiée et parfois cruellement blessée, qu'elle accepte de se rendre. Quelques semaines plus tard, c'est-à-dire dans une période comprise entre mi-mai et début juillet, la femelle pond ses œufs dans un lieu sec et généralement éloigné de l'eau (jusqu'à 800m de la rive). Ces œufs sont blancs et très fermes et de forme elliptique, et sont à un nombre compris de 3 à 16 mais normalement compris dans les 5-6. Ils pèsent de six à huit grammes dans un trou de six à douze centimètres de profondeur qu'elle creuse dans la terre meuble avec ses membres postérieurs.
L'éclosion se produit trois mois environ après la ponte : les nouveau-nés pèsent cinq à six grammes et meurent souvent dans le nid en frayant leur chemin vers l'air libre où ils sont chassés par nombre de prédateurs : putois, hérons ou corbeaux. Après trois mois environ, généralement en août et en septembre, les petites tortues sortent du nid. Elles ne sont pas aptes à se reproduire et adultes qu'au bout de 10 à 12 ans. A cause de la taille du mâle qui est plus petit que la femelle, le dimorphisme sexuel est caractérisé par l'extrémité du plastron qui est légèrement incurvée chez le mâle. (Sources : Livre "Sur les traces des animaux")
Adulte, la cistude n'a plus guère d'ennemis, que les installations humaines.
Alimentation
La cistude est principalement carnivore, bien qu'avec l'âge elle se nourrisse de plus en plus de végétaux. Elle se nourrit d'insectes, d'alevins (jeunes poissons), de têtards ou même elle pousse jusqu'à la nécrophagie en mangeant de petits animaux morts ainsi que des carottes.
La tortue Bourbeuse se nourrit de poissons, de crustacés, d'amphibiens et de charognes, tout en mangeant parfois les algues et les plantes aquatiques. Il lui arrive aussi des libellules au vol en se dissimilant dans la végétation.
Protection
La Cistude est intégralement protégée en France, mais dans certaines aires de sa répartition ses effectifs diminuent fortement. Autrefois cette tortue était très commune en Europe, mais son déclin est dû à deux principaux facteurs:
- Sa consommation par les populations (jusqu'au début du XIXe siècle dans le sud de la France).
- La pollution et les activités humaines, la principale cause de la diminution des populations de cistudes: La canalisation, bétonnage et pollution des cours d'eau abîment les biotopes de la cistude et les incendies également la menacent.
La cistude souffre aussi en France d'une concurrence sur sa niche écologique due à la tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) et de la tortue hargneuse (Chelydra serpentina).
Il n'y a qu'en Afrique du Nord qu'elle est encore abondante.
Un programme de réintroduction est en cours en Alsace, conduit par la Réserve naturelle de la petite Camargue alsacienne.
Étymologie du nom
Le nom cistude vient du latin «testa», signifiant coquille, carapace.
Publication originale
- Linnaeus, 1758 : Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, ed. 10 (texte intégral).
Sources
- Le Livre Sur les traces des animaux de P. Brichetti et A. Gariboldi
Liens externes
- Référence Animal Diversity Web : Emys orbicularis (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Emys orbicularis (en)
- Référence Catalogue of Life : Emys orbicularis LINNAEUS 1758 (en)
- Référence DORIS : espèce Emys orbicularis (fr)
- Référence Fauna Europaea : Emys orbicularis (en)
- Référence ITIS : Emys orbicularis (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Emys orbicularis (en)
- Référence Reptarium Reptile Database : Emys orbicularis (LINNAEUS, 1758) (en)
- Référence TFTSG : (en)
- Référence Turtles of the world : Emys orbicularis (en)
- Référence UICN : espèce Emys orbicularis (Linnaeus, 1758) (en)
- Association de Protection et Récupération des Tortues (PRT) Initiateur du projet EMYS étudiant les possibilités de réintroduction de l'Emys orbicularis orbicularis en Suisse.
- La Cistude d'Europe Description, répartitions et habitats, mœurs, mesures de protection. Par le Centre de Coordination pour la Protection des Amphibiens et des Reptiles de Suisse (Karch)
- Vidéo de Cistude d'Europe filmée en Aquitaine (fr+en)
- Programme pour conserver la Cistude d'Europe en Midi-Pyrénées : CPIE Pays Gersois
Notes et références
Bibliographie
- Franck Bonin, Bernard Devaux et Alain Dupré, Toutes les tortues du monde, Delachaux et Niestlé, coll. «Les Encyclopédies du Naturaliste», Paris, 1998 (ISBN 2603010247)
- La Salamandre n°109: la cistude, revue naturaliste. Numéro consacré à la cistude d'Europe, seule tortue indigène aquatique d'Europe centrale, 1995
- La Salamandre n°139: les envahisseurs, revue naturaliste. Numéro consacré aux espèces exotiques envahisseuses comme la tortue de Floride, 2003
Catégories :- Statut UICN Quasi menacé
- CITES annexe III
- Tortue (nom vernaculaire)
- Emydinae
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