Congrès de Reims

Congrès de Reims
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Le congrès de Reims est un congrès ordinaire du Parti socialiste français, qui se tient à Reims du 14 au 16 novembre 2008. L’objectif du congrès est de fixer la ligne générale du Parti socialiste et de désigner un nouveau premier secrétaire en remplacement de François Hollande et une nouvelle direction du parti à tous les échelons (section, fédération, national) après les défaites de la présidentielle et des législatives, et les succès des municipales et cantonales.

Ce congrès est marqué par une fragmentation en trois motions de l'ancienne majorité (motion de Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Ségolène Royal) qui s'opposent surtout sur la méthode et la personnalité pour conduire le Parti. Les résultats sont serrés et les débats ne peuvent aboutir à une synthèse. Le congrès ne s'achève véritablement qu'avec un vote des militants sur le premier secrétaire. L'écart de voix au second tour est si restreint que son dépouillement est tendu. Finalement, le conseil national du PS valide le 25 novembre 2008 l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur sa concurrente Ségolène Royal, soit 50,04% des suffrages exprimés. Elle est la première femme à occuper cette fonction au PS.

Sommaire

Organisation d'un congrès du Parti socialiste

Article principal : Congrès du PS.

Localisation du congrès

Originellement envisagé à Toulouse après la victoire de Pierre Cohen aux municipales, le congrès est finalement fixé à Reims après un vote à bulletin secret du bureau national du parti socialiste. Les questions de proximité de Paris ont été évoquées, mais le contexte (affrontement annoncé entre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal) a joué contre Toulouse dont le maire et la fédération étaient des proches de Lionel Jospin et de Bertrand Delanoë. Le maire de Reims, Adeline Hazan est une proche de Martine Aubry[1].

Calendrier du congrès

Le congrès de Reims à proprement parler s'est tenu du 14 novembre au 16 novembre 2008.

  • Mercredi 2 juillet : Conseil national d’enregistrement des contributions générales et approbation du calendrier et des modalités de préparation du congrès; date limite de dépôt des contributions générales et thématiques.
  • Lundi 7 juillet : Date limite de mise en ligne des contributions générales et thématiques sur le site du Parti.
  • Vendredi 11 juillet : Date limite d'arrivée des contributions générales chez les militants; Ouverture de la période de débat dans les sections et les fédérations sur les contributions générales et thématiques.
  • Du 25 août au 22 septembre : Organisation d'au minimum une assemblée générale de débat dans chaque fédération et d'une assemblée générale de section autour des contributions (à cette étape comme à celle des motions, le calendrier des assemblées générales fédérales ou de section doit être communiqué aux commissions nationale et fédérales de préparation du congrès).
  • Mardi 23 septembre : Conseil national de synthèse.
  • Lundi 26 septembre : Envoi des motions chez les militants; Débat dans les sections et fédérations.
  • Vendredi 17 octobre : Date limite d’envoi à tous les adhérents des rapports d’activité et financier et du bulletin de vote individuel.
  • Jeudi 6 novembre : Vote dans les sections.
  • Du vendredi 7 novembre au dimanche 9 novembre : Congrès fédéraux.
  • Vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 novembre : Congrès national ordinaire à Reims.
  • Jeudi 20 novembre : Vote simultané dans toutes les sections pour l'élection du premier secrétaire, du premier secrétaire fédéral, du Secrétaire de section.
  • Vendredi 21 novembre : 2ème tour de scrutin pour l'élection du premier secrétaire, du premier secrétaire fédéral, du Secrétaire de section.
  • Prévu le samedi 22 novembre : Conseil national : désignation du Bureau national et élection du Secrétariat national, il s'est finalement en deux sessions le 25 novembre et le 6 décembre.

Le congrès est organisé par le bureau national[2].

Liste des contributions déposées pour le congrès

La phase des contributions précède celle des motions. Elle permet de faire valoir des idées de groupe qui se rassemblent lors de celles des motions, beaucoup moins nombreuses. Leur date limite de dépôt était fixée au 2 juillet 2008.

Les contributions générales

Il y eut au total 21 contributions générales déposées pour ce congrès de Reims - il y en avait 18 lors du précédent congrès au Mans. Ce sont les suivantes:

Les contributions thématiques

Plus de 300 contributions thématiques ont été déposées[3]. On peut citer entre autres :

  • « Un nouveau souffle pour la Gauche » [21]
  • « L'économie sociale et solidaire ou l'individu-citoyen au centre du système économique » [22] par la Fédération des Alpes-Maritimes
  • Contribution [23] déposée par Homosexualités & Socialisme
  • « La diversité et le parti socialiste » [24] par Rachid Mammeri
  • « La Contribution des EGALES » [25] par Geneviève Couraud

Listes des motions déposées pour le congrès

La phase des motions est celles des textes finalement mis au vote des militants, après synthèse de contributions. Le dépôt des motions a eu lieu au conseil national de synthèse, le mardi 23 septembre 2008.

Motion A

Bertrand Delanoë en 2007.

Cette motion - « Clarté, courage, créativité »[4] - a pour premier signataire Bertrand Delanoë. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Bertrand Delanoë, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et une partie de la contribution soutenue par Pierre Moscovici. Elle est notamment soutenue par :

Motion B

Jean-Louis Tourenne.

Cette motion - « Pôle écologique » [5] - est issue des contributions de Géraud Guibert et Christophe Caresche. Elle est notamment soutenue par :

Motion C

Benoît Hamon.

Cette motion - « Un monde d’avance, Reconstruire l'espoir à gauche » [6] - a pour premier signataire Benoît Hamon. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou, Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez et Jacques Fleury). Elle est notamment soutenue par :

Motion D

Martine Aubry à Aubervilliers.

La motion D ou « Changer à gauche pour changer la France » [7] a pour première signataire Martine Aubry. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Martine Aubry, Marylise Lebranchu, Laurent Fabius et une partie de la contribution soutenue par Pierre Moscovici. Elle est notamment soutenue par :

Motion E

Ségolène Royal en 2007.

La motion E ou « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes » [8], dont Gérard Collomb est le premier signataire, est la fusion des contributions présentées par Ségolène Royal, Gérard Collomb et Jean-Noël Guérini, Frédéric Léveillé et Gaëtan Gorce. Elle est notamment soutenue par :

Motion F

Logo-mouvement-Utopia.jpg

La motion « Socialistes, Altermondialistes, Écologistes » (Utopia) [9] a pour premier signataire Franck Pupunat, et provient de sa contribution. Elle est notamment soutenue par :

  • Henry Lombard, délégué national du PS au sein de la Commission Laïcité, Secrétaire Général de l'Aix Rugby Club
  • Martine Meissimilly, 5ème adjointe au maire de Laragne-Montéglin
  • Serge Odobet, 1er conseiller municipal d'opposition à Oyonnax
  • Evelyne Acciari, 4ème conseillère municipale d'opposition à Oyonnax
  • Bernard Lauzon, chargé de mission du service Production-Aménagement-Développement du comité départemental du Tourisme des Alpes-de-Haute-Provence
  • Pierre-Alain Cardona, membre de la Commission Fédérale des Conflits de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône
  • Corinne Morel Darleux, co-animatrice d'Utopia

Alliances et candidats au poste de premier secrétaire national

Il reste 3 candidatures : celles de Benoît Hamon, de Martine Aubry et de Ségolène Royal.

Présentation des candidats

Candidats officiels

  • Benoît Hamon a annoncé sa candidature le jour du dépôt des motions. Il a déposé avec Henri Emmanuelli la contribution du NPS, Reconquêtes. Il a espéré que Laurent Fabius le rejoigne[réf. nécessaire], mais celui-ci s'est intégré au mouvement des Reconstructeurs, mené par Martine Aubry. Il réalise alors le rassemblement de tous les courants de l'aile gauche du PS, ayant derrière sa motion "Un monde d'avance" 7 contributions, un record pour ce congrès. Avec la crise financière, il estime son orientation politique marqué plus à gauche légitimée, et croit en ses chances de gagner[10].
  • Ségolène Royal, voulant conserver la dynamique de sa campagne pour la présidentielle, a souhaité que le congrès se tienne avant les municipales de 2008, comme il était prévu initialement, sans succès. Elle annonce alors sa candidature assez tôt, le 17 mai 2008 au 20h de France 2 et lance le site congresutileetserein.com qui pose des questions sur de nombreux sujets politiques aux adhérents du PS. Il en découle la contribution "Combattre et Proposer". Étant devancée dans les sondages par ses rivaux Bertrand Delanoë et Martine Aubry, le 15 septembre 2008, elle déclare au 20h de TF1 qu'elle ne fait plus de sa « candidature un préalable ». Elle s'unit alors avec "La Ligne Claire" et laisse Gérard Collomb prendre la tête de la motion E.
  • Martine Aubry est au départ restée discrète sur ses intentions pour ne pas rentrer dans les jeux de querelles de personnes, tout en avançant la nécessité de « faire renaître le PS »[11]. Elle fait partie intégrante de la construction d'une coalition alternative au combat Royal-Delanoë [12], appelée ensuite « Pôle des Reconstructeurs »[13] et composé des partisans de Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Arnaud Montebourg[14]. Sa réélection aisée à la mairie de Lille renforce sa popularité[15] et la fait monter en puissance jusqu'à ce qu'elle laisse entendre clairement sa candidature lors de la présentation de sa motion[16]. Lors du congrès de Reims tendu, aucune majorité ne se dégage. Un front « anti-Royal » émerge progressivement entre les motions A, D et C et un texte commun en ressort, mais la question de la candidature bloque. Benoît Hamon maintient sa candidature et Martine Aubry propose de la soutenir mais les partisans de Bertrand Delanoë refusent[17]. Alors qu'au coucher de la nuit du 15 novembre, un duel Hamon-Royal semble se profiler, la candidature d'Aubry est finalement annoncée au détriment de celle de Delanoë. Le dépôt officiel se fait aux alentours de 9 h 45, l'heure limite étant déplacée pour l'occasion de 9 h 30 à 11 h[18].

Anciens candidats

  • Le premier à s’être déclaré candidat au poste de premier secrétaire est Pierre Moscovici, début 2008[19], se présentant comme une alternative au grand combat Royal-Delanoë annoncé par les médias. Il a fortement exprimé la volonté d’éviter l’installation d’un présidentiable à la tête du PS et de donner une orientation clairement sociale-démocrate, dans la lignée de son appartenance au courant strauss-kahnien. Ce courant s’est scindé en trois, une partie le soutenant, une autre partie soutenant Delanoë, et une dernière suivant Cambadélis chez les Reconstructeurs. Moscovici n’ayant pas rejoint les Reconstructeurs, il cherche d’autres alliés pour poursuivre sa candidature. Il est ainsi rejoint par les « barons locaux » de la Ligne Claire, qui prendront ensuite la tête d’une motion co-signée avec Ségolène Royal. Il se rallie à Bertrand Delanoë et abandonne sa candidature.
  • Julien Dray[20] veut rassembler le parti et signe ainsi la contribution de François Hollande, pour ne pas se positionner dès le départ. Il espère que le premier secrétaire le désignera comme son successeur, de par sa position d’arbitre[réf. nécessaire], en voulant allier la majorité sortante, découpée en trois : Aubry, Delanoë et Royal. Mais Hollande s’unit avec Delanoë, et ses espoirs d’union s’amincissent. Tout en signant et soutenant la motion Collomb-Royal, il profite du fait que cette motion n’ait pas de premier secrétaire désigné à l’avance, Ségolène Royal ayant mis sa candidature « au frigidaire », pour maintenir sa propre candidature[21]. Il ne pense qu’aucune motion ne pourra accéder seule à la majorité et espère toujours devenir le candidat du consensus évitant le choc des présidentiables.[réf. nécessaire]
  • Bertrand Delanoë est depuis sa réélection à la mairie de Paris désigné comme le favori pour devenir premier secrétaire du Parti socialiste[22]. Il lance sa campagne en sortant le livre De l’audace ! en mai 2008[23]. Il y dénonce le libéralisme économique tout en revendiquant le libéralisme politique. Il se déclare officiellement candidat[24] à la veille de l’université d’été du PS à La Rochelle. Il s’unit avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault, puis est rejoint par Pierre Moscovici sur la motion « Clarté, Courage, Créativité » qui est signée par le nombre le plus important d’élus mais en 4e position des signatures de militants et sympathisants[25]. Sa stratégie visait à personnaliser une direction du parti ; devant le résultat de sa motion qui ne lui assure pas les ralliements immédiats de Martine Aubry ni Benoît Hamon pour passer devant Ségolène Royal et l’échec de la synthèse, il ne dépose pas sa candidature et appelle à voter Martine Aubry en quittant Reims.

Sondages sur la désignation du premier secrétaire national

 Delanoë   Aubry   Royal   Hamon 
28 septembre - IFOP 44 % 22 % 18 % 6 %
7 octobre - LH2 24 % 12 % 21 % 1 %
16 octobre - IFOP 41 % 23 % 30 % 1 %
4 novembre - LH2 28 % 12 % 20 % 3 %

Côte de popularité des personnalités socialistes

 Delanoë   Aubry   Royal   Hamon   Dray   Hollande   Fabius   Montebourg   Moscovici 
13 octobre - IPSOS 63 % 42 % 33 % 26 % 29 % 29 % 23 % 24 %
14 octobre - BVA 67 % 61 % 56 % 11 % 30 % 43 % 36 % 29 % 29 %
25 novembre - BVA 59 % 61 % 53 % 40 % 38 % 28 % 31 % 26 %

Vote des militants

Le jeudi 6 novembre 2008 a eu lieu le vote pour les motions. Celui-ci s'est fait à un tour et à la proportionnelle. Les résultats se calculent par fédération. Chaque fédération à le droit à un nombre de délégués proportionnel à ses effectifs au 31 décembre 2007.

Du 7 au 9 novembre ont eu lieu les congrès fédéraux où sont désignés les délégués au congrès de Reims.

Les résultats officiels

Dépouillement du vote du 6 novembre à la section de La Courneuve.
Résultats officiels[26]
Motion Premier signataire Résultat
Voix  %
E, « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes » Gérard Collomb 37 941

29,08 %

A, « Clarté, courage, créativité » Bertrand Delanoë 32 942

25,24 %

D, « Changer à gauche pour changer la France » Martine Aubry 31 734 24,32 %
C, « Un monde d'avance » Benoît Hamon 24 162 18,52 %
B, « Pôle écologique » Christophe Caresche 2 075 1,59 %
F, « Socialistes, Altermondialistes, Écologistes » Franck Pupunat 1 632 1,25 %
 
Inscrits 232 912 -
Votants 131 860 56,61 %
Abstentions 101 052 43,39 %
Blancs ou nuls 1 368 1,04 %
Suffrages exprimés 130 492 98,96 %

C'est sur la base de ses résultats, que sont désignés à la proportionnelle des voix obtenues par chaque motion les 204 membres du nouveau Conseil National, auxquels s'ajoutent les 102 premiers secrétaires fédéraux à élire les 20 et 21 novembre[27].

Les débats

Au cours du congrès, deux lignes de fractures, plus ou moins visibles, apparaissent.

D'une part, le clivage déjà ancien entre partisans et adversaires de la constitution européenne marque toujours les relations au sein du parti où nombreux sont ceux qui ne pardonnent pas à Laurent Fabius et à l'aile gauche du parti d'avoir fait campagne en 2004 / 2005 pour le Non de gauche lors de la consultation référendaire sur la Constitution de l'Europe. Cela malgré une consultation interne préalable majoritairement favorable au oui.

D'autre part, la question d'une éventuelle alliance du PS avec le centre est brandie comme une "différence" d'approche entre les motions Delanoë, Aubry, Hamon et la ligne Royal.

Au terme de débats âpres, aucune synthèse n'est réalisée, renvoyant aux militants socialistes le choix d'un premier secrétaire sans qu'une majorité se soit dégagée au cours du congrès ni que la ligne politique du Parti socialiste n'ait été choisie.

Au-delà des différences idéologiques, des querelles de personnes concernant le contrôle du parti peuvent expliquer cette absence d'accords entre les motions. En effet, les motions A, C et D étaient parvenus à un texte de compromis mais ne sont pas parvenu à se mettre d'accord sur le nom d'un candidat au poste de premier secrétaire. Les motions A, C et D ne veulent pas s'allier à Ségolène Royal et n'ont pas essayé de négocier un texte de synthèse mais lui reprochent son style personnel et craindraient la transformation du parti en club de supporter.

Élections des premiers secrétaires

Martine Aubry, nouvelle première secrétaire du Parti socialiste.

Le vote du secrétaire de section, du premier secrétaire fédéral (départements et Francais de l'étranger), et du premier secrétaire national a lieu au scrutin majoritaire à deux tours et à bulletins secrets.

Ségolène Royal a proposé que, si elle était élue, Vincent Peillon soit nommé à un nouveau poste de premier secrétaire délégué.

Le 20 novembre 2008, les résultats du 1er tour du vote pour le premier secrétariat national placent Ségolène Royal en tête (42,9 %) devant Martine Aubry (34,5 %) et Benoît Hamon (22,6 %), qui appelle aussitôt à voter « massivement » pour cette dernière[28].

Crise du second tour

Le premier résultat donné par la direction nationale du PS, samedi 22 novembre à 6h du matin, a placé Martine Aubry en tête du second tour devant Ségolène Royal avec une avance de 42 voix (soit 50,02 % des suffrages exprimés)[29]. Ségolène Royal et ses partisans ont contesté la validité de ces résultats et ont réclamé un nouveau vote. Manuel Valls, porte-parole de Ségolène Royal a ainsi annoncé qu'une plainte serait déposée pour faux en écriture dans une section lilloise[30]. En réponse, la fédération socialiste du Nord a menacé d'une plainte en diffamation[31].

Des erreurs dans le comptage et la transmission des voix ont été relevées dans plusieurs fédérations. Le camp Royal a proposé d'annuler le scrutin et de procéder à un nouveau vote, Pierre Moscovici a proposé une direction collégiale, et Robert Badinter a proposé de faire revoter uniquement les sections litigieuses, mais le camp Aubry a refusé ces propositions. La commission de récolement a examiné les 24 et 25 novembre les procès-verbaux des fédérations, corrigé les erreurs relevées, avant de transmettre les résultats définitifs au conseil national du PS, réuni le soir du 25 novembre, qui a entériné le rapport de la commission, confirmant l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur Ségolène Royal[32].

Les résultats officiels[32] :

Candidats Nombres de voix Pourcentage
Martine Aubry 67 451 50,04 %
Ségolène Royal 67 349 49,96 %
Total 134 800 100,00 %

Le 10 septembre 2009, les journalistes Antonin André (Europe 1) et Karim Rissouli (Canal+) publient un livre[33] dans lequel ils accusent Martine Aubry et ses partisans d'avoir falsifié à leur profit les résultats du second tour, notamment en gelant jusqu'au moment opportun la transmission au Conseil national du PS des résultats au sein de la Fédération du Nord, tenue par des proches d'Aubry ; l'objectif, affirment les auteurs, était de pouvoir « ajuster » au dernier instant ces résultats, en fonction de l'écart alors connu entre Martine Aubry et Ségolène Royal[34]. En réaction, Malek Boutih, proche de Ségolène Royal, estime que « la triche est une pratique banalisée au sein du PS », tandis que Martine Aubry juge l'ouvrage « malveillant », et que l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, qui estime ces accusations « sans preuves », déclare que « la question de la légitimité de Martine Aubry à la tête du PS ne se pose pas »[35].

Conseil national du 6 décembre 2008

Arnaud Montebourg, secrétaire national à la rénovation.

Reporté d'une semaine pour ne pas contraindre ses membres à deux réunions la même semaine, après celui du 25 novembre, le conseil national a été l'occasion pour la nouvelle première secrétaire d'annoncer la composition complète du nouveau bureau national[36] et du nouveau secrétariat national[37]. Ce dernier est paritaire (19 femmes et 19 hommes) et largement rajeuni (Bruno Julliard, Mireille Le Corre, Régis Juanico, Olivier Dussopt...) et largement ouvert à la "diversité" (Pouria Amirshahi, Sibeth N'Diaye, Farida Boudaoud, Cécile Ha Mihn Tu, Razzye Hamadi, Zita Gurmaï...). Autour de Martine Aubry, quatre personnes formeront ses plus proches conseillers : l'eurodéputé Benoît Hamon est porte-parole, les députés Arnaud Montebourg à la rénovation, François Lamy comme conseiller politique et chargé de la communication et l'eurodéputé Harlem Désir à la coordination. Les représentants de la motion de Ségolène Royal sont absents du secrétariat national. Le texte d'orientation a été adopté par 146 voix pour 72 abstentions[38],[39].

Liste du secrétariat national

Suivies d'une étoile (*), les personnes nommées le 24 février 2009.

Secrétariats thématiques :

Secrétariat organisationnel

Notes et références

  1. Lien vers Libération
  2. Calendrier du congrès de Reims, Parti socialiste.
  3. http://contributions.thematiques.parti-socialiste.fr/
  4. site de la motion « Clarté, courage, créativité »
  5. site de la motion « Pôle écologique »
  6. site de la motion "Un monde d'Avance"
  7. site de la motion « Changer à gauche pour changer la France »
  8. Site de la motion « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes »
  9. site de Utopia
  10. Hamon : "Nous ne serons pas minoritaires à Reims".
  11. Martine Aubry promet un retour en fanfare
  12. Royal et Delanoë font l’union sacrée... contre eux !
  13. La longue marche des reconstructeurs
  14. Martine Aubry et les "reconstructeurs" réunis pour échapper au duel Royal-Delanoë
  15. La percée de Martine Aubry
  16. Martine Aubry sur les rangs
  17. Delanoë out, le match continue entre Royal, Aubry et Hamon
  18. Le «blog à bloc» de Mediapart: le congrès de Reims comme si vous y étiez
  19. Pierre Moscovici candidat à la tête du Parti socialiste
  20. Julien Dray candidat au poste de premier secrétaire.
  21. Article du Figaro sur Julien Dray.
  22. Article d'Ouest-France.
  23. Article de Marianne : De l’audace mais pas trop !.
  24. Delanoë candidat au poste de premier secrétaire.
  25. France Soir : Les motions dans un mouchoir de poche
  26. article de Rue 89
  27. Le Conseil National, Parti socialiste. Consulté le 7 décembre 2008
  28. « Duel serré entre Aubry et Royal pour la direction du PS », Le Figaro, 21 novembre 2008.
  29. « PS: 42 voix d'écart entre Aubry et Royal », Agence France-Presse, 22 novembre 2008.
  30. « La bataille de chiffres fait rage au PS, Royal dépose plainte pour "faux en écriture" », Agence France-Presse, 23 novembre 2008.
  31. « PS-Fédération du Nord : Plainte contre Valls », leJDD.fr, 23 novembre 2008.
  32. a et b « Martine Aubry officiellement élue à la tête des socialistes », AFP, 25 novembre 2008.
  33. Hold-ups, arnaques et trahisons, Éditions du Moment, 2009, 192 pages
  34. « "Hold-ups, arnaques et trahisons, le livre qui embarrasse Martine Aubry », NouvelObs.com, mis en ligne le 10 septembre 2009
  35. « Triche au PS : le clan Aubry veut tourner la page », NouvelObs.com, mis en ligne le 10 septembre 2009
  36. Bureau national du Parti socialiste
  37. Nouveau secrétariat national du PS
  38. Au PS, les partisans de Ségolène Royal refusent d'intégrer l'équipe Aubry, Le Monde, 6 décembre 2008. Consulté le 7 décembre 2008
  39. Le PS s'est doté d'une nouvelle direction autour d'Aubry sans Royal, Agence France Presse, 6 décembre 2008. Consulté le 7 décembre 2008

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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