- Congrès de Reims (PS)
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Congrès de Reims
Le congrès de Reims est un congrès ordinaire du Parti socialiste français, qui se tient à Reims du 14 au 16 novembre 2008. L’objectif du congrès est de fixer la ligne générale du Parti socialiste et de désigner un nouveau premier secrétaire en remplacement de François Hollande et une nouvelle direction du parti à tous les échelons (section, fédération, national) après les défaites de la présidentielle et des législatives, et les succès des municipales et cantonales.
Ce congrès est marqué par une fragmentation en trois motions de l'ancienne majorité (motion de Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Ségolène Royal) qui s'opposent surtout sur la méthode et la personnalité pour conduire le Parti. Les résultats sont serrés et les débats ne peuvent aboutir à une synthèse. Le congrès ne s'achève véritablement qu'avec un vote des militants sur le premier secrétaire. L'éccart de voix au second tour est si restreint que son dépouillement est tendu. Finalement, le conseil national du PS valide le 25 novembre 2008 l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur sa concurrente Ségolène Royal, soit 50,04% des suffrages exprimés[1]. Elle est la première femme à occuper cette fonction au PS.
Organisation d'un congrès du Parti socialiste
Article principal : Congrès du PS.Localisation du congrès
Originellement envisagé à Toulouse après la victoire de Pierre Cohen aux municipales, le congrès est finalement fixé à Reims après un vote à bulletin secret du bureau national du parti socialiste. Les questions de proximité de Paris ont été évoquées, mais le contexte (affrontement annoncé entre Bertrand Delanoë et Ségolène Royal) a joué contre Toulouse dont le maire et la fédération étaient des proches de Lionel Jospin et de Bertrand Delanoë. Le maire de Reims, Adeline Hazan est une proche de Martine Aubry[2].
Calendrier du congrès
Le congrès de Reims à proprement parler s'est tenu du 14 novembre au 16 novembre 2008.
- Mercredi 2 juillet : Conseil national d’enregistrement des contributions générales et approbation du calendrier et des modalités de préparation du congrès; date limite de dépôt des contributions générales et thématiques.
- Lundi 7 juillet : Date limite de mise en ligne des contributions générales et thématiques sur le site du Parti.
- Vendredi 11 juillet : Date limite d'arrivée des contributions générales chez les militants; Ouverture de la période de débat dans les sections et les fédérations sur les contributions générales et thématiques.
- Du 25 août au 22 septembre : Organisation d'au minimum une assemblée générale de débat dans chaque fédération et d'une assemblée générale de section autour des contributions (à cette étape comme à celle des motions, le calendrier des assemblées générales fédérales ou de section doit être communiqué aux commissions nationale et fédérales de préparation du congrès).
- Mardi 23 septembre : Conseil national de synthèse.
- Lundi 26 septembre : Envoi des motions chez les militants; Débat dans les sections et fédérations.
- Vendredi 17 octobre : Date limite d’envoi à tous les adhérents des rapports d’activité et financier et du bulletin de vote individuel.
- Jeudi 6 novembre : Vote dans les sections.
- Du vendredi 7 novembre au dimanche 9 novembre : Congrès fédéraux.
- Vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 novembre : Congrès national ordinaire à Reims.
- Jeudi 20 novembre : Vote simultané dans toutes les sections pour l'élection du premier secrétaire, du premier secrétaire fédéral, du Secrétaire de section.
- Vendredi 21 novembre : 2ème tour de scrutin pour l'élection du premier secrétaire, du premier secrétaire fédéral, du Secrétaire de section.
- Prévu le samedi 22 novembre : Conseil national : désignation du Bureau national et élection du Secrétariat national, il s'est finalement en deux sessions le 25 novembre et le 6 décembre.
Le congrès est organisé par le bureau national[3].
Liste des contributions déposées pour le congrès
La phase des contributions précède celle des motions. Elle permet de faire valoir des idées de groupe qui se rassemblent lors de celles des motions, beaucoup moins nombreuses. Leur date limite de dépôt était fixée au 2 juillet 2008.
Les contributions générales
Il y eut au total 21 contributions générales déposées pour ce congrès de Reims - il y en avait 18 lors du précédent congrès au Mans. Ce sont les suivantes:
- « Donner une cohérence à la gauche et un espoir à la France » [1] présentée par François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste et soutenue entre autres par Julien Dray.
- « Clarté, Courage et créativité : Choisir maintenant, pour agir demain » [2] présentée par Bertrand Delanoë, maire de Paris.
- « Une vision pour espérer, une volonté pour transformer » [3] présentée par Martine Aubry, maire de Lille, ancienne ministre.
- « Debout la gauche ! » [4] présentée par Marc Dolez et Forces militantes.
- « Aux militants » [5] présentée par Gaëtan Gorce, animateur de Nouvelle voix.
- « Socialistes, Altermondialistes, Ecologistes » [6] présentée par le Mouvement Utopia.
- « Reconstruire à gauche » [7] présentée par Laurent Fabius, ancien premier ministre, ancien ministre, candidat à l'investiture du Parti socialiste pour l'élection présidentielle de 2007.
- « Combattre et proposer » [8] présentée par Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, ancienne ministre, candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2007.
- « Unité et refondation (s) ! » [9] présentée par Frédéric Leveillé.
- « Reconquêtes » [10] présentée par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, animateurs du Nouveau Parti Socialiste.
- « Réussir ensemble le congrès du Parti socialiste » [11] présentée par Jean-Marc Ayrault, président du groupe Socialiste, radical et citoyen à l'Assemblée nationale.
- « Besoin de gauche » [12] présentée par Pierre Moscovici, animateur de Socialisme et démocratie et soutenue entre autres par Arnaud Montebourg, animateur de Rénover maintenant et Catherine Trautmann, ancienne ministre.
- « La Ligne claire » [13] présentée par le collectif du même nom, fondé par Gérard Collomb (maire de Lyon), Jean-Noël Guérini (président des Bouches-du-Rhône) et Vincent Feltesse (président de la Communauté urbaine de Bordeaux), rejoints par Manuel Valls (maire d'Évry).
- « Réinventer la Gauche » [14] présentée par Jean-Luc Mélenchon, animateur de Trait d'union.
- « Pour un socialisme du 21e siècle en France » présentée par Pascal Jacquemin et des membres de la fédération de Meurthe-et-Moselle.
- « Changer » [15] présentée par Marie-Noëlle Lienemann.
- « D’abord, redistribuer les richesses » [16] présentée par Gérard Filoche, animateur de Démocratie et Socialisme.
- « Brèves de campagne » [17] présentée par Marylise Lebranchu, ancienne ministre.
- « Pour un socialisme écologique » [18] présentée par Géraud Guibert, animateur du Pôle écologique du PS.
- « Urgence sociale » [19] présentée par Pierre Larrouturou, animateur de Nouvelle Gauche.
- « Et si le Parti restait socialiste? » [20] présentée par Jacques Fleury, fondateur de l'Office universitaire de recherche socialiste.
Les contributions thématiques
Plus de 300 contributions thématiques ont été déposées[4]. On peut citer entre autres :
- « Un nouveau souffle pour la Gauche » [21]
- « L'économie sociale et solidaire ou l'individu-citoyen au centre du système économique » [22] par la Fédération des Alpes-Maritimes
- Contribution [23] déposée par Homosexualités & Socialisme
- « La diversité et le parti socialiste » [24] par Rachid Mammeri
- « La Contribution des EGALES » [25] par Geneviève Couraud
Listes des motions déposées pour le congrès
La phase des motions est celles des textes finalement mis au vote des militants, après synthèse de contributions. Le dépôt des motions a eu lieu au conseil national de synthèse, le mardi 23 septembre 2008.
Motion A
Cette motion - « Clarté, courage, créativité »[5] - a pour premier signataire Bertrand Delanoë. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Bertrand Delanoë, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et une partie de la contribution soutenue par Pierre Moscovici. Elle est notamment soutenue par :
- Lionel Jospin, ancien premier ministre et premier secrétaire du PS ;
- Michel Rocard, député européen, ancien premier ministre et premier secrétaire du PS ;
- Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne, ancien secrétaire d'État ;
- Élisabeth Guigou, députée de la Seine-Saint-Denis, ancienne ministre ;
- Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées, ancien ministre ;
- Michel Sapin, député de l'Indre, ancien ministre ;
- Alain Rousset, président de la région Aquitaine et député de Gironde ;
- Harlem Désir, député européen ;
- Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, issu de la vague rose des municipales de mars 2008 ;
- Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ;
- Michel Destot, député-maire de Grenoble ;
- Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg ;
- André Vezinhet, président du conseil général de l'Hérault.
Motion B
Cette motion - « Pôle écologique » [6] - est issue des contributions de Géraud Guibert et Christophe Caresche. Elle est notamment soutenue par :
- Nicole Bricq, sénatrice de la Seine-et-Marne ;
- Geneviève Gaillard, députée-maire de Niort ;
- Jean Launay, député du Lot ;
- Michel Moine, maire d'Aubusson ;
- Philippe Plisson, député et conseiller général de Gironde ;
- Jean-Louis Tourenne, président du conseil général d'Ille-et-Vilaine ;
- Philippe Tourtelier, député d'Ille-et-Vilaine.
Motion C
Cette motion - « Un monde d’avance, Reconstruire l'espoir à gauche » [7] - a pour premier signataire Benoît Hamon. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou, Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez et Jacques Fleury). Elle est notamment soutenue par :
- Razzy Hammadi, président du MJS de 2005 à 2007
- Paul Quilès, ancien ministre, maire de Cordes-sur-Ciel
- Jacques Généreux, économiste français
- Bruno Julliard, adjoint au maire de Paris, président de l'UNEF de 2005 à 2007
- Olivier Dussopt, maire d'Annonay et le plus jeune député de l'Assemblée Nationale
- Liêm Hoang-Ngoc, économiste français
- Jean-Pierre Dufau, député-maire des Landes
- Michel Vergnier, député-maire de la Creuse
- André Lejeune, sénateur de la Creuse
- Jean-Pierre Godefroy, sénateur de la Manche
- Régis Juanico, conseiller général et député de la Loire
- Jean Auroux, ancien ministre, auteur des Lois Auroux rédigées par Martine Aubry
- Pierre-Alain Weill, délégué national entreprises ,en charge des PME
Motion D
La motion D ou « Changer à gauche pour changer la France » [8] a pour première signataire Martine Aubry. Elle est issue de la fusion des contributions présentées par Martine Aubry, Marylise Lebranchu, Laurent Fabius et une partie de la contribution soutenue par Pierre Moscovici. Elle est notamment soutenue par :
- Sandrine Mazetier, députée de Paris, porte-parole de la motion D
- Laurence Rossignol, vice-présidente du conseil régional de Picardie, porte-parole de la motion D
- Laurence Dumont, députée du Calvados, porte-parole de la motion D
- Catherine Lemorton, députée de la Première circonscription de la Haute-Garonne, porte-parole de la motion D
- Claude Bartolone, conseiller général-député de Seine-Saint-Denis, ancien ministre
- Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris
- Adeline Hazan, députée européenne et maire de Reims
- Arnaud Montebourg, député et président du conseil Général de Saône-et-Loire
- Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France
- Didier Migaud, député de l'Isère et président de la commission des finances de l'Assemblée Nationale
- Frédérique Calandra, maire du XXe arrondissement de Paris
- Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, ancien ministre
- René Souchon, président de la région Auvergne
- Gilbert Roger, maire de Bondy
- Alain Le Vern, sénateur de Seine-Maritime et président de la région Haute-Normandie
- Charles Gautier, sénateur de Loire-Atlantique
- Pierre Mauroy, ancien premier ministre et premier secrétaire, sénateur du Nord
Motion E
La motion E ou « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes » [9], dont Gérard Collomb est le premier signataire, est la fusion des contributions présentées par Ségolène Royal, Gérard Collomb et Jean-Noël Guérini, Frédéric Léveillé et Gaëtan Gorce. Elle est notamment soutenue par :
- Patrick Allemand, premier secrétaire de la fédération des Alpes-Maritimes et vice-président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Sylvie Andrieux-Bacquet, vice-présidente du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et députée des Bouches-du-Rhône
- Jean-Louis Bianco, député et président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence
- Malek Boutih, secrétaire national du PS et membre du conseil économique, social et environnemental
- Julien Dray, député de l'Essonne et conseiller régional d'Île-de-France
- Aurélie Filippetti, députée de Moselle
- Georges Frêche, président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, exclu du Parti Socialiste
- Guillaume Garot, député-maire de Laval
- Jean-Noël Guérini, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône
- Hélène Mandroux, maire de Montpellier
- Robert Navarro, sénateur de l'Hérault et conseiller régional du Languedoc-Roussillon
- Vincent Peillon, député européen et philosophe français
- Alda Péreira Lemaître, maire de Noisy-le-Sec
- Jean-Jack Queyranne, député du Rhône et président de la région Rhône-Alpes
- François Rebsamen, conseiller général et maire de Dijon
- Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon
- Manuel Valls, maire d'Évry et député de l'Essonne
Motion F
La motion « Socialistes, Altermondialistes, Écologistes » (Utopia) [10] a pour premier signataire Franck Pupunat, et provient de sa contribution. Elle est notamment soutenue par :
- Henry Lombard, délégué national du PS au sein de la Commission Laïcité, Secrétaire Général de l'Aix Rugby Club
- Martine Meissimilly, 5ème adjointe au maire de Laragne-Montéglin
- Serge Odobet, 1er conseiller municipal d'opposition à Oyonnax
- Evelyne Acciari, 4ème conseillère municipale d'opposition à Oyonnax
- Bernard Lauzon, chargé de mission du service Production-Aménagement-Développement du comité départemental du Tourisme des Alpes-de-Haute-Provence
- Pierre-Alain Cardona, membre de la Commission Fédérale des Conflits de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône
- Corinne Morel Darleux, co-animatrice d'Utopia
Alliances et candidats au poste de premier secrétaire national
Il reste 3 candidatures : celles de Benoît Hamon, de Martine Aubry et de Ségolène Royal.
Présentation des candidats
Candidats officiels
- Benoît Hamon a annoncé sa candidature le jour du dépôt des motions. Il a déposé avec Henri Emmanuelli la contribution du NPS, Reconquêtes. Il a espéré que Laurent Fabius le rejoigne[réf. nécessaire], mais celui-ci s'est intégré au mouvement des Reconstructeurs, mené par Martine Aubry. Il réalise alors le rassemblement de tous les courants de l'aile gauche du PS, ayant derrière sa motion "Un monde d'avance" 7 contributions, un record pour ce congrès. Avec la crise financière, il estime son orientation politique marqué plus à gauche légitimée, et croit en ses chances de gagner[11].
- Ségolène Royal, voulant conserver la dynamique de sa campagne pour la présidentielle, a voulu avancer le congrès avant les municipales de 2008, sans succès. Elle annonce alors sa candidature assez tôt, le 17 mai 2008 au 20h de France 2 et lance le site congresutileetserein.com qui pose des questions sur de nombreux sujets politiques aux adhérents du PS. Il en découle la contribution "Combattre et Proposer". Étant devancée dans les sondages par ses rivaux Bertrand Delanoë et Martine Aubry, le 15 septembre 2008, elle déclare au 20h de TF1 qu'elle ne fait plus de sa « candidature un préalable ». Elle s'unit alors avec "La Ligne Claire" et laisse Gérard Collomb prendre la tête de la motion E.
Anciens candidats
- Le premier à s’être déclaré candidat au poste de premier secrétaire est Pierre Moscovici, début 2008[12], se présentant comme une alternative au grand combat Royal-Delanoë annoncé par les médias. Il a fortement exprimé la volonté d’éviter l’installation d’un présidentiable à la tête du PS et de donner une orientation clairement sociale-démocrate, dans la lignée de son appartenance au courant strauss-kahnien. Ce courant s’est scindé en trois, une partie le soutenant, une autre partie soutenant Delanoë, et une dernière suivant Cambadélis chez les Reconstructeurs. Moscovici n’ayant pas rejoint les Reconstructeurs, il cherche d’autres alliés pour poursuivre sa candidature. Il est ainsi rejoint par les « barons locaux » de la Ligne Claire, qui prendront ensuite la tête d’une motion co-signée avec Ségolène Royal. Il se rallie à Bertrand Delanoë et abandonne sa candidature.
- Julien Dray[13] veut rassembler le parti et signe ainsi la contribution de François Hollande, pour ne pas se positionner dès le départ. Il espère que le premier secrétaire le désignera comme son successeur, de par sa position d’arbitre[réf. nécessaire], en voulant allier la majorité sortante, découpée en trois : Aubry, Delanoë et Royal. Mais Hollande s’unit avec Delanoë, et ses espoirs d’union s’amincissent. Tout en signant et soutenant la motion Collomb-Royal, il profite du fait que cette motion n’ait pas de premier secrétaire désigné à l’avance, Ségolène Royal ayant mis sa candidature « au frigidaire », pour maintenir sa propre candidature[14]. Il ne pense qu’aucune motion ne pourra accéder seule à la majorité et espère toujours devenir le candidat du consensus évitant le choc des présidentiables.[réf. nécessaire]
- Bertrand Delanoë est depuis sa réélection à la mairie de Paris désigné comme le favori pour devenir premier secrétaire du Parti socialiste[15]. Il lance sa campagne en sortant le livre De l’audace ! en mai 2008[16]. Il y dénonce le libéralisme économique tout en revendiquant le libéralisme politique. Il se déclare officiellement candidat[17] à la veille de l’université d’été du PS à La Rochelle. Il s’unit avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault, puis est rejoint par Pierre Moscovici sur la motion « Clarté, Courage, Créativité » qui est signée par le nombre le plus important d’élus mais en 4e position des signatures de militants et sympathisants[18]. Sa stratégie visait à personnaliser une direction du parti ; devant le résultat de sa motion qui ne lui assure pas les ralliements immédiats de Martine Aubry ni Benoît Hamon pour passer devant Ségolène Royal et l’échec de la synthèse, il ne dépose pas sa candidature et appelle à voter Martine Aubry en quittant Reims.
Sondages sur la désignation du premier secrétaire national
Delanoë Aubry Royal Hamon 28 septembre - IFOP 44 % 22 % 18 % 6 % 7 octobre - LH2 24 % 12 % 21 % 1 % 16 octobre - IFOP 41 % 23 % 30 % 1 % 4 novembre - LH2 28 % 12 % 20 % 3 % Côte de popularité des personnalités socialistes
Delanoë Aubry Royal Hamon Dray Hollande Fabius Montebourg Moscovici 13 octobre - IPSOS 63 % 42 % 33 % 26 % 29 % 29 % 23 % 24 % 14 octobre - BVA 67 % 61 % 56 % 11 % 30 % 43 % 36 % 29 % 29 % 25 novembre - BVA 59 % 61 % 53 % 40 % 38 % 28 % 31 % 26 % Vote des militants
Le jeudi 6 novembre 2008 a eu lieu le vote pour les motions. Celui-ci s'est fait à un tour et à la proportionnelle. Les résultats se calculent par fédération. Chaque fédération à le droit à un nombre de délégués proportionnel à ses effectifs au 31 décembre 2007.
Du 7 au 9 novembre ont eu lieu les congrès fédéraux où sont désignés les délégués au congrès de Reims.
Les résultats officiels
Résultats officiels[19] Motion Premier signataire Résultat Voix % E, « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes » Gérard Collomb 37 941 29,08 %
A, « Clarté, courage, créativité » Bertrand Delanoë 32 942 25,24 %
D, « Changer à gauche pour changer la France » Martine Aubry 31 734 24,32 % C, « Un monde d'avance » Benoît Hamon 24 162 18,52 % B, « Pôle écologique » Christophe Caresche 2 075 1,59 % F, « Socialistes, Altermondialistes, Écologistes » Franck Pupunat 1 632 1,25 % Inscrits 232 912 - Votants 131 860 56,61 % Abstentions 101 052 43,39 % Blancs ou nuls 1 368 1,04 % Suffrages exprimés 130 492 98,96 % C'est sur la base de ses résultats, que sont désignés à la proportionnelle des voix obtenues par chaque motion les 204 membres du nouveau Conseil National, auxquels s'ajoutent les 102 premiers secrétaires fédéraux à élire les 20 et 21 novembre[20].
Les débats
Au cours du congrès, deux lignes de fractures, plus ou moins visibles, apparaissent.
D'une part, le clivage déjà ancien entre partisans et adversaires de la constitution européenne marque toujours les relations au sein du parti où nombreux sont ceux qui ne pardonnent pas à Laurent Fabius et à l'aile gauche du parti d'avoir transgressé le choix des militants exprimé par consultation interne.
D'autre part, la question d'une éventuelle alliance du PS avec le centre est brandie comme une "différence" d'approche entre les motions Delanoë, Aubry, Hamon et la ligne Royal.
Au terme de débats âpres, aucune synthèse n'est réalisée, renvoyant aux militants socialistes le choix d'un premier secrétaire sans qu'une majorité se soit dégagée au cours du congrès ni que la ligne politique du Parti socialiste n'ait été choisie.
Au delà des différences idéologiques, des querelles de personnes concernant le contrôle du parti peuvent expliquer cette absence d'accords entre les motions. En effet, les motions A, C et D étaient parvenus à un texte de compromis mais ne sont pas parvenu à se mettre d'accord sur le nom d'un candidat au poste de premier secrétaire. Les motions A, C et D ne veulent pas s'allier à Ségolène Royal et n'ont pas essayé de négocier un texte de synthèse mais lui reprochent son style personnel et craindraient la transformation du parti en club de supporter.
Élections des premiers secrétaires
Le vote du secrétaire de section, du premier secrétaire fédéral (départements et Francais de l'étranger), et du premier secrétaire national a lieu au scrutin majoritaire à deux tours et à bulletins secrets.
Ségolène Royal a proposé que, si elle était élue, Vincent Peillon soit nommé à un nouveau poste de premier secrétaire délégué.
Le 20 novembre 2008, les résultats du 1er tour du vote pour le premier secrétariat national placent Ségolène Royal en tête (42,9 %) devant Martine Aubry (34,5 %) et Benoît Hamon (22,6 %), qui appelle aussitôt à voter « massivement » pour cette dernière[21].
Crise du second tour
Le premier résultat donné par la direction nationale du PS, samedi 22 novembre à 6h du matin, a placé Martine Aubry en tête du second tour devant Ségolène Royal avec une avance de 42 voix (soit 50,02 % des suffrages exprimés)[22]. Ségolène Royal et ses partisans ont contesté la validité de ces résultats et ont réclamé un nouveau vote. Manuel Valls, porte-parole de Ségolène Royal a ainsi annoncé qu'une plainte serait déposée pour faux en écriture dans une section lilloise[23]. En réponse, la fédération socialiste du Nord a menacé d'une plainte en diffamation[24].
Des erreurs dans le comptage et la transmission des voix ont été relevées dans plusieurs fédérations. Le camp Royal a proposé d'annuler le scrutin et de procéder à un nouveau vote, Pierre Moscovici a proposé une direction collégiale, et Robert Badinter a proposé de faire revoter uniquement les sections litigieuses, mais le camp Aubry a refusé ces propositions. La commission de récolement a examiné les 24 et 25 novembre les procès-verbaux des fédérations, corrigé les erreurs relevées, avant de transmettre les résultats définitifs au conseil national du PS, réuni le soir du 25 novembre, qui a entériné le rapport de la commission, confirmant l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur Ségolène Royal[25].
Les résultats officiels[25] :
Candidats Nombres de voix Pourcentage Martine Aubry 67 451 50,04 % Ségolène Royal 67 349 49,96 % Total 134 800 100,00 % Le 10 septembre 2009, les journalistes Antonin André (Europe 1) et Karim Rissouli (Canal+) publient un livre[26] dans lequel ils accusent Martine Aubry et ses partisans d'avoir falsifié à leur profit les résultats du second tour, notamment en gelant jusqu'au moment opportun la transmission au Conseil national du PS des résultats au sein de la Fédération du Nord, tenue par des proches d'Aubry ; l'objectif, affirment les auteurs, était de pouvoir « ajuster » au dernier instant ces résultats, en fonction de l'écart alors connu entre Martine Aubry et Ségolène Royal[27]. En réaction, Malek Boutih, proche de Ségolène Royal, estime que « la triche est une pratique banalisée au sein du PS », tandis que Martine Aubry juge l'ouvrage « malveillant », et que l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, qui estime ces accusations « sans preuves », déclare que « la question de la légitimité de Martine Aubry à la tête du PS ne se pose pas »[28].
Conseil national du 6 décembre
Reporté d'une semaine pour ne pas contraindre ses membres à deux réunions la même semaine, après celui du 25 novembre, le conseil national a été l'occasion pour la nouvelle premier secrétaire d'annoncer la composition complète du nouveau bureau national[29] et du nouveau secrétariat national[30]. Ce dernier est paritaire (19 femmes et 19 hommes) et largement rajeuni (Bruno Julliard, Mireille Le Corre, Régis Juanico, Olivier Dussopt...) et largement ouvert à la "diversité" ( Pouria Amirshahi, Sibeth N'Diaye, Farida Boudaoud, Cécile Ha Mihn Tu, Razzye Hamadi, Zita Gurmaï...). Autour de Martine Aubry, quatre personnes formeront ses plus proches conseillers : l'eurodéputé Benoît Hamon est porte-parole, les députés Arnaud Montebourg à la rénovation, François Lamy comme conseiller politique et chargé de la communication et l'eurodéputé Harlem Désir à la coordination.Les représentants de la motion de Ségolène Royal sont absents du secrétariat national. Le texte d'orientation a été adopté par 146 voix pour 72 abstentions[31][32].
Notes et références
- ↑ PS : Martine Aubry déclarée vainqueur du scrutin désignant le premier secrétaire, 25 novembre 2008, nouvelObs.com
- ↑ Lien vers "Libération"
- ↑ Calendrier du congrès de Reims, Parti socialiste.
- ↑ http://contributions.thematiques.parti-socialiste.fr/
- ↑ site de la motion « Clarté, courage, créativité »
- ↑ site de la motion « Pôle écologique »
- ↑ site de la motion "Un monde d'Avance"
- ↑ site de la motion « Changer à gauche pour changer la France »
- ↑ Site de la motion « L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes »
- ↑ site de Utopia
- ↑ Hamon : "Nous ne serons pas minoritaires à Reims".
- ↑ Pierre Moscovici candidat à la tête du Parti Socialiste
- ↑ Julien Dray candidat au poste de premier secrétaire.
- ↑ Article du Figaro sur Julien Dray.
- ↑ Article d'Ouest-France.
- ↑ Article de Marianne : De l’audace mais pas trop !.
- ↑ Delanoë candidat au poste de premier secrétaire.
- ↑ France Soir : Les motions dans un mouchoir de poche
- ↑ article de Rue 89
- ↑ Le Conseil National, Parti socialiste. Consulté le 7 décembre 2008
- ↑ « Duel serré entre Aubry et Royal pour la direction du PS », Le Figaro, 21 novembre 2008.
- ↑ « PS: 42 voix d'écart entre Aubry et Royal », Agence France-Presse, 22 novembre 2008.
- ↑ « La bataille de chiffres fait rage au PS, Royal dépose plainte pour "faux en écriture" », Agence France-Presse, 23 novembre 2008.
- ↑ « PS-Fédération du Nord : Plainte contre Valls », leJDD.fr, 23 novembre 2008.
- ↑ a et b « Martine Aubry officiellement élue à la tête des socialistes », AFP, 25 novembre 2008.
- ↑ Hold-ups, arnaques et trahisons, Éditions du Moment, 2009, 192 pages
- ↑ « "Hold-ups, arnaques et trahisons, le livre qui embarrasse Martine Aubry », NouvelObs.com, mis en ligne le 10 septembre 2009
- ↑ « Triche au PS : le clan Aubry veut tourner la page », NouvelObs.com, mis en ligne le 10 septembre 2009
- ↑ Bureau national du Parti socialiste
- ↑ Nouveau secrétariat national du PS
- ↑ Au PS, les partisans de Ségolène Royal refusent d'intégrer l'équipe Aubry, 6 décembre 2008, Le Monde. Consulté le 7 décembre 2008
- ↑ Le PS s'est doté d'une nouvelle direction autour d'Aubry sans Royal, 6 décembre 2008, Agence France Presse. Consulté le 7 décembre 2008
Voir aussi
Articles connexes
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