Ligne de Savenay à Landerneau

Ligne de Savenay à Landerneau
Ligne
Savenay - Landerneau
Ligne de (Nantes) Savenay à Landerneau (Brest)
via Vannes et Quimper
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Carte de la ligne
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Passage d'un B 82500 à destination de Quimper au PK 744 de la ligne.
Pays Drapeau de France France
Villes desservies Savenay, Redon, Vannes, Auray, Lorient, Quimper, Landerneau
Historique
Mise en service 1862 - 1867
Électrification 1991 (électrification partielle)
Concessionnaires PO (1857 - 1935)
État (1935 - 1938)
SNCF (à partir de 1938)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 470 000
Longueur 245 km
Écartement Voie normale (1,435 m)
Électrification 25 kV - 50 Hz
Pente ou rampe maximale 12 ‰
Nombre de voies Double voie jusqu'à Quimper,
Voie unique au-delà
Signalisation BAPR jusqu'à Quimper (sauf Redon-Questembert et Auray-Hennebont : BAL),
BM-VU SNCF au-delà
Trafic
Propriétaire RFF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV, TER, fret
Schéma de la ligne

La ligne de Savenay à Landerneau est une ligne de chemin de fer reliant les villes de Savenay et Landerneau. Le tronçon de Quimper à Redon via Lorient, Auray, et Vannes permet la circulation du TGV Atlantique de Paris à Quimper via Rennes, et son tronçon de Quimper à Savenay via Lorient, Auray, et Vannes permet la circulation des trains Intercités vers les villes du sud de la France via Nantes. La ligne est également utilisée dans son intégralité par les trains TER Bretagne et sur une portion par les TER Pays de la Loire qui desservent les anciennes petites gares devenus de simples arrêts.

En 1862, la ligne Savenay - Landerneau est la première ligne de pénétration du chemin de fer en Bretagne sud pour y desservir les principales villes que sont Vannes, Auray, Lorient et Quimper. Elle permet des cette époque des liaisons grandes lignes avec Paris via Rennes ou Nantes par le noeud ferroviaire de Redon[a 1].

Sommaire

Histoire

De Nantes à Châteaulin, et embranchement Napoléonville

1855 concession

  • loi

Le 2 mai 1855 une loi est promulguée pour un « Chemin de fer de Nantes à Châteaulin, avec embranchement sur Napoléonville[2] », elle précise que l'État s'engage à verser une subvention de 25 millions de francs pour la réalisation de ce chemin de fer[a 1].

  • Convention

Le 14 juin 1855 une convention est signée entre l'État et la compagnie du chemin de fer d'Orléans donnant, dans son article premier, la concession à cette compagnie. L'article 2 précise qu'il doit y avoir, à ou près de Savenay, un détachement de la ligne Nantes - Saint-Nazaire, puis un passage par les villes de Redon, Lorient et Quimper en allant en direction de Châteaulin. l'emplacement de l'embranchement pour Napoléonville n'est pas déterminé, il le sera par « l'administration supérieure ». Le décret Impérial[a 2] fournira la date de départ des temps imposés pour l'exécution des sections : de Savenay à Lorient (5 ans), de Lorient à Quimper (8 ans), de Quimper à Châteaulin (9 ans), et une même durée de 9 années est fixée pour l'embranchement vers Napoléonville[a 1].

L'État prend à sa charge le financement d'un embranchement de Saint-Germain-des-Fossés à Roanne pour une somme forfaitaire de 19 millions de francs, le concessionnaire s'engageant à réaliser cette ligne dans le temps imparti dans une convention du 27 mars 1852[a 3].

  • Cahier des charges

Un cahier des charges précise certaines données techniques, notamment que l'ensemble des achats d'emprises et les travaux doivent être exécutés pour un chemin de fer comportant deux voies, mais que les rails ont la possibilité de n'être posés que pour une voie, d'autres précisions concernent entre autres des obligations pour des services publics : l'acheminement postal, les lignes télégraphiques et les services attachés, des secours en cas d'accidents, le transport des militaires et des marins[a 4].

  • Ingénieurs attachés au contrôle des travaux

Des ingénieurs des chemins de fer sont nommés pour le « contrôle des travaux du chemin de fer de Savenay à Châteaulin et de l'embranchement de Napoléonville », il s'agit de l'ingénieur en chef Jégou et des ingénieurs ordinaires François Watier et de Fréminville[a 5]. L'embranchement de Auray à Napoléonville, également à voie unique sur des infrastructures pour deux voies, est inauguré le 18 décembre 1864[3]

1862-1864 inaugurations

La compagnie PO tient ses délais et les inaugurations des sections vont se succéder au fur et à mesure de la fin de la pose d'une voie unique sur des infrastructures construites pour deux voies comme prévu dans le cahier des charges de la concession. La section de Savenay à Lorient est inaugurée le 26 septembre 1862, de Lorient à Quimper le 8 septembre 1863, et de Quimper à Châteaulin le 12 décembre 1864[4]. L'embranchement d'Auray à Napoléonville, également à une voie sur des infrastructures prévue pour deux, est inauguré le 18 décembre 1864[5].

De Châteaulin à Landerneau

1863 concession

La petite section, moins de 53 km, de Châteaulin à Landerneau n'est pas comprise dans la concession de 1855, bien que cela soit envisagé, du fait de son profil difficile et d'une alternative possible avec un service de bateaux à vapeur sur l'Aulne et la rade de Brest. Une étude attentive de l'option prévue fait apparaîtres les inconvénients de cette solution, un décret du 6 juillet 1863 en attribue la concession à la compagnie PO, avec une limite de temps de 8 années. Les travaux débutent en septembre 1865[a 6].

1867 inauguration

L'inauguration le 16 décembre 1863 du tronçon de Châteaulin à Landerneau permet le lien extrême ouest entre les voies du nord et du sud de la Bretagne[a 7].

Tracé et profil

Après Savenay, qui permet le lien avec Nantes par la ligne de Nantes à Saint-Nazaire, c'est la traversée de la Vilaine et l'arrivée à Redon, nœud ferroviaire qui permet le lien avec Rennes via la ligne Rennes - Redon. Le profil de la ligne jusque là très favorable, devient plus difficile, avec des rampes allant jusqu'à des taux de 9 ‰[6]. En quittant Redon, la ligne traverse le canal de Nantes à Brest, et l'Oust avant de pénétrer dans le Morbihan, elle dessert les gares de Saint-Jacut et Malansac avant l'arrivée à Questembert, point de départ du détachement de la ligne de Questembert à Ploërmel.

A Vannes, la ligne atteint le littoral, ne pouvant le suivre en raison de l'extrême découpage de la côte, elle passe par les anciennes villes situées au fond des rias. À Auray, la ligne reçoit l'antenne de Quiberon et l'embranchement vers Saint-Brieuc via Pontivy. Après Hennebont la voie arrive à Lorient, puis pénêtre dans le Finistère à Quimperlé la ligne traverse Rosporden, où une antenne mêne à Concarneau, avant d'atteindre la gare de Quimper, comptant quatre quais et desservant la préfecture du Finistère. Au delà, la ligne continue vers Châteaulin puis Landerneau où elle fait le lien avec la ligne Paris - Brest.

Vitesses limites

Vitesses limites de la ligne en 2011 pour les TGV entre Savenay et Quimper, pour les AGC au-delà (voie non électrifiée). Ces vitesses sont données en sens impair et certaines catégories de trains, comme les trains de marchandises, possèdent généralement des limites plus faibles[7] :

De À Limite
Savenay (Km 469,5) Sévérac (Km 498,6) 140
Sévérac (Km 498,6) Redon (Km 511,4) 130
Redon (Km 511,4) Malansac (Km 528,6) 160
Malansac (Km 528,6) Km 544,2 220
Km 544,2 Hennebont (Km 611,3) 160
Hennebont (Km 611,3) Km 622,5 140
Km 622,5 Gestel (Km 628,3) 150
Gestel (Km 628,3) Km 667 160
Km 667 Km 678,5 130
Km 678,5 Quimper (Km 684,8) 160
Quimper (Km 684,8) Quéménéven (Km 702,6) 120
Quéménéven (Km 702,6) Châteaulin (Km 715,2) 110
Châteaulin (Km 715,2) Quimerc'h (Km 728,7) 115
Quimerc'h (Km 728,7) Viaduc de Daoulas (Km 752,1) 120
Viaduc de Daoulas (Km 752,1) Landerneau (Km 769,1) 110

Équipement

La portion de ligne de Savenay à Quimper est à double voie, et électrifiée en courant alternatif 25 kV depuis le 10 septembre 1991 (sauf la section Gestel - Quimper, électrifiée un an plus tard). Elle est de plus équipée du système de sécurité ferroviaire block automatique à permissivité restreinte (BAPR)[6]. La portion de la ligne entre Quimper et Landerneau est à voie unique. L'ensemble est commandé depuis la gare de commande de Quimper. Elle est équipée du système de signalisation Block Manuel de Voie Unique type SNCF (BMVU).

Trafic

Comme sur les autres lignes bretonnes, le trafic est d'abord caractérisé par la forte domination du trafic voyageurs : sur les 53 trains qui parcouraient quotidiennement la section Rennes-Redon en 1990, 39 transportaient des voyageurs[6], et cette proportion a augmenté depuis l'arrivée du TGV.

Par ailleurs, à l'instar de la ligne Rennes-Brest avec laquelle elle partage de nombreuses similitudes, le trafic est marqué par l'importance des relations avec la capitale, portées par le tourisme : 5 trains relient quotidiennement les jours de semaine la gare de Paris-Montparnasse à celle de Quimper. De plus, un aller-retour hebdomadaire relie le sud de la Bretagne à Lille Europe.

Gares d'arrêt du TGV Atlantique : la gare de Redon en Ille-et-Vilaine ; les gares de Vannes, Auray, et Lorient dans le Morbihan ; les gares de Quimperlé, Rosporden, et Quimper, dans le finistère. La Gare de Landerneau est aussi une gare TGV mais il roule sur la ligne Paris - Brest, le tronçon de Quimper à Landerneau, à voie unique non électrifié, n'étant utilisé que par les TER Bretagne.

Depuis le service annuel 2011 (SA 2011), il existe une liaison TER Nantes - Brest sans changement, assurée par les nouveaux AGC Bimodes capables de rouler à l'électricité comme au diesel. Le changement de mode de traction s'effectue lorsque le train est à l'arrêt aux gares de Quimper et Landerneau.

Notes et références

  1. Le Chaix de 1963 indique : « arrêt à la forêt du Cranou les dimanches et fêtes du 2 juin au 15 septembre à titre d'essai. » Arrêt au PN 546, passage à niveau avec la RD42.
  2. Napoléonville est le nom officiel de Pontivy de 1805 à 1814 et de 1848 à 1871.
  3. François Napoléon Marie Moigno, Les Mondes : revue hebdomadaire des sciences et leurs applications aux arts et à l'industrie, volume 7, 1865 p. 369 lire (consulté le 2 octobre 2009).
  4. Le Télégramme, Quimper ville : quelques repères historiques, article du 14 avril 2009, lire (consulté le 2 octobre 2009).
  5. François Napoléon Marie Moigno, Les Mondes: revue hebdomadaire des sciences et leurs applications aux arts et à l'industrie, Volume 7, 1865, p. 369 lire (consulté le 02/10/2009).
  6. a, b et c Gérard Blier, Nouvelle Géographie ferroviaire de la France, Tome 2 : L'organisation régionale du trafic, 1993, éd. La Vie du Rail.
  7. Renseignements techniques (RT) SNCF/RFF
Annales des ponts et chaussées, 1855 (voir dans la bibliographie)
  1. a, b et c p.  382 lire
  2. p.  383 : « La convention a été approuvée par un décret impérial en date du 20 juin 1855 ».
  3. p. 383 lire
  4. pp. 384-386 lire
  5. p. 399 lire
  6. « Ouverture du chemin de fer de Châteaulin à Landerneau », pp. 94-99 lire
  7. « Ouverture du chemin de fer de Châteaulin à Landerneau », p.  94.

Bibliographie

  • « N°982 - 2 mai 1855 : Chemin de fer de Nantes à Châteaulin, avec embranchement sur Napoléonville. - Concession », dans Annales des ponts et chaussées, 3e série, Victor Dalmont, 1855, pp. 382–386
    (loi et cahier des charges, intégral)
  • Annales des ponts et chaussées, Victor Dalmont, 1855, 720 p. [lire en ligne (page consultée le 2 octobre 2009)] 
  • « Inauguration du chemin de fer de Lorient », Louis de Kerjean, dans Chroniques, Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, part 2 , J. Forest aîné, Nantes, 1862, pp. 330-334
    (C'est à Lorient qu'a lieu l'inauguration de la section, Savenay - Lorient, intégral)
  • « Inauguration du chemin de fer de Napoléonville, le 18 décembre 1864 », François Napoléon Marie Moigno, Les Mondes: revue hebdomadaire des sciences et leurs applications aux arts et à l'industrie, Volume 7, 1865, pp. 369–372 lire (domaine public) (consulté le 02/10/2009).
  • « Finistère : 1 - Ligne de Châteaulin à Landerneau », dans Annales des Ponts et Chaussées, 4e série, 2e semestre, Dunod, 1868, pp. 89-91
    (descriptif du tracé et coût, intégral)

Voir aussi

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Articles connexes


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