- Paul Painlevé
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Paul Painlevé Mandats 95e & 115e président du Conseil des ministres français 12 septembre 1917 – 13 novembre 1917 Président Raymond Poincaré Gouvernement gouvernement Paul Painlevé (1) Législature XIIe législature Prédécesseur Alexandre Ribot Successeur Georges Clemenceau 17 avril 1925 – 22 novembre 1925 Président Gaston Doumergue Gouvernement gouvernement Paul Painlevé (2)
gouvernement Paul Painlevé (3)Législature XIVe législature Prédécesseur Édouard Herriot Successeur Aristide Briand Biographie Nom de naissance Paul Painlevé Date de naissance 5 décembre 1863 Lieu de naissance Paris (France) Date de décès 29 octobre 1933 (à 69 ans) Lieu de décès Paris (France) Nationalité française Profession mathématicien Présidents du Conseil des ministres français modifier Paul Painlevé, né le 5 décembre 1863 à Paris 15e et mort le 29 octobre 1933 à Paris, est un mathématicien et homme politique français[1].
Spécialiste de l'aéronautique, membre puis président de l'Académie des sciences, normalien, professeur à la faculté des sciences de Paris et à l'École polytechnique, il entre en politique à l'occasion de l'affaire Dreyfus et devient membre de la Ligue des droits de l'homme, créée à cette occasion.
Sommaire
Le scientifique
Formation
Né dans une famille modeste, d'un père dessinateur lithographe, Paul Painlevé suit sa scolarité au lycée Saint-Louis[2].
Élève de l'École normale supérieure, section des sciences[2], agrégé en 1886, il va suivre les cours de Schwarz et de Klein à Göttingen.
Enseignement et recherches mathématiques
Il enseigne ensuite à la faculté des sciences de Lille à 23 ans, puis à Paris 5 ans plus tard[2]. Il est professeur à la faculté des sciences de l'université de Paris (1892-1896), à l'École polytechnique, au Collège de France (1897-1900) et à l'École normale supérieure. Commençant par sa thèse Sur les lignes singulières des fonctions analytiques soutenue le 10 juin 1887, ses travaux mathématiques les plus réussis, publiés en 1897 dans Leçons sur la théorie analytique des équations différentielles, portent sur les points singuliers des équations différentielles algébriques du premier et du second ordre (singularités) et sur les fonctions abéliennes. Ils lui valent d'être élu en 1900 à l'Académie des sciences dont il devient président en 1918.
En tant que mathématicien, dans le cadre de ses recherches en mécanique des fluides (il publie en 1895 Intégration des équations de la mécanique), ses travaux portent principalement sur les systèmes d'équations différentielles et leurs singularités, les fonctions elliptiques et l'analyse complexe.
Équations différentielles de Painlevé
Lazarus Fuchs a établi une typologie des équations différentielles du 1er ordre. Painlevé s'attaque, avec Émile Picard, à celles du second ordre. Les équations de la forme : y" = f(z,y,y'), où f désigne une fonction rationnelle en y et y', portent son nom et ont permis une classification d'où émerge des équations types, comme y" = 6y² + x, possédant des solutions transcendantes appelées fonctions transcendantes de Painlevé (en).
Enfin Paul Painlevé et Allvar Gullstrand proposent en 1921 les coordonnées de Gullstrand-Painlevé (en) pour la métrique de Schwarzschild, qui rend compte du champ gravitationnel d'un astre dans l'univers vide de Minkowski.
Théoricien de l'aéronautique
En 1903, il démontre par une formule que la mécanique des fluides rend possible le vol. Il est en 1908 le premier passager des frères Wright[2].
Il poursuit ses travaux et théorise mathématiquement la question de l'avion en fluide parfait en 1927[2].
En 1938, la marine nationale française avait en projet 2 porte-avions qui devaient entrer en service en 1942/43. Leur construction fut abandonnée à cause de la défaite de juin 1940. Le premier était appelé Joffre et le second Painlevé, en hommage à ses travaux sur l'aéronautique.
L'homme politique
1910 - 1917 : député, ministre de l'Instruction, de la Guerre, président du Conseil
Entré en politique à la suite de l'affaire Dreyfus, membre de la ligue des droits de l'homme et de l'institut[réf. nécessaire], il est élu député socialiste indépendant, dans le Ve arrondissement de Paris en remplacement de René Viviani. Réélu à trois reprises, il se présente avec succès en 1928 dans l'Ain, reconduit en 1932 par près de 11000 voix sur 16000 suffrages[2].
Mathématicien, rare théoricien de l'aviation naissante, il obtient du Parlement, en 1910, le vote des premiers crédits pour l'achat d'avions. Rapporteur puis président de la commission de la marine, membre du conseil supérieur de l'aérostation militaire et du comité technique de l'exploitation des chemins de fer, il agit pour améliorer la défense nationale jusqu'à être nommé, au tout début du conflit mondial, chef de la Direction des Inventions intéressant la défense nationale.
Dans le cadre du gouvernement d'unité nationale, il est nommé ministre de l'Instruction publique dans le gouvernement présidé par Aristide Briand, en octobre 1915[2]. Interpelé par les fondateurs du comité d'initiative de l'œuvre des Pupilles sur le fait que les œuvres non-laïques obtiennent tous les fonds des quêtes publiques en faveur des orphelins, il la fait agréer pour qu'elle puisse obtenir des fonds et aider les orphelins des écoles laïques. Sa présidence est marquée notamment par la multiplication des colonies de vacances et d'écoles de plein air, l'attention portée à la santé des pupilles, et la modification des statuts de l'œuvre qui s'occupe désormais non seulement des orphelins mais de tous les enfants en difficulté.
Ministre de la Guerre en mars 1917, il doit faire face à l'échec de l'offensive de Nivelle du 16 avril puis aux mutineries et à la démoralisation des troupes. Il devient président du Conseil en septembre en conservant le portefeuille de la Guerre. Il nomme alors Philippe Pétain commandant en chef et Ferdinand Foch chef d'état-major, développe la dotation en chars d'assaut, dépose le roi Constantin Ier de Grèce, décrète le blocus des empires centraux, se porte au secours des Italiens au lendemain de Caporetto... Il est remplacé après deux mois par Georges Clemenceau[2].
1919 - 1933 : ministre de la Guerre, président de l'Assemblée, président du Conseil, ministre de l'Air
Il est réélu député en 1919. Il anime la ligue de la République en 1921-22, puis participe au Cartel des Gauches dont il est un des inspirateurs. Après la victoire du Cartel des gauches, il préside la Chambre à partir du 9 juin 1924, jusqu'à sa candidature au nom de Cartel à la présidence de la République, après la démission d'Alexandre Millerand. Battu par Gaston Doumergue, il est réélu président de la Chambre puis nommé, le 17 avril 1925, président du Conseil en remplacement d'Édouard Herriot. Il fait face également à la crise financière et aux insurrections d'Abd-en-Krim et de Syrie[2].
Démissionnaire en octobre et reconduit, puis renversé le 22 novembre de la même année, il devient ministre de la Guerre de novembre 1925 à octobre 1929 (avec une interruption de trois semaines en juin 1926), sous Aristide Briand, Édouard Herriot et Raymond Poincaré, puis ministre de l'Air de la fin 1930 au début de 1933, sous les cabinets Steeg, Herriot et Paul-Boncour[2]. Il fait voter la loi sur le service militaire obligatoire d'un an (1928) et ordonne les premiers travaux de la ligne Maginot. En décembre 1925, il refuse dans une lettre au député André Marty, membre du Comité central de la section française de l’internationale communiste (SFIC), d'accorder la grâce au tirailleur Cheikou Cissé (1890-1933), condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie en 1919[réf. nécessaire].
Il meurt en octobre 1933. Après des funérailles nationales, il est inhumé au Panthéon.
Son fils Jean Painlevé (1902-1989), documentariste français, a réalisé un grand nombre de films scientifiques.
Mandats électifs
- 1910 : député de la Seine (Ve arrondissement de Paris, PRS)
- 1928 : député de l'Ain
Fonctions gouvernementales
Hommages
- En 1934, la place qui fait face à l'entrée d'honneur de la Sorbonne est baptisée place Paul-Painlevé ainsi que le square Paul-Painlevé la constituant.
- L'astéroïde (953) Painleva honore sa mémoire.
- Laboratoire de mathématiques de Lille - Paul Painlevé
- École publique Paul-Painlevé - Grenoble
- École publique Paul-Painlevé - Lyon 3°
- Lycée Paul-Painlevé - Oyonnax (01)
Notes et références
- Domicilié au 18, rue Séguier. 6e arrondissement de Paris
- Robert de Beauplan, « Paul Painlevé », L'Illustration no 4731, 4 novembre 1933
Voir aussi
Bibliographie
Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
Liens externes
- Painlevé, Président du Conseil
- Painlevé, Président de l'Assemblée Nationale
- Sur les lignes singulières des fonctions analytiques, Thèse présentée à la faculté des sciences de Paris par M. Paul Painlevé - 1887
- Mémoire sur les équations différentielles du premier ordre, par M. Paul Painlevé, chargé de cours à la faculté des sciences de Lille - 1892
- Leçons sur les fonctions de variables réelles et les développements en séries de polynomes, par Émile Borel et notes de Paul Painlevé et Henri Lebesgue - 1905
- L'aviation, par Paul Painlevé et Émile Borel - 1911
- Les axiomes de la mécanique, examen critique ; note sur la propagation de la lumière, par Paul Painlevé - 1922
Chronologies
Précédé par Paul Painlevé Suivi par Cyrille Souillart Cours de mécanique rationnelle à la
faculté des sciences de Lille (1887-1893)Albert Petot - Chaire de mécanique rationnelle de la
faculté des sciences de ParisÉlie Cartan Paul Appell Chaire de mécanique analytique et mécanique céleste de la faculté des sciences de Paris Ernest Vessiot Alexandre Ribot Président du Conseil 12 septembre 1917 - 13 novembre 1917 Georges Clemenceau Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Personnalité de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen
- Personnalité du Parti républicain-socialiste
- Président du Conseil de la Troisième République
- Président de l'Assemblée nationale française
- Ministre français de l'Air
- Ancien député de la Seine (troisième République)
- Ancien député de l'Ain (troisième République)
- Professeur au Collège de France
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Mathématicien français
- Élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
- Lauréat du Concours général
- Naissance en 1863
- Naissance dans le 15e arrondissement de Paris
- Décès en 1933
- Personne inhumée au Panthéon de Paris
- Enseignant à l'université Lille I
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