- Pierre Cot
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Pierre Cot, né le 20 novembre 1895 à Grenoble (Isère) et mort le 21 août 1977 à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier (Savoie), est un homme politique français.
Sommaire
Biographie
Il est remarqué par Raymond Poincaré qui lui offre sa première expérience politique aux élections législatives de 1924, comme candidat des Républicains de gauche dans les Hautes-Alpes. Vaincu, il amorce alors une évolution politique vers la gauche qui s'accentuera avec le temps : s'il est élu, en 1928, député de Savoie sous l'étiquette radicale après avoir un temps rejoint le Parti républicain-socialiste, c'est sur une liste communiste qu'il se présente dans le Rhône en 1931.
Pierre Cot est très actif dans le mouvement « Jeune Turc » au sein du parti radical, dès la fin des années 1920. Sa carrière ministérielle commence, quant à elle, en décembre 1932 lorsqu'il devint sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères dans le gouvernement Paul-Boncour. En janvier 1933, Daladier lui confie le portefeuille de l'Air, nouveau ministère promis à un riche avenir. Passant le brevet de pilote, il se lance avec fougue dans la promotion de l'aviation et réorganise l'aéronautique civile en créant la compagnie nationale Air France. Forcé d'abandonner ce portefeuille après les émeutes du 6 février 1934, il le retrouve en 1936 dans le gouvernement de Léon Blum. Membre du comité d'honneur de l'Association juridique internationale, il se consacre alors principalement à la nationalisation des industries aéronautiques.
Cot, hostile à la neutralité de la France, organise une aide clandestine aux républicains espagnols pendant la guerre civile. Jean Moulin fait alors partie de son équipe.
Il est l'un des rares politiques hostile aux accords de Munich.
Puis éclate la guerre de 1939 et survient la défaite française de mai 1940. Anti-munichois, Pierre Cot ne s’incline pas devant l’armistice et au Congrès du 10 juillet 1940, à Vichy il ne prend pas part au vote de la loi constitutionnelle et des pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain : il était déjà en Angleterre.
Il avait en effet quitté la France en juin 1940 pour l’Angleterre mais mal reçu par De Gaulle le 17 juin 1940 celui-ci le trouve trop à Gauche, il rejoint les Etats-Unis où, pendant son séjour, il sera reçu par le Président Roosevelt.
Il est déchu de la nationalité française le 6 octobre 1940, ses biens sont confisqués, par l’Régime de Vichy.
Après l’entrée dans la guerre de l’Afrique française en 1942 et la formation du gouvernement provisoire d’Alger, Pierre Cot entre à l’Assemblée consultative provisoire où il est admis le 25 novembre 1943 au titre de parlementaire. Il sera également membre de celle de Paris à partir du 8 novembre 1944 au titre du parti radical-socialiste.
En cette qualité, il s’intéresse : à l’organisation des pouvoirs publics en France (1944), au traité d’alliance et d’assistance mutuelle franco-soviétique de Moscou (1944), à la nullité des actes de spoliation accomplis par l’ennemi ou sous son contrôle (1945), à tous les débats financiers (1945), à l’éducation, au recrutement et au statut de certaines catégories de fonctionnaires (1945), à l’âge de l’électorat et de l’éligibilité (1945). Profondément touché par la défaite française de mai 1940, il essaie durant sa vie entière d'en comprendre les raisons et de prouver que l'aviation n'est pas le principal responsable de cette défaite. Selon lui, la défaite a surtout été due aux manques de moyens financiers allouées à l'armée ; il explique cela dans un ouvrage La Guerre économique paru en 1973.
Ministre de l'Air sous le Front populaire, il devient un compagnon de route du Parti communiste après la guerre, tentant ainsi un retour politique. Sous la Quatrième République, il est une des têtes de file de l'Union progressiste, agglomérat de petits partis issus de la Résistance et proches du PCF.
Fondateur en 1936 du Rassemblement universel pour la paix, il est également, après-guerre, membre du bureau directeur du Mouvement de la Paix, où il milite pour un "neutralisme actif" dans le contexte de guerre froide. Il obtient le Prix Staline international pour la paix en 1953.
Si Mai 68 marque un coup d'arrêt à une carrière politique nationale, Pierre Cot continue d'assumer des responsabilités locales en Savoie jusqu'en 1973.
Il est le père de Jean-Pierre Cot.
Fonctions gouvernementales
- Sous-Secrétaire d’État aux Affaires Etrangères du gouvernement Joseph Paul-Boncour (du 18 décembre 1932 au 28 janvier 1933)
- Ministre de l'Air du gouvernement Édouard Daladier (1) (du 31 janvier au 24 octobre 1933)
- Ministre de l'Air du gouvernement Albert Sarraut (1) (du 26 octobre 1933 au 24 novembre 1933)
- Ministre de l'Air du gouvernement Camille Chautemps (2) (du 26 novembre 1933 au 27 janvier 1934)
- Ministre de l'Air du gouvernement Édouard Daladier (2) (du 30 janvier au 7 février 1934)
- Ministre de l'Air du gouvernement Léon Blum (1) (du 4 juin 1936 au 21 juin 1937)
- Ministre de l'Air du gouvernement Camille Chautemps (3) (du 29 juin 1937 au 14 janvier 1938)
- Ministre du Commerce du gouvernement Camille Chautemps (4) (du 18 janvier au 10 mars 1938)
- Ministre du Commerce du gouvernement Léon Blum (2) (du 13 mars au 8 avril 1938)
Autres mandats
- Député radical de la Savoie (1928-1942)
- Député (radical, puis républicain) de la Savoie (1945-1951)
- Député (républicain) du Rhône (1951-1958)
- Député (apparenté communiste) de Paris (1967-1968)
- Maire de Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier (Savoie) (1929-1971)
- Conseiller général du canton de Montmélian (Savoie) (1929-1940)[1]
- Conseiller général du canton de Chamoux-sur-Gelon (Savoie) (1954-1973)
Lien externe
Notes et références
Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Personnalité de la Troisième République
- Personnalité de l'Alliance démocratique
- Personnalité du Parti républicain-socialiste
- Personnalité du Parti républicain, radical et radical-socialiste
- Personnalité de l'Union progressiste
- Ancien député de la Cinquième République
- Lauréat du prix Staline pour la paix
- Ministre français de l'Air
- Naissance en 1895
- Naissance à Grenoble
- Décès en 1977
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