- Louis Bro
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Louis Bro Surnom Bro de Comères Naissance 17 août 1781
ParisDécès 8 octobre 1844 (à 63 ans)
ArmentièresOrigine France Allégeance République française
Empire français
Empire français (Cent-Jours)
Royaume des FrançaisArme Cavalerie Grade Maréchal de camp Années de service 1801 - 1844 Conflits Expédition de Saint-Domingue
Guerres napoléoniennes
Campagne d'Algérie (1830-1847)Faits d'armes Montereau
WaterlooDistinctions Chevalier de l'Empire
Légion d'honneur
(Grand officier)
Ordre de Léopold de Belgique
(Grand officier)modifier Louis, chevalier Bro de Comères (17 août 1781 - Paris ✝ 8 octobre 1844 - Armentières), fut un colonel d'Empire, lieutenant-général de cavalerie et mémorialiste français du XIXe siècle.
Sommaire
Biographie
Fils de Jean-Louis Bro, notaire à Paris, Louis, sur le conseil de son père, choisit la carrière militaire, d’un avenir assuré, et de suivre la fortune naissante du général Bonaparte.
Ayant échoué à l'entrée à l’École polytechnique, il s'embarqua à Toulon pour rejoindre l'expédition d'Égypte ; mais les croisières anglaises le forcèrent à rentrer.
Soldat volontaire, il obtint son incorporation en l'an X (20 octobre 1801), et fut enrôlé à la caserne de Rennes dans le 1er régiment de hussards. Après un casernement à Brest (6 novembre 1801) puis à Belle Isle (14 décembre 1801), il débarqua à Hispaniola (4 février 1802) où il fit partie du détachement formant la garde du général Leclerc, commandant de l'armée expéditionnaire de Saint-Domingue. Il fut blessé à l'affaire du Haut-Cap, et nommé sous-lieutenant le 12 thermidor. Bro tint à ce moment-là un journal de l’expédition[1].
Renvoyé en France par suite de blessures graves, il débarqua à Bordeaux le 6 juillet 1804, il devint aide de camp d'Augereau, et le suivit dans toutes les campagnes de 1803 à 1807. Il devient lieutenant le 20 octobre 1804.
Après la bataille d'Eylau, il fut nommé capitaine au 7e hussards. À Tilsitt depuis le 21 juin 1807, il séjourna ensuite en Allemagne.
Après avoir passé l'hiver 1808-1809 en Westphalie, il fut nommé aide de camp du général Colbert (28 septembre 1809), puis assista aux journées de Friedland et de Wagram. Il fut grièvement blessé dans cette dernière, et honorablement cité.
Membre de la commission de recrutement à Bruxelles (1810), il passa en Hollande le 5 septembre 1810, puis retourna à Magdebourg (7 février 1811). Il passa comme chef d'escadron de hussards le 6 décembre 1811 puis aux chasseurs à cheval de la Garde, et fit avec elle les campagnes de 1812 et 1813.
Il avait été créé chevalier de l'Empire par lettres patentes du 31 octobre 1810. Il épousa le 14 avril 1812 Laure de Comères, issue d’une famille de Toulouse, qui lui apporta parentés et relations. Autorisé à rentrer en permission à Paris le 20 mars 1813, il fut major le 28 juin suivant.
M. Bro se distingua à la bataille de Montereau où il reçut la croix d'officier de la Légion d'honneur. En avril 1814 il fut promu au grade d'adjudant-commandant, avec rang de colonel.
Mis en position de non activité le 1er septembre 1814, Bro prit en 1815 (Cent-Jours), en qualité de colonel, le commandement du 4e régiment de chevau-légers lanciers, ancien 9e dragons.
À la bataille de Waterloo sous les ordres du général de brigade Gobrecht, il effectua une charge restée célèbre, écharpa la brigade Ponsonby (en), sous les ordres du Major-General Sir William Ponsonby (de)[2], tua cet officier général[3], et reprit l'aigle du 55e régiment d'infanterie enlevée par les dragons de Ponsomby. Le colonel Bro fit des prodiges de valeur dans cette affaire et y fut grièvement blessé.
Sous la Restauration, il fut déchu de son grade de colonel le 22 juillet 1816 et mis en demi-solde. Après cinq ans en disponibilité, il commanda en second la 2e légion de la garde nationale parisienne.
En 1816, Louis Bro et sa famille habitèrent au 23, rue des Martyrs et eurent comme locataire et ami dans un pavillon voisin Théodore Géricault. Les Bro furent aussi les voisins et les amis d’Horace Vernet. L’atelier d’Horace Vernet était un lieu de rendez-vous des bonapartistes.
Ami du peintre Géricault, il était également celui du chansonnier Béranger, de Lamoricière, cousin par sa femme des Arnault, des Lawoëstine (protégé des ducs d'Orléans et de Nemours), du maréchal Clausel et de Marbot, Louis Bro a laissé une importante correspondance qui offre un intérêt certain.
À l'arrivée au ministère de la Guerre du général Gérard suite aux Trois Glorieuses, M. Bro fut rappelé sous les drapeaux et reconnu dans son grade le 26 juillet 1830, comme colonel de la 2e légion de la garde nationale parisienne.
Colonel du régiment de Chasseurs de Nemours (1830), il fit, à la tête de ce 1er lanciers, la campagne de Belgique (1831-1832).
Nommé maréchal de camp le 11 octobre 1832, Bro fut désigné pour l'Algérie au commandement des 13e et 67e de ligne ; il quitta Toulon le 3 mars 1833. Arrivé à Douïre le 17 juillet 1834, il était à Boufarik, comme second de Lamoricière le 1er septembre 1834. Il participa à la répression contre les Hadjoutes (janvier 1835) puis fut en reconnaissance sur le front sud d’Alger (février - mars 1835). Il était alors en contact avec les grands chefs français : Rapatel, Trézel, Lamoricière. Rentré à Alger le 15 avril 1835, il partit en permission en France (juillet - novembre 1835). Il était encore à Boufarik, lorsqu'il reçut, à la fin de la campagne, la plaque de grand officier de la Légion d'honneur (24 décembre 1837).
Après un retour définitif en France le 6 août 1838, il commanda le département de l'Hérault (15 septembre 1838), puis celui de la Dordogne (16 juillet 1839), avant d’être nommé inspecteur de cavalerie à Lille le 17 mars 1840 sous les ordres du général-comte Corbineau. Nommé lieutenant général en 1843, il mourut à Armentières le 8 octobre 1844.
Les papiers de cet officier supérieur, qui fit ses premières armes sous la Révolution française, participa aux campagnes de l'Empire et à l'expédition d'Alger (1830), furent déposés aux Archives nationales par le baron Christian Bro de Comères en 1950. Le fonds Bro de Comères fut accru en 1963 d’un complément : il est constitué par des documents englobant tout le XIXe siècle. D'ordre et privé ou militaire, il présente un certain intérêt.
Vie familiale
Louis Bro était le fis cadet de Jean Louis Bro ( ✝ 18 avril 1804), écuyer, Conseiller du roi, notaire au Châtelet de Paris (Étude XCII, 1798-1799), notaire à Paris (rue des Martyrs) et de Francine-Angélique Pelletier (29 novembre 1742 - Paris ✝ 23 nivôse an XII (14 janvier 1804) - Paris).
Louis se maria le 14 avril 1812 avec Laure de Comères ( ✝ après 1844)[4].
Le ménage eut un fils Olivier Bro de Comères (19 décembre 1813 ✝ 30 novembre 1874), engagé le 19 décembre 1830, Sous-lieutenant au 2e régiment de chasseurs d'Afrique (7 avril 1833), il rejoignit en 1833 son père en Algérie au 1er régiment de chasseurs (5 juin 1834), et y jouit de la protection du maréchal Clauzel et du général Rapatel affecté au 7e hussards (29 octobre 1840), officier d’ordonnance du roi, il devient colonel (1854), officier à l’état-major du général Trochu lors du siège de Paris (1870). Élève d’Horace Vernet, ami de la famille, il reproduisit des scènes et des vues d’Afrique et brossa des silhouettes de son temps. Il avait épousé Claire Lepage (27 septembre 1817 ✝ 27 janvier 1908), fille de Jean André Prosper Henry Le Page. Les Lepage étaient de grands armuriers du Paris des XVIIIe et XIXe siècles. Ils furent les fournisseurs du duc d’Orléans, de l’empereur Napoléon Ier et de Louis XVIII. Cette notoriété valut aux Lepage un pillage d’armes par la foule pendant les journées de juillet 1830, mais aussi d’être les experts officiels aussi bien dans l’affaire Fieschi que dans le procès du débarquement de Louis-Napoléon Bonaparte à Boulogne. C'est la maison Fauré Le Page qui perpétue l'héritage de cette illustre famille d'arquebusiers.
Claire Lepage donna deux enfants à Olivier :
- Henriette Laure Marie Bro de Comères (13 août 1851 ✝ 23 janvier 1944), mariée avec Charles Ayliès (1845 ✝ 1926), préfet de Lot-et-Garonne, membre de l'Académie d'agriculture, chevalier de la Légion d'honneur, dont 3 filles ;
- Henri Bro de Comères, marié avec Mlle Zentz d'Alnois, fille d’Édouard Zentz d'Alnois (1827 ✝ 1900), propriétaire du château de Boury, et nièce de Louis Adolphe Zentz d'Alnois (1820 ✝ 1911), général français. Henri et sa femme eurent quatre enfants. Il reçut l'autorisation, le 18 février 1859 de relever « de Comères » nom de sa grand-mère et le titre de baron de son grand-père[5].
Les Bro de Comères comptent parmi les familles subsistantes de la noblesse d'Empire.
État de service
- Soldat volontaire enrôlé à la caserne de Rennes dans le 1er régiment de hussards (20 octobre 1801) ;
- Casernement à Brest (6 novembre 1801) ;
- À Belle Isle (14 décembre 1801) ;
- Débarque à Hispaniola (4 février 1802) ;
- Détaché à la garde du général Leclerc ;
- Sous-lieutenant (12 thermidor an X) ;
- Débarqué à Bordeaux (6 juillet 1804) ;
- Aide de camp d'Augereau (1803-1807) ;
- Lieutenant (20 octobre 1804) ;
- Capitaine au 7e hussards (1807) ;
- Aide de camp du général Colbert (28 septembre 1809) ;
- Membre de la commission de recrutement à Bruxelles (1810) ;
- Passe en Hollande (5 septembre 1810) ;
- Retourne à Magdebourg (7 février 1811) ;
- Chef d'escadron de hussards (6 décembre 1811) ;
- Chef d'escadron des chasseurs à cheval de la Garde (1812-1813) ;
- En permission à Paris (20 mars 1813) ;
- Major (28 juin 1813) ;
- Adjudant-commandant, avec rang de colonel (avril 1814) ;
- En non-activité (1er septembre 1814) ;
- Colonel du 4e régiment de chevau-légers lanciers (1815 (Cent-Jours)) ;
- Déchu de son grade de colonel (22 juillet 1816) et mis en demi-solde ;
- Commandant en second de la 2e légion de la garde nationale parisienne (1821) ;
- Colonel de la 2e légion de la garde nationale parisienne (26 juillet 1830) ;
- Colonel du régiment de Chasseurs de Nemours (1830) ;
- Maréchal de camp (11 octobre 1832) ;
- Commandant des 13e et 67e de ligne ;
- Second de Lamoricière (1er septembre 1834) ;
- Commandant du département de l'Hérault (15 septembre 1838) ;
- Commandant du département de la Dordogne (16 juillet 1839) ;
- Inspecteur de cavalerie à Lille (17 mars 1840) ;
- Lieutenant général (1843).
Campagnes
- Expédition de Saint-Domingue :
- Affaire du Haut-Cap ;
- Campagne de Prusse (1806) ;
- Campagne de Pologne (1807) :
- Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1809) :
- Campagne de Russie (1812) ;
- Campagne de Saxe (1813) ;
- Campagne de France (1814) :
- Campagne de Belgique (1815) :
- Campagne d'Algérie (1830-1847) :
Faits d'armes
- M. Bro se distingua à la bataille de Montereau où il reçut la croix d'officier de la Légion d'honneur ;
- Il fit des prodiges de valeur à la bataille de Waterloo et y fut grièvement blessé.
Blessures
- Blessé à l'affaire du Haut-Cap ;
- Renvoyé de Saint-Domingue en France par suite de graves blessures ;
- Blessé à la bataille de Waterloo.
Publications
- Mémoire du général Bro (1796-1844), recueillis, complétés et publiés par son petit-fils le baron Henry Bro de Comères. Paris, 1914, VI-305 pages in-8°.
Décorations
- Légion d'honneur :
- Officier (1814), puis,
- Grand officier de la Légion d'honneur (24 décembre 1837) ;
- Grand officier de l'Ordre de Léopold de Belgique.
Titres
- Chevalier Bro de Comères et de l'Empire (lettres patentes du 31 octobre 1810)[5] ;
- Baron Bro de Comères et de l'Empire (lettres patentes du 13 août 1811)[6].
Armoiries
Figure Blasonnement
Armes du chevalier Bro de Comère et de l'Empire (lettres patentes du 13 août 1811) Tiercé en bande : au I, d'or à la sabretache de sable chargée du chiffre 7 du champ et accolée du couleuvre d'azur ; au II, de gueules à l'insigne des chevaliers légionnaires de l'Empire ; au III, d'azur coupé d'une mer de sinople chargé d'un cheval nageant d'argent, allumé et lampassé de gueules, bridé de sable et accompagné à dextre de trois palmiers terrassés d'or.[7],[8],[5]
Annexes
Bibliographie
- « Bro (le général Louis) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] ;
- Philippe Lamarque, La figure héraldique du cheval, Éditions Cheminements, 2002 (ISBN 9782844780768) [lire en ligne (page consultée le 29 août 2009)] ;
Notes et références
- D’après les lettres reçues de son fils.
- Ier Corps français s'aventurèrent jusqu'à la position de la grande batterie où ils furent contre-attaqués par la cavalerie française. Il fut fait prisonnier mais lorsque ses hommes essayèrent de le délivrer, un lancier français n'hésita pas à le tuer et ses lieutenants furent massacrés également. Le général major Ponsonby commandait une des brigades de cavalerie qui après avoir chargé le
- Cet acte a été attribué à Louis Bro par Charles Mullié dont les écrits sont contestés par les historiens militaires modernes tels que Henri Bernard, Jacques Logie, Luc De Vos…
- Monarchie de Juillet et sous le Second Empire. Il resta célibataire et ses papiers privés et militaires furent recueillis par ses neveux Laure de Comères avait un demi-frère, Alfred de [Sevelinges], qui fit une belle carrière sous la
- Philippe Lamarque, La Figure héraldique du cheval, Éditions Cheminements, 2002 (ISBN 9782844780768) [lire en ligne (page consultée le 29 août 2009)]
- Émile Campardon, Liste des membres de la noblesse impériale : dressée d'après les registres de lettres patentes conservés aux Archives nationales, vol. In-8°, Société d'histoire de la révolution française, 1893, 2e éd., 189 p. [lire en ligne]
- www.newgaso.fr Source :
- www.genheral.com
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Naissance en 1781
- Naissance à Paris
- Officier supérieur du Premier Empire
- Général français du XIXe siècle
- Chevalier de l'Empire
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Décès en 1844
- Grand officier de l'ordre de Léopold
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