- Notaire
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Notaire
Peinture du XVIe siècle d’un notaire, par le peintre Flamand Quentin Matsys Appellation(s) Notaire Secteur(s) d'activité Droit Niveau de formation bac + 7 modifier Le notariat est l’un des métiers du droit dans les pays de droit romano-civiliste. Les notaires ont pour rôle de préparer, rédiger, attester, enregistrer et conserver des documents, ou actes notariés, qui ont une valeur légale dans des contrats de droit civil, ainsi que d'offrir des conseils juridiques.
Dans les pays de droit anglo-saxon ou Common law (Royaume-Uni, États-Unis, le Commonwealth, etc.) et dans d'autres pays comme les pays scandinaves, comme le Danemark, la Finlande ou l'Islande, les notaires ne tiennent pas la même fonction que celle du notaire français. Sa fonction est de préparer des documents qui seront utilisés dans d'autres pays du monde. A moins que ces notaires-ci utilisent la forme authentique des actes notariés, ses actes manque de titre exécutoire (mention ci-dessous). Les actes des notaires du droit commun sont également reconnus par la Convention de la Haye de 1961 (Convention supprimant l'Exigence de la Légalisation des Actes Publics Etrangers).
Selon le dictionnaire de l'Académie française, le notaire est « l’officier ministériel qui reçoit ou rédige les contrats, les obligations, les transactions et les autres actes volontaires et leur confère l’authenticité[1] ». La profession de notaire remonte au Moyen Âge dans les pays latins. Cependant, de nombreux équivalents existent dans le monde et il existe désormais des associations internationales de notaires.
Sommaire
- 1 Une profession mondiale
- 2 Notaires d’Europe
- 3 Le notaire en France, ou notaire de justice
- 4 Le notaire au Québec
- 5 Notes et références
- 6 Voir aussi
Une profession mondiale
L'Union internationale du notariat (nouvelle dénomination de l’Union internationale du notariat latin (UINL))[2] regroupe les notaires des cinq continents (et non plus comme auparavant ceux du type latin), fondé sur le droit romano-germanique. La profession de notaire a été créée dans de nombreux pays dans un passé récent, par exemple en Europe de l'Est suite à la chute du mur de Berlin, ou en Afrique. Plus encore, le Conseil supérieur du notariat français (CSN) a récemment participé à l’installation d’un notariat en Chine.
La profession de notaire n’existe pas dans les pays anglo-saxons appliquant la common law, mais elle subsiste au Québec.
Notaires d’Europe
Vingt pays européens possèdent un système proche du système notarial français : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, Estonie, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie. C’est également le cas de la Suisse et du Liechtenstein.
En Espagne, les notaires sont sélectionnés sur concours. La charge est attribuée gratuitement selon l’ordre de classement.
En Belgique, l’accession à la charge notariale se faisait selon une procédure obscure facilitant la succession héréditaire. Une réforme a permis de mettre en place une procédure transparente. Pour être notaire, il faut réussir six années d’université : une maitrise en droit de cinq ans et une année complémentaire en notariat. Après avoir travaillé trois ans comme clerc (le stage légal), les diplômés en notariat ont le droit de présenter le concours qui se tient chaque année. Un quota d’admis néerlandophones et francophones est déterminé par la loi, ils portent alors le titre de candidat-notaire. Quand un notaire cède son étude, seul un candidat-notaire peut la reprendre, l’attribution étant contrôlée par les autorités notariales de la province concernée.
Le notaire en France, ou notaire de justice
Rôle du notaire
Les notaires sont en France des officiers publics, nommés par décision du Garde des Sceaux. Ils sont à ce titre investis d’une délégation de puissance publique.
Le notaire éclaire le consentement des parties et a le pouvoir de conférer un caractère authentique à tous les actes qui lui sont demandés. Il assure également la conservation des minutes.
Il a le pouvoir d’émettre un titre exécutoire dans certains domaines précis, mais faut-il encore que les parties requièrent ses services de leur propre initiative. Ce titre permet de saisir un débiteur (emprunteur, locataire, etc.) défaillant sans avoir à entamer une procédure judiciaire au préalable.
Le recours à un notaire est nécessaire pour conclure un contrat de mariage, procéder à une vente immobilière (en raison de la publicité foncière) ou à une donation, constater une mutation immobilière après décès, prendre une hypothèque, etc…
Les règles de déontologie applicables au notaire font qu’il peut agir seul pour conseiller deux parties à un même acte, par exemple le vendeur et l’acheteur d’un bien immobilier. Toutefois, chaque partie peut requérir son propre notaire, et cela sans accroître le coût de l’opération : en effet, l’émolument des notaires est essentiellement fondé sur l’acte, de telle sorte que, si deux notaires participent à la réalisation d’une vente ou d’un prêt hypothécaire, l’émolument sera le même que s’il n’y avait eu qu’un notaire et sera simplement partagé entre eux. L’acheteur d’un bien immobilier, ou l’emprunteur d’un prêt hypothécaire, a donc tout intérêt à se faire assister de son propre notaire.
Les principaux domaines d’intervention du notaire
L’ordonnance du 2 novembre 1945 définit la mission du notaire de la façon suivante :
« Les notaires sont les officiers publics établis pour recevoir les actes et contrats auxquels les parties doivent ou veulent faire donner le caractère d’authenticité attaché aux actes de l’autorité publique, et pour assurer la date, en conserver le dépôt, en délivrer des grosses et expéditions. »
Outre cette mission légale d’authentification et de conservation des actes, le domaine d'intervention du notaire est plus étendu : c’est un généraliste du droit ayant une vision globale des problèmes juridiques. Il intervient dans l’ensemble du domaine juridique et fiscal ce qui le rend naturellement compétent pour sa fonction de conseil des clients. Le notaire aime parfois à se définir comme le "médecin du patrimoine"[3].
Notaire et actes de famille
C’est le domaine traditionnel de son activité : contrats de mariage, donations entre époux, donations-partage, testaments, successions. De ce fait, l’État lui impose certaines obligations, le justiciable a une attente particulière.
Ce qu’attend l’État du notaire :
- enregistrement des pacs ;
- authenticité des actes qu'il reçoit ;
- conservation pendant 100 ans des actes notariés;
- sécurisation des actes;
Ce qu’attend le justiciable :
- un conseil éclairé;
- la sécurité dans les conventions;
- que l’authenticité produise ses effets : force probante, force exécutoire et date certaine ;
- qu’il soit un conseiller impartial sur les questions familiales et personnelles.
Notaire et immobilier
C’est un domaine important de l’activité notariale : négociation de vente, signature d’avant-contrat, signature de la vente.
Ce qu’attend l’État du notaire :
- rigueur de l’alimentation de son fichier immobilier ;
- perception des taxes y compris sur les plus-values des ventes immobilières.
Ce qu’attend le justiciable :
- certitude de la propriété du bien par la recherche systématique de son origine de propriété ;
- qu’il soit le « guichet unique » dans ce domaine : le notaire sera l’interlocuteur quasi-unique dans le domaine de la vente ;
- que l’authenticité produise ses effets : force probante, force exécutoire et date certaine ;
- sécurité juridique.
Notaire et entreprise
C’est un domaine moins connu de son activité mais où le notaire a une réelle compétence. Grâce à sa vision globale du patrimoine du chef d’entreprise, il peut proposer des solutions juridiques et fiscales les plus adaptées.
Ce qu’attend l’État du notaire :
- protection du principe d’insaisissabilité du domicile du chef d’entreprise ;
- contrôle de légalité de la société européenne.
Ce qu’attend le justiciable
- que l’authenticité produise ses effets : force probante, force exécutoire et date certaine ;
- protection du principe d’insaisissabilité de son domicile.
Notaires, droit rural et environnement
Grâce à l’implantation des notaires sur l’ensemble du territoire, il est le principal acteur juridique du monde rural. Il peut ainsi proposer des outils destinés à encourager l’exploitation agricole :
- création d’un fonds agricole qui permet d’estimer la valeur de l’exploitation ainsi que de faciliter sa transmission ;
- création d’un bail cessible passé en la forme authentique : la loi permet, sous certaines conditions, de passer un bail avec des personnes hors cadre familial ;
- conclusion d’un « plan crédit transmission » en la forme authentique : sous certaines conditions, la loi permet de vendre à des conditions fiscales avantageuses l’exploitation agricole.
Notaires et collectivités locales
Deux types de prestations (souvent cumulées) sont fournies par les notaires aux collectivités :
- d’une part le conseil juridique, en droit de l'urbanisme, aménagement du territoire, droit de l’environnement, droit des collectivités territoriales, etc. Exemple : le fait d’expliciter le périmètre de la domanialité publique, ou encore le fait d’apporter la sécurité juridique dans les opérations de transferts de biens entre collectivités ;
- d’autre part, la rédaction de l’acte avec la responsabilité afférente. Pour le coût d’un acte on a : le conseil, la couverture de la responsabilité, l’analyse juridique, a prix tarifé. En effet, dans le prolongement du conseil donné, l’acte notarié apporte notamment une sécurité juridique au Maire.
Statistiques
On compte en France 9002 notaires au 1er juillet 2010 (dont 2525 femmes, soit 28 %). Ces notaires sont répartis dans 4534 offices sur tout le territoire français. Les notaires de France emploient plus de 44 500 salariés. La moyenne d'age est de 49 ans.
La profession de notaire existe également dans d’autres pays, mais le périmètre de son champ d’action est parfois différent.
Rémunération
Article détaillé : Frais de notaire.La rémunération des notaires est réglementée selon deux catégories. La première rémunération correspond aux actes dont la réalisation fait partie du monopole des notaires. La seconde concerne l’activité des notaires en matière commerciale exercée en leur qualité de délégataire du service public, et l'activité déployée par les notaires hors de leur mission d'officier public (conventions sous seings privés et consultations écrites et verbales). Les débours sont reversés à des tiers, et ne forment pas la rémunération du notaire.
- 1. Actes faisant partie du tarif légal des notaires
Ces actes font l’objet d’un tarif fixé par décret au niveau national. On y distingue également deux sous-catégories :
- les émoluments de formalités liés aux formalités effectuées telles que les demandes de pièces (état-civil, cadastre, urbanisme, situation hypothécaire, etc.) ou la confection et délivrance de documents (attestations, expéditions, copies, etc.). À chaque formalité est attaché un nombre d’unités de valeur.
- les émoluments légaux liés à l’acte lui-même : ils sont parfois fixes pour certains actes donnés, mais la plupart du temps ils sont variables en fonction du montant exprimé à l’acte (le prix d’une vente ou l’évaluation faite d’un bien donné) auquel on applique un barème dégressif.
Les barèmes légaux ont évolué dernièrement lors de la récente réforme sur les sûretés : le montant de l’unité de valeur pour les formalités et les actes à coût fixe a été relevé tandis que le montant des émoluments variables liés à certains actes (privilèges immobiliers, hypothèques, mainlevées hypothécaires) a été divisé par deux.
- 2. Conventions sous seings privés, consultations écrites et verbales, actes et prestations relevant de l’activité exercée par les notaires en matière commerciale (contrats concernant les sociétés sans mutation immobilière, baux de durée inférieure à 12 ans, cessions de fonds de commerce, etc.),
La fixation des frais liés à ces prestations est librement déterminée par un accord entre le notaire et son client.
Les notaires perçoivent une rémunération brute moyenne variable en fonction de charges représentant en moyenne 65 % du produit brut d’un office. En France, le salaire mensuel net moyen des notaires était de 17 631 euros en 2009[4].
Formation du notaire
Article détaillé : Formation des notaires en France.Classiquement, on distingue deux voies d'accès à la profession de notaire :[réf. nécessaire]
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La voie universitaire : l'étudiant titulaire d'un Master 1 en droit sollicite sur dossier, son admission au Master 2 carrières notariales. Ce diplôme se prépare en un an dans une faculté de droit. L'étudiant s'inscrit à la fois en faculté de droit et au centre de formation professionnelle de notaire (CFPN). Une fois ce diplôme obtenu, il effectue un stage de deux ans dans un office notarial tout en suivant en faculté de droit, de nombreux séminaires donnant lieu à des examens de contrôles organisés en quatre semestres. Tout comme la voie professionnelle; le certificat de fin de stage doit être ici obtenu. Cette voie mène au diplôme supérieur de notariat.[réf. nécessaire]
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La voie professionnelle : l'étudiant titulaire d'un Master 1 en droit subit les épreuves d'un examen d'entrée dans un centre de formation professionnelle de notaire (CFPN). Après admission, il suit les cours dispensés par le CFPN pendant un an à temps plein en vue de l'obtention du diplôme d'aptitude au fonction de notaire (DAFN). L'etudiant effectue ensuite un stage de deux ans dans un office de notaire. A l'issue de ce stage, il doit obtenir le certificat de fin de stage. Cette voie mène au diplôme d'aptitude aux fonctions de notaire.[réf. nécessaire]
A côté de ces deux voies, il faut distinguer une voie réservée au titulaire du diplôme de premier clerc de notaire. Le décret du 23 août 1985 permet l'accès direct à une formation sans possèder les titres requis. Les premiers clercs de notaires bien que ne possédant pas le DEUG (diplôme d'enseignement universitaire général) ou les deux premières années de licence (L1, L2) sollicitent leur inscription en LICENCE (L3) en faculté de droit. Ils sont admis sans examen de contrôle préalable des connaissances (sauf faculté de droit de Grenoble) en licence en droit. Après obtention de la maîtrise en droit, ils sont admis dans les CFPN (centres de formation professionnelle de notaires) sans examen d'entrée également. Ils préparent comme les étudiants de la voie professionnelle, le DAFN (diplôme aptitude aux fonctions de notaire)et effectuent un stage de deux ans chez un notaire. Ils doivent également obtenir le certificat de fin de stage.[réf. nécessaire]
Les écoles de notariat sont désormais devenues les instituts des métiers du notariat. Le diplôme de premier clerc devient le diplôme de l'institut des métiers du notariat. Les noms changent mais les passerelles évoquées plus haut demeurent.[réf. nécessaire]
Les instances du notariat
Chaque notaire est membre d’une compagnie départementale qui désigne en son sein plusieurs membres composant la Chambre, garante de la discipline et de la déontologie de la profession.
En marge des Chambres de Notaires, le notariat s’est doté de divers organismes professionnels de consultation juridique (CRIDON : Centre de Recherches, d’Information et de Documentation Notariales) et de formation (INAFON : Institut Notarial de Formation), dont l’intervention est aujourd’hui fondamentale et permet de garantir l’exécution de leur mission.
Il existe également des Conseils Régionaux des Notaires et le Conseil Supérieur du Notariat dont le siège est à Paris.
L’avenir de la profession de notaire
Le rapport d’information parlementaire[5] de Christian Cointat souligne les difficultés rencontrées par les notaires et la revendication d’une extension de leur domaine de compétence[6].
Le domaine de compétence réservé des notaires est parfois remis en question au regard des règles européennes. Le projet de directive Bolkestein a notamment remis ce débat sur le devant de la scène[7].
Malgré les réticences de la commission européenne, que l’on dit plus sensible au modèle juridique anglo-saxon, le parlement européen a exclu la profession notariale du champ d’application de la directive services.
Il faut ici rappeler que sur 27 États composant l’Union européenne, 21 États connaissent un notariat de type latin.
Le costume des notaires de Paris
Les notaires de Paris et des Hauts-de-Seine ont un costume qu’ils portent encore à l’heure actuelle dans un certain nombre de circonstances, et notamment lorsqu’ils prêtent serment au tribunal de grande instance et devant l'assemblée de la compagnie.
Jusqu’en 1962, il se composait :
- d’un frac en drap noir coupé droit à neuf boutons, avec collet, parements, poches en velours portant une branche courante d’olivier,
- d’un gilet en soie noire à six boutons,
- d’un pantalon de drap noir avec bandes de soie noire avec des branches d’olivier,
- d’un chapeau avec plumes noires,
- et d’une épée à poignée d’acier.
Depuis, le protocole veut qu’ils portent un habit avec boutons de plastron noirs, un gilet noir, cravate blanche et gants noirs. On ne porte plus de coiffure.
Le notaire au Québec
La profession notariale, au Québec, est semblable, pour l’essentiel à son correspondant français. Elle en diffère toutefois sur deux points : la formation des jeunes notaires et la considération sociale de la profession.
Formation
Les personnes désirant devenir notaire doivent compléter un baccalauréat en droit d’une durée de trois ans, à l’université (l’équivalent de la licence en France). Par la suite, ils doivent faire un diplôme universitaire de second cycle en droit notarial (nommé le Diplôme de droit notarial, DDN), l’équivalent du Master 2 en France. Ce diplôme est aussi appelé un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées). Finalement, les futurs notaires font un stage d’une durée de 32 semaines dans une étude de notaires, sous la supervision d’un maître de stage. Suite à cela, reste à accomplir l’assermentation auprès de l’ordre professionnel, la Chambre des notaires du Québec. Une fois ces quatre étapes franchies, l’étudiant devient notaire et conseiller juridique, et porte, tout comme les avocats, le titre de Maître[8],[9],[10].
Les avocats, au Québec, doivent avoir suivi un baccalauréat en droit, suivi d’une formation à l’école du Barreau, d’une durée de 8 mois (ou 4 mois, de façon intensive). Par la suite, ils doivent faire un stage de 24 semaines et être assermenté au Barreau du Québec[11]. Il peut ouvrir son étude en solo ou s’associer à plusieurs autres notaires.
Sociologie
L’image classique du notaire est celle d’un vieil homme, solitaire, dans un bureau sombre et suranné. Cette image a été véhiculée par le personnage du notaire Lepotiron, dans "Les belles histoires des pays d'en haut", une émission québécoise diffusée de 1956 à 1970.
Aujourd’hui, les notaires sont considérés comme des professionnels nantis appartenant à une petite élite. En revanche, ils bénéficient d’une image très positive dans l’esprit des Québécois. Les notaires se situent en troisième position, après les médecins et les pompiers, parmi les professions (ou métiers) dans lesquelles la population a le plus confiance. La profession notariale est peu connue. Bien que les gens pensent par réflexe au notaire quand ils veulent faire établir un document fiable et clair, ces professionnels du droit ne sont qu’associés aux testaments et aux transactions immobilières.
La profession, comme beaucoup au Québec, tend à se féminiser. La province compte plus de 3400 notaires. Plus de 50% d’entre eux sont des femmes[12].
Fonctions
Le Québec étant une province bijuridique, le "droit civil" y côtoie la common law. Les notaires sont donc en concurrence avec les avocats, sur certains secteurs, tout en bénéficiant des prérogatives notariales traditionnelles, notamment le monopole de la rédaction des hypothèques immobilières et des contrats de mariage. Sur ces points et sur plusieurs autres, les avocats et les notaires sont en opposition. Les avocats désirent voir restreindre le monopole sectoriel des notaires.
Le législateur québécois a permis aux notaires de marier civilement des personnes, et même de procéder à la dissolution de l’union civile, dans le cas où le couple n’a pas d’enfant. Cette mesure a fait également débat en France en décembre 2007, où la possibilité du divorce devant notaire, même quand il y a des enfants en jeu, a été évoquée par le gouvernement. Depuis 1994, année d’entrée en vigueur du nouveau Code civil du Québec, le législateur a enlevé certains pouvoirs aux notaires, mais lui en a donné de nouveaux, dans d’autres domaines.
Depuis le début des années 2000, la profession attire de plus en plus d’étudiants au sortir du bac de droit, tandis que dans les années 1990, peu d’étudiants s’inscrivaient au DDN. La profession tombait dans l’oubli. Depuis 2 ans, la Chambre des notaires du Québec a entrepris une vaste entreprise publicitaire pour faire connaître la profession auprès du grand public, au moyen de publicités télévisées et d’interventions dans les facultés de droit québécoises (Université du Québec à Montréal, Université de Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke et la section de "droit civil" de la faculté de droit de l’Université d'Ottawa).
La profession demeure toutefois l’une des plus respectées. Elle est également la plus vieille profession du Canada, datant de la Nouvelle-France (en 1621). On raconte même que le roi Louis XIV avait interdit la venue d’avocats en Amérique, de peur de voir naître des conflits. De là viendrait la très bonne réputation dont jouissent les notaires québécois, présents auprès de la société québécoise depuis près de 400 ans. Les notaires ont de même participé à l’évolution de la province, notamment dans le camp des patriotes, lors des rébellions de 1839, pour conserver l’usage du français dans cette région nord-américaine.
Notaires québécois célèbres
Il est intéressant de mentionner que l'actuel lieutenant gouverneur du Québec, l’Honorable Pierre Duchesne (le représentant de la reine Élizabeth II au Québec) est un notaire. La province du Québec a également eu un Premier ministre notaire, soit Félix-Gabriel Marchand du Parti libéral, qui gouverna la province de 1897 à son décès en 1900. Aussi, Joseph Papineau (1752-1841), le père du patriote Louis-Joseph Papineau, était notaire, seigneur et homme politique engagé pour la cause des francophones dans l’Amérique du Nord britannique. Enfin, le premier historien national du Canada français, François-Xavier Garneau, exerçait aussi le notariat.
Notes et références
- Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition, 1932-1935.
- (es) (it) (en) (fr) (de) uinl.org Site officiel de l’Union Internationale des Notariats :
- www.ladepeche.fr, le 05/10/2000 "Le notaire, c'est un peu le médecin du patrimoine de chacun".
- http://www.journaldunet.com/economie/salaire/secteur-professions-liberales/notaire.shtml
- Quels métiers pour quelle justice ? Voir sur le site du Sénat français,
- Des notaires désireux de se voir confier de nouvelles tâches Voir notamment
- Que penser de la directive "Bolkestein" ? et notamment dans le paragraphe Les professions juridiques règlementées Op. cit., quelques précisions dans
- www.cdnq.org
- www.immigration-quebec.gouv.qc.ca [PDF]
- notaire.com
- www.barreau.qc.ca
- cdnq.org. Source :
Voir aussi
- Notaire public
- Clerc de notaire
- Ventes notariales
- Acte notarié
- CRIDON
- Frais de notaire
- Protonotaire
- Formation des notaires en France
- Notaire général pour l'Angleterre et le Pays de Galles
Bibliographie
- Jean-Paul Barrière, "Notaires des villes et des champs : les origines sociales d’une « profession » au XIXe siècle", in Le Mouvement social, n°181, 1997, p71-102.
- Jean-Paul Poisson : Notaires et Société, Travaux d’Histoire et de Sociologie Notariales, Préface de Georges Dumézil, Présentation par Pierre Chaunu, Economica 1985 (Paris), 736 pages ;
- Jean Hilaire : La science des notaires : une longue histoire, PUF (Paris) 2000 ;
- Jean-Yves Sarazin, « L’historien et le notaire acquis et perspectives de l’étude des actes privés de la France moderne », dans Bibliothèque de l’École des chartes, 2002, n° 160, fasc. 1.
- Jean-Yves Sarazin, Bibliographie de l’histoire du notariat français (1200-1815). Paris, Lettrage-Distribution, 2004, 650 p., préface de Robert Descimon.
- Ezra N. Suleiman : Les notaires, Les pouvoirs d’une corporation, Seuil 1987, 359 pages ;
- Pierre Pepin et Sevgi Kelci, Spicilèges déontologiques, conférence prononcée le 8 novembre 2008, Congrès du Québec ;
- Jean Rioufol et Françoise Rico, Le Notariat, Que sais-je ?
- Jean-Yves Sarazin, Brève histoire du Notariat Québécois, www.notaire.com
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